Il était de retour treize années plus tôt, se sentant invincible et loin des considérations importantes qu'il aurait dû avoir. Wren n'aurait certainement pas dû s'évader aussi aisément, pas avec son passif en tout cas puisque tout pouvait s'écrouler à tout moment, surtout s'il se laissait faire. Le pauvre Doherty n'avait jamais réellement eu le contrôle, ni sur les événements ni sur lui-même et c'était sûrement ce qu'il y aurait toujours de plus tragique dans cette histoire parce qu'il n'était à l'abri de rien. Tout ce qu'il désirait, depuis le début, c'était vivre dans l'instant présent, sans se soucier ni de la veille ni du lendemain. Il n'y arrivait jamais totalement, même s'il avait développé un certain nombre de subterfuges avec les années. On lui avait d'ailleurs bien souvent demandé quel plaisir il pouvait prendre à sortir tous les soirs et ne plus se rappeler du prénom de la fille avec laquelle il finissait la soirée mais là encore, le suédois n'avait jamais connu la réponse. Au fond, Doherty ne se connaissait pas vraiment, il faisait juste semblant d'être en pleine possession de ses moyens, toujours charmeur, vainqueur incontestable du coeur de ses dames quand il avait envie de marquer le coup alors qu'il était le plus grand menteur que le monde ait connu, pour sûr. Ce matin là, Wren jouait une carte différente: il n'essayait pas de faire fuir Lizzie, c'était même tout l'inverse vu la façon avec laquelle il s'était glissé entre ses jambes pour la regarder avec espièglerie. Elle répondait avec le même ton que lui et le suédois savait, à partir de là, que la partie ne faisait que commencer. "Wow, tu es si généreuse de proposer de me déshabiller de temps à autre pour m'alléger, quelle chance j'ai d'avoir une telle aide." Elle n'était pas tout à fait désintéressée dans l'affaire, bien évidemment, parce qu'on parlait de la jolie Potter et qu'elle avait toujours su montrer ses atouts au bon moment, histoire de déranger les pensées du beau brun. "C'est pas tellement un jeu comme on sait que tu prendras tes jambes à ton cou en premier, madame l'actrice." Elle avait une vie à vivre, elle, contrairement à lui mais le nordique ne laissait pas échapper cette dure pensée, optant plutôt pour l'extinction du téléphone. Il avait bien failli le jeter dans la casserole pour être honnête mais il n'avait pas envie de fâcher la brune dès le réveil alors il le posa plus loin, reprenant sa place auprès d'elle, sans lâcher son regard. "C'est sûr que je rentre dans une de tes robes, oui." Il dût étouffer un rire en imaginant la scène car ils n'étaient vraiment pas sur le même gabarit et c'était ce qui rendait le tout bien plus amusant, les doigts de Wren jouant avec la fermeture éclair sans jamais vraiment la descendre, même si le tissu glissait contre l'épaule de la brune. "De quelles techniques pas très justes tu parles exactement? Parce que tu veux une sentence en plus?" Il lui fit un clin d'oeil en faisant glisser très doucement la fermeture, ouvrant totalement le vêtement alors qu'une de ses mains passa sur sa peau, de son ventre jusqu'au haut de sa poitrine, son regard toujours porté vers le sien... Avant qu'il ne fasse volte face et s'assit sur un tabouret, apparemment bien happé par la nourriture en face de lui, le vil personnage. "C'est ça ta punition, maintenant viens manger, prends des forces, tu vas en avoir besoin pour supporter Crousti toute la journée, il est si maussade le dimanche." Le chat grogna en entendant son prénom et Wren haussa les épaules, non sans un sourire taquin sur les lippes, ses yeux lorgnant vers la si jolie silhouette de Lizzie, le mal qu'il se faisait parfois.

« C’est ma façon de te remercier de te soucier de ma santé mentale. T’as vu, ma générosité n’a pas de prix. » Ni de limite il faut croire parce que c’est une tâche que Lizzie peut se plier à faire à chaque fois qu’il le demandera - ou pas, d’ailleurs. Non pas qu’elle soit en manque - mais ils ont à peu près treize ans à rattraper. A redécouvrir tout de l’autre dans ses moindres détails et parcelles. Elle n’a pas de honte à avoir de le désirer ; après tout, elle n’est qu’humaine et elle n’est pas si innocente qu’on peut le croire. Mais Elizabeth va tenir à montrer qu’elle n’est pas entichée que pour les atouts physiques du suédois. Il n’y a pas que ça, il y a tout le paquet et surtout ce qu’il y a à l’intérieur qui l’intéresse. Qui l’attire. Même si ce n’est pas beau, même si ce n’est pas glorieux, même si ça peut blesser. Elle s’en fiche, Lizzie, tant que Wren lui laisse l’occasion de pouvoir quérir et guérir tout ça à son niveau, qu’il continue à s’ouvrir comme il a pu le faire - avec ou sans son consentement. Prête à moultes défis et challenges, cette fois, la jolie brune ne laissera pas de futiles détails avoir raison d’eux. « Je ne prendrai pas mes jambes à mon cou. Tu dis ça comme si j’aurai envie de m’enfuir. Ça n’arrivera pas, Wren. Désolé de te l’apprendre mais tu vas devoir m’endurer. » Elle hausse les épaules, faussement désolée par ce point-là. Ils trouveront un rythme de croisière, elle en est persuadée. Mais pour l’instant, dans la cuisine de Wren, Lizzie ne montre aucune volonté à vouloir sortir. Profiter de ses bras autour d’elle lui convient très bien comme perspective pour la journée, et les autres à venir comme il l’a évoqué. Promesse que ce n’est pas juste maintenant, pas seulement éphémère et que ça se poursuivra même le week end passé. Wren voit plus loin et pour une fois, il observe quelque chose de plus coloré que la fin de son existence. Et ça, ça réjouit la brunette qui lâche un rire franc en imaginant son suédois dans une de ses robes. « Je suis sûre qu’on peut trouver quelque chose. Franchement, les robes et jupes peuvent être hyper confortable, surtout quand on a… De la marchandise qui pendouille. » Son rire redouble d’intensité. Elle mettra ses conneries énumérées du jour sur la soirée et la journée fatigantes de la veille et toutes les émotions accumulées qui finissent par la rendre particulièrement joyeuse. Non, elle n’a même pas bu, elle s’étant contentée de cocktails soft. Mais Lizzie est bien trop heureuse et il parait que rire, c’est bon pour la santé. Elle ne va pas s’en plaindre. « Je ne suis plus à une condamnation de plus ou de moins, si ? » En tout cas, elle a ses iris qui sont emprisonnés dans ceux de Wren, sentant les doigts de ce dernier se faufiler sur sa peau après avoir tout ouvert, l’exposant presque totalement à lui. La brune prend une inspiration alors qu’évidemment son intérieur réagit déjà face à ces caresses surprises. Lizzie commence à peine à se pencher pour vouloir attraper ses lippes que Wren se détache complètement, la privant de son étreinte, de sa chaleur, de son contact. Elle a forcément un cri de protestation, la bouche à la fois surprise et presque souriante avant de claquer sa langue contre son palais. « Okay. Okay, ça c’est cruel, Doherty. » De mauvaise grâce parce que franchement, c’est vraiment cruel, Lizzie saute de son perchoir pour aller se percher de nouveau sur le tabouret à côté. « Je sais pas si c’est Crousti que je vais devoir supporter ou toi, là. Mais je comprends mieux pourquoi il avait l’air de me juger ce matin. Peut-être qu’il sent que je vais te voler. » Lizzie ne veut pas se mettre en conflit avec le chat de l’appartement mais ce dernier semble pourtant capter qu’il y a quelque chose qui se trame, dépassant ses capacités d’animal à comprendre de quoi il en retourne. « De toute façon, j’ai trop chaud. » Elle fait glisser simplement le gilet le long de ses bras pour s’en débarrasser. Et non pas n’importe où mais sur Crousti. Qui finit par se démener pour savoir où est la sortie, simplement sa queue dépassant. Lizzie regarde finalement Wren avec un petit air fier d’elle placardé au visage. Trop chaud parce que c’est l’Australie, trop chaud parce que c’est la cuisine et (surtout) trop chaud par sa faute. Ce n’est pas aujourd’hui que les deux mâles de l’appartement vont avoir l’ascendant sur elle. Pas si faible que ça, la bête, qui finit par prendre un des toasts et croquer dedans avec énergie.

Il ne put s'empêcher de rire en l'entendant prononcer de genre de mots. Sa générosité, mais bien sûr, Potter, tu serais très généreuse à mettre à nu Wren dès que l'occasion pourrait se présenter. De toute manière, ce n'était pas comme s'il allait combattre le concept: il était le premier à retirer le moindre tissu une fois qu'il franchissait la porte de son appartement et il n'y avait qu'ainsi qu'il se sentait véritablement lui-même. C'était sûrement très con comme idée parce que l'être humain avait inventé les fringues pour une bonne raison mais pour Doherty, ce n'était qu'une barrière gênante et qui grattait, en plus, un véritable calvaire. Il faisait des efforts cela dit parce que les autres n'avaient pas envie de supporter la vision d'un suédois qui se trimbalait cul nu en ville et puis, il n'avait pas très envie de finir derrière les barreaux pour cet affront. Chaque chose en son temps comme on le disait si bien et Wren espérait qu'un jour, il y aurait une révolution sur le sujet pour qu'il puisse véritablement embrasser sa nature. En attendant, il faisait avec, continuant de sourire à Potter alors qu'elle le rassurait à nouveau sur son envie de rester campée là, non loin de lui. Elle ne mentait pas, le suédois le voyait bien dans ses yeux et il hocha la tête sans rien ajouter de plus, le jeu reprenant vite le dessus sur un semblant de sérieux vers lequel la discussion aurait pu se diriger. Que nenni avec un Wren plus entreprenant que jamais, y mettant le soin pour ouvrir la veste qu'arborait Lizzie, sentant que la respiration de la jeune femme s'accélérait sous ses doigts mais il n'en profita pas plus avant. Ce n'était pas l'envie qui manquait bien évidemment, mais Doherty voulait faire durer un peu le suspense, la sentant rageuse vu le souffle qu'elle expira dès l'instant où Wren s'asseyait pour avaler une bouchée de la première chose qui se présentait devant lui. Une belle manière de faire distraction alors que Potter rejoignait la tablée à son tour, non sans commenter ce qui venait de se passer. "Cruel, moi? C'est toi qui voulais me mettre une robe, Potter." Il avait son sourire de petit con sur le visage mais Lizzie n'allait pas le laisser jouer tout seul, c'aurait été trop simple et bien vite, elle fit choir la veste sur la pauvre tête de chat qui miaula, Wren lui jetant un coup d'oeil rapide pour le libérer de là avant qu'il ne lui vienne à l'idée de sauter à la gorge de la brune et c'était une belle façon d'éviter la vision d'une belle Lizzie dénudée devant lui. Du deux en un, en somme. "Je croyais que c'était moi la chaudière de l'appartement, me serais-je trompé?" Il la regarda vivement à ce moment là, ses yeux verts voguant forcément sur toute la silhouette qu'elle arborait devant lui alors qu'il croquait dans la nourriture, se délectant autant de la vue que du repas à n'en pas douter. "Et t'as pas chaud aux fesses par contre?" Constat puisque Lizzie avait encore sa culotte et Wren aimerait comprendre cette logique... Pour en profiter un peu, sûrement.

Lizzie n’aurait pas voulu que la conversation devienne sérieuse de toute façon. Elle apprécie grandement la frivolité de la scène. Ne pas se prendre la tête, ne pas laisser son cerveau agir et faire tourner des roues grinçantes et pénibles. Non, simplement se contenter du plaisir d’enfin pouvoir de l’autre, de se dire qu’elle se sent bien, surtout dans sa tête, bien mieux que durant de longues semaines. Ce n’est pas comme si Wren et elle ne se sont pas vus pendant des jours mais cette complicité qui se met en place, c’est celle qu’ils ont perdu quand le suédois a brisé le briquet d’un coup de talon. Bien sûr, à l’époque, elle n’avait pas compris mais maintenant, ce geste a une double signification bien plus importante ; il luttait déjà contre ses démons intérieurs à l’époque. Et elle, elle n’avait rien vu. Elle n’avait pas observé ses traits tourmentés, elle n’avait pas vu le stress qu’il pouvait accumuler sur ses épaules, elle n’avait pas remarqué qu’il n’a jamais voulu s’éloigner d’elle. Qu’il avait simplement mis son bien-être et son bonheur à elle en premier lieu, pensant qu’il n’était sûrement que nocif pour elle. Alors que Lizzie fourre un nouveau morceau de sa bouche avec le visage illuminé par l’aisance de la scène, elle ne doute pas un seul instant qu’il a peut-être encore ce genre de réflexes qui peut revenir à tout instant semer le trouble dans sa tête. Mais comme il est bon de souligner qu’une fois mais pas deux.

La jolie brune est bourrée d’un tout plein de bonnes volontés mais qui se retrouvent déjà mis au défi par un Wren particulièrement audacieux et mesquin. Rien que son air satisfait placardé au visage est un signe qu’il est fier, cruellement et horriblement fier de la faire réagir comme ça. Parce qu’il attise, il tente, même juste cinq minutes, et ça suffit pour que Lizzie grogne de frustration quand il se détourne. Elle est presque déçue d’elle-même d’un, réagir aussi spontanément et de deux, de se faire avoir comme une débutante. « Une robe et des barrettes dans les cheveux, même. Sans oublier le vernis et le brillant à lèvres. Indispensable. C’est au moins ce niveau de cruauté là que tu as atteint, j’en étais même pas à un cinquième. » Elizabeth place sa main sur le visage de Wren pour détourner son (affreux pas beau) minois d’elle avant qu’il aille au secours de son chat en détresse. Voilà ce qu’on récolte quand on la frustre. Même si Lizzie se complait bien dans ce jeu tout frais, observant Croustibat s’échapper de la cuisine alors qu’elle finit son toast avec un soupir de satisfaction bien placé. « Si tu veux l'exclusivité, je peux toujours aller faire mon exhibitionniste ailleurs. » Papillonnant les paupières, elle se mord la lèvre tout en haussant ses sourcils. Elle prend son verre de jus pour le porter à ses lèvres avec un air mutin, notamment quand Wren note le dernier détail. Lizzie se tourne un peu plus vers lui, son bras plié sur la table et sa tête contre sa main. « Si un peu… Je pensais demander aux voisins de m’aider pour ça. » Faire durer le jeu parce que ça en vaut largement la chandelle, il n’y a rien de plus grisant. Et ce n’est pas la main de Lizzie qui remonte la cuisse de Wren qui dira le contraire. Des gamins qui établissent les règles d’un jeu d’adultes qui ne les rendent pas plus érudits que des adolescents. En somme, le début d’une relation amoureuse et dont cela convient parfaitement à Elizabeth.

Bien sûr qu'elle oserait pousser le vice bien plus loin, après tout, Wren avait allumé la mèche comme il fallait et Lizzie n'allait pas le laisser faire sans rien dire. C'était ainsi qu'il l'avait toujours connue, satisfaite dans ses élans de mutinerie et ce n'était pas ce qui allait déplaire au suédois, bien au contraire. Enfin, façon de parler parce qu'il ne se voyait pas vraiment avec du maquillage et des vêtements féminins mais cela, Potter l'avait bien dans le crâne et c'était sûrement à la hauteur, oui, de ce qu'il venait de lui faire subir. Alors, Doherty se mit à rire, tâchant de faire éjecter l'image glauque qui sonna à son esprit après un tel discours. Il s'en remettrait, assurément, dès que son esprit serait occupé ailleurs, ce qui ne tarda pas à arriver, forcément. Lizzie s'était dénudée, Croustibat avait vite fui la scène de crime, les laissant tous les deux à avaler leur petit déjeuner en se dévorant du regard, avec cet air espiègle collé à leur visage. Wren ne dit rien pendant un temps, se contentant de l'observer avec un certain intérêt, histoire de marquer au fer rouge le moindre passage de es yeux verts d'eau sur sa peau et il était évident que la brune le sentait peser sur elle, celui-là. Elle n'allait pas le laisser prendre le dessus avec autant d'aisance cela dit et son discours suivant n'en fut qu'une preuve supplémentaire. "Je me suis plaint de ton nudisme, ah bon?" C'était clairement l'inverse mais Doherty ne pouvait pas le poser avec de tels mots dans des circonstances comme celle-ci alors, il tournait autour du pot, il divergeait, sentant le contact de la main de Lizzie sous la table, sur sa cuisse et il ne put qu'en sourire. D'autant plus quand elle osait lui lancer qu'elle pouvait toujours aller demander de l'aide ailleurs, elle ferait fureur à n'en pas douter dans cette tenue. "C'est vrai que Robert est sourd mais pas encore aveugle... A soixante quinze ans, c'est une belle performance ça. Tu veux vraiment qu'il t'aide t'es sûr?" Wren avait rapproché son visage du sien par dessus la table du petit déjeuner, ses lèvres souriant avec une appétit certaine mais peut être plus autant pour la nourriture qu'il avait peu à peu délaissé. Non, à la place, il laissait miroiter le flot de ses pensées dans ses prunelles, sa jambe frôlant la sienne sous la table, plusieurs fois d'affilée, joueuse au même titre que sa main qui passait proche dudit sous vêtement sans jamais l'atteindre vraiment, affichant l'air de l'homme détendu alors qu'il était tout l'inverse, sans l'ombre d'un doute.

Il y a un sourire qui se tord sur ses lèvres en le voyant rire, percuté par l’image qu’elle vient sûrement de lui envoyer dans le crâne. Lizzie est presque fière d’elle, de son imagination amusante en plus de son ton aussi léger que mutin. C’est presque réconfortant et carrément soulageant de se sentir aussi détendue, même s’il y a une part d’elle-même qui lui hurle que non, elle n’est pas détendue et qu’il n’y a que Wren qui va pouvoir faire quelque chose pour ça. Mais d’abord, la brunette est bien décidée à ne pas se laisser mener aussi facilement, quand bien même la tentation de vouloir tout simplement leur donner ce qu’ils veulent tous les deux est de plus en plus grande. ‘Le jeu en vaut la chandelle’ on lui avait dit, même si ce ne fut pas vraiment de ce genre de choses dont on lui avait parlé. Cependant, Elizabeth a l’impression de perdre des années au compteur sans pour autant que cela ne la dérange. C’est sûrement parce que c’est tout nouveau donc forcément, c’est grisant. Elle crève d’envie d’embrasser chaque trait rieur de Wren, ses yeux qui la dévisagent et l’observent sans aucune retenue. C’est comme si le suédois peut voir à travers elle à défaut d’avoir aucun vêtement (ou presque) gênant sa vision. Qu’il peut voir son organe palpitant qui se compresse follement, qu’il peut ressentir la frénésie qu’il suscite juste en posant ses yeux sur elle. Ne pas la lâcher du regard, c’est ce qu’il lui a dit pas plus tard que la veille. Dans ce contexte-là, Lizzie se sent encore plus nue qu’elle ne l’est déjà. « C’est pas le cas ? Je peux aussi aller enfiler des pulls à col roulé et une combinaison de ski, s’il le faut. » Même si elle risquerait d’avoir véritablement un coup de chaud si elle vient à enfiler tout ça en plein été australien. Et de comater dans d’horribles souffrances. Chose dont personne ne veut, n’est-ce pas, Wren ?

La jeune femme secoue la tête tout en haussant les épaules avant de taper son doigt sur le nez de Wren qui parait bien plus proche tout d’un coup. Lizzie enlève sa main pour venir tenir sa tête dans ses deux mains, les coudes sur la table - rude. « Après, s’il y a quelqu’un d’autre plus apte à m’aider, je dis pas non. » Elle regarde innocentement le jeune homme alors que ce dernier entame un manège sous la table qui est tout sauf innocent. « Wren… » Les trois petits points se font sentir, ils s’entendent à la voix trainante qu’elle utilise, presque comme une mise en garde parce que franchement, il abuse. Le suédois lui caresse la cuisse et les environs, sa jambe se mêle peu à peu à la sienne et Lizzie n’est qu’humaine. Elle décroche une main de son menton pour aller poser ses doigts sur le visage de son compagnon, passant de son arcade à sa joue en finissant son pouce sur ses lèvres. « Faut manger tant que c’est chaud. » Elizabeth pourrait de nouveau rire face au double sens de sa phrase mais à la place, elle se mord la lèvre avant d’attraper sa fourchette et piquer dans le plat de Wren. Parce que pour ça aussi, elle peut l’aider. Même si des forces, le suédois va autant en avoir besoin qu’elle s’il continue à jouer et à la tourmenter comme ça. Elle qui finit par emprisonner sa jambe entre les siennes, un de ses pieds se mettant à caresser son mollet. Il est clair que Lizzie ne cherche même plus à feindre l’indifférence. Elle a beau être une bonne actrice, dans le privé et quand on la connait bien, elle est lisible comme dans un livre ouvert.

Il était forcément content du petit effet qu'il avait sur Lizzie, même si ce n'était qu'un début aux yeux du suédois. Il constatait qu'il l'avait décontenancée en jouant sur les mots, en faisant en sorte que ses jambes se baladent sous le comptoir alors qu'il sentait la chaleur évidente de sa peau sous la sienne. Potter était dans le même état que lui, il n'en doutait pas une seule seconde, même si elle feintait l'indifférence. On ne pouvait pas berner aussi aisément un Doherty, encore moins quand il s'agissait de désir parce que c'était son domaine d'expertise depuis le temps, surtout avec la belle brune en face de lui qui essayait de lui tenir tête. Il adorait cela, le nordique qu'elle ose lui suggérer qu'elle allait se rhabiller de manière conséquente s'il était dérangé par la vision qu'elle lui offrait et Wren était toujours le premier à surenchérir parce que le jeu était clairement très amusant à ses yeux. "Il y a pas tout ça dans mon appartement, tu sais... Et je crois pas me tromper en disant que tu tiendrais pas deux secondes sous le coup de la température." Celle-ci était déjà fortement élevée dans la pièce, surtout depuis quelques minutes quand le suédois avait osé commencer à déshabiller l'actrice de manière sensuelle avant de la laisser sur le carreau pour que cette ambiance devienne beaucoup plus électrique en conséquence. "Tu penses à qui?" Il l'avait entendu susurrer son prénom, signifiant de ce fait qu'il était en train de jouer avec le feu mais c'était sa spécialité après tout, non? Lizzie emprisonna bien vite sa jambe baladeuse entre les siennes en osant même venir lui voler un peu de nourriture. Elle avait fait une légère distraction en caressant sa joue puis ses lèvres et Wren avait même osé mordiller son pouce en réponse parce qu'il savait forcément ce qu'elle essayait de faire. "C'est encore chaud? Faut que je vérifie, t'as raison." Il avala un peu de son plat, délicieux d'ailleurs, avant d'écarter les cuisses de Lizzie d'un geste plus autoritaire avec ses jambes. Il ne pouvait pas la laisser gagner, pas à ce petit jeu alors que son pied remontait entre elles, venant s'amuser sur sa zone la plus sensible encore vêtue, Wren souriant en terminant son assiette. "C'est encore chaud, t'as raison, je devrais tout manger." Il lui fit un clin d'oeil en ne stoppant pas son petit manège, son visage ne montrant pas grand chose parce qu'il avait l'habitude, le Doherty, de ce genre de jeux de séduction. Il les trouvait grisants, il les aimait et il le montrait de son fin sourire.

Lizzie a de vieux réflexes qui reviennent au galop devant ce genre de scènes. Wren a toujours été plus doué à ce jeu-là et elle ose espérer que le poids des années qui s’est échappé depuis leur dernière entrevue aura au moins eu le bénéfice de lui faire gagner du galon. La jeune femme a les yeux bruns pétillants devant les expressions du suédois. « Peut être pas deux secondes mais au moins trois ! » Elle s'exclame fièrement avant d'éclater de rire. « Tant pis, dans ces cas-là, je fonderai et disparaîtrai entièrement de la surface de la terre. Et ça sera totalement de ta faute. » Lizzie pointe sa fourchette vers Wren en insistant bien sur ses derniers mots, un sourire flottant sur ses lèvres malgré les mots dramatiques qui en sortent. Mais elle est frustrée, agréablement frustrée, ses yeux glissants sur la forme semi cachée du nordique par son tablier qui lui donnerait presque un semblant de sérieux. Presque quand elle sait qu'il est parfaitement nu et que c'est carrément indécent. « Je pense à quelqu’un qui joue beaucoup trop sans pour autant agir en conséquence. » Quelqu’un qui est en train d’affoler son cœur comme jamais à la regarder de la sorte, à sourire comme ça, à l’attirer dans des filets dans lequel la brune tombera forcément - elle est déjà dedans de toute façon. Son pouce qu’il mordille et se sont ses propres lèvres que Lizzie torture avant que Wren ne se détourne (une nouvelle fois) pour aller s’occuper de son plat.

Autant dire que son prochain geste, la jeune femme ne s’y attendit pas forcément. Aucune surprise que ce soit exactement l’expression qui s’affiche sur son visage - la surprise, l’inattendu - à ce qu’il fasse preuve d’une telle audace. Sans ciller, sans perturbation apparente. Lizzie entend son propre sang bouillonné et tourbillonné un peu partout et elle pique dans sa propre assiette sans appétit - pas ce genre d’appétit en tout cas. Son pied qui se balade, sa jambe qui frôle, et il est vraiment injuste. Lizzie l'observe manger avec appétit alors que le sien est fortement impacté. Elle n'est jamais la dernière pour savourer les mets d'autrui mais là, c'est clairement autre chose que son intérieur réclame. Wren le sait, il en joue, il la séduit plus que nécessaire parce qu'elle est naturellement déjà sous son charme. Ce magnétisme qu'il a, ce foutu charisme qui l'emprisonne à chaque fois entre ses deux iris vertes. Et ce foutu pied qui attise exactement là où il faut. « Si tu ne t'occupes pas de ça dans l'immédiat, il va falloir que j'aille m'en charger par moi-même. » Et elle fait la moue, Lizzie, parce que ce n'est pas ce qu'elle veut. Ce qu'elle veut, c'est que Wren l'enveloppe totalement, qu'il lui fasse perdre encore plus la tête, qu'il l'envahisse entièrement. La jolie brune sait que son propre investissement ne sera qu'une cause perdue parce qu'elle n'est pas lui, qu'il n'y a pas la palpitation de l'inconnu, de ne pas connaître le prochain geste ni la prochaine attaque.

Elizabeth finit par se lever - s’éloignant de ce pied fourbe - pour s’approcher de lui. Elle se colle sur son côté, le menton sur l’épaule alors que sa main vienne remonter sa cuisse sous le tablier pour finir sur sa virilité. « Mais je veux pas de quelqu’un d’autre. Ni de mes doigts. C'est toi que je veux. Et on sait tous les deux que tu t’occuperas de moi mieux que personne d'autre. » Sa voix est douce et elle dépose un baiser sur son épaule, les yeux presque brillants parce que pour une fois, le double sens est plus amoureux, il est plus sensible, plus profond. Elle lui confie son corps mais surtout son âme et son cœur. Sa main continue de le caresser doucement, sans empressement alors que ses lippes cherchent les siennes, se tenant sur la pointe des pieds pour les recueillir tendrement.