I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Restant au maximum dans sa bulle, Joanne avait à peine regardé Jamie avant qu'ils ne s'installent sur le canapé. Les cafés étaient servis. Et elle n'en buvait toujours pas, et prit une bonne dose de sucre histoire que ça passe sans qu'elle ne grimace de trop. Elle remercia Marie d'un sourire gêné. "Jamie a aussi beaucoup de talent." rétorqua-t-elle d'une voix douce. Elle faisait de son mieux pour que son malaise et sa détresse ne se ressentent pas, mais tout s'accumulait en elle d'une manière perverse qui pouvait la trahir à tout moment. "Et j'ai choisi de venir avec lui, parce que je savais que c'était important pour lui. Ca n'a pas du tout gâché notre séjour." Joanne le pensait vraiment. C'était certes un moment difficile à passer pour tous les deux, mais il y avait aussi une part de soulagement qui valait le coup. Elle voulait être là pour lui et elle avait fait ce qu'elle a pu. "Si Jamie a hérité de ce talent, c'est grâce au fait que son frère ait bien voulu partager ses astuces" dit le père Keynes, d'un ton moqueur. Joanne ne laissait même pas le temps à Jamie de dire quoi que ce soit, se permettant de répliquer par elle-même. Pour une fois, les mots venaient tout seuls. "On naît avec un don, on ne peut pas obliger quelqu'un à en avoir un." Son ton restait étonnamment calme, mais Joanne commençait tout doucement à être agacée par Edward qui ne cessait de rabaisser Jamie. Le père éclata de rire. Marie restait presque neutre à la situation, Joanne ne savait pas trop quoi penser d'elle. "Ma chère, je pense que vous connaissez bien mal cet homme qui me sert de fils." "Edward s'il te plaît." finit par dire la mère. Cette dernière tenta de détendre l'atmosphère en reprenant sa dernière question "Et votre première rencontre alors ?" Joanne lança un très bref regard à Jamie avant de se lancer. Mieux valait ne pas tendre la perche et mentir un petit peu. "A une soirée de gala qu'avait organisé le musée où je travaille." "Vous n'êtes donc pas si étrangère à ce type d'événements, vous auriez très bien pu l'accompagner l'autre soir." répondit Marie. D'un sourire embarassé, la belle blonde se permit de répondre. "Je doute que les rares soirées de gala que je puisse connaître soient vraiment de la même... trempe que ceux où vous vous rendez." Edward esquissait constamment ce sourire satisfait, il jubilait de l'intérieur et ça se voyait.
Elle faisait tout de même l'effort de tremper ses lèvres dans le café, ne faisant que confirmer son dégoût pour ce produit. Mais elle ne voulait pas chipoter, à demander autre chose, cela ne ferait que les retarder ici. Et après l'entretien qu'elle avait eu avec Edward, tout ce qu'elle voulait était de quitter cette maison et rentrer chez elle. Elle avait posé sa tasse sur la table basse. "Qu'est-ce qui vous a rapproché tous les deux ? Qu'aimez-vous chez Jamie ?" Marie semblait véritablement s'intéresser à leur relation. La jeune femme la trouvait pourtant un peu froide, impassible. Elle n'avait aucune idée de ce qui pouvait lui traverser l'esprit en posant toutes ces questions. Edward soupira et leva les yeux au ciel. Riant cyniquement, il dit "Voyons, Marie. Que diable peut-elle trouver à..." "Ca suffit." coupa Joanne, presque sèchement. Tous les yeux se rivèrent sur elles, c'était très pesant pour elle, mais elle n'en pouvait plus de voir qu'il s'en prenait constamment à Jamie sans que ce dernier ne daigne dire quelque chose pour sa défense. Joanne se disait qu'il avait l'habitude, qu'il préférait ignorer, mais elle trouvait que c'était intolérable. "Je vous demande pardon ?" demanda Edward, la regardant d'un air incrédule et accusateur. Après une profonde inspiration, elle lui répondit. "J'aimerais que vous arrêtiez de la rabaisser constamment." Les sourcils de Joanne commençaient à se froncer. Il était extrêmement rare qu'elle s'énerve, et n'aimait vraiment pas être dans cet état, de peur de blesser quelqu'un par ses mots. "Je pense que vous ne savez pas de quoi vous parlez, jeune fille." Edward voulait garder le contrôle de la situation, mais elle ne comptait pas se laisser faire. Pas cette fois. D'autant plus qu'elle attachait énormément d'importance à la notion de famille. "Je le connais suffisamment pour savoir qu'il a beaucoup plus de qualités que ce que voudriez admettre." "Il n'est pas capable de faire grand chose." A croire qu'il cherchait la petite bête, mais on voyait bien qu'Edward ne s'attendait franchement pas à ce que la bien fragile Joanne donne de sa réplique. "Au moins, lui, il est capable d'aimer." Elle était déjà un stade d'énervement dans lequel elle se trouvait exceptionnellement. C'était une phase où elle ne voulait même plus mâcher ses mots. Dire ce qu'elle pensait. Elle n'avait pas osé plus tôt, c'était l'occasion. "Qu'entendez-vous par là ?" demandait Marie, qui n'avait pas l'air de tout comprendre. Les iris bleus de la jeune femme étaient rivés sur le père de Jamie. "Parce que vous en êtes incapable. Ou vous le pensez, alors que ce n'est un vulgaire désir de possession." "Je suis tout à fait enclin à aimer. Prenez Oliver..." Joanne se leva d'un bond, c'en était de trop. "Ah oui, Oliver. Avec tout le respect que je lui dois, je pense que vous auriez pu porter autant de considération à Jamie parce qu'il le méritait tout autant. Au lieu de ça, il se limitait à un vulgaire pion à jouer en votre faveur, un semblant de son frère aîné qu'il était obligé de mimer pour avoir un minimum d'importance à vos yeux. Et le fait que vous, Mr. Keynes, êtes incapable de ressentir la moindre chose et de tout apporter pour votre propre bénéfice fait de vous la personne la plus pitoyable et misérable qui soit" "Faites bien attention à ce que vous dites." dit-il d'un ton grave. Qu'importe le sentiment qu'elle puisse éprouver, Joanne en venait rapidement aux larmes. Que ce soit de bonheur, de tristesse, de peur ou même de colère, ça finissait pareil. " Nous avons trouvé une psychologue renommé pour aider Jamie et ses... soucis..." dit Marie, essayant de calmer la situation. "Ah oui ? Parce qu'une psychologue est faiseuse de miracle, peut-être ? Je ne cherche pas à vous offusquer, mais avec toute l'affection que je puisse avoir pour lui sans le connaître, Oliver est parti." Les larmes étaient là, étouffant un peu sa rage. "Vous n'avez aucune idée de ce que c'est, de perdre un enfant." dit Marie, offusquée. Joanne avait touché un point particulièrement sensible, et la mère venait tout juste de faire de même. La belle blonde regardait tristement Marie. "Détrompez-vous." Et elle tourna ses talons afin de sortir de la maison. Elle manquait d'air. Claquant la porte derrière elle, elle rejoignit le trottoir et longea la route, ne sachant pas où elle allait. Son pas était néanmoins hâtif et déterminé. Joanne avait juste besoin de marcher, pleurer, se maudire d'avoir empiré la situation.
La scène est à peine croyable. Joanne faisant front contre Edward et Marie réunis -et dieu sait qu'ils peuvent être virulents-, et moi essayant d'en caser une -en vain-. Je ne pensais pas ce petit bout de femme capable de cela, remettre un Lord et sa femme à leur place avec autant de conviction. Elle est fébrile, mais cela n'ôte en rien la force dans ses paroles. Elle n'hésite pas à rétorquer à toutes les attaques, qu'importe la profondeur de ces regards noirs qui se posent sur elle. Après plusieurs tentatives pour les interrompre et espérer calmer le jeu, je rends les armes et me contente de regarder la joute en parfaite impuissance -et non sans une grande dose d'admiration. J'aurais pu leur répondre également, mais sans être aussi farouche, en continuant de suivre le protocole des bonnes manières au sein des bonnes familles anglaises. Ce qui ressemble à de la lâcheté vu de l'extérieur, mais qui régit le cercle familial.Le genre de règles qui sont étrangères à Joanne, qui n'est pas de ce milieu et ne le côtoie que de loin, ce qui lui permet de continuer à parler librement. Elle doit passer pour une sauvage à leurs yeux, et, seigneur, j'aime cette idée. J'aime les sentir retenir des mines déconfites, leur surprise, leur choc. Je ne lui en veux même pas de faire allusion à Oliver, d'insulter ce qui me sert de père, au contraire. Quand Marie pense pouvoir retourner la situation en évoquant la perte d'un enfant, je sais que c'est le moment où Joanne va partir et craquer avant même qu'elle ne se lève pour quitter la maison. C'est le sujet sensible qui ne lui permettra pas de tenir tête plus longtemps. La belle claque la porte, et le silence persiste après qu'elle soit passée devant la fenêtre du salon. Quelque part entre le choc et l'euphorie, je parviens à rester impassible aux yeux de mes parents en reposant doucement ma tasse sur la table basse. « Je crois que vous n'avez jamais fait aussi fort. » dis-je avec un sourire en coin. Bizarrement, je m'amuse de la situation. Du silence qui règne. De leur absence totale de réaction trahissant leur propre surprise. Maintenant qu'elle n'est plus là, ils se montrent désarmés, et c'est une vision jouissive. Seul mon père persiste à vouloir avoir l'air vainqueur, mais il est le seul à se duper. « Excusez-moi. » Restant courtois, je me lève. Ils font de même.Mais je renvoie Edward dans son fauteuil avec un rapide crochet du droit dans la mâchoire. Ca me démangeais depuis bien trop longtemps, qu'importe s'il ne faut pas frapper les vieillards. « Ca, c'est s'il te revient à l'idée d'emmerder qui que ce soit. N'oublie pas ce que je t'ai dit l'autre soir. » Il pensait avoir un nouveau pion en la personne de Joanne, et il s'est trompé en beauté. Désormais, il n'a plus rien contre moi. Il n'est plus qu'un vieux croulant gémissant dans son fauteuil. Je me tourne vers Marie qui a porté ses mains à sa bouche grande ouverte par le choc. Je dépose un baiser sur son front. A chaque seconde, mon sourire ne peut s'empêcher de s'élargir. « Au revoir, maman. Tu as raison, je dois absolument lui mettre la bague au doigt. » dis-je avec un clin d'oeil un brin provocateur. Je me doute bien que c'est désormais la dernière chose qu'elle veut, d'avoir cette sauvage comme belle-fille. Elle n'a plus qu'à se faire à l'idée. Passé la porte d'entrée, j'abandonne mon calme et me mets à courir à toute vitesse pour rattraper la belle qui se trouve déjà en bas de la rue – alors que la voiture est juste en face de la maison parentale. « Joanne ! » Elle ne semble pas m'entendre. J'accélère un peu plus ma course avant qu'elle ne se décide à tourner au croisement. Encore à quelques mètres d'elle, je l'appelle à nouveau ; « Joanne attends ! » Elle se tourne enfin. Quand j'arrive à son niveau, je vois son visage inondé de larmes, ses yeux rougis au dessus de larges sillons humides. Je continue à sourire comme un idiot, mais tellement fier d'elle. Je l'attrape par la taille et la prend dans mes bras, la serre aussi fort que possible contre moi. Une main passant dans ses cheveux, je murmure à son oreille ; « Ma chérie, mon ange, viens là. Calme toi, tout va bien. Là, tout doux. » Je l'embrasse sur le haut du crâne, continuant de caresser son dos et ses mèches blondes régulièrement. « Mon héroïne. C'est aux hommes de voler au secours des demoiselles, tu sais ? Pas l'inverse. » dis-je tout bas en espérant doucement lui enlever toutes les mauvaises idées qui peuvent lui passer par la tête. Un trait d'humour ne fait jamais de mal, même lorsque le moment ne s'y prête pas forcément. « Tu n'auras plus affaire à eux, jamais. » Je ne fais pas de promesse que je ne suis pas certain de pouvoir tenir, mais elle doit savoir que je tiens à ma parole, et que cela implique que je ferais tout pour la tenir loin d'eux. De toute manière, je doute qu'ils acceptent un jour d'être dans la même pièce qu'elle à nouveau. La main sous son menton, je relève la tête de Joanne délicatement. Du revers, j'essuie ses larmes. Je lui adresse un léger sourire, soutenu par un regard tendre lumineux. « Je t'aime. Je t'aime tellement fort. » Je dépose un baiser sur ses lèvres, caressant sa joue du bout du pouce. Cette femme est parfaite. Un jour, elle sera mienne. Ma femme. J'embrasse son front, la lâche petit à petit et prends sa main pour la reconduire à la voiture. « On s'en va, d'accord ? On rentre à la maison. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Elle était certaine qu'elle s'était déjà perdue, mais ne voulait pas encore faire demi-tour. Joanne ne voulait pas faire face à la réaction de Jamie vis-à-vis de son comportement, et doutait même qu'il vienne la récupérer. Elle ne s'attendait plus à rien, à vrai dire. Jusqu'à ce qu'elle entende son nom crié par une voix familière. Machinalement, la jeune femme se retourna. Ce fut un soulagement de le voir arrivé vers elle. Jamie était essoufflé et un peu plus négligé dans sa tenue ce qui laissait dire à Joanne qu'il avait couru pour le rejoindre. Elle le regarda d'un air vraiment désolée, ses pleurs s'accentuant rien qu'en ayant le bel homme dans son champ de vision. Ce dernier la prit immédiatement dans ses bras, à la serrer fort et à lui caresser doucement les cheveux. Il lui chuchotait des mots doux à l'oreille afin de la détendre. Cela lui permit d'atténuer au moins ses sanglots. Les mains de Jamie continuaient de parcourir son dos et son cuir chevelu, ses lèvres embrassaient son front. Joanne en profita pour fermer les yeux et profiter du moment, tout en faisant de son mieux pour retrouver un peu de son calme. Elle reniflait quelques fois et gardait les yeux vers le bas pendant qu'il lui parlait. Il essayait de détendre l'atmosphère, et même si ça ne faisait pas trop d'effet sur elle, elle tenta de lui offrir un sourire pour le rassurer un peu.D'une voix défaite et triste, elle lui répondit. "Héroïne ? J'ai rien d'un héroïne moi." Elle ne voyait là aucune gloire dans ce qu'elle venait de faire, au contraire. Ses yeux se bordaient à nouveau de larmes, songeant à ce qu'elle allait dire. "Je... C'est juste que... Ils n'ont pas le droit de te traiter comme ça. Je... Je ne veux pas qu'ils parlent de toi de cette façon là. Je veux pas." Jamie lui promit ensuite qu'elle ne les verra plus jamais. Elle savait qu'il tenait systématiquement ses engagements, et ne doutait pas de sa parole, mais elle se doutait qu'il relevait là un véritable challenge. Elle craignait que son père ne devienne encore plus invasif par la suite. "Je suis désolée, Jamie. Je voulais pas... enfin... je suis tellement en..." Elle n'avait même pas l'habitude du mot lui-même. "...en colère." Sans même encore penser aux avances qu'Edward lui avait fait plutôt. Joanne ne pensait pas que c'était une bonne idée de les lui partager, ça l'énerverait plus qu'autre chose.
Son regard était des plus tendres et des plus bienveillants. Elle ne pouvait s'empêcher d'y plonger le sien et se laisser bercer doucement. Ca la détendait beaucoup. Jamie avait une telle influence sur elle. Il avait ce regard, il savait quels mots employer et que faire de ses mains. Et tout doucement, le monde retrouvait de ses couleurs. Il avait même pris le temps d'essuyer ses larmes. Le sourire aux lèvres, il l'embrassa avec tendresse. Après quoi, il lui proposa de rentrer chez eux, enfin. Avant que le pas ne soit engagé, Joanne se blottit contre lui, serrant le tissu de sa veste entre ses doigts. "Je t'aime." lui chuchota-t-elle. Joanne restait collée contre lui pendant de longues minutes, avec un réel besoin d'affection. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi ravi de sa réaction. C'était très surprenant dans un premier temps, mais une fois qu'elle avait les idées un peu plus en place, cela prenait un peu plus de sens. Enfin, la jeune femme lâcha son étreinte, prenant l'une des mains de Jamie avec les deux siennes. Ils rebroussèrent chemin, pour se rendre dans la voiture. Joanne ne daigna pas même jeter un dernier regard sur la maison des parents Keynes. Elle ne les appréciait vraiment pas. Bien sûr qu'elle prenait en compte leurs différence d'univers mais selon elle ça ne justifiait en rien une partie de leur comportement. Une fois assise dans la voiture, Joanne ne put retenir un long soupir. Leur semaine à Londres était certes pleine de rebondissements avec une mauvaise fin, mais Jamie et Joanne s'étaient beaucoup découverts et pour elle, ça valait tous les trésors du monde. Sur le chemin du retour, enfin.