« Compte sur moi pour faire évoluer tes goûts culinaires. » Je souris à sa remarque, il semble presque avoir une certaine assurance au moment ou il me dit ces mots. Il a vraiment l'intention d'essayer de me faire aimer ou plutôt apprécier la bonne cuisine ? Et j'ai finalement hâte de le laisser faire évoluer mes goûts culinaires. Je n'y connais rien en cuisine, je sais ce que j'aime et ce que je n'aime pas c'est déjà plutôt bien non mais avec lui, je crois que je pourrais me laisser tenter par de nouvelles expériences. Et je parle d'expériences culinaires, bien entendu. « Je compte sur toi alors, mais il va te falloir du temps et de la patience. » Du temps il en aura, c'est du moins ce que j'espère en tout cas puisque j'ai bien l'intention de passer beaucoup de temps avec lui. Et la plus belle preuve de mon envie d'être auprès de lui, c'est bien le fait que j'accepte de cuisiner dans sa cuisine, devant lui tout en sachant que je vais me ridiculiser mais j'en ai envie. Enfin pas de me ridiculiser, mais de passer du temps avec lui et la cuisine c'est visiblement son truc, et après l'avoir vu hésitant, incertain, après avoir vu Caleb timide, j'ai envie de le découvrir dans un univers qu'il connaît et maîtrise et j'ai aussi envie de lui faire plaisir finalement. J'ai envie d'être avec lui dans son petit appartement, j'ai envie de le faire rire, j'ai envie de le provoquer un peu pour le voir sourire et rougir avec une certaine innocence qui est à la fois touchante et sexy. J'ai envie de tout ça et si c'est totalement nouveau pour moi, j'ai envie d'être proche de lui, d'être tactile avec lui, et j'ai envie de lui aussi, ce qui est assez dingue quand on y pense tant il m'a déjà comblé de plaisir aujourd'hui. Mais il doit avoir un truc en plus, ou alors c'est parce qu'il est différent des autres, ou que sais-je encore ? Tout ce que je sais c'est qu'avec lui je me sens bien, je me sens en confiance, je me sens moi, je me sens appréciée, je me sens valorisée, je me sens désirée aussi, sans que ça n'en soit gênant ou déplaisant. Bien au contraire même. Je suis bien à ses côtés voilà tout ce qui compte finalement. Le reste n'a pas à être parlé ou réfléchit, le reste ne compte pas, le reste ce n'est que des détails face auxquels je n'ai aucun contrôle et même aucune compréhension mais je m'en fous, parce qu'on est en couple et que cette pensée me fait aller bien et voilà tout ce qui importe. Ça et ce baiser qu'il me donne, presque trop timide mais tellement agréable. J'aime quand il prends l'initiative et comme pour le rassurer et lui montrer que j'apprécie ça, je prolonge le baiser encore un peu plus longtemps juste assez longtemps pour être légèrement essoufflée quand nos lèvres se séparent. Et si nos lèvres ne sont plus collées l'une à l'autre, nos corps le sont encore et c'est dans ses bras que je réalise vraiment que je l'apprécie beaucoup, mais genre vraiment, vraiment beaucoup. « J’aurais jamais pensé que mon manque d’expérience puisse être un point positif. » J'ai deux options, soit je réponds sérieusement et je lui dis que son manque d'expérience me donne l'impression d'être spéciale, et que j'aime l'idée de savoir qu'il n'a pas embrassé beaucoup d'autres femmes comme il le fait. Je pourrais lui dire tout ça, et pourtant je choisis la deuxième option. «C'est le rêve de toute femme, je me dis que tu pourras pas me comparer avec tes exs, ça m'enlève pas mal de pression. » Aucun sérieux dans ma réponse, un petit rire pour le prouver et j’enchaîne sur d'autres petites provocations, juste parce que je vous assure que le voir douter du sens de mes propos c'est assez amusant, et ça l'est encore plus quand il réalise les sous-entendus qui se cachent derrière mes propos, là ça devient même carrément intéressant. Mais après quelques secondes de flottement, il se reprends, et je me concentre quelques instants quand même parce que je lui ai promis un brownie, enfin je crois que c'est un brownie mais pour dire vrai, brownie ou tout autre truc au chocolat niveau recette ça m'est égal, j'y connais rien. Alors je l'écoute, parce que je suis sa commit aujourd'hui, celle qui fait ce qu'on lui dit, parce que je n'y connais absolument rien et que je dois bien avouer, l'idée de le voir montrer un tout autre visage et une assurance nouvelle me plaît. Il ne veut pas crier pour diriger, mais il va diriger tout de même surtout s'il ne veut pas que la recette soit un gâchis monumental. Mais étrangement avec lui cuisiner me semble d'un coup un peu plus intéressant, sauf que mon intérêt ne reste pas longtemps sur la tâche qu'il m'a donné. Elle dévie sur lui, sur sa présence, sur l'attirance que je ressens pour lui, sur tout un tas de chose autre que le chocolat qui fond dans le plat. « T’as déjà une idée d’activité pour demain ? » Un baiser échangé avant que je ne puisse répondre à sa question. « Ça pourrait bien être ça l'activité de demain. » Une chose est certaine dans ma tête, quelque soit l'activité que l'on fera, il y aura des baisers échangés et beaucoup parce que j'ai un mec désormais et je compte bien en profiter. « Enfin quoique je choisisse, sois sur que je ne vais pas rester éloigner de toi trop longtemps. » De nouveau je le taquine, de nouveau je cherche à voir comment il réagit et après les mots, les actions et ma main glisse sous sa chemise alors que je regarde un sourire sur les lèvres, bien trop sûr de moi, en apparence du moins. Je ne sais pas ce que je fais en vrai, je profite simplement de lui, je fais ce que j'ai envie sans réfléchir, je vis l'instant présent et ça c'est aussi nouveau, parce que je suis sobre, complètement sobre et pourtant tout me semble bon, tout me semble agréable grâce à lui et j'oublie tout quand je le regarde. J'oublie jusqu'au chocolat sur la casserole qui vient me rappeler que notre activité principale c'était la cuisine. Tant pis pour moi, ma main quitte son torse, mon corps s'éloigne et je constate le résultat de mes conneries, mais c'est aussi un peu sa faute finalement, il a réussi à détourner mon attention et je constate que la réciproque est vraie, enfin c'est ce qu'il me dit en tout cas. « T’es vraiment très forte pour détourner mon attention de notre objectif de base. » Ces propos me flattent vraiment, surtout que là j'ai réussi à attirer son attention alors que je crois comprendre que la cuisine c'est plus que sérieux pour lui. Sauf que cinq minutes avec moi dans la cuisine et le voilà déjà en train de nettoyer mes conneries. « Qui as dit que c'était notre objectif ? J'ai peut-être mon propre objectifs avec toi. » La cuisine n'est pas un objectif pour moi, ni la cuisine, ni le brownie, mon objectif c'est de passer du temps avec lui et c'est bien ce que je fais aujourd'hui. Une journée entière, loin de mon téléphone, loin de mes amis, loin de la fête et de l'alcool, une journée avec lui et j'ai envie de profiter de chaque instant. « Pour la suite tu dois casser les oeufs et après 75g de sucre et tu mélanges. Je te conseille plus la spatule que le fouet quand tu fais un brownie. » Je l'écoute, je fais ce qu'il me dit de faire tout en jetant de nombreux regards vers lui, je n'y connais rien en cuisine, je n'y connais rien non plus en matière de relation amoureuse, mais avec lui aujourd'hui, j'ai l'impression de pouvoir apprendre certaines choses. J'écoute ses conseils et me voilà en train de mélanger avec une spatule avec une ferveur certaine. « Voilà tout est mélangé. » C'était pas si dur que ça finalement. Il s'occupe du chocolat et je n'ai pas à lui demander pour goûter qu'il me le propose de lui même et je me retrouve avec une cuillère de chocolat fondue et chaud dans la bouche et un peu autour aussi surprise par son geste. « Tu verras je suis sûr que tu vas finir par aimer cuisiner.  » Je lui souris, un vrai et grand sourire comme pour lui montrer que j'apprécie vraiment d'être avec lui en ce moment même si c'est vraiment pas grâce à la cuisine. « Je crois qu'avec toi je pourrais même aimer la couture. » Peut-être pas quand même mais c'est l'idée qui est importante, sa présence pourrait à elle seule rendre l'activité la plus barbante bien plus agréable. Je m'avance vers lui et je plonge mon doigt dans la casserole pour en reprendre un peu et après avoir goûter, du bout des doigts, je viens déposer un peu de chocolat sur ses lèvres et doucement je viens l'embrasser. « Mais, ne te fais pas trop de faux espoir quand même, je pense pas prendre plaisir à cuisiner, mais ça, le chocolat, le baiser, je sais que j'aime déjà ça, et comptes sur moi pour trainer dans le coin, pour salir ta cuisine et pour gouter tes plats aussi souvent que possible. » Un autre baiser, une trace de chocolat sur la joue et je ris doucement en m'éloignant de lui pour reprendre ma place derrière le plan de travail, on a un brownie à finir, même si à cet instant précis le brownie n'est pas la chose qui me fait le plus envie. Mais chaque chose en son temps, et plus vite on finit ce brownie, plus vite je pourrais m'allonger contre lui.

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