« How’s the weather like in Brisbane? » Tu hausse une épaule tout en le regardant en souriant légèrement. “Tu crois que j’ai un radar en étant Miss Météo ?” Tu n’as pas les yeux sur le temps et les températures tout le temps. Tu laisses l’univers agir à sa guise, dame nature n’a aucune emprise sur toi, même s’il y a des jours comme celui-ci où tu te dis que tu aurais dû prévoir et te renseigner avant de te faire un programme extérieur. Tu ne le fais jamais, tu n’apprends pas de certaines de tes erreurs et malheureusement, la programmation en fait partie. Ça fait partie de ton charme, dira-t-on. A l’image de cette impulsivité qui te caractérise tellement. “J’en sais rien, tu peux regarder. J’imagine que ça doit être pareil.” Même si on ne sait jamais parce que même à une simple heure de route en voiture, le temps peut être différent malgré tout.

Tu l’attends patiemment derrière le volant le temps qu’il range ses affaires sur la plage arrière. T’espères que Mason ne sera pas à la villa car tu n’aurais pas le coeur à supporter ses remarques et ses commentaires taquins ce matin. Tu demanderas sûrement à Jordan de t’attendre dans la voiture, histoire d’être sûre. Tu n’as pas très envie de brandir ton partenaire sous les yeux de ton colocataire. Ce qui te fait penser aux messages de Will que tu avais zappé. « J’espère que ça va s’améliorer rapidement. » Il n’y a pas non plus de quoi en faire un drame. "Ça doit te changer de ton voyage.” Arrivé à l’hiver australien après l’été américain, il doit y avoir une petite marge. La pluie se fait bien présente, envahissant ta vitre de grosses gouttes, et tu fais déjà fonctionner les essuis-glaces pour y voir un peu mieux. « Va pas trop vite s’te plaît. » La main sur le contact, tu lèves les yeux vers lui. “It’s not my first rodeo, you know.” Tu as l’habitude de conduire en tout temps. A part la neige parce que ce n’est pas quelque chose qui arrive dans le coin. Mais tu trouves que Jordan en fait un peu trop, d’autant que t’as pas l’impression qu’il te fasse confiance pour ça. Tu es prudente avec des passagers - c’est plutôt quand t’es seule qu’il devrait s’inquiéter.

« Keep us safe please. » Ton partenaire a beau être adorable, t’aurai pu lâcher un petit “aw” d’affection mais à la place, tu pouffes légèrement tout en enclanchant enfin le moteur. “Okay, now I’m feeling a bit offended.” Le risque zéro n’existe pas mais quand même. Tu secoues la tête tout en faisant sortir le van de la propriété - doucement - puis de le lancer sur la route principale. C’est toi qui allume la radio cette fois, voyant là que ça ne pourra que détendre un peu Jordan en le distrayant de la meilleure façon que t’es capable à cet instant-là. “Oh, j’ai oublié de te transmettre le bonjour de Will. Qui t'embrasse sur tes deux joues. Celles du visage parce qu’il a été offensé quand je lui ai parlé de tes fesses. Comme si je le laisserai faire.” C’est parce que t’étais la messagère et que toi, t’as le droit de faire la bise aux fesses de ton compagnon. “Il m’a aussi envoyé des images de mon futur enfant alien. Creepy. Tu peux me passer mon téléphone pour que je te montre.” Oui, bien sûr, Birdie, évidemment que Mister “je panique dans une voiture sous la flotte” va te donner ton téléphone pour que tu le regardes en conduisant sous ladite flotte, c’est parfaitement sensé. Alors que toi, tu ne vois que l’amusement que t’as eu quand tu as vu cet affreux personnage ; sérieusement, si les aliens ressemblent vraiment à ça, tu préfères qu’ils s’abstiennent de venir vous envahir ; ils sont moches comme des poux.

“Tu crois que j’ai un radar en étant Miss Météo ?” Tu hoches la tête un peu sérieux. Non tu ne sais pas mais tu t’imaginais qu’elle s’intéressait un peu plus que le commun des mortels vu son métier. Tu sais que pas tout le monde est passionné par son boulot mais des fois tu l’oublies. “J’en sais rien, tu peux regarder. J’imagine que ça doit être pareil.” Tu sais pas si t’as envie de voir car si c’est pire ça ne va qu’augmenter ton anxiété. Tu regarderas si ça s’empire, même si ça reste très moche là. "Ça doit te changer de ton voyage.” T’as envie de dire non car le voyage en lui même, le trajet, c’est l’angoisse quoi qu’il en soit en avion. Vraiment trop hâte que la téléportation soit mise en place. Tu dis clairement à Birdie qu’elle devrait pas aller trop vite. “It’s not my first rodeo, you know. Le terme rodéo ne te rassure franchement pas. Tu embrasses ton hoodie pour lui donner de l’amour et la force de vous garder en vie.

“Okay, now I’m feeling a bit offended.”
« I would be scared just the same if someone else was driving. »

Tu vois bien qu’elle le prend pas franchement bien alors que tu reconnais la voix de Ed Sheeran qui sort des hauts parleurs. Tu ne reconnais pas la chanson car tu ne l'as jamais entendu, c'est la toute nouvelle. Bad Habits.  « It’s not just you. It’s everyone. » Car c’est aussi ça que tu détestes dans le fait de conduire. Vous n’êtes pas seul sur la route. Vous êtes sujet à la connerie d’autrui éventuellement de manière fatale. Tu sais. Rosa y est passé comme ça. Tu détestes réellement quand les conditions ne sont pas optimales car ça veut dire encore plus de risques. Tu espères qu’elle aura compris avec tes mots là, vraiment. Elle va s’habituer à te voir flipper si elle continue de te conduire ici et là de manière régulière.

“Oh, j’ai oublié de te transmettre le bonjour de Will..” Dieu merci elle change de sujet et bien évidemment, ça aide à arrêter de te focaliser sur la pluie, sur la route. C’est bon y’a personne pour l’instant vous êtes dans des coins paumé d’Australie. “Qui t'embrasse sur tes deux joues. Celles du visage parce qu’il a été offensé quand je lui ai parlé de tes fesses. Comme si je le laisserai faire.” Tu souris à ce qu’elle te rapporte. “Il m’a aussi envoyé des images de mon futur enfant alien. Creepy. Tu peux me passer mon téléphone pour que je te montre.” Tu prends son téléphone mais tu ne le lui passes pas le moins du monde. « Eyes on the road. You’ll show me later. » Que tu dis assez fermement. Tu flippes vraiment et y’a rien au monde qui pourra consciemment te faire ajouter un élément aussi téméraire que lui donner son téléphone au volant. Tu n’as pas non plus l’ambition de plonger dans son téléphone sans son autorisation. De toute façon elle a sûrement un code d’accès, tu ne sais pas car tu n’as jamais utilisé son mobile.  Tu vas ôter sa casquette de sa tête au cas où elle tombe sur ses yeux ou lui bloque la vue d'une façon ou d'une autre. Faut dire que vu la pluie, y'a zéro soleil. Tu poses ton cadeau Made In LA sur ta tête. C'est toi qui à présent est qualifié d'un simple coup d'oeil du terme SEXY. « Il a vraiment dit qu’il voulait m’embrasser sur les deux joues ? » Tu es touché par l’attention même si c’est une vanne. « Comment il va ? » Tu ne l’as pas revu depuis ce jour au supermarché il y a fort longtemps. Jour assez traumatisant quand t’y repense. She was so in love with me already. Certainement oui.

« I would be scared just the same if someone else was driving. » Tu l’espères. Tu feins l’offense mais tu as bien compris que Jordan a un rapport particulier avec les transports. Encore plus avec la voiture qui nourrit de mauvais souvenirs. C’est pour cela que tu retiens de lancer la boutade qu’il prend un risque avec toi. T’évites aussi de pointer du doigt là où tu as eu un accident de voiture sur le même trajet avec ton frère l’an dernier. Il y a des vérités qu’il vaut mieux taire parfois. Surtout quand c’est pour le bien d’autrui. Si Jordan devient incohérent ou paniqué, tu serais capable de le pousser à travers la portière. Tu n’aime pas être stressée, d’autant que ça ne t’arrive jamais. Une petite sortie impromptue pourrait lui faire du bien. Mais pour l’instant, ton partenaire est soft. Il a les cheveux déjà trempés, tout comme les tiens qui ne sont pas couverts de ta casquette. « It’s not just you. It’s everyone. » Cependant, Jordan insiste pour être sûr que t’es compris que ce n’est pas contre toi. Tu aimes conduire, tu aimes la vitesse, tu penses parfois que la route est un grand terrain d’auto tamponneuses mais tu sais te maîtriser quand t’es accompagnée. Encore plus qu’il pleut et qu’il y a Jordan à côté de toi.

Tu le vois du coin de l’oeil prendre ton téléphone que t’avais laissé dans ton sac à ses pieds et t’allais pour tendre le bras quand- « Eyes on the road. You’ll show me later. » Tu fais la moue, pour de vrai, comme une gosse à qui on vient de refuser quelque chose. Ce qui est le cas. “Aye aye, Cap’tain.” que tu grommelles. Tu pourrais presque entendre au loin le ton maternel et sévère d’Aurora qui te rappelle les règles élémentaires, comme ne pas utiliser son téléphone en conduisant. Il vient même retirer ta casquette de ta tête. “Really ?” car t’es amusée et épatée que ce soit à ce stade-là. Il pense que ça t’obscurit la vision ? “Tu comptes me retirer le reste ? On sait jamais, tout peut être une contrainte.” Ta robe légère ne risque pas de venir contrer quoique ce soit. Les manches de ton gilet, par contre, on ne sait jamais.

« Il a vraiment dit qu’il voulait m’embrasser sur les deux joues ? » Tu as un sourire grandissant sur les lèvres. Pourquoi Jordan a l’air aussi surpris ? “Bien sûr. Pourquoi je mentirai pour ça ?” Tu aurais pu dire qu’il voulait le smacker sévère mais ça aurait senti le mensonge à plein le nez. “Il est poli quand il le veut, mon mari adoré.” C’est étrange de parler de son mari à son compagnon mais les choses n’ont jamais été aussi claires pour toi. « Comment il va ? » Tu tournes la tête vers lui, vers ses mains qui tiennent ton cellulaire et tu le montre du menton. “Tu peux voir par toi-même.” Il verra aussi le surnom so charming et la tronche de l’alien. Les meme flippants de ton meilleur ami de toujours que tu supportes au quotidien. “130281. Mon code.” Tu n'as rien à cacher sur ton téléphone. Toutes les nudes lui sont destinées - celles qu’il a vu ou non - et tu n’as rien de compromettant au niveau de tes contacts. Au mieux, il pourra se foutre de ton fond d’écran qui est un des chats errands d’Elimbah, trop adorable avec ses crocs de sortis pour chasser le papillon. “L’anniversaire de Luna Lovegood. My Queen.” Ton modèle, ton inspiration. Tu t’es vue en elle quand t’étais gamine et tu as été réconforté que ta différence fait ta force. Tu n’oublies pas de venir récupérer ta casquette que tu mets à l’envers sur ton crâne. It’s mine. “Tu peux lui faire une bise de ta propre part du coup.”

“Aye aye, Cap’tain.” Elle dit oui mais elle est ennuyé que tu sois si sévère et à juste titre à ton avis. Le téléphone au volent c’est un allé simple vers votre mort. Est-ce que c’est Rosa qui joue de sa magie pour que tu ailles la rejoindre le jour de son anniversaire ? “Really ?” Tu la regardes l’air de dire - quoi ? - mais tant mieux si ça l’embête, car elle t’embête aussi à vouloir vous mettre en danger alors que tu flippes. “Tu comptes me retirer le reste ? On sait jamais, tout peut être une contrainte.” Ton air blasé du - quoi ? - qui change aussitôt en un sourire espiègle car tu dirais pas non de l’avoir à poil à côté de toi. Tu ne dis rien cependant. Ca pourrait faire un accident ça aussi.

Alors tu passes sur Will, rebondissant sur ce qu’elle t’a dit. “Bien sûr. Pourquoi je mentirai pour ça ?” Elle est toute illuminée de parler de lui, elle est encore plus jolie qu’à l’accoutumée. “Il est poli quand il le veut, mon mari adoré.” Tu trouves ça assez cocasse que le sujet de Will, son mari, vienne sur le tapis alors que ça n’a pas été le cas pendant de longues semaines. Aujourd’hui où c’est l’anniversaire de ta défunte femme. Est-ce que Birdie se lance dans une petite compétition inconsciemment ? Probably. Mais tu n’en fais pas état car l’amour qu’elle lui porte dans ses yeux fait chaud au coeur. He’s her best friend. Et t’es bien content qu’elle ne pense pas à le baiser. “Tu peux voir par toi-même.” Tu lèves un sourcil à sa phrase. Tu peux voir comment ? “130281. Mon code.” Et comme ça elle te donne son code. T’es pas stupide, tu captes bien que c’est une date de naissance. “L’anniversaire de Luna Lovegood. My Queen.” Elle te donne la réponse sans même que tu aies besoin de le formuler. She cute. T’es même pas surpris qu’elle aime autant Luna. Birdie devait être une Luna étant plus jeune, t’en es certain. Tu n’es tout de même pas certain de savoir où tu dois aller dans son téléphone pour voir ce qu’elle t’a avancé. T’es juste stupidement en train de passer tes yeux de la route, à l’écran, à Birdie, and repeat.

Elle vient reprendre la casquette alors que ton nez est dans le téléphone et ton passage sur elle se fait cette fois ci avec les yeux plissé. “Tu peux lui faire une bise de ta propre part du coup.” Elle te fait rire et tu sais clairement pas trop gérer là parce que t’es pas du tout proche avec Will et ça te semble super weird qu’elle te laisse le contacter comme ça. Tu te sens stupide avec son téléphone dans les mains que tu n’as pas encore déverrouillé mais tu te souviens la date. Un jour avant la st Valentin 81. « Je lui soufflerai un bisou de loin. » Pas chaud pour poser tes lèvres sur lui. No homo. Ah t’es drôle Jordan. Et tu n’oses pas aller dans le téléphone de l’oiseau. Tu te décides à le déverrouiller enfin et tu ouvres l’app appareil photo. Tu mets en mode selfie et tu prends une photo de toi en tirant la langue. « That one is for you. » Au cas où elle l’enverrait à Will. Tu refermes son écran, pas du tout désireux d’aller fouiller dans ses affaires.  Tu trouves ça juste bizarre, même si tu sais qu’à l’inverse, Birdie serait déjà en train de tout scruter dans ton téléphone.

C’est à ce moment là que la voix de Halsey retentit dans la radio. C’est Him & I et tu as une très grande réaction de fanboy. Tu pousses un léger cri alors que tu te mets à chanter tous les mots. Ca te fait bien oublier toute la pluie et la route. Surtout que les mots que tu chantes… Ça pourrait être Birdie et toi. « ...He said "Be true," I swear I'll try In the end, it's him and I. He's out his head, I'm out my mind. We got that love, THE CRAZY KIND. I am his, and he is mine In the end, it's him and I, him and I. » Tu sors de ta transe alors que c’est le couplet avec G-Eazy, tu sais de quoi la chanson parle car tu as déjà lu les paroles, mais celles ci tu ne les connais pas intégralement par coeur (pas loin quand même car ton cerveau est vraiment beaucoup trop de lyrics). Et puis même, pour le principe t’as pas envie de chanter sa partie car c’est un fils de pute.  Mais t’es très content qu’une chanson de Halsey passe à la radio. Et comme tout fanboy que tu es, tu commences à sortir certains faits que tu connais. « They were together for a little while. They made that song which is an INSANE love song. And he cheated on her. » Tu finis sur un ton presque théâtral, dramatique. Mais t’es réellement triste pour Halsey. T’as l’impression qu’elle fait parti de ta famille tellement tu t’identifies à elle. T’es prêt à te remettre à chanter dès que le refrain va revenir et que la magnifique voix de Halsey retentira de nouveau.

« Je lui soufflerai un bisou de loin. » Tu roules des yeux. Tu n’es pas certaine que Jordan ait compris que tu lui parlais de passer par message, non pas en réel. Il est hors de question de voir ton partenaire embrasser ton meilleur ami. Déjà parce que c’est Will, toujours aussi vierge et innocent à tes yeux malgré ses années en couple. Et aussi parce qu’imaginer celui qui fait vibrer ton cœur échanger ce genre d’affection avec autrui te dérange bien plus que tu ne l’aurais soupçonné. Alors tu grimaces à ton tour tout en secouant la tête. “Envoie-lui le smiley bisou. C’est bien la seule façon que j’accepterai les petits cœurs entre vous.” Tu souris légèrement à la route devant toi, l’esprit partant sur la réaction de Will quand tu lui as confirmé avec qui tu étais. Il n’attendait que cela, le malin. Il avait vu les choses plus limpides que l’un et l’autre. Will n’est pas doué pour les relations amoureuses mais il a une licence de longue durée pour te décrypter. Il faut dire que Jordan et toi n’avez pas été franchement très discrets ni en manque de pudeur. Tu ne t’en étais pas forcément rendue compte sur le moment. Mais au moins, le résultat est là ; Will t’a confirmé qu’il l’aimait bien. “Il est cool ouais” sonne comme une bénédiction à tes oreilles. Ton jumeau de cœur approuve Jordan, il n’a pas arrêté de te le sous-entendre et ça te rassure complètement. “Il a même dit qu’il nous “shippait”. Pour quelqu’un qui s’appelle Fisher, je trouve ça drôle.” Le bateau, le poisson, est-ce qu’il voit le rapport ? T’espères parce que sinon, tu te retrouveras toute seule à glousser. Le grand poisson à tes côtés qui a l’air de s’agiter légèrement et tu jettes un regard pour le voir en train de poser devant la caméra de ton téléphone. « That one is for you. » Il est stupide. Il est tellement con. Pour rien au monde tu le changerais. “You silly kid.” que tu murmures simplement en retournant les yeux sur la route et en râlant légèrement sous la pluie qui se fait plus épaisse, plus forte, te forçant à augmenter le rythme des essuies-glaces.

La radio en fond a le mérite de distraire ton fanboy qui reconnaît sa chanteuse - que penses-tu, his goddess - dont la voix sort de tes hauts-parleurs. « ...He said "Be true," I swear I'll try In the end, it's him and I. He's out his head, I'm out my mind. We got that love, THE CRAZY KIND. I am his, and he is mine In the end, it's him and I, him and I. » Ton sourire se fait plus fort sur tes lèvres parce que t’apprécies les paroles autant que la voix qui est en train de les porter. Non, pas celle d’Halsey. Tu places ta main sur sa cuisse pour récupérer de ce contact que vous n’avez plus et qui est déjà bien trop lointain pour toi. « They were together for a little while. They made that song which is an INSANE love song. And he cheated on her. » Effectivement, les paroles du chanteur promettent un amour crazy alors tu fais la moue quand il te révèle la dernière partie. “Mmh. Ça vous arrive souvent ? De chanter des paroles et de les trahir ensuite ?” Vous étant les chanteurs, les interprêtes, ceux qui communiquent par des chansons, des paroles ; comme Jordan, en somme. Toutes ses chansons qu’il t’envoie ou celles qu’il met sur son instagram que t’écoute plus attentivement que les autres parce que c’est lui qui les a postées ou envoyé. Tu poses ta question l’air de rien mais c’est plutôt intéressée malgré tout. “In the end, it’s him and I.” que tu répètes en même temps qu’Halsey, la main se resserrant autour de sa cuisse. “You think it’s crazy ? You and I ?” Tu te poses trop de questions, parfois, Birdie. Mais ce n’est pas de ta faute, c’est lui qui a insisté dessus en premier. De toute façon, tu trouves ça complètement fou. Ce qui vous arrive. Le début de votre relation il y a un an et maintenant. “Tu te rends compte que ça va faire quasiment un an ?” Non pas que vous êtes ensemble mais que vous êtes dans la vie de l’un et l’autre. Tu as toujours cette impression que tu le connais depuis plus longtemps. Votre première vraie rencontre ne compte pas vraiment. Tu ne la prends pas en compte ; tu préfères prendre celle où tu te rappelles de ce qu’il s’est passé. L’autre est trop flou, même si tu te rappelles d’un Jordan assez alcoolisé et qui en voulait à la terre entière. Raison de plus pour occulter ce moment de ta mémoire.

“Envoie-lui le smiley bisou. C’est bien la seule façon que j’accepterai les petits cœurs entre vous.” Tu comprends pas trop comment Will pourra comprendre que c’est toi si tu envoies un smiley bisou depuis le téléphone de Birdie. Tu ne cherches pas à comprendre car tu as peur de comprendre. Faut-il faire tout une introduction en expliquant que c’est toi qui a volé son téléphone ou bien veut-elle que tu récupères le numéro de Will pour le lui envoyer depuis ton mobile ? Beaucoup trop de question là, tu passes. “Il a même dit qu’il nous “shippait”. Pour quelqu’un qui s’appelle Fisher, je trouve ça drôle.” Tu tournes les yeux vers Birdie quand elle ajoute ça, te sortant de tes trop longues réflexions.« Cute. » Ca te fait bien sourire ces mots là. Tu comprends bien que ça devait être important pour elle qu’il approuve. Toi t’as demandé l’approbation de personne. En premier c’est Maria qui te vient en tête. Le plus évident et le plus effrayant en même temps. T’as déjà mentionné Birdie à Penny, à Grace, à Lena, à Jeremy et Trent, personne n’a eu l’air de dire qu’ils étaient contre, du coup ils sont forcément ok. They don’t have the choice anyway. Mais l’avis de Maria là c’est déjà plus sérieux à ton avis. Elle est bien plus que ta belle mère. Elle t’a soutenu financièrement ainsi qu’émotionnellement et par bien d’autres aspects quand tu étais jeune. Tu ne serais pas là sans elle. Tu sais qu’elle aurait été BFF avec ta mère si elle était encore de ce monde. Tu sais aussi que ta mère doit bénir Maria de tout le bon karma possible vu tout ce qu’elle a fait pour toi et qu’elle continue de faire. Car sous tes apparences de gars indépendant, il te manque quelques cases par rapport aux besoins de bases de l’être humain. Manger et boire de l’eau. Tu t’améliores quand même pas mal. Ton âme de plus en plus en paix avec bien des choses qui doit aider beaucoup en se répercutant sur ton corps. “You silly kid.” Ça te fait juste sourire. T’es encore en train de réfléchir si tu devrais en parler à Maria. Yeah. But not today.

Et puis tu entres dans ta transe alors que la voix de Halsey prend possession de l’habitacle. Tes yeux fermés pendant ta mini prestation. Tu les rouvres quand tu racontes ton petit fun fact. Not fun. Birdie qui pose une main sur ta cuisse. T’as l’impression qu’elle essaie de te ramener sur Terre par ce contact. Need. “Mmh. Ça vous arrive souvent ? De chanter des paroles et de les trahir ensuite ?” Tu tournes la tête vers elle et voit bien qu’elle est en pleine réflexion. « Not me. But yes. » T’as quelques exemples qui te viennent en tête et vraiment, elle a pas envie que tu te lances dans ton exposé avec exemples et citations on top of your head. Parce que tu en es tout à fait capable.

“In the end, it’s him and I.”
« In the end it’s him and I. »

Que vous chantez en même temps et ça te fait sourire si largement my God please. Tu veux plus de duo improvisés. Encore plus si c’est pour chanter Halsey. “You think it’s crazy ? You and I ?” Tu sens sa main qui s’accentue sur toi en même temps que sa question des plus sérieuses. « It’s only crazy beautiful. » Car vraiment. Tu ne changerais rien du tout. Tu es trop à l’aise avec elle. Vous vous comprenez sur beaucoup de choses. Des points qui ont posé problème par le passé avec une autre personne. Birdie comprend les trauma et complexes que tu peux avoir. Elle ne t’a jamais poussé dans des retranchements où tu n’es pas à l’aise. Elle est assez folle pour accepter de te peg dès votre première coucherie. She is perfect. Vous êtes tarés tous les deux surtout yup. « Crazy is a side effect of awesome. » Que tu ajoutes de manière un peu plus sérieuse. Car vraiment, fuck everyone si vous êtes tout sauf conventionnel. Tu vois bien qu'elle est en train de se prendre la tête et t'as pas envie qu'elle en vienne à des conclusions négatives. Mais comme tout est beaucoup trop beau, tu te dis aussi que c'est logique si ça va partir de travers plus tôt que prévu. Tu l'attends tous les jours l'air de rien le petit virage à 180 degrés où tout va changer et pas dans le bon sens.

“Tu te rends compte que ça va faire quasiment un an ?” Tu t’es fait cette réflexion il y a pas si longtemps. T’es touché qu’elle englobe tout dans votre relation et pas seulement depuis que vous avez commencé à avoir des rapports sexuels. Pas seulement depuis que vous vous qualifier de partners. Car c’est un tout et elle est autant ton amie que ton amante. Tu aimes beaucoup trop ses mots. Vraiment. Trop. Ca se voit sur ton visage à la façon dont tu la regardes. A la façon dont tu poses enfin ta main sur la sienne après avoir laissé glisser son téléphone entre tes jambes. « I can’t believe that this… us, might be thanks to Teddy. » Tu ris doucement après t’être repris dans tes mots, histoire de donner plus de respect à votre relation que juste un this.« Je me souviens plus comment on est venu à se parler mais si j’avais pas eu son t-shirt Britney je suis sûr que tu n’aurais pas été hypnotisé par mes goûts musicaux certains. » Ton sourire est TELLEMENT LARGE JORDAN. You cutie. « T’avais une veste à frange et un legging fluo… » Ton air ravi qui se fait plus grand tout autant que doux grâce aux souvenirs. « J’ai beaucoup trop kiffé ta tenue. Les trucs fluo qui collent à ton corps ça me fait vriller depuis le premier jour on dirait… » Tu la regardes l’air de dire prend ta robe quand tu passes chez toi ? Tu essaies d’avoir un air de saint mais c’est un saint avec des cornes de diables là ouais. Cette conversation vraiment te fait oublier le temps et c’est surtout que la pluie est en train de s’arrêter. Thank you Univers.

« Cute. »
“Avoue que c’est fun.”

Tu trouves ça très fun. Cela va donner l’opportunité à Will de se foutre de toi deux fois plus mais c’est pour la bonne cause. Tu pensais que Jordan volait une partie de toi, celle qui aspire à virevolter partout, tout le temps, à faire ce que tu veux quand tu veux avec qui tu veux. Mais ce n’est pas le cas. Tu n’as pas compris que tu agis par instinct. Si avec Dan, tu recherchais le contact des autres, ce n’est pas le cas avec Jordan. Sûrement parce que Jordan t’a démontré plus d’une fois son attachement et (tu as encore du mal à le réaliser mais) son amour en quelques semaines que ton ex en un an. Même si les circonstances étaient différentes. Vous n’étiez pas ensemble pour de vrai, mais la saveur était là. Alors que ton partenaire est le tien, cela a été établi et souligné et notifié et signé. Jordan est beaucoup plus digne de confiance et toi, tu découvres un peu plus tous les jours que tu es humaine. Toi aussi tu veux de l’affection, de l’attachement, quelqu’un qui te fasse sentir spécial et unique. Dan t’avait fait mal mais tu as le sourire maintenant. « Not me. But yes. » Alors naturellement que tu demandes pour les paroles, pour les chansons, sur leur sincérité et leur viabilité. “Vraiment ? Je croyais pourtant que c’était des vœux gravés à tout jamais, je suis déçue.” Tu feins la moue attristée devant une telle désillusion. Tu n’as pas oublié le “not me”. Tu l’espères parce que tu les prends au sérieux, ce qu’il t’envoie. Ce qu’il te chante. Tu ne devrais peut-être pas. On chante souvent des chansons parce qu’on les aime bien, après tout. Tu sauras faire le tri. « In the end it’s him and I. » Mais celle-là, quand même. Bear with me.

« It’s only crazy beautiful. » T’aimes sa réponse. Elle te fait étirer le sourire qui envahit un peu plus l’espace de tes joues. Votre relation est belle, il faut le dire. Inattendue et c’est sûrement pour cela qu’elle est belle. C’est tombé d’un seul coup, pof, sans prévenir. Tu n’aurais pas pu le prévoir. Même si ton attachement pour Jordan a été assez rapide. « Crazy is a side effect of awesome. » Even better. Tu l’espères. Ton partenaire a assez répété que tu étais folle, alors tant mieux s’il trouve cela génial. S’il n’y voit pas le mal dedans. “Yeah, that’s what I thought. We are fucking awesome anyway.” Que t'affirmes, le timbre amusé. Tu t’alignes sur ses pensées. Tu apprécies qu’il réussisse à mettre des mots. Ceux qui conviennent et qui font du bien de l’entendre dire. “Qui aurait pu croire.” Ce n’est même pas une question. C’est une affirmation que tu penses sincèrement. Vous êtes différents mais en même temps si similaires ; vous vous complétez si bien tout en affirmant vos différences de la même façon.

« I can’t believe that this… us, might be thanks to Teddy. » Jordan a posé sa main sur la tienne et une de tes phalanges se soulève pour la glisser au-dessus de celle de ton partenaire. C’est vrai qu’il y avait Teddy. Le pauvre, tu l’avais oublié. Il faut dire que tu ne les connaissais pas. Tu as une mémoire affreuse sur les gens de passage. Teddy en faisait partie malheureusement. « Je me souviens plus comment on est venu à se parler mais si j’avais pas eu son t-shirt Britney je suis sûr que tu n’aurais pas été hypnotisé par mes goûts musicaux certains. » Tu hausses les sourcils en tournant la tête vers lui, ton sourire amusé. “J’ai plus été hypnotisé par l’écart spacio-temporal que t’as effectué que tes goûts musicaux.” Tu lui rappelles subtilement qu’il a osé faire entorse aux années 80 pour l’effigie de Britney, une erreur d’époque incroyable. « T’avais une veste à frange et un legging fluo… » Tu passes ta langue sur tes lippes en repensant à ta tenue. Tu t’étais bien amusée. Les couleurs sont tellement ta marque de fabrique. Les années 80 auraient été parfaits pour toi. « J’ai beaucoup trop kiffé ta tenue. Les trucs fluo qui collent à ton corps ça me fait vriller depuis le premier jour on dirait… » Tu lâches un léger rire. “Je savais que tu voulais me déshabiller depuis le début. Tu m’avais demandé de te passer ma veste, je crois bien.” Tu n’es plus très sûre. Ça remonte à un an, c’est loin, un an, même si ça te paraît plus court que tu pourrais le ressentir. “Faudrait remercier Teddy un jour. Dire que je ne me suis même pas souvenue de lui à la Pride. Le pauvre.” Tu te mords la lèvre alors que tu réduis l’entrain des essuies-glaces face à l’eau qui commence un peu à se calmer au-dessus de vos têtes. “Mais j’aurai pas pensé que t’aurais pris une telle place.” Tournant ta paume pour pleinement prendre la sienne, tu lèves vos mains pour embrasser le dos de la sienne avant de les reposer sur sa cuisse. “But I very much like it. Us.” As much as I love you.

Avoue que c’est fun. Tu confirmes d’un signe de tête. Tu savais déjà que Will était quelqu’un de bien d’être dans l’entourage de Birdie et non tu n’es pas simplement en train de penser ces pour lui lécher le cul et rester dans ses bonnes graces. “Vraiment ? Je croyais pourtant que c’était des vœux gravés à tout jamais, je suis déçue.” Tu hausses une épaule.  « C’était la vérité au moment où ils l’ont écrit. »  Que tu dis simplement car il n’y a pas plus honnête comme réponse. « Mais ouais ça doit être assez dur de chanter encore ces chansons après un truc pareil. »  T’as pas ce problème toi, tu chantes à propos de quelqu’un qui est mort surtout. Tu chantes ton passé, pas le présent. Peut être que ça va changer avec ta nouvelle situation car il est certain que ton oiseau t’inspire. Tu es très difficile en matière de sorties de chansons. Tu fais surtout des featuring et des covers depuis la sortie de ton album. Pas pressé de te lancer dans un autre. Tu n’as pas le temps de te plancher concrètement dessus. Il n’en reste que tu es confiant qu’au fil du temps tu en auras assez pour en faire un album si le cœur t’en dit. Mais ta carrière solo n’est pas ta priorité. Ça reste très fun quand des artistes veulent que tu collabores en tant qu’interprétre. Tu en as d’autres sous le coude qui vont se goupiller. Tu n’es pas en reste sur bien des fronts côté professionnel. Tellement que y’a des trucs qui traînent… Tu peux pas tout faire Jordan. Maybe i can.

Yeah, that’s what I thought. We are fucking awesome anyway.” Ouais, tu comprends pas qu’elle en ait douté assez pour te poser la question. Tu sais qu’elle n’est pas encore bien à l’aise avec tout ça comparé à toi, mais tu ne voudrais pas qu’elle commence à imaginer que votre couple n’est pas légitime. Vous vous aimez, vous avez envie d’être ensemble, y’a pas grand chose de plus à réfléchir. Le regard des autres est le cadet de tes soucis et tu espères que ça va rester de même pour elle.

“Qui aurait pu croire.”
« Not me. »

Que tu réponds en référence au meme avec Paul Rudd. T’as un sourire amusé sur les lèvres car vous n’auriez pas cru, mais vous en êtes là et vous n’y croyez pas autant l’un que l’autre visiblement tellement c’est incroyable ce parcours. J’ai plus été hypnotisé par l’écart spacio-temporal que t’as effectué que tes goûts musicaux.” Elle te fait rire à te lancer ça. « Oh ça va… » Qu’elle soit contente que tu sois allé à la soirée malgré ton costume défaillant. Tu ne serais pas dans cette voiture sinon. Tu la fais rire alors que tu te souviens exactement comment elle était vêtue.

Je savais que tu voulais me déshabiller depuis le début. Tu m’avais demandé de te passer ma veste, je crois bien.” Tu hoches la tête. Tu lui avais demandé sa veste ouais. « C’est toi qui voulait me désaper. » Et elle a toujours essayé après. Il a suffit qu’elle apprenne ton tatouage sur ta fesse pour lui faire une excuse de plus pour voir ta chaire fraiche. “Faudrait remercier Teddy un jour. Dire que je ne me suis même pas souvenue de lui à la Pride. Le pauvre.” Tu ris en te remémorant la scène. Mais j’aurai pas pensé que t’aurais pris une telle place.” Elle va porter ta main à ses lèvres et tu fais attention qu’elle regarde toujours bien la route quand même.

“But I very much like it. Us.” Ton tour de porter vos mains jointes à tes lèvres. « I also like it very much. I love us. » Que tu murmures contre sa peau. I love you.  « J’aime aussi qu’il se soit arrêté de pleuvoir. » Tu tends un peu le cou pour voir au travers de la fenêtre. « Je crois que je vois un peu de ciel bleu. » Tu l’autorises donc - LOL - à conduire un peu plus vite car la route est sèche là où vous arrivez et le soleil est sorti. Brisbane is happy to see us back. Est-ce que tu aurais pas voulu dire Rosa à la place de Brissy ? Maybe. Vous faites un premier stop comme convenu à la villa où Birdie crèche. En l’attendant, tu mets le nez dans ton téléphone et tu lances ton Spotify également avant de poster une chanson sur instagram. Mine. Elle revient, chargée, tu ouvres la porte. « Need help? » Quel gentleman.

« C’était la vérité au moment où ils l’ont écrit. » Tu te rappelles de tes carnets que tu entasses. Où t’écris tes maux et tes pensées, tes idées et tes fantasmes. Certes, certains de tes écrits ne sont plus valables maintenant parce que tu as grandi, tu as (peut-être) mûri, ta vision des choses n’est plus aussi enfantine que tu aimerais. Mais d’autres restent toujours similaires. Mais une chanson, c’est différent ; si elle est publiée, elle a une raisonnance plus ouverte, plus étendue. « Mais ouais ça doit être assez dur de chanter encore ces chansons après un truc pareil. » Tu mords ta joue en haussant les épaules. “Même si ça ne parle plus à l’interprête, y a toujours des chances que ça touche d’autres personnes.” Surtout quand on est aussi connu qu’Halsey. Tu supposes qu’ils ne chantent plus cette chanson en duo. A sa place, tu aurais envie de lui faire bouffer son micro, à cet enfoiré. Mais comme pour appuyer tes propos, tu souris gentiment à Jordan car elle vous parle à vous. Tu zapperas la vie des chanteurs pour ne penser qu’aux paroles qui ont une signification particulière. Qui résonnent en toi. C’est là aussi toute la différence. C’est d’écouter la radio différemment. De penser à Jordan quand il y a une phrase par-ici et par-là. Une partie de toi se moque allègrement car elle te trouve presque obsédée tellement que c’est rare. Mais l’autre partie s’en fiche royalement, se cachant derrière l’excuse typique que tu es extrême comme fille de toute façon.

« Not me. » “Me neither.” Au cas où Jordan ne l’avait pas encore compris. Une progression surprenante mais qui réchauffe ton être tout entier. Tu apprécies, tu savoures chaque moment, surtout que son retour a été enchaîné de moments doux et intenses, sans aucune envie d’arrêt potentiel. « Oh ça va… » Pour une fois que c’est toi qui le nargue. Ce n’est pas de ta faute s’il avait décidé de faire un écart dans le temps. Il n’a pas respecté les règles, l’enfant de choeur. Tu te demandes si le Triffed organise souvent des soirées comme ça. Tu ne t’es pas posée la question. Tu ne te rappelle même plus comment et pourquoi t’y es allée l’an dernier. Enfin, le pourquoi est vite trouvé ; tu aimes t’amuser, t’es une fêtarde ambulante. Mais le comment… Pas que ça ait de l’importance. Finalement, heureusement que t’y as pointé ton nez, parce que tu ne l’aurais pas trouvé autrement. « C’est toi qui voulait me désaper. » Tu lâches un léger rire. “I plead guilty.” Plus il résistait, plus ça t’amusait. Il faut dire que t’es d’un naturel foudroyant pour penser en-dessous de la ceinture et sortir tout ton charme à disposition. Même le plus lourd et le plus chiant. Ce n’était pas ton but ultime, Jordan étant en premier lieu un très bon partenaire de soirée. Et celui qu’on appelle quand on a été foutu au trou pour décuver alors que la rencontre ne remonte qu’à quelques semaines.

Ses lèvres sur tes phalanges, tu souris tendrement. « I also like it very much. I love us. » Tu n’en doutes pas. Mais tu aimes l’entendre le rappeler. Ça te fait toujours un petit quelque chose au fond qui s’agite et qui frétille de bonheur. C’est un bon sentiment. C’est réconfortant et agréable. C’est bien pour ça que t’es prête à supporter toutes les moqueries de ton meilleur ami. Et des autres. Te savoir en couple, quelle absurdité. And yet, here you are. With him. Acting like his the moon, the stars and the sun. « J’aime aussi qu’il se soit arrêté de pleuvoir. Je crois que je vois un peu de ciel bleu. » Perfect.

L’arrivée à la villa se fait sous un temps plus agréable et pour le coup, tu n’es pas plus ravie que le mauvais temps d’Elimbah. Les messages sont mixtes, ceux qui te viennent en tête ne sont pas forcément les meilleurs mais t’essaie de ne plus y penser quand tu te gares et que t’embrasses furtivement Jordan avant de sortir après un petit “I won’t be long.” Mmh. Autant dire que tu ne pensais pas être aussi longue mais il faut croire que tu l’as été quand même. C’est qu’il a fallu ranger ton bazar dans un sac ou cinq, gérer ta machine à couture - elle t’a manqué, tu le réalises, il faut vraiment que tu investisses pour une nouvelle à Elimbah qui a cassé y a quelques mois - quelques fringues quand même car tu ne te rappelles plus si tu en avais tant que ça chez Jordan, le nécessaire basique de toute hygiène respectable et finalement, t’es bien plus chargée que tu l’aurais cru. « Need help? » “Yup, je crois que j’ai surestimé mes capacités, là.” T’es pratiquement disparue derrière tes sacs et ça ne t’aurait rien coûté d’en faire attendre dans la villa, quitte à faire un aller/retour de plus. Mais il n’y avait pas Mason et tu n’as pas envie de le croiser, certainement pas avec ton van et Jordan à l’intérieur garé pile devant le bout de son entrée. Une fois le tout à l’arrière - “attention, attention, attention, ça, c’est fragile!” que tu annonces, le sac de machine dans les bras, sérieuse au possible - direction Fortitude Valley. Tu grimaces, tu t’impatientes aux feux rouges, tu râles contre les voitures qui ne bougent pas alors qu’elles devraient et tu klaxonnes même face à des piétons téméraires qui traversent alors que ce n’est pas à eux. “For god sake, I hate cities.” C’est faux, c’est juste que tu es encore plongée dans l’esprit de ta campagne et que, comme à chaque fois, le retour est difficile. Aujourd’hui encore plus que d’habitude car ce n’était pas prévu ; alors c’est les habitants de Brisbane qui vont avoir le droit à ta mauvaise humeur face à leur stupidité humaine de ne pas savoir rouler - ou marcher. Une fois arrivée chez Jordan, t’es raisonnable, tu feras un aller/retour avec ton van ; pour l’instant, t’as pris deux sacs et t’attends à côté du boîtier du code, en te dandinant contre le mur comme une adolescente qui attend impatiemment que son parent vienne lui ouvrir. “Elle habite où, Maria ?” Histoire que tu saches. “Tu vas me guider. Tu seras plus fun que le GPS. Ta voix est bien plus attrayante. Oh, tu crois que tu peux me faire ça en chanson ? Ca serait encore plus drôle.” Ton sourire est fier de toi, de ton idée que tu trouves brillante.

“Même si ça ne parle plus à l’interprête, y a toujours des chances que ça touche d’autres personnes.” T’es bien d’accord avec elle sur ce point là. « Dave Grolh said : "That’s one of the great things about music. You can sing a song to 85,000 people and they’ll sing it back for 85,000 different reasons." » Oui tu connais par coeur cette citation et oui tu la ressors souvent. C’est la première fois à Birdie, mais Teddy et Trent l’ont entendu un milliard de fois. Jeremy aussi. D’ailleurs t’as pas trop hâte de lui annoncer que tu es à présent en couple avec l’oiseau parce qu’il va te regarder de cet air qui dit I knew it. Et ça t’énerve par principe qu’il ait eu raison depuis le début. Tu pourrais toujours le charrier du fait qu’il est toujours célibataire, lui. Yup. Ouais t’es une pute comme ça Jordan.

“Me neither.” Tu conclus, un sourire amusé et entendu sur tes lèvres alors que tu la regardes en lui laissant le dernier mot qu’elle n’a certainement pas cherché cette fois. Tu sais pas pourquoi, tu le sens. C’est juste kiffant de tous les deux au même moment vous rendre compte que nope vous n’aviez rien prévu et yep vous kiffez comment sont les choses maintenant. Ca se voit dans vos regards respectifs combien vous êtes bien. Combien vous n’avez pas envie que tout ça s’arrête. Tu restes très conscient que vous être sur le point d’entamer une nouvelle partie de votre histoire. Le retour à Brisbane alors que vous êtes officiellement un couple exclusif. Une nouvelle dynamique de vie va certainement se mettre en place même si le mois de Juin a été une bonne introduction avec ta partenaire qui était déjà toutes les nuits, et tous les jours, chez toi. “I plead guilty.” Elle n’a quand même pas changé à ce niveau là. Elle veut toujours te foutre à poil à la première occasion. Clairement tu ne lui en veux pas car tu as également envie de lui ôter tout vêtement dès que possible. Vous vous comprenez que trop bien sur ce domaine là.

“I won’t be long.” Tu la regardes filer après le baiser qu’elle t’a déposé. Tu mates son dos s’éloigner dans la villa puis tu t’occupes sur ton téléphone en l’attendant. Tu ne vois pas le temps passé. T’es pas stressé car il est encore tôt dans la journée. L’après midi commence à peine. Tu vas passer plusieurs heures avec les Mendez quoi qu’il arrive. Et ce qui arrive en premier c’est Birdie les bras chargés. Très chargés. “Yup, je crois que j’ai surestimé mes capacités, là.” Tu sors de la voiture pour lui prêter main forte comme tu peux. “attention, attention, attention, ça, c’est fragile!” Non seulement tu fais attention quand tu prends le dit sac fragile, mais en plus, ton regards se fait tout doux de la voir de le sorte ton oiseau. C’est toi qui dit de faire attention aux choses d’habitude et tu apprécies de voir qu’il y a certaines choses dont elle veut prendre soin de manière infinie. Tu sais le feeling et tu ne rigoles pas avec ça. Tu fais bien attention à ce que la machine soit bien calée dans le van.

“For god sake, I hate cities.” Elle est de nouveau derrière le volant, direction chez toi. Elle perd sa patience et pour la détendre tu te mets à chanter Follow you de Bring Me The Horizon. Car non seulement tu adores cette chanson, mais en plus, elle te parle encore plus maintenant que Birdie est dans ta vie. Tu sais que ta partenaire va écouter les paroles. Tu sais qu’elle va se calmer et par dessus le marché, tu pourras lui raconter une nouvelle anecdote musicale avec les promesses non tenues. Mais tu lui ajouteras la suite des informations plus tard, quand vous ne serez pas dans le rush car voilà que vous arrivez déjà chez toi et y’a clairement autre chose en tête là. T’es content de lui avoir chanté cette chanson mine de rien. Tu ne l’avais pas chanté depuis longtemps. Ni écouté. Il faudra que tu y remédie.

Tu prends ses affaires restantes et tu la rejoins alors qu’elle est déjà à la porte d’entrée. Tu sors tes clés. “Elle habite où, Maria ?” Un sourire sur tes lèvres alors que tu ouvres la porte. Birdie ne se souvient pas qu’elle y a déjà été très proche. “Tu vas me guider. Tu seras plus fun que le GPS. Ta voix est bien plus attrayante. Oh, tu crois que tu peux me faire ça en chanson ? Ca serait encore plus drôle.” Elle est de très bonne humeur et t’as envie de mettre ça sur le compte de votre retour chez toi. C’est quand même un endroit où vous avez l’habitude d’être ensemble, où vous n’avez pas été pendant un mois complet. Ca fait du bien de revenir. Ca te fait particulièrement du bien surtout, tu espères que ce sera le cas pour elle aussi. Elle a l’air avec ses sourires. « Genre si je chante… I know when you go down all your darkest roads, I would’ve followed all the way to the graveyard. Tu comprends qu’il faut aller au cimetière ou faut que je sois plus explicite ? » Là c’est ton tour de te sentir malin alors que tu dis ça en même temps que t’as ouvert ta porte. T’es en train d’appuyer sur quelques boutons pour désactiver ton alarme. Tu vas lui donner plus de détails car quelque chose te dit qu’elle n’a pas grand souvenir de ce moment vu qu’elle était wasted. Ca te plaît bien trop de lui remettre ce moment en tête de manière si subtile en répondant à sa demande de chansons. « Tu te souviens quand on est venu te chercher près du cimetière ? Elle habite pas loin. » Du coup tu te dis que juste avec ces détails là elle va savoir que c’est à Toowong qu’il faut aller. L’alarme désactivée, vous montez les affaires de Birdie jusqu’à ton salon à l’étage.

« Dave Grolh said : "That’s one of the great things about music. You can sing a song to 85,000 people and they’ll sing it back for 85,000 different reasons." Tu hoches la tête parce qu’il n’y a pas besoin d’être un spécialiste pour comprendre cela. Au milieu du tintamarre des voitures, des klaxons et de tes pensées frustrées, Jordan chantonne - non, il chante, pour de vrai. Tu ne dois pas l’aider à se sentir en sécurité en te voyant soudainement aussi agitée derrière le volant. Ce n’est pas inédit de te voir comme cela quand tu rentres, encore moins aujourd’hui alors que ce n’était pas prévu. La musique qu’il t’offre a des paroles douces qui te font sourire mais d’autres qui te rendent un peu mélancolique ; tu te retiens de lui demander s’il a peur que vous vous crashez pour qu’il évoque la mort. Un bout de toi, un bout de Rosa, t’essaies de ne pas y penser. Le message qu’il passe est présent, il est là, il est avec toi et cela ne sert à rien de t’énerver contre les passants, même s’ils ont décidé de ne pas suivre les règles de conduite sur la route. Tu vois là comme une façon de la part de ton partenaire de te dire de te calmer, de respirer. Tu préfères sa manière de faire que la banale, qui a tendance à t’irriter encore plus.

« Genre si je chante… I know when you go down all your darkest roads, I would’ve followed all the way to the graveyard. Tu comprends qu’il faut aller au cimetière ou faut que je sois plus explicite ? » Tu l’attends en regardant en face de toi, en face de chez lui, la route qui paraît calme. Tu souris cependant en écoutant sa réponse avant de siffler légèrement. “Ouuuh, sous forme de rébus en plus, I like it.” Même si ça a des risques que tu ne devines pas tout de suite et qu’il y ait des détours de fait. Tu imagines que c’est un exemple qu’il vient de te faire. Tu ne le prends pas pour la vraie destination parce que le cimetière, sérieusement ? Tu fais la moue rien qu’à l’idée de devoir t’y guider. « Tu te souviens quand on est venu te chercher près du cimetière ? Elle habite pas loin. » Là, tu fronces des sourcils. “Quand ?” Tu le suis jusqu’au salon en essayant de te rappeler de la dernière fois que t’as vu le cimetière. Puis, tu as un flash. Tu te rappelles que tu as déjà “vu” Maria. Les idées ne sont pas très claires, les souvenirs encore moins mais te reviens en mémoire surtout le réveil du lendemain et tu grimaces légèrement en posant tes affaires au milieu de son salon. “Je crois me rappeler que je n’étais pas vraiment en état de savoir où j’étais.” Tu as juste des flashs de Maria et de toi étant une épave. “I didn’t even remember you saying you wanted to kiss me before you told me the next morning.” Il y a des priorités dans la vie et si tu ne t’es pas rappelée de ce détail là, il est clair que tu ne te souviendrai pas de l’endroit où tu as échoué cette nuit-là. Tu t’approches de Jordan pour passer tes bras autour de sa taille en posant son menton sur son tronc afin de garder la tête levée vers lui. “Mais ça va, c’est déjà une bonne indication, le cimetière. Toowong, donc.” Tu connais bien Brisbane, il faut dire.

Ta technique de chanter a l’effet escompté car elle se calme, elle ne jure plus, elle ne klaxonne plus, elle t’écoute en avançant et t’es plutôt très fier de toi sur le coup. Même si ça n’est un secret pour personne qu’elle aime beaucoup t’entendre chanter. Il se trouve que c’est chose assez rare. De mémoire tu ne lui as jamais chanté une chanson entière comme tu viens de le faire là. Juste des bouts par ci par là quand y’a un moment propice à phrase, ou bien juste toi qui chante par dessus la musique qui passe. Rien à voir avec toi là qui chante a capella une chanson qui est une des plus belles à ton avis.

Tu chantonnes encore, mais un petit bout cette fois. C’est plus pour la faire tourner en bourrique qu’autre chose la miss Cadburry. “Ouuuh, sous forme de rébus en plus, I like it.” Sauf qu’elle kiffe ton idée et le fait comprendre bien allègrement. Alors tu la calmes un petit peu la petite en lui parlant du cimetière. Son air change du tout au tout et là ton amusement reprend. “Quand ?” Tu restes silencieux en te contentant de la regarder d’un air qui veut dire ’C’est pas un de tes moments les plus glorieux’ Alors que tu files pour ouvrir les stores de ta grande baie vitrée. “Je crois me rappeler que je n’étais pas vraiment en état de savoir où j’étais.” T’es content qu’elle se souvienne un petit peu quand même, car ce fut une nuit très mémorable pour toi vu ce que ses messages ont engendré. La fin prématurée d’une soirée avec ta belle mère. « Correct. » Que tu ajoutes en allant ouvrir le frigo pour voir si y’a rien qui a pourri parce que ça fait très longtemps. T’avais prévu le coup correctement de mémoire mais tu aimes vérifier quand même. “I didn’t even remember you saying you wanted to kiss me before you told me the next morning.” Un large sourire sur tes lèvres qu’elle se souvienne de ce bout là. Tu te tournes vers elle alors qu’elle se cale contre toi. Ta tête baissée vers la sienne. Elle est bien trop adorable là. Une de tes mains qui a pris soin de se loger sur ses fesses. “Mais ça va, c’est déjà une bonne indication, le cimetière. Toowong, donc.” Tu hoches la tête. « Je te guiderai quand on sera dans le coin. »

Tu déposes un baiser sur ses lèvres avant de reprendre la parole. « Viens je te montre quelle clé va où. » Car y’a la clé de la porte d’entrée et la clé de l’étage. Tu ne vas pas remettre l’alarme en route pour une heure ou deux, tu ne sais pas si elle va revenir directement chez toi après t’avoir déposé mais elle va revenir, elle a pris ses affaire pour ça. S’occuper en ton absence. T’as clairement besoin de rien apporter de spécial avec toi et puis si, tu te souviens avoir rapporter quelque chose de Mexico pour Maria. Tu penseras à le prendre avant de quitter ta maison. Ta maison que tu vas mettre entre les mains de Birdie. Tu as un jeu de clé supplémentaire et après un bref instant de réflexion tu te détaches de ton oiseau pour aller le prendre dans un tiroir de ton salon. Trois clés dessus avec un porte clé ouvre bouteille avec ton nom Jordan Ash Fisher Music Producer et ton email dessus. Des portes clés que tu donnais ici et là à une époque. On t’avait dit que c’était une bonne idée pour te faire de la pub. Tu ne fonctionnes plus de la sorte maintenant. C’est le bouche à oreille. Tu as un grand réseau. C’est avec ce set de clés là que tu vas lui montrer de ce pas. Y’a rien de sorcier mais tes portes sont pas standards car y’a un petit coup de main aussi à avoir et un certain nombre de tours de clés. Tu vas déposer un baiser sur ses lèvres alors que tu fais glisser les clés dans sa main à la fin de ta démonstration. « Let’s go? » Tu te lèches les lèvres après ces mots. T’es prêt à partir. T’es prêt à lui donner un double de tes clés aussi visiblement. Ça te ferait plaisir qu’elle passe beaucoup de temps ici malgré qu’elle a son chez elle et c’est ta façon de le lui faire comprendre. Tu crois ? Ca reste très symbolique et il n’y a que Maria qui a un double de tes clés. Ca pourrait être que pour aujourd’hui et elle te le rendra après, mais si elle les garde, ça t’ira. C’est ton idée première, lui donner un double, même si tu n’en restes pas moins légèrement nerveux car une fois de plus, c’est nouveau.

« Correct. » Ta grimace s’accentue sur ton visage. “It wasn’t my finest moment.” Tu n’as pas rencontré Maria sous ton meilleur jour, c’est certain. Un peu d’appréhension, Birdie ? No. Si, quand même, mais tu ne le réalises pas. Ou alors tu décides de ne pas le voir pour ne pas en faire un étalage massif, ce qui accentuerait encore plus la pression sur tes frêles épaules. Tu ne veux pas de pression ni de stress concernant ta relation avec Jordan. La suite des évènements va se jouer dans les jours à venir, à Brisbane, la vie quotidienne qui s’emmêle et se lie. Tu n’as pas envie de te détacher de lui, par pour l’instant alors que t’es collée à lui, le tenant contre toi. La différence de taille rend la scène tellement plus adorable. « Je te guiderai quand on sera dans le coin. » Tu lâches un hochement de tête, imitant le sien ; il n’a pas vraiment le choix de toute façon s’il veut arriver à destination. Est-ce que t’auras le droit de transmettre le bonjour à Maria ou pas ? Surtout aujourd’hui ? Shut up. Tu ne veux pas de ce genre d’interrogation dans le crâne ; ça ne va qu’augmenter ton rythme cardiaque et encore une fois, ce n’est pas ce que tu veux. Tu soupires légèrement d’aise quand Jordan t’embrasse.

« Viens je te montre quelle clé va où. » Tu pouffes légèrement. “On dirait qu’on va entrer dans un labyrinthe à énigmes.” Tu le suis malgré tout, attendant qu’il finisse de trifouiller dans ton tiroir. “Attention, la prochaine étape ne sera accessible que si vous réussissez l’épreuve d’avant.” que tu dis dans une voix plus grave que la tienne, comme si tu te prenais pour un Dumbledore-like. Tu rigoles sous cap de ta propre malgré tout alors que tu retournes en bas avec Jordan pour analyser les fameuses serrures qui méritent un cours spécial pour comprendre leur fonctionnement. Tu te mordilles l’ongle en l’écoutant ; après tout, tes affaires les plus importantes seront ici, tu comptes revenir chez lui après l’avoir déposé, il serait malheureux que tu ne te rappelles pas de ce que ton partenaire est en train de t’expliquer. Même s’il te distrait sans même s’en rendre compte. Mais tu l’écoutes car tu comptes vraiment retrouver tes biens alors il y a un enjeu majeur. La fin du cours sonne quand Jordan se penche vers toi pour t’embrasser tout en glissant le trousseau dans ta main. Comme si rien n’était. « Let’s go? » Tes yeux suivent le mouvement de sa langue et tu l’abaisses de nouveau vers toi pour attraper ses lippes humidifiées dans un élan d’affection soudain. Les clés carrillonnent gentiment dans le creux de ta paume alors que tu la poses sur sa hanche. Quand tu le libères, tu as le visage doux et adorable, le sourire qui l’est tout autant alors que tu plisses des yeux en ne le quittant pas une seconde. “Les gens ne me donnent pas leurs clés car je suis une squatteuse ambulante déjà sans. Alors tu prends le risque énorme que j’envahisse ton territoire en me confiant un trousseau. J’ai pas de retenu, tu sais. T’es sûr de toi ?” Tu poses ta question de façon détournée mais le but principal y est ; que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. Tu te dis qu’il les reprendra sûrement quand il reviendra mais non seulement il ne te dit pas où les reposer quand tu seras rentrée chez lui. Tu vois cela comme un signes plus ou moins cohérent que c’est un don permanent qu’il te fait. Tu embrasses son torse furtivement. “Let’s go. Laisse-moi fermer, je saurai faire ça aussi.” Sait-on jamais. Les heures peuvent être longues. Et si Jordan entre chez lui sans que sa sécurité soit mise, il va hurler. A sa façon mais t’es en es persuadée. T’es quand même en train de réaliser qu’il t’a donné ses clés. Que t’as des affaires précieuses à toi chez lui. T’es assez épatée. Tu regardes le trousseau en te dirigeant vers ton van et tu ris brièvement. “C’est un ouvre bouteille ? Avec ton label écrit dessus ? Classe. Utile et pratique de sucroît. Ca te ressemble bien.”

“It wasn’t my finest moment.” Il est vrai que vous n’en aviez jamais reparlé, ni mentionné depuis l’incident il y a de très longues semaines de ça. Tu prends note qu’elle l’a toujours comme un très mauvais souvenir. Ce sera un bon truc à remettre sur le tapis quand elle fait un peu trop la folle et que sa confiance est trop grande. Tu sauras faire redescendre la pression. Tu aimes avoir ce genre de choses sous le coude.

“On dirait qu’on va entrer dans un labyrinthe à énigmes.” Elle se moque de toi. Tu plisses les yeux. “Attention, la prochaine étape ne sera accessible que si vous réussissez l’épreuve d’avant.” Ok. Elle est drôle. Elle te fait vraiment rire avec son imitation et tu commences d’ailleurs ton explications pour la clé d’en bas en reprenant un peu la même voix qu’elle. Tu continues et termines plus sérieusement car tu veux qu’elle se souvienne pour pas être bloqué dehors quand elle reviendra de chez Maria.

Elle t’entraine dans un baiser supplémentaire que tu lui donnes avec le plus grand plaisir même si… tu commences déjà à flipper. Am I going too fast? Lui donner déjà les clés de chez toi, c’est pas rien du tout. Il n’en reste que c’est nécessaire pour le coup. Et puis tu vois ses yeux qui brillent presque et son sourire totalement adorable quand vos lèvres se détachent. She’s happy. Et ça te rassure. Elle ne le prend pas comme une nouvelle étape de brûlée en un temps record. Tu sais qu’il n’y a pas de véritable timeline à suivre dans les relations et que tout le monde est différent mais quand même, tu n’es pas totalement stupide, tu sais que ça va vite depuis que vous vous êtes proclamés enfin partenaires. “Les gens ne me donnent pas leurs clés car je suis une squatteuse ambulante déjà sans. Alors tu prends le risque énorme que j’envahisse ton territoire en me confiant un trousseau. J’ai pas de retenu, tu sais. T’es sûr de toi ?” Tu te mords la lèvre histoire de retenir ce que tu pourrais dire sans réfléchir. Mais après y avoir réfléchit plutôt rapidement, tu juges que tes mots sont ok. « Je suis offensé que tu sous entendes que je suis juste une personne au milieu de ces gens. » Tu vas poser ta main sous son menton pour la maintenir alors que tu déposes un baiser sur ses lèvres avant d’ajouter. « I’m your partner. » Tu essaies d’appuyer que pour toi, c’est vraiment pas rien de vous considérer de la sorte. Tu sais qu’elle le prend au sérieux elle aussi. Elle ne l’a jamais dit sans le penser. Ça n’a pas été facile d’ailleurs d’en arriver là et elle t’a prouvé plusieurs fois qu’elle est bel et bien in dans votre couple. Exclusivement avec toi.

“Let’s go. Laisse-moi fermer, je saurai faire ça aussi.” Elle est pressée de filer et de tester ses nouveaux skills. Ça te fait sourire et tu la suis à l’extérieur après avoir vérifié que tu as toujours bien ton téléphone dans ta poche et ton porte feuille de l’autre. “C’est un ouvre bouteille ? Avec ton label écrit dessus ? Classe. Utile et pratique de sucroît. Ca te ressemble bien.” Tu hoches la tête au fur et à mesure de ses questions alors que t’es encore pas mal dans tes réflexions d’un peu plus tôt. Les mots qu’elle t’a dit à propos de ses squattages et ceux que tu lui as répondu. Jamais tu ne lui proposerai de récupérer les clés car l’air sur son visage est tout sauf soucieux. Elle rayonne et tu sais que ça a à voir avec cette preuve de confiance supplémentaire que tu as à son égard. Tu n’es pas juste quelqu’un d’autre. Que si tu lui as donné les clés c’est pour qu’elle passe du temps chez toi même si tu n’y es pas. Et cela commence aujourd’hui.

Tu te cales dans ton siège attitré vu que tu ne conduis jamais. Tu regardes Birdie et ça te fait quand même super bizarre d’avoir donné les clés de ta maison, de ton bébé à quelqu’un. Tu sais qu’elle est digne de confiance et qu’il n’y aura pas de problème mais ça te fait quand même cogité parce que c’est un sentiment nouveau. En tant que personne anxieuse professionnelle tu vérifies régulièrement tes affaires quand tu n’es pas chez toi. C’est discret. Juste une main posée sur ta poche pour vérifier que tu as bien tes clés, ou ton portefeuille ou ton téléphone. T’as besoin de toucher pour sentir les choses présentes et arrêter de t’inquiéter pour rien. Là c’est un bout de chez toi, de toi, que tu ne pourras pas toucher car c’est en possession de Birdie. « Thanks for driving me. » Elle est devenue ton chauffeur officiel depuis le début de ton trip à l’aéroport. Ça te fait bizarre mais tu aimes aussi énormément. Elle est à tes côtés et elle n’a pas l’air ennuyé, même si elle te conduit pour une veiller en l’honneur de ta défunte femme qui a écourté votre séjour dans la bulle d’Elimbah. We’ll be back. Tu le sais. Y’a un piano qu’il ne faut pas laisser seul trop longtemps d’après ton avis purement objectif.

« Je suis offensé que tu sous entendes que je suis juste une personne au milieu de ces gens. » C’est ce qu’il retient et ça t’amuse autant que son imitation de ta propre imitation tantôt. Tu fais d’une généralité un fait, une réalité qui est présente ; on s’agace assez que tu viennes envahir l’espace vital de tes amis alors que n’a même pas les clés. Alors tu maintiens que c’est un pari risqué que Jordan est en train de faire, même si tu n’y crois pas tant que cela. Il a prouvé que ça ne le dérangeait visiblement pas de t’avoir dans ses pattes. T’es confiante que vous repartez comme en juin ; seulement là, tu gagnes en indépendance. Tu peux faire des aller et retours autant que tu le souhaites sans avoir à te (lui) demander si le maître des lieux est présent. Le même maître des lieux maintenant ton visage vers le sien, vos lippes se retrouvant quelques secondes avant « I’m your partner. » Forcée (le drame) à scruter ses prunelles bleutées en face des tiens (double drame), tu y lis la sincérité de ce qu’il pense - tu n’en as pas douté, mais tu apprécies qu’il te le confirme. “Tu es la personne au milieu des gens.” que tu murmures, sourire amusé, remettant les pendules à l’heure. Comme Jordan l’a si bien dit, il n’est pas seulement la personne, il est le partenaire et ça, c’est sûrement pour cela que tu lui demandes son aval sans le faire frontalement. Il doit y penser tout pareillement et t’es assez épatée de voir qu’il te fait confiance avec sa maison. Tu trouveras un moyen à ce qu’il oublie de cette offense, il y a tout un panel d’idées à retrouver et exploiter - maligne, la bestiole.

« Thanks for driving me. »
“Thanks for trusting me with this.”

Tu gigotes légèrement le trousseau alors que tu t’installes derrière le volant, l’air malicieux parce que t’es fière de la perche que ton compagnon t’a tendu sans s’en rendre compte. Toute trace de contrariété semble si loin derrière toi, et ça se sent à ta conduite jusqu’au cimetière qui est plus calme que l’arrivée chez Jordan - ceci dit, t’aurais été capable de feindre l’énervement juste pour qu’il te chantonne à l’oreille de nouveau, vile sirène qu’il est. “I like driving, better be useful for something.” Jordan n’imagine pas que tu as une maîtrise certaine des véhicules - enfin, sauf quand l’univers a décidé de lui faire prendre un poteau. Tu aimes vraiment cela, c’est une complémentarité non négligeable entre vous. Le joli blond te guide à travers Toowong et tu finis par te garer devant chez Maria. Il n’y a rien à faire, tu ne t’en souviens pas. Tu regardes la façade de la maison - plus pour vérifier que personne ne regarde par les fenêtres ou se pointe devant la porte d’entrée - avant de te pencher vers Jordan pour l’embrasser et caresser sa joue. “Call me if you need a ride back.” Maintenant, y a juste à espérer que ce n’est pas toi qui va l’appeler car tu auras bloqué une serrure - hahaha.

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De retour chez lui - et sans aucun problème de clé et de serrure, thank you very much - ton premier réflexe est d’ouvrir toutes les fenêtres. Tu prévois de te commander à manger parce que tu ne vas pas avoir de repas mexicaine qui va venir te tendre la peau du ventre, ledit ventre qui commence à crier famine, les gâteaux avalés étant loin, très loin dans ton organisme. Après ta commande, tu restes affalée sur le canapé pour passer d’application en application. Donc instagram qui t’informe que ton charmant et adoré partenaire a posté quelque chose. Aujourd’hui, ce qui te fait froncer des sourcils parce que tu te demandes quand, sachant que vous êtes restés collés toute la journée. C’est une chanson que tu vas naturellement écouter, surtout si Jordan en est obsédé, tu vois toujours cela comme une façon de pénétrer un peu plus son esprit. D’entendre des mots qu’il ne dit pas forcément - même si dieu sait à quel point Jordan est un romantique en plus d’être un parolier, la combinaison est mortelle pour ton pauvre coeur peu éduqué à tout ça. Même si tu penses être habituée, tu ne l’es pas car la chanson que tu écoutes tout en allant te chercher quelque chose à boire te fait sourire stupidement à chaque vers. And I'll love you home again. Ton cœur devient tout mou, il pétille brillamment à chaque seconde écoutée et tu regardes ton téléphone posé sur l’espace de cuisine avec adoration tout en ayant ta joue sur ton verre. C’est encore une chanson romantique et ça vaut tellement. Tu n’as même pas le cran de l’insulter dans ta tête. You colour me in from my skin to my bones. Comment résister à ça ?

Alors cela n’a rien d’étonnant que tu l’écoutes ici et là dans les heures qui suivent alors que t’as investi le salon avec ses grandes fenêtres en guise d’atelier. T’es en tailleur entre la table basse où trône ta machine à coudre et le canapé, les fringues récupérées dans des friperies et des tissus un peu partout autour de toi ainsi que ta boîte à babioles posée en vrac à côté de la machine. Tu ne vois pas le temps passé ni même le bordel que tu fous et c’est que quand ton téléphone vibre et sonne qui te fait sortir la tête de ta création avec un sursaut prodigieux. C’est déjà la fin d’après-midi et Jordan te quémande - ce que tu apprécies beaucoup. Tu te lèves avec une grimace non dissimulée, tu vas fermer les fenêtres avant d’embarquer tes clés et les siennes - qui sont tiennes du coup - pour aller le chercher - pieds nus parce que t’as un problème avec les chaussures. “Hi, stranger. Need a ride ?” Le van posé sur le devant de chez Maria, la fenêtre ouverte que t’as ouverte pour t’adresser à Jordan avec un sourire rayonnant. T’espères que sa belle-mère n’est pas cachée dans un coin pour venir bondir au moment le moins propice - non, aucun moment ne serait propice mais dis-toi qu’elle t’a déjà vu à ton pire, ça ne peut être que le meilleur qu’elle voit maintenant. “Enjoyed yourself ?” Avant de froncer du nez face à l’indélicatesse de ta question. “I mean...” Tu ne sais pas comment la formuler. “You know.” C’est vrai que c’est clair et limpide, Birdie, là. “The food was good ?” Oh god. T’es vraiment maladroite pour les sujets sérieux. I’m trying my best. Et ça se voit, Birdie, ça se voit.