« Ouais la super classe ». Voilà qu’on est entrain d’amadouer un gamin, en l’occurrence celui qui nous regarde de travers depuis tout à l’heure et qui a peut-être balancer au vigile nos comportements puérils. Et si on fait cela, ce n’est pas pour le dissuader de recommencer mais surtout pour lui voler son bonnet de Noël. Alors, je lui sors l’arme de la journaliste qui peut le rendre célèbre et en plus je lui propose de prendre une photo avec Pete, que je vante comme étant une célébrité. Le gamin tombe dans le panneau. Alors que je m’apprête à prendre la photo, je fais signe à Pete de passer à l’action. Celui-ci réagit aussitôt et il attrape le bonnet sur la tête du gosse « VITE MIAAAAA ! » « MAIS RENDEZ MOI MON BONNET ». J’éclate de rire alors que Pete m’attrape par la main pour qu’on s’éloigne le plus possible du mioche. On est étonnamment bon à ce moment-là, l’adrénaline aidant certainement, nous ne tombons même pas par terre. Limite, on commence à devenir des pro. Evidemment, le gamin n’arrive pas à nous rattraper et une fois de l’autre côté de la patinoire, je suis limite essoufflée « Oh mais quel chouineur ! ». En effet, il s’est dirigé vers sa mère en pleurant. En tant normal, j’aurai mis une claque à Pete pour ce qu’il a fait et serait parti consoler le gamin. Mais là, c’était l’opposé « Il n’a eu que ce qu’il méritait !!! ». Je lance alors d’un ton mauvais. On dirait presque une vieille sorcière. Je pique le bonnet de la main de Pete et le cache lorsque la mère regarde en notre direction. Je fais mine de rien et je les vois quelques secondes après partir de la patinoire. Satisfaite, je pose le bonnet sur ma tête, prenant des poses complètement ridicules « Tu crois que le vigile va aimer ? ». Je me mets à rire et me stoppe soudain « Défi numérooooo… je sais plus. Tu vois la nana toute seule là bas ? » Il cherche comme un idiot alors je le tire par son tee shirt pour lui montrer où regarder « Tu dois lui proposer de faire un tour de piste avec toi. On va voir si tu as toujours un minimum de capital charme ». Je pouffe, clairement moqueuse et peu convaincue qu’il y arrive.

Il suffit que l’adrénaline se déclenche pour qu’on sprint à coups de patins pour s’éloigner à l’autre bout de la patinoire loin du gamin qui est déjà en train de crier après nous. On a l’air vraiment ridicules et pourtant je me crois roi du monde, me moquant ouvertement du petit de dix ans qui a perdu son bonnet dans notre manège et qui est parti se réfugier auprès de sa mère. « Il n’a eu que ce qu’il méritait !!! ». Je pouffe de rire, il n’y aura finalement que complètement alcoolisés qu’elle et moi tombons d’accord. Elle me pique le bonnet des mains mais le cache finalement derrière son dos. Je prends un air innocent m’appuyant sur la rambarde sifflotant.  Puis Mia met le bonnet sur sa tête prenant une pose ridicule. « Tu crois que le vigile va aimer ? » « Laisse tomber, t’auras plus de chance avec le père Noel peut être, laisse moi le vigile ! » dis-je d’un air moqueur réattrapant le bonnet pour le mettre à mon tour sur ma tête. Je vois l’air de défi dans les yeux de Mia avant même qu’elle ne reprenne la parole.

« Défi numérooooo… je sais plus. Tu vois la nana toute seule là bas ? » Non je vois rien, je plisse les yeux convaincu que je dois mettre des lunettes du moins jusqu’à ce qu’elle me pointe dans la bonne direction. « Tu dois lui proposer de faire un tour de piste avec toi. On va voir si tu as toujours un minimum de capital charme » Je roule des yeux. « Pfff trop facile !! » Et sans une once d’hésitation, je lui rends le bonnet, passant une main dans mes cheveux, priant pour que je ne sente pas trop l’alcool, ce qui me parait compliqué au vu de mon état et je m’élance vers la demoiselle en question,

Lancer de dés:

« Laisse tomber, t’auras plus de chance avec le père Noël peut-être, laisse-moi le vigile ! ». Je fronce mes sourcils pour lui montrer mon mécontentement mais une autre idée me traverse l’esprit au même moment, ce qui explique pourquoi finalement je ne lui réponds rien. En effet, je mets Pete au défi d’aller voir la nana qui semble être seul ou peut-être entrain d’attendre quelqu’un et de réussir à lui faire faire un tour de piste avec elle. « Pfff trop facile ». Toujours aussi sûr de lui voire imbu de lui-même. Evidemment, je rêve de le voir se prendre un rateau plutôt qu’à emballer la jeune femme. J’attrape le bonnet qu’il me redonne au vol et l’enfouie sur ma tête. Il passe sa main dans ses cheveux ce qui me fait réagir « ça changera rien à ta tête de con ». Je me marre alors qu’il s’éloigne pour passer à l’action. C’est donc de loin que je l’observe, espérant évidemment que la nana l’envoie gentiment balader. Mais plus les minutes passent, et plus j’ai l’impression que ça matche entre les deux. Voilà que la jeune femme sourit, passe sa main dans les cheveux comme intimidée et fini même par rire. « Sérieux ?! ». Je parle toute seule, le couple qui passe devant moi me regarde un peu interloqué, me prenant sûrement pour une folle. Pete réussit à faire un tour de piste avec la jeune femme et revient vers moi fièrement « Tu disais McKullan ? ». Mes sourcils sont à nouveau froncés, signe que je suis évidemment dégoûtée qu’il ait réussi le défi « Tu l’a soudoyée, c’est pas possible autrement ». Ma main vient alors décoiffer les cheveux de Pete énergiquement. « Je vais te prouver que je suis pas si poissarde que ça ». En effet, à quelques pas de là, un homme aussi est seul. Je lui donne le bonnet en lui plaquant contre le torse et part à la rencontre de l’inconnu.

Spoiler:

Elle me défit d’aller voir une fille non loin et évidemment ça me semble facile. Je passe une main dans mes cheveux, me forçant à me concentrer pour être un peu plus conscient des mots que je vais raconter. « Ca changera rien à ta tête de con ! » « C’est ce qu’on verra » je fanfaronne avec un sourire plein de charme creusant mes fossettes.  

Plutôt mignonne, des longs cheveux bruns, un teint halé. On ne va pas se mentir j’ai toujours aimé les brunes. Je vais lui parler,  on discute un peu, je fais quelques blagues, ça a l’air de plaire et je finis par lui demander de faire un tour de piste avec moi ce que par miracle elle accepte. Gonflé à bloc, j’ose même lui demander son numéro et lui dit au revoir avec un sourire, retournant vers Mia d’un air triomphant, esquissant quelques gestes de danse manquant de tomber sur mes patins. « Tu l’as soudoyée, c’est pas possible autrement » « Qu’est ce que tu veux Mia, je suis irrésistible. » Je susurre avec malice et elle me décoiffe. « Je vais te prouver que je suis pas si poissarde que ça » « Bon courage ! » Je le regarde se mettre à patiner, rigole lorsqu’elle entre par « inadvertance » dans un beau garçon.  Bon ça a l’air de matcher du coup je perds un peu mon sourire mais mon visage s’éclaire de nouveau quand une fille les rejoint. Pas de doutes, elle est en couple et Mia revient dépitée.  « Ouais bon encore un goujat de plus. » Je ricane en la pointant du doigt « POISSAAAAAAAARDE. » Je m’éloigne pour éviter de me faire frapper on ne sait jamais. « On refait la course je propose ? En slalom !! »  Deux vrais gamins. Je n’attends pas qu’elle me réponde.

Spoiler:

« C’est ce qu’on verra ». Tête de con ou pas, Pete réussit son coup et revient triomphant avec le numéro de la nana. Cette dernière devait sûrement être dans le même état que nous pour tomber sous le charme de Mulligan. Ou alors, il l’a soudoyé. « Qu’est-ce que tu veux Mia, je suis irrésistible ». Un air de dégout apparait alors sur mon visage, évidemment pas du même avis. Alors, par compétition mais aussi pour le prouver que je pouvais séduire à mon tour, et ainsi détruire mon image de poissarde, je me lance à la conquête d’un jeune homme non loin de là. « Bon courage ! ». Je pars, confiante, en sa rencontre, sûre de mon coup. Et j’ai raison de l’être, le mec est carrément emballé, flirte avec moi ouvertement. Jusqu’à ce que sa copine arrive vers nous. Il n’a aucune honte de son côté mais personnellement, je préfère fuir. Evidemment, je suis dépitée lorsque je retourne auprès de Pete qui se moque ouvertement de moi « POISSAAAAAAAARDE ». Il s’enfuit en me disant cela, ma seule arme : mon doigt d’honneur « FERME LA MULLIGAN ! ». Quelques regards se tournent encore vers nous avec nos cris.

« On refait la course je propose ? En slalom !! ». Je me marre tout en partant à la poursuite de Pete qui n’a même pas attendu que je réponde. Il commence à slalomer entre quelques mômes qui se trouvent là et j’en fais de même. Manque de pot pour l’un d’entre eux, Mulligan est tellement minable en patin en glace qu’il se ramasse et fais tomber un gamin avec lui « Putain mais t’a trop bu ou quoi ? ». Je pars alors dans un fou rire et ne me rends pas compte tout de suite que le vigile se dirige vers nous. Ce n’est seulement que lorsque Pete me pointe du doigt et lance « C’est de sa faute ! » que je me retourne et sursaute. « C’est toi qui a des idées débiles. C’est pas moi qui suis parterre en attendant ! ». Je fusille Pete du regard « Je vous ai averti, maintenant vous sortez de la patinoire ». J’attrape alors le bonnet que Pete avait sur la tête « Et si on rend le bonnet de Noël qu’on a piqué au gamin tout à l’heure on peut rester ? » Je lui fais des yeux doux mais surtout je vends la mèche sur ce que nous avons fait tout à l’heure « Ne m’obligez pas à utiliser la force pour vous sortir de là ». « Viens Pete, on se tire ! ». Je l’attrape par la main pour quitter la patinoire.

Spoiler:

« FERME LA MULLIGAN !! » Je ris un peu plus fort, indifférent aux regards des autres avant de lui proposer un nouveau défi. Je tombe, tentant désespérément de me rattraper à un gamin qui passe par là. Évidement on s’écroule tous les deux. Je m’excuse vaguement. « Putain mais t’as trop bu ou quoi ? »  « TA GUEULE » je cris à Mia en essayant de me relever avec difficulté. C’est là que je vois le vigile arriver. Tout de suite j’accuse Mia.  « Je vous ai averti, maintenant vous sortez de la patinoire ! »   Elle me pique le bonnet et je lui jette un regard noir. « Et si on rend le bonnet de Noel qu’on a piqué au gamin toute à l’heure on peut rester ? » J’enfonce mon doigt dans ses cotes, m’exclamant « Mais pourquoi tu lui dis ! » Le vigile n’en peut clairement plus de nous. « Ne m’obligez pas à utiliser la force pour vous sortir de là. » « Viens Pete, on se tire ! » Elle attrape ma main et on part en direction de la sortie. Je gueule au vigile derrière moi. « OUAIS VOUS ETES BEAU MAIS VRAIMENT VOUS ETES NUL ! » Je ris malgré moi, jusqu’à ce qu’on tombe sur le gamin et sa mère qui nous regarde en croisant les bras. « Pas si vite, rendez moi le bonnet. »  

Je regarde Mia. Je regarde le môme. Je regarde le vigile qui s’approche. Je regarde de nouveau Mia et à regret je soupire, donnant le bonnet à Pete. On enlève les patins, on sort, c’est déjà la fin de l’après-midi avec tout ça, presque le début de soirée. Je regarde Mia et mes yeux pétillent «  On va manger une glace ? » La chaleur est étouffante dehors contrairement à la patinoire, à force d’avoir couru partout je suis essoufflé, j’ai bien envie de me poser un peu. Manger une glace, Fumer une clope. Ca me parait être un bon plan.

« TA GUEULE ». Que d’amour entre nous, toujours. On se crie dessus alors qu’on fait autant n’importe quoi l’un l’autre sous l’effet de l’alcool. Sauf que, avec tout ça, on se fait évidemment remarquer par les gens présents sur la glace que par le vigile. Encore. Celui-ci nous accoste à nouveau et nous demande de partir. J’essaie de négocier en balançant ce que nous avons fait plus tôt, c’est-à-dire piquer le bonnet de Noël d’un gamin « Mais pourquoi tu lui dis ! ». « MAIS AIEEE ! » Il me plante son doigt dans mes côtes, je lui donne un coup de coude pour la peine. Le vigile est obligé de nous redemander de partir. J’attrape alors Pete par la main pour qu’on quitte la patinoire. Trop nul ce vigile « OUAIS VOUS ETES BEAU MAIS VRAIMENT VOUS ETES NUL ! ». J’acquiesce en me retournant pour que le vigile voit bien que je partage le même avis. Et lorsque je regarde à nouveau devant, nous tombons nez à nez avec le gamin et sa mère « Pas si vite, rendez-moi le bonnet ». Pete et moi échangeons un regard. Pas très envie de lui rendre. Mais avec le vigile qui risque de nous courser, Pete finit par céder.

On sort de la patinoire, quittant nos patins et retrouvant la terre ferme. « On va manger une glace ? ». C’est vrai qu’il fait très chaud et qu’avec toutes nos conneries plus l’alcool, je me sens asséchée. Une glace ne nous fera pas de mal « Oh oui, tu payes ? ». Je le tire par la main à nouveau et nous voilà devant le marchand de glace. Je salive devant le stand  « Bonsoir. J’aimerai bien une boule à la vanille, une boule à la coco et… au caramel s’il vous plait. Dans un pot s’il vous plait ». Je laisse Pete commander à son tour et attrape avec envie ma commande quelques minutes après. Nous prenons place sur un banc en face du city hall qui commence à s’illuminer « Tu as raison… Je suis poissarde. J’ai l’impression d’être toujours bonne à être déçue ». C’est le moment où l’alcool vous fait parler plus que vous ne le voudriez, vous fait dire des choses que vous gardez bien enfouie et dont vous ne parlez jamais à personne. Je soupire et prend une première cuillère de glace.

On sort de la patinoire, finalement virés par le vigile. Le gamin aura repris son bonnet et j’ai l’impression qu’on m’a volé mon trésor. Mais au moins on n’a pas dû être escorté de force dehors ce qui est un miracle au vu de notre état. Cela fait du bien de retrouver un sol plus stable que de glace, je suis moins heureux cependant de retrouver la chaleur de l’été.

« Oh oui, tu payes ? » Je roule des yeux. « T’as de la chance que je sois blindé. » Et que j’aimais jeter mon argent par les fenêtres dans tous les cas.  Mais surtout que la glace ne On se dirige vers le glacier.  Je laisse Mia commander en premier. « Bonsoir. J’aimerai bien une boule à la vanille, une boule à la coco et… au caramel s’il vous plait. Dans un pot s’il vous plait ».   Je regarde les parfums, hésitant. « Hmm, pour moi ça sera une boule chocolat, une framboise et une noisette, dans un pot aussi ! »   On s’installe sur un banc à l’ombre, le soleil ayant commencé sa descente au loin.  Je goûte la glace quand Mia reprend la parole. « Tu as raison… Je suis poissarde. J’ai l’impression d’être toujours bonne à être déçue » Elle a l’alcool triste soudain et je la regarde sans savoir trop quoi dire, peu préparé à ce changement d’atmosphère. « C’est pas de ta faute si tu tombes sur des pauvres types Mia, ou si ton père est un pauvre type… » dis-je doucement prenant une cuillère de ma glace mon regard se perdant au loin. « Tu m’as jamais raconté ce qui s’est passé avec le cuisinier ? » L’atmosphère a complètement changé et on est bien loin de nos rires exacerbés de la patinoire. Je lui tends mon pot avec un sourire un peu malicieux. « On échange pour goûter ? » Vieille habitude qui reste de l’enfance. J’étais après tout autant pique assiette qu’elle.

« T’as de la chance que je sois blindé ». Et c’est bien pour ça que je lui demandais de payer. En vrai, c’était juste pour l’emmerder. Ça m’était bien égal. Pressée comme toujours, je le traîne devant le glacier d’un pas rapide (et sûrement un peu mal assuré vu que l’alcool est loin d’avoir disparu avec tout ce remue-ménage fait sur la patinoire). « Hmm, pour moi ça sera une boule chocolat, une framboise et une noisette, dans un pot aussi ! ».  Evidemment, les parfums qu’il choisit me font de l’œil et il est certain que je lui en piquerai, qu’il le veuille ou non.

Alors nous prenons place sur un banc en face du city hall. Je pense alors au bal de Noël dans quelques jours, dont nous avons parlé un peu plus tôt avec Pete. Il y va accompagner, même si c’est entre amie, comme il le prétend, avec Molly. Pour ma part, j’y vais seule mais indéniablement, je pense à lui. Alors, mes pensées sont plus sombres alors qu’elles étaient inexistantes quelques secondes plus tôt sur mes patins à glace. Et je les partage avec Pete. Après tout, c’est lui qui fait que me surnommer la poissarde. Le pire, c’est qu’il a raison « C’est pas de ta faute si tu tombes sur des pauvres types Mia, ou si ton père est un pauvre type… ». Mon regard se pose dans celui de Pete alors que j’hausse les épaules « Va savoir » . Je préfère enfouir une deuxième cuillère de glace dans ma bouche parce que selon Knox, ça pourrait très bien être moi le souci. « Tu m’as jamais raconté ce qui s’est passé avec le cuisinier ? » « Ouais c’est vrai… ». Et comme l’alcool me délie la langue, alors que je ne serais peut-être jamais rentré dans les détails en temps normal « Il s’appelle Alec au fait ». ce genre de détails là. Je soupire « La version courte c’est qu’on a fricoté pendant un mois, je me suis attachée. Mais il ne voulait rien de sérieux. Mais en fait, j’ai découvert il y a peu qu’il m’a tenu éloigné pour d’autres raisons. Et ces raisons font que ça m’est impossible d’être avec lui… Alors que… » Je marque un temps d’arrêt, mon regard porté sur le sol « Alors que j’en ai envie ». Je prends deux cuillères de glace d’affilés. « On échange pour goûter ». Je repose mon regard sur Pete, répondant à son sourire, acquiesçant « Oui tiens ». Pour ça, nous étions pareil et surtout c’était encore une vieille habitude entre nous.    

Les rires se sont estompés, l’alcool est un peu redescendu, et la chaleur écrasante comparé à la patinoire éphémère nous amène finalement sur un banc en face de City Hall, un pot de glace à la main.  Je goûte les saveurs en silence, ma tête tourne encore un peu mais cela fait du bien de se poser après nos aventures sur la glace.  C’est là que Mia reprend la parole, son ton est plus sombre, son air plus triste et je m’en veux un peu en cet instant de l’avoir appelée la poissarde.  Je lui dis que ce n’est pas de sa faute. « Va savoir. » Elle hausse les épaules, peu convaincue. Alors je lui demande ce qui s’est passé avec son cuisinier, celui qui lui a fait les gâteaux au chocolat et dont j’ai finalement peu entendu parler.

« Ouais c’est vrai… Il s’appelle Alec au fait » Le cuisinier a un nom, je le répète, faisant tourner les syllabes dans ma bouche. « La version courte c’est qu’on a fricoté pendant un mois, je me suis attachée. Mais il ne voulait rien de sérieux. Mais en fait, j’ai découvert il y a peu qu’il m’a tenu éloignée pour d’autres raisons. Et ces raisons font que ça m’est impossible d’être avec lui… Alors que… » Elle s’arrête un instant et mon regard se fixe sur elle. « Alors que j’en ai envie ».  Je ne dis rien, faisant partie des gens qui ne veulent jamais rien de sérieux, qui blessent encore et encore les promesses et qui ne restent pas. Je ne suis pas celui qui peut trouver les bons mots quand tout me semblerait hypocrite de ma part. « Elles sont si importantes ces raisons ? » Je demande malgré tout, si elle a tellement envie d’être avec lui et lui peut être aussi, qu’est ce qui peut bien les en empêcher ?

N'ayant pas de mots de réconfort je choisis de rendre confession pour confession. « Tu sais le truc con avec Molly ? C’est que maintenant que je sais que cette fois c’est vraiment fini maintenant elle me manque.  Ca fait dix ans que je me comporte comme un con et qu’elle me pardonne encore et encore. Sauf que là c’est la première fois où je me dis que c’est vraiment fini. Qu’il y aura pas d’autres chances, elle est arrivée au bout.  C’est stupide. » Je soupire, prenant une cuillère de ma glace, je lui propose qu’on échange pour goûter. « Oui tiens ». Je goûte son pot. « Hmm c’est pas mal ! » Je lui dis avec un petit sourire avant de lui rendre son pot.