Il n’y a plus de retour en arrière possible. Lizzie est prisonnière de ses propres envies, de sa volonté personnelle de vouloir absolument le garder près d’elle. Qu’importe s’ils ont encore des tourments. Qu’importe si n’est pas rose, ni orangé et encore moins d’un doux jaune apaisant. Lizzie ne demande pas la lune, ni le soleil et encore moins une étoile. Elle veut juste être avec lui. Qu’on puisse leur laisser la possibilité de foutre la tête dans le sable pour oublier un instant les problèmes et les tracas, les interrogations et l’avenir incertain. Mais rien n’est jamais sûr, de toute façon. Il est bien connu que même marcher dans la rue est risqué, que tout peut s’arrêter d’une minute à l’autre. Alors Lizzie, elle ne veut pas penser à ce qu’ils pourraient perdre dans l’équation. C’est bien trop frais, tout juste récent, tellement léger.

Deux enfants dans une baignoire, coupés du monde mais s’unissant de nouveau avec toute la frivolité et l’insouciance qu’ils peuvent se permettre. C’est apaisant, Lizzie ne regrettant pas d’avoir interrompu son moment d’intimité avec lui-même. Elle veut le chérir comme il se doit, croire que ses baisers pourront être la solution miracle à n’importe quel mal, que Wren s’allège et ne tienne plus un fardeau tout seul. Il l’a prouvé, il l’a dit qu’il avait sûrement cette crainte tapie quelque part de la voir partir ; alors elle montrera que non, elle est belle et bien là, accrochée à lui autant qu’à eux.

« Vu comme ça. Ça doit bien exister quelque part, un Monopoly waterproof. Sinon, on met le plateau à l’extérieur et on paie en nature. Une autre version de jouer. Tu payerais de ta personne pour acheter un hôtel, Doherty ? » C’est que Lizzie peut avoir de l’imagination quand on lui tend la perche. Et avec Wren, c’est tellement facile de la prendre et de la renvoyer à l’expéditeur parce qu’il n’est jamais le dernier dans ce jeu-là. Au moins, des années après, elle peut se vanter d’avoir plus d’assurance que dans le passé. Une assurance qui ne s’effrite pas le moins du monde alors qu’elle a un suédois entre ses bras qui finalement n’est pas si endormi que ça. Parce qu’il se retourne, parce qu’il vient chercher ses lèvres et parce qu’il vient la quérir ailleurs. Lizzie a son soupir coupé par le baiser qu’il lui offre, ses deux mains sur chaque côté de sa tête pour le garder là où il est. Par la force des choses, Lizzie se retrouve presque engloutie par l’eau qui les entoure avant qu’elle finisse par relever le buste tout en lâchant les lèvres de Wren pour reprendre un semblant de respiration. Elle attrape sa lèvre supérieure pour la mordiller alors qu’elle vient se caler contre lui, la poitrine s’écrasant sur son torse et ses jambes autour de lui. « J’étais juste partie pour un massage. C’était du pur service à la personne, Wren. C’est mon côté généreux et altruiste. » Lizzie évoque ça dans un sourire retenu avant qu’elle lui embrasse le bout du nez tout en mouvant son bassin contre le sien. « La Lizzie en forme aura toujours son sourire narquois quand elle te verra se perdre pour elle. » Elle ne pense même pas à elle-même mais juste à lui alors que ses mains déferlent un peu partout sur les courbes de Wren. Ses doigts s’en vont même trainer à l’intérieur de son coude, à sa peau marquée par ce qu’il a pu s’infliger. Lizzie dépose un baiser sur son épaule, le regard sur ces fines marques avant de le relever sur son visage et flatter sa mâchoire. « Je veux juste prendre soin de toi. » Un murmure, un secret, une promesse. Le chérir avec tout ce dont qu’elle est capable, à la hauteur de ses faibles moyens, alors que ses lippes viennent s’harmoniser avec les siennes dans une douce danse, une main descendante de nouveau entre eux pour aller le chercher. Pas encore abattue dans son entreprise, la jolie Lizzie.

Elle ne perdait pas le nord, la douce Potter, elle qui avait tout découvert avec le grand Doherty il fut un temps. Il était évident que les années lui avaient permis d'acquérir un sacré boost de confiance en elle, ce qui n'était pas pour déplaire à Wren. Il aimait bien cette nouvelle version de Lizzie, encore plus joueuse que la précédente, prête à lui rabattre le caquet avec une phrase bien placée et des idées clairement portées en dessous de la ceinture. Après tout, c'était elle qui avait lancé véritablement les hostilités, quand Wren était, lui, bien décidé à prendre un petit temps de repos au fond de la baignoire. Rien d'extravagant, juste cinq minutes avant de pouvoir retrouver une vie normale mais ce n'était pas possible quand on se servait d'une Lizzie enflammée comme oreiller. Non, elle ne l'avait clairement pas de vu de cet oeil en s'armant de patience pour lui faire ouvrir les yeux et s'exprimer dans un souffle conquis. Doherty n'était qu'un homme et quand une femme s'amusait de lui avec autant de facilité, il ne pouvait que baisser les armes et quelque part, s'avouer vaincu. Ce fut clairement ce qu'il fit au moment de se tourner vers elle en essayant d'imaginer une partie de Monopoly sans billet, autant dire que c'était la porte ouverte à tous les vices. "Je dirais que ça tournerait vite au vinaigre, non? Tu penses à quoi pour me faire payer ça? Parce que là j'ai déjà plus de vêtements alors, je vois pas trop ce que je peux faire de plus pour avoir un hôtel à mon nom sur la Rue de la Paix..." Bien sûr que si, il voyait très bien ce qu'il pouvait mettre en place dans le genre moins de dix huit ans mais peut être que cela faisait plaisir au nordique de l'entendre de la bouche de l'actrice. C'était le jeu après tout, se chauffer jusqu'à ce que tout dépasse le raisonnable, ce n'était déjà pas bien difficile en temps normal avec Wren mais là, Lizzie marquait rapidement des points. Elle l'embrassait, lui la caressait enfin, se donnant du temps et une bonne portion de patience pour la sentir se mouvoir contre son bassin, sûrement malgré elle. Il la laissa même lui mordiller la lèvre, un de ses doigts à la lisière d'elle pour lui prouver qu'elle ne pourrait pas mener la danse éternellement parce qu'il était là, qu'il était prêt à lui faire perdre la tête si elle en donnait trop tout de suite. "Généreuse et altruiste... J'en doute pas, Lizzie Potter mais j'ajouterai quand même opportuniste dans le lot des qualificatifs là." Elle avait tout de même désirer le réveiller alors qu'elle aurait pu le laisser partir entre les bras de Morphée dans une bien jolie métaphore jusqu'à ce que l'eau de bain refroidisse. L'autre option lui avait semblé bien plus sympathique et ses mains qui voguaient sur sa peau en étaient une preuve de plus, une preuve que Wren ne pouvait pas oublier, pas alors qu'il la sentit de nouveau sur lui, conquérante à souhait. [colori=indianred]"Qui te dit que tu te perdras pas d'abord pour moi? Parce que la réciproque est vraie, tu sais... Prendre soin de toi, une priorité."[/color] Effectivement, il accéléra la cadence sur elle au moment où ses doigts se frayèrent un chemin jusqu'en elle, histoire de lui prouver qu'il était aussi parfaitement à l'aise avec l'idée que tout cela relevait d'un prêté pour un rendu, rien de plus rien de moins.

Il y a juste quelques secondes, peut-être en minutes, qui s’écoulent avant qu’il ne finisse par s’abandonner lui-même. La notion du temps est quelque chose d’assez floue, Lizzie n’ayant juste que la capacité à le regarder s’oublier en elle. Une main protectrice autour de lui alors qu’il reprend sa respiration dans son cou, l’autre sur son dos pour le rapprocher d’elle alors qu’elle le sent encore tremblant de toute sa stature. Lizzie éparpille des baisers sur les cheveux de Wren, puis sur son front, un léger sourire reprenant naturellement sa place sur ses lèvres. « Je crois que t’as prouvé ton point. » La jolie brune lui caresse la joue avant de l’enlacer furieusement contre elle.

Ne pas le perdre, plus jamais, l’ambition ultime. Qu’importe si Wren a une partie obscure en lui. Qu’importe si Lizzie se retrouve à devoir de nouveau combattre ses propres doutes, ses propres démons, ses propres incertitudes. Elle n’a jamais été aussi prête et envieuse de savoir à quoi ressemble une véritable histoire. Elle qui n’a jamais ressenti son cœur battre de la sorte. Elle qui a l’impression d’enfin revivre pleinement, d’avoir enfin le contrôle sur son existence. Lizzie est plus qu’heureuse d’inclure Wren dans l’équation, de pouvoir savourer le fait qu’il veuille toujours d’elle malgré tout ce qu’il s’est passé.

Ses jambes se détachent doucement pour se balancer allègrement dans le vide, ses pieds frottant (tapant) par à coups les cuisses du suédois dans un rythme imparfait. Ses yeux bruns se dirigent vers le sol et elle fait une moue presque désolée en voyant l’état des lieux autour d’eux. « On dirait qu’une tornade a tout dévalisé sur son passage. » Une tornade qui doit sûrement être la combinaison des deux parce que c’est sûrement ce qu’ils peuvent être capable de faire. Se laisser emporter entre eux tant et si bien qu’ils en oublient les dégâts, le monde, l’environnement. Ce qui semble être affreusement eux. Et ce que Lizzie s’accorde à être sans le moindre scrupule.

Revenir à lui, reprendre sa conscience, sourire contre l'épaule de Lizzie et sentir tous les frissons qui s'emparaient de leur peau, sûrement à cause de l'eau qui mouillait leur épiderme à moins qu ce ne fut à cause de l'instant intense qu'ils venaient de partager. Wren n'avait pas besoin d'en connaître les vraies raisons, il se contentait de se délecter de cette sensation, une de ses mains caressant l'échine de Potter alors qu'il ne bougeait plus d'un millimètre par ailleurs. Elle l'enlaçait, il s''en réjouissait parce que c'était des moments qu'il pensait avoir abandonnés il y avait plus de dix ans et jamais il n'aurait dû les récupérer. Pas lui. N'importe qui, mais pas lui car il savait en toute connaissance de cause, le suédois, qu'il ne méritait pas de la retrouver. Tout ceci n'était peut être qu'un rêve également, il ne pouvait pas vraiment se convaincre d'autre chose à l'heure actuelle puisque rien dans leur situation n'était franchement réglé. "De quel point tu parles? J'en ai exposé beaucoup." Il savait sûrement très bien lequel était mentionné mais Wren aimait jouer à l'idiot pour entendre les paroles de Lizzie le ravir. Il était sacrément immature pour un trentenaire, au moins il en avait conscience, même s'il ne faisait pas grand chose pour se changer, sûrement qu'à son sens ce n'était plus tellement possible. En attendant, il respirait de nouveau, s'échappant peu à peu des bras de Lizzie pour observer à son tour le bordel qu'ils avaient mis et cela le fit rire, forcément. Avec lui, c'était plus ou moins habituel qu'un vacarme assourdissant débarque dans ce genre d'instants, peut être que c'était sa marque de fabrique après tout. "On dira que c'est ta faute, pour le principe. Et le châtiment pour ça, madame, c'est passer les jours qui viennent dans mon lit. Seule raison d'en sortir, les besoins vitaux et encore, ce sera nourriture au lit!" La preuve, il la soulevait de nouveau de terre pour s'extirper de ce capharnaüm, direction la chambre où ils passeraient sûrement de très bonnes journées à venir. Avant le retour à la réalité.