L’émotion redescend peu à peu. Le silence et le calme reprennent possession des lieux. Je me demande si nous étions audibles depuis les autres chambres. Mais que cela ait pu être le cas m’amuse beaucoup. Je ne peux pas m'empêcher d’immortaliser cette vue de Joanne. La lumière, l’angle et le modèle sont parfaits. Le moment est parfait. J’aime nous voir retrouver toute notre fougue, toute notre passion. J’aime pouvoir ressentir pleinement toutes ces sensations, et être véritablement à elle, avec elle. J'aime savoir qu'elle m'aime ainsi, et qu'elle sera toujours ma poupée. Je me délecte toujours de ce regard qu'elle me lance après nos ébats. Parce qu'il n'y a jamais rien de négatif. Uniquement de l'amour, de la tendresse, et de la plénitude. C'est ce regard que je veux avoir pour moi à tout moment, celui qu'elle n'adresse qu'à moi. A son tour, Joanne sort son téléphone, en m’avouant qu’elle possède aussi des photographies de moi sur son appareil, dont une prise à Melbourne. Elle pianote sur son écran tactile et finit par me montrer le cliché en question. “Je vois.” J’arque un sourcil. Mon regard passe de ma belle à la photo plusieurs fois. Heureusement qu'elle n'est pas du genre à nous exhiber. “Et tu me prends souvent en photo a mon insu?” je demande pendant qu'elle pose son téléphone sur la table. Je me demande combien de photos de ce genre elle a, ou d'autres dont je ne saurais rien. Il m’arrive aussi de lui voler quelques clichés, mais parfois je préfère la dessiner ou la peindre pour conserver certains souvenirs. Joanne reste près de moi, nue. Elle n’a pas sommeil, et moi non plus. La fatigue nous tombera dessus plus tard, sûrement d'un seul coup. “Nous ne sommes pas obligés d'aller dormir tout de suite.” je réponds en haussant les épaules. Je me décale juste un peu pour appuyer mon dos contre l'arrière du dossier du canapé de la suite. Joanne remarque qu'il y a toujours un petit quelque chose de différent quand nous faisons l'amour après ce genre de soirée. D'ailleurs, plutôt que d'aller dormir, épuisés par les mondanités, nous faisons toujours l'amour ces soirs là. “Ça doit être ça.” je pouffe quand elle évoque l’alcool. J’invite la jeune femme a approcher un peu plus. Mes doigts frôlent sa joue rose. Il fait bien nuit, mais je distingue ses traits sans mal. Sûrement parce que je les connais par coeur. “Et puis, tu es toujours si belle pendant ces soirées, parée de belles robes, de beaux bijoux, de ton plus beau sourire, et je peux t’admirer pendant des heures, mais je ne peux que…” Plus je parle, plus mon visage approche du sien, comme pour la contempler de plus près. “... “Toucher avec les yeux”, c'est bien ce qu'on dit au musée?” Et pendant ce temps, elle se fait reluquer, courtiser, et parfois plus touchée par d'autres que par moi. Elle est le plus beau des bijoux, le regard brillant comme des diamants. Qui ne voudrait pas de cet ange tombé du ciel? Qui ne la voudrait pas que pour soi? “Je t'aime. Je t'aime si fort.” je lui répète plusieurs fois au bord des lèvres, caressant son visage, puis lui volant quelques baisers avec un petit sourire niais. Je me mets à pouffer, puis à rire, et passe une main sur ma nuque, un peu honteux. Je radote, mais je n'y peux rien, je pourrais répéter ces mots des heures en laissant mon visage caresser le sien, jusqu'à m'endormir. C'est idiot. “Ah, je crois que j'ai un peu abusé du champagne ce soir.” Ma tête ne tourne pas autant que lorsque nous sommes rentrés à l'hôtel, je suppose que l'effort de nos ébats a dissipé beaucoup des effets de l'alcool, mais mon cerveau est engourdi. Je n'ai pas la moindre idée du nombre de coupes que j'ai bues, sans compter le vin avec le repas. Sûrement pas tant que ça, me dis-je, ou en tout cas moins que Joanne. Mais on ne se forge pas une résistance a l’alcool en claquant des doigts.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
"Certainement au moins autant de fois que tu me dessines à mon insu." lui répondit-elle avec un large sourire avant de lui voler un baiser. "Si ça ne tenait qu'à moi, je te prendrais en photo à chaque fois que je te trouve beau. Mais ça ferait une infinité de clichés, je ne saurais plus où les mettre." ajouta-t-elle avec un air malicieux. Elle ne voulait pas encore aller dormir, et Jamie ne semblait pas non plus si épuisé. La différence était flagrante, comparé à la période où il prenait son médicament, il s'endormait presque tout le temps dans les suites. Et là, malgré l'alcool, il semblait tout aussi motivé qu'elle de veiller encore un peu. Jamie s'adossa contre le bas du canapé pendant que Joanne lui partageait son ressenti des fois où ils couchaient ensemble après une soirée de ce genre. Il rit lorsqu'elle mentionna l'alcool, alors qu'il en consommait que depuis quelques temps. "Ca m'irait très bien, que nous veillons." Elle ne parlait pas trop fort. Leur suite était des plus calmes et elle ne voulait pas perturber cette sérénité. Jamie l'invita à se rapprocher, mais elle ne se mit pas contre le canapé comme lui. Elle était tournée vers lui, les jambes pliées et au sol. Ils pouvaient se regarder bon comme leur semblait, malgré l'obscurité de la pièce. Et Jamie se mit à s'exprimer comme il le faisait rarement. Parce qu'il n'y arrivait pas, parce que pour lui dire tout cela, il trouvait plus simple de lui faire l'amour. Joanne était attendrie par ses mots, et le regardait avec toute la tendresse qu'elle pouvait avoir en elle. Il semblait comme hypnotisé par sa beauté, approchant progressivement son visage du sien. Magnétisé était le plus juste des mots. "Sauf que je ne suis plus au musée." lui répondit-elle tout bas, en ayant plongé son regard dans le sien. "Et quand bien même, l'acquéreur peut toucher autant qu'il veut ce qu'il a en sa possession. C'est ainsi que ça marche." Et c'est une règle qu'il appliquait à la perfection. "Et je ne sais pas si tu as remarqué, mais le seul bijou que j'ai porté ce soir, c'est celui-ci." lui dit-elle en lui montrant sa bague de fiançailles, qui scintillait de manière incroyable malgré l'obscurité. "Et puis, si je me fais belle, ce n'est que pour toi. Pour la manière dont tu me regardes lorsque tu me vois dans l'une de ces magnifiques robes. Comme si tu avais des étoiles plein les yeux. J'aime tellement ce regard là." lui dit-elle doucement, en frôlant à peine la peau de sa joue avec le bout de ses doigts. Il répétait sans cesse ses mots d'amour, en lui volant des baisers constamment, jusqu'à ce qu'il se rende compte de l'emprise que l'alcool avait sur lui. Il était un peu gêné, honteux. "Mais non." lui dit-elle doucement. Elle redressa délicatement son visage d'une main, pour qu'il la regarde. "Tu as réussi à me dire des choses que tu n'aurais pas su dire sans ces petites gorgées de vin et de champagne." lui dit-elle en lui caressant les cheveux. "Tous ces mots qui tu me dis d'habitude lorsque tu me fais l'amour. Comme tu viens de me le faire, si sauvagement." Elle l'embrassa doucement, délicatement. "Ca n'arrive pas souvent que l'alcool soit plutôt positif, mais pour le coup, ça te réussit plutôt bien." lui dit-elle en riant. "Tu es tellement adorable, et craquant, et séduisant." Sa liste d'adjectifs était encore bien longue, elle pouvait continuer. "Elégant, sensuel, passionné, déterminé..." Elle rit doucement, et l'embrassa une nouvelle fois. L'une de ses mains lui caressait délicatement le torse. "Si tu savais combien je suis heureuse que nous ayons droit à des vacances ensemble." finit-elle par dire, en regardant ses doigts effleurer sa peau encore bien chaude. "Une semaine pour nous deux, en dehors du temps, en dehors de tout. Et une autre avec Daniel." Impossible de ne pas penser à leur petit trésor, c'était évident, mais cela n'allait pas les empêcher de profiter de n'être qu'à deux pendant sept jours. Elle remarqua que Jamie l'observait, toujours avec ce regard amoureux, et tendre. Joanne rougit un peu et maintint son regard. Elle se redressa un petit peu afin de se mettre à genoux. Elle passa ses dents sur sa lèvre inférieure, et lui dit tout bas, avec un large sourire, tout en continuant les caresses sur son torse. "Tu veux continuer à me toucher avec les yeux pour le reste de la nuit ?"
Une robe sans beaucoup d'artifices, ni dessous, ni dessus. Et sa bague de fiançailles. Voilà tout ce que portait Joanne ce soir. Elle n'a pas besoin de plus pour être magnifique et faire tourner les têtes. Je souris en observant le diamant rose à son doigt, brillant d'un bel éclat dans l'obscurité. C'est une petite touche de lumière qui fait tout. « C'est le bijou le plus important, n'est-ce pas ? » Même s'il n'a en rien empêché Allistair d'insister pour avoir sa chance. Je suppose qu'on accorde encore peu d'importance à cette bague. Une alliance… ça, ça se respecte un peu plus. Ca, c'est une véritable marque qui signifie qu'il y a une histoire sérieuse qui se cache derrière ce bijou. Une histoire d'amour, un amour pour la vie. Oui, j'ai hâte de compléter le duo d'anneaux à son doigt avec la pièce maîtresse qui l'accompagnera tous les jours de sa vie, tant que nous serons ensemble. Joanne tient toujours à me dire qu'elle ne se fait belle que pour moi. Qu'il n'y a que mon regard qui compte, et qu'elle cherche toujours non seulement à l'attirer, mais aussi à le faire briller. « Tu peux avoir ce regard quand tu n'as rien sur le dos aussi. » j'ajoute en arquant un sourcil. Certes, la tenue d'Eve n'est pas ce qu'il y a de plus adapté pour un gala. « Et tout le reste du temps d'ailleurs. » Le regard qui la dévore, qui l'adore, qui l'admire sans cesse. Les yeux pleins d'étoiles qu'elle illumine dès qu'elle se trouve dans mon champ de vision. On peut y voir à quel point je l'aime et la trouve parfaite. A quel point elle me fait sentir entier, complet. C'est une sensation un peu exaltée par l'alcool. Je me sens si bien que j'ai juste envie de le répéter inlassablement. Je suis heureux, serein, près de ma fiancée. J'ai envie de sourire et de rire pour rien, juste parce que je n'ai pas envie d'être où que ce soit d'autre. Je crois que ça attendrit Joanne de me voir ainsi. J'use bien peu de mots d'habitude. Et là encore, je ne fais que répéter que je l'aime, mais mon visage est bien assez expressif. « Ca me va, du moment que je n'ai pas l'alcool mauvais. » Peut-être que ça m'arrivera un jour. C'était ma grande hantise et une des raisons pour lesquelles je refusais de boire jusqu'à l'année dernière, la peur de ne pas savoir quel sera mon tempérament si je prend un verre de trop. Qui sait si je serai toujours guilleret, ou si je serai comme les autres hommes de la famille. Profitant de ma vulnérabilité, Joanne me noie sous les compliments. Je ris en secouant négativement la tête. « Arrêtes donc, tu dis des bêtises. Je sais que tu me flattes uniquement pour me gêner, et tu y parviens très bien en plus. » dis-je avec un rire nerveux. Je lui rends son baiser, et la laisse parcourir mon torse comme elle le veut du bout des doigts. Ce ne me dérange pas qu'elle parcourt ainsi mes traits, si elle en a envie. Nous sommes tous deux bien heureux d'avoir droit à des vacances. Les toutes premières, rien qu'à nous et pour notre famille. C'est une petite révoltion. « C'est bien mérité. Et maintenant, nous n'avons plus d'obligations. Nous allons pouvoir aller au domaine, j'ai tellement hâte. » Rentrer chez moi, retrouver mes marques, revoir ces lieux plein de souvenirs. Il y en aurait, des pièces à baptiser. Un tas. Nous n'aurions pas assez d'une semaine entière. Songeur, mon regarde reste planté sur Joanne. Magnifique, adorable, angélique Joanne. Je pourrais la contempler comme une œuvre de maître pendant des heures. « Ca me suffirait. » je réponds tout bas, « Mais ce qui serait chic, c'est de pouvoir t'avoir tout contre moi dans le lit, et te câliner tranquillement. » Corps à corps, peau contre peau, elle dans mes bras, les jambes entremêlées, de manière à absorber toute la chaleur, la présence et l'amour de l'autre, comme pour recharger des batteries. « J'aime beaucoup trop avoir ta peau sur la mienne, elle est tellement douce. Et je me sens... » Je me sens bien, quand elle est dans mes bras. Mais je ne trouve pas les bons mots. « … en sécurité, et à ma place. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne sourit encore plus largement lorsque son fiancé dit que le seul bijou qu'elle avait sur elle le soir-là était le plus important. Elle acquiesça d'un signe de tête, avant que ses yeux ne se déposent sur la bague. Elle l'aimait beaucoup aussi, le bijou ne l'a quittait pas. "Bientôt, il y en aura un encore plus important." dit-elle tout bas. C'était peut-être bête, mais Joanne se demandait sur quel doigt elle porterait sa bague de fiançailles, une fois mariée. Si elle devait la laisser avec son alliance ou la déporter sur son annulaire droit. Peut-être que Jamie avait une préférence, que l'un était plus significatif que l'autre, mais elle, ça lui était égal. Elle plaça cette petite interrogation dans un coin de sa tête, elle le lui demanderait après. Suite à quoi, elle précisait une nouvelle fois pourquoi elle aimant tant le surprendre en matière de tenue de soirée. "Ce n'est pas le même regard." lui dit-elle. "L'émotion, le sentiment, c'est certainement pareil. Mais il y a une toute petite différence." Le détail était à peine perceptible, à moins que Joanne ne se l'imagine. "Je sais que tu aimes me voir... nue, surtout avec la patience dont tu as du faire preuve au début, et après l'accouchement. Ou que même dans mes vêtements de tous les jours, tu aimes beaucoup aussi. Mais pour chaque fois, c'est pareil, mais différent." Elle haussa les épaules, se sentant un peu ridicule de ne pas pouvoir l'expliquer le plus clairement. Jamie se confia ensuite verbalement à sa belle, lui avouant tout son amour avec des mots, des vrais mots. L'alcool y était pour quelque chose, c'était certain, et sa belle trouvait sa particulièrement attendrissant. "Je suppose que ce que nous venons de faire a aussi grandement contribué à tous ces mots d'amour." lui dit-elle doucement. "Il faudra réexpérimenter ça pour vois si nous avons raison." Elle riait doucement. En dehors du gala, aucun des deux n'allait refuser cela. "Je te flatte comme ça parce que c'est ce que je me dis tous les jours en te voyant. Tu sais, les mots qui me viennent en même temps que ces bouffées de chaleur. Et même lorsqu'il n'y en a pas." rétorqua-t-elle avec un large sourire. "Vous êtes une belle personne, en tout point, Lord Keynes." dit-elle juste avant de l'embrasser. Joanne s'enthousiasmait beaucoup pour ces vacances. Cela faisait plus d'un an qu'ils n'avaient eu plusieurs jours de suite sans travail, en famille ou en couple. C'était un grand bol d'air et ça allait leur faire beaucoup de bien. "J'ai hâte que tu me fasses visiter tout ça." ajouta-t-elle. Vraiment. Elle savait combien ce lieu comptait pour lui. Elle avait hâte de le découvrir. Jamie restait ensuite bien silencieux, à la regarder, tout simplement. Cela finit par gêner un peu Joanne, qui lui assura qu'il pouvait très bien la toucher, en plus de l'admirait. Mais il avait une âme d'artiste, et les artistes trouvaient surtout satisfaction dans la contemplation. Mais le bel homme rêvait tout de même d'avoir sa fiancée tout contre lui, sous la couette. "Tu te sens en sécurité quand je suis dans tes bras ?" reprit-elle, un peu surprise -mais agréablement-, qu'il ait cette sensation. Joanne lui caressa tendrement la joue. "Ca me touche, Jamie. Enfin... Je l'avais deviné, parce que tu me le disais, autrement... Mais que tu me le dises..." C'était différent, qu'il le dise, ça signifiait énormément pour elle. Elle l'embrassa longuement, puis elle prit délicatement sa main et l'invita à se lever avec elle. Elle laissait ses affaires là, n'ayant aucune envie de ranger quoi que ce soit, et grimpa les escaliers dans le seul but de répondre au souhait de son fiancé. Elle se glissa sous la couette, et dès qu'il était également installé, elle se colla à lui, lui déposant un baiser sur son torse, en passant. L'ai lui semblait plus frais, et la chaleur de Jamie et être sous la couette tombaient plutôt bien pour la jeune femme. "Tout contre toi comme ça ?" finit-elle par demander une fois qu'elle était bien calée. Ses doigts reprenaient la même valse qu'auparavant, sentant peu à peu la fatigue s'installer. Il avait également tout le loisir de toucher cette peau de porcelaine qu'il trouvait si douce. "Je t'aime, Jamie." dit-elle après un long moment de silence, le regard dans le vide.
On ne croit jamais vraiment à la manière dont aimer une personne peut vous changer jusqu'au moment où l'on en fait soi-même l'expérience. Joanne m'a permis d'avoir une nouvelle chance, et une vie que je mérite. Rien n'est jamais parfait, mais j'aime notre histoire, j'aime tous les sentiments qui nous animent, et j'aime notre fils. Il est normal que je la regarde comme le plus beau des trésors. J'ai constamment un sourire en coin ce soir, et pas un instant mon regard ne la quitte. Dans l'obscurité, ses yeux parviennent à continuer de briller d'une manière incroyable. Elle n'a pas le moindre tissu pour la couvrir, et pourtant, ce n'est pas vraiment son corps que je contemple, c'est plutôt tout ce qu'il y a à travers ces iris bleus, à l'intérieur. Elle est magnifique, de partout. Certes, il y a toujours un petit quelque chose en plus lorsqu'elle se pare pour sortir. Il devient absolument impossible de ne pas l'admirer sous toutes ses coutures. Même pour ceux qui la connaissent moins que moi, on se rend vite compte que la sublime apparence qu'elle arbore est véritablement le reflet de tout ce qu'il y a au dedans. C'est peut-être ça, ce qu'il y a de différent. N'importe qui voudrait être assez bien pour être à son bras. J'ai toujours voulu être à la hauteur de ce regard qu'elle pose sur moi, le mériter véritablement. Mais difficile de savoir si j'ai vraiment droit à tous ces compliments qu'elle me fait dès qu'elle le peut. Elle, elle pense que je suis une bonne personne. C'est tout ce qui compte. Qu'elle me pense digne de partager sa vie, d'avoir droit à son amour et son sourire angélique. « Seulement pour vous, Miss Prescott, et grâce à vous. » je lui réponds tout bas. Avec les autres, je ne sais pas. Ce n'est pas pareil. J'ai tendance à m'adapter à ceux qui m'entourent, à posséder des facettes qui me permettent de tirer profit d'une majorité de situations. Je ne suis pas avec ma fiancée comme je suis au travail, ou avec des amis. Néanmoins, je crois qu'elle a pour elle le meilleur de moi-même. Il est particulièrement rare que je partage ce que je pense et ressent de cette manière. J'ai bien du mal à mettre les bons mots sur mes émotions, j'ai peur que Joanne ne comprenne absolument pas ce que je veux dire. Mes paroles la surprennent, je ne sais pas si ça veut dire qu'elle en saisit tout le sens. « Oui, tu sais… Je sens que tant que tu es près de moi, je n'ai pas à craindre quoi que ce soit, de moi-même ou des autres. J'ai quelqu'un qui me complète et qui m'aime comme je suis. Ca me rend à toute épreuve. Alors je suis en sécurité. » Ca ne doit pas être beaucoup plus clair, me dis-je. Pourtant, la jeune femme se dit touchée par cela. Elle le savait, mais avec des mots, ce n'est pas pareil. J'ai l'impression qu'avec des mots, ça a plus de valeur. Alors je soupire. « Tu vois, tu aimes que je dise les choses. Je devrais te dire tout ça verbalement plus souvent. Mais je ne sais pas... » Je me pince les lèvres. Avoir besoin de circonstances particulières pour pouvoir s'exprimer, ça me semble assez pitoyable. Finalement, nous montons à l'étage de la suite. Même en été, il fait bien plus frais à Londres qu'à Brisbane à la même période. Je rejoins Joanne sous la couverture, et elle se blottit immédiatement contre moi. Sa tête bien calée sur mon épaule, étreinte par mon bras, légèrement appuyée sur mon torse sur lequel elle peut reprendre ses petites arabesques du bout des doigts. « C'est parfait. » je murmure avant de l'embrasser sur le haut du crâne. Un léger silence s'installe pendant un long moment où nous n'avons besoin de rien d'autre que de profiter de la chaleur et de la présence l'un de l'autre. « Je t'aime aussi... »
C'était à prévoir, une fois allongé, je m'endors bien vite sans avoir besoin de fatigue particulière. La quiétude suffit à me bercer, tout comme les fines caresses de Joanne. Je sombre sans même m'en rendre compte. Ce qu'il reste de la nuit passe bien vite. Si bien que, sans alarme pour nous réveiller, nous restons endormis plus longtemps qu'à notre habitude. Sûrement le décalage horaire nous affecte-t-il toujours un peu, ainsi que tout ce stress qui nous a vidés. La grasse matinée commence à tendre vers la mi-journée lorsque j'ouvre les yeux, et pour une fois, je suis le premier à me réveiller. Je frotte mes yeux et étire doucement mes membres de manière à ne pas perturber Joanne. Elle dort encore comme un loir. Pendant la nuit, elle s'est décalée, et maintenant elle me tourne le dos. Délicatement, j'approche et me colle à elle, puis passe un bras autour de sa taille pour l'enlacer. Cette chaleur supplémentaire suffit finalement à l'éveiller. Je l'accueille avec un baiser dans le cou. « Salut, toi. » Elle gigote un peu, mais surtout pour mieux se caler. Ses paupières s'ouvrent à peine. « Du mal à émerger, ma Lady ? » je demande avec un léger sourire. A force de se tortiller, elle se retourne pour retrouver sa position initiale d'hier soir, tout contre moi. Je caresse ses cheveux pendant un moment, puis lève délicatement son visage pour l'embrasser tendrement. Mes doigts qui frôlent son épaule glissent le long de son bras, remontent, puis longent sa silhouette pour se déposer en bas de ses reins.
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L'un comme l'autre donnait le meilleur de leur être lorsqu'ils étaient ensemble. Du moins, ils n'étaient pas pareils lorsqu'ils étaient que quand ils étaient entourés. Joanne trouvait qu'elle ne lui donnait jamais assez. Ce n'était jamais suffisant. Cette frustration la poussait à faire plus, à donner plus, mais elle ne trouvait jamais satisfaction. Lui dirait qu'il n'a rien besoin de plus, qu'elle n'avait pas besoin de faire quoi que ce soit, de lui offrir quoi que ce soit. Mais elle se sentait toujours gênée, lorsqu'il la couvrait de cadeaux alors que lui avait déjà presque tout. C'était aussi pour ça que Joanne se mettait une pression monstrueuse pour avoir un autre enfant, pour avoir une fille. Parce qu'elle savait que ce serait le plus beau des cadeaux pour lui. Mais mis à part ça, elle ne savait pas quoi faire de plus, la poussant à se dire qu'elle était une bien piètre fiancé. Non, rien n'était assez lorsque c'était pour Jamie Keynes. Celui-ci verbalisait ses sentiments, ce qui toucha beaucoup sa belle. Mais il finit par être un peu désolé, lui aussi, lorsqu'il voyait combien elle aimait lorsqu'il parlait de tous ces sentiments qui brouillaient son esprit. "Jamie..." lui dit-elle tout bas en le regardant avec un regard amoureux. "Le fait que ce soit si unique et exclusif pour notre vie de couple rend chacun de tes mots encore plus beaux." lui dit-elle. Joanne les croquait à pleine dent, sachant que la prochaine fois qu'il parviendrait à s'exprimer ainsi pouvait beaucoup tarder. "Oui, j'aime que tu me dises les choses, j'aime entendre ces mots-là. J'aime entendre ta voix les dire. Mais j'aime aussi tes propres mots à toi, ceux que tu me dis tous les jours par un baiser ou une caresse. Ceux que tu me transmets selon la manière dont tu me fais l'amour, ou de comment je te fais l'amour. Je sais ce que tu me dis lorsque tu es tendre et soigneux, ou quand tu préfères lâcher prise et faire comprendre à l'univers tout entier que chacune de mes cellules sont tiennes." Joanne lui vola un doux baiser. Les dire, c'était plus explicite, c'était différent. "Tu viens de le dire, je t'aime comme tu es. Tu préfères transmettre tout ce que tu ressens pour moi d'une manière plus phyisque que verbal. Et j'ai adopté ton langage, j'ai fini par le comprendre. Et ça fonctionne plutôt très bien, tu ne trouves pas ?" lui demanda-t-elle avec un sourire encourageant. Ils finirent par rejoindre leur lit. Là, allongés et collés l'un à l'autre, la fatigue les rattrapa rapidement, l'un comme l'autre. Joanne ne savait pas combien de temps passait jusqu'à ce qu'elle s'endorme tranquillement. Collée à son oreiller, elle sentit une source de chaleur qu'elle connaissait par coeur et qui parvint à l'extirper tout en délicatesse de son sommeil. Sa peau frissonna légèrement sous le baiser posé sur la peau de son cou et ça la fit légèrement sourire. Mais elle ne voulait pas vraiment ouvrir les yeux, il faisait bien trop clair, dans leur chambre. Elle marmonna un petit peu pour dire qu'elle répondait à sa question, avant de se retourner et se coller à nouveau contre son fiancé. Celui-ci la laissait se réveiller, en mêlant ses doigts dans ses cheveux. C'était le bon plan pour qu'elle se rendorme, alors il redressa son visage pour l'embrasser doucement. "Bonjour, mon amour." lui dit-elle au bord de ses lèvres, les yeux enfin bien ouverts. La main qu'il laissait glisser le long de son dos jusqu'à ses reines électrisa toute sa colonne vertébrale. Elle finit par se laisser glisser pour finir à califourchon par dessus, ses jambes de par et d'autre de son corps. Elle encadra son visage de ses mains pour pouvoir l'embrasser à nouveau, avec une petite pointe de fougue. "Avoue que c'est tout aussi génial, le réveil à pas d'heure le lundi matin, sans bébé qui fait sa petite jalousie parce que Maman et Papa se font des câlins." lui dit-elle en riant. Pas de petits couinements en guise de réveil non plus. Non, juste le baiser de l'être aimé. Joanne prit ensuite le temps d'admirer son si beau visage, traçant quelques uns de ses traits du bout de ses doigts. "Tu vas certainement rougir ou trouver ça ridicule, mais je trouve que ces quelques petits cheveux gris te rendent encore plus sexy." dit-elle avec un large sourire. "Pas étonnant qu'elles veulent toutes t'avoir dans ton lit. J'en ai vu plusieurs hier. Des jeunes et... des beaucoup moins, regarder avec envie ton corps parfait et sublimé par ton costume. Certaines faisaient en sorte d'avoir un angle de vue pour admirer ton postérieur tout en se mordillant la lèvre. Je croyais que vous étiez des pros de la discrétion, vous, les aristocrates, mais j'ai facilement repéré les concernées." dit-elle en riant. Joanne fit glisser ses doigts le long de ses côtes pour atteindre le bas de son dos, et son fessier. "Dommage pour elles, il me semble que cette belle paire de fesses n'est qu'à moi."
C'est la rareté des mots qui font leur valeur, leur beauté. C'est ce que je pense aussi. Trop de grandes déclarations lassent. Epuiser toutes ses paroles laissent finalement sans plus rien à dire. Ce qui est certain, c'est que Joanne aura toujours cette surprise. Impossible de savoir quand est-ce que ces déclarations se décident à traverser mes lèvres. Souvent quand on ne s'y attend pas. La prochaine fois peut avoir lieu demain, ou dans plusieurs mois. En revanche, nos prochains ébats seront dans bien moins longtemps, c'est certain. Le message reprendra son moyen de transmission habituel. Il se loge aussi dans les petits riens du quotidien. Les sourires, les regards. Les baisers au creux du cou, les réveils en douceur. La jeune femme prend de longues minutes pour émerger, tranquillement. Nous n'avons pas d'obligations, nous pouvons traîner là autant que nous le voulons. Ce sont nos vacances à nous après tout. Après un tendre baiser, Joanne me salue à son tour. « La voilà réveillée. » dis-je avec un large sourire attendri. Délicatement, elle glisse une de ses jambes de l'autre côté de mon corps et s'installe à califourchon sur moi. Mes dents passent sur mes lèvres, un peu malgré moi. C'est toujours le genre de position qui fait son effet. Normalement, si nous étions en week-end, nous serions levés depuis bien longtemps, réveillés par les complaintes d'un Daniel quémandant son biberon. Selon l'humeur, nous serions allés le chercher afin de l'avoir un peu avec nous dans le lit, histoire de somnoler avec lui. Pendant tout ce qu'il reste de la semaine, ça ne sera que elle et moi, comme cela, tous les matins. « C'est particulièrement agréable, c'est vrai. Mais être réveillé par le baby-phone, ça fait partie des joies d'être parents. » Et nous n'avons pas un bébé braillard qui nous fait la vie dure, alors nous n'avons pas vraiment à nous plaindre. Mes mains trouvent leur place habituelle sur ses cuisses. Pendant un petit moment, elle se contente d'observer mes traits, de me passer à la loupe. Je me demande ce qu'elle y trouve de particulier. Ce ne sont qu'un tas de ridules. Mais ce qui l'intéresse cette fois, ce sont les cheveux gris qui sont apparus un peu partout sur mon crâne depuis quelques mois. Je crois bien qu'ils se sont multipliés à cause de l'enlèvement de Daniel, mais peut-être qu'ils étaient là-bien avant. Néanmoins, plus d'une personne m'a fait remarquer ce coup de vieux suite à cet événement. « Tant mieux, au moins ils ne sont pas apparus pour rien. » dis-je avec un petit rire, gêné. Elle est persuadée que cela ajoute à mon charme. Peut-être même que cela attire plus de regards qu'avant -sûrement celui des moins jeunes. Je pouffe à nouveau quand elle dit avoir repéré quelques paires d'yeux baladeuses venant se poser sur mes fesses. Une partie de mon anatomie qui n'appartient qu'à elle. « Toute à toi. » j'approuve avec un signe de tête. J'approche mon visage du sien pour frôler ses lèvres avec un sourire malicieux. Délicatement j'attrape la sienne entre mes dents avant de l'embrasser. Je profite de cet instant pour la faire basculer et inverser nos positions. Je me retrouve entre ses jambes, et de là, mon corps collé au sien laisse facilement transparaître l'effet que ma fiancée me fait si facilement. « Comme tout le reste. » j'ajoute en l'embrasant dans le cou. Elle sait de quoi je parle. Ca frôle son intimité depuis qu'elle est allongée sur le matelas. Bien sûr, il n'y a pas que cela, mais c'est le sous-entendu voulu. « Pour toujours. » Je récupère ses lèvres, avec une pointe d'envie. Il n'y a pas qu'elle qui a quelques vagues de chaleur pour des petits rien.
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De bon matin, Joanne avait presque oublié que trois fois rien suffisait à réveiller l'envie constante qu'il avait pour elle. Il fallait juste qu'elle se mette sur lui, surtout lorsqu'ils étaient nus comme ça, pour que Jamie passe ses dents sur sa lèvre inférieure. Ses yeux brillaient déjà. Joanne ne put s'empêcher d'esquisser un discret sourire de satisfaction. Les mains de Jamie étaient comme d'habitude posées sur ses cuisses pendant qu'ils discutaient du réveil parfait. "Et Daniel sait nous réveiller délicatement aussi, on ne peut rien lui reprocher là-dessus." dit-elle en riant légèrement. Joanne se répétait quotidiennement d'être aussi chanceuse d'avoir un bébé aussi agréable, et en bonne santé. Son petit trésor. Elle souriait tout le temps lorsqu'elle pensait à lui. La jeune femme admirait ensuite ses traits, les commentant par moment. Forcément, son fiancé était un petit peu embarrassé, comme à chaque fois qu'elle pouvait le complimenter. Au lieu de rougir, il préférait partager une petite pointe d'humour pour échapper à ces mots doux. Joanne rit doucement avec elle, pendant qu'elle continuait à l'admirer de près. Elle avait noté qu'on lui faisait plus la remarque, elle savait que lui misait ça sur l'enlèvement de Daniel. L'anxiété et la crainte de le perdre à jamais l'avaient profondément marqué, autant mentalement que physiquement. Joanne lui partagea également ses observations de la veille, tous ces regards envieux qui étaient aussi tourné vers lui. Ca le faisait toujours rire. Joanne se demandant s'il y croyait, au moins. Parce qu'elle avait bien repéré toutes ces femmes, prêtes à lui sauter dessus comme s'il était un morceau de viande fraîche de grande qualité. Qu'il lui dise qu'il était tout à elle lui plaisait toujours autant. Il devint tout de suite plus malicieux, plus joueur. Il frôla sa bouche, puis saisit l'une de ses lèvres pour qu'elle s'approche et qu'elle puisse l'embrasser. Sans quitter sa bouche, il inversa leur position, laissant sentir sans gêne l'envie qu'il avait pour elle qui se manifestait physiquement. C'était particulièrement excitant, de savoir qu'elle lui faisait autant d'effet, toujours autant. Il la narguait, il cherchait certainement à en faire de même alors que c'était déjà fait en l'embrassant dans le cou. Joanne soupirait doucement, caressant ses cheveux pendant ses baisers. Avec ses mains, tout en délicatesse, elle appuyait au niveau de ses lombaires pour qu'il se colle à elle. Et Joanne fit délicatement mouvoir son bassin, effectuant ainsi des caresses au niveau de sa virilité. "Ca va être comme ça pendant toute notre semaine de vacances ?" demanda-t-elle tout bas, comme si c'était un interdit, bien qu'elle avait le sourire à lèvres. A son tour, elle inversa leur position, d'humeur joueuse. Elle se redressa, sachant pertinemment que son fiancé apprécierait cette vue. Joanne prit l'une des mains de son amant, et embrassa le bout de ses doigts avant de les guider le long de son cou, en passant par l'un de ses seins, puis son ventre, et son bas ventre, avant de terminer le périple au niveau de son fessier. Ses hanches se mouvaient toujours avec autant de sensualité. Elle se pencha sur lui, pour l'embrasser fougueusement. "J'hésite." lui dit-elle au bord de ses lèvres, tout bas. "Entre nous donner satisfaction là, maintenant, tout de suite, ou en rester là, et nous frustrer au possible pour ce soir." Elle se mordait la lèvre inférieure, sachant très bien que Jamie supportait très mal la frustration. Elle prit à nouveau l'une de ses mains pour la déposer sur son intimité pour lui faire comprendre qu'elle était au même seuil d'excitation que lui. "J'imagine qu'il y aura de quoi faire à ton domaine."lui dit-elle en arquant un sourcil. "Est-e qu'on tiendra le coup ?" Elle riait avant de l'embrasser longuement. Elle avait prévu que ce ne soit qu'un baiser tendre, mais Joanne se laissa complètement absorber par l'amour qu'elle lui portait, et ses caresses devinrent subitement plus langoureuses qu'elle ne l'aurait cru. Elle laissait la main de Jamie aller là où elle voulait alors que les siennes prenaient le visage de Jamie, pour être sûre que rien ne lui échappe. Pour le coup, ses mouvements de bassin étaient totalement involontaires de sa part.
Elle joue le jeu. Sûrement Joanne se complaît-elle à constater qu'il ne lui faut presque rien pour me donner envie d'elle. C'est flatteur dans un sens, n'est-ce pas ? Alors elle ondule légèrement son bassin, créant une fine caresse sur mon intimité. Je souris, aussi malicieux qu'elle. « C'est bien à ça que servent les vacances des jeunes parents, non ? » Rattraper tout le temps perdu, toutes les grasses matinées écourtées trop tôt, tous les ébats qui n'ont pas eu lieu ou qui ont été interrompus par un bébé faisant ses dents. J'arque un sourcil lorsque Joanne cherche à jouer avec moi en refusant de donner immédiatement satisfaction à ces pulsions matinales. Comme si nous avions besoin de frustration supplémentaire pour faire l'amour comme il se doit le soir. Certes, le domaine ne manque pas de places et de salles à explorer de cette manière, mais ce ne serait pas pareil. Je n'ai pas envie de frustration, pas de ce jeu là aujourd'hui. Je secoue légèrement la tête, négativement. Non, jamais de la vie nous ne tiendrons le coup. Peut-être elle, mais moi, impossible. Encore moins suite au long baiser qu'elle me donne, passant rapidement de la tendresse à la fougue. Elle capture mon visage entre ses mains, et s'en est fini de moi. Sans plus hésiter, je la fais basculer de nouveau. A peine sa tête a-t-elle touché l'oreiller que ses jambes cerclent ma taille, et l'instant d'après, ma virilité prend place en elle. Aux premiers mouvements, je peux deviner que je ne ferai pas aussi long feu que la veille. Ce n'est pas grave, au réveil, ce n'est jamais du grand art, c'est avant tout pour le plaisir d'être au plus près de l'autre. La jeune femme m'a bien trop excité et le réveil me rend bien plus sensible au moindre contact avec ma belle. Tout est si électrisant, un rien me fait frisonner. Je veux profiter de la moindre caresse de nos corps, l'un en l'autre, et nos épidermes se frôlant délicatement. Alors la cadence est lente, ample, et très tendre. Nous pouvons échanger des regards, des sourires complices, et des baisers amoureux. Je flatte souvent son cou, juste pour la voir basculer la tête sur le côté, et l'entendre lâcher un petit soupir. L'une de mes mains a trouvé sa place sur son sein, et le caresse parfois avec application. Comme pour respecter la quiétude de la chambre, il n'y a pas de grands gémissements ni de cris. Seulement le froissement continuel du tissu qui nous recouvre et laisse deviner le rythme des va-et-vient. Ce n'est qu'un moment de tendresse sur fond de plaisir partagé, une douce affection qui se lit à travers les baisers. Le reste de la journée suffira à nous faire attendre jusqu'au soir, et nous pourrons ajouter un souvenir à l'une des grandes chambres du domaine. Mais pourquoi ne pas s'accorder cet instant ce matin ? Tout n'est que parfaite complicité. Tant que ce rythme tendre est gardé, je peux poursuivre pendant des dizaines et des dizaines de minutes. Je ne sais pas comment arrive le déclic nous poussant à vouloir passer à une étape supérieure, augmenter l'intensité juste assez pour que le plaisir devienne plus palpable, et que nous passions de la douceur à la fougue progressivement. Rien de comparable à la veille, mais les coups de reins se font tout de même plus soutenus.
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Joanne souriait à sa remarque. Les vacances des jeunes parents, il s'agissait exactement de ça. Ils en profitaient tout autant que leur fils pouvait leur manquer. Mais chaque minute passés ensemble restait un délice, ils ne s'en lassaient pas. Jamie ne semblait pas vouloir attendre quoi que ce soit pour s'aimer comme ils savaient si bien le faire. Il ne voulait pas être de cette trempe là de bon matin, il ne voulait que la tendresse de sa bien-aimée, et rien de plus. Il était impossible de lui résister davantage lorsqu'elle avait commencé à l'embrasser. Le baiser était d'abord tendre, mais il avait gagné en intensité en plusieurs dizaines de secondes, bien malgré elle. Sans attendre, le bel homme échangea à nouveau leur position et se glissa délicatement en elle, pour le plaisir d'être au plus près de l'un l'autre à nouveau. Leurs ébats étaient en contraste total avec ceux de la veille. Là, il n'y avait que de la tendresse, de la délicatesse. Cela n'empêchait pas la fougue, mais la cadence et l'humeur adoptée changeaient radicalement la donne. Ils avaient le temps de se regarder, de frôler leur visage, de s'embrasser tout en douceur. Elle sentait que Jamie était particulièrement sensible à tout, de bon matin. Il suffisait qu'elle passe le bout de ses doigts sur son peau pour le sentir frissoner. Ils étaient restés sous la couette, ça rendait tout un peu plus intime, presque plus pudique. Les lèvres de Jamie préféraient parfois chérir son cou. Des caresses toujours aussi efficaces pour la jeune femme, qui soupira longuement, en penchant la tête sur le côté. Ses baisers étaient exquis pour elle, impossible de les décrire comme il se doit. L'une des mains de Joanne s'était finalement posé sur le bas de son dos, juste pour pouvoir sentir sa gestuelle, à défaut de pouvoir la voir. L'une de Jamie s'était déposé sur un de ses seins, qu'il touchait avec beaucoup d'application. La jeune femme touchait délicatement ses cheveux, lui lançait parfois des sourires tendres, très amoureux. Tout comme lui, elle respectait le silence de la pièce, mais le plaisir qui lui était offert n'était pas des moindres. C'était différent, et donc, l'expression de toutes ses émotions changeaient également. Leur rapport durait aussi plus longtemps, sans qu'il n'y ait le moindre sentiment de lassitude ou d'usure. Tout était parfaitement orchestré. Il y avait énormément d'échanges avec leur regard, ce qui orchestrait toute cette complicité pendant leurs ébats. Malgré lui, Jamie commençait à accélérer un peu la cadence, à intensifier ses coups de rein. Là, Joanne ne put s'empêche d'émettre tout de même des gémissements, à peine audible. Seul Jamie pour véritablement les entendre. L'une de ses mains serrait fermement le drap qui le recouvrait, et ses jambes tenaient un peu plus entre elles la taille de Jamie, malgré elle. Son torse se levait et s'abaissait bien plus rapidement. Son bras libre entourait la nuque de Jamie, le haut de son corps était légèrement relevé pour qu'elle puisse se coller à lui. Au bord de ses lèvres, il pouvait inspirer chacun de ses soupirs, chacun de ses gémissements. Joanne ne se détachait pas de son regard, qui lui disait qu'elle n'était plus si loin du point de non-retour, qui lui demandait si c'était aussi le cas pour lui, parce qu'elle aimerait tant s'abandonner en même temps que lui. Et son corps se crispa, se colla à Jamie au possible alors qu'elle attrappa d'un coup ses lèvres pour étouffer son orgasme. Ca se transforma en baiser, qui s'attendrit en même temps que son corps se détendait. Elle aimait tout autant lorsqu'il lui faisait ainsi l'amour. Les mots étaient différents. Joanne reposa sa tête sur l'oreiller, ne détachant pas son regard du sien. Elle souriait légèrement, et caressait les cheveux de son fiancé. Puis elle l'embrassait à nouveau. "Reste. Encore un peu." lui dit-elle au bord de ses lèvres alors qu'il comptait se retirer d'elle. Joanne aimait le sentir en elle après leurs ébats. C'était souvent qu'elle se disait à quel point le corps de l'un avait conçu pour celui de l'autre. Une symbiose, une association qui allait au-delà de la perfection. De longues minutes passèrent ainsi, remplis de baisers et de regards amoureux, avant que Jamie ne finisse par sortir du lit pour filer à la douche. Comblée, Joanne le regarda partir avec un regard envieux. Elle tendait l'eau couler, et finit par se lever également, gardant le drap devant sa poitrine. Elle en profita pour appeler la réception afin qu'on leur apporte un brunch. Puis, sur la pointe des pieds, elle entra dans la salle de bain. Jamie lui tournait le dos, profitant du jet d'eau. Sur sa route, elle laissa tomber le drap par terre, puis elle se glissa sous la douche entoura sa taille de ses bras et elle déposa un baiser sur son tatouage, comme elle avait l'habitude de le faire dès qu'elle l'avait sous les yeux. "Je me suis dit que tu aurais besoin d'aide pour te laver le dos." dit-elle en riant, comme si elle avait besoin d'un excuse.
Même si la cadence s'intensifie, les légers gémissements de Joane restent discrets et facilement couverts par le bruissement de la couverture sur mes reins. Son regard bleu reste ancré dans le mien, me laissant voir petit à petit le plaisir qui grimpe en elle afin que je sache à quel moment elle m'en pourra plus. Mon éternelle romantique tient autant que possible à ce que nous partageons un orgasme commun. Ce n'est pas toujours le cas, ce n'est pas quelque chose qui se contrôle aisément, mais parfois elle obtient satisfaction. Pour cette fois, je viens un peu avant elle. Le décalage est imperceptible, mais elle le remarquera sûrement. Néanmoins, il ne faut que quelques va-et-vient supplémentaires pour qu'elle me rejoigne alors que je me libère en elle. Un orgasme discret mais pas moins intense, à l'image des ébats de ce matin, tendres et délicats. En parfait contraste avec ceux de la veille. Je reste auprès d'elle un instant, à sa demande. Quelques minutes pour se contempler amoureusement, se regarder avec ce petit pétillement dans les iris, un sourire satisfait au coin des lèvres. Je la quitte au bout d'un moment pour aller dans la salle de bain. Une douche est la bienvenue. D'un coup d'oeil par la fenêtre, je devine que c'est typiquement une journée d'été anglais. Il doit faire un peu frais, un grand soleil tente de percer à travers une fine couche nuageuse rendant le ciel d'un gris perle un peu brillant. Je ne crois pas que Joanne connaisse ce genre de temps où l'on ne sait pas s'il faut prendre une veste ou un gilet, risquer d'avoir trop chaud ou trop froid. C'est très européen dans le fond. Ainsi, une douche assez chaude s'impose tout de même. Juste ce qu'il faut pour continuer de se réveiller en douceur, sans se brusquer. La tête basse, je laisse le jet taper sur mes épaules et former comme un léger massage. Ma fiancée fait subitement son apparition, m'étreignant par surprise en prétextant venir m'aider à me savonner. « C'est fort avenant de ta part. » je réponds avec un petit rire. Encore une fois, le moment reste sous le signe de la tendresse. Joanne adore toujours quand je m'occupe de ses cheveux en massant son cuir chevelu pendant un long moment, puis quand je les caresse avec une grande application pour les rincer. Nous échangeons un baiser de temps en temps. Elle s'occupe en effet de mon dos, j'ai moi aussi droit à de fines caresses le long de mon échine jusqu'à ce que mes muscles soient détendus. Séchés succinctement, nous nous préparons sans grande prétention pour la journée à venir. Je dois enfiler mon t-shirt en traversant le petit salon pour aller ouvrir au room service qui nous apporte le brunch. « Mon ange, prépares tes affaires, veux-tu ? J'aimerais les envoyer au domaine avant notre arrivée. » dis-je à Joanne à travers la suite afin qu'elle range sa valise et que nous puissions la confier au groom tant qu'il est là. Ainsi, quand nous serons là, nos affaires auront déjà été rangées dans une chambre par le soin du personnel, sûrement même que les vêtements sales seront déjà en train d'être lavés. Le garçon d'étage repart avec nos valises qui seront vite envoyées dans le Kent. Nous, nous pouvons désormais déjeuner et profiter du reste de la journée sans nous soucier de quoi que ce soit. Ayant envie de salé, je me sers d'un peu de tout de ce genre parmi les plats présents, et je fais honneur à leur chutney à l'oignon. « Aujourd'hui, j'ai envie de te montrer un endroit un peu particulier. » dis-je au bout d'un moment. J'ai une destination précise en tête, et si la jeune femme a assez d'ouverture d'esprit, ou si son amour de l'art est assez vaste, elle devrait adorer ce lieu qui est à la fois hors du temps, mais aussi hors du vieux continent. « Mais j'aimerais faire un détour avant, pour... » Je ne sais pas comment dire ça sans employer des termes trop glauques et plomber l'ambiance en une seconde. « … tu sais, déposer quelques fleurs pour Oliver. » La soirée d'hier m'a donné envie d'aller le voir, même rapidement.
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Qu'elle ne puisse pas se passer de lui, ce n'était un secret pour personne. Mais beaucoup ne savait pas que ça ne pouvait même pas attendre le temps d'une douche. Jamie n'allait pas s'en plaindre, ce n'était pas comme prendre une douche à deux était systématique, loin de là. Mais ça le faisait toujours sourire. Et Joanne reconnaissait qu'elle adorait la manière qu'il avait de lui masser le cuir chevelu. En retour, Joanne lui savonna longuement le dos, massant ça et là quelques muscles qui lui semblaient bien crispés. Quelques baisés volés plus tard, ils se laissaient largement rincer par le jet d'eau chaude avant de sortir de la douche et de se sécher. Joanne enfila l'une de ses robes à manches courtes, rien d'excessivement classe, mais elle se sentait bien à l'aise dedans. Elle prit à peine le temps de se sécher les cheveux, juste de les coiffeur afin qu'ils ne soient pas trop en bataille. Jamie était descendu pour accueillir le groom, et pendant ce temps, elle faisait déjà un peu de rangement. A travers la suite, il lui demanda de rassembler toutes ses affaires afin de confier les bagages au jeune homme, afin qu'ils soient déjà transférés dans le domaine. "Oui, je me dépêche." dit-elle en s'éxecutant immédiatement. Il lui suffit d'une toute petite poignée de minutes avant de pouvoir tendre sa valise à l'employé, en le remerciant en passant. Ils s'installaient ensuite pour bruncher tranquillement. Joanne se servit notamment en oeuf au plat et bacon, mais à petite dose. Elle n'avait pas une très grande faim, ce matin là. Le jus d'orange était également la bienvenue. Son fiancé éveilla curiosité en lui disant qu'il comptait quelque chose qui sortait de l'ordinaire. Joanne ne peut s'empêcher de lui demander. "Particulier ? Comment ça ?" Peut-être qu'elle aurait droit à quelques indices, à moins qu'il ne préfère garder le mystère tout entier. Un peu plus tard, Jamie avouait qu'il voulait également se rendre au cimetière, mais avait bien du mal à l'exprimer. Joanne lui caressa tendrement la joue. Elle s'en doutait, qu'il voudrait aller voir son frère. Ca lui avait même été paru comme une évidence dès qu'elle avait su qu'ils allaient être une semaine à Londres. Le gala de la veille avait du le chambouler, de devoir parler ainsi d'Oliver devant tout le monde. "Bien sûr, je me dépêche." lui dit-elle tout bas. La suite de leur repas fut assez silencieux. Ils ne voulaient pas trop s'éterniser dans l'hôtel, histoire de faire quand même quelque chose de leur journée déjà bien entamée. Les lunettes de soleil sur le nez, ils commencèrent leur marche, le pas n'était pas trop hâtif. Ils arrivaient d'abord chez un fleuriste. Elle laissa Jamie choisir ce qu'il désirait déposer sur la tombe de son frère, et elle, comme l'année précédente, ne prit qu'une rose blanche. Elle ne comprenait pas elle-même vraiment comme elle avait pu avoir cette sorte d'attachement pour un homme qu'elle n'avait jamais connu. Ils se dirigeaient donc ensuite au cimetière, afin que Jamie puisse s'y recueillir. Joanne avait un vague souvenir du lieu, de l'année précédente, mais elle le reconnut sans mal lorsqu'ils y arrivèrent. Il n'y avait personne d'autre qu'eux. La jeune femme déposa la première la fleur devant la stèle, en faisant ensuite un signe de croix. Joanne n'était pas la plus croyante de tous, mais elle n'en était pas moins baptisée, et catholique. De ce fait, il y avait toujours ces petits réflexes lorsqu'elle entrait dans une église, ou allait dans un lieu de recueillement. Quelques secondes plus tard, elle s'éloigna puis s'approcha de Jamie. Elle l'embrassa sur la joue, et lui sourit tendrement. "Je peux t'attendre à l'entrée du cimetière, si tu veux que je te laisse totalement seul avec lui." lui dit-elle, à voix basse, pour ne pas troubler la sérénité des lieux. "Prends tout le temps dont tu as besoin." Elle ne savait s'il ressentait encore le besoin de discuter avec lui, de partager quelques mots. Mais elle ne voulait pas qu'il se presse parce qu'elle était là et qu'elle attendait.
J'esquisse un sourire, ravi d'avoir piqué la curiosité de Joanne. « Particulier. » je réponds en haussant les épaules. Elle n'en saura pas plus. Sur une note moins légère, je lui avoue mon envie de passer par le cimetière avant cette sortie, afin de passer un instant près de la tombe de mon frère. Je sais bien qu'elle ne me le refusera pas, c'est un passage obligé à chaque fois que je suis à Londres. Après le brunch, d'ailleurs, nous ne tardons pas trop. Nous rendons les clés de la chambre à la réception et nous croisons Frank devant l'hôtel en train de faire monter ses nouveaux clients dans sa voiture. Son service auprès de nous est terminé. L'hôtel étant bien placé, nous ne sommes pas bien loin du cimetière. Nous passons par un fleuriste où j'achète un petit bouquet, mélange de roses et de lisianthus. Une seule rose blanche pour Joanne. Dans le jardin, nous sommes seuls. Il y a toujours beaucoup de végétation dans ce genre d'endroits en Angleterre, et parfois, la nature reprend ses droits sur certaines stèles. Ma fiancée est la première à déposer sa fleur et à avoir une pensée pour l'âme d'Oliver, où qu'elle soit. Elle n'a sûrement rien à lui dire, elle ne le connaissait pas, mais j'imagine qu'on ne peut que souhaiter le repos à toutes les personnes présentes ici, et de la chance pour la vie suivante. J'adresse un sourire triste à la jeune femme ; je ne veux pas la chasser, mais je préfère être seul, et j'accepte sa proposition d'un signe de tête. « Merci. » Un baiser au bord de ses lèvres, puis elle repart en direction de l'entrée du cimetière. Pour ma part, je dépose le bouquet sur la tombe, et lâche un petit soupir, ne sachant pas trop par où commencer. « C'était une belle soirée, hier. Je pense que tu aurais bien aimé. Jodie était très en beauté. » dis-je en m'asseyant par terre devant la tombe, un peu comme si nous étions face à face. Je joue un peu avec mes mains. On se sent toujours un peu ridicule de parler à une pierre. Mais ça n'est pourtant pas plus ridicule que lorsque je m'obstinais à croire qu'il n'était pas mort. « Tu sais, c'est bizarre d'avoir une fondation à ton nom. Ca semble logique pourtant, c'est une très bonne chose, ça aide énormément de gens. Mais ça fait bizarre. Joanne s'en occupe. Il y a des moments où elle est vraiment toi au féminin. » Je lâche un petit rire. Quelle idée. « Je sais que ça a l'air glauque. Je pense qu'elle fait exactement ce que tu aurais aimé qu'on fasse. Du coup, j'ai voulu qu'elle soit en charge de tout ça. Elle le fait très bien, elle est excellente. » Il aimerait savoir que sa mémoire est entre de bonnes mains. Et je sais qu'il aurait adoré Joanne. Ce choix doit lui plaire. « C'est une très bonne mère. Nous avons un petit garçon. Tu le sais déjà, je sais. C'est le meilleur bonhomme dont on puisse rêver, vraiment. Il grandit à toute vitesse… Et il adore ton piano. » La musique l'intéresse beaucoup et le touche parfois. Notre petit mélomane. Un jour, nous pourrons faire des quatre mains tous les deux. « Tu crois que j'ai vraiment mérité tout ça ? » je demande au bout d'un moment de silence. Oliver ne me répondra pas -ou cela serait vraiment mauvais signe pour moi. Mais je ne sais pas si je peux avoir le moindre indice de son avis à ce sujet. Peut-être que je suis trop gâté. Peut-être qu'il y a quelque chose que je fais mal. « On se marie en novembre. Ca promet d'être une belle cérémonie. » je reprends avec un léger sourire. « Tu manqueras beaucoup ce jour-là. » C'est bien tout ce qui met une ombre sur mon enthousiasme à cet instant. « Comme tous les autres jours. » j'ajoute tout bas. Peut-être que je m'obstine à le mettre sur un piédestal et que je refuse de laisser sa chance à qui que ce soit d'autre, mais des Rhodes, des Beauregard, de mes amis, il n'y a personne de capable de me faire oublier cette peine là. On fait son deuil, au bout de vingt ans, non ? Mais est-ce qu'on fait vraiment le deuil d'un frère un jour ? « Je lui parle aussi quand je viens ici. » Je sursaute, mais je reconnais immédiatement la voix de Jodie derrière moi. « Tu m'as fait peur. » dis-je un peu froidement, me demandant depuis combien de temps elle m'épie et m'écoute à mon insu. « Désolée. Je pensais que tu avais fini. » Je me relève et époussette mon pantalon de l'herbe, de la terre et de la poussière. « Ce n'est rien. Joanne m'attend à l'entrée de toute manière, je ne veux pas qu'elle patiente trop longtemps. » Même si elle attendrait toute une heure sans rechigner si j'en avais besoin. Mal à l'aise, je ne sais pas quoi dire pour m'esquiver. Jodie, elle, a le regard posé sur la stèle avec un sourire triste. Le silence, étrange, dure un long moment. « Tu trouves ça bizarre d'aimer un mort ? » demande-t-elle finalement. Je hausse les épaules. « Je suis mal placé pour juger un amour de bizarre. » Entre mon frère, mon histoire avec Joanne, mes sentiments pour Hannah, mon mariage avec Enora, ma liaison avec Kelya. Rien n'a jamais été normal. Jodie, sans comprendre, me sourit quand même. « Je pense que tu la mérites, ta famille. Prends bien soin de ton garçon, d'accord ? » J'acquiesce d'un signe de tête. Après une hésitation, j'approche quand même pour la prendre une minute dans mes bras. Enfin, je la laisse à son recueillement, et je retourne à l'entrée du cimetière où je retrouve Joanne. Je l'embrasse tendrement, sans rien dire -car il n'y a rien à dire, et j'ai la frustration de ne pas vraiment avoir dit au revoir à Oliver. Nous reprenons notre marche le long de quelques rues tranquilles, et à Picadilly, nous prenons un taxi. « Nous allons au Mandir, s'il vous plaît. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne lui avait proposé de le laisser complètement seul parce qu'elle savait qu'il accepterait. Il n'aurait peut-être pas osé le lui demander de but en blanc, alors elle avait préféré prendre les devants. Il la remercia en toute simplicité avant qu'elle ne s'éloigne sans tarder, silencieuse. A l'entrée du cimetière, juste à côté du portail, elle se sentait soudainement bien ridicule de rester plantée là, à ne rien faire, l'air presque penaud. Derrière les lunettes de soleil, Joanne faisait passer le temps en regardant ce qui l'entourait. L'architecture des bâtiments, les voitures qui passaient. Rien de très passionnant, mais tout était très exotique pour elle et c'était amplement suffisant pour la distraire. Joanne reconnut alors un visage familier. Jodie était là, vêtue de noir. Elle eut un léger mouvement de recul en voyant la petite blonde. Celle-ci lui fit un discret signe de main et un sourire sincère afin de la saluer, mais l'ancienne petite-amie d'Oliver préférait l'ignorer et pénétrer dans le cimetière. Elle avait certainement du deviner que Jamie était là. Elle aurait bien plus de conversation qu'avec Joanne, c'était certain. La blonde ne lui en tenait pas rigueur. Elle se demandait si elle lui en voulait, pour cette histoire de deuxième prénom de Daniel. Ca aussi, elle pouvait le comprendre. Les mains jointes devant elle, Joanne attendait encore un certain temps avant que Jamie ne réapparaisse. Il ne semblait pas serein, elle le trouvait un peu étrange, même dans son baiser. Le connaissant, il ne voudrait certainement pas en parler. Le bel homme préférait engager la marche pour montrer à sa fiancée cet endroit qu'il qualifiait de si singulier, si particulier. Quelques rues plus loin, il appela un taxi afin d'atteindre le lieu en question. "Un Mandir ? Un temple hindou, c'est ça ?" s'enthousiasma-t-elle alors que le taxi commençait sa route au milieu de la circulation londonienne. Le trajet fut silencieux. Même si leurs doigts étaient entrecroisés, Joanne trouvait qu'il était ailleurs. Comme frustré, peut-être même insatisfait. "Quelque chose ne va pas ?" Peut-être qu'il s'était pris la tête avec Jodie. Peut-être que c'était toujours à cause du second prénom de Daniel. Elle n'en savait trop rien. "On... On pourra retourner au cimetière dans la semaine, si tu veux." lui proposa-t-elle. Peut-être qu'il ne s'était pas recueilli assez longtemps, peut-être qu'il ne lui avait pas tout confié. Ca ne la dérangeait pas de l'attendre ainsi, même si ça durait des heures. C'était quelque chose que Jamie savait très bien. La suite de la route était tout aussi silencieuse. Joanne regardait par la vitre de la voiture, laissant le paysage défiler devant ses yeux. Ils finirent par arriver devant le lieu de culte en question. Aucun bâtiment avoisinant pour entacher sa beauté. D'un blanc intact, le Mandir trônait au milieu de jardin dont les buissons étaient coupées de près. Il y avait quelques fleurs d'été, mais on devinait aisément que ça devait être encore plus beau au printemps. Joanne était émerveillée par la beauté de l'endroit. Ils prenaient le temps de marcher, d'atteindre les escaliers. Il y avait quand même pas mal de touristes qui étaient présents. C'était l'été, la période des grandes vacances, et donc, période de grande affluence. Joanne trouvait que les groupes de chinois étaient insupportables. "C'est magnifique." La phrase qu'elle répétait le plus de fois depuis leur arrivée, à chaque fois qu'elle voyait quelque chose de nouveau. Il n'y avait pas vraiment de tout ça, en Australie. Ils étaient restés à l'extérieur, Joanne ne voulant rien rater et tout regarder de près. "Tu crois qu'on peut rentrer à l'intérieur ?" demanda-t-elle, perplexe. Sa question était peut-être ridicule, mais ça ne restait pas moins un lieu de culte. Lorsqu'ils restaient statiques, Joanne passait souvent son bras autour sa taille pour l'enlacer un peu. Elle avait l'impression que ces vacances leur faisaient déjà le plus grand bien.
Les taxis de Londres ont un charme qu'ils n'ont à envier à aucun autre véhicule. Comme des petits scarabées noirs qui filent à travers les rues. L'on y est toujours confortablement installé, même si l'hygiène laisse parfois à désirer. Les plus anciens conducteurs ont tendance à mal prendre que leur client ne fasse pas la conversation avec eux, le small talk est tellement culturel dans toutes les situations. Alors notre chauffeur risque de peu nous aimer, car je ne compte pas me faire bavard, et Joanne est d'un naturel silencieux, aimant observer le paysage par la fenêtre de sa portière. Le taxi démarre. Je suis assez surpris que la jeune femme sache immédiatement quel genre d'endroit je souhaite lui montrer à e nom pourtant méconnu, un Mandir. « C'est ça. Il y en a un magnifique au nord de la ville. Entièrement sculpté. » Un lieu vraiment impressionnant qui m'avait beaucoup arqué malgré le fait que je n'y sois allé qu'une seule fois pendant toutes mes années en Angleterre. N ous remontons Regent Street et passons également par Baker Street, Marble Arch, et poursuivons jusqu'à la bordure de la ville pendant encore une bonne demi-heure. Je reste renfermé sur moi-même sans rien dire pendant tout ce temps, maudissant Jodie d'avoir été au cimetière, et me maudissant d'être aussi à cheval sur d'idiots détails. Tout cela m'agace et ferme tous les traits de on visage, ce que Joanne finit bien sûr par remarquer. « Non, ce n'est rien. » dis-je, plutôt que je me plaindre et chouiner comme un enfant. Elle m'assure que si j'en ai besoin, nous pourrons retourner sur la tombe d'Oliver. Je crois que la soirée d'hier a été assez éprouvante pour que j'ai besoin de bien plus qu'une petite poignée de minutes. « C'est gentil. » dis-je avec un léger sourire reconnaissant. Je serre un peu plus sa main dans la mienne. « On verra, si nous avons le temps. » Je ne veux pas me jeter sur cette offre comme un désespéré. Nous aurons un tas d'autres choses à voir et à faire dans la semaine, des choses plus joyeuses que ça. Nous n'échangeons plus un mot du reste du chemin. Nous passons par une partie de Londres où il n'y a pas grand-chose à voir, si ce n'est l'architecture typique des maisons entre deux constructions modernes qui, à mes yeux, entachent l'identité de la ville. Je n'ai rien contre les logements sociaux et les nouvelles constructions si seulement on leur donnait un meilleur aspect. Heureusement, le temple est en retrait, à l'entrée d'un parc. Son esthétique n'est pas perturbée par la ville qui semble s'arrêter quelques kilomètres avant. Les deux immenses bâtiments blancs se dressent devant nous. Les jardins sont impeccablement travaillés. Je trouve que le temple a des airs de château en meringue, je m'en amuse intérieurement. Malgré le monde présent, Joanne parvient à admirer l'endroit et l'apprécier à sa juste valeur. Les façades taillées dans le marbre sont impressionnantes, mais les fresques dans le temple sont incroyables. « Bien sûr. C'est encore plus beau à l'intérieur. » dis-je en attirant Joanne à travers la foule. Monter les marches pour y accéder prend un peu de temps à cause des touristes qui stationnent à la recherche du parfait angle pour un selfie. Mais à l'intérieur, le silence est de rigueur -seuls quelques enfants ne parviennent pas à parfaitement appliquer cette règle. Comme promis, le temple est sculpté dans le marbre de bas en haut. Il n'est plus un centimètre carré de pierre qui ne soit pas travaillé avec soin, du pied des piliers à l'arc des arches. Des hommes et des femmes dansant sur les colonnes sont entourés de fleurs, d'animaux et d'offrandes pour les visiteurs et les dieux. Sous la coupole, une grande fleur formée à base d'arabesques et d'autres végétaux taillés dans des jeux d'architecture, supportée par des icônes, donne presque le vertige vu d'en bas. Je suppose que chaque élément a sa signification, son histoire, mais n'en sachant rien, je ne peux en admirer que la beauté. « Regarde tous ces détails... » je murmure en me penchant sur une danseuse qui pourrait se mettre à bouger que je n'en serais pas étonné. « On pourrait perdre des heures ici. » A vouloir tout voir, et ne rien manquer, car chaque sculpture est unique. Absorbé par ma contemplation, je finis par m'éloigner de Joanne. Quand je m'en rends compte, je reviens à la charge avec un rire gêné. Je me passionne facilement. Je reprends sa main pour ne plus la laisser seule dans le bain de touristes. « J'aime beaucoup d'hindouisme. Je me suis un peu penché dessus après avoir lu le journal de Dan. » dis-je alors que nous déambulons d'une salle à l'autre, suivant le courant qui nous porte jusqu'au sanctuaire. Certes, je me suis surtout informé sur internet, sur mes quelques heures de libre de temps en temps, assez pour avoir une idée globale de ce mode de vie. « Je trouve que c'est tellement plus positif et harmonieux que n'importe quelle autre religion. Toutes les cérémonies, la philosophie, ne cherche qu'à t'apporter de l'équilibre et de la paix. » Des autres, je ne sais pas pourquoi, la vie dévote devant être basée sur l'amour est finalement pleine de culpabilisation et demande une soumission sans laisser de place à une réelle introspection. Il y a beaucoup d'hypocrisie également à mes yeux. Un tas de choses qui font que je ne vai plus à l'église depuis longtemps, et je ne débats plus à ce sujet. « Ca se sent entre ces murs. » Il y a quelque chose de différent, comme si l'air semblait plus pur, plus léger, voire même nourrissant. « Viens, ça va commencer. » Nous arrivons dans une salle où les personnes qui ne sont pas membres du culte sont invitées à se disposer le long des façades et de se faire discrets pour ne pas déranger le cérémonial qui est préparé. « C'est la cérémonie de l'arti. Pour celle-ci, on dépose des fruits aux pieds des statues, puis on passe une flamme devant elles pour qu'elles la bénissent. Ensuite, ils feront passer la flamme de personne en personne pour recevoir la bénédiction. » j'explique à Joanne pendant que les aspirants effectuent leur ballet répété cinq fois par jour. On allume des bougies par dizaines qui éclairent le lieu et font briller l'arche dorée qui encadre les grandes statues en porcelaine des divinités du temple. Devant elles se trouve un banquet, et sur le côté, des musiciens qui prennent place. Au centre de la pièce, les membres de la congrégation s'installent à genoux après avoir déposé un fruit sur la table qui finit par déborder d'offrandes. C'est une fois toutes les bougies allumées que la musique débute et le moine, tout d'orange vêtu, fait son apparition. Nous ne pouvons pas comprendre un traître mot des prières qui se poursuivent pendant une vingtaine de minutes. Les spectateurs n'ont pas droit au passage de la flamme, mais nous pouvons voir les hindoux porter leurs mains au dessus de la bougie puis appliquer la chaleur sur leur visage. Le tout, orchestré à la perfection.