Elle le savoure, elle l’embrasse, elle en profite. Elle compte bien jouer de sa patience. De la plus douce des manières, de la plus fourbe aussi, un jeu qu’elle veut essayer, elle qui n’a jamais pu l’expérimenter. Elle se découvre plus trépidante, comme des ailes qui lui poussent dans le dos parce que l’instant a été si beau, si magique, que la confiance devient moteur. Alors Primrose sourit contre lui, la réponse dissimulée derrière qu’elle ne tente même pas de cacher alors qu’elle vient caresser ses lippes contre sa joue. “Peut-être.” En espérant qu’elle n’aille pas trop loin. Qu’elle ne joue pas de lui sur les mauvais plans, pour les mauvaises scènes. Primrose s’évertue de croire que le faux pas n’est jamais très loin mais on ne lui a pas donné le manuel pour tout ce qu’elle est en train de vivre et là, c’est l’instinct qui parle parce qu’il n’y a que cela qui puisse avoir de l’importance alors que son esprit virevolte au-dessus des cieux les plus soyeux. C’est le résultat d’une petite brune rayonnante et vraiment, la constation est encore plus mélancolique quand Tim l’évoque à voix haute. Si elle a été aimée, alors elle ne l’a jamais su. Elle taira que même sa famille a parfois pu lui donner la sensation d’être insignifiante. Le simple fait que son propre frère ne lui a jamais demandé d’être marraine reste un trou béant dans son être, encore plus quand elle sait maintenant que Tim a le privilège d’avoir ce statut avec Lucy. C’est absurde car ça ne veut rien dire mais le résultat est là.

En tout cas, elle ne lui mettra pas de bâtons dans les roues pour arranger tout ceci. “Tu le fais déjà.” Il arrange déjà tout avec sa simple présence. Primrose n’a pas besoin d’autre chose à cet instant. Elle oublie tout quand elle a ses prunelles dans les siennes. Même le manque de poudre ne se fait pas sentir alors que ça fait deux jours que son corps en est appauvri. Tim serait-il son remède ? La jolie brune ne rechignerait pas dessus non plus. Pas quand il enchaîne les compliments et qu’elle doit encore se cacher de son regard parce que ce n’est pas ce qu’elle avait demandé. “Peut-être parce que je n’ai jamais laissé personne voir tout ça.” Les barrières, les craintes, et toutes ces fois où on se joue d’elle. Primrose est plus habituée à être vue comme un objet que comme un être humain doté d’une capacité énorme d’affection et de tendresse. Alors oui, Tim, elle aussi a du temps à rattraper, une cage thoracique énorme à te donner et te confier, ce qui est sûrement pour cela qu’elle s’amourache si facilement de ton joli visage séduisant. Elle s’applique à serrer sa main autant qu’il vient parsemer son visage de baisers, provoquant de légers chatouillements ici et là qui la font froncer du nez. “Absolument incroyable. On pourrait presque croire que ça a été fait exprès.” Primrose sourit de nouveau, guidant ses lippes contre les siennes avant de tourner la tête vers le réveil de la table de chevet et de soupirer faiblement. “Mais il faudra rattraper le temps perdu une autre fois car je vais devoir y aller.” Pourtant, elle qui s’entête à papillonner des baisers sur son visage ne donne aucun signe de vouloir bouger. Après tout, qui irait dans un club sordide quand on peut profiter des bras de son compagnon qui lui promet de rectifier tout le manque d’affection qu’elle a pu cumuler ?