Les derniers instants s’approchent, s’envolent et je clos mes yeux durant une délicieuse minute pour apprécier les sensations de plénitude. Celles qui contentent, qui détendent, qui emplissent d’une saveur nouvelle. Je n’ai pas joué les contrariantes très longtemps ; je n’ai même pas tenté de résister. Encore une fois, les opportunités seront nombreuses pour jouer de lui et m’abreuver de ses moues contrariées, même si je suis plutôt convaincue que c’est moi qui me laisse plus facilement chagriner entre nous deux. C’est sûrement parce que j’aime montrer et étendre mon côté chiant, l’insupportable entraille que j’ai et qui me pousse sans cesse à tirer sur cette corde sans que je puisse y résister. Mais je m’en fiche pour l’instant ; je suis docile, je suis facile, je suis engageante, je me laisse aller. La force de son absence me revient en pleine poire au même moment où mon cœur me rappelle qu’il est la raison de tout ça. Jordan manipule ce petit organe intense d’une façon inouïe qui dépasse mon entendement et ma compréhension et c’est ce même organe que je sens porter la saveur de son intensité jusqu’au creux de mes lèvres si proches de mon partenaire, nos souffles se mélangeant jusqu’à la dernière liesse alors que mes muscles se crispent, se tendent, jusqu’à la détente totale, le goût de satiété au creux de mes reins alors que Jordan se perd à son tour, mes bras et ma silhouette entière le recueillant contre moi, my precious one. Son grand corps que j’enroule et j’entoure alors que le musicien dépose un baiser sur ma mâchoire et qu’il me regarde avec la plus grande des satisfactions, chose que je partage grandement. Son sourire doit être jumeau du mien alors que mon pouce passe sur sa joue, juste en dessous de son oeil brillant, alors que je savoure pleinement le moment d’extase et de douceur qui nous enveloppe.

Enfin, juste avant qu’un bruit que mes oreilles ne reconnaissent pas brise le calme dont nous faisons preuve - pour une fois - et que je lève par réflexe le menton vers le haut, comme si je pouvais voir d’ici d’où cette sonnerie insupportable vient. « C’est un rappel… Je m’en fous. » Heureusement que son cellulaire est en hauteur, hors de ma portée. Parce qu’il casse la sérénité de la maison, de notre bulle toute retrouvée, et je grogne légèrement parce que “ça ne s’arrête jamais ?” que je grince entre mes dents. Je ne suis pas crispée mais les lippes de Jordan sur moi me font un bien fou - autant dire que j’ai besoin de ça en guise de compensation pour son affreux rappel avec son affreuse sonnerie qui est en train de créer un son lointain très agaçant. « Who needs therapy when I got you next to me? » J’arque un sourcil. “Therapy ? At this hour ?” Pourquoi a-t-il besoin d’un rappel pour une thérapie ? Quoiqu’il en soit, sa phrase modifiée m’arrache un sourire malgré tout, mes phalanges plongeant dans ses mèches pour les caresser doucement. “J’ai même pas eu besoin de te guider. Tu t’es débrouillé tout seul comme un grand.” pour trouver le canapé, le préservatif, et surtout, surtout ma chaleur la plus intense. Mais comme j’ai le ton léger d’une petite idiote, je le félicite avec toute la délicatesse de l’humour que je n’ai pas - la délicatesse, pas l’humour. Et cette sonnerie qui ne s’arrête jamais, je roule des yeux vers le plafond en espérant au plus profond que ça suffira pour y percer les poutres et aller scinder ce foutu cellulaire qui ne sait pas se taire à force de brailler. “Sérieusement, s’il se la ferme pas rapidement, je le donne à manger aux poissons au lac. Même eux je ne suis pas sûre qu’il l’apprécie, ceci dit.” Non, ce n’est pas une invitation pour que Jordan me quitte, loin de là ; mais je suis la reine quand il s’agit de m’agacer pour rien malgré moi et là, je n’aime pas qu’on vienne me perturber dans un moment pareil avec Jordan. Dont j’embrasse le front, la ride du lion qu’il n’a pas et l’arête de son nez. “Si t’as d’autres rappels, autant me prévenir maintenant. Histoire de ne pas avoir des envies de meurtre de ton truc là-haut.” Je ne veux pas m’immiscer dans sa vie personnelle - quand bien même je me sens de plus en plus légitime à en avoir le droit - mais juste que le musicien m’informe s’il y en a beaucoup, à des heures tordues et/ou s’ils sont importants. Visiblement le premier ne l’est pas et franchement, je l’aurais massacré sur place s’il avait bougé. Même s’il pèse sur ma silhouette. Même si je remarque avec amusement que ses pieds dépassent l’accoudoir du canapé de sa grande taille. On finira bien par trouver une position plus confortable ; plus tard, pas maintenant. Pour l’instant, je tente de retrouver mon calme après la vibration des minutes passées. Pour l’instant, je profite de nicher mon nez dans sa chevelure claire pour renouer avec son odeur. Et oublier ce téléphone qui finit enfin par faire mourir le son au bout d’interminables minutes. “Enfin.”

“ça ne s’arrête jamais ?” Il vaut mieux esquiver cette question car la vérité c’est que tu ne sais pas. Tu espères fortement que ça va s’arrêter car tu n’as pas du tout envie de bouger ton corps du sien. Alors tu joues un tour de passe passe, tu fais le petit malin avec ta petite phrase chantonné exactement comme il faut avec la version des paroles alternative juste comme il faut. Oui oui on a compris Jordan t’es doué avec la musique et l’improvisation. “Therapy ? At this hour ?” Heureusement il ne s’agit pas d’une session. « J’ai pas encore répondu à un message de mon psy. Faudra je le fasse à un moment. » Si tu remets pas un rappel tu risques d’oublier. Faut dire que là t’as vraiment pas besoin. Tu nages dans le bonheur Mx Fisher.

Elle passe bien vite à autre chose, et tant mieux. Quelle oublie la sonnerie qui n’a pas l’ar de s’arrêter… Oups. “J’ai même pas eu besoin de te guider. Tu t’es débrouillé tout seul comme un grand.” Un sourire sur tes lèvres de l’entendre revenir là dessus. Tu aimes sentir ses doigts dans tes cheveux. Tes lèvres qui vont embrasser sa peau. She gonna kill me. Parce que même toi ça te saoule pas mal cette sonnerie. Alors tu vas t’en prendre à son cou pour tenter la distraction un peu plus intensément. “Sérieusement, s’il se la ferme pas rapidement, je le donne à manger aux poissons au lac. Même eux je ne suis pas sûre qu’il l’apprécie, ceci dit.” Vraiment depuis que t’es de retour ton téléphone est le pire ennemi de ton oiseau et ça pourrait te faire chier, mais ça te fait sourire, même rire. She cute when she annoyed. “Si t’as d’autres rappels, autant me prévenir maintenant. Histoire de ne pas avoir des envies de meurtre de ton truc là-haut.” Very cute. Ton sourire qui s’agrandit parce que t’es qu’un petit con qui l’aime cet oiseau. Peut importe son humeur. Faut dire que c’est plus facile de l’aimer quand c’est à ton téléphone qu’elle en a gros, et pas toi. Car oui tu te dématérialises de ton iPhone comme par hasard. Tu ne le prends pas pour toi.

“Enfin.” Tu vas embrasser sa moue. « You very cute bird. » Et toi grande perche qui commence à avoir mal de cette position qui n’est pas la plus confortable sur ce petit canapé. Tu vas embrasser ses lèvres de nouveau avant de reprendre la parole. « I’ll remove any other alarms. » Car tu en as d’autres, oh oui tu en as. Tu fonctionnes qu’avec ça presque. T’es docile parce que tu comprends que ça puisse agacer. Tu vas les enlever et écrire tout ça dans une note que tu vérifieras pendant tes deux heures de travail quotidienne pour ne pas oublier les choses importantes. Mais pas aujourd’hui. Tu feras ça demain ou au milieu de la nuit quand elle dormira et que tu n’arriveras pas à fermer l’oeil car décalage horaire oblige. T’as déjà fait ton quota d’heures de sommeil et plus encore. T’as bien dormi et t’es fier de toi d’ailleurs.

« Any other requests before I give you mines? » Le sourire sur tes lèvres est si large. T’es vraiment trop bien là Jordan. Y’a pas grand chose qui pourrait te mettre de mauvaise humeur. « Don’t worry I only would like a glass of water. And some chocolat of any sorts if you have please… » Tu marques une brève pause alors que tu te glisses doucement sur le côté du canapé, décalant l’oiseau, histoire d’être sur le tissu et pas sur Birdie, mais tout en restant extrêmement collé à elle vu que ce n’est pas immense non plus. « I maybe have a few cookies left in my bag actually. » Nope Jordan. T’as tout mangé. Damn me. Nah c’est bien tu t’es nourri. Et là tu sens que si vous continuez comme ça avec Birdie - you will - il vaut mieux que tu prennes un peu d’énergie quelque part. En attendant, tu vas mordre son épaule.

« J’ai pas encore répondu à un message de mon psy. Faudra je le fasse à un moment. » t’hoches la tête mais t’apprécies que Jordan évoque “un moment” aka plus loin dans le temps, pas dans l’immédiat. Il n’a pas plus d’intentions que toi de bouger de votre cocon, de vous en séparer aussitôt alors que vos peaux restent transpirantes de vos ébats passionnés. La fièvre est redescendue mais pas les battements de ton cœur qui sont forts et sur lesquels Jordan se presse sans vraiment sans rendre compte. Enfin, tu penses qu’il ne s’en rend pas compte.

La sonnerie se meurt dans vos tympans et c’est avec un soulagement que t’accueilles de nouveau le calme dans la demeure familiale. Oh elle a connu des bruits et du capharnum pire qu’un rappel de téléphone mais tu apprécies de pouvoir entendre le souffle léger de Jordan en même temps que de le sentir sur ta peau, entre deux baisers, entre deux flatteries contre toi, que ce soit la mâchoire, le visage, la bouche. « You very cute bird. » okay, t’es tellement empiétrée dans vos méfaits que ton sourire s’accentue, il s’aggrandit avec force, ton nez se plissant adorablement et tu prouves le point de Jordan juste avec cette réaction. “Only cute ? J’aurai espéré avoir tout un vocabulaire plus développé qui me serait dédié.” t’as envie de croire que tu l’es, juste pour ce soir et juste pour lui. De toute façon, ton état avancé de poupée docile et câline qui veut garder son doudou grandeur nature et très réel, très humain ne peut qu’être qualifié d’adorable. Tu es adorable à le regarder avec les prunelles qui portent des messages que tu n’oses pas encore formuler. T’es adorable à lâcher un doux gémissement de contentement à chaque baiser que Jordan vient poser sur tes lippes. T’es adorable à gigoter légèrement sous lui tout en prenant soin que vos corps restent le plus possible en appui. « I’ll remove any other alarms. » he’s very cute too. Tu décrètes qu’il l’est encore plus que toi car chez lui, c’est inné. T’embrasses le coin de sa bouche, comme pour le remercier. Jordan se plie et se courbe devant ton agacement et ça te réchauffe à l’intérieur de le voir aussi prévenant. Tu n’en demandais pas tant, juste d’être prévenue, mais les retirer te semble encore mieux.

« Any other requests before I give you mines? » tout de suite. Tu roules des yeux en secouant la tête, le bonheur transpirant de ton sourire et de ton expression. “Fuck off.” tu ne peux pas t’empêcher de balancer une injure pour le remettre en place parce que Jordan te fait passer pour une capricieuse et- well, tu l’es mais il n’est pas non plus obligé de t’afficher - yes he has to. « Don’t worry I only would like a glass of water. And some chocolat of any sorts if you have please… » mow. Son grand corps gigote et se décale de toi - autant tu l’apprécies en guise de couverture, autant tu lui laisses volontiers la place et l’occasion de se glisser à côté, bougeant ton propre corps dans le processus ; au final, Jordan a toute sa longueur contre ton profil et t’emmêles vos jambes ensemble tout en plaquant ton visage contre son épaule. « I maybe have a few cookies left in my bag actually. » Il mord ton épaule et tu lâches un léger rire en l’agitant légèrement. “Somebody’s still hungry.” et tu fais la moue, la triste et la déçue ; mais non, vos corps n’agissent toujours pas comme de la nourriture, ils ne nourrissent que vos désirs humains. “We do have cookies here. And proper water. And chocolate.” Finalement, tu ne restes pas ta tête lovée contre lui très longtemps que tu la redresses pour l’observer, ta main allant automatiquement caresser sa mâchoire finement dessinée. “Je soupçonne mon aînée d’être passée car y a des plats dans le frigo. Sounds like someone else.” que tu ne peux t’empêcher d’ajouter en souriant, rappelant Brisbane et les plats de Maria, la réalité alors que pour l’instant, vous êtes bien ancrés dans votre petite bulle de rêve bien réelle. “La seule requête que j’ai là est toi avec le moins de vêtements possibles.” Ta main file sur sa hanche, ton buste s’écrasant un peu plus contre le sien et ta jambe se faisant caressante entre les siennes. “Grace me with your beautiful self every day.” tu murmures doucement avant que tes dents aillent mordiller la pulpe de sa lippe inférieure, tes phalanges sur lui déviant et caressant sa peau tatouée. Jordan est beau, dans son âme et de son corps, et tu veux tout, tout le temps, le plus simplement, parce qu’il n’y a rien à cacher quand on est magnifique. Elimbah s’apprête à cette idéologie, ton état d’esprit s’y accordant parfaitement. “Being naked is not mandatory but it’s very much recommanded in the House of Cadburn.” c’est pour ça que t’étais vêtue, alors, Birdie ? Just to drive him a bit crazy.

“Only cute ? J’aurai espéré avoir tout un vocabulaire plus développé qui me serait dédié.” Elle dit ça mais tu l’as vu son sourire qui s’est illuminé encore plus après tes mots. Peut être que l’addition de tes baisers y a été pour quelque chose aussi. « My head is all over the place, that’s all I got right now. » Tu ne mens même pas. C’est ça le plus beau dans l’affaire. Elle sait combien t’es doué avec les mots mais parfois, les émotions prennent le dessus et t’es bien moins poétique. Elle kiffe quand même quand t’es trash et con, tu gagnes à tous les coups, tu le sais. Parce que vous êtes pareil dans vos conneries.

Vos lèvres qui trouvent la peau de l’autre toujours très vite. A la moindre occasion. Au moins merci non formulé. Vous avez trois semaines à rattraper et vous pouvez bien le sentir tous les deux. Vous ne vous en rendez même pas compte en plus, c’est ça qui est adorablement cute. Tu l’exposes sans honte car c’est toujours un win. “Fuck off.” Double win. Parce que tu aimes bien trop quand tu arrives à l’agacer au point qu’elle t’insulte. Le sourire sur tes lèvres est bien large. Tu prends mieux place sur le canapé profitant de la mordre une fois de plus. Loin d’être la dernière. “Somebody’s still hungry.” Et elle elle veut continuer d’être la personne la plus cute de la ville avec son air. Tu la mords un poil plus fort comme pour l’arrêter d’être si appétissante.  “We do have cookies here. And proper water. And chocolate.”  Proper water? Ca te surprend mais te fait aussi beaucoup trop rire. Tu en oublies presque l’information la plus importante. Elle a du chocolat dans la maison. Elle te câline et t’as bien envie qu’un majordome fasse son apparition pour que vous soyez servi sans bouger. “Je soupçonne mon aînée d’être passée car y a des plats dans le frigo. Sounds like someone else.” Tu hausses les sourcils à cette nouvelle. Someone is nearby?? Parce que personne ne laisserait quelque chose dans le frigo s’ils ne comptaient pas revenir. Ce serait dans le congèle. Tu connais bien ça toi, le congélateur. Le tiens toujours plein à craquer. “La seule requête que j’ai là est toi avec le moins de vêtements possibles.” Elle te sort de tes réflexions de - quelqu’un risque de se ramener - avec sa connerie. Car non, tu ne la prends pas au sérieux. C’est vraiment pas ton genre. Pas. Du. Tout. “Grace me with your beautiful self every day.” Ok. Elle sait trouver les mots pour que tu inclines un peu dans sa direction. Tu ne dis rien pour autant. Tu es toujours en train de t’occuper de son épaule de tes lèvres, de tes dents. Tu te caches Jordan ? Maybe. Sauf qu’elle arrive à venir s’en prendre à tes lèvres. She flexible. La bitch. Tu veux vraiment esquiver cette conversation si tu peux. Car elle n’est pas sérieuse de toute façon n’est-ce pas ? She’s mad serious. Eh ouais. “Being naked is not mandatory but it’s very much recommanded in the House of Cadburn.” My god. Elle s’arrête pas. Elle prend ça vraiment à coeur. Tu comprends que ça va être dur à esquiver.

« Says the one with underwear all the time… » Tu vas mordre ses lèvres pour la faire taire. Won’t work. Tu sais déjà. « Il faut aller chercher l’eau au puit pour pouvoir boire? » Tu pourrais juste te lever et aller dans la cuisine Jordan mais tu préfères tacler doucement pour passer à autre chose que sa requête moyennement raisonnable à ton avis. Anyone can come by putting food in the fridge. Cette information est très loin d’être passé dans l’oreille d’un sourd. Tes lèvres sur son visage, tu embrasses sa peau et murmure contre. « T’as quoi comme chocolat? » Que tu reprends moins sarcastiquement. Ta main libre qui se balade sur son corps doucement mais qui trouve son point de chute sur ses seins bien évidemment. C’est la maison.

Spoiler:

« My head is all over the place, that’s all I got right now. » j’aurai bien une idée où il pourrait mettre sa tête en attendant. Mais mon idée aussi outrageante que délicieuse reste dans ma cabosse ; elle aura bien l’occasion de devenir réalité dans les jours à venir. Je suis certaine cependant que mon sourire laisse transparaître cette idée coquine qui me donne joliment chaud ; Jordan devrait assez me connaître à présent pour savoir que mon cerveau est tordu, que j’ai les idées sauvages et mal placées ; cependant, j’attends de voir si cette liste est assez longue, je suis sûre que mon égo apprécierait les flatteries et j’aimerai pouvoir dire que je m’en rappellerai mais c’est une promesse envers moi-même bien trop lourde dont je préfère ne pas m’accommoder. “I can help. Fantastic, gorgeous, hot, funny, delicious, dreamy, perfect.” je préfère m’inventer - ou pas - des adjectifs pour me décrire, pour l’aider à retrouver ses idées, lui le musicien jamais avare en mots et en paroles pour réussir à faire fondre tout ce que je pensais d’une solidité glaciale en moi. Je glousse légèrement, je souris avec force, je m’amuse bien trop ; c’est (quasiment) toujours le cas avec Jordan tant qu’on reste dans un espace qui m’est familier. Dans des eaux douces et stagnantes, quand bien même je ne dis pas non à des vagues ici et là. Tant que ça ne se transforme pas en tsunami. Je n’ai pas forcément les bonnes réactions sous l’instinct, ça s’est déjà vu.

En parlant d’instinct, y en a un qui a l’air de vouloir nouer une relation spéciale entre ses dents et ma chair, l’espèce de carnassier qu’il est. Si j’étais à jeter en pâture, Jordan serait le premier à m’avaler, pas vrai ? Innocente de ma phrase qui le perturbe, je continue mon laius sans m’interrompre, tout ça pour l’inciter à renouer avec lui-même ; et là, on peut dire que je suis une foutue baba mais je veux juste le rassurer. Y a que nous, ici, il peut laisser les règles de la société là-bas, à Brisbane. On est bien, ici. On est tranquille, il n’y a personne qui peut voir ce que l’on fait en vis-à-vis car y en a aucun. On juge peut-être les étrangers mais pas les invités. Et il faut bien avouer que le voir nu n’est pas non plus sans intérêt pour moi. Je peux à outrance l’observer et me satisfaire ; it’s all mine. La preuve, sa fesse a mon empreinte. « Says the one with underwear all the time… » et il vient bouffer mes lèvres alors que je veux pouffer de rire parce qu’il a tort, si tort et il le sait. “My house, my rules.” je sais, c’est bas. Je sais, je vais sûrement regretter d’avoir dit ça. Jordan serait capable de m’imposer des règles aussi tordues qu’idiots une fois qu’on remettra un pied chez lui et je vais le maudire alors que ça ne sera qu’un retour de bâton légitime. Mais je m’en fiche. J’assume et je suis prête à subir les conséquences de la joute verbale avec Jordan qui m’a tant manqué.

« Il faut aller chercher l’eau au puits pour pouvoir boire? » il a de la chance que je le préfère en vie pour les jours prochains parce que mort étouffé d’un coussin du canapé, il ne me serait d’aucune utilité. “Ouais. Pour la douche, j’ai des petits lutins qui font le travail pour pouvoir en injecter dans les tuyaux. Pour ça que si tu trouves une bestiole bizarre en te lavant, faut pas t’inquiéter.” je pince sa hanche de mes doigts vengeurs en même temps que Jordan m’embrasse et le constrate est saisissant entre lui et moi. « T’as quoi comme chocolat? » je ferme les yeux en réfléchissant, sentant sa main s’accorder de nouveau contre ma poitrine, me faisant doucement soupirer alors que ma tête se repose sur le canapé. “Du noir, forcément, les miens. Il doit y en avoir des bio voire vegan, de toute sorte. A la noisette, pralinée, au lait d’amande… Lila est une activiste militante.” ce qui explique que j’ai toujours mon stock à moi parce que ma soeur est souvent dans l’extrême le plus absurde et que ça me demande bien trop de réflexion pour respecter toutes les contraintes qu’elle veut nous imposer. “Tu peux tous les goûter si tu veux. Si t’en manges 25 kg d’un coup, tu peux obtenir le même effet qu’un joint de cannabis.” voilà un des trucs inutiles que je sais et que je balance alors que mes paupières se relèvent pour croiser son visage, ma jambe se délogeant pour que ma cuisse passe contre son flanc. J’ai toutes les intentions du monde à lui ramener ce qu’il voudra mais j’ai encore aucune volonté. J’attends seulement sa commande, dira-t-on. Je veux être une bonne hôtesse ; dans tous les sens du terme.

Je la vois bien qui me mate de cet air qui est tout sauf innocent. J’ai quelques idées de ce qui doit lui passer par l’esprit car l’envie dans son regard est le même que le mien. In a hurry babe? Car je sais qu’on va rester ici quelques jours. Je sais aussi qu’elle est toujours la première à dire qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses de peur de s’en lasser. Like this could happen. “I can help. Fantastic, gorgeous, hot, funny, delicious, dreamy, perfect.” Je me pince les lèvres au dernier mot l’air de dire ’Not so sure’ ‘cause I’m a bitch. Mais je vais flatter sa peau de multiples baisers parce que son visage avec autant de sourires ça me laisse pas indifférent. You gorgeous. “My house, my rules.” Qu’elle arrive à dire au milieu du baiser. Hmmm? Elle est sûr de ça ? Parce que si ça commence à être un environnement hostile, je risque de me démerder à trouver une calèche pour me ramener jusqu’à la civilisation de Brizzy. Je préfère ne pas sur-enchérir là dessus parce qu’avec un peu de chance elle va oublier ça bien vite. Gonna eat her out and I’ll be good. Yup, j’ai des bonnes idées des fois.  « It's my house and I think it's time to get out... It's my soul, it isn't yours anymore... It's my house... » Bien sûr je trouve le moyen de caler quelques paroles qui me sont venues sur le moment. Je m'arrête là parce que yep, je suis dans la capacité de la lui chanter intégralement.

“Ouais. Pour la douche, j’ai des petits lutins qui font le travail pour pouvoir en injecter dans les tuyaux. Pour ça que si tu trouves une bestiole bizarre en te lavant, faut pas t’inquiéter.” Elle me pince alors que je ris de nos conneries contre sa peau. Elle aime tellement les créatures qui n’existent pas. Sûrement pour ça qu’elle m’aime autant. Je suis un genre de monstre. That boy is a monster… He ate my heart. Mais là j’ai surtout envie de bouffer le chocolat avant de pouvoir aller sur un autre round. Histoire de tenir plus longtemps car oui je mets ma faiblesse sur mon état physique et pas sur tout l’effet qu’elle me fait nop. Le déni my bestie. “Du noir, forcément, les miens. Il doit y en avoir des bio voire vegan, de toute sorte. A la noisette, pralinée, au lait d’amande… Lila est une activiste militante.” Et elle me répond en se relaxant un peu plus j’ai l’impression. Ca c’est l’effet de ma main sur sa poitrine c’est sûr. Alors je vais pas l’enlever du coup - genre je l’aurai enlevé sinon. J’écoute à peine tout ce qu’elle a dit sur le chocolat qu’elle possède car j’ai compris le principal : y’en a beaucoup. “Tu peux tous les goûter si tu veux. Si t’en manges 25 kg d’un coup, tu peux obtenir le même effet qu’un joint de cannabis.” Ça c’est une information qui est vraiment très intéressante. Elle se colle un peu plus à moi, sa jambe me possédant. Love that shit.

« Non mais 25 kgs ? Je crois que mon estomac aura explosé avant 10. J’ai pas envie de mourir cette année. » Ni celle d’après mais j’ai encore rien de prévu de précis en 2022 du coup, je m’en fou un peu. Peut être bien que je dis ça comme ça pour la faire flipper. J’espère qu’elle va me mettre une claque ou un coup. « C’est toi qui dit toujours qu’il faut pas abuser des bonnes choses… » Je vais aussitôt poser mes lèvres sur les siennes parce que je sais qu’elle déteste que je reprenne ses mots contre elle. Je veux l’empêcher de quoi que ce soit. Mais ma main reste bien sur ses boobs parce que c’est pas la même chose, ça j’en abuse car j’ai pas encore assez profité. Je suis en manque. Je suis un junkie du corps de Birdie. Ma langue dans sa bouche, je fais pas les choses à moitié pour la faire taire la petite villageoise. Je me détache ensuite avec une nouvelle question. Une nouvelle distraction. « Il se cache où tout ce chocolat ? J’ai pas encore visité ta maison… » Je vais glisser ma langue sur sa peau avant de reprendre la parole. « Faut que tu continues de me faire l’inventaire des endroits où t’as pas forniqué pour que je répare ça… » Je précise pas quand parce que je pense - j’espère - qu’il va y avoir beaucoup d’endroits et quelque chose me dit qu’on va pas rester que trois jours comme elle l’a dit.

« It's my house and I think it's time to get out... It's my soul, it isn't yours anymore... It's my house... » je fais vibrer mes lèvres entre elles, répondant à ses paroles d’un simple “pff”, balayant la main en l’air comme pour balayer ce que je viens d’entendre. Je veux pas qu’il parte, j’espère que Jordan n’en a pas l’intention dans les minutes à venir parce qu’il est certain que je me transformerai comme la pire des koalas australiens ; déjà que je suis à moitié sur lui, satisfaite de l’emprisonner contre moi et par mes propres moyens - oui, j’exploite ses faiblesses, et alors ? - il ne m’en faudrait pas beaucoup pour que je le couvre totalement. Je ne me lasse pas - comment le pourrais-je alors que nous venons tout juste de renouer ensemble ? Jordan continue de rire, il est tout léger et ça m’apaise, ça me contente de le sentir comme ça avec moi. Et j’apprécie encore plus qu’il s’autorise tous les droits sur moi, sachant qu’il a tous les accès sans avoir besoin de mon autorisation. Voilà plus de six mois qu’il a ceux de mon corps - et maintenant, inutile de nier qu’il n’y a pas que l’enveloppe charnelle entre nous deux. Ce sentiment confortable de vouloir rester dans ses bras jusqu’à ce qu’on crève de faim et de soif est irrésistible. Inédit, aussi. Je n’ai pas été habitué. Je n’avais jamais connu ça. Avec Dan, c’était si différent. Plus rapide. On ne prenait jamais le temps. Des moments volés, ici et là, éparpillés aux quatre coins du globe. Là, le seul éparpillement que je veux, c’est dans le creux et la sécurité des bras de Jordan. J’en ai rien à foutre de me transformer en guimauve si ça me permet d’avoir l’esprit et le coeur légers qu’il soit contre moi. Qu’il sache comment illuminer mon être juste par sa présence. Il n’est pas au courant de tout ça ; pour quelqu’un d’aussi bavard et extraverti que ma petite personne, je ne dis jamais les choses essentielles. Celles qui ont de la valeur - même si j’ai fait des efforts quand il était là-bas. Je compte sur mes gestes, sur mes actions, sur mes baisers, pour faire passer les messages. Qu’il est important, qu’il devient crucial et que même si j’aime mon indépendance, j’ai envie de l’être mais avec lui dans mon sillage. Il n’y a rien de mal à ça. Il y a quelques mois, j’avais confié ma peur qu’il me prive de ma liberté ; mais c’est tout le contraire qui s’opère. Si j’ai envie de lui, si je veux me perdre en lui, si mon intérieur ne réclame que lui, ce n’est pas une barrière pour rester qui je suis. Ma façon d’être. Il y a peut-être quelques arangements à faire ; qui se sont fait d’eux-mêmes sans que j’en ai réellement eu conscience. Mais j’ai confiance en Jordan ; jamais il ne me demandera de changer. J’ai envie d’y croire. Il me donne envie d’y croire, le fourbe. On est loin du “you don’t want to hear it but it doesn’t mean it isn’t true”, j’espère que Jordan en apprécie l’évolution.

Tout porte à croire que oui. A commencer par cette main envahissant mes seins qui réagissent doucement sous ses administrations, ses flatteries qui me donnent de légers fourmillements jusqu’à mon nombril. Voilà le genre de sensations que Jordan est capable. Plus que le physique, c’est porté par le reste. J’ignore la solution magique qu’il a su opérer en moi. Je ne cherche pas non plus à savoir. Je me laisse porter parce que trifouiller et se torturer l’esprit ne mènent à rien. Je me suis beaucoup trop inquiétée et angoissée ces dernières semaines, tout ça pour voir que tout est bien réel. Que Jordan a les prunelles sur moi qui portent son affection envers mon insupportable personne et je le ressens absolument tout le temps. La connexion est là, elle persiste et elle subsiste entre nous, celle qui s’est développée et améliorée au fil des mois sans que ni l’un ni l’autre n’ayons prémédité quoique ce soit. « Non mais 25 kgs ? Je crois que mon estomac aura explosé avant 10. J’ai pas envie de mourir cette année. » j’éclate de rire, mes doigts s’en allant pincer la peau fine de son ventre avec un sourcil relevé. “Genre tu pourrais déjà en manger dix kilos. Je te rappelle que t’as failli y passer en début d’année avec seulement un verre de chocolat. Alors permets-moi de douter que tu puisses aller jusqu’à dix kilos.” La scène à la plage me revient en mémoire, ne me concentrant que sur son défi de vouloir boire cul sec son breuvage - un fail total. « C’est toi qui dit toujours qu’il faut pas abuser des bonnes choses… » C’est moi qui dis toujours ça alors que je passe mon temps à tirer sur la corde - faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Je veux répliquer, trouver non pas une faille ni une attaque, autre chose, mais Jordan me distrait en appliquant sa bouche contre la mienne, sa langue venant percer pour chercher la mienne et oh, mon autre main vient s’attacher à sa nuque alors que je retombe sur le canapé tout en entraînant son visage contre le mien pour pas que notre étreinte ne s’interrompt. Il devrait savoir qu’il n’arrivera pas à me faire taire mais franchement, si ses techniques ressemblent à celle-là, il peut essayer autant de fois qu’il veut, je n’y vois aucun inconvénient.

« Il se cache où tout ce chocolat ? J’ai pas encore visité ta maison… » “Dans un cabinet du bas. Le troisième en partant de l’entrée, à deux portes du lavabo.” je ne suis pas sûre d’avoir été très claire, même moi je me suis embrouillée et je fronce les sourcils car ça s’apparente aussi bien à un jeu de piste qu’un jeu de mémoire. Et avec sa langue qui glisse et tourne sur mon épiderme, Jordan n’aide en rien dans ma réflexion. « Faut que tu continues de me faire l’inventaire des endroits où t’as pas forniqué pour que je répare ça… » Jordan n’est d’aucune aide alors que je relève son visage contre le mien de mes doigts sous son menton. “J’ai forniqué dans pas mal d’endroits. Mais j’ai fait l’amour nulle part.” Je n’ai jamais amené Dan ici pendant notre relation ; la différence à mes yeux est réelle et c’est sûrement pour ça que j’ai souhaité que Jordan les voit. Il me donne l’impression d’être un livre ouvert et si parfois, je m’en passerai bien, d’autres fois, c’est très plaisant. Je m’évite de dire ce que je ne veux pas dire mais je tente de le sous-entendre. Mes phalanges sous son menton s’applatissent sur sa mâchoire, contre sa joue, et je me penche pour épouser ses lippes doucement, furtivement. “Je compte sur toi pour réparer ça. Ca aidera à faire évacuer les dix kilos de chocolat que tu auras englouti.” je murmure au bord de ses lèvres avec un sourire rieur, histoire de détendre un peu la sincérité de mes propos ; j’espère juste qu’il n’aura pas pitié de moi. Connaître l’affection, l’amour, à trente ans et des poussières, ça peut être malheureux. Pas pour moi. C’est juste tombé là, maintenant, et ça me comble très bien comme ça. J’en viens à me dire que j’aurai pu attendre Jordan encore de longues années si c’est pour ressentir ce sentiment de perfection entre nous. Like it was meant to be.

Elle se fou de ta gueule ouvertement avec son gros rire là. Bitch. “Genre tu pourrais déjà en manger dix kilos. Je te rappelle que t’as failli y passer en début d’année avec seulement un verre de chocolat. Alors permets-moi de douter que tu puisses aller jusqu’à dix kilos.” Tu fais ton outré. T’es surtout d’une humeur sans égal car ton sourire est toujours bien large sur ton beau visage. La voir rire te fait sourire à la puissance infinie. It’s the best. Ça te fait aussi beaucoup rire qu’elle se souvienne de ce détail. Ca remonte à il y a une éternité. Qu’elle mette cette soirée sur le tapis te fais remonter  le souvenir de combien tu te sentais déjà parfaitement à l’aise avec elle devant des connaissances à toi. Vous aviez tellement l’air d’un couple déjà. T’as l’impression que ton tour de passe passe (non) pour ne pas qu’elle relève ta dernière remarque sur les abus a fonctionné. Elle t’entraine dans un baiser un peu plus poussé grâce à sa main sur ta nuque. Yup. Do that bird. Mais intérieurement t’es surtout comme : Winning.

“Dans un cabinet du bas. Le troisième en partant de l’entrée, à deux portes du lavabo.” Double winning quand elle te dit où se trouve le chocolat. Manque plus qu’elle te fasse visiter les lieux maintenant pour que tu puisses savoir où c’est tout ça. Elle t’a clairement parlé en chinois là. T’as aucun repère. “J’ai forniqué dans pas mal d’endroits. Mais j’ai fait l’amour nulle part.” Tes yeux étaient braqué sur ses lèvres alors qu’elle te maintenait le visage de sa main sur ton menton. Ton regard qui trouve ses yeux aussitôt. Did you just say that? Oui Jordan. Regarde comme elle est douce. Ton coeur qui a fait un tour dans ta poitrine. You just said that right? Pourquoi t’as besoin d’une confirmation Jordan ? Elle vient de le dire ! Tu peux la croire. Ca n’a pas dû être facile à accoucher. Elle dit pas ces choses là Birdie. Elle les a chanté maintenant elle les dit de façon détourné. Tu te rends compte comme c’est huge là? Yeah… Car t’es sur le cul. Holy shit Bird… Je comprends pas comment t’es encore surpris alors que tout le monde voit très bien les étincelles entre vous depuis belle lurette. Elle vient déposer un baiser sur tes lèvres et tu lui rends tout doucement car t’es encore un peu sonné par tout les mots et ses gestes. My Bird is in love with me. What else is new? “Je compte sur toi pour réparer ça. Ca aidera à faire évacuer les dix kilos de chocolat que tu auras englouti.” Tu vas serrer un peu plus ton corps contre le sien, tes lèvres aussi. Tu trouves pas les mots alors tu préfères la suite sur la suite de ses paroles. T’as entendu. T’as très bien entendu. T’as l’impression de passer des niveaux dans une sorte de jeu avec une quête qui devait être impossible… How the fuck did she fall for me? Tu sais pas. Elle non plus sûrement, mais l’important c’est que vous soyez tous les deux sur la même longueur d’ondes à ce propos.

« Maintenant tu me sens capable de bouffer les 10 kilos? » T’embrasses encore ses lèvres avant de reprendre la parole en plagiant Oprah Winfrey. « So what is the truth? » Un baiser supplémentaire sur l’oiseau avant que tu ne te redresses. Ta position sur ce petit canapé qui commence à faire souffrir ton grand corps. Tu aurais bien envie de te dégourdir les jambes. Oh. Ce qui te donne une idée. Une très bonne idée à ton avis. « How’s Elimbah by night? Can we eat all the chocolat while walking around? » Tu aimes beaucoup trop marcher la nuit. Tu le fais seul d’habitude. Avec certains de tes albums favoris qui tournent dans tes oreilles. « Are you tired? How do you feel? Would you be up for it? » La bande son de Birdie serait toute aussi agréable. Tu sais d’avance qu’elle va avoir mille histoires à te raconter et tu ne te lasses pas de revoir son air satisfait quand elle est arrivé dans sa ville. T’es sûr que son visage va s’éclairer toujours plus comme ça alors qu’elle reprend possession de ses racines. Tu entends la brève sonnerie de ton téléphone qui annonce l'arrivée d'un SMS.

« Maintenant tu me sens capable de bouffer les 10 kilos? » non, absolument pas, et je secoue ma tête négativement pour appuyer mes pensées, et mon manque de foi à son égard de réussir son futile défi. “Je prévois juste au cas où tu réussirais. Mais j’en doute fort.” d’un geste protecteur, je passe ma paume sur le flanc de son ventre, contre son nombril et je remonte doucement caresser ses abdominaux, là où les potentiels mais inexistants dix kilos de chocolat atterriront si jamais Jordan se sent pousser des ailes - mais il le regrettera, je le sais. “Je te sens surtout capable d’évacuer dix kilos si y a besoin. Je propose juste mon aide pour que ça soit plus agréable.” que je murmure entre deux baisers, nos lèvres ne songeant pas une minute à s’éloigner plus de deux secondes les unes des autres. Je fais du service civique, rappelez-vous, et je continue dans mon entreprise avec toute la bonne volonté du monde. « So what is the truth? » je lui tire la langue pour lui montrer où elle se loge, ma vérité ; qu’il vienne la chercher, elle brûle dans ma bouche et elle n’attend qu’à ce qu’il vienne la chercher avec force et délice.

Jordan se redresse et je grogne parce que ça éloigne un peu la chaleur de nos corps et ça amène plus de la brise hivernale compagnarde de l’Australie profonde dans laquelle nous nous trouvons. Il tend même ses jambes un peu plus et j’ôte la mienne pour qu’il puisse être mieux installé. « How’s Elimbah by night? Can we eat all the chocolat while walking around? » Ou alors, il veut vraiment sortir et que ses gigotements n’en étaient que les signes avant-coureurs que je n’ai pas su voir. J’arque un sourcil en le regardant, comme si ça me semble abherrant qu’il veuille voir mon quartier la nuit. En général, Elimbah est le genre d’endroits que les visiteurs préfèrent d’abord voir de jour, histoire de se sentir assez confortable et en sécurité. L’espace autour de la maison est si grand, la forêt n’est pas loin, les risques pour qu’on vienne nous massacrer en pleine nocturne sont grandes - mais hey, je suis toujours vivante donc la preuve que ce ne sont que des histoires pour effrayer les gosses (et croyez moi, les petits vieux du quartier n’ont jamais été en reste d’histoire pour faire peur à la pauvre population d’enfants innocents que nous étions). « Are you tired? How do you feel? Would you be up for it? » Je passe une main dans mes mèches tout en relevant mon tronc à mon tour, finissant par m’asseoir sur le bord du canapé pour le bien de nos deux silhouettes qui ne peuvent se loger dessus que si elles sont finement serrées. Ce qu’elles ne sont plus et c’est un petit drame en soi. “T’es bien le premier à demander à voir la ville de nuit. Les gens ont vite peur quand ils connaissent pas.” Je lève les yeux vers le plafond quand j’entends une nouvelle sonnerie, les yeux qui se plissent ; vraiment, si c’est reparti pour je-ne-sais-combien-de-minutes, c’est son extermination imminente. Mais non, ce n’est qu’une brève sonnerie et je lâche un léger soupir en finissant par me tourner vers Jordan, une jambe relevée sous moi. “But it would be cool. I love Elimbah at every hour.” c’est la maison, évidemment que mon amour est infini. “On peut aller faire un tour pas loin. Je peux même te montrer la maison d’enfance d’un violoniste hyper connu dans son milieu. Il a été premier violon à Sydney. Entre autres." Vanter la réussite de mes proches est toujours vécu comme une fierté pour moi car je suis fière de ce qu’ils accomplissent. La maison des Etherstones n’est qu’à quelques pas, c’est une preuve que tous les enfants de la campagne ne finissent pas forcément stupides et à la campagne. “Par contre, il faudra s’habiller un peu. Histoire d’éviter de provoquer des crises cardiaques à d’éventuels passants.” je vais picorer ses lèvres tout en caressant de nouveau sa hanche, déviant subtilement vers ses fesses que j’empoigne gentiment et brièvement. “Quoiqu’une petite pour la vieille Henley lui remettrait les idées un peu en place.” I’m a bitch I’m a lover, alors que j’ai mon sourire de coin toujours contre lui. “I will be up for anything.” as long as you’re here.

“Je prévois juste au cas où tu réussirais. Mais j’en doute fort.” Qu’elle laisse une réserve de au cas où te fait plaisir parce que ça veut dire qu’elle a quand même ce doute. Un miracle peut arriver. Elle sait très bien que tu es capable de faire des choses qu’elle n’aurait jamais imaginé. Comme dérober son coeur sans préméditation. C’est elle qui avait créé la surprise en premier lieu en janvier avec son rentre dedans. Tel et pris qui croyait prendre. Hehe. “Je te sens surtout capable d’évacuer dix kilos si y a besoin. Je propose juste mon aide pour que ça soit plus agréable.” Evacuer ? Est-ce qu’elle parle de ta capacité à chier ? Bird ? Are we there yet? Ca te fait beaucoup rire en tout cas. Toi tu l’embêtes bien avec tes questions et elle finit par te tirer la langue comme une enfant. Tu vas la capturer sans plus de cérémonies. De toute façon, vous ne faites que ça. Vous embrasser. We in need.

Ça se sent quand elle proteste alors que tu te redresses. Mais tu commences vraiment à avoir mal partout. Elle se redresse également. “T’es bien le premier à demander à voir la ville de nuit. Les gens ont vite peur quand ils connaissent pas.” Tu kiffes être le premier. Surtout quand il s’agit d’une proposition que tu aimes réellement faire. Que tu fais déjà régulièrement pour combattre l’insomnie. I am unique too. Vous êtes pas mal pareil et pas sur les mêmes choses. Ton téléphone qui sonne brièvement cette fois. Tu vois le visage de l’oiseau qu’elle est saoulé. Tu vas prendre soin de mettre en silencieux, mais on dirait qu’elle oublie que tu as une vie et que malgré le kidnapping que tu aimes, y’a des gens qui pensent à toi et à qui tu manques aussi depuis trois semaines. Car cette sonneries là, ce n’est pas le travail.

“But it would be cool. I love Elimbah at every hour.”
« If you’re not scared, I’m not scared. »

Elle connait bien. Très bien même. Si elle aime, tu vas aimer. Et puis elle va te protéger comme elle l’a promis. T’es entre de bonnes mains. “On peut aller faire un tour pas loin. Je peux même te montrer la maison d’enfance d’un violoniste hyper connu dans son milieu. Il a été premier violon à Sydney. Entre autres. » Tu hoches la tête impatient de savoir toute cette histoire. Toi qui aime les histoires musicales tu vas être servi. Et elle aussi. Car quand tu vas lui dire que t’as essayé de choper Malachi pour un projet il y a moult année de ça, ça va être quelque chose. “Par contre, il faudra s’habiller un peu. Histoire d’éviter de provoquer des crises cardiaques à d’éventuels passants.” Tu hoches la tête. T’habiller c’est pas un problème. Tu as bien capté que si elle le souligne comme ça, c’est parce qu’elle veut que tu sois nu la plupart du temps. Elle n’a pas du tout oublié ce que t’as tenté d’esquiver plus tôt. Tu verras si t’es à l’aise ou non au fil des jours de toute façon. Tu ne t’en fais pas pour communiquer à Birdie ton ressenti aux moments venus. “Quoiqu’une petite pour la vieille Henley lui remettrait les idées un peu en place.” Tu ris largement de sa connerie.« Yeah. No way. » En pensée c’est drôle. En application c’est terrifiant. Tu n’y penses pas de cette façon là. She’s joking.

“I will be up for anything.”
« Get the chocolat ready while I get dressed. »

Tu embrasses ses lèvres avant de filer de ton côté. Ton téléphone qui annonce un SMS de Maria qui s’inquiète de ne pas avoir eu de tes nouvelles alors qu’elle avait noté ton retour aujourd’hui. Tu ne perds pas une seconde pour téléphoner à Maria afin de la mettre au courant que tu vas passer quelques jours dans une petite contrée à 1h de Brisbane.

*****

( outfit ) Deux jours plus tard, vous allez faire quelques courses au centre ville. Le soleil bat son plein et c’est là que tu penses à sortir de ta valise la casquette en jeans avec l’inscription « SEXY » en brillants. Tu la mets sur ta tête alors que tu arrives dans l’entrée de la maison. T’as un jumper plutôt léger avec un jeans sur le dos. T'as pas beaucoup de fringues d'hiver dans ta valise mais t'as de la chance de ne pas être frileux. Il suffit de rester au soleil - qui est bien présent aujourd'hui - pour que ça passe plus que crème. « I’m all set. You’re ready? » Elle a l’air tout à fait prête, elle t’attend même. Mais toi t’es un petit con et tu fais genre. Tu vas encore plus loin dans ton jeu d’acteur parce que tu mets un genou par terre afin de refaire un de tes lacets. Juste une technique nulle - mais qui fonctionne - afin qu’elle puisse se rendre compte de la beauté de la casquette que tu portes. Casquette que tu as acheté à Los Angeles comme un souvenir. Tu te redresses ensuite. « Ok cette fois je suis vraiment prêt. » Tu la regardes en faisant signe vers la porte d’entrée avec un air bien trop innocent sur le visage.

« If you’re not scared, I’m not scared. » je suis touchée qu'il pense ça. Il me fait confiance. Il sait que je ne l'emmènerai pas dans des endroits où quelque chose pourrait lui arriver. Encore moins à moi-même. J'ai prouvé plus d'une fois que j'apprécie la vie. Je me fous dans des situations absurdes, parfois extrêmes mais si je peux éviter à ce que quelque chose m'arrive, j'en serai très heureuse. Je caresse le contour de son visage avec un sourire sincèrement émue et ravie. Sa confiance me va droit au cœur même si je sais que Jordan n'hésitera pas à me dire si sa zone de confort a atteint sa limite. « Yeah. No way. » il ne la connaît pas, Mme Henley, et il est trop bon pour songer à du mal envers une personnage âgée. Mais moi je sais et ce n'est pas les envies qui manquent. « Get the chocolate ready while I get dressed. » so it's a date night. Balade nocturne avec chocolat et la lune. Sounds Nice. Tout le séjour s'en apparente, de toute façon. A des moments comme ça. Ceux qui vont me rendre toute mielleuse et gonfler mon coeur.

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{outfit} L'univers nous rattrape bien vite quand je déplore, d'une façon dramatique à outrance, que le frigo est vide, que j'écume chaque grain de sucre dans les sachets de bonbons et que le chocolat a fondu comme neige au soleil dans la bouche de Jordan. C'est le rappel des responsabilités qui me fait grimacer. Alors que Jordan fait son adulte à préparer une liste, je me contente de regarder dans tous les placards avant de l'emmerder vite fait en déposant des baisers sur ses cheveux et les ébouriffer puis filant m’habiller. Pour une fois, c'est moi qui l'attend et j'en profite pour envoyer des messages à Will. Histoire de prouver que je suis vivante et de le prévenir que j'ignore quand je reviendrai. Par acquis de conscience pour ne pas qu'il croit le pire. J’ignore dans combien de temps on referra notre apparition à Brisbane, je n’ai pas encore envoyé de messages à Sofia pour tater le terrain aux studios alors que le plus tôt serait le mieux. Il n'y a pas d’urgence et puis, une maladie ne se déclare pas non plus trois jours à l’avance, voyez-vous. Mais le meilleur ami a plutôt intérêt d’être prévenu car les souvenirs de l’abandon laissent des stigmas ici et là encore maintenant. Je soigne les bords avec mon mari, c’est la moindre des choses.

« I’m all set. You’re ready? » je relève mon nez de mon téléphone une minute, juste le temps de l’informer que “c’est moi qui t’attends depuis tout à l’heure, je te signale” et franchement, ça fait plaisir de pouvoir sortir ça. Je me concentre de nouveau sur mon message mais ma concentration étant aussi réduite que celle d’une gamine de trois ans, mes yeux qui se relèvent contre Jordan, à genoux en train de lacer ses chaussures, car ils percutent quelque chose de brillant. Je fronce des sourcils avant que ma vision se pose sur ce qui me tape à l'œil ; les petites décorations sur sa casquette. Depuis quand Jordan a une casquette qui brille et comment je n’ai pas su la voir jusqu’à maintenant ? Puis je réalise le mot marqué dessus et je lève les yeux au ciel avec un sourire amusé - le genre “are you kidding me” - comme si j’étais totalement désabusée. « Ok cette fois je suis vraiment prêt. » Je suis intimement convaincue que c’est nouveau ; le visage de Jordan le crie alors qu’il me regarde. “Yeah, let’s go, you sexy thing.” J’aurai aimé la lui voler mais cet imbécile est trop grand et ce n’est pas avec mes chaussures plates que j’arriverai à quoique ce soit. Mais j’en fais pas étalage, de sa casquette scintillante, je fais traîner et mine que je n’ai rien remarqué plus que ça, mes yeux partant à la recherche des sacs qu’Aurora a absolument tenu à garder - et au final, elle a eu raison. Porte fermée, je joue de mes clés contre ma paume en me dirigeant vers le van. “Je vais devoir mettre des lunettes de soleil. J’ai peur d’être éblouie de sexytude en conduisant.” je lâche un rire à ma propre connerie tout en m’installant derrière le volant d’où je balance les sacs à l’arrière. “Tu vas pas passer inaperçu, toi. Déjà que t’es grand et tatoué, tu me rajoutes ça. Moi qui voulais être discrète, c’est raté.” mon sourire amusé ne quitte pas mes lippes alors que la voiture s’engage sur la route et que j’en profite pour attraper ses doigts du bout des miens. “I adore it.” Mes petits vieux sûrement moins mais moi, je suis fan. D'autant que je suis persuadée que Jordan en a fait exprès. Qu'il savait que ça allait me faire rire. Parce qu'on est con à ce stade.

Tu l’avais dit pour rire, que t’allais faire une liste de courses mais elle t’a cru et t’as commencé à pianoter sur ton téléphone pour écrire la liste. Mais en fait tu as reçu un mail plutôt facile à traiter sans avoir à attendre les deux prochaines heures imparties pour que tu travailles au sein des murs de Elimbah. “c’est moi qui t’attends depuis tout à l’heure, je te signale” Oops. T’as pas trop fait attention à combien de temps t’as pris. Quand t’es le nez dans ton écran de mobile tu perds toute notions. Tu prends le temps seulement maintenant de ton côté d’apprécier la tenue de l’oiseau. Hello cherries. Tu fais ton petit numéro pour pas qu’elle loupe un accessoire que tu as enfin sorti de ta valise. “Yeah, let’s go, you sexy thing.” Tu apprécies qu’elle en fasse mention l’air de rien. Bien sûr qu’elle l’a vu. C’est inloupable. Tu as tout fait pour aussi. Elle n’est pas déjà en train d’essayer de te la voler et t’es presque un peu déçu qu’elle soit partie chercher des sacs. Apparemment y’a beaucoup de courses à faire. Tu la laisses gérer, c’est pour elle surtout. Tu suis l’oiseau à l’extérieur.  “Je vais devoir mettre des lunettes de soleil. J’ai peur d’être éblouie de sexytude en conduisant.” Elle ne te la vole pas encore mais Dieu qu’elle la mentionne à outrance. Perfect. Tu souris de la voir rire. Tu t’installes à côté d’elle. “Tu vas pas passer inaperçu, toi. Déjà que t’es grand et tatoué, tu me rajoutes ça. Moi qui voulais être discrète, c’est raté.” Ah oui ça. Toi et tes tatouages tu passes rarement inaperçu, tu fais même peur, certains petits vieux changent de trottoir parfois, mais ça c’est quand t’es en t-shirt. C’est pas le cas là. C’est la casquette qui va t’afficher plus qu’autre chose. Cette casquette qu’elle n’a pas encore pris de ta tête. Damn you Bird. La voiture est à présent élancée sur la route.

“I adore it.”
« Good. »

Bien content qu'elle ne s'arrête pas de la mentionner. Tu ôtes la casquette de ta tête pour la mettre sur la sienne sans pour autant gêner sa conduite. « Cos I’ve got it for you in the US of A. » Un souvenir. Un cadeau. Une attention. Les trois à la fois. Tu as essayé de réfléchir par le passé si tu lui avais déjà acheté quelque chose de matériel et pas seulement des verres d’alcool ou un repas… Et tout porte à croire que ceci est le premier cadeau que tu lui fais à la miss. C’est elle la plus sexy de vous deux. Ou en tout cas, celle de vous deux qui le revendique fièrement. Elle te revendique sexy oui, mais ce n’est pas ton cas. Tu te proclames cute et cela de plus en plus ces derniers temps mais ça ne reste pas chose habituelle.

« Good. » tu vas finir par avoir mal à la mâchoire à force de sourire mais ce n’est pas inhabituel en soi. Mais c’est rare qu’il soit aussi permanent. Rempli de bonnes ondes. Enveloppé de sincérité. Découlé de sentiments aussi divers que variés, aussi plaisants que savoureux. L’habitude commence à se faire. Tu t’y fais, tu navigues dans des eaux étranges mais à force de voir les autres, tu es la première surprise que ça puisse t’arriver. Il faut tester les nouveautés et tu lui as dit que tu souhaitais aller sur cette vague. Même si c’est l’inconnu le plus total et que t’as toujours autant peur de te noyer. Mais en retour, Jordan t’a confié qu’il sera là pour te rattraper s’il le faut alors pourquoi ne pas essayer ? Le sentiment de réconfort depuis deux jours est là ; vous avez pu vous explorer, vous découvrir de nouveau. Tu as pu retrouver un sommeil plus doux parce que les bras de ton musicien étaient là pour te bercer, que tu pouvais aussi le serrer contre toi et qu’il n’est pas Maître Grenouille ; il est mieux que ça, Jordan. Il embrasse le front en même temps que t’embrasse son cou. Il a un cœur vivant, il a la corpulence solide et ses jambes sont l’endroit parfait pour y fourrer tes pieds nus. Tu n’as pas l’excuse d’avoir froid - même si les nuits peuvent être vite fraîches à la campagne - mais simplement celle de le savoir contre toi. Tu te fourvoies de moins en moins vis-à-vis de cette situation, l’évolution prenant le pas sur la raison - de toute façon, il est bien plus facile de se laisser avoir par le regard et les paroles de ton partenaire qui sait mieux que personne comment te chérir le coeur et l’âme en donnant l’impression que c’est inné.

Tu n’as pas ce talent-là mais tu te permets des simples gestes ici et là. Et là, c’est ta main qui vient chercher la sienne pendant que tu conduis, cette futilité qui veut pourtant dire beaucoup pour toi. Les commentaires des habitants vont s’entendre. Tu n’y échapperas pas, tu le sais. Tant pis. Jordan mérite de voir Elimbah et, well, Elimbah ferait bien de s’habituer à Jordan. Cela ne sera sûrement pas la première ni la dernière fois que vous viendrez ensemble. Tes me time qualifiés par ton musicien deviendront communes aussi ici. Peut-être. T’ignores si Jordan te suivrait ici tous les mois. Il est le libre arbitre de son être et tu n’imposeras rien. Tu fais la capricieuse mais Jordan a un vrai travail ; et toi, t’as besoin de tes moments ici. En faire assez pour montrer que tu te soucies mais pas trop pour ne pas étouffer. C’est compliqué pour toi, la ligne est si fine et tu te connais ; les extrêmes sont tes amis et l’impulsivité aussi. Tu apprends. Jordan est patient. Baby steps. Où il y aura forcément des fautes mais la perfection n’existe pas - à quelques exceptions près. Comme la poitrine d’Heather ou les jambes de Penny ; yes, all those.

Ton compagnon met subitement la casquette sur ta tête et tu hausse un sourcil, surprise. Pour une fois que t’as été sage à ne pas la lui prendre. Tu ne t’attendais pas à ça. « Cos I’ve got it for you in the US of A. » et encore moins à ça. Tu tournes brièvement la tête vers lui, les prunelles étonnées mais la moue attendrie. Emue. “You got it for me ? Like you saw it and you thought of me ?” Ta voix est adorable ; aïgue, perchée et remplie de ton étonnement. T’es forcée de retourner ton attention sur la route alors que t’aurais envie d’embrasser ses lippes pour le remercier. Tu te contentes de serrer ses doigts. Tu te permets de lâcher le volant (et pas sa main, les priorités) pour enfoncer un peu plus la casquette sur ton crâne. “Je ne vais définitivement pas passer inaperçue. Pas comme si c’était mon genre, de toute façon.” Ton sourire est large et tu jettes un coup d'œil dans le rétroviseur du milieu même si tu ne peux pas t’apprécier comme tu le voudrais. Tu le feras plus tard. C’est le geste qui compte, là. Jordan a pensé à toi et il l’a ramené de là-bas pour toi. “So does it mean I’m sexy ?” Tu cherches la flatterie la plus pure. La réponse est déjà toute trouvée mais ton minois taquin qui se penche vers Jordan recherche quelque chose d’autre. Son air de petit con, par exemple, accompagné d’une répartie sans égal. Vous n’avez que dix minutes de route alors t’essaies de ne pas faire ta polie en allant l’embrasser malgré tout. T’auras l’occasion de le faire après.

Birdie n’a aucune idée de ce qui arrive mais le sourire sur son visage brille de mille feux comme tout le temps ces deux derniers jours. Il en va de même pour toi même si tu kiffes bouder for fun. Vous ne vous êtes pas pris la tête une seule fois. Vous faites des compromis. Surtout vis à vis de ton boulot et de ton utilisation de ton téléphone qu’elle a déjà bien trop maltraité en arrivant. Tu sais que pour les courses il n’y aura aucun problème car tu n’as pas besoin de grand chose pour manger. Tu ne fais pas de repas ’normaux’ s’ils ne sont pas tout prêt à être mangé. Si elle cuisine pas, elle va mourir de faim, mais pas toi. Mais là l’important c’est la casquette que tu lui as mis sur la tête et qui la rend toute surprise. Tu crois bien que c’est la première fois que tu lis cet expression sur son visage. Un joli mélange de bien des choses que tu aimes chez l’oiseau. “You got it for me ? Like you saw it and you thought of me ?” Là c’est un sourire niais à souhait qui arrive sur ton visage car la bitch est en train de t’afficher. Tu vas placer ton bras libre devant ton visage un bref instant, désirant te cacher mais tu sors bien vite de ta cachette quand tu la sens serrer sa main dans la tienne. She can’t let go of me. Comme si c’était la seule Jordan. Mais oui ok cette fois ci c’est elle qui est venu t’attraper en premier. “Je ne vais définitivement pas passer inaperçue. Pas comme si c’était mon genre, de toute façon.” Exactement. T’es sûr que ça ne va pas changer grand chose. Si tu la portais - la casquette - ça ne changeait pas grand chose non plus vu que personne ne te connait encore ici bas. Tu la regardes bien positionner la casquette sur sa tête, appréciant qu’elle veuille mettre ça encore plus en valeur. Elle ne va pas l’enlever. C’est sûr.

“So does it mean I’m sexy ?”
« Yes you are. »

Tu lui donnes le compliment qu’elle cherche à entendre. Elle sait déjà tout ça et tu n’es pas dérangé de te répéter. Au cas où elle en douterait là même si tu en doutes. Tu chéris son corps bien assez à ton avis pour que ce soit un fait établi. « I asked for a cap with your name on it and that’s what I got. » Tu dis n’importe quoi mais l’important à retenir c’est que Birdie est sexy af. Tu l’avais imaginé dedans depuis que t’es passé devant cette boutique dans la cité des anges. Le résultat est encore mieux que ce que tu avais pu former dans ton esprit. « Looks perfect on you. » Ton ton qui est bien plus sérieux que tu ne l'avais anticipé. T'es perdu dans ta contemplation. Elle doit regarder la route mais pas toi et tu prends plaisir à la dévorer des yeux parce que tu aimes les casquettes bien plus que le commun des mortels. Alors avoir l’oiseau dans une si jolie ça te laisse pas du tout indifférent. My Bird is sexy af.