La comparaison avec Reever est inévitable. Nous voulons tous deux protéger ce petit bout de femme que nous aimons tellement, que cela lui plaise ou non. Depuis que Gabriella est dans ma vie, je me rends compte qu’il y aurait eu pas mal de chances que je sois un grand frère dans la même veine que celui de Joanne si nous avions grandi ensemble. Particulièrement protecteur et étouffant, à passer à la loupe la moindre de ses fréquentation, à vouloir connaître tous ses faits et gestes. Comme quoi, j’étais un petit frère calamiteux et j’aurais fait un grand frère tout aussi pitoyable. D’ailleurs, j’aurai sûrement les mêmes tendances si Joanne et moi avons un jour une petite fille, et j’aurai tout intérêt à me tempérer si je ne veux pas reproduire les ratages de la famille Prescott avec ma fiancée. Comme elle le dit, cela crée de gros manques une fois adulte. Elle est restée la poupée fragile qu’il faut protéger, c’est un cercle vicieux pour la pauvre Joanne. Je contiens un petit rictus de fierté lorsqu’elle m’explique que, au moins, avec moi, elle a une place. Plutôt que de dicter sa vie, je lui offre des pistes, c’est ce que j’ai toujours essayé de faire. La mettre sur des rails et la laisser faire, décider de l’avancement et de la destination. Si elle l’apprécie, c’est une petite réussite pour moi. Cela me laisse penser que j’ai quand même les moyens d’aider un peu ma fiancée à se reprendre en main, et ne pas rester prisonnière du paradoxe qui a été installé pendant son enfance. Comme on dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et je suis certain que Reever et Juliet n’ont pas idée des dégâts qu’ils ont commis sur leur jeune sœur avec leur comportement. Ils ne sont pas à blâmer, tous pensaient faire au mieux pour Joanne. Aujourd’hui, c’est à moi de reprendre le flambeau pour corriger le tir et parvenir à épanouir enfin la jeune femme. « Ne t’en fais pas, ce n’est pas comme si tu étais condamnée. » dis-je, le regard fixant sa gaufre et m’assurant qu’elle croque bien dedans avant de poursuivre mes paroles. « Tu viens d’avoir trente ans, tu peux encore faire tout ce que tu veux. » Les anciens diraient qu’elle a toute la vie devant elle, ce qui est loin d’être faux. Le cap est difficile à passer, mais il ne signifie rien d’autre que le véritablement commencement de son existence, forte de toutes ses expériences passées. Elle est jeune, et Joanne est loin d’être idiote, et encore moins laide. Elle a encore le pouvoir de s’ouvrir d’innombrables portes si elle le veut. Même si pour cela, une certaine dose de confiance en soi est nécessaire. « J’ai quitté Londres à trente ans en étant à des années lumières de ce que je suis aujourd’hui, et tu vois le résultat. » j’ajoute, haussant les épaules. Cela n’a pas été simple, même si mes problèmes sont à relativiser par rapports à ceux d’autres moins bien lotis que moi. Mais aujourd’hui, j’ai une vie que je n’aurais jamais pensé avoir, j’ai tout ce qu’on peut désirer. J’ai décidé que je n’étais pas condamné, alors je me suis donné une chance. Je pense que la chance de Joanne réside dans la fondation pour le moment, avec toutes les opportunités que cela peut lui donner. Je sens que cela ne peut lui faire que du bien. Et peut-être que dans cinq ou dix ans, on la retrouvera dans les pages du numéro spécial du Times Magazine parmi d’autres têtes influentes. Qui sait ? « Tu as déjà commencé un peu à surmonter tout ça, je trouve. » Joanne reste un être fragile. Lentement –très lentement- mais sûrement, elle change un peu. Je suppose que tout ce que nous avons traversé ensemble joue beaucoup, et j’espère pouvoir faire plus pour elle. Je ne cherche pas à la changer. Comme elle l’a fait pour moi, je veux qu’elle devienne elle-même, celle qu’elle veut être et qu’elle peut devenir.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
e passage à la trentaine était encore un peu compliqué pour la jeune femme. Selon le bel Anglais, il ne fallait pas voir cela comme une fatalité, mais comme un renouveau. Ca l'a été pour lui. Ce fut durant cette année qu'il avait pris sans hésiter un avion pour aller à l'opposé du globe et refaire sa vie loin d'une famille qui l'empoisonnait depuis des années. Il s'utilisait comme exemple pour montrer à la belle blonde que la trentaine n'avait rien de si terrible que ça. Tout dépendant de la manière dont on abordait cette nouvelle dizaine. Mais Joanne ne pensait pas pouvoir faire tout ce qu'elle voulait comme il le disait. Il y avait des limites de partout, et beaucoup de terrains sur lesquels elle n'oserait jamais s'aventurer. Pas seule, ni d'elle-même, du moins. Jamie trouvait qu'il y avait déjà quelques résultats, depuis qu'ils se connaissaient. Joanne rit nerveusement. "Mais alors, vraiment un tout petit peu." dit-elle en le représentant de quelques millimètre entre son pouce et son index. Oui, il y avait certainement du progrès, mais peut-être que ce n'était pas encore assez notable pour qu'elle puisse le remarquer d'elle-même. La jeune femme finit sa première gaufre et se laissa tenter par une deuxième. Elle la coupa en deux, de peur d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Elle y mit un peu de Nutella dessus, puis but une gorgée de chocolat. "Ca doit être désespérant pour toi que ça prenne autant de temps." dit-elle tout bas avec un sourire plus qu'embarrassé. Joanne se sentait désolée d'être un poids pour lui, une personne à être constamment poussée pour qu'elle se découvre enfin. S'il y avait une chose pour laquelle Jamie devait se sentir fière, c'est de savoir comment faire lever les nombreuses barrières de la pudeur de la jeune femme, de savoir qu'elle ne se sent belle et ne veut l'être que pour lui. Ce sont des choses dont ils avaient déjà parlé ensemble. Joanne glissa ses doigts dans les cheveux de son fiancé, se mettant à les caresser tendrement. "J'espère que j'arriverai à faire plus. Suffisamment pour... pour que tu sois fière de moi et que ça ne pose plus jamais de problèmes entre nous." dit-elle tout bas en regardant les traits de sa mâchoire qu'elle parcourait du bout des doigts. Il y avait encore un long chemin avant que l'amélioration devienne évidente. Elle ne savait pas ce que Jamie pouvait penser ce qui avait été fait ou non pendant leur première année ensemble. Joanne finit sa demi-gaufre et s'en arrêta là. Elle prit ensuite son bébé dans ses bras, il commençait à somnoler. Joanne le serra contre elle et l'embrassa de nombreuses fois. "C'est Papa qui va t'emmener à la sieste, tu ne crois pas ? C'est quelque chose qu'il ne fait pas très souvent, ça." Il l'emmenait se coucher tous les soirs, mais pour les siestes, il ne le faisait que le weekend. "Je t'aime tellement, mon bébé." lui dit-elle tout bas. "Maman t'aime tellement." Elle l'embrassa une dernière fois avant de le confier à Jamie, qui était toujours ravi de s'occuper de leur fils. "Laisse tout, je m'occupe de tout ramener à la cuisine." lui assura-t-elle, l'incitant à rester focalisé sur Daniel. La jeune femme se leva et fit plusieurs voyages jusqu'à la cuisine pour tout ranger. Pendant que son fiancé montait le petit au lit, elle en profita pour faire un peu de vaisselle, histoire que la cuisine soit un minimum en ordre. Jamie passait quelques minutes avec leur bébé avant de venir la rejoindre au rez-de-chaussée. Par simple geste réflexe, elle activa le babyphone qui se trouvait sur le bar. "J'aime bien ces weekends où nous n'avons pas d'impératif. Où il n'y a que nous qui décidons de la manière dont on passe le temps. Pas que je n'aime pas nos soirées à l'extérieur. Mais avoir deux jours à ne rien faire, ce n'est que du bonheur." dit-elle en finissant d'essuyer la vaisselle. "Ca fait longtemps que nous ne sommes pas allés au restaurant. Est-ce que j'ai le droit de t'inviter, ou tu le prendras mal ?" lui demanda-t-elle riant, pour le taquiner un peu. "Ou du shopping, ça fait longtemps que nous n'avons pas fait de shopping." pensa-t-elle alors qu'il s'approchait d'elle. Joanne lui vola un baiser. "On peut toujours y réfléchir plus tard, si tu veux." Sachant très bien ce qu'il avait prévu de faire à ce moment là. Elle se mit sur la pointe des pieds pour pouvoir l'embrasser plus longuement.
A mes yeux, le plus gros défaut de Joanne n'est même pas son manque de confiance en soi, et même si sa paranoïa emboîte le pas à celui qui se trouve sur la plus haute marche du podium, c'est son exigence démesurée envers elle-même qui gagne la palme. A croire qu'elle ne veut pas comprendre que la perfection n'existe pas, et qu'il ne sert à rien de se mettre des objectifs inatteignables. Rien n'est jamais assez à ses yeux, et ça, oui, c'est parfois particulièrement agaçant. Mais elle est ainsi, je pense que cela ne changera jamais. Alors quand elle suppose que la lenteur avec laquelle elle travaille sur elle-même me désespère, je la regarde l'air de dire que c'est plutôt ce genre de postulat qui m'énerve. « Non, pas du tout. Tu vas à ton rythme, ça ne sert à rien de te brusquer de trop. » Je la secoue déjà bien assez comme ça, c'est assez difficile pour elle, mais besoin de plus. Ca n'avancera pas plus vite, et la vitesse ne compte pas. « Et ça compte, que tu es la volonté de surmonter tout ça. » D'ailleurs, à mes yeux, c'est ce qui compte le plus. Avoir conscience de ce qui ne va pas et avoir envie de le corriger, c'est important. Trop de personnes sont aveugles quant à leurs propres défauts. Tant que Joanne en aura conscience et qu'elle souhaitera faire de son mieux, alors elle sera toujours capable de se perfectionner, qu'importe le temps que cela prend. « Je suis déjà fier de toi, Joanne. » je lui assure avec conviction. Je pense qu'elle le sait, mais peut-être que je ne le dis pas assez souvent. Quand je la complimente, quand je lui dis qu'elle est belle ou qu'elle est douée dans quelque chose, à mes yeux, c'est une manière de faire comprendre que je suis fier d'elle. Mais parfois, les manières détournées ne valent pas les mots propres. Daniel, qui a glissé sur un de ses coussins, commence à somnoler. Sa mère le prend dans ses bras pour l'embrasser de nombreuses fois avant de me laisser le coucher. On voit bien que c'est son petit trésor, son petit miracle. Je le cale tout contre moi et vole un baiser à Joanne avant de marcher en direction des escaliers. « Allons-y, bonhomme. » Le temps d'atteindre sa chambre, je lui chantonne un peu de Sting. Je devrais peut-être apprendre des comptines un jour. A peine la petite tête de Daniel touche-t-elle le fond de son lit que le bébé dort profondément. Le voilà parti pour plusieurs heures de sieste, fatigué par les jeux et tout l'amour à emmagasiner. « Je t'aime fort. » Je l'embrasse sur le front et quitte sa chambre sans un bruit, ne faisant que poser la porte sur son loquet pour la fermer derrière moi. De retour dans le salon, je rejoins Joanne qui nettoie la cuisine. Elle a déjà tout rangé, je n'ai rien à faire pour aider un peu, juste faire un geste. C'est tout elle. « Nous irons à la maison de campagne le week-end prochain ? » je demande, me disant que cela serait une bonne idée. « Nous avons pas mal de choses à voir pour le mariage, il faut bien commencer quelque part un jour. Il faut se disputer à propos de la couleur des faire-part, le choix du traiteur, le style de l'arche… Tout un programme, et le temps passe vite. » j'ajoute, approchant de plus en plus jusqu'à me tenir devant elle, un sourire malicieux sur les lèvres. Les week-ends sans impératifs vont se faire moins fréquents. Il faut en profiter. Joanne propose de m'inviter au restaurant, même si j'ai désormais de nouveau les moyens de payer l'addition. « Pourquoi pas, si tu y tiens et que j'ai le droit de t'offrir la robe qui va avec l'occasion. Quel soir ? » Il est vrai que nous n'avons pas passé quelques heures dans les rues commerçantes de Brisbane depuis un petit moment également, histoire de faire un brin de shopping. Je dois songer à me faire faire un costume pour le gala de la fondation cet hiver. Ou plutôt, été, d'un point de vue anglais. Mon visage se fait de plus en plus proche du sien alors que mon corps la garde collée au meuble de la cuisine derrière elle, au cas où elle songerait à s'échapper. J'ai des idées derrière la tête et je ne m'en cache pas. « Garde toutes ces suggestions dans un coin de ton crâne, on en reparlera quand j'en aurai terminé avec toi. » dis-je au bord de ses lèvres avant de les capturer en un baiser des plus langoureux. Mes bras viennent l'enlacer et la serrer fermement, et finalement, la soulèvent du sol pour qu'elle passe ses jambes autour de ma taille. Je la porte ainsi jusqu'au plus grand des canapés du salon, sous la véranda. Sans tarder, je lui retire sa robe et l'abandonne je ne sais où à côté de nous. Mes mains sont libres de parcourir sa peau et s'en donnent à coeur joie. « C'est bien mieux. » je murmure avec un petit sourire en faisant glisser mes baisers sur son cou et jusqu'en haut de sa poitrine, flattée par mes lèvres d'un côté, jusqu'à la limite imposée par le sous-vêtement, et par le frôlement de mes doigts de l'autre. Entre ses jambes, nos corps son collés, et déjà l'effet du désir mutuel se fait sentir dans nos mouvements synchronisés.
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Jamie ne semblait pas être pressé à ce que sa belle parvienne à devenir pleinement elle-même, qu'elle ne se sente plus obligée de se taire ou de ne pas se faire un avis. Parce que celui-ci comptait désormais, on voulait bien y accorder de l'importance et elle devenait un peu plus maître de son destin, bien qu'elle était toujours un peu guidée. Sans quoi, elle finirait rapidement par tomber dans le vide de ses idées noires. Elle particulièrement touchée que son fiancé lui dise qu'il était déjà fier d'elle, qu'il avait déjà constaté un changement sans qu'elle ait à remanier toute sa personnalité. Ce n'était certainement pas ce qu'il voulait. Il désirait avant tout qu'elle reste fidèle à elle-même, en essuyant ça et là les quelques embûches qui lui empêchaient grandement d'être véritablement elle-même. Le goûter terminé, elle laissa Jamie se charger de mettre leur petit au lit. Pendant ce temps, Joanne mit le rez-de-chaussée en ordre, il n'y avait plus rien qui n'était plus à sa place. Le bel homme redescendit rapidement pour la rejoindre, proposant d'aller à la maison de campagne le weekend suivant. "C'est une merveilleuse idée." s'enthousiasma-t-elle. Jamie parlait avant tout du mariage, de son organisation. Même s'il avait obtenu une fortune considérable, il ne voulait changer pour rien au monde le lieu de célébration. Tout comme Joanne s'était attachée à cette idée. "Tu penses vraiment qu'on va tellement se prendre la tête sur tant de choses ?" rétorqua-t-elle avec un léger rire. "Jusqu'ici, nous étions sur la même longueur d'ondes pour beaucoup de choses." Contrairement à ce que l'on pourrait penser. "Et il faudra aussi organiser notre voyage de noces." ajouta-t-elle. Elle en rêvait tellement, déjà. Tout autant que leur mariage. "Tu as pu avoir davantage d'informations sur le traiteur du gala de l'autre fois ?" pensa-t-elle soudainement. Ils avaient tous les deux beaucoup apprécié le menu suggéré ce soir-là. Jamie s'était posté devant elle, avec un sourire qui en disait long sur son attention, et qui faisait totalement fondre la jeune femme. Celle-ci mit ses bras autour de son cour et touchait le bout de son nez avec le sien. "Mmh... Pourquoi pas mercredi soir ? Histoire de te donner du courage pour le reste de la semaine. Dans un restaurant assez classe, mais aussi aristo qu'on puisse le penser. Une cuisine raffinée, et un dosage parfait. Nous aimions bien mangé là-bas, avec les collègues du musée, je pense que tu apprécierais beaucoup l'ambiance." lui expliqua-t-elle. "Surtout que le mercredi soir, il y a un pianiste qui met un fond d'ambiance particulièrement agréable. Et ce n'est pas trop bruyant. Cela vous convient-il, Mr. Keynes ? Je vous laisse le choix de la robe." lui dit-elle tout bas, en effleurant à peine ses lèvres. Jamie voulait rapidement passer à l'étape supérieur, en lui demandant de garder toutes ses idées en tête plus tard, joueur à souhait. Sans difficulté, il parvint à la soulever et Joanne entoura sa taille de ses jambes. Leurs lèvres ne se quittaient pas un seul instant, jusqu'à ce qu'ils arrivent au niveau du canapé de la véranda. Installée sur celui-ci, Jamie ne put s'empêcher de lui retirer immédiatement sa robe, ses mains pouvant ainsi parcourir sans autre limite que ses sous-vêtements. La respiration de Joanne s'était déjà intensifiée, sa peau frissonnait sous le passage de ses doigts. Il s'était placé entre ses jambes, un endroit auquel il était le seul à avoir accès. Leur corps bougeait déjà au rythme de leurs nombreux désirs. Les lèvres sur bel homme descendait lentement le long de son cou, jusqu'au haut de sa poitrine, se gardant d'aller au delà de son soutien-gorge. Joanne trouvait leurs rapports sensiblement différents lorsque c'était après qu'il l'ait peinte. Il avait eu des heures et des heures pour pouvoir l'admirer et la dessiner comme bon lui semblait, cela devait être particulier pour lui de pouvoir enfin la toucher, la sentir et l'embrassa. Elle invita Jamie à se redresser et elle finit à califourchon sur lui. Elle lui retira délicatement les lunettes qu'il avait toujourss sur le nez et plongea son regard dans le sien. "Je suis tout à toi." lui souffla-t-elle, le regard tendre. C'est ce dont ils avaient convenu la veille. Elle reprit leur baiser là où il s'était arrêté, glissant ses doigts dans ses cheveux, dont elle adorait toujours autant le contact.
A chaque fois que Joanne et moi pensions que nous aurions des frictions à propos d'un sujet, que ce soit le mariage ou le prénom de notre bébé par exemple, cela n'a jamais été le cas. Malgré tout ce qui nous oppose, étonnamment, nous sommes toujours tombés d'accord avec une facilité déconcertante. Alors peut-être que l'organisation de la cérémonie se passera sans la moindre embûche, et que nous serons les mariés les plus faciles qui soient. Je hausse les épaules. Il se peut que personne n'ait à faire de compromis, et cela serait parfait. Le voyage de noces a tout autant été une évidence. J'acquiesce d'un signe de tête ; même si nous avons le temps, pour s'assurer d'avoir le meilleur, il nous faudra nous y prendre à l'avance. « J'ai sa carte, je peux l'appeler lundi. » dis-je à propos du traiteur que nous avions repéré lors de la soirée à l'aquarium et dont l'esprit correspondait tout à fait à ce que nous souhaitons. Nous pourrons prendre rendez-vous avec lui un jour, même si cela risque d'être complexe avec mes heures de travail, pour en discuter avec lui. Cela sera sûrement simple, Joanne aura la main sur tout ce qui contient de la viande. Elle en profite pour placer une petite invitation dans un restaurant qu'elle souhaite me montrer, d'un genre qui devrait me plaire d'après elle -et à la description qu'elle en fait, je n'en doute pas. J'ai le droit de décider ce qu'elle portera ce soir là, alors tous les partis sont satisfaits. « Vendu alors. » Le sujet clos, je peux kidnapper ma belle dans notre grand canapé pour enfin mettre à exécution ces envies qui me trottent dans la tête depuis un long moment. Déshabillée, Joanne s'installe à califourchon sur moi. Ainsi installés, je pourrais passer des heures et des heures à l'embrasser. Je peux goûter ses lèvres à l'infini, m'attarder sur chaque parcelle de la pulpe e l'une ou l'autre, avec plus ou moins de passion, de fougue ou d'application, les suçoter, les mordiller. Je peux jouer avec sa langue, la frôler à peine, la caresser plus franchement. Mes mains posées sur ses reins glissent le long de sa silhouette, vers le haut de son dos, ses côtes, ou vers le bas, ses fesses, jusqu'à ses cuisses, afin de la coller plus ou min contre moi. Sa peau est si douce, sa chaire ferme déjà un peu tiède. Je commence à avoir chaud sous ma chemise, mais pour garder les doigts de Joanne entre mes cheveux, comme je l'adore, pendant que nous nous embrassons, je défais moi-même les boutons de ma chemise jusqu'au dernier et la retire afin d'enfin pouvoir sentir la douceur de l'épiderme de ma fiancée à même mon torse. J'en soupire tout bas, tant ce contact est d'une délicatesse enivrante. Même si la jeune femme est encore un peu couverte, il suffit de son ventre contre le mien et ses bras autour de mon cou pour que je me sente particulièrement bien. Les chiens sont à l'autre bout de l'immense rez-de-chaussée. Comme leur petit maître, ils dorment, somnolent. Même Milo est en train de s'assoupir, nous laissant la maison pour nous. Mais je crois qu'inconsciemment, nous ne faisons pas trop de bruit afin de ne réveiller personne, et ne pas trop perturber la quiétude des lieux avec nos ébats. Du bout des lèvres, je parcours le haut du corps de Joanne. Je frôle son cou, ses épaules, ses clavicules dessinées pour inspirer la grâce. Mes doigts longent son dos, ses bras, ses jambes, retrouvant tous les traits que j'ai peins tout à l'heure. Elle a été conçue de manière à être un exemple de féminité à l'état pur, tendre, sensuelle, maternelle, et aimant sans mesure. Le moindre détail de son corps a été pensé dans ce but. « Mon petit ange... » Parfaite en tous points, une véritable œuvre d'art. Impossible de ne pas tomber à ses pieds, fou amoureux. Délicatement, je dégrafe son soutien-gorge et fait tomber ses bretelles le long de ses bras pour découvrir sa poitrine. C'est avec la même précision que le bout de mes lèvres et de ma langue viennent tendrement dorloter ses seins. Je revois le pinceau tracer ce galbe parfait, tenter de reproduire la douceur de sa peau. L'une de mes mains longe son échine recourbée, passe sur son ventre et se fraye un chemin entre nos deux corps jusqu'au dessous de Joanne. Elle s'y dépose pour caresser son intimité tout en finesse, subtilement, et la sentir devenir de plus en plus chaude à travers le tissu devenu humide.
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La chaleur qu'avait représenté Jamie avec les couleurs sur le tableau qu'il venait de peindre venait aussi de cela. Du contact qu'il appréciait avoir avec sa belle, de la douceur de sa peau dont il ne parvenait pas à se détacher. Ils aimaient tellement sentir leur peau l'une contre l'autre, c'était devenu aussi un moyen de communiquer entre eux. Ne voulant pas qu'elle retire ses doigts d'entre ses cheveux, le bel homme retira sa chemise lui-même, alors que leurs lèvres continuaient de s'embrasser, inlassablement. A la constante recherche de cette chaleur qu'il aimait tant, il avait placé ses mains au niveau de ses reins, afin qu'elle se rapproche de lui, encore et toujours plus. Il finit par lui retirer lentement son soutien-gorge après l'avoir qualifié du surnom qu'il lui donnait constamment. Ses lèvres ne tardèrent pas à atteindre sa poitrine, qu'il chérissait avec tout autant d'amour que ses lèvres, n'oubliant là aucune parcelle. Joanne se redressa légèrement afin qu'il n'ait pas trop à se tordre le cou pour atteindre cette partie d'elle. Elle soupirait de plaisir, adorant lorsqu'il s'attardait par ici. Il était tout aussi méticuleux que lorsqu'il la peignait, comme si la chose la plus importante à faire sur le moment était de la satisfaire, et rien d'autre. Cette longue stimulation provoqua une montée de lait qu'il effaça rapidement, imperturbable. L'une de ses mains voyagea entre leur corps pour atteindre son intimité, par dessus le tissu. Ses gestes étaient délicats et ne cherchaient qu'à accroîte la chaleur corporelle de la jeune femme. Son bassin frémissait et suivait subtilement les caresses qu'il lui procurait. Etrangement, leurs ébats étaient naturellement silencieuses, comme s'ils ne voulaient pas perturber la sérénité qu'il y avait dans leur maison. Tout le monde dormait, sauf eux. Ils préféraient s'aimer lorsqu'ils en avaient l'occasion. Son sous-vêtement était devenu bien humide après toutes ces minutes de stimulation. Joanne se sentait fébrile, incroyablement envieuse. D'une main, elle déboutonna son jean, juste pour sentir sa virilité par-dessus le tissu, qui n'avait nullement besoin d'être stimulé davantage. Il parlait de ces ébats depuis le réveil, elle se demandait comment il était parvenu à se contenir jusque là. La peinture l'y avait certainement beaucoup aidé. Joanne se pencha en arrière, emmenant avec elle Jamie dans sa chute. Ainsi elle pouvait lui baisser son pantalon et glisser ses mains sous son boxer pour saisir la chair de ses fesses. Lorsqu'ils ne s'embrassaient pas, ils échangeaient des regards intenses, bourrés d'amour. Le dos courbé, elle invita l'une de ses mains à apprécier l'un de ses seins, avant qu'elle ne rependre d'assaut ses lèvres pour un long baiser passionné. Les gestes étaient lents, parfaitement calculés. Chacun de leurs ébats était si singulier par rapport aux autres, et dépendant de tellement de choses. Selon les circonstances, ce qu'il s'était passé avant, sur quel ton ils voulaient transmettre ce sentiment intenable. Il y avait des dizaines de variables qui entraient en jeu et dont ils n'avaient pas le contrôle pour un certain nombre d'entre elles. Parfois, Joanne susurrait le prénom de son amant. Ses mains finirent par retirer le tissu qui recouvrait ses parties intimes. La peau de son dos était déjà brûlante, mais prête à recevoir toute la chaleur du corps de sa belle, c'était tout ce dont il désirait. Les doigts de la jeune femme remontaient délicatement le long de son échine, pour venir ensuite caresser du bout de son index son tatouage. Il y avait tant de magie, en sachant qu'un si beau bébé était né d'un si grand amour. Du moins, ça faisait rêver la jeune femme. Elle colla son corps contre le sien, avide de capturer ses lèvres à chque fois qu'il pouvait s'en détacher.
Fébrile à souhait, le corps de Joanne est prêt à accueillir le mien. La poitrine ferme, la respiration rapide, les os tremblants sous les battements de son coeur, l'entrejambe humide, l'épiderme brûlant. J'ai déjà pu aspirer quelques soupirs de plaisir pendant que je la touchais, faisant doucement monter l'envie en elle, afin qu'elle soit au moins aussi saisissante que la mienne. Moi, il n'en faut peu pour me rendre fou de désir pour elle. Qu'elle soit à califourchon au-dessus de moi, le basin ondulant légèrement tout contre mon corps, suffit amplement à me stimuler. Ajoutez à cela tous les baisers langoureux, ses caresses dans mes cheveux, ses seins qu'elle offre à me bouche. Elle n'a pas même besoin de me toucher pour que mon être tout entier appelle le sien avec envie. Joanne peut aisément le deviner lorsqu'elle s'occupe de défaire mon pantalon, sentant ma virilité sous ses doigts d'un simple frôlement. Elle nous allonge sur le canapé, moi la surplombant, et peut ainsi me retirer mon habit. Je m'approprie sa poitrine sans me faire désirer, adorant chérir ses seins, les embrasser, les palper, ou simplement les sentir au creux de mes mains. Avec le silence s'ajoute tout naturellement l'application dans chaque geste. Rien n'est brusque, tout est lent, tendre, précis. Il n'est pas question de bâcler le moment, bien au contraire. Mieux vaut être attentif au moindre détail, à toutes les sensations, et tout vivre pleinement, quitte à fermer les yeux quelques secondes pour profiter d'un frisson particulier. C'est à la fois un dialogue, et une manière de recharger les batteries, en aspirant toute l'affection que l'autre a à donner et en faire de l'énergie positive pour le reste de la semaine. Entre deux soupirs, j'entends mon nom traverser les lèvres de ma belle de temps en temps. C'est aussi envoûtant que le chant es sirènes à mes oreilles. C'est un nom qui lui appartient, un murmure qui rappelle que je suis tout à elle. Et, en même temps, la preuve qu'il n'y a que moi dans son esprit à cet instant. Nous faisons tomber les dernières barrières entre nos deux corps ; Joanne m'ôte mon boxer avec un doigté tout aussi léger et délicat, et je fais à mon tour glisser son dessous le long de ses magnifiques jambes pour qu'il rejoigne le reste des vêtements par terre. Redressé sur les genoux un court instant, je ne peux pas empêcher mon regard de se balader furtivement sur la silhouette de la jeune femme, tombant tour à tour sur son intimité, ses hanches, ses seins, ses lèvres, et bien sûr, son intense regard bleu qui m'attire comme un aimant et m'incite à revenir coller mon corps au sien, l'embrasser avec passion, la caresser avec dévotion. Sans rien pour nous séparer, je fonds complètement. Je peux sentir la moindre ondulation de son bassin qui me frôle et me fait suivre le mouvement qui s'installe tout naturellement, même s'il ne s'agit que de légers frottements. Il me plaît d'attendre ainsi un peu, de simplement profiter des caresses mutuelles que se font nos corps, de constater la symbiose qui s'impose qui aisément. Nous nous embrassons inlassablement, échangeons des regards amoureux, des regards complices qui se complaisent également dans cette danse sensuelle qui sert de prélude. Cela me permet d'embrasser tout son visage, son front, sa tempe, sa joue, son cou, toujours délicatement, comme si chacun de ces endroits méritaient une attention toute particulière. J'unis nos corps au bout de longues minutes, et cela semble soulager nos êtres qui se cherchaient depuis tout ce temps, se tournaient autour, et retrouvent enfin leur moitié. La houle se poursuit naturellement, sans pause, lascive et continue, un peu nonchalante et tranquille, tendre et appliquée, et surtout, assez ample et profonde pour procurer d'intenses sensations malgré la lenteur des mouvements.
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Ses doigts parcouraient sa peau porcelaine comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse qui puisse exister, et dont il était le seul à pouvoir apprécier ainsi son contact. Rien n'était brusque cette fois, tout était minutieusement calculé, méticuleux, sans cette agressivité passionnelle qui les animait parfois. La lenteur de leurs gestes leur permettait de profiter autrement de ces nombreuses sensations. Un simple toucher donnait des frissons, un simple regard rendait fébrile. Jamie se plaisait toujours autant à s'attarder sur sa poitrine, soit avec ses mains, soit avec sa bouche. Depuis qu'il s'était à nouveau autorisé de la toucher à cet endroit là, il ne se gênait plus pour en profiter pleinement, pour se rappeler que tout ce corps lui appartenait. La jeune femme l'avait délicatement déshabillé, tous les deux appréciaient particulièrement sentir le corps dénudé de l'autre contre le sien. Jamie appréciait la douceur de sa peau, et Joanne, sa chaleur. Elle avait l'impression que ça l'enrobait totalement, la mettant dans un climat de confiance, et de sécurité. C'était une chaleur si douce, et si agréable. Le bel homme ne tarda pas à faire de même avec sa fiancée, dont il débarrassa du denrier vêtement. Joanne était toujours un peu surprise et gênée de constater qu'il ne se lassait pas de l'admirer nue. Systématiquement, plus ou moins discrètement, il jetait un regard sur un corps qu'il semblait vénérer et adorait plus que tout. Une fois après l'autre, il enregistrait les détails, parcourant la ligne de sa silhouette, appréciait la pâleur de sa peau en imaginant sa douceur, jusqu'à voir de près ou de loin toutes ces zones érogènes pour finir sur un regard qui le faisait fondre à chaque fois. Malgré le temps et l'habitude, Joanne ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu gênée à ce moment-là, craignant qu'il finisse par constater un détail qui ne pourrait pas lui plaire. Mais la plus grosse évolution était qu'elle ait fini par accepter qu'il la regarde ainsi, sans le moindre vêtement pour protéger sa pudeur. Jamie était un grand privilégié pour ceci. Totalement subjuguée, il finit par revenir s'allonger sur elle. Même lorsque leur corps n'était pas uni, l'envie faisait le reste, en faisant ces mouvements de bassin qui traduisaient parfaitement l'acte. Les gestes étaient lents et appliqués, les rendant tous les deux particulièrement fébriles. A chaque fois, sentir que le désir était toujours aussi intense pour lui la rassurait. Là, il savait qu'il ne se lassait pas d'elle, contrairement à bien d'autres situations. Tout en s'appliquant dans cette danse sensuelle, Jamie l'embrassa là où il le pouvait, ne manquant pas le moindre bout de peau. Les doigts de la jeune femme avaient glissé dans ses cheveux lorsqu'il embrassa son cou, faisant basculer sa tête sur le côté. Au bout d'une longue série de minutes, Jamie décida d'unir enfin leur corps. Il avait adopté exactement le même rythme, ce qui leur permettait de pouvoir s'embrasser et se caresser aisément. Même à échanger des regards parfois. L'intensité était toujours sans égal, elle était juste appliquée différemment. Même les gémissements étaient naturellement discrets, et doux. Cela s'assimilait plutôt à de longs soupirs, légèrement sonores. Joanne fermait parfois les yeux, voulant laisser ses autres sens ressentir tout ce qu'il se passait. Aussi, voir Jamie ainsi s'appliquer à cette houle, le rendant affreusement sensuel, faisait d'elle une personne particulièrement fébrile. Elle retenait parfois des gémissements au fond de sa gorge, plus particulièrement au moment où Jamie était le plus profondément en elle. Elle l'avalait, et le remplaçait par un long soupir, tout aussi intense. Par automatisme, le nom de son amant continuait de se faufiler au travers de ses lèvres sans qu'elle ne le réalise. Son bassin se mit à suivre ses mouvements, et ses membres commençaient peu à peu à frémir. Ce stade dura aussi de longues minutes, faisant monter cette phase de volupté de manière particulièrement lente, mais tout à fait délicieuse. Elle prit alors d'assaut ses lèvres, lui offrant le plus amoureux des baisers et laissant engouffrer quelques uns de ses gémissements dans les poumons de Jamie, se sentant arriver progressivement vers cette phase de non-retour.
D'une certaine manière, avec une cadence si douce et appliquée, les sensations semblent décuplées. Les caresses et les frissons durent d'autant plus longtemps que chaque moment est d'une grande amplitude. Nos coeurs peuvent battre plus tranquillement, nous ne sommes pas à bout de souffle au points de ne même plus pouvoir joindre nos lèvres. Au contraire, nous avons tout le loisir de nous embrasser encore et toujours, en gardant cette même précision, ou de nous observer avec amour. Il est presque plus difficile de tenir un rythme pareil pendant un long moment plutôt qu'un autre plus rapide et soutenu. Dans les ébats plus passionnés et effrénés, l'esprit complètement vide se détache petit à petit du reste, les mouvements deviennent presque mécaniques, et la perdre de tout contrôle submerge complètement. Cette fois-ci, au contraire, même si les pensées ne sont focalisées que sur Joanne, une maîtrise parfaite est de rigueur. Tous mes muscles contractés s'appliquent à former une houle délicate et lente qui nous permette à tous deux de nous focaliser sur les sensations qui nous traversent, sur le moindre frisson. Cela est loin d'être désagréable pour autant, au contraire. L'amplitude des va-et-vient me fait complètement fondre, et je soupire toujours fortement de plaisir à chaque fois que je me trouve au plus profond de la jeune femme. D'une main, j'ai saisi l'une de ses cuisses et l'ai légèrement relevée pour qu'elle cercle un peu mes hanches, permettant ainsi l'union la plus complète possible. Qu'il n'y ait pas de gémissements échangés, uniquement de discrets râles résonant au fond de la gorge et de nombreux souffles sonores, rend l'acte d'autant plus sensuel. Joanne suit exactement mes mouvements avec la plus grande des fluidités. Tout est si naturel, si évident. Loin d'être moins intense que d'habitude, un échange pareil, aussi doux, me rend particulièrement fébrile et vulnérable. Les vagues de plaisir, alliées à toute cette tendresse, font l'effet d'une drogue au fil des minutes ; elles anesthésient l'esprit et le figent dans cet état second, à la merci de toutes les sensations. Celles de mes lèvres goûtant les siennes, de ses mains parcourant mon dos, de sa poitrine frôlant mon torse, de son souffle chaud caressant mon visage. Ses frémissements deviennent les miens, ses caresses électrisent mes muscles, mes fins soupirs répondent au siens. Quand la volupté s'installe, c'est avec autant de subtilité. Elle apparaît au loin, et se faufile discrètement ; elle s’immisce dans les veines pour intensifier un peu plus la cadence, et poursuit son chemin le long de l'échine, de la base du crâne au creux des reins, jusqu'à l'intimité brûlante et frémissante de plaisir. Alors elle vient libérer là l'ivresse qui nous gagne, elle s'empare des muscles, des os, du dos qui se courbe. Joanne se colle à moi plus qu'il n'est possible de le faire, et s'accroche le temps que cette délicate exaltation la traverse puis lui permette d'évacuer son plaisir dans un long soupir sensuel. Puis je capture ses lèvres pour étouffer mon propre gémissement, alors que je me délivre en elle pendant de longues secondes. Mon front s'appose au sien, je retrouve son magnifique regard bleu, la satisfaction se lisant dans le coin de ma bouche. Parfois je me dis que ce genre d'échange nous manque, uniquement gavé de tendresse. Même s'il n'est pas question de complètement perdre ses moyens et frôler la folie, c'est tout aussi agréable. C'est un autre genre de message, moins passionnel, mais débordant également d'amour. Je n'ai pas bougé de ma place, j'y reste quelques minutes pendant lesquelles je caresse le visage de Joanne du bout des doigts, ou je le frôle avec le mien. Si je me retire, ce n'est que pour mieux m'installer à côté de ma belle dans le canapé et qu'elle puisse se blottir tout contre moi. Ainsi, je caresse ses cheveux et hume son parfum. Je pourrais rester là pendant des heures. C'est peut-être ce que nous devrions faire d'ailleurs.
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Joanne l'avait senti venir de loin, mais ce n'était pour autant qu'elle savait à quel moment cette vague de sensations allait prendre le dessus sur son corps, afin de le contrôler et de gérer à sa manière tous ses muscles. Sous sa peau, elle avait l'impression d'avoir un brasier. Une chaleur voluptueuse, qu'elle acceptait volontiers, tandis que son corps commençait à trembler de toute part. Ses doigts caressaient le dos musclé de Jamie, se déposant parois au niveau de ses reins pour suivre leur mouvement. Etrangement, le plaisir semblait être maîtrisé. Du moins, ce n'était pas aussi incontrôlable que d'autres fois. Tout restait exactement dans la même mesure que leur corps et leur âme avait imposé. Il n'y avait là que de la tendresse, que de la délicatesse. Pas une once d'un désir incontrôlé prenant possession de tout un corps, de nature sauvage et bestial. C'était encore une autre manière à eux de faire l'amour. Peut-être que cette fois-ci n'était qu'une preuve de la sérénité dans leur couple. Depuis qu'ils étaient à nouveau ensemble, ils ne cherchaient que reposséder le corps de l'un l'autre. Pour l'un, c'était beaucoup plus facile. Pour l'autre, il y avait encore quelques difficultés. Alors, chacun cherchait à imposer sa volonté, son désir de vouloir appartenir à quelqu'un, et que quelqu'un lui appartienne. Ils n'arrivaient pas en parler, alors ils tentaient de communiquer sous la couette. Parfois, même ça, ce n'était pas assez. Mais là, il n'y avait pas cette interminable quête, il n'y avait que leur amour, avec cette infinie douceur qu'ils communiquaient entre eux. Ils auraient forcément besoin de réexprimer leur besoin et leur manque une autre fois, mais pas ce jour là. Ils faisaient toujours partie de l'un l'autre, mais aucun des deux ne ressentait le besoin de vouloir être absorbé et ne faire qu'un. Là, des regards amoureux s'échangeaient, tout autant que des baisers passionnés. Ces fois là étaient devenues tellement rares. Juste après que la jeune femme ait libéré ce trop plein d'émotions, Jamie la rejoignit, préférant qu'elle inspire ce long râle de plaisir au travers d'un tendre baiser. Il restait ensuite longuement en elle. Joanne se laissait caresser le visage, fermant parfois les yeux juste pour avoir le plaisir de sentir ses doigts sur sa peau. Elle avait tellement aimé le sentir se libérer en elle si longuement, et qu'il reste ainsi de longues sans qu'il ne veuille détacher leur corps. C'était un rituel que Joanne avait initié. Impossible d'être plus proche physiquement qu'en cet instant. Elle arborait un léger sourire, sereine, complète. Jamie finit par se retirer et se mettre à côté d'elle. Elle se blottit immédiatement contre lui, se plaisant à caresser sa peau, allant de son torse jusqu'à ses cuisses. Parfois, elle effleurait à peine sa peau du bout des doigts. "Tu es vraiment... un homme magnifique." dit-elle tout bas, en admirant ses traits d'où elle était. Elle rit doucement. "Je suis bien contente que personne ne t'ai demandé de poser nu. A moins que tu ne m'aies pas tout dit." dit-elle en redressant la tête et en appuyant son menton sur son torse, le sourire aux lèvres. Son regard bleu n'était qu'amour et tendresse. Le canapé n'étant pas des plus large, la majorité du petit corps de Joanne s'appuyait sur celui de son fiancé. "J'aime bien... quand tu me dis je t'aime de cette manière là." finit-elle par dire. "C'était tellement différent des autres fois, depuis que nous sommes à nouveau fiancés." Elle ne se souvenait pas d'autant de délicatesse et de douceur. Joanne appréciait verbaliser certaines choses concernant leurs relations intimes, parfois, comme lui préférait le dire par des baisers et des caresses. Elle trouvait ça tout de même important de partager des ressentis, d'être sûr qu'ils se comprenaient réellement, même si la conversation avait de grandes chances de tourner à l'étrange.
Joanne est bien obligée de se coller le plus possible à moi pour ne pas glisser hors du canapé, ce qui n'est pas pour me déplaire. Bien calées, nous pourrions rester ainsi pendant des heures. Il y a un fond de tendresse dans l'air des plus appréciables, une légèreté qui pousse à sourire sans raison. La jeune femme, la tête sur mon torse, se plaît à faire glisser ses doigts sur ma peau. Elle me manque pas l'occasion de me glisser un compliment qui me prend par surprise et me fait rire un peu nerveusement. Son petit brin de possessivité lui fait espérer que je ne pose pas nu pour qui que ce soit. Cela me fait rire aussi ; cela me semble tellement incongru, un aristocrate ne pose pas nu, quelle idée. « Ah, non, jamais. Et je pense que pour me faire poser nu il faudrait être particulièrement persuasif. Je n'accepte déjà pas de faire tomber le haut, alors le reste... » Non, je ne suis pas du genre à m'exhiber sans raison. Je n'en vois pas l'intérêt. Je vois toutes ces publicités où hommes et femmes perdent en longueur de tissu d'année en année, les corps enduits, et cela m'exaspère. Je ne vois pas l'intérêt de tout sexualiser, cela ne fait de désacraliser la chose. La tête sur le côté, je baisse les yeux pour observer Joanne. Comment est-ce qu'on peut accepter de faire de ce genre de beauté un banal bout de viande ? Cela vaut pour toutes et tous. Je caresse son visage du bout des doigts et replace quelques mèches blondes derrière son oreille. C'est vrai, comme à chaque fois, cette fois était différente, mais elle se démarque un peu plus. « Je crois que parfois, je néglige le fait que tu as besoin, ou plutôt nous avons besoin de faire simplement le plein d'affection et de tendresse. Parfois, il n'y a rien à prouver, rien à compenser. Juste… être là, l'un avec l'autre, et se choyer. » Nous avons été rattrapés par l'avidité l'un pour l'autre, le besoin oppressant de s'appartenir. Ce ne sont pas de mauvaises choses, il ne faut simplement pas oublier le reste. Ainsi installé, je finis par fermer les yeux, complètement apaisé par la chaleur du corps de ma fiancée tout contre le mien. Je rabats sur nous le léger plaid qui couvre partiellement le dossier du canapé afin que nous n'ayons pas froid. « Je pourrais rester comme ça tout l'après-midi. » Pour sûr. Et comme le restée de la maisonnée dort, et que le bruit de la pluie battant sur les vitres me berce, je finis par m'endormir à mon tour et profiter d'un sommeil léger pour le simple plaisir de se reposer un peu sans rien faire. Je ne sais pas combien de temps passe ainsi, une ou deux heures. C'est une masse gigotante qui me saute dessus qui me réveille. Ses petites pattes grimpent le long de mon corps pour atteindre mon visage. « Milo… » je murmure, la voix enrouée. « Tu es intenable. » A force de repousser son museau, il cesse, mais il continue de secouer la queue avec vivacité. Je pose une main sur son dos et l'incite à s'allonger, lui aussi bien calé. Au bout de quelques minutes de calme, le petit chien se remet à s'agiter, incapable de tenir plus longtemps. Remuant, il s'attaque de nouveau à mon visage à coups de léchouilles avant de sautiller hors du canapé puis dans toute la véranda. « J'arrive, j'arrive. » Message reçu, monsieur veut mettre la truffe dehors. Joanne et moi nous redressons difficilement, engourdis. Pendant qu'elle se rhabille, j'enfile mon boxer et mon pantalon. Mes yeux verts se retrouvent bien attaqués par le grand soleil qui brille au dehors. « Eh bien. » Après la pluie, le beau temps, comme on dit. L'herbe perle de toutes parts de gouttes de pluie, l'averse vient à peine de prendre fin et les nuages se dissipent encore au loin. Le jardin scintille un peu, c'est fort plaisant à admirer. J'ouvre la porte-fenêtre et les deux chiens se ruent au dehors. Un petit vent frais s'engouffre à l'intérieur, mais pour moi, il fait bon. Alors je sors à mon tour, histoire de profiter de l'air, et je fais quelques pas pieds nues dans l'herbe mouillée. « C'est dommage que Daniel dorme encore. » dis-je à Joanne une fois qu'elle m'a rejoint. Il aurait pu voir son premier arc-en-ciel.
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Cela était impensable pour Jamie de poser nu. Que ce soit pour être photographié ou être peint, très peu pour lui. Il disait déjà réfuser de faire tomber rien que le haut, alors il n'y avait pas de raison de s'attarder sur le reste. "J'espère que tu ne recontreras jamais cette personne particulièrement persuasive, alors." commenta la jeune femme, avec un petit rire. Elle serait assez jalouse à l'idée que quelqu'un puisse aussi le voir dénudé comme elle le pouvait. Lorsqu'il voulait la peindre elle, le contexte était tout autre. Ils avaient déjà eu de nombreux ébats et une relation très intime. Il n'y avait pas de découverte d'un corps par un inconnu, rien de ce genre. Il peignait juste pour le plaisir et pour tout l'amour qu'il lui portait. Cela lui permettait un peu d'extérioriser les sentiments qu'il avait pour elle. Peut-être qu'il n'avait pas l'occasion d'en parler avec une personne extérieure à leur couple, Joanne n'en savait trop rien. Elle ne savait pas s'il se confiait à quelqu'un de leur relation qui restait tout de même très complexe. La jeune femme acquiesça ce que Jamie disait, par rapport à leurs ébats. "Il y avait beaucoup de choses à prouver, ces derniers mois." ajouta-t-elle. "J'avais beaucoup de choses à prouver, et il y en a toujours d'ailleurs." C'était surtout elle, dans l'histoire, même si Jamie cherchait certainement à lui faire comprendre qu'il lui restait entièrement dévoué. Le blocage par rapport à Hannah et Nyx était encore présent, comme tout le reste d'ailleurs. Elle haussa les épaules. "J'adore ce côté tendre chez toi." lui avoua-t-elle avec un sourire timide. "C'est à ce moment là que je me dis qu'il est fort possible que je sois aussi belle que lorsque tu me le dis." dit-elle avec un large sourire. "Toujours cette manière dont tu me regardes..." Ses yeux verts avaient un éclat tout particulier lorsqu'il avait ses iris rivés sur elle, comme il n'y en aura jamais pour qui que ce soit d'autre. Joanne avait bien deviné que son fiancé était prêt à faire une sieste, et il ne tarda pas à fermer les yeux. Sans que l'on puisse s'y attendre, Joanne le rejoignit dans sa torpeur quelques minutes plus tard. Elle fut réveillée par la voix de son homme, et l'agitation de leur petit chien. Heureusement que lui et Ben ne se souciaient de comment leurs maîtres étaient habillés. Se réveillant difficilement, Joanne se frotta les yeux, assise sur le canapé, pendant que son amant se rhabillait. Elle finit aussi par enfiler sa robe, Jamie ouvrit la porte-fenêtre et les deux chiens se précipitèrent dans le jardin. Le soleil rayonnait vivement, et il y avait un petit courant d'air frais qui pénétrait dans la maison qui fut des plus agréable. Pieds nus, Joanne se rendit également à l'extérieur. Elle se blottit contre lui, appuyant sa tête contre son torse, encore somnolente. "Il en verra plein d'autres." lui assura-t-elle. "Je suis certaine que nous pourrons en voir plein, surtout à la maison de campagne. Ils seront faciles à voir, vu comme le sol est plat là-bas et qu'il n'y aura aucun immeuble pour gêner la vue." Ca devait être particulièrement beau là-bas. L'herbe mouillée sur ses pieds était un contact agréable. "J'ai hâte qu'il ait suffisamment conscient du monde qui l'entoure pour pouvoir apprécier toutes ces choses. Curieux comme il est, il sera un véritable petit aventurier." dit-elle en riant, toujours les yeux qui avaient du mal à s'ouvrir, surtout ainsi blottie contre lui. "J'ai oublié de te dire que la dernière fois que je suis allée chez le pédiatre, je lui ai demandé pour la piscine. Il m'a dit qu'il pouvait se baigner à partir de quatre mois, à condition que l'eau soit suffisamment chaude et que l'on vérifie couramment le taux de chlore, qu'il ne soit pas trop élevé." lui dit-elle soudainement, ayant une illumination. Elle redressa sa tête avec un large sourire. "Tu pourras faire de lui un athlète si tu veux." dit-elle en riant. "J'ai acheté des couches imperméables mais je voulais qu'on soit tous les trois pour sa première fois." Ca faisait partie tout de même de toutes ces premières fois, sachant bien que Jamie n'aura pas toujours l'occasion d'être là. Alors autant profiter de ces premières fois qui pouvaient être décidées par les parents.
Certes, Daniel aura bien d'autres occasions d'admirer des arc-en-ciel de ce genre. Celui-ci est particulièrement réussi, bien défini dans le ciel, et toutes les couleurs perceptibles. Même si tout le monde sait qu'il n'y a rien de spécial aux pieds de celui-ci, je ne peux pas m'empêcher de me demander quels sont les points qu'il rejoint, s'il y en a. Juste par curiosité. Mon regard reste posé dessus, je trouve que c'est une vision apaisante et qui inspire un peu de rêverie. Un bon moyen de se réveiller en douceur. Par automatisme, j'ai passé mes bras autour de Joanne pour la serrer légèrement. Je caresse son bras du bout du pouce, machinalement. J'ai aussi hâte que Daniel trouve un sens au monde qui l'entoure, qu'il ait conscience des choses. Dès qu'il saura se mettre à quatre pattes ou marcher, je suis certain que ce sera le premier à vouloir gambader partout, à tout toucher, tout goûter, n'étanchant jamais complètement sa soif de découvertes. « Il m'a l'air assez tempéré pour ne pas complètement foncer tête baissée dans le danger. » Aventurier mais un brin craintif, juste assez pour ne pas se mettre dans la panade. Moi, petit, je n'avais pas vraiment le sens pour ce genre de choses, et étrangement trop peu d'instinct de survie, si bien que j'étais le premier à faire une piñata avec un nid d'abeilles -du moins, c'aurait été mon genre. J'imagine Joanne, elle, plus craintive, timide, osant à peine mettre un pied dans l'eau de mer. « Un bon mélange de ses parents. » j'ajoute en déposant un baiser sur le front de la jeune mère. Elle se souvient de l'autorisation que lui a donné le pédiatre pour baigner Daniel dans l'eau de la piscine, sous certaines conditions. « La piscine est chauffée, et je n'ai jamais mis beaucoup de chlore, je pense que tout est bon. » Le petit a l'âge, alors nous pouvons lui faire découvrir la nage si nous le souhaitons. « Je vais l'entraîner dès l'enfance pour qu'il devienne champion olympique. » je réponds avec un petit rire. Joanne a déjà pensé à tout, les achats pour la baignade ayant déjà été faits. « Nous pourrons peut-être nous baigner un peu ce soir. » dis-je alors. Ce sera un bon moment à passer avant de dîner. « Daniel ne devrait pas tarder à se réveiller, il aura droit à sa première expérience dans une piscine. Il faudra filmer ça. » Une de ces premières fois qui enthousiasme tous les parents. De plus, cela ajoute une activité supplémentaire à partager avec notre fils, augmentant l'éventail des possibilités. Je me surprends à me demander ce qu'il y aura au cinéma le jour où nous pourrons l'emmener voir un film dans une salle obscure pour la première fois, quand il sera en mesure d'en regarder un avec attention du début à la fin. Je me demande quels seront ses héros, ce qui l'inspirera. J'ai beau essayer de l'imaginer, je n'arrive pas à avoir une idée de la réaction de Daniel une fis dans l'eau. Il pourrait être un petit koala plus que jamais, agrippé à ses parents comme si sa vie en dépendait, ou il pourrait tant adorer cela que les réflexes du barbotage lui viendront tout seuls et il voudra rester des heures dans la piscine pour s'amuser à flotter, profitant à fond d'une toute nouvelle sensation. Nous ne le saurons qu'une fois le moment venu, raison supplémentaire pour avoir hâte qu'il s réveille de sa sieste. En attendant, vu l'heure, et vu à quel point le climat est agréable dans le jardin, je me dis qu'un apéritif ne serait pas de refus. Je rentre un instant et vais à la cuisine, lançant en chemin à Joanne un « je te sers quelque chose ? » Je tire deux verres du placard et me sers un fond de muscat, me disant qu'il faut bien que je goûte un jour cette boisson que la jeune femme adore tant.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Daniel était certes un grand curieux, mais qui adorait resté logé dans les bras de ses parents. Ni trop timide, ni pas assez. Ni trop téméraire, ni pas assez non plus. Il était dans un juste milieu qui allait lui permettre d'apprendre la prudence, le raisonnable et ce qui l'était un peu moins. Joanne rit doucement à la remarque de son fiancé. Mais il avait raison, il restait, encore une fois, un beau mélange de ses parents. "Et puis l'air de la salle est bien chaud, il ne risquera pas d'avoir froid." ajouta la jeune femme. "Il faudra juste l'emballer dans cinq ou six serviettes lorsqu'on retournera à la maison." ajouta-t-elle en riant. Il suffira de l'habiller chaudement et de bien lui couvrir la tête pour ne pas qu'il attrape froid. "Si l'eau lui plaît, je pensais lui prendre quelques petits jeux pour la piscine, ça devrait lui faire plaisir." Même si ce n'était qu'une poignée d'animaux en plastique ou un tout petit ballon qu'il pourrait prendre facilement. A cet âge là, il n'en faut pas beaucoup plus. Et Joanne ne comptait pas lui prendre des jouets trop sophistiqués à tout va. Le nécessaire uniquement. "Champion olympique ? Ca va, ce n'est qu'un objectif très modeste." commenta-t-elle en riant. "Mais avec un papa aussi bon nageur, au moins champion national. Ou champion du bassin au fond du jardin, c'est pas mal non plus, comme titre." Jamie avait envie de lui faire découvrir l'eau dès qu'il serait réveillé. Joanne était très enthousiaste, elle avait tellement hâte de voir la tête de son fils une fois son petit corps immergé dans l'eau de la piscine. "Quand le soleil commencera tout doucement à se coucher, ça sera beau." ajouta-t-elle, un brin rêveuse. "Je m'occuperai de filmer tout ça." Les téléphones portables faisaient des merveilles en matière de photographie et de vidéo de nos jours. Joanne ayant cassé le sien le jour où elle avait appris qu'elle était enceinte, elle en avait un qui était récent, et qui avait des images de très bonne qualité. Jamie finit par rentrer, proposant tout en marchant à sa belle de boire quelque chose. Machinalement, elle le mit à le suivre, et son sourire s'élargit lorsqu'il se servit un verre de muscat. "Décidément, Mr. Keynes, vous avec de très bons goûts en matière de boisson." dit-elle dans un rire. "Je prendrai la même chose que vous." Joanne ne se fera jamais prier pour un verre de muscat, et sa couleur dorée. Celui-ci était particulièrement sucré, cela restait une boisson relativement féminine. "L'autre jour, je me suis demandée si ce ne serait pas chouette d'avoir un petit salon de jardin, avec une petite table, le tout à même le gazon. Histoire de pouvoir se poser dehors tout en ayant un oeil sur les enfants lorsqu'ils rendront dingues les chiens." dit-elle alors, pensive. "Et nous, on boirait tranquillement... un verre de muscat par exemple." Elle riait doucement. Elle adorerait tout de même s'installer sur un fauteuil fait pour l'extérieur et avoir ses pieds qui puissent avoir un contact avec l'herbe. "On pourrait faire la même chose à notre maison de campagne. Je pourrai vous y regarder pendant que vous construisez la cabane dans les arbres." dit-elle les yeux pétillants. De là, Joanne pourrait s'amuser à les filmer ou à les prendre en photo. "Avec pas loin une grande table sur la terrasse, en bois. Avec un barbecue, ou une plancha." Joanne chercha dans un des placards un paquet de chips et un de pistache, qu'elle ouvrit et laissa près d'eux. Elle mangea quelques chips. "Tu voudrais manger quoi ce soir ?" lui demanda-t-elle, voulant cuisiner quelque chose pour lui faire plaisir. Elle trinqua avec lui et but une gorgée de muscat. "Alors ?" lui demanda-t-elle après qu'il ait trempé les lèvres dans la boisson. Joanne prit ensuite quelques pistaches. "Est-ce que quelques bouteilles de muscat pourront faire partie de ta belle cave à vin ?"
La jeune mère a autant hâte que moi de voir notre petit bout de chou faire sa première rencontre avec l'eau de la piscine. Je pense qu'elle espère tout autant que cette expérience lui plaise, afin que nous puissions nous baigner tous les trois ensemble de temps en temps, partager ce genre de moments. Et s'il se prend de passion pour le grand bassin, peut-être deviendra-t-il un aussi bon nageur que Joanne se plaît à dire que je suis. « Il faut savoir avoir de l'ambition, très chère. » dis-je en levant le menton et exagérant à outrance le ton aristocratique de la chose ainsi que mon accent anglais. « Pensez à l'honneur de la famille. J'ai un nom à honorer, et pourquoi pas, à inscrire dans les livres d'Histoire. » Non, quand même pas. Du moins, ce n'est pas mon intention de pousser Daniel à quoi que ce soit, la jeune femme le sait bien. Je m'imagine surtout mon père et ma mère pousser à l'extrême leur ambition et leur soif de pouvoir. Je sais que si Edward était encore de ce monde, il s'efforcerait à chaque fois qu'il le verrait de persuader son petit-fils de faire de la politique. Il aurait sûrement placé bien plus d'espoirs en Daniel qu'en moi. Mais pour nous, il est clair que notre petit fera ce qui lui plaît. Nous ne le forgerons pas à devenir quoi que ce soit. Sauf, peut-être champion du bassin du fond du jardin. « C'est pas mal oui. Mais on tire un trait sur la grandeur. » dis-je avec un petit rire. Et tant mieux. Dans le fond, mieux vaut se tenir assez éloigné de tout ça. C'est une spirale qui fait rapidement perdre la tête et ne fait qu'ajouter plus de pression de jour en jour. Si Daniel peut se tenir éloigné de la lumière des projecteurs et rester anonyme autant que possible, cela ne serait pas plus mal. A moins que ce ne soit pas ce qu'il souhaite. Encore une fois, il décidera, et nous serons là pour le guider. De retour à l'intérieur, j'essuie rapidement mes pieds humides et sur lesquels se sont déposés un peu de terre et d'herbe afin de ne pas en semer dans tout le séjour et la cuisine. « C'est la première fois que j'en goûte pour être honnête, je voulais savoir ce que ça donne. » dis-je en me servant mon verre de muscat, et sans surprise, c'est également de cette boisson que je remplis celui de Joanne. « Et voici, ma Lady. » Je le lui tends et nous trinquons machinalement. La jeune femme reprend la parole pour proposer que nous installions un autre coin salon dans le jardin, composé de quelques meubles confortables pour, par exemple, passer l'apéritif au soleil. Pour le moment, il n'y a qu'une grande table avec des chaises, et un barbecue. « C'est une très bonne idée. » j'acquiesce avant de porter mon verre à mes lèvres pour enfin goûter ce fameux alcool. Très moelleux, enrobant, et particulièrement sucré. Sur le coup, je ne sais pas trop quoi en penser. Et puis, j'écoute d'une oreille Joanne qui se voit installer le même genre de salon d'extérieur dans le jardin de la maison de campagne, ainsi qu'une plancha, et qui me voit déjà faire une cabane dans un arbre pour les enfants. « Je vois que tu penses à tout. Nous achèterons tout ça bientôt alors. » Si nous nous décidons assez vite, peut-être pourrions nous être livrés à la maison de campagne pour le week-end prochain. L'avantage de vivre en Australie, c'est que nous pourrons en profiter même en hiver, les températures restant bien assez douces -voir chaudes pour cette saison d'un point de vue anglais. La jeune femme demande finalement ce que nous dînerons ce soir, et je me contente de hausser les épaules, n'ayant pas la moindre idée et absolument pas faim. « Oh, je ne sais pas, nous verrons plus tard. Rien ne presse. » Délicatement, je la fais tourner sur elle-même d'un petit demi-tour pour ensuite la prendre dans mes bras, faisant attention de ne pas renverser nos verres. « Peut-être, un peu de Joanne. » j'ajoute près de son cou, faisant passer mes dents sur sa peau et la mordillant doucement avec un léger grognement. Quand je cesse de faire le pitre, je reprends une fine gorgée de muscat par dessus l'épaule de ma belle. « Eh bien, ça se laisse boire. » je réponds en observant le fond de mon verre, trouvant la couleur plutôt belle d'ailleurs. « Peut-être un peu trop sucré à mon goût, mais ce n'est pas mauvais du tout. Nous pourrons en acheter, si tu veux, bien sûr. » Des bouteilles de qualité, évidemment. Déboulant dans la cuisine contre toute interdiction, Ben vient poser une corde toute mâchouillée à mes pieds et se dresse sur les pattes avant pour réclamer sa part d'affection. Il faut dire que depuis que l'autre tornade de Milo est arrivé à la maison, même si le gros chien s'est trouvé un compagnon de jeu, le plus petit a le don pour attirer l'attention, et Ben doit parfois se sentir un peu délaissé. Difficile de satisfaire tout le monde. Alors après avoir volé un baiser à Joanne, je prends la corde et retourne dans le jardin. Je pose mon verre sur la table histoire de ne pas faire de catastrophe. Ben se saisit d'un côté de la corde et se met à tirer de toutes ses forces. Je lui oppose un peu de résistance, et quand je lâche, il est toujours très fier de lui, quand il ne manque pas de tomber en roulade dans l'herbe. Et quand sa truffe tombe sur un autre jouet, la balle, il décide qu'il est finalement l'heure de jouer à "va chercher". « Nous devrions emmener tout le monde à la plage demain, faire une grande balade. »