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 #42 joamie + giving you my heart

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyMer 25 Mai 2016 - 1:01

giving you my heart
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Joanne ne donnait son avis que lorsqu'on le lui demandait. Pendant toute sa jeunesse, son frère et sa soeur décidaient pour elle, ce qu'ils pensaient être le mieux pour elle. Jusqu'à ce qu'elle prenne l'avion pour Brisbane, où Sophia avait plus ou moins pris le relais. Il était peut-être difficile d'être proche de Joanne sans vouloir la prendre sous son aile et la protéger. Elle restait très fragile malgré tout ce qu'elle avait déjà traversé. Alors, partager une pensée, une opinion, ça relevait parfois du parcours du combattant. Même plus souvent que ce que l'on pourrait penser. Alors Joanne ne faisait que répondre aux questions qu'on lui posait, et ne donnait que son avis lorsqu'on la sollicitait pour ça. Elle avait un bon esprit critique, mais personne n'avait véritablement creusé pour pouvoir le constater. La jeune femme partageait alors sa vision des choses. Une pensée qui l'attristait et qui allait certainement encore la hanter pendant un temps. "Non, c'est en elles que je n'ai pas confiance." répliqua-t-elle, en regardant toujours l'extérieur. "Elles sont rusées." Joanne estimait ne pas en faire partie. Elle ne savait pas appâter, draguer, donner envie, faire du rentre-dedans, tout faire pour être désirée et convoitée par la gente masculine. Elle ne connaissait pas leurs répliques, leur manière de mettre en valeur leur physique déjà magnifique sans le moindre artifice. Elle les admirait pour ce penchant félin et dévergondé. Ces femmes là savaient qu'elles étaient belles et en abusaient largement. Certaines l'utilisaient pour de bonnes intentions et d'autres pas. Joanne préférait évincer ce sujet de conversation qui la mettait mal à l'aise en parlant encore une fois de sa grand-mère. "Ca lui fera plaisir." lui répondit-elle. "Elle m'a demandée d'envoyer une photo des tableaux que tu as fait de moi, je lui ai dit que ce n'était pas très approprié. Je crois qu'elle a vite compris ce dont il s'agissait, parce qu'elle avait un rire sacrément malicieux au téléphone." expliqua-t-elle. Sa grand-mère était âgé, mais elle avait encore toute sa tête, et elle était restée très malicieuse. Plus tard, Jamie avoua qu'il s'attendait à la réponse que Joanne avait donné à sa question, et que c'était exactement ce qu'il attendait d'elle. Elle ne savait pas si elle devait apprécier d'être cernée à ce point par quelqu'un, ça n'était jamais arrivé avant. Elle se sentait alors comme prise au piège, victime d'une mauvaise blague. "En effet, ce n'est pas très gentil de me laisser imaginer de telles choses." Et ils savaient tous les deux à quel point un rien chez elle pouvait être dévastateur et auto-destructeur. Elle baissa les yeux de longues secondes, c'était certainement là que Jamie trouvait ce sourire triste qu'il recherchait. Maigre traduction de la mélancolie inégalée de sa belle. "Il n'y a pas grand chose que je puisse feindre, de toute manière." lui répondit-elle. "Je sais que je suis une bien piètre menteuse et que je n'arrive pas à prétendre." Elle n'avait même pas besoin de parler. Même si elle se murait dans son silence, son visage, son regard, en disaient bien long sur son état. Tout ça pour un tableau, se dit-elle. Depuis, elle avait un peu peur du résultat. Elle ne savait pas ce qu'il cherchait à montrer à travers ces couches de peinture et le fait qu'il cherche à la rendre triste et méfiant la laissait perplexe quant à ce que ça pouvait bien donner. Rien de très positif pour elle, se dit-elle. "Tu as pu peindre ce que tu recherchais ?" finit-elle par demander après de très longues minutes de silence. Elle voyait que les traits que peignaient Jamie étaient beaucoup plus précis, méticuleux, il devait certainement commencer à peaufiner quelques détails. "Je pourrai à nouveau te masser ce soir ? J'avais bien apprécié ce moment, hier." demanda Joanne, bien plus timidement. Tout ce qui tournait autour de leurs conversations charnels, que ce soit des gestes de tendresse quotidiens ou des choses bien plus intimes, Joanne restait encore très timide et hésitante pour en parler, surtout lorsqu'ils n'étaient pas en train de s’exécuter. "J'aurai du formuler ma question autrement, c'est toi qui commande, aujourd'hui, après tout." ajouta-t-elle en tenant à ce que leur deal soit respecté.
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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyMer 25 Mai 2016 - 15:14


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Derrière ma toile, je souris en coin. Aux yeux de Joanne, les femmes qui posent leurs yeux sur moi et jettent leur dévolu sur ma personne seraient capables de tout pour m’avoir, mesquines, s’insinuant comme de véritables serpents. Je trouve cela assez ridicule. Et puis, si elle pense que ce genre de stratagèmes fonctionne sur moi, la jeune femme se trompe grandement. Il m’arrive de trouver d’autres personnes belles, séduisantes, agréables à l’œil ou aimer leur faire la conversation –après tout, qui n’aime pas s’entourer de belles choses ?- mais il est fort difficile de m’appâter. Ce n’est pas pour rien que j’ai été considéré depuis mon arrivée à Brisbane tantôt comme un éternel célibataire, tantôt comme un coureur de jupons, soit très certainement homosexuel. Parce que je suis désintéressé. « Tu sais que je suis particulièrement aveugle. » dis-je à Joanne, même si je me doute que cela ne la fera pas changer d’avis sur la question. Soudainement mal à l’aise, elle change de sujet. C’est alors que je me rends compte que ma ruse n’était pas vraiment correcte de ma part. Cela ne me semble pas si grave que ça, ce n’était qu’une ruse après tout, comme un petit numéro de comédie pour obtenir d’elle ce léger sourire qu’il me manquait. « Maintenant que nous avons de nouveau les moyens, nous pourrons finalement aller la voir bientôt, qu’est-ce que tu en dis ? » je propose en espérant que l’idée plaise à ma fiancée. Nous avions repoussé cette visite à plus tard, préférant économiser pour notre mariage vu l’état de nos finances. Mais puisque ce n’est plus un problème, rien ne nous empêche désormais de prendre cette semaine de vacances pour passer quelques jours du côté de la fameuse demeure de sa grand-mère, vers Perth. Comme le veut le dicton, faute avouée à moitié pardonnée. J’avoue à Joanne que je me suis joué d’elle, sans vouloir être méchant, néanmoins j’ai tout de même injecté une mauvaise graine dans son esprit. « Je te l’ai dit, ça n’arrivera pas de si tôt. » Et si, un jour, je décide de faire poser une personne quand même, je pense que Joanne n’aurait absolument rien à craindre. Il n’est pas dans mes intentions de me laisser envoûter par qui que ce soit d’autre que ma future épouse. Mélancolique au possible, elle se dit mauvaise menteuse, et il est vrai qu’elle a toujours été un livre ouvert. « Tant mieux. Il y a bien trop de personnes fausses. » Il y en a partout d’ailleurs, tout le temps. On ne sait plus vraiment à qui se fier, à qui parler. En tout cas, dans mon environnement. Je n’ai pas à me soucier de ce genre de choses avec Joanne. Je sais qu’elle est elle-même, authentique, même malgré elle. De nouveau absorbé par ma peinture, je termine ce fameux sourire avant qu’il ne s’efface. J’acquiesce d’un petit marmonnement à la question de la jeune femme ; c’est bon, j’ai eu ce que je voulais. Plus tard, je pourrai terminer le visage avec l’éclat correct de ses yeux, et ainsi son expression ne sera quasiment pas triste. Simplement mystérieuse. Pour le moment, je m’attaque à ses cheveux avec précision, écoutant mon modèle d’une oreille distraite. « Je te donne solennellement l’autorisation de masser ma noble personne ce soir comme tu sais si bien le faire. » dis-je en me penchant sur le côté pour adresser un regard complice à Joanne. Ce n’est pas moi qui refuserai un massage si gentiment proposé. Plus tard, une fois toutes les petites mèches négligées soigneusement peintes, je jette un petit coup d’œil vers Daniel. Il commence à étirer ses doigts, ses pieds, émergeant de sa courte sieste. « Oh, rebonjour, bonhomme. » Le petit bâille et ouvre doucement ses yeux, l’air encore tout engourdi. Je pose mon pinceau dans le petit verre d’eau à côté de moi, sur la petite table d’appoint, ainsi que la palette. « J’allais justement faire une petite pause. Tu peux te dégourdir les jambes. » dis-je à Joanne qui n’a pas bougé depuis un moment. Ce n’est pas une pose spécialement difficile à tenir, mais elle doit trouver le temps long et ses membres lourds. Je me lève pour récupérer Daniel dans son transat et le prend dans mes bras. Il se blottit contre moi, le petit koala, il ne faut pas trop le solliciter pour le moment. « Tu viens voir comment maman est belle ? » Je le fais passer de l’autre côté de la toile pour en observer la surface peinte. Il ne la regarde que d’un œil, bien caché tout contre moi. Un petit grognement laisse deviner que son bidon est vide. « Tu as faim trésor. On va arranger ça. » Je récupère le biberon dans les affaires qu’avait monté Joanne et le réchauffe un petit instant sous l’eau chaude du lavabo que j’ai installé dans un coin de l’atelier. Puis je m’installe dans le canapé, à côté de Joanne. Daniel, une fois calé, se jette sur la tétine. « Encore un peu moins d’une heure et ça sera terminé. » dis-je à la jeune femme avant de lui voler un baiser.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyMer 25 Mai 2016 - 16:08

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Jamie ne parlait pas beaucoup de sa vie, avant qu'il ne rencontre Joanne. Elle ne sait pas grand chose de ses quelques années à Brisbane. Il voulait certainement ne lui divulguer que les éléments importants pour que sa belle parvienne à le comprendre et à le cerner. Elle savait qu'il n'était pas le genre d'hommes à vouloir une compagnie féminine différente tous les soirs. Il lui disait même encore une fois qu'il était particulièrement aveugle au regard des autres femmes. Cela n'allait pas les empêcher de vouloir s'insinuer en lui pour l'obtenir, se dit Joanne. Il ne s'en rendrait pas compte, tout simplement. Jamie, se rendant compte du gros malaise qu'il avait imposé à sa belle, tentait de se rattrapant en faisant une proposition qui illumina son visage angélique. "Pour de vrai ?" lui demanda-t-elle. Joanne se donnait bien trop souvent de faux-espoirs, constamment rattrapée par une certaine réalité des faits. "Tu arriverais à poser une semaine de vacances ?" La véritable problématique était effectivement là. Il fallait que Jamie arrive à se détacher de son boulot et donner la main à son co-rédacteur pendant toute une semaine. Ce ne sera pas facile pour lui, c'était certain. "Ca lui ferait tellement plaisir de te rencontrer avant le mariage." dit-elle alors d'un ton bien plus rêveur. "Et de voir Daniel, aussi." se réjouit-elle. Jamie préférait largement le côté trop honnêtre, incapable de mentir, de Joanne, trouvant qu'il y avait déjà bien trop de personnes fausses. Que ce soit par mensonges ou cachotteries, d'ailleurs. Il lui avait bien caché qu'il avait revu Hannah et qu'il ne sentait pas obligé de lui en parler. Cela faisait-il de lui une personne fausse ? Joanne ne le pensait pas, mais la méfiance était encore bien là dans leur couple, dans un sens comme dans l'autre. Et lorsqu'on parlait du loup. Leur bébé commençait à émerger de sa sieste, non sans difficulté. Jamie posa tout son attirail de peintre afin de prendre le petit dans ses bras. Joanne en profita pour étirer les siens, mais elle restait assise sur le canapé. Ca ne la dérangeait pas, de poser aussi longtemps. La position en soi était assez confortable, elle aurait encore pu tenir un bout de temps. Le jeune père se chargea de réchauffer un peu le lait contenu dans le biberon avant de venir s'installer auprès de sa belle pour nourrir leur enfant. Il cherchait certainement à la rassurer en lui disant qu'il ne restait plus beaucoup de temps avant que l'oeuvre ne soit plus ou moins terminée. "Ca ne me gêne pas de rester statique, comme ça." lui assura-t-elle d'un sourire tendre. Elle s'approcha d'eux, et déposa une de ses mains dans la nuque de Jamie. Ses doigts remontaient régulièrement dans ses cheveux pour les lui caresser tendrement. Daniel buvait tranquillement son biberon, il se rendormait même de temps en temps. Alors Joanne, de sa main libre, lui caressait la joue d'un doigt, comme elle l'avait toujours fait dans ces cas-là. "Daniel, on se réveille, mon trésor." lui dit-elle tout bas, et il recommença immédiatement à téter. Le biberon lui rappelait le sein de sa mère, la chaleur du lait également. Joanne ne comptait plus le nombre de fois où il s'endormait pendant qu'il se nourrissait, bien blotti contre sa maman. "Tu voudras faire quoi, une fois que tu auras terminé ?" lui demanda-t-elle. Après tout, c'était sa journée, il pouvait demander ce qu'il voulait, faire tout ce dont il avait envie. Le ciel s'était un peu couvert depuis le matin, ils annonçaient certainement encore quelques avers à partir de fin d'après-midi. D'une main, elle fit pivoter la tête de Jamie en sa direction pour pouvoir l'embrasser longuement et tendrement. C'était difficile pour eux de garder une distance physique entre eux deux, lorsqu'ils étaient ensemble. Aucun voyage en voiture ne se faisait sans que Joanne ait sa main sur sa cuisse, aucune soirée ensemble ne se faisant sans une main autour d'une taille, ou qui passait sous la veste du costume. Jamie parvenait certainement à palier ce manque en voulant la représenter sur sa toile, il en faisait abstraction. Elle lui sourit, et lui vola un baiser avant de poser sa tête contre son épaule. "Je vous aime tellement, tous les deux." dit-elle tout bas en regardant Daniel. Il était sa plus grande fierté, et Jamie était son plus grand amour. C'était pendant de tels moments que Joanne s'avouait extrêmement chanceuse.
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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyMer 25 Mai 2016 - 17:38


☙ giving you my heart


Une semaine de vacances, ça doit bien pouvoir s’obtenir d’une manière ou d’une autre. Vu que l’émission va sur ses un an et que contrairement à l’Europe les mois de juillet et août ne sont pas une désertion des auditeurs, ce qui signifie que le moment est plutôt mal choisi, cela pourrait être assez compliqué à négocier auprès de la patronne Prescott, mais pas impossible. Je hausse les épaules. Faisable. « Je vais essayer, j’insisterai auprès de Juliet. » Ce n’est pas comme si je demandais des vacances tous les quatre matins, au contraire, en dehors de congés forcés, je n’ai peut-être pris que trois semaines de décrochage en quatre ans. « Et… si tu peux lui glisser un sms… » j’ajoute avec un petit sourire complice. Juliet ne peut rien refuser à sa petite sœur, même si cela me concerne, même si elle me déteste encore plus depuis l’enlèvement de Daniel. Juste une semaine, pour avoir son fiancée et son bébé pour elle, et rendre visite à de la famille avant le mariage. Une grand-mère a bien le droit de rencontrer son arrière-petit-fils et le futur mari de sa petite fille. Quelques smileys bien placés, et le tour sera joué, non ? Le petit s’est d’ailleurs réveillé. Quelques minutes après avoir émergé, c’est le ventre qui sort de sa torpeur pour crier famine. L’heure du biberon a sonné. Nous nous accordons ce moment en famille pendant une petite pause bien méritée. On peut dire que nous sommes biens, là, tous les trois blottis dans le canapé de l’atelier, sous la baie vitrée. Même s’il fait un peu plus sombre dans la pièce depuis que les nuages se sont épaissis dans le ciel, la vue reste des plus agréables. Daniel est tant à son aise qu’il est tenté de se rendormir la tétine dans la bouche. Joanne a toujours l’astuce pour le réveiller et lui faire finir son lait. Il est si adorable. Je n’avais pas songé à ce que nous ferions une fois le tableau terminé. S’il pleut, nous ne pourrons pas partir en balade avec les chiens. C’est dommage, j’aurais volontiers profité de la plage. « Il me semble que nous avions mentionné des gaufres, tout à l’heure. » dis-je avec un large sourire d’enfant. Ah ça, je ne risque pas de l’oublier. Je pourrais déjà sentir l’odeur de la pâte qui chauffe. Avec un thé. Il y a de quoi avoir l’eau à la bouche. « Et après les gaufres, Daniel s’endormira sûrement jusqu’au dîner. Alors nous aurons du temps juste pour nous. Nous devrions trouver facilement de quoi nous occuper, tu ne penses pas ? » Mon regard en dit long, pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. J’ai droit à un long baiser que je prolonge tendrement. Puis Joanne dépose sa tête sur mon épaule, admirant son bout de chou. Difficile de ne pas avoir le regard se baladant jusqu’à sa poitrine de temps en temps. Daniel termine son biberon sans plus somnoler. Le ventre rempli, il semble plus en forme. « Bravo, bonhomme, jusqu’à la dernière goutte. » Il a laissé s’écouler un peu de lait qui est venu tâcher ma chemise, mais honnêtement, elle n’est vraiment plus à ça près. Pendant quelques minutes, je m’assois par terre avec mon fils. Nous jouons un petit peu, et je lui raconte le complot de son ours avec Monsieur Lapin pour trouver ce petit garçon dans le but de lui faire des chatouilles et des bisous. Un rien le fait rire aux éclats. « Papa va retourner peindre, tu vas pouvoir admirer maman avec ton doudou. » dis-je en l’installant dans son transat, face à Joanne. Frais de nouveau, je reprends où je m’étais arrêté. Pour changer les idées de ma fiancée et qu’elle ne soit plus triste ou préoccupée, c’est mission accomplie. Avec Daniel à portée de vue, j’ai le regard qu’il me faut pour terminer son visage. Je peaufine les ombres, les textures, mais je me passe de nombreux détails dont je me préoccuperai plus tard ; le tableau est bien grand, mon souci du détail me prendrait des heures supplémentaires pendant lesquelles la jeune femme n’a pas besoin d’être présente, comme le léger liseré en dentelle qui borde les bretelles de son soutien-gorge. Moins d’une heure plus tard, comme prévu, le résultat est là. « Et voilà. » J’essuie mes pinceaux sur un torchon puis les abandonne dans l’eau, le regard passant du modèle à la toile de nombreuses fois pour que je sois certain d’être assez satisfait. « Je terminerai tous les tout petits détails plus tard. Est-ce que tu veux le voir ? » je demande à Joanne, plutôt que de simplement tourner le tableau pour lui en imposer la vue. Sait-on jamais si elle préfère ne pas poser ses yeux dessus. Après tout, elle a toujours refusé de voir le tout premier portrait que j’ai fait d’elle après notre voyage à Londres.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyMer 25 Mai 2016 - 18:23

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Depuis que Juliet était à la tête de l'ABC, tout le monde bichonnait sa soeur. Les salutations allaient bon train, on lui proposait toujours de quoi boire lorsqu'elle traversait les couloirs. Ca la mettait assez mal à l'aise. Joanne ne demandait rien à personne, elle venait juste pour voir son fiancé et l'extirper quelques minutes de son travail. Il était devenu difficile de passer inaperçu. La fiancée du rédacteur en chef, la jeune soeur de la patronne, ça faisait un sacré palmarès. D'ailleurs, Jamie demandait à sa belle d'utiliser de son influence pour que ses congés soient acceptés. Juliet était incapable de refuser des congés à Jamie, puisqu'elle savait pertinemment que s'il en prenait, ce serait pour être avec Joanne. Et c'était ce qui rendait heureuse Joanne, l'aînée se devait donc d'accepter ces requêtes. Amusée qu'il le lui demande, Joanne ne put s'empêcher de sourire, amusée. Elle lui écrira plus tard, ou lundi. Elle voulait avant tout penser à sa famille pour le reste du weekend, aucun élément perturbateur ne devait intervenir. Après quoi, Jamie continuait de donner le biberon à Daniel. Il le vida entièrement, ayant eu une faim de loup après son réveil. "Alors nous ferons les gaufres." dit-elle avec un sourire. Joanne les regarda ensuite jouer ensemble un peu, toujours assise sur le canapé. Il installa ensuite le petit dans son transat, d'où il pouvait voir sa mère. Celle-ci lui fit quelques sourires tout en posant pour son fiancé. Daniel lui rendit un rictus tout aussi ravi dès que les yeux de sa mère était posé sur lui. Elle lui faisait aussi du charme, et la magie opérait toujours. Il avait un peu le même regard que Jamie, lorsqu'il la regardait elle. Il avait peut-être hérité de ses iris bleus, mais tout ce qui se dégageait au travers venait de son père, selon elle. Le même éclat. Le temps passait ensuite bien vite, Joanne ne vit pas les minutes défiler. Elle était surtout restée rêveuse, dans ses pensées, une idée lui traversant la tête, puis une autre. Rien de très inhabituel. Ce fut la voix de Jamie qui la sortit de ses songes, disant qu'il avait presque fini. Il devait encore s'attarder sur les détails, mais c'était une chose qu'il comptait faire autrefois. Joanne se redressa et resta assise sur le canapé. Elle se pencha pour récupérer sa robe qui traînait par terre et la réenfila. Elle appréhendait toujours de voir le résultat de ses tableaux. Joanne ne doutait pas de son talent, loin de là. "Je... Je ne sais pas." dit-elle en jouant subitement avec ses doigts, de façon nerveuse. Elle se leva ensuite du canapé et faisait quelques pas. "Je ne serai pas très objective sur la critique." dit-elle avec un sourire timide. Elle avait accepté de voir le tableau lorsqu'elle ne portait qu'un drap pour recouvrir ses parties intimes. Le portrait, elle ne l'avait toujours pas vu. Là, Joanne ne savait pas ce qu'il cherchait à montrer, ce qu'il voulait mettre en avant, et ce n'était pas elle qui allait pouvoir se concentrer sur les détails et donner un avis totalement extérieur. "Ce serait comme... rentrer dans ta tête." Peut-être que c'était ce qu'il voulait, qu'elle puisse voir à travers ses yeux. Qu'elle comprenne la manière dont il la percevait elle. Après quelques secondes de réflexion, elle finit par s'approcher de lui et du chevalet, d'un pas timide, presque craintif. Oh oui, elle appréhendait beaucoup. Elle se posta juste devant lui, le regardant droit dans les yeux, avant de faire un demi-tour et se retrouver face à son reflet. Joanne fuyait d'abord la toile du regard, avant d'accepter par s'intéresser par le tour, pas encore le centre. Les couleurs étaient chaudes, agréables à la vue. Ce qui lui prit le plus de temps, c'était de regarder la manière dont il l'avait représenté. Ce fut un processus qui dura de longues minutes, elle ne savait même pas quoi dire, quoi commenter. Elle se demandait quels détails il voulait rajouter, l'oeuvre était déjà très réaliste. Joanne se reconnaissait, sans pour autant totalement se reconnaître. "Si... c'est vraiment moi, j'ai l'air..." Joanne avait du mal à trouver son mot. Jamie l'avait déjà forcé à se confronter à son propre reflet, il appréciait certainement à ce qu'elle parvienne à se regarder représentée sur une toile. "Mystérieuse ?" l'interrogea-t-elle. Elle regarda son fiancé. "Tu me vois comme ça ?" Jamie avait plus de facilités à s'exprimer par son oeuvre, à représenter les choses vu par ses propres yeux. "Tu recherchais quoi quand tu m'as demandée si j'accepterai qu'une autre femme pose pour toi ?" A vrai dire, cette toile soulevait énormément de questions, mais il lui était impossible de faire le tri dans sa tête. C'était la deuxième toile d'elle qu'elle acceptait de voir, ça la perturbait toujours autant.
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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyMer 25 Mai 2016 - 19:24


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Le tableau quasiment terminé, j’attends que Joanne se décide à venir le voir ou non. Pendant qu’elle fait quelques pas, nerveuse comme pas deux, je range mes affaires, les ustensiles, la peinture, sur la petite table. Je fais mine de la laisser réfléchir, mais en réalité, je lui jette un coup d’œil de temps en temps, à la fois attendri et un peu amusé. Voir sa propre représentation la met dans tous ses états, l’angoisse un peu. C’est compréhensible, elle pourrait ne pas aimer la manière dont elle est peinte, se trouver trop grosse, trop maigre, trop pâle, ne même pas se reconnaître ou détester ce qu’elle dégage. Elle qui a tellement peur des jugements du regard des autres, c’est tout un débat intérieur qui est nécessaire pour savoir si elle peut oui ou non se risquer à savoir ce que pense le regard qui a le plus d’importance pour elle. « Je ne te demande pas d’être objective, simplement de me dire si tu aimes ou pas. » dis-je en l’attendant patiemment sur mon tabouret, me demandant si la curiosité sera assez forte pour qu’elle approche finalement. Il n’y a pas plus subjectif que de donner son avis, et à mes yeux, il n’existe pas vraiment d’objectivité. Tout ce qui passe à travers le filtre d’un regard est immédiatement influencé par toute la vie de la personne qui observe. Notre perception du monde est transformée et forgée dès les premières années de notre existence, et il ne me semble pas possible de mettre absolument tout ceci de côté pour émettre une opinion. Et puis, je ne demande pas à Joanne de s’improviser critique d’art. Pour elle, poser ses yeux sur cette toile reviendrait à se faire un trou de souris dans un coin de mon esprit. S’engouffrer dans une des ouvertures dont elle parlait plus tôt, et elle-même n’ose pas vraiment s’y aventurer. « Ca ne changerait pas de d’habitude. » je lui réponds pourtant, haussant les épaules. Elle me connaît bien, elle a déjà infiltré ma tête et mon monde. Ca ne serait pas la première fois, ni la dernière. Après encore un petit silence, la jeune femme approche. Craintive, elle saigne enfin regarder le tableau. Je la laisse prendre son temps, je ne scrute même pas son visage pour déceler ce qu’elle en pense afin qu’elle ne se sente pas observée et qu’elle soit libre d’avoir les expressions qu’elle souhaite sans la pression de mon regard. Joanne ne donne pas d’avis technique concernant la composition, les couleurs, les formes. Elle s’intéresse surtout au modèle, à la manière dont je l’ai représentée. Mystérieuse à souhait. « Oui, je suppose que c’est le mot. » j’acquiesce avec un léger sourire. C’est comme ça qu’elle est pour moi. Paradoxalement, elle est à la fois un livre ouvert et un labyrinthe. On peut lire en elle, et se perdre complètement dans la recherche de sa compréhension. Sur la toile, la question que je lui ai posé réside dans un petit détail ; « Je te l’ai dit, je voulais ce petit rictus, là » dis-je en lui indiquant le coin de sa bouche peinte. « Mélancolique, mais qui reste un sourire quand même. Pourtant, ton regard garde toujours cet éclat… C’est quelque chose qui t’es très propre, et parfois difficile à cerner. » Mais elle est belle ainsi. C’est son charme. Certaines femmes ont un charme félin, sauvage, mais pas Joanne. Elle, elle a une allure qui lui est propre. Fragile, rêveuse, un brin naïve, et mystérieuse. « Je trouve qu’on devine bien toutes les pensées qui tourbillonnent dans ton crâne, et on se demande de quoi il s’agit. Ca a un côté assez frustrant, comme tableau. On a envie d’attirer ton attention, que tu tournes la tête, et savoir pourquoi tu rêvasses. Pourquoi tu as l’air à la fois heureuse et un peu lasse. » Ca n’est pas une mauvaise chose, ça n’est même pas une critique, et on peut deviner lorsque j’en parle que cela m’inspire de la tendresse. Elle est comme elle est, je l’aime ainsi, toujours en toute démesure. Sa posture délicate montre à la fois une certaine noblesse d’âme, et dans les courbes, toute sa sensualité est conservée. A mes yeux, toute la complexité d’une Joanne au quotidien est là. « Je pense que je l’aime beaucoup, ce tableau. » Peut-être pas Joanne, je n’en sais rien, elle ne s’est pas risquée à le dire.  

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Il y avait certainement beaucoup à dire sur cette toile. Seulement, Joanne manquait de mot. Voir une image d'elle, au travers du regard de quelqu'un d'autre, même s'il s'agissait de Jamie, la déstabilisait. Pour lui, la jeune femme s'était déjà approchée de son âme, de très près, elle avait réussi à cerner un monde qui lui paraissait encore bien inconnu. Il y avait des zones qu'elle n'arrivait pas à accepter, d'autres dont elle ignorait peut-être l'existence. La jeune femme peina à trouver ne serait-ce qu'un qualificatif pour se décrire sur cette toile. Jamie avait une idée bien précise de ce qu'il voulait faire et il avait très certainement réussi. Il trouvait que le mot mystérieux correspondait. Il lui indiqua ensuite pourquoi il avait posé cette question peu plaisante auparavant. Pour un minuscule détail tracé au bord de ses lèvres. Un sourire discret, mais triste. Jamie la qualifiait de mélancolique, il voulait retranscrire ce trait sur sa bouche. Peut-être aussi voulait-il mettre en avant son côté qui était incapable de mentir, qu'elle pouvait s'efforcer de sourire autant qu'elle le voulait, on devinera toujours ce qui ne va pas. "L'éclat de mes yeux, et mon sourire sont des choses difficiles à cerner ?" lui demanda-t-elle. "On dit toujours de moi qu'on peut lire en moi comme dans un livre ouvert." Peut-être que ce n'était pas totalement vrai, finalement. Alors qu'elle n'avait plus aucun secret, qu'elle n'avait même plus de jardin secret, Jamie éprouvait tout de même des difficultés à savoir ce qui pouvait se passer dans tête. C'était en somme très contradictoire. Joanne restait donc un peu imprévisible. Le peintre continuait la description de son oeuvre, la manière dont il la percevait. Il était vrai que la toile rendait curieux, que l'on se demandait ce qu'elle pouvait bien avoir en tête. "Est-ce que l'artiste sait lui-même pourquoi j'ai l'air heureuse et à la fois lasse ?" demanda-t-elle, avec un sourire timide. Pour elle, c'était un bon point, de ne pas arriver à être cernée dès le premier regard. "C'est dingue, tout ce dont tu arrives à mettre dans une seule et même toile. Elle n'a pas besoin de beaucoup plus pour vivre d'elle-même." dit-elle après de longues minutes de silence, en prenant le temps de regarder de nombreux détails. "Je sais que je n'ai vu que très peu de choses de ce que tu as pu faire sur moi, peut-être que ce n'en est qu'une infime partie, je n'en sais rien. Mais pour cette toile, et l'autre, même si tu cherchais à démontrer à chaque une autre facette de ma personnalité, tu cherches toujours à rendre curieux." Ce qui était une chose que Joanne adorait en matière d'art. "Même si tu es le seul détenteur et admirateur de ces tableaux, quand je les vois, j'ai l'impression que tu te plais à y enferme des secrets, à laisser une tonne de questions sans réponses." Il venait lui même d'en énumérer sur ce tableau là : à quoi pensait-elle, pourquoi avait-elle l'air à la fois heureuse, mais si mélancolique ? "Tu as envie que ça attire le regard, que... j'attire les regards. Parce que tu sais que tu es la seule personne qui puisse toucher ce qui semble irréel sur une toile, la seule personne qui puisse obtenir ces réponses, même si elles ne sont que partielles. Par rapport à l'autre toile, tu sais si la personne que tu y as représenté est réel ou non, et que si elle est, comment elle se présente sans le moindre tissu pour la recouvrir. Tu y enfermes des secrets à travers chaque coup de pinceau. Tu laisses poser des questions, et peut-être que tu n'as pas réponse à tout, et si c'est le cas, tu ferais tout pour être le seul à l'avoir." Etrangement, Joanne percevait les choses différemment. Ou plutôt, elle abordait la toile sous un angle différent. "Les couleurs chaudes ne sont pas du tout agressives à l'oeil, c'est agréable à regarder. Ce sont les couleurs qui prédominent sur la toile. Ca suscite la passion, le confort, le bien-être. Pas pour celle qui est représentée, mais pour celui qui la peint. Elle suscite pour toi cette notion de complétude, qu'elle t'apporte la chaleur dont tu as besoin, sous toutes les formes. Le fait que le décor ne soit aussi précis que le modèle montre bien sur quoi tu préfère porter ton attention, sur ce qui t'absorbe le plus. Tu dis que tu as encore des détails à travailler, alors que le cou me semble être déjà bien fini. Le fait d'avoir voulu laissé les sous-vêtements suscitent une forme de respect. De respect de pudeur. Tu as préféré resté fidèle au modèle, sans chercher à le sublimer." Pour une raison qu'elle ignorait, Joanne se plaçait à la troisième personne, ça l'aidait certainement à mieux se situer dans ce qu'elle avait à dire. Mais lorsqu'elle réalisa qu'il s'agissait d'elle, elle resta muette, se frottant nerveusement la nuque. "Je ne me voyais pas comme ça, l'autre jour, dans le miroir." dit-elle tout bas, un peu émue. Joanne fut d'autant plus touchée lorsque son fiancé lui confia qu'il aimait beaucoup le tableau.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyJeu 26 Mai 2016 - 12:36


☙ giving you my heart


Les femmes sont paradoxales. Joanne ne fait aucune exception à la règle. Alors oui, elle est à la fois un livre ouvert, et tout un mystère. « C'est vrai, mais te comprendre, ça, c'est autre chose. » Je ris un peu. C'est assez difficile à expliquer à haute voix. Le tableau, lui, le montre très bien. « Et parfois, il y a trop de pensées sous ces mèches blondes pour qu'on puisse les discerner. » Une tornade qui ne s'arrête jamais vraiment, mais on peut la deviner plutôt sombre ou tranquille selon ce petit sourire. Je pense que désormais je sais plutôt bien lire en elle parce que je la connais de mieux en mieux. J'apprends les mécanismes de son esprit, et peu à peu, je deviens capable de les anticiper. Et encore. Joanne est pleine de réactions inattendues, de réflexions d'une toute autre logique que la mienne, créant toutes nos incompréhensions. Je les apprends aussi. Je ne sais pas si un jour je la connaîtrait par coeur véritablement, comme je le voudrais. D'un côté, c'est peut-être préférable pour éloigner l'ennui. Et puis, la jeune femme me surprendra toujours, je pense. Nous sommes deux êtres en perpétuel changement. Nous nous sommes trouvés, avons transformé nos vies. Nous continuons de grandir et d'apprendre ensemble dans un sens, cela ne s'arrête jamais. Peut-être qu'un jour je regarderai ce tableau que je viens de peindre, et je pourrai dire que la Joanne représentée là n'est plus celle avec qui je vis. Qui sait si ce sourire mélancolique disparaîtra. Tant que ce n'est pas l'éclat de son regard. Un peu gêné, mon regard reste planté sur la toile, observant cette expression indescriptible. « Non, il ne sait pas. » je réponds tout bas. Je ne le sais jamais vraiment, et quand je crois savoir, cela s'avère souvent faux ou en dehors de ma compréhension. Ce n'est pas grave, je ne pense pas que deux personnes soient obligées de parfaitement se comprendre pour s'aimer et vivre ensemble. Il suffit d'accepter l'autre. Finalement plongée dans l'oeuvre, l'ancienne conservatrice ressort soudainement du coin où elle avait été reléguée, et Joanne se met à parfaitement décrypter le tableau à peine terminé. Ma manière d'éveiller la curiosité, d'aimer laisser des questions en suspend, la satisfaction de savoir que moi seul ait les réponses. Même la composition, et sa signification. Mon regard se pose sur elle, un sourcil arqué, surpris. C'est bien la première fois que j'ai une telle démonstration de sa part, et sa cohérence, la véracité et la précision de ses propos me laisse muet un court instant. « Eh bien... » Comme quoi, même à propos de mon propre travail, Joanne parle bien mieux que moi. C'est un talent qu'elle a, de mettre des mots sur les choses qui relèvent de l'émotionnel. Je suis le plus factuel des deux. « Tu décryptes mieux mon tableau que moi. » dis-je avec un petit rire nerveux, je sachant plus trop où me mettre. « Je n'avais même pas pensé à tout ça, mais c'est très vrai. Je suppose que c'est complètement inconscient de ma part. » Et pourtant, j'avais une idée précise de ce que je voulais faire. Mais la précision de mes idées doit s'apparenter à un immense flou artistique pour n'importe qui jetant un coup d'oeil à l'intérieur de mon crâne. « Pour moi, je cherchais juste à… te représenter comme je te vois, sans rien de superficiel, juste toi et ton essence. » Et je pense que c'est ce que j'ai réussi à faire en un minimum de temps. Néanmoins. Le tableau n'est ni parfait, ni complet. Il en faudrait de nombreux autres pour montrer toutes les facettes de la personnalité de ma belle fiancée. « Et toi tu arrives à percevoir ce que mon âme a voulu dire. » Ca me touche, je l'avoue. Qu'elle puisse tout comprendre aussi rapidement et facilement. C'est vrai, elle est un peu rentrée dans ma tête, et elle y a tout compris bien plus que d'habitude. Je me demande si n'importe qui pourrait voir là tout ce quelle vient de décrire, si c'est une évidence. Je me demande ce qu'elle pourrait dire de tous les autres tableaux. « Tu vois, c'est pour ça que j'appréhende d'exposer. Moi j'ai une idée de ce que je veux faire, mais je ne réfléchis pas plus que ça, c'est juste mon émotion du moment et une bonne dose d'improvisation technique. Mais pour les autres, c'est une porte grande ouverte sur ce que je suis. » Je ne comprends toujours pas pourquoi Nyx pense qu'il est si important que j'expose. Pourquoi elle m'en fait un véritable devoir. Mais je laisse faire. Par curiosité. Qui sait ce que ça va donner. Joanne, un peu émue, avoue qu'elle ne se voyait pas de manière aussi positive dans son miroir. Je prends sa main et l'attire vers moi jusqu'à ce qu'elle s'installe sur mes genoux. Je l'étreins tendrement. « Tu devrais plus souvent te voir comme ça pourtant. En tout cas, c'est comme ça que tu es pour moi. » Et malgré la mélancolie, il y a une indéniable beauté d'âme à déceler sur cette toile. Je garde la jeune femme ainsi tout contre moi quelques minutes. Daniel joue en toute insouciance pendant que nous nous accordons ce petit moment tendre. J'approche délicatement le visage de Joanne du mien pour l'embrasser, caressant sa joue. « Laissons la peinture sécher et allons faire ces gaufres, hm ? » On ne perd pas le nord. Je lui souris légèrement, le regard rempli d'amour pour ma petite muse. Elle quitte mes jambes, et je la laisse prendre Daniel avec elle pendant que je range ses jouets dans le cabas qu'elle avait monté plus tôt. « Je vais redescendre tout ça. » dis-je en lui faisant signe de ne pas m'attendre. Mon regard ne la quitte pas jusqu'à ce qu'elle ait disparu en bas du petit escalier.

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Dernière édition par Jamie Keynes le Jeu 26 Mai 2016 - 15:49, édité 1 fois
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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyJeu 26 Mai 2016 - 15:23

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Rares étaient les personnes à véritablement cerner Joanne. Certains pensaient la comprendre parfaitement, à savoir tout ce qu'elle pensait, comme son frère et sa soeur. Mais cela ne faisait qu'accroître le nombre de ses songes pour que cela finisse par être un océan sans fin. Comprendre ce qu'il s'y trouve, faire le tri, et trouver l'idée qui lui posait le plus problème était quelque chose que bien peu parvenait à faire. Jamie avait réussi à parfaitement la cerner en posant une question dont il savait déjà ce qu'elle allait répondre. Ca l'avait beaucoup perturbé, et même encore à ce moment là. L'artiste reconnaissait ne pas savoir ce qui se cachait derrière ce regard lumineux et derrière ce sourire un peu triste. Ca avait l'air de le dépiter un peu, d'ailleurs. Finalement, Joanne tenta de décrypter le tableau avec ses talents de conservatrice, auxquels elle n'avait plus fait appel depuis un bout de temps. Elle préférait faire se mettre à la troisième personne, lorsqu'il s'agissait de décrire l'ensemble de la toile. Son fiancé resta longuement muet, et surpris. C'était bien la première fois qu'il pouvait l'entendre discourir ainsi au sujet d'une oeuvre. Ce n'était pas volontaire si elle s'était gardée de le faire jusque là."Ce n'est pas évident de décrypter quelque chose que l'on a fait soi-même." lui répondit-elle doucement. "Et quelque part, je pense que tu ne veux pas décrypter. Tu paies une attention particulière à un détail parce que ça te semble important, parce qu'il y a quelque chose à cet endroit qui a attiré ton regard. Ton pinceau fait parler ton coeur et ta tête, ce n'est qu'une traduction d'une pensée, d'un désir, d'une idée. Il n'y a pas besoin que tu décryptes quoi que ce soit. Ton pinceau l'a fait pour toi." lui assura-t-elle, avec un sourire tendre. Il avait raison, l'inconscient jouait, très fortement. Il cherchait juste à la représentait telle qu'il la voyait. "Et c'est ce que tu as fait. Et comme tu l'a fait comme tu me voyais, ça implique aussi forcément tes sentiments, les émotions que je te suscite." Elle aurait pu s'attendre à une note plus sombre quelque part sur le tableau, un changement inattendu de couleurs quelque part, un détail plus négligé que les autres, tout ce qui aurait pu traduire qu'il ne lui avait toujours pas pardonné. Mais, les couleurs étaient chaleureuses, agréables, réconfortantes. Il était un peu ému, d'avoir pu constaté que sa belle avait réussi à comprendre tout ce qu'il voulait transmettre. Il avait peur d'exposer ses toiles. "Fais cette exposition si tu te sens de la faire. Si ça te met trop mal à l'aise que des individus lambda arrivent à te capter au travers de tes oeuvres comme j'ai pu le faire là, rien ne t'empêchera d'arrêter si tu le désires." lui dit-elle, sereinement. Il prit et sa main l'invita à s'asseoir sur ses genoux pour pouvoir la prendre dans ses bras. "J'ai aussi un peu de travail à faire encore là-dessus." lui dit-elle avec un rire nerveux, lorsqu'ils parlaient de sa manière de se voir. Il l'embrassa tendrement en lui caressant délicatement la joue. De simples gestes d'amour qui la faisait complètement fondre. Mais Jamie n'oubliait pas un point important de la journée : les gaufres. "Après l'effort, le réconfort, c'est ça ?" lui dit-elle tout bas avec un petit rire. Joanne lui vola un dernier baiser avant de se lever, puis s'en prendre Daniel dans ses bras, qui acceta bien volontiers la chaleur de sa maman. Jamie lui dit de déjà descendre, comptant rassembler toutes les affaires du petit pour les ramener au rez-de-chaussée. Joanne finit par arriver à la cuisine, tenant Daniel d'un bras, et sortant les ustensiles et ingrédients de l'autre. "J'ai hâte de te faire goûter des gaufres, je suis certaine que tu adoreras ça autant que ton père." lui dit-elle tout bas en le câlinant. Daniel profitait simplement du contact avec sa mère, en restant bien blotti contre elle et en souriant chaque baiser qu'elle lui donnait. Joanne parvint à préparer la pâte à gaufre d'une main. C'était vite fait, il fallait la laisser un peu reposer. Mais malgré tout, Jamie était toujours à l'étage, elle se demandait bien ce qu'il faisait. Alors la jeune femme se promenait d'un pas lent dans le séjour, câlinant Daniel et profitant de cette relation parfaitement fusionnelle, après avoir sorti tout ce dont il fallait pour manger les gaufres dans leur petit salon. Ils seront bien là-bas, tous les trois ensemble. Joanne lui parlait tout bas, l'embrassait, échangeait des regards avec lui. Des petites choses simples dont elle ne se lassera jamais de faire avec lui.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyJeu 26 Mai 2016 - 17:25


☙ giving you my heart


Après avoir rassemblé les affaires de Daniel, je profite d’un petit moment complètement seul dans mon antre. Je m’assois par terre, au pied du canapé, la tête posée en arrière sur l’assise. Le regard posé sur les nuages qui grossissent au dehors et présagent une averse imminente, je ne fais que respirer un peu l’odeur de la peinture fraîche qui émane du tableau. Joanne doit être en train de préparer la pâte pour les gaufres. Je ne suis sûrement pas objectif, mais je pense qu’elle les fait mieux que personne. Elle me laisse toujours un peu retomber en enfance quand elle prépare des goûters de ce genre. Je sors mon téléphone de ma poche et l’allume pour avoir une idée de l’étendue des dégâts. Sait-on jamais si la Troisième Guerre Mondiale a été déclarée le jour où j’ai le malheur de ne pas rester joignable pendant le week-end. Soupirant, je constate le nombre d’appels en absence. Un paquet. Alors je porte le téléphone à mon oreille pour écouter les quelques messages vocaux qui m’ont été laissés. Le travail, l’hôpital, entre autres. Tous répètent que c’est urgent, mais pour certains, ce n’est qu’un peu de panique et rien de vraiment vital. Je les supprime, un à un, multipliant les soupirs, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Alors j’éteins encore une fois l’appareil, récupère le cabas avec les jouets de Daniel, et quitte enfin l’atelier. C’est en haut des escaliers du premier étage que je dépose le sac, fais demi-tour, et file dans la salle de bains. D’abord fermement décidé à balancer mes cachets à la poubelle, je finis par me raviser. Mais plutôt que de les remettre à leur place habituelle, non loin du lavabo pour les avoir à portée de main, je les range dans la petite armoire qui se trouve à côté. Au moins, je ne les aurai plus en vue. Rien que le flacon est devenu insupportable. Le front posé sur la porte du placard, je me maudis pendant une bonne minute. Enfin, je reprends mon chemin où je m’étais arrêté, récupère le cabas et descends les marches du dernier l’escalier, faisant en sorte de retrouver mon sourire avant la dernière marche. Ce n’est pas trop difficile lorsque mon regard se pose sur Joanne et Daniel qui passent un peu de temps ensemble. On sent bien qu’ils n’ont besoin que d’un regard pour se comprendre et s’amuser entre eux. Je laisse le sac dans un coin de la pièce et constate que tout est prêt dans le petit salon pour déguster ce fameux goûter. Ben et Milo ne tardent pas à me sauter entre les pieds, l’air de demander où j’étais passé et pourquoi j’étais parti si longtemps. Accroupi, ils ont tous deux droit à quelques caresses. Les tracas filent dans leurs poils soyeux et leurs léchouilles me font rire. Quel dommage qu’il ne fasse pas assez beau pour une petite promenade. « Vous voulez des gaufres vous aussi ? » je demande en flattant leurs bouilles. Finalement je rejoins Joanne dans la cuisine, les premières gaufres sont en train de cuire, et déjà les premières effluves réveillent la gourmandise. Je dépose un baiser sur sa joue, tendrement. « Je ne peux pas m’empêcher de t’imaginer comme ça, dans la maison de campagne, faisant des gaufres pour nos enfants quand ils seront tous un peu plus grands. Le moment privilégié du week-end. » Devant mes yeux, la réalité est complètement remplacée par cette rêverie, la scène se déroulant comme si j’y étais. Nous aurons pris quelques années d’ici là. Joanne sera sûrement toujours aussi belle. J’aurai gagné d’autres cheveux gris. « C’est très… bucolique, comme image. » dis-je avec un petit rire nerveux. Je n’avais pas ce genre de moments quand j’étais enfant. Du moins, pas avec mes parents. Il y avait Oliver et la nourrice. Nous étions dans notre demeure familiale. Nous y étions bien, tout est devenu bien plus dur après notre emménagement à Londres. Bien plus froid et cruel.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyJeu 26 Mai 2016 - 18:03

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Joanne se doutait bien que son fiancé avait toujours besoin de solitude, surtout lorsqu'il passait du temps dans son atelier. Même si ce n'était pour peindre, il avait parfois besoin de se recentrer, de penser sans avoir d'élément perturbateur. C'était quelque chose que la jeune femme avait toujours respecté, c'est pourquoi elle prit beaucoup de temps avant de se sentir autorisée à monter sous les combles de temps en temps. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il y faisait, comment il s'y prenait. Ces moments là étaient rares, quand il voulait être seul. Ces derniers mois, il préférait profiter de son temps libre avec Daniel, plutôt que de s'isoler en haut. Avant sa naissance, c'était beaucoup plus courant. Au bout d'une bonne poignée de minutes, Jamie finit par les rejoindre, tout sourire. Mais il y avait autre chose. La jeune femme s'était lancée dans la cuisson des gaufres, l'odeur de la pâte cuite envahissant tout le séjour. Le bel homme les rejoignit. Il avait une image, une scène particulière en la voyant ainsi cuisiner. Quelque chose qui la fit sourire tendrement. "Et alors ?" répliqua-t-elle tendrement lorsqu'il disait qu'il trouvait cette image très champêtre. "J'ai hâte de les avoir, de les porter, ces enfants là." dit-elle doucement. "Rien que pour voir ce moment de bonheur sur ton visage lorsqu'ils naîtront." Joanne n'avait pas pu le voir à la naissance de Daniel, elle était bien trop épuisée et à deux doigts de s'évanouir. "Rien que pour voir ton visage lorsqu'ils mangeront ces gaufres à la maison de campagne, et que tu réaliseras que c'est bien réel, cette fois-ci." Joanne lui caressait le visage du bout de doigts, le regard plein d'espoir. "Rien que pour ça, j'ai hâte." Parmi le flot d'arguments qui l'animaient et qui la motivaient plus que tout à tomber enceinte, au moins encore une fois. Le bonheur de Jamie faisait partie intégrante du sien. "Je ne veux que ton bonheur, mon amour." lui dit-elle tout bas avant de l'embrasser tendrement. Daniel, quant à lui, gazouillait de joie à l'idée d'être tout près de ses deux parents. "Mon artiste semble bien plus distrait que lorsque je l'ai quitté tout à l'heure." dit-elle en plongeant son regard dans le sien. Qu'elle ait de mauvaises pensées était une chose, qu'il en ait lui en était une autre. Joanne s'inquiétait beaucoup plus lorsqu'il s'agissait de Jamie. Lui et Daniel passaient avant tout autre chose, c'était l'évidence même. "Quelque chose ne va pas, ou quelque chose t'a contrarié." dit-elle en fronçant un peu les sourcils. "Le même genre de petit sourire qui en dit long que je peux avoir." dit-elle pour éviter de trop plomber l'ambiance. Jamie était capable de lui cacher énormément de choses, ce n'était pas si courant que ça qu'elle parvienne à capter que quelque chose cloche. C'était certainement du à cette ouverture dont ils avaient parlé plutôt, après que Joanne ait analysé le tableau. Joanne sortir les gaufres cuites de la machine, et lança une nouvelle fournée. Le saladier de pâte se vidait à vue d'oeil. "Serait-ce un sourire avec un brin de frustration parce que j'ai du réenfiler ma robe ?" dit-elle avec un petit rire, tout au bord de ses lèvres. Jamie avait la fâcheuse tendance de dire que ce n'était rien, que ça allait passer, qu'elle n'avait pas à s'en soucier. "Tu sais que tu peux m'en parler, hein ? Avec n'importe quel mot, n'importe quelle manière de les dire." lui assura-t-elle en plongeant son regard dans le sien. Peut-être qu'il se méfiait encore bien trop d'elle pour se sentir être capable de lui partager encore quelques facettes de lui-même. Joanne s'occupa des dernières gaufres, et mit l'eau chaude dans la théière. Elle s'était faite un chocolat chaud. Elle prit l'assiette de gaufres et invita son fiancé à venir avec elle dans leur petit salon. Daniel commençait doucement à tenir assis, en s'appuyant sur un dossier et avec quelques coussins pour le maintenir. Elle l'installa ainsi, puis prit la bombe de chantilly, mettant une noisette de crème sur son index. Elle appela Jamie pour qu'il tourne la tête vers elle, puis déposa la crème sur sa bouche avant de l'embrasser et de manger ce qu'elle venait de lui mettre dessus tout en l'embrassant. Elle ne put s'empêcher de rire, satisfaite de son coup.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyJeu 26 Mai 2016 - 19:00


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Pour moi, Joanne est la mère parfaite. Et elle le sera pour tous nos enfants, qu’importe s’ils sont deux, trois ou quatre, et même s’il ne doit n’y en avoir qu’un. Elle est faite pour, elle a tant d’affection à donner. Quand je rêvasse, j’imagine toujours les quatre têtes blondes dont nous avions parlé un jour. Le nombre que nous aurions dans un monde parfait. J’ai parfois des petites séquences de cette vie que nous aurons, comme si elles m’étaient projetées en provenance directe du futur. Je vois l’heure du coucher, l’heure du bain, le goûter, les jeux avec les chiens. Je ne nous imagine jamais malheureux. Je n’entends que les rires qui résonnent dans la maison. C’est peut-être idéaliste, même si cela ne veut pas dire que nous n’aurons pas nos tracas, mais j’imagine un foyer débordant d’amour et où chaque membre serait épanoui. « J’ai hâte aussi. » dis-je tout bas, un petit sourire aux lèvres. J’ai hâte de vivre avec Joanne chacune de ses grossesses, de retourner voir les échographies des bouts de chou qui grandissent à une vitesse folle, de les avoir dans mes bras et les voir grandir. C’est vrai que ça grandit vite. Daniel a déjà quasiment cinq mois, c’est à peine croyable. Je tourne légèrement la tête pour déposer un baiser dans la paume de la main de ma fiancée. Elle me rend déjà heureux. Par sa présence, par tout ce qu’elle me donne au quotidien. Je n’ai vraiment pas à me plaindre, au contraire, et je ne l’oserais pas. Alors que je l’observe pendant qu’elle s’occupe des gaufres fournée après fournée, elle note mon esprit pensif et distrait à ce moment. Mon regard est quelque peu dans le vague, je ne suis pas vraiment présent. La jeune femme devine aisément que quelque chose me travaille. Je lui souris un peu plus, gêné et désolé de lui imposer mon silence et la lourdeur de mes pensées. « Ca va, je t’assure. Ca doit être qu’un petit coup de fatigue. » je réponds en haussant les épaules. Je ne veux pas qu’elle s’inquiète, et encore moins qu’elle me bombarde de questions pour finir par lancer des débats sans fin et qui ne feront que plomber l’ambiance. Alors que tout ce que je demande, c’est avoir mon week-end comme n’importe qui avec ma famille. Je ris légèrement quand Joanne suppose que je suis contrarié qu’elle se soit rhabillée. Elle est adorable. « Oh non, je sais que je pourrai te la retirer encore une fois bientôt. » dis-je en prenant soin d’appuyer sur l’imminence de la chose. Je sais que je pourrais simplement lui parler de ce qui me traverse l’esprit. Elle serait là pour moi. Elle ferait de mes soucis les siens. Et c’est bien ce que je souhaite éviter. Pas tant que cela n’est pas nécessaire. « Tout va bien, mon ange. » je lui assure avant de l’embrasser sur le front. « Disons qu’après avoir plongé des heures dans mon petit monde en peignant là-haut, ça laisse un peu engourdi, et le retour à la réalité est parfois laborieux. » C’est comme sortir d’une longue nuit d’un profond sommeil. Il faut du temps avant d’émerger et d’être de nouveau bien présent dans son propre corps pour appréhender le monde qui nous entoure. L’atelier est ma bulle, je peux m’y oublier de nombreuses heures, et même en partageant cet espace avec mes deux amours, une fois au rez-de-chaussée, mes pieds doivent retrouver la terre ferme. Les gaufres sont prêtes ; Joanne les apporte sur la petite table du coin salon où tout le nécessaire pour les garnir est déjà prêt. Je m’applique tout particulièrement à faire couler du sirop d’érable sur la mienne avant d’y ajouter une petite couche de chocolat, gourmand à souhait. Naïvement, je tourne la tête quand ma fiancée m’appelle et, sans que je puisse réaliser tout ce qu’il se passe, me retrouve à échanger un long baiser crémeux avec ma belle. « Je ne suis pas le seul que les gaufres font retomber en enfance. » dis-je en tapotant le bout de son nez avec mon index couvert de chocolat, lui faisant ainsi un petit museau brun. « Tu peux l’enlever, mais sans les mains. » Défi lancé avec fierté. Si elle sait toucher son nez avec sa langue, elle peut s’en sortir. Moi, j’attaque ma gaufre avec l’enthousiasme d’un gosse. « Ca me rappelle de bons souvenirs. » dis-je en essayant d’essuyer les coins de ma bouche débordants de chocolat avec une serviette. Puis je prends une gorgée de thé. Le tout forme un vrai avant-goût du paradis. « Vous vous faisiez des goûters comme ça avec Reever et Juliet ? » je demande à Joanne par curiosité. Elle qui parle très rarement de son enfance, si ce n’est des moments passés avec sa grand-mère. Et moi qui n'ait pas grand chose de joyeux à en dire.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyVen 27 Mai 2016 - 15:40

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Il y avait quelque part comme une évidence, pour le jeune couple, que Daniel ne serait pas leur unique enfant. Pourtant, ils savaient tous les deux la difficulté qu'il y avait eu pour que Joanne tombe enceinte, et qu'elle puisse porter un embryon qui soit viable. Sa grossesse n'était pas de tout repos, encore moins pour son accouchement, mais elle ne s'en plaindra jamais. Pas avec le cadeau qu'elle avait eu en retour, leur petit miracle. Il y avait une seule chose qui lui manquait réellement, c'était ce tout premier contact juste après l'accouchement. Elle était au bord du malaise une fois qu'elle lui avait donné naissance, elle était à bout de force pour ne tenir que quelques secondes son bébé dans ses bras. C'était Jamie, qui avait eu ce privilège là. Joanne s'inquiéta pour lui alors qu'elle préparait ses gaufres. Il ne voulait pas qu'elle se soucie autant de lui. Il mettait ça sur un coup de fatigue, mais ça laissait tout de même Joanne perplexe. Elle tentait tout de même d'éviter de se lancer dans un lot de questions qui pourraient l'irriter en ajoutant une petite note de légèreté. "Ce sont les gaufres, ou le fait que le modèle réduit soit encore réveillé qui t'en empêche ?" lui demanda-t-elle en riant. S'ils n'avaient été qu'eux deux, Jamie l'aurait certainement enlevé depuis bien longtemps. Jamie voulait la rassurer en disant que tout allait bien, et il l'embrassa sur le front. A moitié convaincue, elle acquiesça d'un signe de tête disant qu'elle avait bien compris avant de finir ses gaufres. Désormais installés pour les manger, Joanne le taquina un peu avec de la crème chantilly. "Non, pas du tout." dit-elle avec un regard malicieux. "C'était juste un prétexte pour pouvoir t'embrasser." Même s'ils savaient tous les deux qu'ils n'avaient absolument pas besoin de ce genre de choses. Daniel, lui, était bien fier d'être assis, bien calé avec les coussins. Son équilibre, ce n'était pas encore tout à fait ça, mais il était sur la bonne voie. Son doudou l'occupait beaucoup, c'était surprenant qu'un bébé soit autant pris d'intérêt pour un même jouet pendant tout ce temps. Joanne frotta alors son nez plein de chocolat sur la chemise d'artiste de son fiancé. "Et voilà, plus de chocolat. Et sans les mains !" lui assura-t-elle, fière de son coup. Jamie la questionna sur son enfance. Il était qu'elle ne parlait presque que de sa grand-mère. "Nous en faisions de temps à autre." dit-elle en haussant les épaules. "Ce n'était pas non plus une tradition ou une habitude. Ma mère aime beaucoup faire les gâteaux et nous en faisait dès qu'elle en avait le temps. Surtout le weekend, c'était un peu plus compliqué en semaine." raconta-t-elle. "Mais elle faisait systématiquement un repas de roi le dimanche midi, nous passions des heures à table, plus que repu à la fin. Les gaufres, j'ai découvert ça un peu plus tard. Et depuis que j'ai trouvé cette recette là, je n'en ai jamais essayé une autre." Elle haussa les épaules. Joanne trouvait que son enfance n'avait rien de très passionnant. Elle n'avait à se plaindre de rien, c'était une période joyeuse de sa vie. "Aussi, en semaine, plutôt de manger un bout, nous préférions jouer, parfois ensemble, parfois chacun dans son coin. Ils n'aimaient pas trop me laisser seule et venait m'interpeller constamment lorsque j'avais envie de dessiner ou de faire un puzzle. Je pense que c'était une période où ils pensaient que je ne pouvais rien faire sans eux." avoua-t-elle avec un rire nerveux. "Alors je devais toujours rester pas très loin de mon père ou de ma mère pour qu'ils me laissent un peu tranquilles, ils les reprenaient tout le temps dès qu'ils insistaient pour que je vienne avec eux. Ce n'était pas tout le temps comme ça, nous jouions beaucoup ensemble, mais j'avais besoin d'être un peu seule de temps en temps. J'étais constamment avec quelqu'un, je n'avais pas beaucoup d'intimité." dit-elle avec un rire nerveux. "Mais nous passions beaucoup de temps dehors, Reever avait construit une cabane et nous avions une balançoire où je pouvais y passer des heures." Joanne se rendit qu'elle n'avait pas encore touché à une gaufre. "Et à l'adolescence, justement la période où on voudrait avoir un peu de temps pour soi, je n'en avais pas vraiment. Surtout Reever, Juliet essayait de calmer un peu le jeu, mais il tenait tant à tout savoir, absolument tout, pour être sûr qu'il n'y ait pas un danger où je ne sais quoi lorsque je côtoyais certaines personnes, etc. Sur le coup, ça ne me dérangeait pas, c'est seulement plus tard, surtout lorsqu'il était parti, que je me suis rendue que je n'avais aucun secret que je pouvais garder pour moi." Joanne préférait désormais être trop secrète que pas assez, mais on savait si rapidement lorsque quelque chose n'allait pas chez elle, qu'il était presque impossible qu'elle puisse avoir son univers. "La seule chose pour laquelle il voulait bien me laisser tranquille, c'était pour rêvasse. Je m'allongeais sur mon lit, ou dans l'herbe lorsqu'il faisait beau, et je voyageais sans pour autant bouger d'un pouce. Quand ça n'allait pas, je le faisais tout le temps, et ça passait. Après avoir été obligée de leur dire ce qui n'allait pas. Mais à cette période, ce n'était pas en parler qui me faisait le plus de bien."

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyVen 27 Mai 2016 - 16:46


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« Un peu des deux. » je réponds avec un petit rire. Depuis que Joanne m’a vendu des gaufres pour le goûter, cela me trotte dans la tête avec de plus en plus d’envie et titille ma gourmandise déjà facilement tentée. Et puis, je ne me vois pas faire quoi que ce soit de peu catholique devant Daniel, même s’il ne comprendrait pas ce qu’il se passe ni ne s’en souviendrait. Cela serait vraiment trop bizarre. Pas question d’aller au-delà des simples embrassades. D’ailleurs, je vole un baiser à ma fiancée avant de déposer du chocolat sur le bout de son nez. Son défi, elle le relève d’une manière dont je n’aurais pas pensé, en s’essuyant directement sur ma chemise. En tout cas, j’en ris de bon cœur en voyant sa mine si fière. « Oh, brillant d’astuce, ma Lady. » dis-je en constatant les dégâts supplémentaires sur ma chemise déjà bien tâchée. Ca me fera un souvenir, me dis-je. J’attaque ma première gaufre, et tant que la question me passe par la tête –sans vraiment de raison précise- je la pose à Joanne. Du mieux que je le peux, j’essaye de ne pas manquer une occasion de lui faire parler un peu d’elle, de tout ce que je ne sais pas encore à son sujet. Quand on y pense, Joanne sait bien plus de choses sur ma vie d’avant –malgré mon côté secret à ce sujet- que moi sur la sienne. Et pour cause, elle trouve son enfance banale et sans grand intérêt. Au contraire, pour moi, constater nos différences dès le plus jeune âge peut, je pense, nous aider à nous comprendre sur bien des points. Ses premières années ont été bien plus normales que les miennes, tout comme l’adolescence, au détail près que tout son entourage s’était mis en tête de la surprotéger. Je l’imagine encore plus petite et frêle lorsqu’elle était enfant, et si rêveuse, cette boule de douceur, que ses parents, son frère et sa sœur, étaient forcément angoissés par tout le mal que le monde réel pouvait lui faire. Mais plutôt que de l’y préparer, ils l’ont couvée bien plus que nécessaire, l’empêchant de se créer ses propres défenses ou d’avoir le droit de se forger un monde, une identité à elle. Nous sommes tous les deux un peu des apprentis humains dans le fond. Joanne n’avait donc droit à ses rêveries qu’une fois toute sa vie et ses secrets étalés, alors qu’elle estime que cela n’était pas la solution. « Ca n’est toujours pas vraiment le cas, non ? » je demande en attaquant le garnissage de ma seconde gaufre, plus light. Des fraises et de la chantilly. Je me demande comment, après une enfance de ce genre, la jeune femme fait-elle pour aimer mon côté particulièrement protecteur avec elle. Je la pousse toujours un peu à me dévoiler ses pensées. Mais je sais que sans cela, elle se laisserait ronger par elle jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand-chose à sauver. Je préfère la sauver d’elle-même plutôt que de la laisser faire sous prétexte qu’elle ne pense pas que cette méthode soit une bonne chose pour elle. Mais j’admets avoir bien du mal à accepter qu’elle conserve des secrets pour moi –alors que je ne me gêne pas vraiment, mais c’est uniquement pour la protéger (toujours la protéger). Furtivement, mon regard se pose par hasard sur l’assiette de Joanne où sa première gaufre trône toujours, à peine garnie. En lui posant ma question, je l’ai sûrement interrompue dans son élan, et son récit l’a trop absorbé pour qu’elle reprenne en cours de route. Alors je lui indique son assiette d’un signe de tête puis lui vole un baiser sur la joue ; « Mange, ce n’est pas drôle de goûter tout seul. » A croire que si cela n’était pas une contrainte vitale, Joanne ne mangerait jamais rien. Je parie que son appétit d’oiseau fera qu’elle n’aura déjà plus faim après une seule gaufre. Et encore, je suppose qu’en réalité, elle ne toucherait pas à celle-là si ce n’était pas parce que je le demande.

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Message(#)#42 joamie + giving you my heart - Page 5 EmptyVen 27 Mai 2016 - 17:39

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Difficile de dire si les choses avaient véritablement changé depuis l'enfance de la belle blonde. Selon Jamie, c'était toujours pareil. "Ce n'est pas pareil." commença-t-elle. "Tu veux aussi absolument tout savoir sur moi, qui sont les personnes que je côtoie et tout ce qui s'en suit. Je suppose que c'est différent parce que Reever et Juliet sont mes frère et soeur et que toi tu es mon fiancé. Mais Reever était toujours très insistant dès qu'il me voyait traîner avec un garçon alors que la majeure partie du temps, ce n'était qu'amical. A ses yeux, aucun d'entre eux était très net." Jamie devait parfaitement se reconnaître à ce niveau là, ils étaient pareils. "Je pense que la seule période de ma vie où j'ai pu véritablement garder des choses pour moi, c'était l'année qui a suivi mon divorce. Juliet avait bien voulu me laisser tranquille concernant tout ça. A l'inverse de Reever, et comme il n'était plus là, elle m'invitait à rencontrer des hommes, à sortir un peu, à faire ma vie." lui raconta-t-elle. "Ca ne me gêne pas de te parler de tout ça. Comme je l'ai dit, c'est différent par rapport à Reever et Juliet. Ce n'était pas en me dévoilant autant à eux que je me sentais plus en sécurité. Je sais qu'ils voulaient le meilleur pour moi et qu'ils ne voulaient pas que je sois blessée parce que je m'étais fait avoir. Mais je trouve, que de ne pas avoir de secrets et de ne pas parvenir à se protéger soi-même, c'est un manque assez cruel dans une personnalité." Joanne ne se qualifiait jamais de force, même si elle avait tout un mérite en voyant sa vie, ses hauts et ses bas. Mais elle trouvait qu'elle n'avait pas un caractère qui puisse donner envie que l'on s'intéresse à elle, et pourtant, Jamie ne cessait de poser des questions sur son vécu, sur ce qu'elle pouvait penser de certaines choses. Ca, c'était une chose que Reever ne faisait pas. "Tu laisses de la place à mes paroles, tu fais en sorte qu'il y en ait. C'est ça qui est différent. Reever, c'était plutôt "je sais mieux que toi ce qu'il y a de mieux pour toi.", en gros." dit-elle, contente d'avoir pu poser le doigt sur ce qui différait entre les deux hommes. "Je ne dirais pas que c'est une manque de considération, mais ça reste un peu dans le même esprit. Avec toi, je sens que j'ai plus matière à trouver pour avoir plus confiance en moi, ne plus être celle à qui on dictait absolument tout, pour mon bien. Même si tu veux que je ne garde aucun secret pour moi, tu me donnes les moyens à ce que je m'épanouisse, à avoir des accomplissements dont je peux être fière." Elle haussa les épaules, Joanne peinait un peu à trouver les mots justes. "Pas que j'ai mal vécu mon enfance, sur le coup, je trouvais ça normal. Mais avec le temps, je me rends compte que ça ne m'a pas apporté grand chose pour faire face à la vie active." Joanne savait que Jamie avait un jardin secret énorme, qu'il ne lui disait pas beaucoup de choses. Ca l'embêtait, vraiment. Mais elle n'avait pas encore une place décente pour se permettre de le critiquer sur ce point. L'histoire avec Hannah était encore loin d'être digérée. Jamie attira son attention sur la gaufre, qui n'avait pas bougé de son assiette. Elle y mit un filet de sirop d'érable avant de le porter à sa bouche. C'était assez frustrant d'être gourmande mais de ne pas avoir d'appétit. La période où elle avait vraiment bien mangé était pendant sa grossesse. Elle se disait qu'elle devait manger pour deux pour le bien de son bébé, et alors ça passait. Mais après l'accouchement, elle était revenue à ces vilaines habitudes, trop obnubilée par son apparence. Ca allait un peu mieux ces derniers temps, même s'il faudrait qu'elle mange encore un peu plus. Ce n'était pas non plus de l'anorexie. Il y avait un peu de progrès, mais il ne fallait pas trop lui en demander encore. Daniel avait fini par se retrouver allongé sur un des coussins, il semblait être très bien installé et être pensif. Joanne lui caressa son visage d'une main, lui souriant tendrement.

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