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 joamie + this is london, baby

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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyVen 8 Mai 2015 - 17:48

this is london, baby
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

L'avion décollait à six heures du matin. Il fallait s'y rendre au moins une heure avant pour l'enregistrement des bagages.  Et Joanne n'avait pratiquement pas dormi de la nuit, à cause de l'appréhension et de l'excitation à la fois. Depuis qu'il avait passé la nuit chez elle, Jamie n'était revenu qu'une fois, la jeune femme ayant utilisé l'excuse de la montre qu'il avait volontairement laissé ici pour s'assurer de la récupérer un jour. En dehors de ça, elle n'avait pas osé le contacter davantage. Mais là, c'était le grand jour. Joanne avait vérifié au moins cinq fois sa valise, persuadée d'avoir emmené beaucoup trop d'affaires. Mais il y avait beaucoup de choses qui étaient là "au cas où" : mauvais temps, beau temps, s'il y avait une piscine, s'il fallait beaucoup marcher, etc... Jamie lui avait dit qu'il allait venir la récupérer pour l'emmener à l'aéroport. Ils étaient assez silencieux sur la route, mis à part quelques questions de formalité, pour s'assurer de n'avoir oublié aucun papier, des choses dans le genre. L'ensemble du voyage ne laissait aucun répit avec Joanne. Une multitude de questions se battaient dans sa tête quant à la suite des événments, un coeur qui avait accéléré sa cadence, sa nervosité qui s'extériorisait au niveau de ses doigts. Elle échangeait parfois quelques regards avec lui, accompagné d'un sourire. Arrivés à l'aéroport, la jeune femme se laissait guider par Jamie. Elle n'avait pris l'avion qu'une fois dans sa vie, et cela remontait à de nombreuses années. Elle recopiait ses moindre faits et gestes, s'assurant d'être toujours très près de lui, craignant de le perdre de vue. Il avait beau être tôt, ce samedi-là, mais il y avait un monde fou dans l'aéroport. Beaucoup de départ en vacances, supposa-t-elle. Ses yeux bleus observaient les moindres détails du lieu où elle se trouvait, tout lui était si inconnu, avec un parfum d'exotisme déjà. Jamie était en train de les enregistrer au guichet et la sortit de ses pensées afin de la guider jusqu'à la porte d'embarquement. Elle était vraiment épuisée, espérant qu'elle parviendrait un peu à dormir durant le vol. La belle blonde s'attendait à être dans la classe économique, comme la majorité des personnes qui prenait l'avion. Mais une des hôtesses de l'air prirent soin de les guider jusqu'en business class. Rien que ça. Joanne ne put cacher sa surprise, se sentant vraiment bourgeoise pendant une fraction de secondes. Beaucoup plus spacieux, beaucoup plus confortable, beaucoup plus de tout, et Joanne n'allait pas s'en plaindre, bien que peu habituée à un service de cette qualité.

La première heure de vol était particulièrement stressante. Joanne s'était agrippée au bras de Jamie jusqu'à ce qu'elle se dise que ce n'était pas si mal que ça, finalement. Il lui fallu ensuite très peu de temps pour tomber dans les bras de Morphée, s'assurant de toujours avoir un contact physique avec lui : sa présence la rassurait. On avait même du la réveiller une fois arrivé à Singapour. Durant l'escale, ils avaient eu le temps de boire un café -du moins, un chocolat chaud por Joanne-, avant de se rendre dans le prochain avion. Elle était restée bien éveillée pendant celui-ci, ayant la chance d'être côté hublot. C'était un véritable émerveillement pour elle, que de voir le monde d'aussi. Par chance, le temps était relativement dégagé pendant la durée du vol, ce qui lui permit d'observer de nombreuses et d'en faire part à Jamie. La nervosité était un peu redescendue, mais si elle demeurait bien présente en elle. Son enthousiasme et le bonheur que de passer une semaine entière avec lui prenait largement le dessus par moment. Enfin, Joanne finit par deviner les îles britanniques.


_______


Jamie s'était procuré une voiture. Elle ne savait pas si c'était un véhicule de location ou si l'engin était à lui, aucune des deux options ne l'aurait étonné. Toujours était-il qu'ils avaient un moyen de locomotion pour se balader dans la capitale. Joanne était épuisée, un peu déboussolée par le jet lag, mais l'excitation et la nervosité la maintenait largement éveillée. Leur première destination était bien évidemment l'appartement du bel homme, afin d'aller y déposer leurs affaires. Une question bête lui traversa l'esprit, durant le trajet : avait-il une chambre d'amis ? Ou comptait-il à ce qu'ils dorment déjà ensemble ? C'était certainement la question la moins importante à se poser à ce moment mais ce fut la première qui effleura son esprit. Ce dernier s'occupa différemment d'une bien autre manière par la suite. Joanne était fascinée par la ville. Elle se fichait qu'il passait par les plus beaux quartiers ou les plus déplorables, le charme de Londres était bien réel. Elle comprenait là toute sa réputation. Elle ne voyait pas le temps passé dans la voiture, au point d'être surprise d'arriver aussi vite à son domicile. La jeune femme suivait Jamie de près, de peur de le perdre de vue. Elle se laissait guider par ses pas. Bien évidemment, son appartement était immense, très spacieux. Joanne ne put cacher son ébahissement. Elle avait posé ses affaires près de l'entrée, n'ayant gardé que son sac à main. Son manteau et son foulard étaient toujours bien sur elle. La belle blonde se permit d'avancer de quelques pas afin d'observer l'immensité de la pièce de séjour. Tout était décoré avec goût. Un large sourire était pendu à ses lèvres depuis qu'ils étaient arrivés. "C'est grand..." Elle pensait à voix haute. Joanne arrêta de faire ses quelques pas et soupira, heureuse. Tournant ses talons, elle se trouvait face à Jamie.  "Ca y est. On est arrivés." lui dit-elle. La jeune femme avança d'un pas hâtif en sa direction. Elle l'enlaça, puis prit délicatement son cou avec ses mains. Ses yeux, qui brillaient par l'émotion, s'étaient tendrement plongés dans son regard.  "Ca y est. On est à Londres." chuchota-t-elle, toujours souriante. Sa bouche vint ensuite rencontrer la sienne délicatement, afin d'y déposer un long baiser. Joanne ne savait pas vraiment pourquoi il tenait tellement retourner à Londres, encore moins en sa présence, bien qu'elle avait une très vague idée de ce dont il pourrait s'agir.
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Dernière édition par Joanne Prescott le Ven 8 Mai 2015 - 19:54, édité 1 fois
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyVen 8 Mai 2015 - 18:59


Après plus de vingt heures de vol, l'avion atterri sur le sol Britannique. C'est non sans une certaine émotion que je pose un pied sur cette île qui m'a vu vivre pendant trente ans. Ce pays que j'ai laissé derrière moi pour m'exiler à l'autre bout du globe. Déjà l'air, l'ambiance, tout me semble différent entre ici et là-bas. Toutes ces émotions me traversent en même temps. J'avoue avoir peur de ce qui peut m'attendre ici. Je sais que revenir aura des conséquences, c'est une intuition. Bonnes ou mauvaises, je ne peux pas le deviner. Mais en repartant, quelque chose aura changé. Je jette un coup d'oeil à Joanne, fatiguée elle aussi par ce long voyage, mais admirative de tout ce qui l'entoure -même d'un simple aéroport. Timidement, je lui ai pris la main afin de pouvoir la guider dans les couloirs et la foule. Une voiture nous attends à la sortie, un jeune garçon m'en donne les clés. Malgré la fatigue, je parviens à conduire jusqu'à mon appartement. Ou plutôt, le cube en verre sur le toit d'un bâtiment victorien qui me sert de modeste duplex. Tout à l'intérieur est un reflet de mon amour pour l'art ; les peintures sur chaque mur, parfois des toiles immenses, des sculptures sous vitrine, ces immenses bois de cerf accrochés dans l'entrée, tous ces luminaires au design parfois improbable. Au milieu du salon, pièce maîtresse de l'appartement, se trouve un large piano à queue blanc. Une cheminée au foyer sous verre trône également en plein centre de la salle. Bref, tout est toujours d'une parfaite démesure, comme toujours. « Oui, c'est… grand. » dis-je tout bas, me rendant bien compte qu'un tel luxe pour un homme seul n'a aucun sens. Et pourtant, en m'installant à Brisbane, j'ai trouvé le moyen de m'offrir une maison encore plus grande. C'est d'un ridicule. Je pose ma valide, fort petite, dans l'entrée. Je n'ai pas eu besoin d'apporter grand-chose puisque de nombreuses affaires sont restées ici. J'ôte ensuite mon manteau, lançant à haute voix ; « La suite d'ami est juste là, je vais y déposer tes affaires. Tu auras bien sûr ton lit, ta propre salle de bain, et... » Je suis interrompu par une Joanne éblouie par la ville, par ce voyage qui est une première pour elle. Elle ne semble pas déçue, mais il est sûrement trop tôt pour l'avancer. Elle s'approche de moi d'un pas décidé et m'embrasse. Je passe mes mains autour d'elle et la serre dans mes bras, oubliant tout ce que je voulais dire. Oui, enfin, nous y sommes. Mon regard plongé dans le sien, un large sourire aux lèvres, j'acquiesce ; « Toi, moi, et rien pour nous séparer pendant une semaine... » Ce qui peut être effrayant pour elle, une jeune femme seule avec un homme qu'elle ne peut pas être sûre de connaître assez pour être en sécurité. J'imagine bien ce genre de pensées la frôler, et pour les devancer, j'ajoute ; « Aucune échappatoire, tu es ma prisonnière ! » Je chatouille légèrement ses côtes tout en la serrant un peu plus fort, la laissant à peine bouger. Je me glisse jusqu'à son cou comme un vampire pour y déposer un baiser. J'ose espérer qu'elle ne se sentira pas réellement comme une prisonnière cette semaine. Et si cela devait devenir le cas, j'ai bon espoir qu'elle me le dise afin que je puisse la renvoyer chez elle si elle le souhaite. Une main dans ses cheveux, je relève son beau visage . Cette ville est imprégnée de tellement de souvenirs. Je veux qu'elle en fasse partie, qu'elle efface toutes les images désagréables du passé. « Tu dois être crevée, le vol a été long. Est-ce que tu veux quelque chose à boire, à grignoter ? Ou juste aller t'allonger ? » Il faut dire que nous sommes déjà dimanche soir. Tard. Je suis à la fois éreinté et éveillé. Sûrement le décalage horaire.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyVen 8 Mai 2015 - 19:53

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Même si Joanne commençait à connaître le côté excessif de Jamie, elle ne devinerait jamais jusqu'où sa démesure pouvait aller. Il était clair que tout ceci n'était pas imaginable selon le mode de vie qu'elle avait depuis sa naissance. Un autre monde. Mais elle en retrouverait là une des parties de sa personne qu'il avait délibérément laissé dans son pays natal. Entourée de ses bras, son sourire ne fit que s'élargir en entendant ses propos. Dire ceci avec certitude lui semblait tellement chimérique. Depuis qu'ils commençaient à se fréquenter, c'était la croix et la bannière pour trouver des laps de temps au cours desquels ils pouvaient se voir. Joanne appréhendait certainement, mais c'était dû à l'accumulation de faits. Elle était dans un pays qui lui était inconnu, elle ne savait pas encore ce que c'était de vivre avec lui pendant une semaine entière. Jusqu'ici leur rencontre se résumait à des soirées, des après-midis, des pauses café, et une nuit où il avait dormi chez elle sans vraiment le vouloir. Mais elle voulait vivre cette semaine avec Jamie, apprécier chaque instant avec lui. Elle savait que cette semaine était particulièrement décisive dans leur relation, qui était encore à ce jour assez floue, confuse. Mais elle ne comptait pas fuir. C'était une personne qu'elle portait réellement dans son coeur et elle espérait que leur séjour à Londres allait permettre de mettre à plat de ce qu'il s'était passé et se passerait dans les jours à venir. Joanne rit en entendant sa prochaine remarque. "Si je suis prisonnière de tes bras, ça m'irait très bien..." Elle n'eut pas eu le temps de dire quoi que ce soit d'autre que Jamie avait laissé ses lèvres s'aventurer au niveau de son cou. Joanne ne bougeait pas d'un millimètre, et avait fermé les yeux afin de mieux profiter de ce baiser. Elle était particulièrement sensible à ce niveau-là. Il suffisait de l'y effleurer pour qu'un frisson parcourt l'ensemble de son corps. Ses doigts fins s'étaient glissés dans les cheveux de Jamie au même moment. Leurs regards ne tardaient pas à se retrouver ensuite. "Un jus de fruits, peut-être... si tu en as. Si tu n'en as pas, je prendrai juste de l'eau, ce sera très bien comme ça." Après avoir déposé un baiser furtif sur le coin de ses lèvres, Joanne se libéra de son étreinte afin de retirer sa veste et son foulard, qu'elle déposa sur sa valise.

Tout en allant le retrouver près de la cuisine, elle ajouta. "Mais je ne ferai certainement pas long feu ce soir." Le voyage l'avait épuisé. La jeune avait beau avoir dormi durant l'un des vols, elle n'était pas aussi bien installée que si elle était dans un lit. Pendant qu'il servait sa boisson, Joanne en profitait pour regarder avec plus d'attention l'ensemble de la pièce. Celle-ci était magnifique, personne ne pouvait nier cela. Finement décorée par de nombreuses oeuvres d'art. Joanne se demandait comment on pouvait vivre seul dans un tel endroit. On devait s'y sentir tout petit, seul. Si elle n'y était livrée qu'à elle-même, elle ne serait pas sentie à l'aise. Mais là, il y avait Jamie qui était là, ça changeait beaucoup de choses. "Alors, c'est quoi le programme de la semaine ?" Elle savait qu'il aimait absolument tout prévoir, tout planifier, et ne laisser aucune place à l'imprévu. Il était logique qu'elle se pose cette question, curieuse de savoir s'il s'était comporté de la même manière pour leur semaine de vacances. "Tu as des impératifs en particulier ?" Joanne récupéra sa boisson et en but quelques gorgées, laissant place à Jamie pour répondre. Elle sentait que ses paupières étaient particulièrement lourdes, mais une force lui permettaient de garder les yeux ouverts, elle ne savait même pas comment. Elle se rapprocha de lui, afin glisser ses doigts sur sa joue. "Je suis vraiment contente d'être là. Avec toi." lui chuchota-t-elle, le regardant avec tendresse. Sa tête se déposa contre son épaule. Elle n'attendait qu'à être prise dans ses bras. C'était très certainement dû à la cumulation de fatigue, peut-être que ça la rendait beaucoup plus affective. Mais elle adorait quand il l'enlaçait, quand il la prenait dans ses bras, elle s'y sentait en sécurité. Lui qui disait qu'elle était devenue sa prisonnière, il n'avait qu'à démontrer ce qu'il avait dit. 
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyVen 8 Mai 2015 - 20:35

Immédiatement, je m'exécute et vais chercher un jus de fruit à Joanne. Je n'ai absolument aucun doute sur le fait d'en avoir toute une tripotée puisque j'ai demandé à mon assistante de s'assurer que tout sera en ordre lors de mon arrivée, du ménage au remplissage de frigo. Mais puisqu'il et impossible de faire simple dans le monde des riches anglais, toutes les bouteilles que je peux proposer à la jeune femme ont des noms à rallonge et sont des mêlanges de treize fruits différents à chaque fois. J'y vais au hasard, me laissant inspirer par la couleur orangée d'un jus aux agrumes, carotte et mangue. On verra bien ce que ça donne. Joanne m'avoue qu'elle ne tiendra pas longtemps ce soir, ce que je peux bien comprendre.« Moi non plus, je suis mort de fatigue. Et puis, garder le rythme nous évitera un trop gros choc au cause du décalage horaire. » dis-je en lui servant son verre. Je le fais glisser sur le poste de travail jusqu'à elle. De ce que je sais, se forcer à dormir la nuit et se lever tôt permet de diminuer l'effet du jetlag. Et il serait bon d'éviter de perdre deux jours entiers à nous adapter au changement d'heure, il y a tant de choses à voir et à faire. D'ailleurs, la belle me demande le programme. Je souris, devinant qu'elle a compris ma facette perfectionniste. Il est vrai que d'habitude, j'aurais absolument tout planifié. « Ah, ça, je te l'ai dit, cette semaine et à toi. Je te laisse décider du programme, je te suis partout où tu veux aller. » Je sers de chauffeur, conseiller, garde du corps personnel et accessoire à son bras partout où elle le voudra. Je ne suis pas difficile, et simplement me balader dans cette magnifique ville me suffira amplement. J'ai envie de lui laisser la chance de découvrir Londres comme elle l'entend, profiter à fond de son premier voyage dans l’hémisphère nord de la planète. « J'ai une seule chose à faire, tu sais… Je t'en avais parlé. J'aimerais m'en occuper dès demain, ça ne prendra pas longtemps. Comme ça, ça sera fait. » je réponds à sa question. Drôle de manière de débuter la semaine que de se rendre au cimetière, mais je me dis qu'il vaut mieux le faire le premier jour que le dernier. Et puis, je ne peux plus attendre. Patienter jusqu'à la fin de la semaine me rendrait fou. Joanne s'approche de moi, la fatigue la rend plus tactile qu'à son habitude. Je souris à ses mots. Elle n'a pas idée d'à quel point je suis heureux de l'avoir ici, de l'accueillir dans cet endroit si important pour moi, de l'avoir auprès de moi pendant cette semaine qui ne sera pas facile à chaque instants pour moi. « Moi aussi. Merci encore d'avoir accepté de venir. » dis-je en passant mes bras autour d'elle, et déposant un baiser sur son front. Je la serre fermement, une main derrière sa tête pour la caler contre mon torse. Etrangement, mon coeur est calme, serein. Mon esprit un peu moins. « Il y a quelque chose que je dois te dire, j'aurais dû t'en parler avant de partir. » Un détail qui a son importance, et peut-être devrais-je continuer de le taire. Je prends le risque que Joanne m'en veuille dès nos premières heures sur le sol Anglais. Mais je préfère être honnête avec elle. « Mes parents sont, comment dire… Mon père est à la Chambre des Lords, une sorte de parlementaire au niveau supérieur. Et si tu allumes la télévision, tu as des chances de voir ma mère à un moment où à un autre. » Tout ça pour dire qu'ils font partie des incontournables du paysage Britannique. Et que je suis dans le même bateau. « Ce que je veux dire, c'est que si par malheur quelqu'un a dit un mot de trop au sujet de ma venue ici, en pleine période électorale en plus... » Je me vois déjà embarrassé par n'importe quel journaliste ayant le bonheur de me reconnaître dans la rue pour me demander ce que je pense de la victoire de David Cameron cette année encore, ou si mon père pensait voter je ne sais quelle loi sur la législation des aides sociales. Quand ils ne peuvent pas atteindre les intouchables ils se rabattent sur ce qui est à leur portée : l'entourage proche. Oh, et il ne faut pas oublier l'autre type de presse, moins glorieuse, qui se verrait bien consacrer une demi-page au fils Keynes qui, après avoir passé trois ans à bouder le pays, revient en vacances accompagné d'une jolie blonde sans même passer voir ses parents. Un cauchemar. « Je te promets qu'on ne sera pas dérangés. Je dois simplement faire profil bas si je veux protéger notre tranquillité, et j'y tiens. Je ne laisserai personne nous importuner. » Je le lui dis très sérieusement. J'ai promis qu'il n'y aurait que elle et moi, et ni travail ni obligations pour gâcher ce plan. « Mais tu devais savoir. » Dans le cas où le mauvais scénario devait arriver, je ne pouvais pas lui imposer de se retrouver devant le fait accompli. J'espère maintenant qu'elle ne m'en veut pas de ne pas l'avoir mentionné plus tôt.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyVen 8 Mai 2015 - 21:23

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Elle était agréablement surprise qu'il lui laisse libre-arbitre de ce qu'ils allaient faire. C'était elle qui devait décider. Joanne n'avait jamais été très douée pour ce qui était d'imposer sa volonté à qui que ce soit. Il ne faisait pas exception. Elle lui sourit, les yeux pétillants. Il y avait tellement de choses à voir et à faire qu'elle ne savait pas trop où en donner de la tête. Elle haussa les épaules. "Il y a quelques incontournables que j'aimerais beaucoup faire. Après je pense que ça se résumera à des promenades sans but précis." Un rire s'échappa de sa bouche. "Mais comme c'est toi l'expert, j'espère que je pourrai compter sur toi pour me montrer des choses que tu aimes toi, ou que je pourrais apprécier." La jeune femme cherchait à équilibrer un peu les choses. Elle avait l'impression que Jamie avait organisé ce voyage uniquement pour la satisfaire elle. Bien sûr, lui aussi avait quelque chose d'important à faire, mais elle tenait à ce qu'il fasse des choses qui lui plaise. Peut-être revoir des endroits qui lui plaisaient beaucoup, même si c'était un lieu des plus anodins. Jamie voulait reconstruire sa vie à Brisbane, mais elle était curieuse de savoir comment c'était avant, quand il était encore sur le sol britannique. Même si ce n'était pas que de bons souvenirs, loin de là, elle voulait les connaître. Elle voulait mieux le connaître, tout simplement. Sa main se glissa sur le dos de Jamie. "Si jamais tu préfères y aller... y aller seul, je comprendrais." Elle devinait que c'était quelque chose de très important pour lui, que d'aller voir son frère. Joanne ne l'avait jamais connu, et elle ne se sentirait pas offusqué si Jamie lui demandait de rester ici le temps d'aller se recueillir. C'était une partie de sa vie qu'il avait choisi de partager avec elle, et c'était certainement déjà beaucoup pour lui. Peut-être ne voulait-il pas de sa présence en plus pour ce moment là. "Je pourrai très bien attendre ici, ça ne me gênerait pas." ajouta-t-elle d'une voix douce. Jamie l'avait pris dans ses bras, elle s'était blottie contre lui. Joanne pourrait presque s'endormir ainsi.

Jamie reprit rapidement la parole. Quelque chose le travaillait. Joanne avait un petit peu relevé la tête afin de pouvoir le regarder, perplexe. Il ne tarda pas à partager un élément supplémentaire de sa vie en Angleterre, et pas des moindres. C'était beaucoup à entendre pour Joanne. Son père était politicien, très haut-placé, sa mère était suffisamment connue pour passer à la télévision. Cela expliquait beaucoup de choses. Elle regrettait un peu ce qu'elle avait pu dire des aristocrates et autres hauts dignitaires, étant donné que ses parents étaient leur portrait craché de ce qu'elle aurait pu imaginer. La jeune femme l'écoutait avec attention, assimilant chacun de ses mots. Peu à peu, elle sentait son coeur comme étant coincé dans un étau qui se reserrait peu à peu. Son discours n'avait rien de rassurant, c'était certainement recherché. Il fallait apparemment s'attendre au meilleur comme au pire. Une dizaine de scénarios plus improbables les uns que les autres défilaient déjà dans sa tête. Elle comprenait pourquoi il tenait tant à partir d'ici. Joanne était restait muette jusqu'à la fin de son discours, et même après. Elle ne savait pas trop comment prendre tout ça. C'était effrayant. Ils étaient en plus venus durant une période où il était plus assujetti à être questionné sur la vie politique anglaise alors qu'il n'y avait pas prêté attention depuis trois ans. La jeune femme avait quitté Jamie de son regard, remettant ses idées en place. Elle appréciait son honnêteté, il n'y avait aucun doute là-dessus. Sa tête se posa sur son torse, elle restait pensive. Ses vacances venaient de perdre un peu de leur charme. Elle restait longuement silencieuse ainsi, trouvant peu à peu des mots qui pourraient traduire le fil de ses pensées. Elle osa enfin relever les yeux et le regarder, d'un sourire légèrement triste. "J'avoue que ça m'effraie un peu... tout ça." C'était certainement quelque chose que Jamie ne voulait pas entendre. Elle n'avait pas que peur pour elle. A vrai dire, elle craignait plus pour Jamie que pour elle, puisque c'était lui le plus à risque dans cette affaire-là. Joanne n'avait jamais eu de réputation à tenir. Avalant difficile sa salive, elle marquait un temps de pause, mettant en place ses idées. "Espérons juste que tout se passe au mieux dans ce cas." Elle bégayait un petit peu. "Je n'aimerais pas qu'on vienne t'embêter pour quoi que ce soit. Ce sont des vacances, après tout." Joanne aura toujours cette naïveté qui lui faisait croire que les vacances sont toujours synonymes de repos et de sérénité, qu'il n'y a jamais d'inattendus négatifs. Elle se faisait avoir à chaque fois. "Se promener juste comme ça dans les rues n'est peut-être pas une si bonne idée que ça, finalement..." dit-elle. Joanne essayait déjà de trouver des choses qu'ils pouvaient faire sans se faire trop remarquer. C'était une dimension qui la dépassait clairement, mais elle ne voulait pas que la semaine à venir soit un véritable calvaire pour lui. "Merci, pour... de m'en avoir parlé." Elle avait un petit peu rapproché son visage du sien, sans intention de l'embrasser dans l'instant. Son regard restait plongé dans les siens, plus inquiète pour lui que pour elle-même. "Je ne veux juste pas qu'on te fasse du mal... Que ce soit par les mots, ou par des faits, ou n'importe... Je veux dire... c'est une semaine pour nous. Et tout ce que je voudrais, c'est que tu en profites autant que moi." D'un sens, elle était rassurée qu'il lui en parle avant de se retrouver devant les faits. En espérant que cela n'arrive pas.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 12:32

Je souhaite tellement tirer un trait sur ma vie ici que je ne parle jamais de mon environnement quand je vivais à Londres. Il me semble qu'absolument personne de mon entourage à Brisbane ne sait de quelle famille je viens, et je ne compte pas le leur dévoiler. Il n'y a que quelques personnes hautement placées et férues de potins qui me reconnaissent parfois -parce que la mort de mon frère a fait pas mal de bruits sur les yachts d'Ibiza cette année là. Néanmoins, tout ceci est un détail dont j'aurais dû informer Joanne bien avant de partir pour Londres. Maintenant qu'elle est là, elle ne peut que l'accepter, et même s'il valait mieux la prévenir maintenant que jamais, cela reste une forme d'imposition. Je ne suis pas vraiment fier de moi. La jeune femme me dit que tout ceci l'effraye. « Je sais, je comprends… » dis-je tout bas, resserrant doucement mon étreinte comme par peur qu'elle quitte mes bras. Qu'elle prenne ses distances. Je la sens déçue. Elle doit déjà s'imaginer le pire des scénarios. Il m'a traversé l'esprit aussi. Mais il est hors de question que cela arrive. Je sais déjà quoi faire et qui appeler pour chaque cas de figure qui pourrait se présenter, de manière à ce que même Joanne ne puisse pas se rendre compte de quoi que ce soit. Lorsqu'elle dit que se promener n'était pas une bonne idée, je ressens le besoin de remettre les pendules à l'heure. J'attrape son visage pour l'obliger à me regarder dans les yeux. Essayant d'être plus doux que ferme, je lui explique ; « Joanne, je ne t'ai pas dit tout ça pour te faire paniquer ou regretter d'être ici. Tu devais le savoir, mais ça ne change pas nos plans. Tu peux compter sur moi pour prendre toutes les mesures nécessaires pour que tout se passe parfaitement bien. » Elle n'avait qu'à se contenter de faire comme si j'étais le type le plus normal de Londres venu passer une semaine de vacances avec sa belle dans la plus parfaite des insouciances. Régler les facteurs qui pourraient nous déranger est mon affaire. Comme elle le dit, c'est une semaine pour nous. Une moment important pour elle et moi. « On va en profiter à fond. Compte là-dessus. » dis-je en collant un baiser sur son front. Je la serre encore un peu plus, laissant mon visage s'appuyer sur le haut de son crâne. Je passe une main dans ses cheveux, l'autre sur son dos, la caressant doucement pour la rassurer. « Je suis désolé, je suis vraiment un champion quand il s'agit de plomber l'ambiance. » Je la lâche enfin, seulement pour mieux prendre sa main et l'attirer dans le salon. Je l'invite à s'asseoir dans le canapé ou fauteuil de son choix pendant que je retourne du côté de nos valises. J'ouvre la mienne pour un sortir un petit paquet bien emballé. J'extirpe la boîte du paquet afin que Joanne ne s'attarde pas trop sur le « Bulgari » écrit en grosses lettres. La marque est sûrement écrite à l'intérieur de l'écrin, mais au moins, ça ne sera pas la première chose qu'elle verra. Je retourne au salon et m'accroupis devant la jeune femme avant de lui tendre la boîte. « Tiens, je voulais attendre demain matin pour te l'offrir, mais je pense que c'est de mise... » J'espère qu'elle me pardonnera mon omission à propos de mes parents, et qu'elle comprendra la valeur de sa présence ici pour moi. Elle trouvera à l'intérieur un bracelet en or rose, un peu moins d'une vingtaine de carats, orné d'un triangle de nacre et l'autre d'onyx. Rien d'excessif -question de point de vue. Au moins, ça ne brille pas trop.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 14:29

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Joanne sentait qu'il la serrait de plus en plus dans ses bras. Elle ne comptait pas partir de là de toute façon. Il ne tarda pas à corriger ce qu'elle venait de dire en saisissant sa tête de ses deux mains. Ses yeux bleus restaient fixés aux siens, les paupières clignant à peine. Toutes les mesures nécessaires. C'était rassurant et effrayant à la fois. Il devait certainement avoir des contacts sûrs pour prendre en charge les éventuels journalistes qui allaient importuner Jamie. Elle appréciait qu'il était venu vers elle pour lui en parler et se doutait qu'il ne pensait pas à mal en disant cela. C'était quelque chose difficile à imaginer pour Joanne, alors que cela faisait partie du train-train quotidien du bel homme avant qu'il ne déménage à Brisbane. Silencieuse, elle lui offrit un simple sourire, acquiesçant d'un signe de tête. Il la serrait encore un peu plus contre lui, l'embrassant sur le front, laissant ensuite son visage au contact de celui-ci. Joanne fermait les yeux pendant quelques secondes, entourant Jamie de ses bras. Il voulait que tout soit parfait, qu'ils ne soient pas perturbés par quoi que ce soit. Multipliant les gestes de tendresse, Joanne ne pouvait qu'en profiter en restant immobile. "On est deux à être champions en la matière" dit-elle en plaisantant. Il lâcha ensuite son étreinte pour la prendre par la main et la mener près d'un canapé et de quelques fauteuils. Etrange contact, que de prendre la main. Un geste anodin que l'on apprend dès le plus bas âge, et qui avait une toute autre signification au fil du temps. Il l'invita à s'asseoir pendant qu'il partait en direction des valises qu'ils avaient déposé à l'entrée. Joanne s'installa sur le canapé, curieuse de ce qu'il comptait faire. Il ne tarda pas à revenir avec quelque chose en main. Il s'abaissa pour être à sa hauteur et lui donna un petit boîtier. Ses yeux regardaient alternativement l'objet et Jamie, légèrement paniquée. Son coeur s'était soudainement accéléré. La jeune femme saisit délicatement la petite boîte, craignant que ce soit quelque chose de fragile. Elle l'ouvrait délicatement, découvrant avec surprise qu'il s'agissait d'un bijou. Son coeur ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Un peu émue, elle porta une de ses mains à sa bouche, fixant pendant de longues secondes le bracelet. Celui-ci était tout simplement magnifique, tout à fait dans le style de Joanne (elle était assez ouverte en matière de bijou, elle n'aimait juste pas trop tout ce qui était excessivement voyant, multicolores). Ses doigts osèrent enfin de toucher très délicatement le métal du bijou. "C'est... c'est..." Joanne était transportée par l'émotion, peinant à trouver ses mots. Ses yeux bleus se mirent à fixer Jamie. Elle était ravie et touchée.  "C'est juste...wouah... C'est magnifique..." Bien sûr qu'elle avait remarqué la marque. Bulgari. Des boutiques où elle ne mettait jamais puisqu'elle savait qu'elle ne pourrait jamais s'offrir ce qu'on pouvait lui suggérer là-bas. La somme du bijou n'était certainement rien pour lui, mais Joanne savait que toute l'intention était là. Son visage s'approcha du sien. D'un large sourire, elle lui chuchota  "Merci. Merci infiniment." Et ses lèvres déposèrent un long baiser sur celles de Jamie. Elle avait déposer la boîte juste à côté d'elle, afin de pouvoir prendre son visage entre ses deux mains.

Tout en glissant quelques doigts le long de la joue de Jamie, elle dit d'un sourire malicieux. "Je sais que tu ne vas pas du tout aimer ce que je vais dire, mais...".  Elle l'embrassa furtivement avant de reprendre.  "J'ai aussi quelque chose pour toi." Il lui répétait sans cesse qu'elle ne lui devait rien, mais c'était plus fort qu'elle. Ses dents mordaient nerveusement sa lèvre inférieure alors que Joanne allait à son tour chercher un petit paquet. Elle s'était cassée la tête pour lui trouver quelque chose. Elle se torturait l'esprit en se posant constamment la même question : que peut-on offrir à une personne qui peut se permettre de tout avoir ? C'était une colle. Puis elle tenait à lui offrir quelque chose, pour tellement de raisons que le cadeau lui semblait minime pour décrire ses sentiments. La jeune femme n'était pas rentré dans une boutique Bulgari, mais chez Fossil, une marque qu'elle appréciait tout particulièrement pour la maroquinerie. Jamie était à nouveau debout, elle s'avançait nerveusement vers lui, la boîte noire affichant fièrement en lettres argentées la marque qu'elle représentait. Elle se sentait un peu ridicule en lui donnant la boîte. Pendant qu'il l'ouvrait, Joanne pensait dire tout ce qu'elle avait en tête. "C'est pour..." commença-t-elle. Les mots ne venaient pas. Elle misait ça sur la fatigue. Elle soupira, et finit par dire tout en souriant nerveusement alors que la boîte était déjà ouverte depuis quelques secondes.  "C'est si jamais tu oublies de nouveau la tienne chez moi." Le cadeau en question était une montre, qui avait gardé un esprit assez vintage, sans pour autant manquer de légèreté dans son design. Elle trouvait que c'était celle qui lui ressemblait le plus. Elle ne voulait pas chercher dans des montres trop sophistiqués, craignant que ce ne soit pas de son goût. Ca faisait un bout de temps qu'elle n'avait pas offert quelque chose à un homme qu'elle aimait, Joanne se sentait un peu rouillée en la matière. Et elle n'acceptait pas trop que Jamie soit le seul à lui offrir des cadeaux. "Il y a autre chose aussi, mais... mais ce sera pour plus tard, peut-être."
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 15:36



Dans mon amour de la démesure, on compte mon envie constante de couvrir mon entourage de cadeaux. J'aime rendre les gens heureux à partir d'un rien. Même si je ne regarde jamais à la dépense, et j'en fais parfois beaucoup plus que mon intention de départ. J'aime voir les yeux des gens s'arrondir, leur mâchoire tomber, cette seconde très précise où ils passent de la surprise à la joie qui déclenche cette minuscule étincelle dans leurs yeux. C'est une seconde magique. Je ne saurais pas décrire ce que je ressens lorsque cette seconde passe sur le visage de Joanne. Peut-être, simplement, de la satisfaction. Je n'ai pas raté mon coup, semblerait-il. Tant mieux. Je prolonge quelques secondes le baiser qu'elle m'offre, adorant sentir ses mains encadrer mon visage. La jeune femme avoue qu'elle a également quelque chose pour moi. A mon tour, la surprise se lit dans mes yeux. « Comment ça ? » Elle n'en dit pas plus, se lève et s'en va chercher je ne sais quoi dans sa valise. Je m'assied sur le canapé en attendant qu'elle revienne. En voyant la boîte dans ses mains, j'ai du mal à y croire. Ca, à tous les coups, c'est une Joanne qui se sent redevable pour… je dirais, parce que j'ai payé les billets d'avion. Mon regard se pose sur la jeune femme, l'air de dire que ce n'était vraiment pas nécessaire. Et finalement, j'ouvre la boîte pour découvrir la magnifique montre qu'elle m'offre. Plus réservé, je réagis à peine, ne trouvant pas quoi dire. J'observe le design de la montre, très fin, épuré, la qualité du bracelet en cuir, admirant cette matière que j'aime tant. Son côté vintage me rappelle mon désamour pour notre époque d'invasion technologique. Elle semble sortir d'un autre siècle. « Si je m'attendais à ça... » je bafouille tout bas. Je passe une main sur mon visage, première vraie réaction physique de ma part depuis une longue poignée de secondes. Un rire gêné m'échappe. Je suppose que je devrais dire quelque chose, faire quelque chose, mais je ne sais vraiment pas quoi. « Excuse-moi, je ne suis pas habitué à ce qu'on m'offre quoi que ce soit. » Les anglais ont la culture des présents, à une oindre mesure : même s'ils ne savent pas s'ils arriveront à manger à leur faim le mois prochain, ils trouveront de quoi t'offrir une paire de chaussettes pour Noël. Plus on grimpe dans les sphères, plus cette culture se perd, se transforme. Les présents perdent en personnalité, en intimité. J'ai toujours eu tout ce que je souhaitais. J'en suis venu au point de ne jamais vouloir quoi que ce soit. Et donc, de ne pas savoir ce que je veux. Joanne a su choisir pour moi. Ce qui me touche le plus étant certainement le goût très précis qu'elle a eu. « Elle est parfaite. Vraiment, tu… Je ne pensais pas que tu me connaissais déjà aussi bien pour réussir à faire un choix aussi juste. Je suis impressionné. » Je pense que ma propre mère n'aurait jamais deviné que je n'aime pas le contact froid d'un bracelet métallique sur ma peau, que la multiplication des cadrans me donnerait le tournis. Que je déteste tout ce qui brille. « Merci. » je parviens finalement à articuler. Je pose la boîte sur le côté et prends les mains de Joanne dans les miennes pour déposer un baiser sur ses phalanges. Elle me dit qu'il y a autre chose, mais cela attendra plus tard. Je plisse les yeux, intrigué. « Autre chose ? » Bien sûr, elle en a déjà trop dit et le jeune journaliste en moi brûle d'avoir des réponses à ses questions, savoir de qui il s'agit. Je connais ma curiosité, mon obsession pour le savoir. Je dois me retenir pour ne pas insister auprès de la belle dès ce soir pour qu'elle me dise de quoi il s'agit. Au contraire, je me contente d'un sourire. « J'ai hâte de savoir ce que c'est. D'ailleurs je vais sûrement te harceler toute la journée de demain jusqu'à ce que tu craches le morceau. » Et si ce n'est pas demain, ça sera toute la semaine. « Mais en attendant... » Je lui vole un baiser, retrouvant toute ma joie et ma légèreté à l'idée de débuter cette semaine avec elle. Demain. Du bout des doigts, j'attrape le bracelet et le tire de sa boîte. Je l'ouvre, place le poignet de Joanne dedans, et l'emprisonne dans l'or rose. « Il est l'heure de dormir. » Je lui adresse un clin d'oeil avant de me lever. En quelques minutes, je déplace toutes ses affaires jusqu'à la suite d'ami qui se trouve juste à côté du salon. D'un coup d'oeil, je vérifie que tout est en place, que le lit est fait, les serviettes de la salle de bain sont là. « Voilà. Si il te manque quoi que ce soit, ma chambre est à l'étage. » Je passe une dernière fois mes bras autour d'elle et dépose un baiser dans son cou pour lui souhaiter bonne nuit, sans un mot.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 16:48

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La réaction de Jamie l'inquiétait. Bien sûr, chaque individu vivait les choses d'une manière bien différente que tous les autres, mais certaines expressions poussaient un peu trop rapidement à l'interprétation. C'était le cas à ce moment là. Il était beaucoup plus réservé, et était restait immobile pendant de très longues secondes. Joanne craignait avoir fait un mauvais choix, qu'il n'aimait pas du tout le présent qu'elle venait de lui offrir. Elle l'observait silencieusement, en quête de réponse à travers son visage. Elle se voyait déjà rendre la montre à la boutique. Joanne était un peu surprise en entendant ses propos. Il avait peut-être eu une vie de famille particulièrement rude, mais elle ne pensait pas qu'il manquait de quoi que ce soit. Elle ne le touchait pas, ne sachant toujours pas s'il aimait cette montre. D'un léger sourire, elle lui dit à voix basse. "Je pense qu'il va falloir t'y faire." Joanne était une personne qui avait toujours beaucoup à donner. Que ce soit de soi, ou des objets significatifs, elle tâchait à ce que les personnes qu'elle aime ne manque de rien. Et Jamie faisait partie de cette liste et n'allait certainement pas être une exception à la règle. Enfin, après d'interminables minutes, il s'exprima enfin. Ce fut un véritable soulagement de savoir qu'il aimait la montre. Joanne ne put s'empêcher de sourire, d'avoir su trouvé quelque chose qui lui plairait. "J'avoue que ce n'était pas très évident, j'ai pris énormément de temps à la choisir. C'était beaucoup de suppositions, en fin de compte" reconnut-elle. Il la remercia. Elle restait tout de même un peu sur sa faim par rapport à sa réaction, qu'elle trouvait assez froide finalement. Basé sur des faits, encore une fois. C'était sa manière à lui de s'exprimer, elle le savait bien, mais c'était encore difficile pour elle d'arriver à tout déchiffrer. Mais il y avait du progrès. C'était lent et fastidieux, elle allait bien finir par y arriver. Joanne le regardait baiser ses doigts après l'avoir remercié. La jeune femme était satisfaite d'avoir attisé sa curiosité, ce qui la rendait bien plus enthousiaste que la réaction qu'il avait face à la montre. Un sourire malin se dessina sur ses lèvres. Elle était heureuse d'avoir réussi à cerner cette facette de sa personnalité. Sa curiosité, élément essentiel de tout bon journaliste. Presque rieuse, elle lui dit en haussant les épaules. "Tu ne m'auras pas sur ce coup-là." Elle allait lui donner ce qu'elle avait à lui offrir quand elle l'aura décidé, et pas autrement. Elle s'était plus ou moins préparée à la persévérance que montrerait Jamie en le laissant nager dans un tas de suppositions. Il lui enfila ensuite le bracelet autour de son poignet. Elle adorait ce bijou. Joanne était exténuée, elle se demandait encore comment elle parvenait à rester éveillée. Avant même qu'elle n'eut le temps de réagir, le gentleman s'était déjà levé afin de déplacer les bagages dans la chambre dans laquelle elle allait dormir. La belle blonde le rejoignit dans la pièce en question, toujours médusée par l'immensité de chaque pièce de ce duplex. Il s'assurait qu'il ne manqait pas les éléments essentiels dans la chambre et dans la salle de bain. Elle avait même une salle de bain rien que pour elle. Jamie lui souhaita silencieusement bonne nuit avant de fermer la porte de la chambre derrière lui. Elle restait plantée là, debout, pendant quelques secondes. A assimiler tout ce qu'il s'était déjà passé : l'arrivée à Londres, l'appartement de Jamie, le bracelet, la mise en garde vis-à-vis de potentiels perturbateurs, les parents de Jamie, sa réaction face à la montre. Et à songer à tout ce qu'il pourrait se passer. Ses émotions étaien encore très partagées, ne sachant quoi penser de tout ceci. Ce ne fut qu'après de longues minutes d'immobilisatoin qu'elle se décida de prendre un peu plus connaissances des lieux. Une salle de bain immense équipée d'une magnifique douche à l'italienne - qu'est-ce qu'elle aimait ce style. Très épuré, et très moderne, elle faisait certainement le double, voir le triple de sa propre salle d'eau. Après s'être mise en pyjama, elle s'allongea dans le lit et éteignit les lumières. Même si elle était morte de fatigue, ses yeux étaient restés bien ouverts pendant plus d'un heure. Rivés sur le bracelet qu'elle portait toujours, ils scrutaient les moindre détails, pensant à ce qu'il pouvait signifier pour Jamie, et à ce qu'il signifiait pour elle. Joanne finit finalement par s'endormir, ne sachant pas tout ce qui pourrait l'attendre le lendemain.

________

La nuit fut courte, mais vraisemblablement suffisante pour la belle blonde, qui s'était éveiller avant même que le soleil ne se lève. Le ciel avait déjà commencé à s'éclaircir. Elle somnola quelques minutes avant de se prendre le temps pour prendre une douche. Elle enfila une robe bleue marine évasée, style Mad Men/années 60. Par dessus, elle recouvrait ses épaule d'un gilet gris, le temps qu'elle restait à l'intérieur. Joanne avait bien évidemment gardé le bracelet. Ouvrant discrètement la porte de sa chambre afin de ne pas réveiller Jamie, elle allait se rapprocher des baies vitrées. Une vue parfaite pour admirer les couleurs matinales du ciel londonien. Il n'était même pas encore sept heures. Les bras croisés, elle restait silencieuse face aux changements de teintes de l'horizon. Elle pourrait préparer le petit-déjeuner. Joanne décida de s'offrir une petite escapade dans les rues voisines. L'english breakfast était plus similaire à un brunch pour elle, et Joanne ne voulait pas trop choisir cette option. De plus, Jamie était végétarien, c'était donc inutile de faire cuire du bacon et des saucisses. Après avoir mis sa veste et son foulard, elle saisit son sac à main et s'aventura par elle-même dans Londres. Elle n'aurait pas osé bien loin de toute façon. Mais le hasard faisait bien les choses, car le premier commerce sur lequel elle tombait était une boulangerie française. Elle se disait que ça ne pouvait qu'être meilleur que les viennoiseries que l'on pouvait trouver en Australie, étant bien plus proche du pays de la baguette. Encore mieux, le magasin en question était tenu par un couple français qui voulait ramené un peu de leur culture sur ces terres. Elle paya un croissant et un pain au chocolat, ainsi qu'une baguette. Elle se maudissait d'avoir oublié de vérifier dans la cuisine s'il y avait le nécessaire pour se faire des tartines.

Lorsqu'elle entrait à nouveau dans l'appartement, Jamie était debout. Joanne le salua avec un large sourire et déposa un baiser sur sa joue. "Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Mais c'était suffisant je suppose." Elle ne se sentait plus autant fatiguée que la veille. "Et je me suis dit que je pouvais faire un tour pas loin d'ici, et j'ai trouvé ça." dit-elle en posant les gourmandises sur la table. Ils ne tardèrent pas à prendre leur petit-déjeuner. Elle l'avait laissé choisir la viennoiserie qu'il préférait et prit celle qu'il restait. Ils débarassaient la table. "Tu... ne m'as pas répondue hier soir..." Joanne marqua un temps de pause. "...quand je t'ai demandé si tu préférais aller au cimetière seul ou non..." Elle voulait quand même savoir. Quoiqu'il réponde, la jeune femme respecterait son désir. Elle savait que c'était un moment très important pour lui, et ne tenait pas à le ruiner par sa simple présence.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 18:04

Doucement, je m'extirpe de mon sommeil. Mes paupières s'ouvrent difficilement. Mes muscles se réveillent un à un tendis que je m'étire de tout mon long dans mes draps. Le toit en verre au dessus de moi laisse passer le moindre rayon de soleil. Parfois la lune peut m'empêcher de dormir. Heureusement, cette fois, ce ne fut pas le cas. J'ai dormi comme un loir, pas étonnant vu la fatigue accumulée pendant le voyage. Pendant une bonne heure, je laisse mon regard aller de nuage en nuage pendant que le ciel passe du rose au bleu. Allez, Jay, debout. Je passe au moins une demie-heure sous la douche, à laisser l'eau chaude me rougir la peau. C'est étrange, cette impression de ne pas se réveiller chez soi. C'est encore mon appartement, c'est la ville où je suis né. Et pourtant, je me sens très étranger à cet endroit. Ma vie est à Brisbane désormais. Je ne suis pas beaucoup qu'un touriste ici. Je passe pas mal de temps dans la pièce qui me sert de dressing avant de me décider sur ce que je pourrais mettre aujourd'hui. C'est ridicule de se demander ce qu'on va bien pouvoir porter pour aller voir un mort. J'opte pour quelque chose d'aussi simple que possible. Un jean gris et une chemise noire -parce qu'il faut forcément une touche noir, non ? Ca fera l'affaire. Je descends les escaliers doucement, ne sachant pas l'heure qu'il est et encore moins si Joanne est levée. Mais arrivé en bas, je trouve la porte de sa chambre ouverte. Personne. « Joanne ? » Elle ne répond pas, elle n'est pas là. Mon coeur se serre une seconde. Où a-t-elle bien pu passer ? Pitié, ne me dites pas à l'aéroport. Je m'approche de la baie vitrée dans l'espoir de la voir passer dans la rue. Rien. En revanche, derrière moi, la porte d'entrée s'ouvre. Joanne, toute pimpante, s'approche et dépose un baiser sur ma joue. « Où est-ce que tu étais pass... » Elle pose un sac sur la table du salon. D'un doigt, je l'ouvre un peu plus pour en deviner le contenu et vois deux pâtisseries. Une baguette à côté. « Oh… Merci. » Il ne faudrait pas être impoli. Je souris, gêné. Elle a sûrement voulu bien faire, je ne devrais pas hausser le ton dès le matin. Doucement, je dépose un baiser sur son front. « Mais par pitié, ne me refais plus jamais une peur pareille. » Je ris nerveusement. Quel vent de panique m'a traversé…
J'accompagne mon croissant d'un thé vert très sucré. J'ai même assez faim pour prendre un peu de baguette avec du pain. Contrairement au cliché qu'on s'en fait, les anglais sont loin de tous manger salé le matin. C'est mon cas, pas seulement parce que je suis végétarien, mais parce que j'ai toujours adoré les tartines et les viennoiseries pour le petit déjeuner. Quoi que, parfois, des œufs brouillés ne sont pas de trop. Quand nous avons terminé, je débarrasse la table et pose les assiettes et les verres un à un dans le lave-vaisselle. Pendant ce temps, Joanne me demande comment je souhaite procéder pour aujourd'hui. Je m'arrête net dans mes mouvements, perdu l'espace d'une seconde. J'en oublie que j'ai un verre entre les mains qui me glisse des doigts. Par chance, après quelques rebonds, je parviens à le récupérer avant qu'il ne se brise sur le sol. Difficile d'aborder ce sujet comme ça, de but en blanc. Je reprends ma respiration. « Je… n'y ai pas réfléchi. » dis-je en essayant de retrouver mes esprits. Je passe une main dans mes cheveux, sur ma nuque. Mes jambes flanchent, alors je retourne m'asseoir. Je ne sais plus sur moi mon regard peut se déposer, alors il reste paniqué dans le vide. Merde, je suis complètement sans dessus dessous. Mais je tente quand même de réfléchir. Des faits. « Le cimetière se trouve… juste à côté de Regents Park. » dis-je doucement. Respire. Ma gorge est tellement serrée que je ne suis pas sur que Joanne puisse m'entendre. « Je peux te déposer là, tu pourras te balader... » Le temps que je fasse ce que j'ai à faire. Elle qui aime se balader, elle pourra patienter loin d'un lieu et une personne bien triste. Mais je sais que j'ai besoin de la savoir dans le coin, non loin de moi. Que je puisse l'appeler pour qu'elle me rejoigne si je n'y arrive pas. Je serais rassuré qu'elle puisse me soutenir à distance, sans lui infliger ce moment dans le cimetière. Des fleurs. Je dois acheter des fleurs. Je reprends ; « Et on pourra se rejoindre devant le zoo pour y passer l'après-midi, si ça te dit. » C'est cocasse, Oliver était fan de ce foutu zoo. Doucement, je reprends pieds dans le monde réel. Je crois que j'ai paniqué. Je n'en sais rien. J'arrive enfin à relever le regard pour croiser celui de Joanne. Penser à tout ceci me fait sentir terriblement vide et malade.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 18:43

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Ce n'était pas son intention que d'effrayer Jamie de par son absence. Elle voulait juste bien faire. Il l'embrassa sur le front. "Je...Je suis désolée, je ne voulais pas t'inquiéter." La matinée ne commençait pas très bien. Joanne avait cette étrange impression de cumuler les mauvais points depuis son arrivée. Le petit déjeuner était silencieux, on entendait que les bruits des couverts dans les assiettes, de la cuillère qui touillait une boisson chaude. Rien de plus. Joanne avait conscience qu'elle venait de toucher un sujet particulièrement sensible pour lui, mais il fallait bien qu'elle lui en parle. Jamie en perdait ses moyens, lâchant le verre qu'il s'apprêtait à déposer dans le lave-vaisselle. Joanne sursauta, et restait immobile à regarder Jamie. Quelques secondes passèrent avant qu'il n'aille s'asseoir. La jeune femme referma le lave-vaisselle rapidement avant de se rapprocher de Jamie. Elle ne savait pas quoi faire, troublée de le voir aussi démuni, choqué. Elle était juste à côté de lui, hésitant pendant de très longues secondes si elle pouvait s'approcher davantage de lui. Sa main vint se déposer sur son dos, de la manière la plus délicate que la belle blonde pouvait, progressivement. Il tournait autour du pot, ne répondant pas franchement à la question. Ca ne l'aidait pas vraiment. C'était bien beau de savoir qu'il y avait un parc à côté où elle pourrait se promener et qu'il y avait un zoo non loin de là. Il lui suffisait de répondre un oui ou un non. Elle le sentait perdu, n'ayant aucun point de repère sur lequel s'appuyer. "Jamie..." dit-elle doucement. Joanne se plaça en face de lui avant de se mettre à genoux. Avec cette vue en contre-plongée, elle avait plus de facilités à saisir le regard de Jamie, qui ne reflétait presque rien si ce n'était de la panique. La jeune femme le regardait d'un air tendre, silencieuse pendant quelques minutes. Une de ses mains se porta à son visage, afin de le caresser doucement. D'une voix des plus calmes, presque sous formes de murmure, elle dit "Tu peux me déposer à ce fameux parc... mais est-ce que tu le veux vraiment ?" Elle laissa régner quelques secondes de silence. "Tu te souviens quand je t'ai dit que je veux être là pour toi ? Ca compte aussi pour des moments comme ça..." Sa deuxième main vint aider la première pour encadrer ce visage, pour que Joanne ne pas perde son regard. "Ne te soucie pas de moi, de ce que je voudrais faire ou non. Pense uniquement à toi, et à ce que tu veux." Elle laissait de nombreux moments de pause. Le sentant encore troublé, elle tenait à lui laisser des moments de réflexion. "Si tu préfères que j'attende ici, si tu préfères que je sois juste à côté de toi ou un petit peu en retrait si jamais tu as besoin d'une présence, ou si tu préfères me voir dans ce fameux parc." Joanne espérait de tout coeur qu'il ne se soucie pas du bien-être de Joanne ne serait-ce qu'une seconde et qu'il ne pense qu'à lui et à la manière dont il voyait les choses pour que cela se passe au mieux, malgré les circonstances. La jeune femme le regardait avec énormément d'attention et d'amour. Elle redoutait l'avoir irrité, mais elle espérait qu'il comprenne là ses intentions. "Pardonne-moi d'être aussi insistante, mais... je m'inquiète pour toi." Elle était inquiète qu'il n'y arrive pas, ne serait-ce que de franchir les portes du cimetière, inquiète qu'il ne s'en remette. Dieu seul savait l'impact que ça aurait pour lui, même s'il tenait absolument à franchir cette étape.

Toujours à genou, Joanne commençait à manquer de mots. Ses mains tenaient toujours son visage entre elles, se mettant parfois à caresser soit ses cheveux, soit son ou sa nuque. Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres. "Tu m'as entièrement dédiée cette semaine, à faire ce que je voulais. Mais cette matinée là, elle est pour toi, mon coeur. Fais-en ce que tu en veux, de la manière dont tu veux, avec qui tu veux." Trop prise à s'occuper du bien-être de Jamie, la belle blonde ne constatait même pas qu'elle avait placé un surnom affectif dans sa phrase. C'était venu de manière spontanée, tout à fait naturellement.  
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 20:03

Je crois que je vais pleurer, éclater en sanglots, me rouler en boule dans un coin de l'appartement et me laisser trembler, mourir de panique, de peur, pendant des heures, jusqu'à ce que j'abandonne l'idée d'aller dans ce foutu cimetière. J'ai envie d'être seul, de frapper un mur, briser un vase, hurler à la mort. Je veux la présence de Joanne, qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle me répète infiniment que je dois le faire et que tout ira très bien. Comment puis-je avoir peur d'un simple mort ? Les gens vont et viennes dans des cimetières du monde entier à chaque seconde qui passe, et moi je joue les gosses qui a peur du noir. Est-ce que je veux vraiment que Joanne reste à distance ? Je n'en sais rien, je n'arrive pas à réfléchir. La main qu'elle pose sur mon visage me donnerait presque envie de craquer, me laisser tomber sur son épaule et mourir noyé par mes propres larmes. Non, je les retiens toujours. Pas une seule goutte d'eau salé n'a encore franchi la limite de les yeux. Pourtant ils rougissent comme si j'avais versé une rivière. Je laisse la jeune femme encadrer mon visage avec ses deux mains. Je ferme les yeux un instant et me concentre sur ma respiration. J'inspire très profondément. Me soucier de moi. Uniquement de moi. Je ne fais jamais ça. J'essaye de penser comme elle le voudrait. Savoir ce que je veux. Vite. Retrouver mes esprits, prendre une décision, et aller là-bas une bonne fois pour toutes. Je me rends compte que Joanne me supporte dans un sale état. Je dois me reprendre. « Ne t'inquiètes pas pour moi. » dis-je tout bas avec une voix prise au piège d'une gorge complètement serrée. Très convainquant, bravo. La belle est persévérante dans son envie de me calmer. Au final, toutes ses bonnes intentions m'arrachent un sourire discret. « Mon coeur ». a-t-elle dit. Mon sourire s'agrandit. A mon tour je dépose un baiser sur ses lèvres. Non, deux. Le premier me console, le second m'inspire un peu de courage. Je trouve enfin ce que je veux vraiment ; « D'accord. Bon, je... » La seule chose qui me vient pour m'exprimer sont des faits, mais ce n'est en rien suffisant. Je dois arracher les mots de ma bouche. « Je veux que tu sois là. » dis-je finalement. « J'ai besoin que tu sois là. » Oui, voilà. Si je la dépose au parc, rien ne m'assure que je parviendrais à passer le portail du cimetière et dire au revoir d'aussi loin n'aura servi à rien. « Et je veux qu'on y aille tout de suite, sinon je crois que je vais finir par me défiler. » j'ajoute avec un rire nerveux. Je me sens un peu mieux. Pour peu de temps, je le sais bien. « Prends ton manteau. » Je dépose un baiser son son front et souffle un « Merci » à un son oreille. Je me lève et réunis quelques affaires très rapidement. Juste mes clés, mon téléphone, et j'en profite pour enfiler la montre que m'a offerte Joanne. Mes jambes sont encore un peu raides.

A la vitesse de la lumière, nous sommes dans la voiture. Nous n'avons pas besoin de rouler longtemps. A un arrêt, j'achète trois Lys et deux roses légèrement agrémentées. J'ai bien failli oublier. Je ne dis pas un mot de toute la route. Pas même en arrivant au cimetière. Les tombes en Angleterre sont à peine entretenues par la ville. Du lierre pousse sur toutes les tombes. Ca a son charme, un peu sauvage. La stèle d'Oliver n'est pas encore envahie par la végétation. A une dizaine de mètres du lieu où il est enterré, je m'arrête. Je dépose un baiser sur la joue de Joanne ; « Attends moi là. » je murmure. Ici, elle n'est ni trop loin, ni trop près. Juste où il faut pour que je puisse sentir sa présence. J'avoue que j'ai peur. Peur de craquer devant elle. Peur d'à peu près tout. Je déglutis difficilement. Courage. Plus qu'un ou deux pas, et t'y es. Par dessus mon épaule, je sens la petite silhouette de Joanne. Elle me pousse à y aller. Alors je me retrouve devant cette tombe que je n'ai pas vue depuis trois ans, ce nom gravé qui me terrorise toujours autant. La stèle est modeste. On pourrait penser que les gosses de riches méritent de grandes statues gothiques en forme d'anges miséricordieux qui les accueille dans leurs bras ouverts vers le ciel. Mais ce n'est qu'un rectangle de marbre planté dans le sol. Je pose les fleurs sur la tombe. Puisque mes jambes m'abandonnent à nouveau, je préfère m'asseoir dans l'herbe, à côté de la pierre. En tailleur, comme un enfant. « Salut Oliver. » Je souris tristement en sentant les larmes revenir. Cette fois, je ne peux rien faire contre elles. La première glisse sur ma joue et les autres suivent. Le dos tourné à Joanne, elle ne peut voir cela. Je pourrais parler à mon frère par la pensée, comme cela a toujours été le cas. Mais il n'est plus là pour me répondre. Paradoxalement, il n'y a que les mots, bien réels, pour lui dire ce que je veux lui dire. « Désolé d'avoir prit autant de temps avant de venir te voir. J'étais… occupé. A Brisbane. Je suppose que tu sais tout ça, tu dois… le voir. Et je parie que tu sais aussi pourquoi je suis là. Je… C'est difficile. A dire. Tu n'est plus là, plus du tout là pour m'aider à trouver quoi dire. Je ne sais pas ce que tu aimerais entendre. Je ne sais plus moi-même tout ce que je voulais dire. Je… Je veux que tu sois fier de moi, Oli. De moi. Je suis malade de toutes ces années passées à prétendre que je pouvais valoir ne serais-ce que la moitié de qui tu étais. Tout ça est terminé maintenant. Tu le sais, tu m'a forcé la main. Je suppose que j'avais besoin que tu me laisses tomber. Il était temps, après dix-huit ans. Tu as bien fait. Parce que maintenant j'ai confiance en moi. Je vais y arriver. Je suis un peu comme le gosse que t'as foutu sur un vélo un jour et que t'as poussé jusqu'à ce que je pige enfin que je devais mettre mes pieds sur les pédales si je voulais espérer rouler. Quel gosse idiot j'étais. Tu sais, je ne comprendrais jamais pourquoi il a fallu que tu partes en premier. Pourquoi le garçon que tu étais et que le monde entier adorait devait se foutre en l'air. J'ai survécu parce que j'étais le plus égoïste de nous deux. Parce que j'étais le plus petit, que tu as voulu tout prendre sur toi, et que je n'ai pas été foutu de faire pareil quand tu en a eu besoin. Et comme si je n'avais pas été assez égocentrique, j'ai passé plus de dix ans à vouloir te garder pour moi… Je ne sais pas comment ces conneries marchent, si t'es là-dessous ou là-haut, ou ailleurs. Je ne sais pas si j'étais simplement cinglé ou si tu étais vraiment là. Mais j'en vient au sujet de ma visite. Te dire que ton job de grand frère s'arrête aujourd'hui. J'ai fini d'errer. C'est bon, ça y est. Tu peux partir, tu es libre. » Ma voix s'éraille à chaque mot qui sort de ma bouche. « Oh, tu as remarqué la belle blonde là-bas, hein ? Elle s'appelle Joanne. Je crois que vous avez été taillés dans le même bois. C'est… une femme extraordinaire. Elle… Je crois que je l'aime, vraiment. » Je murmure désormais, pour qu'elle ne m'entende pas. « Tu vois ? Je prends le relais. On se retrouve dans la prochaine vie, frère. » J'essaye de respirer, mais tout est devenu douloureux. Petit à petit, je me recroqueville. Je ne peux pas me lever, voir simplement bouger. Une vague de larmes m'emporte et me fait finalement exploser. Mes mains prennent place dans mes cheveux et chercher à serrer chaque mèches qu'elles trouvent.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptySam 9 Mai 2015 - 20:53

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Ils étaient partis dans la précipitation. Jamie s'était décidé sur un coup de tête et elle savait qu'il ne fallait absolument pas le couper dans son élan. Il était prêt à cet instant, il ne le serait peut-être plus s'ils étaient restés quelques minutes de plus assis ici. Joanne se hâtait enfiler son manteau correctement, saisit son sac à main. Quelques minutes plus tard à peine, ils étaient déjà en route. Le trajet était silencieux, il devait certainement être dans ses pensées, horriblement torturé par ces dernières. Elle savait l'importance qu'il attachait à ce moment, et qu'il le craignait à la fois. Une fois arrivés au cimetière, Joanne le suivait, jusqu'à ce qu'il dise de s'arrêter. Devinant la stèle d'Oliver, elle fit machinalement le signe de la croix. Joanne n'était pas nécessairement croyante, bien que ses grand-parents étaient assez à cheval dessus. Mais elle se plaisait à croire que le frère de Jamie était parti dans un monde meilleur, que tout lui était pardonné. Les plus pieux diraient que le suicide est un acte impardonnable. Pas pour elle. Elle trouvait ça triste que des personnes arrivent à être aussi désespérés au point de ne trouver aucune autre issue que la mort elle-même. Oliver n'avait pas trouvé d'autres sorties de secours non plus. Vivre dans un monde comme le sien ne devait qu'empirer les choses, il devait suffoquer au milieu de tout ça. Joanne  regardait Jamie s'installa par terre, commençant à se confier à son frère. Elle pouvait comprendre une partie de ce qu'il disait, mais ne s'en donnait pas la peine. C'était une conversation entre lui et son frère. Durant ce temps, Joanne sortit silencieusement de son sac une rose blanche qu'elle avait acheté au même moment où elle avait pris les petits pains. Il y avait un fleuriste sur le chemin, et avait peur de ne pas avoir l'occasion d'en prendre une par la suite. Elle avait demandé à ce qu'on l'emballe soigneusement dans quelques feuilles essuie-tout, afin de ne pas abîmer la fleur lorsqu'elle le transporterait dans son sac. Joanne ne pouvait s'empêcher de contenir ses quelques larmes. C'était une situation qui la bouleversait beaucoup. Elle faisait de son mien pour garder cette boule qu'elle avait dans la gorge, qu'elle ne s'échappe. Jamie n'avait pas besoin de ça en plus. Elle essuya ses joues avec le dos de sa main, avant de retrouver la position qu'elle avait adopté depuis qu'elle était là. Elle se tenait droite, les mains jointes entre elles, l'une tenant la rose. Toute son attention était posée sur lui. D'un sens, elle était fière de lui. Qu'il ait réussi à entrer dans le cimetière, à s'asseoir, puis parler avec Oliver. Cela demandait beaucoup de courage et de cran, ce n'était pas donné à tout le monde de dire adieu. Certains ne se remettent jamais de la mort de quelqu'un. Jamie devait penser la même chose, jusqu'au jour où il avait décidé de revenir ici, être confronté à tout ça. Joanne le regardait avec tendresse. Il ne disait plus aucun mot, elle l'entendait respirer difficilement, et se recroqueviller de plus en plus sur lui même. Elle sentait que c'était à elle d'intervenir maintenant. Elle avait l'impression qu'on lui confiait le flambeau, que c'était à elle de prendre le relais.

Remettant la rose dans son sac, elle posa ce dernier à proximité d'elle avant de s'occuper de Jamie. Elle était face à lui, et s'abaissa afin d'être à sa hauteur. C'était la première fois qu'elle le voyait dans un état pareil, il était compréhensible que Joanne en soit remuée. Une fois à genoux, elle l'observa un moment, avant de saisir ses mains qui torturaient son cuir chevelu. Elle fit ensuite en sorte qu'il se redresse un peu, en relevant son menton à l'aide de l'une de ses mains. Enfin, la jeune femme pouvait voir son visage, meurtri par le chagrin. De ses pouces, elle essuyait ses joues humides. Joanne n'aimait pas du tout le voir comme ça, c'en était déchirant. Mais par une force inconnue, elle parvenait à refouler ses propres émotions afin de lui afficher un visage serein, de lui offrir un regard tendre et un sourire discret. "Je suis là." lui chuchota-t-elle en lui caressant la joue. Joanne se redressa un peu, afin de le prendre dans ses bras. Elle fit en sorte que sa tête repose sur le haut de cage thoracique, au niveau de sa clavicule. D'un bras, elle entourait son corps, déposant sa main au niveau de son dos. Son pouce effectuait des mouvements réguliers en guise de caresse, comme elle pouvait avoir l'habitude de faire. La deuxième s'était posée sur sa tête. Joanne faisait de son mieux pour le serrer fort contre elle. Après l'avoir embrassé sur ses cheveux, elle ne bougeait plus, lui laissant tout le temps dont il avait besoin pour retrouver ses esprits. "Je suis là pour toi." répéta-t-elle doucement. Il était encore trop tôt de parler de ce qu'il venait juste de se passer, il fallait laisser à Jamie un temps de répit, de tranquillité. Joanne restait étonnamment calme, presque sereine. Elle savait qu'il ne voulait absolument pas de pitié, de sentiments désolés. Tout ce dont il avait besoin, c'était de savoir qu'il avait désormais une autre personne sur laquelle il pouvait s'appuyer, autre qu'Oliver. Joanne était là.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyDim 10 Mai 2015 - 6:19

Je ne pensais pas m'effondrer de la sorte. Je savais que dire au revoir à Oliver serait difficile, mais pas aussi douloureux. J'ai l'impression d'avoir 15 ans à nouveau, me retrouver devant cette tombe alors débordante de fleurs, des personnes que je connais à peine regardant mes parents avec cet air désolé qu'ils n'aient plus que ce cadeau empoisonné de fils qui n'est qu'un cancer pour leurs ambitions. Je revis ce jour infernal que j'avais préféré occulter. Je regardais cette tombe comme Oliver en personne. Parce qu'il ne pouvait pas être mort, voyez-vous. Il ne l'était pas, de toute manière. Tous ces gens étaient soit idiots, soit fous, pour ne pas voir qu'il était toujours là. Je ne savais pas où. Mais il l'était, c'est tout. Aujourd'hui encore, j'ai envie qu'il revienne. C'est dix-huit ans plus tard que sa mort me frappe réellement, que je peux peser le poids de son absence. Je prends  conscience que je ne le verrais plus jamais, que bientôt je ne me souviendrai plus de sa voix. Tout cela m'a sauté à la gorge d'un seul coup, parce que ça y est, je dois accepter qu'il est parti, et remontent à la surface toutes les années où j'ai refusé de me laisser ronger par sa perte en faisant comme si elle n'existait pas. Elle existe. Il est mort, c'est dit. Cette fois, c'est pour de bon.
Sur le moment, je n'ai pas entendu les pas légers de Joanne venant vers moi. Le contact de ses mains me fait sursauter. J'ai l'impression d'être un petit animal battu pendant des années qui doit réapprendre à avoir confiance. Mon premier réflexe est de la rejeter, d'essayer de libérer mes mains de son emprise, mais il faut dire que toute mon énergie passe dans ces larmes de crocodile et quitte mon corps goutte à goutte. J'en deviens une marionnette sans beaucoup de volonté, me laissant guider par la jeune femme. Je laisse ma tête tomber contre elle. Je pourrais m'endormir, je me doute même que Joanne me laisserait plonger dans quelques minutes de sommeil si cela peut me faire du bien. Je ferme les yeux, je me concentre sur le rythme régulier de son pouce passant dans mon dos, la légère pression de sa main sur ma tête. J'écoute son coeur battre. Dans un premier temps, ce son me donne envie de me replonger dans une vague de larmes ; c'est le son de la mort, le battement qui a quitté mon frère. Puis cette pensée s'efface alors que je ravale mes pleurs. C'est aussi le son de la vie, les battements du coeur de Joanne qui, elle, est bien là. Elle est là. Elle le répète tout bas. J'arrive enfin à respirer. L'oxygène dans l'air rejoins mon sang et atteins mon cerveau pour enfin le remettre en marche. Je fais un topo dans le situation dans laquelle je suis pour m'aider à remettre un pied dans le monde ds vivants. Elle est extrêmement simple : je suis avec Joanne. J'arrive à mouvoir mes membres. Du dos d'une main, j'essuie mes joues qui ont déjà quelque peu séché. Ca va déjà mieux. Le vide se remplit seconde par seconde. « Pardon, je n'aurais pas dû t'imposer ça. » dis-je la gorge encore serrée. « Mais… merci. » Je relève la tête, aussi douloureuse soit ma nuque. Mon corps est lourd, mais je le redresse une vertèbre à la fois jusqu'à ce que la jeune femme n'ait plus à m'aider à rester stable. J'arrive à être assis tout seul, quel progrès. « C'est difficile. Cette fois, il est vraiment parti. » Ma main se pose sur la stèle. Je ne sais pas quand est-ce que je reviendrais. Peut-être que j'aurais besoin de temps, encore, ou peut-être que le cap passé aujourd'hui va me permettre de ne plus avoir peur. Pendant cette longue minute de silence, mon regard reste posé sur le marbre. Allons, je ne peux pas rester ici toute la journée. Je dois me reprendre. Ma main quitte la tombe et prends celle de Joanne, mon regard abandonne Oliver et retrouve les iris bleus de la belle. Doucement, je me relève sur mes deux jambes. J'aide la jeune femme à faire de même. Une fois debout, je l'attire dans mes bras. « Merci. » Je l'ai déjà dit. Qu'importe. Je l'embrasse doucement. Tout va bien. « Allons-y. » Je garde une de ses mains dans la mienne et l'attire hors du cimetière après qu'elle ait déposé sa rose. Une belle intention.
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Message(#)joamie + this is london, baby EmptyDim 10 Mai 2015 - 7:19

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Jamie retrouvait peu à peu son calme, elle lui laissait tout le temps dont il avait besoin. Elle sentait qu'il gardait en lui cette énorme bombe, et était rassurée qu'il en laisse échapper un bout à côté de la stèle de son frère. Il ne voulait d'abord pas se laisser faire, gardant une certaine résistance quand elle voulait le prendre dans ses bras. Il n'avait pas tardé à se laisser aller. Tout ce dont il avait besoin, c'était un point d'accroche. Joanne trouvait que c'était très égoïste de songer qu'il s'agissait d'elle. "Tu ne m'as rien imposée du tout." lui répondit-elle doucement. Sinon, elle n'aurait pas insisté sur le sujet, et elle ne serait certainement pas là, juste à côté de lui. La jeune femme esquissa ensuite un sourire lorsqu'il la remercia, et le laissait se redresse progressivement. Cela semblait tellement douloureux pour lui. Elle avait gardé une de ses mains au niveau de la nuque de Jamie, à lui caresser le bas de son cuir chevelu. La blonde restait globalement silencieuse, et si elle voulait parler, elle employait une voix basse, très calme, et douce. Elle l'observait beaucoup. "Il sera toujours un peu en toi. Avec tout l'amour que tu lui portes." Sinon il l'aurait oublié depuis longtemps, et ne serait pas là à le pleurer. Joanne le laissait dans ses pensées, regardant avec lui  la stèle d'Oliver. Elle posa un moment sa tête son sur son épaule, jusqu'à ce que la main de Jamie vienne chercher la sienne. Jamie la regardait brièvement avant de se lever et de l'aider à faire de même afin de la prendre dans ses bras. Il la remercia une nouvelle fois et Joanne lui offrit un sourire, se laissant embrasser. Il comptait quitter les lieux assez rapidement. Juste avant qu'ils ne retournent leurs talons, Joanne lui souffla "Attends..." avant de poser la rose qu'elle avait emmené à côté de la stèle d'Olivier. Accroupie, elle se permettait de toucher brièvement du bout doigts la pièce de marbre, en lui transmettant des mots que Jamie ne saura certainement jamais. Ils venaient de quitter le cimetière, main dans la main. Après avoir fait quelques pas en dehors du lieu de recueillement, Joanne s'arrêta net et se mit face à lui, souriante. Après quelques secondes de silence en l'ayant regardé amoureusement, elle passa sa main libre sur son visage. "Je suis fière de toi." lui dit-elle à voix basse. Elle l'était vraiment. Ce n'était pas donné à tout le monde s'engager dans une telle démarche, sachant très bien ce qui l'attendait au bout. "Et ce n'est pas à toi de me remercier. C'est moi." Joanne marquait une brève pause. "Merci de m'avoir emmenée ici, merci d'avoir accepté de partager ce moment là avec moi, d'avoir voulu que je t'accompagne." Elle l'embrassa tendrement, pendant de longues secondes. Joanne se sentait spéciale d'avoir été là. Lui qui se montrait toujours sûr de lui, à chercher à tout contrôler et et tout maîtriser, elle avait vu cette part de lui qu'il n'aimait certainement pas que beaucoup de personnes voient. Et pourtant Joanne était là. Il avait ce côté si fragile, encore tellement bancale. Elle savait qu'Oliver était certainement très fier de lui aussi, où qu'il était. Elle ne le connaissait qu'à travers Jamie, et elle aurait été ravi de le rencontrer si elle le pouvait. Joanne aurait adoré partagé ses pensées avec lui, mais c'était encore trop frais. "On pourra encore y retourner cette semaine si tu veux"proposa-t-elle d'un sourire qui disait que ça ne la gênerait absolument pas. Elle se blottit ensuite contre lui, l'entourant de ses bras. "Je pourrais lui prendre des fleurs avec des couleurs chaudes, pour lui annoncer l'apogée du printemps et l'arrivée de l'été." Joanne n'aimait pas les chrysanthèmes. Ce n'était que synonyme de mort, traînant constamment la morbidité derrière elles. Elle n'en avait jamais déposé sur les tombes de ses grand-parents par exemple, optant pour des arrangements plus colorés, cherchant une signification derrière chaque espèce de fleurs et leurs couleurs. "C'est comme tu voudras..."

Quelques minutes passaient avant que Joanne ne redresse la tête pour plonger son regard dans celui de Jamie. Elle déposa ses lèvres sur les siennes à plusieurs reprises. "Tu avais parlé d'un zoo..." se remémora-t-elle. "On pourrait aller s'y promener et peut-être manger une glace tant qu'il fait encore beau." Joanne avait un sourire pendu aux lèvres, il fallait qu'ils se changent les idées. "Et j'adorerais que tu me montres Londres by night ce soir." Elle l'embrassa sur le coin de la bouche, gardant ensuite son visage près du sien. "Pour tout le reste, c'est toi qui choisis." Sa main se glissa dans les cheveux de Jamie. "Cette journée est aussi la tienne." Elle était un peu mal à l'aise que, mis à part cet instant passé au cimetière, ce soit elle qui choisisse ce qu'ils allaient faire. C'était aussi des vacances pour lui, après tout.  
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