Changement de climat, plus frais sur la patinoire, désormais plus chaud lorsqu’on retrouve la terre ferme. Changement d’atmosphère aussi quand on se pose sur ce banc face au City Hall. Contrastant justement avec la chaleur extérieure, car c’est clairement plus maussade. De mon côté en tout cas. Parce qu’il a raison le Mulligan, je suis poissarde, je n’ai pas de chance surtout ces derniers temps dans ma vie perso. Il y a tellement de choses qui ont merdé. Et celle qui me reste à l’esprit est évidemment cette relation que j’entretiens avec Alec. J’ai découvert qui il était vraiment, pourquoi il ne voulait pas envisager plus avec moi. Je ne pourrais jamais accepter cette vie illégale dans laquelle il baigne. Et cette image de lui dans cette allée, je n’arrive pas à l’effacer non plus. Pourtant, je sais que je reste attachée à lui, que ça me fait mal de me dire qu’il faut que je l’oublie. Comme nous l’avons convenu quelques jours plus tôt… A regret « Elles sont si importantes ces raisons ? ». Je soupire car je ne peux rien dire à Pete, je ne peux pas lui exposer ces fameuses raisons «  Pas mal importante oui. Disons que… » je me stoppe, je cherche mes mots « la vie qu’il mène n’est pas compatible avec une vraie relation. Et que je ne peux pas accepter cette vie-là… ».  J’aimerai tellement pouvoir en parler plus ouvertement à Pete mais je ne peux pas. Dans mon intérêt mais aussi dans celui d’Alec malgré tout. « Il est venu me voir il y a quelques jours et on a dit qu’il fallait qu’on s’éloigne. Définitivement ». J’hausse les épaules, elle retombe mollement alors que je continue de manger ma glace, comme pour compenser la tristesse que je ressens malgré tout.

« Tu sais le truc con avec Molly ? C’est que maintenant que je sais que cette fois c’est vraiment fini maintenant elle me manque. Ca fait dix ans que je me comporte comme un con et qu’elle me pardonne encore et encore. Sauf que là c’est la première fois où je me dis que c’est vraiment fini. Qu’il y aura pas d’autres chances, elle est arrivée au bout. C’est stupide ». Je regarde Pete et mon regard se veut compatissant « C’est pas stupide, on se rend souvent compte de ce qu’on avait que lorsqu’on l’a perdu ». Je marque une pause, je sais que ça n’a rien de réconfortant pour lui « Si tu aimes vraiment Molly, et qu’elle te manque, que tu as envie qu’elle soit la femme de ta vie, il va falloir que tu changes hon’. Tu le sais. Il n’y a que comme ça qu’elle acceptera de te reprendre. Peut-être. Parce que je ne vais pas te mentir non plus et te dire que tu n’as pas grandement merdé avec elle. Tu ne retrouveras jamais une Molly dans ta vie ».

On échange nos pots de glace, je goûte le sien, et disons que la noisette me plait particulièrement « Hmmm c’est pas mal ! ». Nous récupérons nos pots, je regarde Pete du coin de l’œil l’air de rien. Je sais qu’il va se rendre compte que j’ai terminé toute la noisette. Et qu’il va sûrement me crier dessus.      

«  Pas mal importante oui. Disons que…  la vie qu’il mène n’est pas compatible avec une vraie relation. Et que je ne peux pas accepter cette vie-là…Il est venu me voir il y a quelques jours et on a dit qu’il fallait qu’on s’éloigne. Définitivement ».

Dans mon état alcoolisé j’imagine des dizaines des raisons possibles, toutes plus ridicules les unes que les autres. Une vie secrète. Un espion. Un espion marié. Évidement à la vue de la tristesse que je vois dans ses yeux je me rends compte que les raisons doivent être réelles, difficile à accepter, impossibles pour qu’une relation fonctionne.  Je ne dis rien, ne sachant pas trouver les mots, n’ayant jamais été très doué finalement pour parler de ces choses-là. Je me contente de lui donner un petit coup d’épaule avec un petit sourire juste pour montrer que je suis là malgré tout et je décide finalement de me confier à mon tour sur Molly

« C’est pas stupide, on se rend souvent compte de ce qu’on avait que lorsqu’on l’a perdu. Si tu aimes vraiment Molly, et qu’elle te manque, que tu as envie qu’elle soit la femme de ta vie, il va falloir que tu changes hon’. Tu le sais. Il n’y a que comme ça qu’elle acceptera de te reprendre. Peut-être. Parce que je ne vais pas te mentir non plus et te dire que tu n’as pas grandement merdé avec elle. Tu ne retrouveras jamais une Molly dans ta vie ».  Mais il est là le problème. Est-ce que je l’aime assez ? Est-ce que je veux qu’elle soit la femme de ma vie ? Est-ce qu’elle acceptera de me reprendre ? Est-ce que je vais mieux l’aimer ? Est-ce que je suis capable de changer ? Tant de questions qui me taraudent et je réalise un peu malgré moi qu’elle ne mérite pas ça, que je ferais mieux de la laisser tranquille pour toujours. Je ne regarde pas Mia quand je prononce les paroles suivantes, un sourire triste aux lèvres. « Le problème Mia, c’est que je suis pas sûr d’avoir envie de changer. » Ni d’être capable de changer à vrai dire.

On s’échange nos pots de glace, je goûte et on reprend celui qu’on avait à l’origine. Mia a un air innocent et là je regarde mon pot. Plus de noisette. « MAIS ! » Je lui jette un regard outre. « Il y a plus de noisette ! File le caramel pour la peine ! » Je gronde, tendant ma spatule vers son pot prêt à tout pour lui piquer la fin de sa glace.

Spoiler:

Je sais que Pete ne peut pas vraiment réagir sur le sujet, et je n’attends pas qu’il le fasse. Mais le fait qu’il me montre qu’il est là, avec son sourire et son petit coup d’épaule dans mon bras, me fait sourire à mon tour. Je le remercie du regard, parce que rien que le fait qu’il m’ai écouté est déjà beaucoup. Et puis, Pete ne serait pas Pete s’il avait une solution à tous les problèmes.

« Le problème Mia, c’est que je suis pas sûr d’avoir envie de changer ». Je grimace mais sa réponse ne me surprend pas. Je passe alors mon bras autour de ses épaules « Pose toi les bonnes questions. Et si vraiment, tu n’as pas envie de changer… Faut que tu laisses Molly tranquille. Vraiment. Pour son bien. Parce qu’elle mérite d’être heureuse et elle ne mérite pas de souffrir… ». Je n’ajoute pas comme tu as pu la faire souffrir mais il le sait au fond. Je le serre un peu plus, venant poser ma tête contre la sienne quelques secondes, resserrant mon étreinte, avant de me replonger dans mon pot de glace.

Un petit échange de pots plus tard, et ma gourmandise légendaire, j’ai bouffé tout la glace noisette de Pete. Sa réaction, comme je l’avais prédit, ne se fait pas attendre « MAIS !  Il y a plus de noisette ! File le caramel pour la peine ! » Je me mets à rire « NON !!! Laisse mon caramel ». Mais je suis tellement occupée à rire qu’il arrive à me piquer ce qu’il reste dedans. Je regarde alors le pot « Pfff… J’ai faim moi encore ! ». Je me lève pour aller jeter le pot vide dans la poubelle attenante au banc où nous sommes installés. « Tu sais que j’ai pas décoré mon appart’ du coup… A cause de Knox toussa toussa. Pourtant, au fond, j’aime bien Noël. J’ai juste fait le sapin l’autre fois avec Adam chez lui. Mais chez moi du coup c’est vide ». Je me rassois à ses côtés, me laissant un peu tomber sur le banc, observant le grand sapin qui se dresse devant nos yeux. Les boules de Noël scintillent, les guirlandes sont grandioses « Rien qu’une boule de ce sapin ça changerait tout ».  

« Pose toi les bonnes questions. Et si vraiment, tu n’as pas envie de changer… Faut que tu laisses Molly tranquille. Vraiment. Pour son bien. Parce qu’elle mérite d’être heureuse et elle ne mérite pas de souffrir… » Elle ne finit pas sa phrase, mais je sais ce qu’elle veut dire. Elle ne mérite pas de souffrir comme je l’ai fait souffrir. J’ai tout loupé avec Molly et je commence seulement à m’en rendre compte aujourd’hui.  Le problème c’est que je ne sais pas si le fait qu’elle me manque autant est dû à l’amour que j’ai pour elle ou bien tout simplement à une solitude que je n’arrive pas à effacer peu importe le nombre de personne que je mets dans mon lit, où le nombre de shot que je verse dans mes verres.  Je ne dis rien, parce que pour changer je sais qu’il faudrait que j’arrête de boire. Le problème est que l’alcool est la seule chose qui arrive à me faire supporter mes journées, qui est capable d’effacer le mal être que je ressens. Sans, j’ai peur de m’y noyer.

On reste silencieux un instant et elle me propose de faire un échange de glace. On goûte chacun les parfums choisis par l’autre. Quand on se rend les pots je réalise qu’il n’y a plus du tout de noisette dans le mien, Mia a tout mangé. Offusqué, je cherche immédiatement à lui voler sa glace, finissant la glace à caramel de son pot. « Pff…J’ai faim moi encore ! » « Estomac sur patte ! »  Je lance, raclant mon pot d’un air moqueur. « Tu sais que j’ai pas décoré mon appart’ du coup… A cause de Knox toussa toussa. Pourtant, au fond, j’aime bien Noël. J’ai juste fait le sapin l’autre fois avec Adam chez lui. Mais chez moi du coup c’est vide.  Rien qu’une boule de ce sapin ça changerait tout ». Je ne dis rien, observant le sapin un long moment. On a pas fait de sapin non plus avec Dylane, je n’ai personnellement pas le goût des fêtes cette année.  Mais plus je fixe le sapin, plus je me dis que Mia mérité un Noel illuminé. Je me tourne vers elle malicieux. « Viens on en pique une. » L’idée est idiote. « Alleeeeez regarde il y en a pleins ! Une de plus, une de moins, ils vont pas voir la différence non ? T’auras peut être pas de sapin mais t’auras une boule énorme ! » Je me marre déjà à l’idée. Je n’ai pas contre aucune idée de comment on va réussir à en voler une.

Je suis dépitée en me rendant compte que mon pot de glace est vide alors que j’aurai pu en manger encore un autre pot entier. Je râle, surtout parce que Pete m’a piqué la dernière boule de glace « Estomac sur patte ! ». Je lui tire la langue, comme quand nous étions gosses. Même pas il partage la fin de son pot, même s’il fallait juste râcler le fond.

Je reprends place sur le banc et lance un peu totalement décousue de notre sujet de conversation précédent que je n’ai pas décoré chez moi pour Noël. Nous le faisions en temps normal avec Knox, encore qu’il fallait que je le pousse à le faire, il n’était jamais motivé. Mais cette année, avec son départ, je n’avais pas eu le cœur à le faire seule. Quel intérêt surtout quand le cœur n’y est pas. Alors j’observe le grand sapin qui se dresse devant nous et lance qu’une seule boule de ce sapin suffirait pour donner un peu de gaieté à mon appart « Viens on en pique une ». Je retourne ma tête vers Pete « T’es malade ! ». Non parce qu’en plus faut les atteindre. Et puis y’a du monde sur la place, y’a même des gens qui se prennent en photo devant celui-ci. On nous verrait et ils auraient même des preuves à l’appui « Alleeeeeez regarde il y en a pleins ! Une de plus, une de moins, ils vont pas voir la différence non ? T’auras peut-être pas de sapin mais t’auras une boule énorme ! ».   L’idée est complètement folle et pourtant, je suis entrain de réfléchir à un moyen d’y parvenir. Décidément, être en présence de Mulligan me faisait faire n’importe quoi « Mais y’a plein de monde ? Comment on fait ? On prétend qu’on veut prendre une photo en tenant une boule ? Tu le fais par contre, j’ai pas envie de finir au poste ». Je lance alors que j’observe toujours le sapin. « Bon ok, viens on y va ». Parce que ça y est, l’idée est lancée et que j’ai vraiment envie d’avoir une de ces boules chez moi. Nous approchons du sapin, où il y a quand même pas mal de monde. On tourne, on observe… Je chuchote alors « C’est quoi le plan ? ».  

Elle a le malheur de dire qu’il suffirait d’une boule de sapin pour être un peu plus heureuse dans cet appartement trop vide. Il me suffit de regarder le sapin puis de voir son regard triste pour trouver la solution immédiate. Je propose donc ce qui me semble être évident. Piquer une boule sur le sapin. Une boule énorme qui ne tiendrait sûrement pas sur le sapin de Mia, si elle en avait un.  « T’es malade ! » « Tu veux des boules ou tu veux pas des boules ?! » Je me marre, la défiant du regard. Si on commence par une ça serait sûrement déjà bien.  Je continue d’argumenter, l’alcool aidant à me persuader que c’est sans doute la meilleure de mes idées. Elle a l’air de plus en plus convaincue.  « Mais y’a plein de monde ? Comment on fait ? On prétend qu’on veut prendre une photo en tenant une boule ? Tu le fais par contre, j’ai pas envie de finir au poste Bon ok, viens on y va ». Mon sourire est victorieux. Je n’ai répondu à aucune de ses actions parce que je ne sais pas moi-même. Je compte me décider sur le moment apparemment. On s’approche du sapin, observant la foule d’un air qui se veut discret et qui ne l’est absolument pas. « C’est quoi le plan ? » Elle chuchote. « Aucune idée. » Je ris avant de réfléchir. « Hmmmm c’est un peu haut.  Je vais pas pouvoir l’attraper tout seul. Va falloir que je te fasse la courte échelle. » Je le vois à son air qu’elle doute de mes capacités. « Quoi me regarde pas comme ça ! T’avais qu’à faire deux mètres. Le sapin est énorme. Qui nous enverrait au poste pour une boule en moins ? » Je dis ça avec assurance. « Viens on va derrière, il y a moins de monde. »  L’alcool aide à me donner une confiance que je ne devrais pas du tout avoir.

Spoiler:

« Tu veux des boules ou tu veux pas des boules ?! ». Mes yeux s’écarquillent lorsqu’il me dit ça, restant inerte quelques secondes avant que je n’explose de rire. Mais avec cette question, il finit par me convaincre d’aller choper une de ces boules qui nous font de l’œil sur le magnifique sapin de l’esplanade. Cependant, il y a quand même pas mal de monde autour du sapin et je me demande quand même comment nous allons procéder. Sans nous faire voir ! Je parle toute seule parce que Pete ne me répond pas et semble juste ravie lorsque je décide enfin qu’on y aille. Tant pis, on improvisera. Alors, en arrivant, je chuchote pour lui demander s’il avait un plan, on ne sait jamais il peut y avoir quelqu’un qui nous écoute.  « Aucune idée ». Je grimace, on est bien avancé comme ça. « Hmmm c’est un peu haut » « Sans blague ! », je fais en observant le sapin « Je vais pas pouvoir l’attraper tout seul. Va falloir que je te fasse la courte échelle » « Quoi ?! » mon regard se repose aussitôt sur lui, c’est clair que je n’ai aucunement confiance en sa capacité de supporter mon poids. Surtout avec quelques grammes d’alcool dans le sang « Quoi me regarde pas comme ça ! T’avais qu’à faire deux mètres. Le sapin est énorme. Qui nous enverrait au poste pour une boule en moins ? » « C’est toi t’es un nain de jardin aussi !». Je râle, comme toujours, pourtant je n’abandonne pas l’idée. Même si j’avoue avoir peur qu’on se fasse choper et que je n’ai pas envie de devoir appeler quelqu’un de mon entourage pour venir payer notre caution. Tout ça pour une BOULE en plus ! « Viens on va derrière, il y a moins de monde ». Et je le suis alors, d’un pas peu assuré, hésitante tout de même. « T’es sûr de toi ? » je fais alors qu’il tend ses deux mains pour que je pose mon pied dessus. Je retire mes chaussures, m’agrippe à son épaule et pose mon pied droit sur ses mains. Dans un élan, je me relève et me voilà debout « Ne bouge pas ». J’attrape alors une boule mais Pete perd l’équilibre, on tangue et nous voilà par terre. « Putain mais Mulligan ! T’es nul ! ». Sauf que tous les regards sont sur nous. Je me relève péniblement. Pete insiste pour qu’on recommence « Je te jure que si tu me refais tomber, tu es mort ».

Spoiler:

 « Sans blague ! » J’ignore son manque de confiance dans mon idée, observant le sapin pour déterminer une stratégie. L’idée que je lui fasse la courte échelle me paraît être une bonne idée. « Quoi ?! » Comment ça elle n’a pas l’air convaincue ? A-t-elle des doutes dans ma capacité à la porter, moi athlète de haut niveau un brin alcoolisé ?  Quel manque de confiance.  « C’est toi t’es un nain de jardin aussi ! » Je roule des yeux. Tout de suite les grands mots. Ou en l’occurrence, les petits. On aura sûrement plus de chance de l’autre côté, moins de monde. « T’es sûr de toi ? » « Bon la poule mouillée lààà tu te motives !!! » Je lui tends mes mains pour qu’elle puisse se hisser vers la boule. « Ne bouge pas. »  Plus facile à dire qu’à faire. Elle arrive à attraper la boule, mais moi je tangue, serrant les dents, incapable de rester droit et on s’écroule tous les deux. Je grimace quand j’amortis sa chute, c’est qu’elle pèse son poids. « Putain mais Mulligan ! T’es nul ! » « Et toi t’avais qu’à pas bouffer autant de glaces cet été ! » Je lance, bouguon, ennuyé qu’on ait loupé notre coup. « ALLEZ on recommence. » J’ignore les regards sur nous. « Je te jure que si tu me refais tomber, tu es mort » « Grouille ! » Tout le monde nous regarde on a plus beaucoup de temps.  Je lui tends de nouveau les mains, elle prend appui sur moi et arrive à décrocher la boule.  Au même instant je vois un policier débarquer. « Qu’est ce que vous faites ?! » Je palis « Oh merde ! Viiiite Mia ! »

Win : Mia saute avec la boule, on regarde le policier une demie seconde on se regarde et on s’enfuit en courant.

So close: Je suis déséquilibré de nouveau, on tombe, Mia a récupéré la boule, manque de bol le policier arrive devant nous. Pas le temps de fuir.

Fail : Mia saute avec la boule, on regarde le policier une demie seconde on se regarde et on s’enfuit en courant. « ARRETEZ VOUS ! » Le policier nous course.

« Bon la poule mouillée lààà tu te motives !!! ». Je lui lance un regard noir parce qu’il a osé me traiter de la sorte. Je me hisse alors sur ses mains mais cette première tentative est un pur échec. Normal, il est tellement bourré le Mulligan qu’il est pas capable de tenir l’équilibre. Lui qui me disait qu’il devenait meilleur en étant bourré. Tu parles ! Alors je lui râle dessus, pour changer « Et toi t’avais qu’à pas bouffer autant de glaces cet été ! ». Quel abruti ! Je lui donne une tape dans le bras lorsqu’il se relève pour avoir oser dire ça. En plus, c’est pas comme si tous les regards n’étaient pas sur nous présentement. Mais cela ne nous arrête pas pour autant, surtout quand Pete insiste pour recommencer « ALLEZ on recommence ». Je le préviens que si je retombe, il est mort. « Grouille ! ». Je m’exécute alors, retente ma chance, grimpe et miracle, Pete parvient à conserver son équilibre. J’arrive à décrocher une boule et je suis plutôt fière de moi « Alors ? T’es impressionné Mulligan hein ? ». Je fais la fière mais pas pour longtemps. Un flic débarque au même moment « Oh merde ! Viiiite Mia ! ». Dans la panique, Pete reperd l’équilibre et nous nous étalons comme deux grosses… merdes. Je ne sais par quel miracle la boule ne s’est pas brisée, c’est que j’y tiens visiblement. Par contre, dans notre chute, on perd du temps et donc on n’a plus la possibilité de fuir puisque le policier arrive à notre hauteur.  Je regarde autour de nous, il y a du monde qui nous fixe. Je regarde ensuite Pete, duquel je m’approche en glissant doucement « on fait quoi ? ». Tout ce que je voulais éviter est entrain d’arriver et je n’ai vraiment pas envie de finir au poste. Alors j’utilise un subterfuge « Je suis désolé monsieur l’officier de police. Mais… ». Je me mets alors à pleurer. Je m’ignorais ce talent d’actrice « je n’ai pas de chance dans ma vie… Et mon ami a voulu me faire plaisir en décrochant cette boule de noël pour moi, pour me redonner du baume au cœur… Je suis sincèrement désolé, on ne voulait pas causer du tort, c’était stupide… ». J’exagère encore plus, venant même poser ma tête sur l’épaule à Pete, pour accentuer encore plus mon rôle de nana au bout de sa vie.

Spoiler:

 La première tentative est un échec, on s’écroule au sol avec ridicule. C’est qu’elle pèse son poids quand elle s’écroule sur moi la McKullan. Je grimace mais je ne suis pas pour autant prêt à abandonner peu importe le nombre de regards sur nous. Je remotive les troupes, on se relève et je lui tends de nouveau mes mains pour qu’elle se hisse à la hauteur de la boule. Elle voulait une boule, elle l’aura.  Elle arrive cette fois-ci à décrocher  la boule du sapin. « Alors t’es impressionné Mulligan hein ? »  Je n’ai même pas le temps de lui répondre que mon regard se pose sur un policier qui a remarqué notre petit manège. Celui s’y s’approche et déjà je crie à Mia de se dépêcher. Évidemment dans la panique, je perds de nouveau l’équilibre et on s’étale de tout notre long sans avoir le temps de prendre la fuite.  « Qu’est ce que vous êtes en train de faire ?! » Le policier nous dit l’air déjà en colère.   Tout le monde s’est arrêté pour regarder la scène. « On fait quoi ? » Elle me demande doucement alors qu’on s’est relevés. « Aucune idée » je grogne entre mes dents. Je serais bien tenté de prendre la fuite mais il est un peu trop prêt.  Et là soudain Mia décide de devenir actrice. Je la regarde d’un air halluciné alors qu’elle se met à pleurer.

« Je suis désolé monsieur l’officier de police. Mais… je n’ai pas de chance dans ma vie… Et mon ami a voulu me faire plaisir en décrochant cette boule de noël pour moi, pour me redonner du baume au cœur… Je suis sincèrement désolé, on ne voulait pas causer du tort, c’était stupide… » J’entre immédiatement dans son jeu, passant mon bras autour de son épaule, prenant un air attristé. « Oui elle n’a vraiment pas de chance…On est vraiment désolés Monsieur l’agent…. » L’officier est compatissant, il vient de se faire quitter avant les fêtes il nous explique et par pitié ne nous demande même pas de rendre la boule sans un moment d’égarement sans doute. On attend qu’il s’éloigne un peu choqués et lorsqu’il est loin yeux et hors de portée de vos voix, je me tourne de Mia et j’éclate de rire. « Non mais ! C’est quoi ces talents d’actrice sortis de nulle part là ! Je vais t’offrir un oscar pour aller avec ta boule ! » Parce qu’elle est là la boule en question, le prix gagné, elle est énorme et elle est intacte et je la regarde n’en revenant toujours pas.