I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Grace ne voulait pas arriver toute seul dans un pays qu’elle ne connaissait pas, parlant une langue dont elle ne connaissait que les grandes bases. Le choc culturel était déjà bien là, et il fallait qu’elle parvienne à s’adapter au changement de climat, aux traditions de la région. L’inconnu l’effrayait un peu, mais elle savait que Celso n’allait pas la lâcher un seul instant, et c’était rassurant. Auprès de lui, malgré une situation bancale qui devait être réajustée sur certains points, elle se sentait en sécurité. Elle n’aurait jamais pensé rester ici. Elle ne réalisait pas qu’il ne demandait rien en échange de leur mariage, qu’il pouvait bien se passer de sa dot, bien qu’elle fusse conséquente. Il ne voulait rien de cela, il ne demandait que la présence et l’amour de sa bien-aimée. Et Grace n’allait pas rétrograder, elle allait épouser un Prince, après tout. En y réfléchissant, c’est bien au-dessus qu’un Comte, ou même un Duc. Nicholas devrait se contenter de cela. Cela devrait dorer davantage leur famille, cela devrait le satisfaire. Grace parviendrait bien à lui expliquer tout ceci, à lui faire comprendre qu’il n’aurait jamais rien trouvé de mieux pour elle. Elle était assez douée pour le convaincre. Elle était heureuse de savoir que sa suivante, Jane, était également la bienvenue. Celso assura à la Comtesse qu’elle pourrait aussi très bien trouver des suivantes dans la région, une fois qu’elle sera plus familière avec la langue. Il semblait d’avis qu’elle les choisisse elle-même. Bien qu’elle ne s’en souciait pas, elle se demandait quelle réputation elle pourrait avoir. S’intéressant peu à la politique, elle ignorait comment le peuple italien voyait les Anglais. Ils ne devaient pas trop les apprécier, avec le souhait du Roi de divorce de Catherine d’Aragon, reine catholique extrêmement populaire. Mais Grace n’était pas le roi, ils n’avaient pas de raison de la détester. Celso ne manquait pas de suivre le cours de pensée de sa belle en donnant des détails sur le lit. “Plus confortable que mon propre lit ?” lui demanda-t-elle avec un large sourire amusé. “J’éparpillerai mon odeur où bon vous sembleras.” lui dit-elle plus bas avant de lui voler un baiser. A peine étaient-ils seuls dans les appartements de Celso que Grace l’embrassa longuement, volant un peu de son emps avant qu’il ne reprenne ses devoirs. “C’est une très douce torture, alors.” murmura-t-elle au bord de ses lèvres avant de reprendre leur baiser. Il la guida doucement afin qu’elle finisse allongée sur le lit, il se mit par dessus elle. Après avoir tenue son visage avec, ses mains parcouraient sans gêne le corps de sa belle pendant qu’ils s’embrassaient passionnément. S’il n’avait pas d’impératif, les habits se seraient très vite enlevés afin qu’ils puissent se retrouver pleinement après toute cette attente. Celso finit par s’arracher à ses lèvres, lui proposant de se reposer. Il restait encore auprès d’elle quelques secondes à effleurer ses traits avant qu’il ne se relève, lui promettant de faire au plus vite. Il laissait derrière une Grace quelque peu frustrée, mais aucunement offusquée. “Je vous aime.” lui dit-elle avant qu’il ne ferme la porte derrière lui. Grace resta allongée là quelques minutes, jusqu’à ce qu’elle entende toquer et voit apparaître sa suivante qui avait trouvé son chemin. Elle profita de sa présence pour se débarrasser de sa robe et de sa coiffe, afin de pouvoir s’allonger confortablement. Elle expliqua toute la situation à Jane. Celle-ci semblait vouloir rester pour le moment, mais la Comtesse lui précisa bien qu’elle ne l’obligeait à rien. La jeune femme, châtain aux yeux bruns, était touchée que sa maîtresse prenne en compte son avis en compte. Grace la congédia une fois qu’elle n’avait plus besoin d’elle, la recommandant vivement de ne pas trop s’éloigner du château pour le moment. Elle aurait besoin d’elle quelques heures plus tard, pour se rhabiller. Epuisée, la petite blonde ne prit pas le temps de regarder tout ce qu’il y avait dans cette pièce joliment décoré. Elle se glissa sous les droits de soie, retrouvant immédiatement l’odeur de Celso. Ca l’enveloppait, la rassurait. Il lui avait simplement suffi de fermer les yeux pour s’endormir profondément. Effectivement, ce lit était on ne peut plus confortable. La petite Jane extirpa délicatement la Comtesse de son sommeil, lui recommandant de se lever car il était de se préparer. En effet, lorsqu’elle ouvrit les yeux, le ciel était bien orangé. Jane l’aide à enfiler une nouvelle robe après avoir longuement fouillé dans l’une des malles. Une tenue aux tissus turquoise. Elle la coiffa également et l’aida à mettre ses bijoux. La porte s’ouvrit, c’était Celso. A ce moment là, Grace terminait de mettre une boucle d’oreille. Après s’être inclinée, Jane quitta les appartements. “Je ne saurai dire si vous êtes venus me voir entre temps, je m’étais profondément endormie. J’ai eu bien du mal à trouver le sommeil durant le voyage.” lui dit-elle en finissant d’ajuster quelques détails de sa tenue. “Comment dois-je vous appeler désormais ? Mon Prince ? Désirez-vous que je m’incline au plus bas à chaque fois que je vous vois ?” lui demanda-t-elle les yeux pétillants et l’air on ne peut plus taquin. Les rôles ne s’étaient pas inversés, mais voilà qu’il se trouvait désormais bien au-dessus d’elle. Et ce changement radical amusait Grace, c’était le genre de choses qui n’arrivait pas tous les jours..
L'après-midi est consacré à la validation des premiers plans de la future cathédrale. Je m'efforce de constamment garder mes mains jointes dans mon dos afin de m'empêcher d'attraper le crayon de l'architecte ou des sculpteurs pour leur dessiner moi-même ce que je souhaite édifier. Je crains qu'un Prince trop artiste ne soit mal perçu par la horde de conseillers qui me suivent à la trace et analysent les moindres de mes faits et gestes dans le but de déterminer à quel point je suis compétant et digne de confiance. Le bâtiment promet d'être grand et majestueux. Les plus pieux réclament plus de grandiloquence tandis que les autres demandent une allure plus modeste qui ne détonne pas trop avec l'allure de la ville. Afin de trouver un juste milieu, l'architecte est sommé de s'inspirer des codes de construction du château pour les façades extérieures. L'intérieur, lui, sera richement décoré. Les artisans de Squillace ne manquent pas de talent. Tous les croquis qui me sont présentés sont saisissants. Je ne pensais pas qu'il serait aussi long de sélectionner l'allure des futures sculptures de la cathédrale, pourtant j'y passe des heures. Je préfère mettre le temps nécessaire dans ce projet. Une fois sorti de séance, je retourne à mes appartements ; je ne fais qu'entrouvrir la porte pour m'assurer que Grace se repose. Je devine sa petite silhouette entre les draps et, dans le silence, sa respiration paisible. Même ce subtil bruit est des plus doux à mes oreilles. Je me permets une courte balade dans la cour intérieur du château en compagnie de quelques hommes qui me transmettent leurs informations à propos du reste du Royaume. Il est toujours bon de savoir où et quand nous pourrions être amenés à renforcer les rangs de l'armée du Roi avec nos hommes. Malgré la fibre artistique de la région, son habitude des conflits lui ont permis d'élever d'excellents soldats. Je me rends ensuite dans mon cabinet, sorte de bureau, afin d'apposer ma signature à quelques papiers que je n'ai pas rédigés. Vient ensuite l'heure de se préparer pour la soirée. Je n'ai pas eu l'occasion de demander aux cuisines de préparer quoi que ce soit de spécial pour l'occasion, en revanche j'ai fait sommer autant de monde que possible d'être présent. Je ne change que de veste pour en arborer une plus classieuse avant de me rendre dans ma chambre où Grace a été préparée. « J'ai uniquement furtivement jeté un coup d'oeil à l'intérieur pour voir si vous étiez à votre aise. » je lui réponds, ravi de savoir qu'elle a pu dormir autant qu'elle en avait besoin. « Et ça m'a eu l'air d'être le cas. » Quoi qu'il en soit, son teint a un peu plus de couleurs qu'à son arrivée et son regard est moins terni par la fatigue et les tracas. J'espère qu'elle se sentira vite chez elle. Fidèle à elle-même, la jeune femme n'hésite pas à me taquiner. Elle doit se douter que malgré mes plans de longue date, être un peintre propulsé au rang de Prince n'a rien d'aisé. « C'est drôle, je pensais qu'entre le titre et toutes les responsabilités, c'est au titre dont on s'habitue le plus vite, mais c'est bien le contraire. » Je me prend d'intérêt pour chaque tâche qui est mienne, mais lorsque je croise un noble, j'ai encore le réflexe de courber l'échine humblement alors que je n'ai plus à le faire. « Vous n'avez pas besoin de vous soumettre à tous ces protocoles avec moi. Pas en privé en tout cas. » Pour elle, je suis toujours le même qu'en Angleterre. Elle m'a connu en tant que Celso le portraitiste, et c'est qui j'ai envie d'être pour elle, afin que son regard envers moi ne change jamais malgré les circonstances. « En dehors, je crois que la formule à adopter est Votre Altesse. » C'est celle que la majorité des sujets de la Cour ont choisi en tout cas. J'approche de Grace et l'embrasse délicatement sur le coin de la bouche. « Vous êtes superbe. » La petite Lady risque néanmoins de détonner dans le décor ; je n'avais pas réalisé que la mode était si différente entre l'Angleterre, la France et l'Italie, d'autant plus que tout cela a changé avec les années. Grace porte de longues manches fendues tandis que les femmes italiennes optent pour d'amples manches bouffantes par exemple. Je prends sa main afin qu'elle me suive jusqu'à la salle du souper. De grandes tables et chaises ont été disposées en un grand carré au milieu duquel ont lieu les divertissements. A notre entrée, toute la Course lève et s'incline. J'avoue que ce spectacle me coupe toujours un peu le souffle. Ils resteront tous levés et immobiles jusqu'à ce que j'en donne l'ordre inverse. Nous approchons de la table où se trouve déjà l'autre Borgia du château, l'héritier. « Voici mon cousin Francesco, futur Prince de Squillace. » Le jeune homme s'incline poliment. « Milady. J'espère que le voyage n'a pas été trop pénible et que vous vous plairez dans la Calabre. Celso m'a déjà fait comprendre vos plans de mariage, mes félicitations. » On sent en lui à la fois du désintérêt et de la sympathie, le genre de mélanges de sentiments contradictoires que seul Francesco maîtrise si bien. Sa place est à ma droite tandis que la chaise de Grace est à ma gauche. D'habitude laissée vacante ou occupée par un conseiller, cette fois, c'est elle qui s'y installera. Mais avant, je m'adresse au reste de la cour, tendue à mes lèvres, scrutant mes gestes. « Je vous présente Lady Grace Somerset, Comtesse de Worcester, qui est arrivée cet après-midi d'Angleterre. Elle m'est promise depuis quelques mois et m'a rejoint afin de régner à mes côtés. Nous nous marierons à notre retour de Tricerico, la semaine prochaine. » Au fond de la salle, les servants se passent le mot dans un murmure : préparer un mariage pour le retour du Prince. « En attendant, la siégera d'ors et déjà près de moi. » Qu'importe si nous ne sommes pas encore mariés et si cela déplaît à qui que ce soit. Vu le délai en question, il ne sert à rien d'être aussi tatillon. « Lady Grace ne parle pas Italien et n'est pas familière avec la culture locale, c'est pourquoi je vous saurais gré de faire preuve de politesse et de courtoisie envers elle. Comportez-vous comme si elle était déjà votre Princesse, et faites honneur à cette Cour en lui réservant le meilleur accueil qui soit. » Immédiatement, les premiers à applaudir entraînent les autres. Difficile de dire si les sourires sont réels ou non, mais pour beaucoup, un mariage est synonyme de fête, et cela vaut bien une mine ravie. Je n'ai pas besoin de leur préciser que toute forme de manque de respect envers Grace serait passible de la même punition que pour un manquement envers moi. Je n'hésiterai pas à m'imposer à ce sujet-là. Je m'assois, puis tout le monde suit le mouvement. « Ils vous adopteront vite, je m'en doute pas. Il est impossible de ne pas vous aimer. » je murmure à Grace. Je pense qu'elle se fera plus facilement aimer que moi. Les premiers mets sont déposés sur les tables dans le silence. Conformément à la tradition, ils d'abord bénis et une prière est récitée avant d'avoir le droit de toucher à la nourriture.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Lorsque Celso était réapparu dans son champ de vision, elle se rappelait que ce n’était pas un rêve, qu’ils allaient se marier et vivre toute une vie ensemble, et cela la faisait sourire. C’était tout ce qu’elle voyait, en voyant le visage ravi de son fiancé. Celui-ci avouait s’être assuré qu’elle se repose bien en jetant un simple petit coup d’oeil. “Vous aviez raison, ce lit est particulièrement confortable.” lui dit-elle. Elle s’intéressa ensuite au titre récemment obtenu de Celso. Celui-ci avouait qu’il s’était bien plus vite fait aux responsabilités qu’au titre attribué. “Je ne comptais pas vraiment user de toute cette politesse lorsque nous ne serons que tous les deux.” lui répondit-elle avec un large sourire amusé. “J’aurais bien trop peur que cela ne vous perturbe de trop.” Et d’un côté, elle se doutait que le jeune Prince veuille que sa belle reste elle-même lorsqu’ils ne sont que tous les deux. Et elle attendait la même chose que lui. Les titres pouvaient léser certaines personnalités, ceux qui se complaisent à être encore plus riches. Mais Celso était à ses yeux une personne vraie qui ne se laissait pas si aisément influencée. Il s’approcha d’elle pour lui déposer un doux baiser au coin de sa bouche, ne manquant pas de lui glisser un compliment. Après quoi, il la guida jusqu’à la salle où ils comptaient dîner en lui prenant délicatement la main. Grace ignorait les regards perplexes vis-à-vis de sa tenue vestimentaire. Elle ne regardait pas si étrangement les nobles venus d’ailleurs invités à la cour. Chaque pays avait sa mode et ses tendances. A peine entrés dans la grande salle, tout le monde s’inclina en voyant Celso. Son cousin s’inclina en voyant la jeune femme, lui rendant la pareille. “Je vous remercie pour cet accueil, Votre Grâce. Le voyage a effectivement long, mais il a suffi que je regarde ces magnifiques paysages italiens pour savoir que cela en valait le coup.” lui répondit-elle avec un sourire sincère. La Comtesse n’était pas du genre à se laisser atteindre par les faux sourires et les regards qui la jugeaient. A la Cour anglaise, il n’y avait que ça, et elle avait appris à vivre avec, comme tous les autres. Avant de s’installer et de songer à dîner, Celso se chargea de présenter à sa cour la femme qu’il comptait épouser. Il leur demanda également de faire peur de compréhension, puisqu’elle ne connaissait aucune tradition ou coutume de ce pays. Il semblait tenir à ce que l’on la respecte comme si elle était déjà leur Princesse. La salle finit par applaudir, et Grace fit quelques signes de tête en guise de remerciement et de reconnaissance, gardant le sourire. Tout le monde s’installa ensuite, une fois que Celso avait lancé le mouvement. Juste avant la bénédiction du repas, il lui confia qu’il était certain pour lui qu’elle se fera rapidement aimée de la cour et de son peuple. Une fois le temps de prière respecté, les discussions reprirent de vive voix et tout le monde commençait à manger. Il y avait des musiciens qui jouaient dans un coin de la salle. C’était des morceaux et des tonalités qui étaient inconnus à la jeune femme. Celle-ci était ouverte d’esprit, bien que ce choc culturel fut très déroutant. Un noble à côté d’elle ne manquait pas de lui faire la conversation. Son anglais était très maladroit, mais Grace apprecia grandement l’effort et fit de son mieux pour se faire comprendre. Il lui expliqua longuement le vignoble italien, précisant les saveurs et arômes qu’elle pourrait retrouver dans celui qui était servi ce soir-là. Il était très théâtral, en faisant de grands gestes, et très expressif au niveau du visage. Il riait beaucoup, et elle riait avec lui, surprise qu’il ait autant de joie de vivre. Elle échangea régulièrement des regards complices avec Celso. Le noble en question -Grace n’avait retenue que son prénom, Giovanni-, fut sollicité par son autre voisin. Ce qui permit à la Comtesse de discuter avec son fiancé. “Le repas et le vin servis sont délicieux, votre Altesse.” lui dit-elle avec franchise. Les plats étaient différents, les couverts aussi, mais elle s’adaptait facilement à ce genre de choses. Son plus grand frein était la barrière de la langue, mais elle s’était fixée comme premier objectif de l’apprendre au plus vite. “Qu’avez vous entrepris, depuis votre prise de fonction ?” lui demanda-t-elle finalement. “Avez-vous déjà réfléchi à quelques projets ?” Grace était curieuse, mais elle savait surtout que Celso était un homme particulièrement ambitieux et déterminé. Et même s’il ne s’agissait pas du titre qu’il attendait, il allait tout faire pour redorer la région sur laquelle il régnait. Certainement pour sa popularité, et ll’envie que l’on se souvienne de lui. Grace était certaine que beaucoup de choses allaient se faire sous son règne.
Toutes ces manières me rappellent Florence. La Cour des Médicis était tout aussi pieuse. Toutes les Cours le sont plus ou moins, mais j'avoue m'être écarté de tous ces rituels avec le temps. Je retiens souvent des petits sourires soulignant l'ironie de la chose. Moi qui me suis toujours fait un petit plaisir de corrompre les dames, estimant qu'il était idiot de sanctionner ce genre de plaisir, je me retrouve à la tête d'un royaume connu pour être pieux. Il suffit de voir le nombre d'églises par kilomètre carré. Cela s'ajoute à la très grande ironie de ma situation, donc j'essaye de rire et de tirer profit plutôt que de m’apitoyer. J'ai joué, j'ai perdu, désormais je n'ai plus le temps de m'attarder à ce sujet si je souhaite assurer mon avenir. Je ferai de mon mieux. Grace faisant la conversation avec son voisin, et Fransesco refusant toujours de se montrer causant avec moi, je me plais à écouter la musique pendant le repas sans me plaindre du manque de discussion. Après tout, j'en ai bien assez eu tout le reste de la journée. Quand ma fiancée se tourne vers moi finalement, je lui souris tendrement. Oui, je suis certain qu'elle s’acclimatera sans le moindre problème. « Je suis content que vous aimiez. Dites-moi s'il y a n'importe quoi qui vous déplaît surtout. » Je tiens à ce qu'elle se sente bien. Il n'est aisé pour personne de quitter son pays pour un autre qui soit complètement inconnu, alors je souhaite rendre la transition la plus simple et facile à vivre possible. Que Grace ne se soucie de rien. « Vous avez fait la rencontre de Giovanni. Il est en charge des vignobles qui bordent les collines de la région. Très passionné par son travail. » Il prend d'ailleurs très à coeur de goûter personnellement les cuvées de chaque cépage. Quelle dévouement. « J'ai vu que vous le regardiez avec… intérêt. » Une manière plus subtile de dire que l'on devinait que les manières de son interlocuteur l'amusaient. « Sachez que tous les italiens parlent de cette façon. Nous sommes des gens qui prenons de la place sonore et spatiale. Vous vous habituerez. » Ce sont des choses que j'ai appris à tempérer puis à oublier pendant mes années loin de mon pays, sûrement à force d'avoir droit aux mêmes regards que celui de Grace. Pour ne plus me sentir comme un clown. Visiblement intéressée par la région qui est désormais sa nouvelle maison, la jeune femme s'informe sur tout ce que je compte faire pendant que j'en suis à la tête -pour longtemps espérons-le. « Je me suis mis au travail aussi vite que possible. Personne ne s'attendait à une régence ici alors je dois faire mes preuves, acquérir leur confiance… » C'est loin d'être une chose aisée, mais je pense savoir comment leur plaire. C'est une chose pour laquelle j'ai toujours été doué. « Nous allons construire une cathédrale. C'est un projet important qui a tout de suite beaucoup plu. Je travaille beaucoup dessus, je tiens valider chaque plan et chaque croquis de chaque statue qui sera taillée pour l'orner. Nous allons rénover un peu l'église, et le château aussi. Mais avant ça je cherche une stratégie pour revitaliser nos exportations. » Mais cela, c'est de la politique. Ce n'est pas pour elle. « Nous avons une spécialité à Squillace, la terra cotta. De la poterie, vous diriez, je crois. C'est l'une des plus fameuses d'Italie, ou au moins du royaume de Naples. » Alors qu'un servant passe avec une cruche pleine de vin, je lui fais signe de s'arrêter pour qu'il la montre brièvement à Grace. D'un beau beige clair, la jarre est ornée de motifs fleuris plus clairs avec un grand sens du détail, sa surface lisse luit légèrement. Le garçon dispose ensuite. « Je pourrais vous faire visiter le château demain, et vous montrer quelques ateliers. » Mon regard passe par dessus l'épaule de Grace et de Giovanni pour tomber sur deux autres hommes qui se parlent à voix basse en nous regardant, le regard désapprobateur sans s'en cacher. Je soupire. « Ils n'apprécieront pas que nous parlions anglais entre nous en public. Il vous faudra vite vous mettre à la langue. » dis-je à ma fiancée avec un petit rictus navré. Je préférerais qu'elle aille à son titre, mais l'on faire rarement ce que l'on veut n'est-ce pas ? Elle s'y serait mise de toute manière. Pendant que le dessert est servi, je me penche vers elle afin de lui parler plus bas et sérieusement. « Je n'ai pas osé demander tout à l'heure pour ne pas vous submerger, mais est-ce que vous aimeriez que nous fassions venir votre fils ici ? Il n'y a pas de raison pour que vous soyez séparés si vous souhaitez le garder près de vous. Peut-être qu'il se plaira en Italie, et nous pourrons lui trouver un mariage profitable. » Je ne veux pas qu'il s'ajoute à la liste des sacrifices de Grace pour moi. Son pays et son frère suffisent, mais son fils, lui, est précieux à ses yeux. Et aux miens, la famille est ce qu'il y a de plus important.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Celso ne souhaitait que le meilleur pour sa bien-aimée, et insistait pour qu'elle se manifeste s'il y avait quoi que ce soit qui pouvait lui déplaire. "Je suis peut-être exigeante, mais pas difficile non plus." lui répondit-elle avec un sourire tendre. La Comtesse prit discrètement la main de Celso sous la table, quelques secondes. "Ne vous faites pas trop de soucis pour moi, je saurai m'adapter." lui dit-elle plus bas. "Vous avez déjà beaucoup de choses à penser. Il est inutile de trop vous inquiéter pour moi." Celso avait des impératifs, des responsabilités, elle ne voulait pas que ses prétendus caprices ne l'offusque ou ne le tracasse. Elle lui lâcha la main avant qu'on ne le remarque et qu'on lui lance un regard désapprobateur, puis le Prince lui présenta la personne avec qui la petite blonde venait de parler. "J'espère qu'ils ne prendront pas mal que je ne sois pas aussi... expressive et théâtrale." lui dit-elle avec un petit rire. "Ils finiront par croire que je suis trop réservée et inexpressive à leur goût." Elle se fichait un peu de ce qu'ils pouvaient penser. Encore une fois, c'était une autre culture. Grace s'intéressa ensuite aux projets qu'il avait prévu pour la région qu'il gouvernait désormais. Elle se doutait qu'il y avait un travail difficile pour se faire apprécier par son peuple, en vue des circonstances. Mais Grace lui faisait confiance, et savait qu'il parviendrait à ses fins. Elle écoutait avec attention les projets visionnaires qu'il avait déjà en tête. Celso lui montra ensuite une production locale de poterie lorsque l'un des servants passait par là avec un pichet de vin. "C'est très joli, j'aime beaucoup." lui dit-elle une fois que le jeune homme s'était éloigné servir du vin ailleurs. Après quelques secondes, Celso lui parlait plus bas pour lui faire comprendre qu'il valait mieux qu'elle apprenne l'italien rapidement. Grace arqua un sourcil. "Je les mettrai bien au défi d'apprendre intégralement l'anglais quelques heures après être à peine arrivés dans le pays." rétorqua-t-elle, l'air un peu mauvais. Elle n'avait pas vraiment tenu compte du sourire désolé de son fiancé. Grace allait faire l'effort de s'adapter, mais si on ne lui laissait pas un minimum de temps pour y parvenir, elle ne se sentirait jamais vraiment chez elle. Une telle étroitesse d'esprit était quelque peu vexant, la fatigue du voyage ne lui ayant nullement bénéfique. Ce sujet de conversation là se fut vite oublier. Grace était surprise que Celso puisse penser à son fils. Il semblait véritablement tenir à ce qu'elle se sente bien ici, sachant combien elle tenait et aimait son fils. "Vous êtes sûr ?" lui demanda-t-elle. Edward était encore un enfant, et elle avait une légère appréhension du jour où elle accoucherait du premier enfant qu'elle aurait avec Celso. "Il n'est encore qu'un petit garçon, mais j'aimerais lui laisser le choix. Je peux comprendre qu'il préfère rester avec son oncle dans un pays qu'il connait tout autant qu'il ne veuille me rejoindre." Grace sourit tristement. "Je ne voudrais pas le forcer à venir ici s'il pense qu'il n'y sera pas heureux." Grace l'aimait plus que tout, mais elle se disait que ce serait bien égoïste de le forcer à venir ici. "J'y réfléchirai demain." dit-elle, préférant ne pas trop penser à Edward pour le moment. Ca la rendait triste, car il lui manquait beaucoup. Le dîner touchait à sa fin. Celso et Grace, après des salutations, finirent par se rendre dans les appartements du Prince. Le calme qui y régnait était grandement apprécié. Les gens parlaient véritablement forts par ici. Elle retira dans un premier temps ses bijoux qu'elle déposa sur une petite table. Elle sentit Celso s'approcher d'elle, restant derrière elle, lui déposant un baiser sur le cou. Grace sourit en sentant ses lèvres sur elle. Elle se retourna alors pour l'embrasser tendrement. Ses mains glissèrent le long de sa veste jusqu'à ce qu'elle sente quelque chose dans une poche bien dissimulée. Elle échangea un regard avec lui, perplexe. Sa main extirpa ce qu'il y avait dans cette poche. "C'est mon chapelet." dit-elle en le regardant d'un air tendre et touché. "Je me demandais où il était passé. Vous l'avez gardé près de vous tout ce temps ?" Ce n'était pas tâche aisé pour un homme de rester fidèle, encore moins lorsqu'il n'était pas encore marié. "Vous aviez attendu tout ce temps... ?" Elle aurait compris qu'il ait voulu chercher de la compagnie intime avec une autre femme après tous ces mois d'absence, elle ne lui en aurait pas voulu.
Les italiens sont accueillants, la n'est pas le problème. Lorsque l’on vit près d'autant de côte, on côtoie de nombreux voyageurs venus de partout dans le monde et tous sont les bienvenus. Ils ne sont néanmoins pas flexibles et se refusent par exemple à apprendre d'autres langages, estimant que la leur étant la plus proche du matin, la langue de l'église, c'est aux autres peuples de s'adapter. Ce que beaucoup font à vrai dire, l'italien est particulièrement utilisé dans le commerce. Néanmoins, ce qui motivent ces messes basses, c'est avant tout le souci que l'anglaise ait la volonté de faire partie du pays et du peuple. N’importe qui attendrait de sa princesse en devenir qu’elle apprenne la langue, les coutumes, les traditions locales. “Ce n’est pas ce qu'ils exigent de vous.” je lui assure, personne n’est assez idiot pour lui demander d’être bilingue en quelques heures, pas même les plus butés. “Ils sont un peu méfiants, voilà tout. Ils ne vous connaissent pas comme moi.” Les frasques de son roi sont bien connues ici et il est particulièrement mal vu pour sa volonté de se dissocier de Rome afin d’obtenir le divorce qu’il souhaite. C’est un caprice d’enfant que peu de personnes acceptent et qui font passer sa Cour pour une bande d’arrogants. Ma Cour doit simplement prendre le temps d’apprendre à connaître Grace, et je sais qu’il le feront. Ils seront attentifs à tout ce qu’elle fera, comme ils le sont pour moi, afin de se faire leur opinion. Alors je sais qu’ils l'apprécieront. Je propose à la Lady de faire venir son fils. “Je vous ai dit qu'il serait le bienvenu.” Il ne me sera toujours d’aucune utilité mais je considère qu’il est important de veiller au bien de tous dans la perspective où nous serons bientôt une famille. La jeune femme préfère se laisser le temps de réfléchir, et laisser la chance à son garçon de choisir de lui-même. En espérant que son frère respecte les décisions de chacun. “Bien sûr. Prenez votre temps.” Le repas embraye sur le dessert, le dîner se poursuit et prend fin. Nous aurons un plus beau banquet un soir où Grace ne sera plus fatiguée par mon voyage. Pour cette fois, nous retournons rapidement dans mes appartements. Je pense que la densité sonore de la Cour est le plus difficile à s’habituer. Pendant ma fiancée retire ses bijoux, je m’approche pour l’enlacer et l’embrasser au creu du cou. Elle se retourne, et pendant un baiser, découvre bien vite le chapelet que je lui avait subtilisé avant de partir d’Angleterre. “J'espère que vous ne m'en voulez pas de vous l'avoir pris. Je voulais un souvenir de vous.” Mais elle semble touchée, et non énervée contre moi. J’acquiesce d’un signe de tête ; “Je ne l'ai jamais quitté.” Plus bas, un peu gêné et nerveux, j’ajoute; “Oui, je vous ai attendu. Comme je l'ai dit dans ma lettre. Je vous aurai attendu des années.” Cela ne ressemble sûrement pas au Celso qu’elle a connu en Angleterre et pourtant. Si j’aime toujours plaire et me faire remarquer, c’est un luxe qui ne m’est plus autorisé. Une nature à réprimer je suppose. Et une facette que la jeune femme ne connaît pas est ma capacité à me montrer fidèle. Je suppose que ce n’est pas quelque chose que l’on attend de quelqu’un comme moi, et pourtant. Plaire est un divertissement. Aimer est tout autre chose. “Je vous aime, Grâce. Je ne veux que vous.” dis-je en caressant sa joue délicatement. Je l’embrasse avec tendresse pendant un long moment. Mes doigts se sont glissés jusqu’à l’arrière de la robe pour la défaire alors que mon visage frôle le sien, avec un fin sourire. “Aucune autre femme ne m'aurait laissé la déshabiller moi-même. Encore moins intégralement.” Elles sont bien trop prudes, j’aurais certainement fait scandale. Mais ce n’est pas vraiment pour ça que je n’ai touché personne. Après lui avoir ôté sa robe, je fais doucement pivoter Grace afin de dénouer son corset. Je ne sais pas trop pourquoi, mais même si cela demande de la patience, c’est quelque chose que j’aime faire. C’est un peu comme déballer un cadeau très compliqué pour mieux le mériter et en profiter ensuite. “Je ne vous en aurait pas voulu de ne pas venir, vous savez. De vous marier à quelqu'un d'autre. Je l'aurais compris.” je reprends, plus sérieux. Elle n’aurait fait que son devoir envers sa famille, c’est ce que l’on demande à toute femme. Elle n’aurait pas réellement eu le choix. Je m’estime déjà chanceux que son frère ne l’ait pas immédiatement mariée après avoir lu ma lettre. Le résumé de mes échecs. “Je vous ai sûrement beaucoup déçue.” Elle m’a sûrement pris pour un rêveur, un idiot. Après coup, elle s’est certainement dit que de toute manière tous ces plans étaient voués à l’échec. On ne renverse pas un roi avec des bouts de papier et de la bonne volonté. “Je ne saurais pas vous dire à quel point je vous suis reconnaissant d'être là…” Le corset desserré, je le lui retire aussi en le passant par ses bras levés. Puis je me penche sur son cou pour y déposer quelques baisers. Mes mains parcourent quelques une de ses courbes, pouvant désormais bien mieux les palper. “Je sens qu'ils y a quelque chose de puissant entre vous et moi. Une connexion…” je murmure à son oreille. “Je sens qu'aucune autre femme ne pourrait me satisfaire.” Physiquement ou intellectuellement, plus aucune autre représentante de la gente féminine ne me stimule assez pour que je puisse me détourner de celle qui a mon coeur et mon âme. “Mais aussi que je ne serais plus jamais heureux sans vous. Vous faites partie de moi.”
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Ils n'exigeaient peut-être pas que Grace connaissant la langue par coeur au bout de quelques heures, mais ça ne les empêchait vraisemblablement pas d'être déjà médisant à son sujet. Ils avait la jugeote assez facile, mais elle n'en avait cure. Elle était assez douée pour savoir ignorer ce genre de choses, se laissant rarement atteindre par de telles futilités. Elle se doutait que sa nationalité et le comportement actuel de son roi étaient en cause à l'heure actuelle. Henry semblait se complaire à offusquer Rome, et forcément, tout le reste de l'Italie. Ils comprendront vite que la Comtesse n'était vraiment pas de cette trempe là, jamais elle n'oserait défier l'Eglise catholique, pas même pour Luther. Les premiers jours seront certainement un peu compliqués pour tout le monde, mais elle n'allait pas se laisser impressionner. Celso allait lui laisser le temps de réfléchir concernant le devenir du premier enfant de sa belle. Celle-ci était un peu trop fatiguée pour songer clairement à ce genre de choses, elle préférait attendre quelques jours, le temps qu'elle récupère et s'adapte au climat du pays afin d'avoir les idées plus claires concernant ce genre de réflexion. A la fin du repas, ils retrouvèrent tous les deux un peu d'intimité dans les appartements de Celso. Elle découvrit alors qu'il s'était permis de prendre un souvenir d'elle avant qu'il ne parte. Elle lui sourit avec tendresse. "Il appartenait à ma mère, elle me l'a confiée sur son lit de mort. C'était il y a bien longtemps." raconta-t-elle. La Comtesse le regarda avec un peu de nostalgie. "Et j'aimerais que vous ne le quittiez jamais." Elle le mit dans le creux de sa main et fit replier ses doigts sur celui-ci. Elle la porta ensuite à sa bouche pour y déposer. "Vous aurez ainsi toujours un peu de moi avec vous." Elle tenait énormément à ce chapelet, mais elle savait qu'elle pouvait le lui confier. Il reconnut même, un peu gêné, qu'il n'aurait jamais touché à une seule autre femme, même si cela devait se compter en année. Elle se demandait s'il aurait attendu jusqu'à la fin. Celso l'embrassa ensuite après quelques mots d'amour, juste après que Grace disait l'aimer aussi. Elle sentit ses mains se glisser sur elle, prêt à défaire sa robe. Elle le laissait faire. "Est-ce pour cela que vous m'aimez ? Parce que j'accepte que vous me déshabillez vous-même ?" lui rétorqua-t-elle tout bas, le sourire mutin. "Vous avez l'air pourtant d'avoir de l'expérience en la matière. Il n'est pas donné à tout le monde de savoir défaire un corsage." Pendant qu'il s'en chargeait, Celso devint beaucoup plus sérieux. Dos à lui, elle l'écoutait attentivement. Elle le laissa retirer son corsage avant qu'elle ne puisse être à nouveau face à lui. "Vous ne m'avez pas déçu, Celso. Que vous soyez Empereur, Prince, ou l'artiste avec qui j'ai couché avant que vous ne me quittez." Elle effleura la peau de sa joue. "Votre fierté a certainement été heurtée, mais pas votre intégrité. Vous dépendez peut-être désormais d'un autre roi, mais ça ne change pas qui vous êtes, à mes yeux. Vous restez l'homme que j'aime et que j'aimerai toujours." Même à nouveau face à lui, Celso se plaisait toujours à passer ses mains sur elle Il n'y avait plus qu'un fin tissu qui la recouvrait, il était facile de sentir ses formes et de deviner ses courbes. "J'étais malheureuse, sans vous, lorsque vous étiez partis. Il n'y avait pas un jour où je ne priais pas pour vous, il n'y avait pas un soir où j'avais envie d'être dans vos bras. J'avais besoin de vous revoir, même si c'était pour annoncer une mauvaise nouvelle. J'aurais été marié, et à chaque fois que mon mari aurait posé les mains sur moi, j'aurais pris ça pour un viol. Rien qu'y songeait me tuait." Grace réduisit doucement la distance entre eux. "Et je pense que j'aurais fini par mourir de chagrin. Je savais que les choses se seraient passés ainsi, c'est pourquoi j'ai imposé à mon frère de venir vous voir avant que l'on me mari. Je voulais juste un dernier moment de bonheur avant que l'on ne vienne tout arracher de ma vitalité. Et quand je vous ai revu tout à l'heure... Je savais que je ne survivrais pas sans vous." Elle déposa un doux baiser au coin de ses lèvres. "Je ressens aussi cette. connexion, comme vous dites, entre nous. Quelque chose d'authentique, de vrai, et de beaucoup plus puissant que notre conscience ne pourrait surpasser. Comme si... c'était une évidence, que nous ne pouvions être heureux que si nous ne sommes ensemble." Elle caressait doucement son visage avec le sien, échangeant quelques regards avec lui en passant. Pendant ce temps, ses mains s'occuper de la débarrasser du dernier vêtement qu'elle avait sur elle. Elle se retrouvait désormais nue alors que lui n'avait encore rien retiré. Impossible pour lui de ne pas regard et contempler sa silhouette. "Vous faites partie de moi également. Et... j'adorerai vous avoir en moi." lui dit-elle d'un ton plus sensuel avant de l'embrasser langoureusement. "Vous êtes Prince après tout, vous avez droit à tout ce dont vous désirez. Et si vous avez besoin d'amour toute la nuit durant, je vous le donnerai." Ses doigts glissaient dans ses cheveux bruns alors qu'elle reprit de plus belle le baiser.
Mes yeux s'écarquillent en apprenant la provenance du chapelet que j'avais dérobé dans la chambre de Grace. « Je suis désolé, si j'avais su... » Un cadeau de sa mère sur son lit de mort, je suppose que je ne pouvais pas lui voler un objet plus important. Mais quel idiot j'ai été, il m'aurait suffit de lui demander un souvenir quand je le pouvais plutôt que de lui faire cette mauvaise surprise. Elle a du être morte d'angoisse à l'idée de l'avoir perdu. Pourtant, plutôt que de s'empresser de le récupérer, elle souhaite que je le garde. « Vraiment ? » Mon regard se pose sur le collier. En l'ayant avec moi, je ne me sentais jamais complètement seul. Je savais que j'étais attendu quelque part. Que mon voyage n'était pas que pour moi. Je me savais aimé. C'était un petit bout de Grace, toujours autour de mon cou ou dans ma poche. « J'en prendrai soin. » je lui assure en serrant le chapelet dans ma paume, avant de le poser auprès des bijoux de la jeune femme sur la table. D'habitude, ce sont les servants qui se chargent d'habiller et déshabiller leurs maîtres, même avant les ébats ; il est plutôt de coutume que chacun ait ses appartements et s'y prépare avant de rejoindre l'autre, et cela a si peu de charme à mes yeux. Je suppose que l'on peut me trouver étrange, personne n'aime s'atteler à un corset. « J'ai eu plus d'une occasion de défaire des corsets de toutes factures. » dis-je en tirant délicatement sur les fils de celui-ci pour le desserrer petit à petit. A vrai dire, je trouve que cela a un côté fascinant. Pendant ce temps, je laisse mes pensées divaguer. En défaisant les habits de Grace, je peux de plus en plus réaliser qu'elle est bien là, et qu'elle a décidé de rester. Que nous aurons d'autres soirées de ce genre, d'autres nuits. Un mariage, une nuit de noces. Des enfants, et un petit bout de royaume à nous. Pas un empire, certes. Mais pour elle, ce n'est pas ce qui compte. J'imagine qu'elle ne serait pas là si j'étais resté le petit peintre qu'elle avait connu. Cela lui aurait été tout simplement impossible. J'aurais pensé que mon humiliation l'aurait quelque peu éclaboussée. Mon échec n'affecte visiblement que moi et ma fierté blessée. Néanmoins, la présence de ma fiancée sera une compensation largement suffisante. « Et maintenant, nous serons ensemble jusqu'à la fin. Vous n'avez plus à vous soucier de rien. » dis-je tout bas, au bord de ses lèvres. Grace retire elle-même son dernier vêtement. Elle est toujours si belle. Parfaite. Visiblement la précédente tentative pour engendrer n'a rien donner. Nous aurons plein d'autres essais. Face à cette imminence, mes joues s'enflamment. Ce désir me brûle de l'intérieur, et j'avoue qu'il me tarde de l'assouvir. Qu'elle soit à nouveau entièrement à moi. « Nous avons bien du temps à rattraper. » je murmure avant d'attraper ses lèvres. Vivement, je défais la ceinture de mon manteau et retire le tout. Puis la veste et la chemise en dessous, sans attendre, avant de serrer Grace dans mes bras de toutes mes forces, avide de sentir sa peau sur la mienne, de retrouver cette chaleur, la caresse de sa poitrine sur mon torse, mon ventre contre le mien. Mes mains, elles, parcourent son dos de bas en haut, de long de son échine, sur cet épiderme si doux. Du bas, toutes les couches de tissu tombent une à une de mes jambes, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Alors je soulève Grace dans mes bras, afin de la porter jusqu'au lit. Malgré la force de la fougue dans mes gestes, je demeure délicat lorsque je la dépose sur la soie des draps et me glisse entre ses jambes, le corps collé au sien pour en retrouver toute la chaleur, toute la présence qui me fait agréablement frisonner. Je la laisse m'emprisonner dans ses cuisses et ses bras, pendant que je mes mains s'incrustent dans sa chair et que je la dévore toute entière. Mes baisers suivent la courbe de son cou jusqu'à ses épaules et poursuivent plus bas jusqu'à sa poitrine. J'embrasse chacun de ses seins avec envie, glisse sur son ventre, et ne voulant oublier de chérir aucune partie de son anatomie, j'embrasse également furtivement son intimité. Chaque petit bout d'elle m'a manqué et mérite des retrouvailles. Enfin, je remonte en frôlant la peau de Grace du bout des lèvres, rejoins les siennes, et les capture en un baiser des plus langoureux.
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Il s'en voulait subitement d'avoir pris un chapelet si cher aux yeux de Grace. Mais celle-ci ne lui en tenait pas rigueur. Elle préférait même qu'il le garde auprès de lui. Ainsi, il aurait toujours un peu d'elle sur lui. La Comtesse lui sourit lorsqu'il disait qu'il en prendrait soin, elle le croyait. Elle savait qu'il ne négligerait jamais un objet qui avant tout dans de valeur pour sa bien-aimée. Après avoir déposé le bijou sur la table, le bel homme se concentra à déshabiller sa douce etn défaisant minutieusement son corsage. Il ne cachait pas l'expérience qu'il avait en la matière. Cela faisait légèrement rire Grace. "Durant toutes ces années, vous ne faisiez que vous préparez à ce que j'arrive dans votre vie, je suppose." dit-elle sur le ton de la plaisanterie, réduisant toutes ses aventures précédentes à un exercice préparatoire. La jeune femme finit par se déshabiller devant ses yeux, gardant ses lèvres proches des siennes. Elle le sentait devenir peu à peu fébrile à partir du moment où il pouvait la voir entièrement nue. Tout en l'embrassant, Celso se débarrassa de ses vêtements le plus rapidement possible, ne cachant plus sa hâte pour coucher avec elle. Une fois qu'il était torse nu, il la serrait dans ses bras. Grace ne pouvait décrire combien elle était heureuse de retrouver sa chaleur, la douceur et délicatesse de ses mains. Une fois qu'il était également nu, il la porta sans difficulté jusqu'à l'allonger sur le lit et se placer entre ses jambes. Il parsema son corps de baisers, même à des endroits où elle n'aurait jamais pensé que l'on pourrait y déposer un. Sentir ses lèvres sur son intimité la fit longuement soupirer. Tout comme les baisers sur sa sa poitrine, ou le long de son ventre. Elle répondit avec tout autant d'amour à son baiser, dévorant ses lèvres et sa langue sans aucune retenue. L'engouement l'incita même à échanger leur position. Ses mains étaient autour de son visage, celles de Celso s'étaient spontanément posées sur ses cuisses. A son tour, elle fit quelques baisers sur son torse avant de se redresse. A califourchon sur lui, elle enleva les quelques épingles qui maintenaient ses cheveux attachés et les jeta par terre. Ses longs cheveux blonds retombaient le long de son échine. Le désir était on ne peut plus palpable. Le bassin de Grace effectuait déjà quelques discrets mouvements, alors qu'elle échangeait longument un regard avec lui. Elle voulait qu'il la contemple, de la même façon dont il l'avait admiré la première qu'il l'avait deshabillé. Ce regard à la fois d'artiste, qui scrutait les moindre traits, mais aussi de l'homme amoureux, qui se mettait aussi à regarder avec ses doigts. Elle voulait qu'il la fasse sienne, qu'importe si le mariage sera pour plus tard. Ils s'étaient retrouvés, et elle ne voulait plus le quitter. Elle prit alors délicatement ses mains pour les guider le long de son fessier, de ses hanches, de sa taille et de sa poitrine. Elle embrassa ses doigts, puis le tira sur ses bras pour qu'il se redresse. Grace le surplombait légèrement, ainsi. Son front collé au sien, elle se plongeait dans son regard. "Laissez-moi porter votre enfant." dit-elle tout bas au bord de ses lèvres. Leur première fois n'avait pas été une réussite, mais Grace ne désespérait pas. Il avait fallu un peu plus d'un essai pour avoir son premier fils, il n'y avait pas de raison qu'elle ne puisse pas concevoir avec Celso. L'une de ses mains guida sa virilité, qui s'introduisit en elle lentement. Grace gémit longuement jusqu'à ce qu'il soit le plus profondément en elle. Elle attrapa ensuite ses lèvres pour l'embrasser avec tout son amour. Elle avait passé ses bras au -dessus de ses épaules pour le coller tout contre elle, qu'importe si les mouvements de rein étaient encore très discrets. Mais Grace se disait qu'ils avaient toute la nuit si l'envie leur disait, alors autant profiter de chaque instant.
Les mouvements demeurent subtils, presque imperceptibles. De fines caresses engendrées par la houle naturelle de nos corps qui cherchent encore à se retrouver. Il n’y a pas besoin de plus que ces très légers va-et-vient qui me gardent profondément logé en elle. Cette lenteur permet de ressentir le moindre frôlement, peau contre peau, de parcourir les cuisses de ma future femme, ses fesses, son dos joliment cambré, sa poitrine raffermie par l’envie. Mes doigts glissent le long de son cou vers sa nuque et se mêlent à ses cheveux afin d’approcher son visage du mien et poursuivre un incessant baiser d’une infinie tendresse. Parfois, je me contente d’un regard échangé avec amour, brillant de bonheur et de désir, et admirant chacun de ses traits qui m’ont terriblement manqué. Je laisse mon front contre le sien, caresse sa joue, et apprécie la chaleur de nos souffles qui se mêlent au bord de nos lèvres. Je ne fais qu’expirer des soupirs d’aise, mêlés à un plaisir délicat. C’est un moment hors du temps, qui semble engloutir toutes ces semaines que ce que nous avons passés séparés. L’un en l’autre, la chaleur et la douceur de Grace nourrissent mon âme et lui redonnent vie. Je me sens un peu plus entier. Cette délicieuse symbiose qui anime nos corps produit sans que nous ayons à y penser des mouvements sensiblement plus amples au fil des minutes. Grace reste toujours aussi proche de moi que possible, et je ne la laisse jamais s’éloigner de trop. C’est lorsqu’un frisson de plaisir me pousse à émettre un soupir plus sonore que je me rends compte que la cadence est finalement devenue plus intense. Mes mains saisissent plus fermement la chair de ma belle qui se déhanche avec toujours plus de sensualité. Une danse envoûtante et gracieuse. Je capture les lèvres de ma bien aimée avec plus de fougue, saisissant son visage pour la dévorer. Puis je m’éloigne pour me rallonger un instant, la laissant là, me surplomber et poursuivre cette houle de toute beauté. Je peux l’admirer comme il me plaît tout en suivant ses mouvements, le dos parfois cambré par quelques frissons de plaisir, les dents mordillant ma lèvre inférieure pour étouffer un râle au fond de ma gorge. Mes mains sur ses cuisses grimpent jusqu’à son postérieur, puis ses reins. Ces ondulations me font perdre la tête et transportent mes pensées bien loin d’ici. Je frisonne de plus en plus, fiévreux, le corps brûlant, et finissant par attirer Grace vers moi afin d’en retrouver l’autre moitié. Dans le même élan, j’inverse nos positions. Allongée sur le lit, les jambes de la jeune femme cerclent immédiatement ma taille. Les va-et-vient gagnent encore en passion, les coups de reins plus amples font naître des gémissements plus prononcés. Grace peut facilement deviner à quel point elle me fait de l’effet. Il n’y a que face à elle, dans un moment pareil, que je me fiche d’être vulnérable. J’ai envie d’être à la merci de toutes les sensations qu’elle me procure. Et je veux la choyer toute entière, l’adorer de cette manière, afin qu’elle sache qu’elle me possède comme jamais personne ne m’a possédé. Fébrile, peu à peu en sueur, cette fougue prend le dessus lorsque j’entrevois notre plaisir commun atteindre petit à petit son apogée. Alors je dévore ses lèvres, son cou, et serre l’une de ses mains dans la mienne, soufflant son nom à plusieurs reprises. Je le veux, qu’elle porte notre enfant. Nos enfants. Que nous soyons ensemble dans chaque étape que la vie nous proposera, et qu’il n’y ait rien d’autre que la mort pour nous séparer. Et si tout autre chose devait mettre de la distance entre nous, j’en mourrais de toute manière.
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Il n'y avait qu'avec lui que Grace avait cette position. Avec son précédent mari, il s'agissait d'échanges particulièrement catholiques, le strict minimum. Avec Celso, il y avait la passion en plus, et ce désir insatiable et nourri par des semaines sans pouvoir même s'embrasser. Et faire l'amour de cette manière lui plaisait. Elle y avait à peine touché qu'elle en voulait déjà plus. Cela lui semblait plus pur, plus vrai. Il n'y avait aucune raison de se cacher, ni de dissimuler sa silhouette ou un trait de personnalité. C'était comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Agrippée à lui, elle bougeait son bassin de manière très sensuelle. Une souplesse qu'elle ne se connaissait pas, mais qui faisait énormément d'effet à Celso. L'effet fut immédiat chez lui. Grace sentait sous ses doigts sa peau devenir brûlante, ses yeux devenir vitreux par le simple plaisir d'être en elle et de se donner à elle en la laissant effectuer les mouvements de va-et-viens. Il prit délicatement ses cheveux dans le seul but de maintenir son visage près du sien et de l'embrasser avec amour. Le rythme commençait peu à peu s'accélérer. Après un baiser fougueux, le Prince s'allongea à nouvea pour le simple plaisir de la regarder se mouvoir sensuellement sur lui, leur procurant à chacun du plaisir. Ils soupiraient et gémissaient tous les deux. Ne pouvant plus se passer de ses lèvres, le bel homme l'attira vers afin qu'elle se penche sur lui pour l'embrasser avec énormément de fougue. C'était également la position idéale pour inverser leur position. Les gestes étaient vifs pour y parvenir, mais non sans délicatesse. Grace encercla sa taille de ses jambes. Sans attendre davantage, il reprit du plus belle le rythme imposé, intensifiant et accélérant la cadence. Surprise d'une telle passion, Grace gémit longuement, elle sentait parfois un courant électrisé son dos, provoquant une grande vague de chaleur en elle. Sa peau commençait à luir avec cette fine particule de sueur. Sa bouche dévorait ses lèvres, et son cou. Il se dévouait totalement à elle en cet instant, il donnait tout ce qu'il avait à lui donner. Et cela ne faisait que décupler le plaisir qu'il lui procurait. Ses coups de rein devenaient incontrôlables, elle devinait qu'il n'allait plus tarder à jouer à jouir lorsqu'elle l'entendait souffler son nom dès qu'il avait un peu d'air. Il avait suffi de l'un de ses mouvements en particulier pour que sa belle atteigne cette phase de volupté, crispant totalement son corps à ce moment-là. Ce fut certainement les spasmes qu'elle avait après coup qui eurent raison de lui. Il n'avait plus aucune retenue de se libérer en elle. Epuisé et à bout de souffle, il logea sa tête un instant au niveau du cou de Grace, avant de se détacher pour s'allonger juste à côté. Elle laissait son corps à découvert, ayant bien trop chaud pour vouloir se mettre sous les draps. Quelques secondes plus tard, elle s'allongea sur le flan, appuyant sa tête sur sa main, et son coude sur le matelas, pour pouvoir admirer son amant. Elle faisait glisser ses doigts sur son torse. "Je n'aurai jamais pensé que cela pouvait procurer un tel plaisir." Souvent, l'homme ne se souciait que de son orgasme et guère de ce lui de sa partenaire. C'était le cas de son défunt mari, aussi affectueux pouvait-il être. C'était peut-être pour cela que toutes ces femmes cherchaient quelqu'un comme Celso, qui veuille faire plus ou moins semblant de se soucier de leur plaisir. Il avait certainement du apprendre bien des choses pour les satisfaire, après toutes ces années de libertinage. Quelques mèches de cheveux de Grace s'était collé sur son front, ou le long de son dos. Elle le trouvait si beau, avec sa peau légèrement brillante et encore chaude. Ses lèvres déposaient quelques baisers sur son torse avant de remonter jusqu'à ses lèvres. Comme la fois précédente, elle se mit sur lui, juste pour l'embrasser indéfiniement et le plaisir de le sentir tout contre elle. "Quel sort m'avez-vous donc jeté ?" lui demanda-t-elle tout bas, entre deux baisers langoureux.
Cet instant de volupté est des plus plaisants. Grace s’abandonne au plaisir un peu avant moi, et m’accueille volontiers en elle. Cette libération est d’autant plus exquise qu’elle marque la fin de ces longs mois de manque d’elle, et le début d’une nouvelle vie tous les deux. Je retrouve mon souffle au creux de son cou, y déposant un discret baiser de temps en temps. Puis je la quitte quelques minutes après pour me remettre de mes émotions, allongé près d’elle. Mon regard contemple en contrebas ce beau visage qui me surplombe. Je la laisse frôler mon torse avec ses doigts. Je m’abstiens de dire qu’elle n’est pas la première à me faire cette remarque. A cette époque, il y a bien peu de femmes qui connaissent réellement le plaisir, parce qu’elles n’y ont pas le droit. Parce que la chair en dehors de l’acte de procréation reste un péché pour bon nombre de croyants. Nul n’est censé aimer cela. « Il ne faudra pas le dire trop fort. Ils ne sont pas très… ouverts d’esprit, ici. Et je peux encore être très facilement inquiété d’accusations pour hérésie. » Nous ne devrons surtout pas être découverts baignant ainsi dans la nudité, ou faisant l’amour dans toute autre position fantaisiste que celle acceptée par l’Eglise. Ils disent que tout cela permet au démon d’infiltrer nos âmes et nous faire engendrer des enfants difformes. Pourtant, je ne me sens pas particulièrement diabolique. Quoi que, si je l’étais, je ne sais pas si je le saurais moi-même. « Tout ce qui se passe dans cette chambre reste dans cette chambre. » dis-je à Grace en plantant mon regard dans le sien. Les premières années, ma situation sera délicate. Je n’ai pas le droit au moindre faux pas. Grace non plus désormais. Profitant pour le moment de cet instant, la jeune femme se remet sur moi en m’embrassant. « Un sort impossible à conjurer, j’espère. » je lui réponds tout bas avec un sourire. Nous passons encore de longues minutes à échanger des baisers et des caresses afin de pleinement nous retrouver. Quand la fatigue gagne la petite Lady, je lui retrouve sa chemise de nuit et enfile la mienne. Elle s’endort rapidement dans mes bras, alors que pour ma part, je prends encore le temps de la contempler et de réaliser qu’elle est bel et bien là, tout contre moi. Que nous serons ensemble à jamais.
Les servants ne sont pas autorisés à me toucher pour me réveiller. Ils se contentent d’annonce ; « Votre Altesse, il est l’heure. » et attendent une réaction de ma part. Ils s’y reprennent souvent à plusieurs fois. Et s’il le faut, ils tirent légèrement sur le drap. Ce matin, je n’ai pas trop de mal à me tirer de mon sommeil. J’ai même la lucidité de faire signe au servant de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller Grace. Je quitte le lit doucement et me laisse vêtir un bel ensemble vert olive à la coupe bien plus proche du corps que ce que l’on voit en Angleterre. Avant que le garçon ne s’approche de la jeune femme pour la réveiller à son tour, je l’arrête. « Laissez-la dormir. Elle a fait un long voyage. Faites-lui parvenir son petit-déjeuner ici quand elle sera réveillée. » Sa suivante, Jane, s’en occupera sûrement. Sur ce, nous quittons la pièce et nous rendons dans la salle à manger pour un petit-déjeuner sans public. Si ce n’est un page, Francesco, et Luca, mon plus proche conseiller, avec qui je planifie la journée. Peu de choses en soi, je tiens à être présent pour Grace pendant sa première véritable journée à la Cour. Nous discuterons du plus important ce matin, et préparerons le voyage de cette semaine jusqu’à la région voisine. Nous passons dans une salle plus grande où les affaires les plus urgentes m’attendent et nécessitent un tas de signatures. Je tombe surtout sur l’invitation officielle au couronnement de roi des romains de Charles Quint, à Rome, le mois prochain. Bien évidemment, je dois être présent. Pour le voir me voler une nouvelle couronne. Qu’importe, je fais répondre que nous y serons, même à contrecoeur. Néanmoins, suite à cette annonce, j’ai bien du mal à retrouver mon sourire. Ce n’est que plus tard, dans la grande salle, en apercevant ma promise, que mon visage retrouve de la joie. « Lady Grace ! » Je saute de l’estrade sur laquelle se trouve le trône et la rejoins à toute vitesse. Pudiquement, je l’embrasse sur la joue. « Comment vous sentez-vous ? » Sûrement moins fatiguée que la veille. Je fais signe d’approcher à un homme de la Cour, un peu plus âgé que moi. Un peu plus petit, il possède une bien belle chevelure argentée et des yeux de la même couleur débordant de bienveillance. « Vos appartements sont prêts, et je vous ai fait trouver un interprète, Anatoli, qui vous servira aussi de professeur. Il nous suivra à Tricarico également. Nous partons demain. Les servants préparent nos affaires. » Le voyage peut durer jusqu’à deux jours ; sur une carte, la distance ne semble pas si grande, mais les chemins étriqués des montagnes réservent parfois des surprises. « J’ai des affaires à terminer ce matin, mais nous pourrons faire le tour du château et de la ville après le déjeuner. J’ai en sorte de garder l’après-midi libre. » J’avais une chasse prévue, mais elle attendra la semaine prochaine. Ce ne sont pas les occasions d’aller chasser qui manquent dans l’emploi du temps d’un Prince. « Prenez bien soin d’elle. » dis-je à Anatoli avec une tape sur l’épaule et un franc sourire, avant de voler un baiser à Grace et de prestement retourner auprès de mon conseil, sûr de laisser ma promise entre de bonnes mains.
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Celso remit très rapidement les pieds sur terre, en rappelant à sa belle que c'était un pays extrêmement croyant et que tout ce qui pouvait sortir de leurs coutumes pouvaient être très mal perçus. Le Prince n'avait pas droit au moindre faux pas, et il fallait faire attention à ne pas se faire attraper pour le coup. Ce qui se passait de le lit conjugal devait y rester, et il fut particulièrement sérieux lorsqu'il en parla à Grace. Elle se contenta de faire un signe de tête. Après s'être tous les deux rhabillés, ils se glissèrent sous la couette et il ne fallut qu'une petite poignée de minutes pour que la jeune femme s'endorme dans les bras de Celso. Le lendemain matin, c'était Jane qui la réveilla comme elle avait l'habitude de le faire. La Comtesse peina à émerger. Elle était assez déçue de voir que Celso n'était pas là, mais elle aurait du s'y attendre. Si ce matin là, il ne pouvait pas se réveiller avec elle, alors il ne le pourrait jamais, c'était une évidence. "Tout va bien, ma Lady ?" s'inquiéta Jane en voyant sa mine un peu désabusée. "Oui, oui... Réveil difficile." dit-elle. Sa suivante l'aida à se vêtir d'une robe verte, avec les accessoires assortis. On l'aida également à dresser ses cheveux. Une fois prête, elle eut une certaine appréhension de sortir de la chambre. "Vous ne voulez pas manger ?" demanda Jane, qui avait apporté un plateau avec tout le nécessaire. "Non, je n'ai pas faim." Elle ne savait pas si c'était le voyage, ou le stress qu'elle ressentait à l'idée de se confronter à la cour qui lui avait coupé l'appétit. Après avoir pris une grande inspiration, elle sortit finalement des appartements. A partir de là, elle parvenait à reprendre son visage parfaitement impassible. Toutes les personnes s'inclinaient à son passage, Grace fit un léger signe de tête de temps en temps. Forcément, son entrée dans la grande salle se fit remarquer. Des regards qui jugeaient pour la très grande majorité. La petite blonde n'en avait cure. A peine Celso l'avait-il vu qu'il se précipita vers elle. Elle s'inclina gracieusement lorsqu'il arrivait devant elle, avant qu'il ne l'embrasse sur la joue. Elle lui sourit. "Je vais bien, votre Altesse, merci de vous en soucier." dit-elle. La Comtesse était loin de parler aussi fort que les autres. Au contraire, sa voix restait posée, pas trop forte. Cela ne l'empêchait pas d'aspirer à la sympathie. Celso lui fit part de quelques formalités - notamment que sa chambre était prête. Il lui présenta également l'homme qui allait lui permettre de se familiariser avec la langue. "Je comprendrai que votre Altesse ait d'autres impératifs que me faire visiter le château." répondit-elle poliment. Son mari précédent n'était que Comte, et ses journées étaient bien chargées, elle ne saurait imaginer à quoi s'apparentait la journée d'un Prince. Elle ne voulait pas non plus qu'il néglige son rôle pour elle. Il avait un nom et une popularité à se faire. Et ce n'était pas en réservant des après-midis entières à sa dulcinée que cela allait faire avancer les choses. Celso lui vola un baiser avant de retourner auprès de ses conseillers. Elle le regarda s'éloigner, avant de se décider à aller à l'extérieur pour profiter du temps clément. Elle était suivie de près par Anatoli et Jane. Grace avait précisé à que sa servante apprenne également l'Italien, elle tenait donc qu'elle reste à ses côtés pendant les cours. "Vous me semblez distraite, my Lady." dit Anatoli après un long moment de silence. "Je peux comprendre que vous vous sentiez dépaysée." "Il me faut juste un petit temps d'adaptation, ce que tout le monde ne semble pas vouloir me donner." répondit-elle. "Ce n'est pas contre votre personne, Lady Grace. Ce sont plutôt les agissements de votre roi qui laissent croire que vous êtes de la même trempe. Son Altesse semble persuadé que vous serez très rapidement aimée de votre peuple." Anatoli avait un accent à couper au couteau, mais Grace appréciait qu'il fasse l'effort de faciliter la communication entre eux. "Apprenez-moi donc l'italien." dit-elle finalement. "Peut-être commencer par l'essentiel, les formalités." Anatoli rit. "Vous êtes bien enthousiaste." "Sans pour autant les offusquer, j'aimerais leur clouer le bec et faire taire ces préjugés." C'était un homme souriant et rieur, il appréciait certainement la motivation de sa future Princesse. Il l'initia donc à l'Italien par les mots et phrases de politesse, la base de toute communication. Il allait se pencher plus tard sur la structure des phrases, grammaire et conjugaison, mais il tenait à ce que Grace ait déjà quelques notions pour leur voyage. Il avait auprès de lui quelques bouquins pour lui montrer des exemples de structure. Grace mit un point d'honneur à la prononciation de chaque mot, invitant régulièrement Jane à s'entraîner également. Finalement, elle ne vit pas la matinée passer. Elle sympathisa rapidement avec Anatoli, qui se révélait peu à peu être un allié de taille pour s'adapter à son nouveau pays. Un servant s'approcha d'eux et précisa à Anatoli qu'il était attendu. Celui-ci se leva et s'inclina devant Grace, et précisa à la dame qu'il se montrait toujours disponible si elle avait besoin de ses services. Grace invita Jane à s'asseoir à côté. "Puis-je vous poser une question, Lady Grace ?" Elle lui sourit avec sympathie. "Bien sûr." "Cela va vous paraître peut-être précoce comme décision, mais je me demandais si je pouvais rester auprès de vous." "Vous savez que je ne vous force à rien, Jane. Mais je vous serai profondément reconnaissante." "Pensez-vous que... je pourrais trouver un bon parti pour me marier ?" Grace prit la main de sa suivante. "Je pense que je pourrai abuser de mon prochain titre pour vous trouver la personne qui vous convient." lui dit-elle en lui faisant un clin d'oeil. Il n'y avait pas besoin de plus pour ravir la petite Jane. Durant leur discussion, deux nobles italiennes permirent de s'avancer vers elle pour se présenter. Leur Anglais était maladroit, mais, encore une fois, Grace appréciait le geste. Celle-ci tenta également de faire sa part d'effort en plaçant ici et là les quelques mots d'italien qu'elle avait déjà appris. Ce qui sembla ravir les deux jeunes femmes. Grace et Jane finirent par se lever pour retourner à l'intérieur, car la suivante avait proposé à la Lady d'aller voir ses appartements.
Par un amusant hasard, nous sommes assortis Grace et moi. Quoi qu'il en soit, elle est superbe, comme toujours. Je crois que les hommes et même les femmes de la Cour s'accorderont à le dire. La présence de la petite Lady en éclipse plus d'une. Elle n'a pas besoin de parler fort pour mettre le monde, ou en tout cas moi, pendu à ses lèvres. Je ne peux pas rester bien longtemps auprès de la jeune femme, les interruptions de conseil ont leurs limites, mais je lui assure que nous serons ensemble l'après-midi. Sur le moment, je me dis que je pourrais pas avoir d'impératif assez grand pour me détourner de mon souhait de passer du temps avec elle. Je la laisse aux bons soins d'Anatoli qui se fera sûrement un plaisir de prodiguer à la Comtesse son premier cours d'Italien. Grace me semble bien assez futée pour apprendre vite. De mon côté, cela ne parle que politique. Ces problématiques d'exportation sont des plus laborieuses à dénouer. Nous ne débattons que de ça des heures durant. A l'approche de l'heure du déjeuner, je m'accorde une courte balade pour prendre l'air. Lorsque j'aperçois Francesco, j'abandonne mon chemin et le rejoins d'un pas vif. “Cousin, attendez.” Il soupire en faisant une courbette bâclée et ne m'adresse pas un regard. “Je sais de quoi vous voulez me parler.” Nous avons à peine assez d'années d'écart pour que je me sente légitime lorsque je lui ordonne quoi que ce soit, ce n'est pas une position aisée, et mon parent ne semble pas enclin à me faciliter la tâche. “Après mon mariage, j'aimerais que vous trouviez également une épouse.” En soi, je ne lui demande pas son avis. Je suis régent, je décide de ce qui est le mieux pour lui et notre bout de royaume. “Et voila…” “Vous savez que ça ne peut plus attendre, les bruits courent.” Dès mon arrivée à Squillace, il y eut un scandale. Une servante a affirmer avoir épié un baiser entre mon cousin et un noble. La pauvre demoiselle a été emprisonnée pour calomnie et outrage, ce qui n'est pas vraiment le genre d'ordre qu'il est agréable de donner à peine nommé régent. Mais il n'y avait rien d'autre à faire. “Ne faites pas comme si vous vous en souciez vraiment. Vous voulez être l'instigateur d'un mariage fructueux pour être bien vu.” me répond-t-il avec dédain. Alors je l'arrête et me poste devant lui, sérieux et le regard perçant. Juste assez menaçant pour qu'il comprenne qu'il ferait mieux de me craindre que de me prendre de haut. “Francesco, croyez-moi, si mes intentions étaient égoïstes, je vous dénoncerai à Rome afin d'être seul Prince ici, cela me serait bien plus profitable.” Pour moi et pour ma famille. Cela nous assurerait la pérennité que je vais devoir me battre à trouver ailleurs. Alors qu'il me suffirait de trahir mon demi-frère pour assurer un trône à moi et mes descendants. “Je vous laisse un mois pour choisir vous même votre épouse. Après, je m'en chargerai.” Sur ce, je retourne dans le château. On m'indique que Grace est en train de découvrir sa chambre, alors je m'y rends également. Je frappe à la porte avant de m'inviter à l'intérieur. L'endroit a été très typiquement décoré, c'est à la fois sobre mais coloré. “Vos appartements vous conviennent-ils?” je demande en observant les détails ici et là, m'assurant que tout est parfait. Puis, d'un signe de main, je fais vider la pièce afin qu'il ne reste qu'elle et moi. C'est le genre de pouvoir dont j'aime abuser, même s'il est parfois surprenant de se faire autant obéir au doigt et à l'oeil. “C’est si étrange de vous entendre m'appeler Votre Altesse…” dis-je tout bas avec un petit sourire. C'est le genre de formule qui met une sorte de distance entre nous en public à laquelle je dois m'habituer. Plus inconfortable, je soupire avant de reprendre ; “Je… je ne pourrai pas m'occuper personnellement de vous faire visiter le château, Anatoli s'en chargera, mais nous irons tous les deux visiter la ville par la suite.” Je sais qu'elle comprendra, mais je n'aime pas manquer à ma parole. L'ordre du jour n'est tout bonnement pas terminé et je ne peux pas m'esquiver. Je m'éclaircis la gorge, les mains dans le dos, marchant aléatoirement dans la chambre pour faire quelque chose de mes membres nerveux. “Et nous sommes invités au couronnement du futur Empereur du Saint-Empire par le pape le mois prochain. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jane semblait bien plus enthousiaste que la Comtesse de découvrir les appartements aménagés. La jeune femme eut bien du mal à dissimuler son sourire. Elle était encore bien innocente, un rien l'émerveillait. Mais la chambre, comme le petit séjour où Grace pourra s'installer pour occuper ses journées étaient soigneusement décorés. On y devinait aisément le mot d'ordre donné par Celso afin que cela soit digne d'une Princesse. Les affaires personnelles de Grace étaient déjà là, et Jane s'empressa de commencer à tout ranger. La petite blonde, quant à elle, se contenta de faire quelques pas pour se familiariser avec cet endroit, où elle y passera le plus clair de son temps. Elle sourit en entendant la voix de Celso derrière elle et se retourna. Avant qu'elle ne puisse répondre à sa question, il congédia tous les suivants et gardes aux alentours, Jane fermant la porte derrière elle. "Je pourrai vous donner une réponse plus précise lorsque j'aurai dormi dans ce lit. J'espère qu'il est tout aussi confortable que le vôtre." lui dit-elle avec un sourire amusé. Mais Celso semblait tout à fait concerné sur le sujet, et il ne voudrait pas que le moindre détail n'offusque ou ne convienne pas à sa bien-aimée. "Vous êtes devenu bien plus important que moi aux yeux du monde avec quelques papiers signés." dit-elle après qu'il ait confié qu'il trouvait cela étrange qu'elle l'appelle par son titre. "Je dois vous avouer que ce ...jeu que nous avions depuis le début va beaucoup me manquer. Nous ne pouvons plus nous permettre ce genre d'écarts d'insouciance, bien malheureusement." soupira-t-elle. Un long et fastidieux jeu de séduction qui avait leur avait plu. Leurs moments d'intimité allaient être également amoindris. "Déjà que l'on me scrute de toute part puisque je porte des habits bien différents des leur. Mais ils semblent apprécier." Sans surprise, Celso avoua qu'il avait encore des tâches à accomplir et divers impératifs à régler durant l'après-midi. Grace s'y attendait, elle ne s'était pas mise en tête toute la matinée qu'elle allait pouvoir passer la seconde moitié de journée avec son fiancé. Mais ça la rendait un peu triste, la fatigue n'aidant pas. Cependant, elle le dissimulait très bien. Elle s'approcha de lui et prit son visage entre ses mains. "Cela prend beaucoup de temps d'être Prince, Celso. Cela demande des sacrifices, des impératifs, et du don de soi." Elle caressait ses lèvres du bout de ses doigts. "Et sachez que j'ai bien conscience que nous ne pourrons pas nous consacrer du temps avec l'un l'autre comme nous le voudrions. Et je le savais, je sais ce que c'est." Elle lui sourit avec tendresse. "Vous n'aimez pas manquer à ma parole, alors ne me dites rien. Que chacune de vos visites devienne la plus agréable surprise qui soit." Il n'y aura pas de déception, ni de sourire triste, ainsi. Elle l'embrassa tendrement. "Et ne vous en voulez pas, mon amour. Pas pour ça. Et surtout, prenez le temps dont vous avez besoin. Nous avons toute une vie à vivre ensemble désormais." Celso lui annonça ensuite qu'ils étaient conviés à assister au couronnement de Charles Quint. Grace le regardait marcher, elle voyait sa nervosité. "Alors nous irons." dit-elle en le prenant par le bras afin de le faire arrêter de marcher. "Et tu auras la tête haute, fier de ce que tu as. Pense à ce que tu as pu obtenir avec tout ce que tu as fait pour l'obtenir." Elle l'embrassa tendrement. "Et je suis fière de vous, Celso. Vous êtes mon Prince désormais. Et Charles Quint n'aura jamais la moitié de ce que vous êtes. Vous n'avez pas à vous sentir nerveux, ou honteux à ce sujet. Vous aurez votre propre Empire, à moindre mesure. Mais, au fond de mon coeur, vous êtes encore plus rayonnant et prestigieux que n'importe quel seigneur de ce monde." Grace pensait chacun de ses mots. Elle lui souriait. "Pensez aux festivités qu'il y aura ensuite. Nous pourrions même nous y amuser." dit-elle avec un plus de légèreté. "Et je serai à vos côtés, tout le temps. Il n'y a pas de raison d'être aussi nerveux." Grace passa ses bras par dessus ses épaules et elle l'embrassa longuement, comme pour lui transmettre un peu de courage. "Vous devriez y retourner, vos conseillers doivent vous attendre d'un pied ferme." lui dit-elle au bout de quelques minutes d'affection. Celso quitta la salle à contrecoeur. Grace exigea de passer un moment seule dans ses appartements. Anatoli se présenta à elle une heure plus tard pour lui faire visiter le château. Un autre moyen pour elle d'étoffer son vocabulaire, bien qu'elle demandait plusieurs fois à ce qu'on lui répète certains mots pour être sûre de bien les mémoriser. Ils devaient passer un moment par la salle principale du château, et son regard bleu croisa rapidement celui de son fiancé, qui fut ainsi distrait quelques secondes. Grace sympathisait rapidement avec ce noble italien. Elle appréciait son ouverture d'esprit, et même si certaines de ses phrases pouvaient manquer de délicatesse par moment pour certains, lui semblait apprécier ce trait de caractère. Il lui disait que les Italiens parlaient avec la force de leur voix, et qu'elle avec la force de ses mots. Encore une fois, Grace ne vit pas l'après-midi passer, et l'on s'approchait rapidement à l'heure du dîner. Sans grande surprise, Celso fut occupé jusque là. Un de ses servants était venu prévenir Grace qu'il était allé se reposer un peu dans ses appartements - elle avait demandé à ce que l'on en l'informe dès que le conseil sera terminé. Sans attendre, elle le rejoignit, afin de profiter à nouveau d'un moment seul avec lui avant le banquet. Il était assis sur un fauteuil et semblait épuisé. Elle s'installa par terre, devant ses genoux et prit l'une de ses mains pour l'embrasser. "Comment avance cette politique qui ne m'intéresse certainement pas ?" lui demanda-t-elle avec un petit rire.