Il n'ose plus me regarder et c'est déroutant parce que depuis notre rencontre, elles sont rares les fois ou Caleb ne me regarde pas. Et j'aime ça, je veux dire, l'idée de lui plaire. L'idée qu'il soit attirée par moi, qu'il ait envie de me regarder, j'aime son regard. J'aime ses yeux. J'aime la façon avec laquelle il me fixe. J'aime tout ça et ça me manque à ce moment précis. J'ai envie qu'il me regarde, qu'il pose ses yeux sur moi, qu'il voit à quel point je me sens mal de l'avoir autant blessé, que je m'en mal tout simplement. Je savais que j'allais tout gâcher, je le savais, je l'avais dis à Rachel avant de venir et j'ai failli tout gâcher hier soir. Mais, on s'en est sorti sauf que là il n'arrive même plus à me regarder et je vous assure que c'est plus que déstabilisant pour moi. Je me sens perdue, incapable de savoir quoi dire, quoi faire, comment me comporter, parce que je sais que c'est le genre de situation ou je peux continuer à faire en sorte que les choses s'aggravent, parce que je suis comme ça. Je suis pas douée pour les relations humaines, pas douée pour comprendre ce que les autres ont besoin, pas douée pour gérer la pression, et encore moins douée pour gérer mes émotions et là j'en ai beaucoup qui m'envahissent et me font douter encore et encore sur tout. Il m'explique ce qu'il ressent, pourquoi il est ainsi, pourquoi il doute et c'est à cause de moi. Étonnant non ? C'est mes mots, ma blague qui ont eu cet effet aussi fort sur lui et je m'en veux. J'ai beau lui dis que je ne pense pas mes mots, que je sais qu'il n'est pas comme ça, que je ne l'ai jamais pensé, il ne me regarde toujours pas. J'ai beau lui dire que je sais qu'il est différent, que ça me plaît justement. J'ai beau m'excuser, il ne réagit pas et j'ai l'impression qu'il est déjà loin de moi. Qu'il s'est éloigné, qu'il s'est renfermé et je me sens si mal, si seule, affreusement seule alors qu'il est là face à moi et c'est bien la première fois que je me sens ainsi en sa présence. Mais il n'est pas là vraiment là, je ne peux pas me glisser dans ses bras, ou l'embrasser, je ne peux pas parce que je n'ose plus rien faire ou rien dire. Il semble si mal et je m'en veux tellement parce que je sais que c'est ma faute et je n'arrive pas à le rassurer. Comment pourrais-je le faire alors que je n'arrive même pas à me rassurer moi même ? J'ai besoin d'aide mais je suis seule avec lui et je dois me débrouiller mais tout ce que je lui dis semble n'avoir aucun impact sur lui. Même quand je tente de le rassurer sur ses capacités avec moi, sur ses compétences au lit, il refuse de me croire, il secoue la tête et il ne me dit rien. Il ne dit rien, il ne me regarde pas, et j'ai l'impression de l'avoir perdu. Il me déteste sûrement de lui avoir dit ça, je ne vois que ça pour expliquer son comportement. En tout cas moi je me déteste d'avoir tout gâché, je ne voulais qu'être proche de lui et j'ai réussi à l'éloigner, bravo Alex ! Je veux ses bras. Je veux ses lèvres. Je le veux lui. Et putain, je veux qu'il me regarde parce que j'en peux plus de le sentir s'éloigner encore et encore. J'ose lui prendre la main, parce que j'ai peur qu'il finisse par disparaître, déjà qu'il semble vouloir être partout sauf ici avec moi, je ne veux pas lui laisser la possibilité de me fuir. Je ne peux pas l'obliger à me regarder, j'ai essayé mais il refuse, mais je peux l'obliger à rester prêt de moi, si je lui tiens la main, il ne pourra pas s'en aller non ? Et ce n'est qu'une fois sur le canapé avec lui que je lui lâche la main, je reste à une distance raisonnable de lui, voilà qu'on est revenu à la case départ, à ne pas oser se toucher. Il y a quand même une toute petite amélioration, il finit par me regarder. Il ose me regarder, pas longtemps mais il le fait et il parle aussi. Juste un mot. Juste un mot d'excuse mais il parle. Sauf que je ne comprends pas pourquoi il s'excuse. Je viens de lui dire que personne ne m'a jamais dit autant de compliments, je lui ai dis que ça me plaisait et que ça me touchait et lui il s'excuse. Je ne suis pas bien douée pour comprendre les gens mais il m'aide pas là. « Pourquoi tu es désolé ? Tu n'as rien fais de mal. » Ça sort tout seul. Je suis surprise et je ne le cache pas. Il s'excuse de me faire beaucoup de compliments, il s'excuse de faire quelque chose qui me plaît ? Même pour moi, ça n'a pas de sens. Je veux comprendre, je veux vraiment le comprendre mais j'y arrive pas. C'est pas étonnant en soit mais je suis nulle et ça me le prouve encore une fois. Pourquoi j'ai dis ça moi ? Pourquoi j'ai pas réfléchis, pourquoi je me suis pas tue ? Pourquoi faut que je parle trop, pour dire des conneries et mettre une sale ambiance ? Je lui explique, je me justifie, du moins je tente mais ça n'a pas l'air de le convaincre réellement et il semble encore vouloir me prouver qu'il n'est pas comme ça. « J’espère, parce que jamais je ferais ça. Jamais. » Et je le sais. Je le sais parce qu'il a fallu que je lui donne l'autorisation pour toucher mon corps, alors je sais qu'il n'a pas de mauvaises intentions avec moi. Je le sais tout ça mais j'ai l'impression qu'il n'y croit pas. Qu'il pense sincèrement que je le vois comme un mec qui est gentil que pour coucher avec moi, c'est mes mots, ma blague, mon malaise face à ses compliments qui ont amené à tout ça et je m'en veux parce que désormais je regrette ses compliments. « Hier soir tu n'osais même pas poser tes mains sur mon corps sans me demander, alors je sais que tu ne ferais pas ça. Que tu n'es pas comme ça. S'il te plaît crois moi quand je te dis que je ne pense pas ça de toi. »  Je regrette qu'il n'ose plus me regarder, me toucher, me parler. Je regrette la tournure que vient de prendre notre moment, parce qu'hier sur ce même canapé, il me disait qu'il ne s'était jamais senti aussi bien avec une fille et là toute de suite, j'ai l'impression qu'il est si mal par ma faute, et c'est dur parce que je ne sais pas comment le gérer. Je n'avais qu'à profiter des moments avec lui, je n'avais que ça à faire et même ça je le gâche. Je m'excuse d'être si nulle, de tout gâcher. S'il savait comme je m'en veux sincèrement d'être nulle. Et comme j'ai honte mais moi contrairement à lui, je le regarde, parce que je n'attends que de pouvoir le regarder à nouveau. « T’as p-pas à t’excuser, c’est moi. Je suis nul. Je suis vraiment pathétique. Désolé. » Si vous saviez comme je me sens affreusement mal de le voir ainsi. Si vulnérable, si dur avec lui même. Il se dit nul, mais pire encore, il se dit pathétique et je déteste l'entendre parler ainsi de lui. Je déteste le voir si fébrile, j'ai envie de le prendre dans mes bras, j'ai envie de lui dire de se taire parce qu'il raconte beaucoup trop de conneries sur lui, mais je n'ose pas. J'ai peur de faire quelque chose de mal.« Mais je me sens tellement ridicule à côté de toi. Je comprends pas ce que tu fais avec moi, je ne suis pas à la hauteur. » Je fronce les sourcils, je prends sa main dans la mienne. Comment peut-il se sentir ridicule à côté de moi ? Comment peut-il croire qu'il n'est pas à la hauteur alors que moi je me sens nulle à côté de lui, que je sais que je vais le décevoir et que je ne mérite pas ses compliments. Je sais ce que ça fait de se sentir nulle, de se sentir ridicule et je ne veux pas qu'il ressente ça, pas par rapport à moi, surtout pas. « T'es pas ridicule, t'es tout sauf ridicule, crois moi s'il te plaît et ne dis plus jamais que tu es pathétique. Tu es tellement dur avec toi même.» De nouveau ma main libre se pose sur son visage. Pas sur son menton, je ne veux pas le forcer à me regarder s'il n'en a pas envie, mais je caresse sa joue avec tendresse parce que j'ai mal pour lui. « Je t'ai dis hier soir que je n'avais jamais été aussi bien avec un homme, et je le pense toujours, c'est avec toi que je veux être. » C'est pas flagrant là maintenant tout de suite je l'accorde mais je me souviens de ce moment, assisse face à lui quelques heures plus tôt. Je me souviens de tout ça, je ne peux pas oublier les émotions qu'il m'a fait vivre cette nuit, c'est impossible ça. C'est impossible aussi d'oublier ce que je ressens quand je suis prêt de lui, quand je suis avec lui. Je me sens si bien avec lui. « Oublie tout ça s’il te plaît. Je suis nul. Si tu peux partir tu peux, je t’en voudrais pas. Je comprendrais. » Mais non ! Mais non ! Je ne veux pas, je ne veux surtout pas partir, mais peut-être qu'il le veut lui ? Non, non, non, personne ne part, j'ai pas envie, je ne veux pas. « Non ! Je veux pas. » Ça peut pas se finir comme ça ! Pas après cette soirée, pas après cette nuit, pas après ce réveil, pas après ce qu'il m'a dit, il m'a convaincu de m'ouvrir à lui, de croire que je pouvais être en couple avec quelqu'un d'aussi bien que lui. Alors non, je veux pas. « Je crois que tu réalises pas à quel point je suis bien à tes côtés Caleb. » Non je suis sûre qu'il ne le réalise pas en même temps j'ai moi même du mal à le réaliser tant c'est fort et tant c'est nouveau. « On est ensemble tu te souviens ? » La voix tremblante, la peur se ressent dans ma voix parce que c'est trop d'émotions d'un coup. Tu m'as donné envie d'y croire alors me laisses pas, tu as fais de moi ta petite-amie alors n'abandonne pas maintenant parce que je vais pas tenir toute seule. « Je suis ta petite-amie, et je ne bouge pas de là. Sauf si tu veux que je parte. » J'ai le cœur qui bat si fort alors que je lui murmure ces mots avec aucune assurance. Parce que j'ai peur, je suis terrifiée à l'idée d'être en train de foncer dans un mur alors que j'ai toujours refusé de m'engager avec quiconque. Je l'ai fais avec lui, et je le fais encore là parce que j'ai tellement peur qu'il me laisse, qu'il me demande de partir, qu'il soit déçu, qu'il se lasse de moi ou qu'il se rende compte que je suis pas celle qu'il croyait. Je me fais violence, énormément alors que la tension est vraiment trop intense. Si intense que je ne réfléchis plus, je ne peux plus. J'ai besoin qu'il me croit, qu'il se rappelle à quel point quand on est ensemble c'est bon, du moins ça l'est pour moi. Ma main toujours sur sa joue, elle glisse sur son menton pour relever à nouveau son visage, et sans réfléchir, je l'embrasse parce que ses lèvres m'attirent, parce que les baisers sont si forts et que j'espère pouvoir lui montrer que je suis là avec lui et qu'il ne doit pas en douter. Je l'embrasse et je passe mes bras autour de son cou pour me blottir contre lui, parce que ça fait bien trop longtemps que j'en ai besoin, que je résiste alors qu'il est là face à moi et que je sens qu'il a tout autant besoin, si ce n'est plus encore, que moi d'un câlin.

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 « Si enfin, elle est nulle ma réaction. Je panique pour rien. Je suis vraiment désolé… » Oh s'il savait ce qui l'attends avec moi, je crois qu'il ne s'excuserait pas. Parce que je suis de celle qui panique pour rien. Je suis de celle qui doute tout le temps, qui ne gère pas la pression, et qui craque face à trop d'émotions. Je suis comme ça, nulle avec les autres, nulle avec les relations humaines, mais j'essaye de donner le change, de ne pas me montrer vulnérable, de rire et sourire. J'utilise ce que mon père m'a apprit, la seule chose qu'il m'a apprise d'ailleurs, faire semblant. Faire semblant d'être heureuse, faire semblant d'être une famille unie, faire semblant, toujours parce que l'image que l'on renvoi est plus importante que la vérité, surtout si la vérité peut déranger. Alors, je le fais. Je suis cette fille souriante, joyeuse, qui aime la fête, qui aime m'amuser, qui aime se tester, je le suis souvent et parfois, je fais juste semblant. Je sais le faire, mais devant Caleb je perds mes moyens. Je n'arrive pas à cacher que je me sens fébrile, de plus en plus vulnérable face à cette situation qui m'échappe et que je tente comme je peux de sauver, toute seule et j'ai l'impression de m'épuiser. Je ne sais pas cacher mes émotions face à lui, je ne sais pas faire 'comme ci tout allait bien', en même temps difficile de faire semblant, parce que tout ne va pas bien. Il ne me regarde pas. Alors espérer qu'il me touche, qu'il me prenne dans ses bras, c'est peine perdue. Il semble perdu et je le suis aussi avec lui. Parce que tout ça moi je ne sais pas le gérer. Je ne sais même pas faire semblant de le gérer, parce que je prends les choses à cœur, peut-être trop, mais je me sens mal, tellement mal à ce moment précis. Le voir se ronger les ongles, l'entendre se rabaisser, l'entendre dire qu'il est pitoyable, je n'aime pas ça, pas du tout. Surtout que je sais désormais que son ressenti provient d'une phrase de ma part. C'est à cause de moi, c'est moi qui le fait douter et je me déteste d'être toujours aussi nulle. Dans ses bras je me sens déjà si bien, si apaisée et moi je fais tout l'inverse avec lui. Lui me calme, moi je le fais douter, et je m'en veux. « Je ne voulais pas te mettre si mal. » Je m'en veux tellement, je me déteste de tout gâcher, je me blâme pour tout ça, j'ai honte, mais je savais que ça devait arriver alors finalement ce n'est pas si étonnant. J'essaye de me rattraper, j'essaye sincèrement de le faire, au moins lui faire comprendre que rien de ce que j'ai pu dire n'étais sincère, que je sais qu'il n'est pas ce genre de mec, que je ne pense pas ça et j'ai besoin qu'il me croit. Qu'il oublie tout ça, qu'il ne garde pas en tête mes mots, qu'il ne pense jamais que je puisse avoir ce genre de vision à son sujet. Jamais. Il est déjà beaucoup de chose dans mon esprit mais pas ce genre de mec. Il me regarde, enfin. Enfin il pose son regard sur moi, et je désespérais tellement que ce moment n'arrive plus jamais. « Je te crois. » Il me croit, et si seulement tout pouvait se résoudre en quelques secondes maintenant que le mal entendu a été dissipé, sauf que je sais que ça n'est pas si simple que ça. Parce qu'il est mal, il va mal, et c'est moi qui suis responsable de tout ça. C'est ma faute et je n'arrive pas à ne pas me sentir affectée par tout ça, je suis envahis d'émotions, j'aimerai même pouvoir prendre les siennes, l'alléger de ce poids, que plus jamais il ne se sente ridicule à cause de moi, et encore moins à côté de moi. Je voudrais que plus jamais il puisse oser dire qu'il est pathétique, je voudrais que cette tension entre nous disparaisse parce que je le supporte pas. J'ai peur, j'ai tellement peur de ce que je ressens à ce moment précis, alors que je réalise à quel point cette tension entre nous peut m'affecter, à quel point je n'arrive pas à gérer, à faire semblant, à me protéger face à lui. Je me dévoile même un peu alors que je lui rappelle mes mots, ceux que je ne pensais jamais dire à quelqu'un, c'est avec lui que je veux être. C'est avec lui que je me sens bien. Il ne repousse pas ma main, mieux encore il entrelace nos doigts, il me montre qu'il est toujours là avec moi et je serre mes doigts contre sa main encore un peu plus fortement. Enfin il se tourne vers moi, enfin il revient, il me regarde et je n'ai plus la sensation qu'il s'éloigne. Son regard se pose sur moi, et j'ai l'impression qu'une partie de la pression vient de s'envoler d'un coup, c'est étrange mais ça aussi ça me déstabilise. Alors quand il me dit qu'il est bien avec moi, c'est beaucoup d'émotions d'un coup. Pour pas grand chose finalement ou presque, mais je le voyais déjà me repousser, je l'imaginais déjà s'éloigner de moi et me laisser seule. Je ne sais pas gérer tout ça, les montagnes russes émotionnelles c'est pas pour moi. Je ne sais pas si je dois sourire ou pleurer, je suis à ce point perdue. J'ai besoin qu'il me rassure, qu'il me dise qu'il est avec moi, que l'on est ensemble, parce que s'il y a bien un truc qui est sa faute, c'est tout ça après tout. C'est lui qui m'a fait m'ouvrir à lui, qui m'a fait croire en ce concept totalement foireux qu'est l'amour, c'est lui qui m'a fait croire que je pouvais être assez bien pour être avec quelqu'un comme lui, pour être avec lui surtout. Parce que c'est lui et pas quelqu'un comme lui que je veux la maintenant dans mes bras. C'est que lui, et quand sa main s'approche de mon visage pour replacer une mèche de mes cheveux, ma tête se penche un peu vers lui comme pour ressentir encore un peu plus ce contact, léger mais si important. Je contiens tellement mes émotions depuis tout à l'heure que ça devient compliqué alors que je sens à nouveau sa douceur et sa tendresse à mon égard, alors que je me perds à nouveau dans ses yeux. Les yeux sans doute un peu brillants, je lutte pour ne pas m'écrouler dans ses bras, littéralement. « Oui, oui, je sais. Désolé. Ne pleure pas à cause de moi je suis vraiment désolé. Je ne veux pas te voir comme ça à cause de moi. » Je me mords la lèvre pour retenir les émotions qui menacent de s'exprimer, et je ne peux pas lui répondre, je doute de pouvoir gérer si je me mets à parler, alors je tente de lui sourire, légèrement, doucement pour le rassurer, parce qu'il est hors de question qu'il se sente de nouveau mal à cause de moi. Il ne veut pas que je pleure, je ne dois pas pleurer. Je ne veux pas qu'il réalise à quel point je peux être faible. A quel point je peux avoir peur, à quel point je peux être nulle quand il s'agit de gérer mes émotions. « Non, surtout pas. Je ne veux surtout pas que tu partes. Tu…tu me plais beaucoup. Vraiment beaucoup tu sais. » Sauf que là c'en est fini de moi. Parce qu'enfin je réalise qu'il ne veut 'surtout pas que je partes', qu'il n'a pas l'intention de me fuir non plus, de me laisser, qu'il ne m'en veut pas, et surtout que je lui plais beaucoup. Et ça fait beaucoup d'un coup. Trop d'émotions, et la tension entre nous qui se dissipe, je ne veux pas pleurer, je ne dois pas pleurer, il va penser que je suis triste ou que c'est sa faute, alors je ne pleure pas. Mon cœur bat trop vite, et les émotions que je ressens au moment ou mes lèvres se posent sur les siennes sont intenses, vraiment intenses. Comme les dernières minutes l'ont été. Je relâche la pression, alors que je sens ses bras s'enrouler autour de moi et m'attirer vers lui. Et je n'oppose aucune résistance bien au contraire, je me laisse aller contre lui, mon corps se détends enfin contre lui alors que les yeux fermés, je profite de ce baiser tant désiré depuis un moment maintenant. Mes mains posées dans son dos, je serre son tee-shirt avec un peu trop de force m'agrippant à lui comme si j'avais peur qu'il me lâche. Je l'embrasse, je fais le vide en moi, je ne pense qu'à lui, à ses lèvres sur les siennes, à sa langue qui joue avec la mienne, à son odeur que je peux sentir, à ses bras qui m'enroulent et me protègent. Je ne pense qu'à ça et je ne réalise même pas que quelques larmes ont coulé sur mon visage. Je suis juste tellement soulagée et je réalise à quel point je suis vraiment bien dans ses bras. Je profite de ces quelques secondes de répits pour lui murmurer quelques mots. « Toi aussi tu me plais. » Beaucoup trop, trop tôt, trop vite, ça fait peur, mais tu me plais. Les yeux toujours fermés, je ne veux pas les ouvrir, je ne veux pas me risquer à réaliser que tout ceci n'est pas réel. Ses lèvres reprennent leurs places sur les miennes, ma langue qui repart à la recherche de la sienne, mon corps qui frisonne dès que ses doigts entrent en contact avec ma peau, c'est dingue à quel point avec lui tout devient si fort, si intense, si vite. Mais j'en ai besoin de ce moment, de ses baisers, de ce désir que je ressens pour lui qui me permet d'oublier mes craintes. J'ai besoin d'être contre lui, d'être proche de lui, de le sentir contre moi, plus que des mots, j'ai besoin qu'il me le prouve qu'il est de nouveau là, vraiment là parce que j'ai vraiment eu peur quand il était incapable de me regarder. Oh oui j'ai eu peur et je m'accroche à lui, à son tee-shirt, à ses lèvres, je crois n'avoir jamais embrassé quelqu'un avec autant de passion. Il me maintient contre lui, mais il n'en a pas besoin, parce que je n'ai pas l'intention de m'échapper. Je bouge un peu mais uniquement pour me rapprocher encore un peu de lui, plaçant mes jambes autour de lui. Je ne sais pas ce que je suis en train de faire, mais je ne suis pas prête de me détacher de lui, cette distance qu'il a imposé entre nous, cette tension des dernières minutes, c'est encore là en moi et j'ai besoin de tout oublier. Je ne suis plus capable de réfléchir, de me contenir, de savoir ce que je peux ou ne peux pas faire, parce que j'ai trop donné pour ne pas craquer. Alors, là contre lui, je ressens les émotions, uniquement ça, et je me laisse guider par ce que je ressens, par ce dont j'ai envie, par mon corps qui tremble sous ses doigts. Ce n'est sans doute pas une bonne idée, ce n'est clairement pas une bonne idée même parce que c'est en partie ça le problème non ? Quoique là contre lui, ça me semble être plutôt une solution qu'un problème. Montres moi que l'on est ensemble, que tu es avec moi. Montres moi que je te plais. Montres moi qu'il n'y a plus de problèmes entre nous, montres moi que tu es bien avec moi. Montres moi qu'il y a encore cette alchimie si forte entre nous quand nos corps se touchent et se rencontrent. Voilà tout ce que je voudrais être en mesure de lui dire alors que mes lèvres se détachent des siennes. Je cherche mon souffle, j'ouvre les yeux enfin après de longues minutes les yeux clos. Je fais face à son regard, je pourrais me perdre dans ses bras, dans ses yeux, dans cette émotion et ce plaisir que je ressens en le regardant, en le sentant, en le touchant à quelques centimètres de moi, je le fixe sans pouvoir regarder ailleurs. Mon cœur bat tellement vite contre lui, je me mords la lèvre, j'hésite, j'ouvre la bouche sans rien dire, je dépose quelques baisers sur sa mâchoire. « J'ai besoin que tu me montres que tu es avec moi. Je veux que l'on soit ensemble, totalement ensemble, j'ai envie de te sentir contre moi, j'ai besoin de ça Caleb. » Je lui murmure ces mots à l'oreille, doucement, sans le regarder, mon souffle qui s'accélère contre lui. Je sais ce que je veux, je sais ce dont j'ai besoin, ce dont je rêve là maintenant, et je finis par lui dire parce que je le veux, lui. Et, c'est moi qui lui dit, qui lui demande, qui l'implore presque parce qu'il risque de ne plus oser à cause de moi et pourtant, je veux qu'il me prouve qu'il en a toujours envie malgré tout, que je n'ai rien gâché entre nous. Je veux recommencer cette journée, retrouver l'ambiance de notre réveil, retrouver ce lien entre nous, et pour ça je sais ce que je veux. Je glisse mes mains sous son tee-shirt, je lui prouve que je le veux, que c'est moi qui lui demande de coucher avec moi et même si j'ai toujours peur au fond qu'il puisse me repousser, je sais qu'il n'y a que comme ça que je pourrais réellement oublier tout ce qu'il vient de se passer. « Je te veux Caleb, enfin si tu veux toujours de moi. » Oh oui je le veux, mais pourtant je doute, j'ai peur de lui imposer quelque chose qu'il ne veut pas. J'ai peur qu'il me repousse, j'ai peur qu'il soit gêné par ça désormais, j'ai peur de lui en demander trop, mais je le veux et mes lèvres se posent sur dans son cou, je l'embrasse tout en caressant son torse. Ne nous refuses pas ça, on en a besoin Caleb, j'en ai besoin.

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Je ferme les yeux alors qu’il m’embrasse, me faisant suffoquer encore un peu plus. Je garde les yeux fermés même plusieurs secondes après que ses lèvres se soient séparées des miennes, je tremble encore un peu et pas de froid, il fait chaud, très très chaud dans son appartement. Je finis par ouvrir les yeux et la première chose que je vois c'est son regard, ses yeux qui me regardent et je ne pourrais expliquer ce que je ressens à cet instant précis en le fixant ainsi quelques secondes en silence. Mais je sais qu'il n'y a vraiment nul part ou j'ai envie d'être à ce moment précis et avec personne d'autres que lui. Je finis par bouger un peu, par lui laisser une place sur son canapé pour qu'il puisse s'allonger et reprendre ses esprits lui aussi. « Je crois que je vais avoir besoin d'une autre douche. » Première phrase que je prononce, vraiment pour gâcher l'ambiance, je suis toujours aussi douée ça, ça ne change pas. Mais c'est pas à la douche que je pense pourtant. Le canapé n’est pas large mais je le laisse s’allonger et j’en profite pour me blottir contre lui, ou sur lui plutôt. Ma tête dans le creux de son épaule, j’écoute sa respiration et mes doigts caressent son torse. Mon corps qui tremble encore un peu par moment alors que mes muscles commencent à se détendre enfin. « Tu m’as demandais si ça allait tout à l’heure, je dois dire que je n’ai jamais été aussi bien de toute ma vie. » Sur un nuage, littéralement. Un sourire aux lèvres figé pour longtemps, j'ai les yeux fermés, je murmure ces mots, on est que tout les deux dans son appartement et la douceur de cette phrase tranche avec la ferveur de mes gémissements, mais j'ai toujours eu peur de parler des choses positives à voix haute parce que rien n'est amené à durer mais cette sensation que je ressens dans ses bras après ce moment intense qu'il vient de me faire vivre, je voudrais qu'elle dure, je voudrais pouvoir m'en souvenir toute ma vie parce que pour la première fois de ma vie, je me sens ni nulle, ni inutile, ni faible, et c'est même tout l'inverse. Pour la première fois de ma vie, je me sens -allez dis le Clarke-. Je me sens appréciée, aimée. Et pour la première fois, j'ai envie de croire que les choses peuvent aller pour moi parce qu'il est là contre moi. « Personne ne m'a donné autant d'émotions, mon corps te remercie. » Ces mots là sont plus assumés, plus légers et lâchés avec un rire pour les accompagner, ils sont sincères mais de là à les dires avec sérieux, je n'aime pas tout ce qui est sérieux mais j'aime coucher avec lui, ça c'est officiel désormais, mon corps aime son corps et ça je peux l'accepter et l'assumer sans trop de difficulté après tout difficile de prétendre le contraire alors que le plaisir a été si fort. «Et toi ça va ? » Que je finis quand même par lui demander, parce que même si je doute qu'il puisse se sentir aussi bien que moi à ce moment, j'espère qu'il se sent bien, un peu grâce à moi, même si je sais que je ne suis pas douée pour rendre heureux qui que ce soit, j'espère qu'il se sent bien après un tel moment partagé.

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Même après qu'il se soit retiré, je me sens bien. Là sur son canapé contre lui, nos deux corps nus l'un contre l'autre et mes doigts qui profitent de sa peau. Et comme d'habitude, je gâche l'instant, je gâche tout en parlant trop et je sais que je gâche tout parce que lui ne parle pas. Il me sourit certes et que j'aime son sourire, mais il ne me parle pas et je me dis que je devrais me taire et juste rester contre lui et profiter de ce moment. Mais il se relève. Je viens de lui dire que je n'avais jamais été aussi bien de toute ma vie, et aussi que personne ne m'avait donné autant d'émotions et il ne dit rien. C'est dur pour moi parce que j'ai du mal avec ce que je ressens, j'ai du mal à comprendre ce que je vis avec lui et quand je lui que je n'ai jamais été aussi bien, je n'ai aucune réponse. Il commence à se rhabiller et j'ai vraiment l'impression d'avoir tout gâché. Encore. Je me redresse aussi ne me voyant pas trop restée allongée nue dans son canapé s'il n'y est plus avec moi. Je ne sais plus vraiment comment me comporter désormais. « T’as pas vu mon t-shirt ? » Je secoue la tête et j'ai presque envie de lui dire que c'est pas plus mal qu'il ne le retrouve pas, mais je ne dis rien parce qu'il ne semble pas avoir envie de rire et il semble vraiment tenir à son tee-shirt vu qu'il m'a laissé seule dans son canapé pour le retrouver. A défaut de comprendre tout ce qui se passe, je l'imite et je cherche mes vêtements moi aussi en silence et c'est étrange ce silence d'ailleurs. Il est pas agréable du tout surtout que je ne comprends pas comment on a pu passé d'un tel moment de plaisir à ce moment que l'on vit maintenant. Il n'y avait pourtant pas autant de retenu il y a quelques minutes entre nous. Je ne dis rien, je n'ose pas vraiment parler de peur de dire une connerie, parce que je suis douée pour ça visiblement.  « Désolé je suis nul… » Je lève un sourcil surprise par ses mots, surprise que ce soit ces mots qu'il utilise pour mettre fin à ce blanc entre nous. Nul c'est clairement pas le premier mot auquel je pense en le regardant mais je ne dis rien ne sachant pas vraiment ce qu'il veut dire par là. « mais je…je suis pas très à l’aise pour parler de tout ça. »  Et là tout s'éclaire dans ma tête ou presque du moins. Le ça étant le sexe, et le pas très à l'aise expliquant son comportement. Et je crois que je l'avais déjà remarqué vu le malaise que ma remarque a laissé entre nous avant qu'on ne recouche ensemble. J'ai remarqué aussi que ce n'était pas le plus bavard du monde. C'est donc ça le problème ? Le fait que je lui dise que mon corps le remercie ? Que personne ne m'a donné autant d'émotions ? Que l'on parle de sexe ? Je peux le comprendre, il y a bien d'autres sujets sur lesquels je ne suis pas à l'aise moi aussi. « Tu n'es peut être pas à l'aise pour en parler, mais le plus important c'est que tu es clairement doué pour le faire. » Voilà une réflexion qui ne devrait pas l'aider à être à l'aise, bravo Alex ! Mais je n'y peux rien, je suis pas douée et depuis qu'il s'est éloigné de moi, je me sens stressée et anxieuse. Je crois que je ressens son malaise et que je le suis aussi. « Désolée, j'aurais pas du dire ça. »  Il vient de me dire qu'il était pas à l'aise et moi je parle de ça, c'est définitif je suis clairement pas douée dans les relations humaines. Pas douée du tout et je n'arrive pas à l'aider à se détendre et c'est frustrant parce que j'aimerais tellement qu'il arrête de réfléchir parce que quand il doute ou qu'il est mal à l'aise, je doute et je déteste ça. « On est vraiment pas obligé d'en parler si tu n'est pas à l'aise. » je peux aisément me contenter de le faire avec toi Caleb. J'arrive à retenir cette seconde partie de ma phrase et c'est mieux ainsi alors que je finis par me rhabiller tout en lui demandant comment il va, même si clairement il a pas l'air aussi bien que j'ai pu l'être il y a quelques minutes grâce à lui. « oui oui ça va… j’ai b-beaucoup aimé. » Je ne lui demandais pas vraiment s'il avait aimé mais comment il allait plus globalement mais voilà je l'ai ma confirmation. Il ne va pas aussi bien que moi, il n'est pas aussi bien que moi, c'est du moins ce que je ressens dans sa réponse. Je n'ai pas réussi à lui donner autant de plaisir et surtout ma présence ne semble pas lui apporter autant de bien-être que lui peut le faire pour moi. C'est sans doute pour ça qu'il s'est éloigné de moi aussi vite non ? De toute façon à quoi je pouvais m'attendre ? Je ne suis pas faite pour tout ça, je le sais alors pourquoi sa réponse si peu assurée me déstabilise quand même. J'aimerais qu'il se sente assez bien avec moi pour me laisser être contre lui plus longtemps, parce que je suis sincère avec lui moi, je n'ai jamais été aussi bien en compagnie de quelqu'un et ça ne semble pas être vraiment réciproque et ça me fait peur d'un coup. Tout me fait peur, ce que je ressens, ce qu'il ressent, cette intensité si forte entre nous suivis d'une froideur du à son éloignement. Je n'y comprends rien, en même temps ça aurait été étonnant que j'y comprenne quelque chose non ? Il se lève d'un bond et je le regarde se diriger vers la cuisine en parlant des lasagnes. Voilà une chose que j'avais complètement oublié faut dire que ces dernières minutes ont été plutôt bien occupées. Je le rejoins finalement dans sa cuisine après quelques secondes d'hésitations parce que j'ai l'impression de toujours être si maladroite que ça en devient pitoyable de ma part. Mais je ne peux pas me résigner à l'idée de le laisser s'éloigner encore, je ne peux pas me résigner à l'idée de ne pas réussir à le faire se sentir bien en ma présence, je ne peux pas me résigner non plus à l'idée qu'il continu à dire de lui qu'il est nul tout le temps. Et je vois à sa façon de regarder les lasagnes qu'il est à deux doigts encore de le dire, de se rabaisser, de se blâmer. « Elles sont un peu trop cuites...  Ça m’arrive jamais normalement.  » Je me place derrière lui doucement et je passe mes bras autour de lui avec une certaine hésitation mais je profite de cette proximité pour sentir son parfum, pour me rappeler ce corps qui m'a donné tant de plaisir, pour me rappeler aussi comme je me sens bien contre lui. « C'est pas grave vraiment et puis c'est un peu ma faute. » Un peu ma faute oui clairement mais je ne m'excuserai pas parce que ce moment a été si bon que je trouverai dommage de m'excuser pour ce genre d'émotions. Après tout les lasagnes sont bien moins importantes que ce que nous avons partager. Enfin j'espère. Mais il ne veut pas en parler, il l'a dit alors je ne dis rien de plus, du moins pas sur ce sujet. « Caleb, quand je t'ai demandé si ça allait, ce n'était pas par rapport à ça. » Ça, le sexe, cette chose avec laquelle il n'est pas à l'aise de parler. Toujours contre lui, je lui parle sans le regarder, l'avantage de me tenir derrière lui c'est que je n'ai pas à le fixer et qu'il n'a pas à le faire non plus. « Je voulais juste savoir comment tu te sentais globalement. Tu as dis que tu étais nul, je comprends pas pourquoi et j'ai vraiment pas envie que tu penses ça de toi, pour ce que ça vaut je te trouve pas nul moi. » Au contraire même, comment quelqu'un de nul comme il prétends l'être, pourrais m'apporter ce que personne n'a jamais réussi à m'apporter ou à me faire ressentir ? Et je ne parle pas de sexe ou du moins pas que de sexe. Mais tout ça je ne peux pas lui dire, parce que si lui ne parle pas de sexe, pour ma part c'est les sentiments sincères que je ne maitrise pas et dont je ne parle pas. Et puis depuis quand mon avis a un quelconque intérêt pour quelqu'un d'ailleurs ? Je me détache de lui ayant peur finalement d'en faire trop. D'être trop tactile, trop sur lui, trop bavarde, de lui en demander trop. Mais je ne me connais pas dans ce genre de situation et les situations inconnus ont tendance à engendrer chez moi de l'excès. « Mais tu t'es éloigné si vite de moi que je me suis dis que tu devais pas te sentir si bien en me présence. » Je lève les épaules, évitant de lui montrer que ça me touche finalement d'en arriver à une telle conclusion. Parce que moi j'étais bien, j'étais tellement bien dans ses bras, sur son tout petit canapé qui me donnait une excuse pour être contre lui. Mais ça ne devait pas être un sentiment réciproque et je crois que je commence à avoir vraiment peur de prendre conscience de ce que je ressens quand je suis avec lui. C'est terrifiant, oh oui beaucoup trop pour moi qui ne connait rien aux sentiments, au couple, à l'amour et à toutes ces choses.

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