RAELYN & CLYDE May the odds be ever in your favor Strange things did happen here No stranger would it be If we met at midnight In the hanging tree

71th Hunger Games. Clyde ne pouvait retenir quelques tremblements alors qu’il attendait, tous sens en alerte, que le top départ soit annoncé par le canon qui tardait à se faire entendre et ne faisait que rajouter un stress supplémentaire à la dimension angoissante de l’instant. On l’avait prévenu qu’une fois dans l’arène, la dimension de la chose ne serait plus la même, et qu’il réaliserait d’un coup qu’il ne s’agissait pas des jeux de la faim, mais des jeux de la mort. Rien n’était plus vrai, alors qu’il sentait déjà sur lui les regards vicieux des carrières qui n’avaient pas attendu le début des Jeux pour faire comprendre à tous ceux qui n’étaient pas eux, qui n’étaient pas entraînés pour cela depuis leur plus tendre enfance, qu’ils n’étaient pas là pour se faire des amis et échanger lancer de javelot autour de la corne. Cette fameuse corne, dont lui avait tant parlé mais qui était demeurée un mystère jusqu’à ce que la plateforme lui fasse découvrir la grande étendue désertique au milieu de la laquelle trônait une énorme fontaine entourée d’objets en tous genres - surtout tranchants, de ce qu’il pouvait observer de loin, ce qui n’annonçait rien de rassurant. Si les Jeux étaient craints de tous dans le district, lui-même avait eu la chance de n’y perdre personne au cours de ses dix-sept années de vie, au point qu’il ait même espéré que le tirage au sort l’ait oublié lui et sa famille - mais bien évidemment, il avait suffi qu’il ressente une flambée d’espoir pour que cette dernière soit écrasée dans l’oeuf la moisson venue. Alors qu’il repensait à sa famille, au regard larmoyant de sa mère lorsqu’elle lui avait dit au revoir et que lui avait promis de revenir - ne réalisant encore pas encore qu’il n’était désormais plus qu’un mouton jeté aux loups - il entendit le signal de départ lui vriller les oreilles. Jetant un rapide coup d’oeil à Raelyn, sa co-tribut qui se trouvait sur la plateforme jouxtant la sienne, il lui fit un signe de la main pour lui signifier qu’il allait se diriger vers la corne, tout en se mettant à courir de toutes ses forces en direction de la première arme ou autre objet utile qui tomberait sous ses mains, espérant ensuite se faire la malle avant qu’un carrière n’ait la bonne idée de venir le saluer.

RAELYN & CLYDE

May the odds be ever in your favor

@Clyde Wakefield

Des champs. Des putains de champs à perte de vue. J’espère me tromper, mais déjà mes yeux s’habituent à la lumière du jour et je tourne la tête dans tous les sens, espérant poser mes yeux sur une forêt, un bosquet, un endroit où nous pourrons nous cacher. Mais rien, à part quelques putains de platanes isolés au milieux des hautes herbes, pas un arbre à perte de vue. Dommage pour une fille du sept. Peut-être sont ils plus loin ? Peut-être qu’à courir nous découvrirons d’autres parties de l’arène, différentes, plus en adéquation avec notre district d’origine et nos forces ? Du haut de mes quinze ans je reste la plus petite des tributs de cette édition, et pesant à peine quarante cinq kilos je fais pâle figure à côté des carrière du un, du deux et du quatre. Mais je grimpe mieux que personne, et ça aussi on me l’a enlevé ? On nous l’a enlevé, je ne dois pas oublier que je ne suis pas seule dans cette merde, pas seule à avoir découvert la tenue de cette année dans ma capsule il y a quelques minutes. Une chemise en lin beige, un pantalon fin  marron foncé et pas de veste, les températures vont vite grimper d’après mon styliste auquel j’ai fais mes adieu il y a quelques secondes.

Quinze secondes.

Je ne reconcentre alors que le compte à rebours touche presque à sa fin. Clyde à ma droite me pointe du doigt la corne d’abondance qui se dresse une centaine de mètres devant nous. Les yeux ronds, je secoue vivement la tête. Nous avons fait un pacte, celui de rester ensemble mais je ne me mêlerais pas au bain de sang, il est costaud, il a peut être ses chances, moi pas. Est-ce ainsi que les alliances meurent ? Au bout de quinze petites secondes ? Je n’ai pas le temps de me poser la question que le gong retentit. Tant pis pour Clyde, tant pis pour les armes et la nourriture à profusion, je n’ai pas envie de mourir, si bien que me m’élance dans la direction opposée, sans regarder derrière, sans faire attention à Clyde, sans regarder s’il me suit ou si je suis seule, sans regarder les autres tributs, sans écouter les cris qui retentissent déjà, signe que le bain de sang a commencé.

Que les soixante et onzièmes jeux de la faim commencent.

Le dé  

Alors que Clyde s’élance vers la corne, il voit Raelyn lui jeter un regard apeuré et partir délibérément dans le sens opposé. Il lui aurait bien hurlé qu’elle n’avait pas intérêt à le laisser en plan alors qu’ils avaient juré de se soutenir coûte que coûte, mais les ressources de la corne sont trop chères pour qu’il perde du temps à se retourner vers cette idiote. Idiote qui en réalité loin d’être bête, puisqu’elle ne fait rien de plus que sauver sa peau en évitant le bain de sang inévitable qui se profile. Le problème, c’est qu’elle a sans doute oublié que les armes mais également la nourriture se trouvent autour de la corne, et qu’à moins d’avoir vu beaucoup d’animaux se balader dans les champs environnants, elle risque de vite crever de faim si elle n’a plus que ses jambes pour courir et ses yeux pour pleurer. Clyde rage de savoir qu’il doit faire équipe avec une gamine qui se défile déjà à ses engagements, mais il fonce, prêt à s’emparer du premier sac qui se trouve dans sa ligne de mire.

Alors qu’il pose la main sur l’objet tant désiré, dont la taille laisse supposer qu’il possède un contenu potentiellement intéressant, il voit une flèche filer à moins d’un mètre de sa tête, tout droit en direction de Raelyn, puisque cette dernière a choisi de faire un 180 degrés, littéralement. Il a beau ne ressentir aucune affection pour la gamine, elle est de son district, et potentiellement la seule personne sur laquelle il peut compter au milieu de cette foutue arène - alors il se retourne brusquement, espérant ne pas la voir se faire transpercer dès les premières secondes. A peine a-t-il le temps de souffler de soulagement en la voyant se jeter à terre pour éviter la flèche qu’il remarque en périphérie de son champ de vision un carrière le pointer à son tour. Alors que plusieurs canons retentissent dans le ciel, signe que même s’il doit laisser sa peau au milieu de ce désert il n’aura au moins pas été le premier à succomber - quel soulagement - il agrippe le sac et le projette devant ses yeux pour éviter de se prendre la première flèche qui file sur lui. Alors qu’il s’étale de tout son long sous l’impact de la flèche venue se ficher dans son sac, il repère un long couteau à quelques centimètres de son bras gauche. C’est maintenant ou jamais, Wakefield.
@Raelyn Blackwell

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@Clyde Wakefield

J’ignore le regard noir que me jette Clyde. Je ne suis pas un petit animal docile et si son plan est cohérent au regard de ses propres forces, ce serait un suicide que de le suivre en direction de la corde. J’ai assez regardé d’édition pour savoir que le bain de sang du premier jour ne réussit pas particulièrement bien aux tributs de mon gabarit, et je cours vite : deux raisons pour tenter de m’échapper en direction des hautes herbes qui s’étendent à perte de vue à moins de cinq cent mètre de nous. Une fois à l’intérieur, je serais invisible, elles ont l’air d’être plus grandes que moi. Clyde lui sera obligé de plier les genoux pour ne pas dépasser, mais cela ne semble plus être mon problème puisque lorsque le gong retentit il s’élance vers la corne. Je préfèrerais qu’il n’y reste pas, je n’ai pas la moindre sympathie à son égard mais il vient de chez moi, et je sais que dans l’arène, c’est la seule personne en qui je peux avoir confiance un temps, tant que je ne constitue pas une menace pour lui.

La première flèche qui vole dans ma direction passe à plus d’un mètre de moi, sans quoi elle m’aurait touchée, et elle m’alerte, si bien que j’ai le temps de me jeter au sol avant que la seconde ne me touche. Elle file dans le vide, là où était ma poitrine il y a quelques secondes à peine. Au sol, je peine à retrouver ma respiration tant tout devient réel. L’arène, la mort, et il me faut quelques secondes pour retrouver mes esprit et me mettre à ramper le plus vite possible. Debout ou allongée, je reste une cible, si bien que sans la distraction offerte par les autres cibles je serai déjà morte. Le gamin du un qui manie l’arc doit considérer que je ne représente pas le moindre risque, puisqu’alors que je jette un regard en arrière je le vois viser Clyde, qui le repousse d’un couteau avant de courir dans ma direction. J’hésite à me relever : je ne veux pas devenir une cible idéale mais en rampant jamais je n’atteindrais les hautes herbes qui doivent encore être à trois cent mètres devant moi. « Clyyyyyyyyyyyyyyde ! » Je n’arrive pas à retenir le cri qui s’échappe de mes lèvres alors que la brute du deux prend en charge le blond. Pas plus que je n’arrive à bouger, paralysée alors qu’ils se dirigent pourtant tous deux droit dans ma direction.

Clyde était passé à peu de choses de manquer sa cible, et c’était presque avec surprise qu’il avait vu le couteau qu’il venait de trouver au sol venir raser l’épaule du tribut du un, l’entaillant suffisamment pour que ce dernier se courbe quelques secondes et laisse le temps à Clyde et de se relever. Agrippant aussi fort qu’humainement possible le sac à dos qui constituait pour l’instant - et peut-être pour toujours - sa seule chance de survie, il s’élança en direction des hautes herbes qui paraissaient proches, mais étaient suffisamment lointaines pour qu’il ait le temps de se prendre approximativement quinze flèches dans la tête s’il ne courait pas assez vite. Alors qu’il se rapprochait peu à peu d’une Raelyn qui avait lancé une longue plainte aiguë à son égard mais dont il aurait préféré qu’elle se relève et se mette à courir au lieu d’attendre qu’il lui arrive dessus, il se retourna pour voir le tribut du un lui courir après. Ah, il avait l’air énervé - lui lancer un couteau au visage n’était peut-être pas la meilleure option pour s’en faire un ami. Clyde mit toutes ses forces pour essayer de semer le carrière qui tentait en même temps d’armer son arc mais ne pouvait logiquement pas courir et viser en même temps - ce qu’il tenta néanmoins de faire, décochant deux flèches que Clyde évita de justesse. Inutile de préciser que sa vaine tentative de se mettre les mains sur la tête pour se protéger n’était pas vraiment ça qui lui aurait permis de survivre, mais il avait essayé, et il avait surtout eu de la chance. Il arriva enfin à la hauteur de Raelyn, toujours prostrée par terre, et ralentit la cadence pour essayer de l’attraper au passage. Elle l’avait peut-être abandonné à la première occasion qui s’était présentée, mais il ne pouvait pas décemment la laisser en pâture au carrière - personne ne méritait ça. “Relève-toi !” Il hurla sans ménagement, n’ayant pas vraiment le temps de lui demander sans avis, si elle ne voulait pas se retrouver seule face au tribut du un.@Raelyn Blackwell

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@Clyde Wakefield

C’est dommage de mourir aussi vite. C’est la pensée qui traverse mon esprit alors que je me retrouve face contre terre, incapable de bouger et, surtout, certaine que la prochaine flèche du tribut du un sera pour moi. Qu’un se désintéresse de ma personne me semble d’abord être un miracle - je suis facile à achever - mais je réalise en ne tournant la tête que c’est parce que dans l’immédiat un autre tribut a attiré son attention, un tribut plus proche et plus dangereux, et un garçon que je connaît puisqu’il s’agit de Clyde. Nous n’avons jamais été très ami, avant les Hunger Games, et nous ne le sommes pas devenus pendant la courte période de préparation, cela aurait été une parfaite perte de temps. Nous avons tout juste appris à nous connaître, mais nous nous sommes promis de tenter de rester ensemble même si j’ignore si ce genre de promesse a la moindre valeur à présent que nous sommes dans l’arène. De mon côté, si le choix se présente un choix de sauver sa peau ou la mienne je me choisirais moi mille fois, mais aujourd’hui qu’il court dans ma direction et que j’aperçois le carrière se lancer à sa poursuite, je ne peux m’empêcher de hurler son prénom pour l’avertir.

Je l’ai vu tirer à l'entraînement, le garçon du un. Il est plutôt bon, pas incroyable, mais bon, mais viser en nous pourchassant semble être au dessus de ses compétence et il manque Clyde à deux reprises. Celui ci parvient à arriver à mon niveau et attrape fermement mon bras pour me relever. « Relève-toi ! » Il serre trop fort, il me fait mal, mais cela suffit à me sortir de ma torpeur et je me remets sur mes deux jambes avant de détaler le plus vite que je peux. Courir en ligne droite est la meilleure façon d’accrocher une cible à notre cou, mais nous ne pouvons perdre du temps. Une autre flèche siffle au dessus de ma tête et pour la première fois depuis le début des jeu, je me bénis de ne pas faire dix centimètres de plus. Nous atteignons les hautes herbes et continuons à courir de longues minutes. Ici, c’est beaucoup plus difficile. Les herbes sont plus grandes que moi et me fouettent le visage mais au moins, elles me rendent difficile à remarquer. Il en est autrement pour le blond qui se retrouve à devoir courir en courbant le dos pour ne pas attirer l’attention sur nous. « J’en peux plus. » Je ralentis la cadence avant de finalement m’arrêter et de me laisser tomber sur mes genoux, paumes contre terre pour reprendre mon souffle. Le souffle court je tousse à plusieurs reprises en tentant de calmer ma respiration.

Heureusement pour elle, Raelyn avait su réagir à temps et agripper le bras de Clyde pour se relever avant de le suivre en direction des hautes herbes - ce qui valait mieux pour elle, puisqu’il aurait clairement hésité à la protéger coûte que coûte. Si plusieurs carrières avaient fini par leur tomber dessus et qu’il s’était retrouvé désarmé, il aurait dû laisser tomber cette dernière et protéger sa peau, quand bien même cela ne faisait que quelques minutes à peine qu’ils étaient entrés dans l’arène. Aux dernières nouvelles, et selon les scores attribués par les juges après leur performance finale clôturant les quelques jours d’entraînement, Clyde était considéré comme ayant davantage de chances de survivre, et lui-même s’accordait à penser qu’il préférait encore avoir des gros bras et un lancer de hache manié à la perfection qu’un petit corps frêle, bien que capable de se faufiler partout. La suite lui dirait s’il avait tort, mais il avait été plutôt satisfait d’obtenir la note de 7, qui, bien que ne frôlant pas l’exceptionnel ni la note maximale de 12, avait le mérite de lui accorder une certaine chance et surtout de potentielles aides de sponsors. Apparemment, cela allait leur servir, même si Clyde n’avait jamais regardé les jeux avec assiduité et ne comprenait pas bien pourquoi certaines stratégies amenaient davantage de sponsors que d’autres - apparemment, le coup de l’amour, ça fonctionnait toujours, mais très peu pour lui. A ses yeux, les habitants du Capitole étaient juste des débiles vicieux qui se divertissaient de tout et de rien, et surtout de mort.

Alors que les deux tributs atteignaient enfin les hautes herbes dans lesquelles Clyde n’avait pas trop de difficulté à avancer, si ce n’était le fait qu’il devait presque se plier en deux pour espérer ne pas dépasser leur hauteur et devenir une cible ambulante, la première partie des jeux semblait s’être déroulée sans trop d’accroc pour eux. Ils avaient failli se prendre une flèche en travers de la gorge une bonne dizaines de fois, mais par miracle, ils ne faisaient pas partie de la dizaine de coups de canons ayant déjà retenti dans le ciel, et Clyde avait même réussi à récupérer un sac au passage. “J’en peux plus.” Il vit Raelyn tomber à terre dans un râle, peinant à reprendre son souffle. Son instinct de survie lui intimait de continuer à avancer, de s’éloigner le plus possible des carrières et de trouver une zone dans laquelle chacun de leur pas ne serait plus aussi bruyant, mais il songea qu’il était peut-être temps de découvrir le contenu du sac qu’il avait attrapé à la corne - après tout, peut-être qu’il y trouverait de quoi les protéger. Il se passa donc d’une remarque envers la blonde même s'il comptait bien lui faire payer son abandon bien rapide, et se laissa tomber à ses côtés tandis qu’il ouvrait le sac avec appréhension, en profitant également pour reprendre son souffle.@Raelyn Blackwell

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@Clyde Wakefield

Nous ne sommes pas amis et avant le jour de la moisson nous ne nous étions même jamais adressé la parole. Je sais que Clyde est dans la même classe que mon frère aîné, je les ai déjà vu sortir en même temps d’une salle de cours, mais je ne crois pas qu’ils aient jamais été amis, si bien que rien ne nous obligaient à sceller un simulacre d’alliance. Je ne sais pas ce qui l’a poussé à s’engager dans ce genre d’accord avec moi, tant je suis considérée comme l’une des moins dangereuse de ces jeux, mais de mon côté je gagne à faire alliance avec un tribut comme lui. Mes points forts ne sont pas physiques, je ne suis pas la plus rapide, ni la plus puissante, je ne sais pas tirer à l’arc où lancer des couteau comme les tributs carrière, et si j’ai la main plutôt sûre avec une hache je n’ai pas la puissance pour la jeter de toute mes forces et la planter dans un arbre - ou dans le cas présent le torse d’un adversaire. Je suis agile, je grimpe vite mais cet avantage là semble m’avoir été enlevé jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à ce que nous trouvions des arbres à escalader.

Mais je suis plus intelligente que la majorité des gamins dans cette arène, je le sais. Plus stratège aussi, seulement si je meurs bêtement dès les premiers jours cela ne me servira à rien, à cet instant, alors que je tombe sur mes genoux et pose mes paumes à terre, je regrette de ne pas être une brute épaisse sans cervelle comme Clyde. Il ne dit rien, il ne m’agrippe pas par le cou pour me relever ou me hurler qu’on doit continuer à avancer et si je n’ai pas envie de développer une sympathie à son égard, à la fin ce sera lui ou moi quoi qu’il arrive, je ne peux m’empêcher d’être reconnaissante et de l’observer du coin de l’oeil ouvrir son sac en tentant de reprendre mon souffle, à présent agenouillée. Une hache, je grimace en pensant qu’il va certainement la garder pour lui, deux couteaux, de la nourriture, de l’eau, et des objets qu’il écarte mais que j’attrape entre mes doigts. « Des crochets ? Pour quoi faire ? » Nous en avons des similaires dans le 7 pour pouvoir grimper au sommet des arbres n’offrant pas de branches inférieures pour amorcer l’escalade. Sauf que ceux ci semblent plus costaud, l’acier est différent et je doute qu’ils soient faits pour être plantés dans du bois. « Félicitations en tout cas, belle trouvaille. » Mon ton est un peu amer. Nous ne nous devons rien et ce sac est à lui, j’aurais aimé aussi avoir les atouts nécessaire pour me rendre à la corne, voilà la pensée qui m’accompagne tandis que je me redresse en levant le menton, pour ne pas laisser voir mes faiblesses.

Alors que Clyde prenait le temps de soupeser la hache trouvée dans le sac en affichant une mine satisfaite, il vit Raelyn se pencher à son tour sur le contenu du sac à dos et en ressortir plusieurs petits objets en acier. “Des crochets ? Pour quoi faire ?” A première vue, il avait envie de lui demander si elle venait vraiment du district 7 pour faire ce genre de remarque alors que tous les habitants avaient connaissance des crochets utilisés pour monter aux arbres, mais il se ravisa en réalisant que ces derniers étaient différents. Trop épais pour être plantés dans les arbres, visiblement. “J’sais pas, y a même pas d’arbres.” A première vue, du moins, car les hautes arbres rendait leur visibilité quelque peu limitée. Clyde hocha donc les épaules, pas vraiment plus renseigné que la gamine sur l’utilité de ces crochets dont il espérait qu’ils aient une quelconque aide à leur apporter à un moment donné - même s’il imaginait bien les organisateurs pousser le vice jusqu’à placer des objets complètement inutiles à la corne. Histoire d’y retenir les tributs plus longtemps, pour absolument… rien.

Alors que le brun sortait le contenu du sac petit à petit, réalisant qu’il avaient eu beaucoup de chance sur ce coup-là, au point d’avoir trop d’armes pour pouvoir toutes les utiliser lui-même, il sentit le regard de Raelyn peser sur lui. “Félicitations en tout cas, belle trouvaille.” Et oui gamine, ça aide de risquer sa vie et pas détaler comme un lapin apeuré. “Ouais.” Elle avait l’air un peu déçue, mais ce n’était pas vraiment le problème de Clyde, qui ne savait pas encore jusqu’où leur alliance était solide, et s’ils étaient supposés partager tous les gains comme s’entraider en cas de difficultés. De son point de vue à lui, l’entraide avait coupé court dès les premières secondes, alors il n’était pas enclin à lui faire confiance si facilement - ou tout court, d’ailleurs. Néanmoins, s’il ne faisait aucun effort, il était certain que la gamine risquait de se retourner contre lui encore plus facilement. Alors, il rangea le contenu du sac à dos avant de se relever à moitié, non sans garder une gourde en main. Il la tendit à la blonde, ne tentant même pas de lui faire croire qu’il était ravi de partager ses trouvailles avec lui - mais ce serait dommage de la laisser crever de soif dès le premier jour. “Vide pas tout d’un coup.” Lui laissant la gourde entre les mains, il se remit en marche dans les hautes herbes, bien décidé à trouver un lieu où il ne se sentirait pas aussi vulnérable - car les hautes herbes avaient beau les cacher, le moindre de leur pas résonnait, et ce n’était pas vraiment l’idéal pour passer inaperçu. Quelques instants plus tard, il se retourna vers Raelyn pour récupérer la gourde. “Tu sais te servir d’un couteau ?” Pas pour égorger n'importe qui, de préférence.

RAELYN & CLYDE

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@Clyde Wakefield

« J’sais pas, y a même pas d’arbres. » Je fais tourner l’objet entre mes doigts, le soupèse, et pose mon doigt contre le métal. Il est bien plus épais que ceux que je connais, bien plus tranchant aussi, comme s’il était fait pour se planter dans la pierre, ou en tout cas s’insérer dans des fissures dans la roche. Je préfère chasser l’idée de mon esprit : jouer l'équilibriste sur une falaise reste bien différent de grimper aux arbres, et je tente de voir le positif : en venant du sept nous savons au moins reconnaître ces objets.

Le contenu du sac à dos me fait bouillir d’envie et je tente de le cacher : je maintiens qu’il a foncé vers la corne parce que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour lui sans se poser la question de savoir s’il me menait droit au suicide, et je maintiens aussi que de mon côté j’ai fais ce qu’il y avait de mieux à faire pour moi : je n’aurais pas survécu si la brute du un m’était tombée dessus comme elle est tombée sur Clyde, je n’aurais réussi qu’à couiner lorsqu’il m’aurait égorgée. Chacun sa stratégie. Pour l’instant, la mienne c’est de rester près de Clyde, qui fera un bon bouclier entre moi et le reste du monde et d’un coup je pense : comment me rendre utile à mon tour, de sorte à ce qu’il ait moins de scrupules à se débarrasser de moi ? Toutes les arènes sont différentes mais elles ont pour la plupart un point commun : elle avantages les plus forts, pas ceux qui savent utiliser leur tête. Et moi, c’est bien sur elle qu’il faut que je compte si je veux gagner.

Il me tend la bouteille d’eau et je l’attrape sans cérémonial et sans laisser ma fierté me guider : elle n’a plus sa place si je veux survivre, tant pis si je passe pour une profiteuse, de toute façon le public ne doit pas attendre grand chose de moi et si je passe à l’écran, je le dois certainement à mon co tribut. « Vide pas tout d’un coup. » « Oui parce qu’évidemment c’est ce que je comptais faire. » Je hausse les épaules en répondant sur un ton sarcastique. « J’irai la remplir au robinet après hein, t’en fais pas. » Traduction : je ne suis pas débile. Pourtant, prise d’un remord et surtout de l’envie de me montrer sympathique - pas pour lui mais pour les sponsors - je rajoute un simple « Merci. » Avant de lui tendre à nouveau la gourde tandis que nous nous mettons en marche. « Tu sais te servir d’un couteau ? » Comme toi. Voilà ce que j’ai envie de répondre. « Comme tout le monde. J’ai pas appris à égorger des êtres humains si c’est ça ta question mais je sais découper de la viande. » Après tout, est-ce bien différent ? Je réalise que je n’ai pas réellement de scrupule à l’idée qu’il va nous falloir tuer nos concurrents si nous voulons rentrer chez nous.

La blonde ne put s’empêcher de faire la maligne, alors qu’elle n’était pas réellement en position de force et aurait plutôt dû songer à se faire encore plus petite qu’elle ne l’était déjà. “Oui parce qu’évidemment c’est ce que je comptais faire.” Clyde la fusilla du regard tandis qu’elle haussait les épaules - comme si elle pouvait réellement se permettre de se mettre à dos le brun dans une telle situation. “J’irai la remplir au robinet après hein, t’en fais pas.” Si elle voulait se la jouer solo, elle n’avait qu’à demander, il se ferait un plaisir de ne pas partager son eau avec cette gringalette qui ne lui apportait pas grand chose de plus que des ennuis et une bouche de plus à nourrir. Il allait la remballer sèchement quand elle se fendit enfin d’un simple “Merci” peu convaincant mais qui suffit à ce que le brun se ravise en pensant au fait qu’ils étaient filmés. S’il commençait à s’attaquer à sa co-tribut en l’insultant, nul doute qu’il n’attirerait la sympathie de personne, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Il ne connaissait pas bien la blonde, et leur alliance ne partait pas réellement du bon pied si elle comptait continuer à se la jouer moqueuse - un trait de caractère que Clyde détestait particulièrement, et encore plus dans l’arène où ils étaient là pour survivre, rien d’autre. “Je préfère, ouais” lâcha-t-il d’un ton morose avant de récupérer la gourde et de la ranger dans le sac. Tandis qu’il continuait à marcher, il se retourna vers elle à nouveau, ayant un mince espoir qu’elle puisse au moins servir à quelque chose, si elle savait manier un couteau. “Comme tout le monde. J’ai pas appris à égorger des êtres humains si c’est ça ta question mais je sais découper de la viande.” Dommage, car c’était ça la question, oui. A défaut de savoir égorger des êtres humains, serait-elle prête à s’y résoudre si l’occasion se présentait ? Il ne la connaissait pas assez pour juger de ça, même si son ton détaché laissait à penser qu’elle ne s’étouffait pas de sentiments. Cependant, penser pouvoir tuer et tuer réellement étaient deux choses bien différentes, Clyde ne savait pas s’il en était réellement capable, même s’il savait que ce serait sûrement ça ou mourir. “Je sais pas si t’as vu de la viande trainer dans le coin, mais pas moi.” A son tour de se montrer quelque peu sarcastique - à la différence près qu’il s’y sentait légitime, car aux dernières nouvelles, il était en position de force. “Pas besoin d’égorger, enfin j'sais pas. Mais va falloir s’en servir pour se défendre au moins. T’en es capable ?” Il leva un sourcil interrogateur, qui laissait clairement planer le doute quant à la confiance qu’il avait envers les capacités de la fillette. “De toute façon j’sais pas si c’est une bonne idée de te filer un couteau. Qu’est-ce qui me dit que tu vas pas filer à la première occasion comme tu viens de le faire ?” Good point, Wakefield.