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 joamie + more than just a dream

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 11:02

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Jamie ne cachait pas sa surprise en réalisant que sa fiancée connaissait de nom ce qu'était un Mandir. Autant éclairer sa lanterne. "On m'en avait rapidement parlé pendant un cours à la fac." expliqua-t-elle, en haussant les épaules. Mentionné quelque part durant l'un de ses cours, le mot l'avait juste marqué, sans pouvoir y coller une image, un son, ou une odeur. Elle avait hâte de voir cet édifice, entièrement sculpté, comme disait Jamie. Suite à quoi, le voyage fut assez silencieux. Joanne se permit d'intervenir au bout d'un moment, ayant bien deviné que quelque chose ne tournait pas rond. Elle savait que ce n'était pas rien, que ce qu'il disait n'allait pas vrai. Il n'avait certainement pas envie d'en parler, de le garder pour lui. Mais Joanne préférait lui préciser que s'il voulait se rendre au cimetière pour rester plus longtemps avec lui, il le pouvait. Elle ne voulait pas qu'il se prive pour elle. Il laissa une incertitude. S'ils avaient le temps. Ils en avaient, ce n'était pas la question. C'était surtout à lui de décider si oui ou non il ressent le besoin de se recueillir une nouvelle fois. Jamie avait clos le sujet de lui-même, et l'intérieur du taxi était bien silencieux jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination. Ils n'étaient pas les seuls à vouloir profiter du beau temps pour visiter ce lieu qui ne manquait pas de prestige. Ils se faisaient parfois noyés par la foule, qui se jetaient sur tout et n'importe quoi pour prendre une photo avec leur téléphone portable. Ils ne se gênaient pour user leurs coudes épaules pour se frayer un chemin, sans grande délicatesse. Jamie prit la main de sa belle afin de l'emmener à l'intérieur, tenant difficilement couper la foule, même pour grimper les escaliers. La sérénité à l'intérieur du Mandir était la bienvenue pour les oreilles de la jeune femme. Ses yeux s'étaient perdus dans l'architecture de temple, qui grouillait de milliers et de milliers de détails. On pouvait y passer des heures, voire même des journées entières, à admirer tout ceci. Dès qu'ils s'approchaient d'une des façades, ou pylones, Joanne avait l'occasion de voir d'un peu plus près la finesse des détails. Elle ne était subjuguée. Mais tout le monde voulait voir aussi, et Joanne se fit absorber par un peu de foule alors que son fiancé s'était lui-même perdu dans sa contemplation. Lorsqu'il s'en rendit compte, il se rapprocha d'elle pour lui prendre la main, comptant bien ne plus la lâcher. Tout en continuant la visite, Jamie partageait les quelques recherches qu'il avait fait sur l’hindouisme. Une manière de penser et de croire qui semblait beaucoup lui plaire. "Tu veux nous y convertir ?" lui demanda-t-elle avec un petit rire, sur le ton de la plaisanterie, tout en parlant tout bas. "Pour que je trouve la paix et l'équilibre ?" L'équilibre, elle l'avait trouvé, du moins, c'était ce qu'elle pensait. Mais ça restait fragile, bancale parfois. Ca faisait bizarre, pour Joanne, de savoir qu'elle ne verrait pas le psychologue pendant deux semaines. Il y aurait encore plus de choses à raconter à son retour, en plus de tout ce qu'elle n'avait pas dit. "Ca fait longtemps, que nous n'avoins plus parlé, ou mentionné Dan et Lucy." finit-elle par réaliser. Jamie était tout à fait charmé par les lieux, par tout ce que ça dégageait. Joanne y était peut-être moins réceptive parce qu'elle ne s'était jamais vraiment penchée sur l'hindouisme. Difficile d'y aspirer sans connaître. Il l'attira ensuite dans une autre salle, il s'était renseigné des différentes cérémonies qui avait lieu. Debout le long du mur, il lui expliqua le principe de la cérémonie, qu'elle observait avec attention. C'était hypnotisant, envoûtant. Aucun geste n'était laissé au hasard, tout était parfait. C'était même troublant. Joanne ne s'était jamais penchée sur les religions. Selon elle, c'était surtout une source de discorde. Alors voir des cérémonies d'autres croyances était perturbant, même si elle en était tout à fait ouverte. Elle aimait toujours autant découvrir, et apprendre de nouvelles choses. La cérémonie touchait à sa fin et le moine, tout comme les danseurs disparaissaient peu à peu. Joanne n'avait pas bougé d'un pouce, elle restait immobile quelques secondes même après que la cérémonie soit terminée. Une sensation étrange la parcourait, peut-être que ce n'était qu'elle. Redescendant sur Terre, elle sourit à Jamie, et ils poursuivirent silencieusement leur visite, prenant encore le temps d'observer les détails des fresques et des sculptures, jusqu'à ce qu'il y ait un immense groupe de touristes qui entre dans le temple, et qui insupportait rapidement la jeune femme. Ils sortirent alors, prenant encore le temps d'observer l'édifice de l'extérieur. Tout aurait été bien plus appréciable s'il y avait moins de monde, c'était la première chose que Joanne se disait. Ils admiraient encore le Mandir pendant quelques minutes avant de se décider de quitter les lieux et de se promener là où le vent voudrait bien les emmener. Il n'y avait pas grand chose de fascinant, alors ils reprirent un taxi pour se rapprocher du centre. Histoire de rester toujours dans l'exotisme, Jamie l'emmena dans un jardin japonais, le Kyoto Garden. Beaucoup moins de monde, beaucoup moins tenté d'aller dans un jardin du pays du soleil levant alors que les touristes visitaient le charme londonien. On avait l'impression d'être coupé de la ville, le bruit des feuillages et de l'eau prédominant largement tout le reste. "Hier soir, j'ai beaucoup discuté avec Lord Lloyd."dit-elle, pendant leur promenade. "Il m'a posée beaucoup de questions concernant la branche que j'aimerais mettre en place en Australie, il était très curieux à ce sujet. Et il s'est bien sûr questionné sur quel type de structure nous pourrions réhabiliter pour accueillir un certain nombre de personnes. Je lui ai dit qu'il y avait quand même de grandes chances que nous construisions un bâtiment neuf, et je lui ai partagé une idée que je ne t'ai pas encore dite." dit-elle avec un rire gêné. "Je ne me voyais pas vraiment parler de ça avec toi quand tu rentrais du travail le soir. Tu me dirais, pendant les vacances, ce n'est pas forcément mieux." Mais voir toutes ces belles plantations, ce style japonais bien spécifique. "Si je dois venir à décider de devoir construire, je me demandais si je pouvais contacter l'ambassadeur de WWF par exemple, peut-être pour une... collaboration." Son ton était léger, rieur. Bien sûr qu'elle savait qu'il en était l'ambassadeur. "Histoire d'ancrer au mieux cet édifice dans la nature en perturbant au minimum les écosystèmes, en faisant une promotion de l'énergie renouvelable, planter la bonne espèce d'eucalyptus pour les koalas, des solutions écologiques, que sais-je..." dit-elle en haussant les épaules. "Je me suis dit que c'était peut-être une occasion de coupler deux nobles causes."

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 13:11


☙ more than just a dream


Alors que la cérémonie commence, ni moi ni Joanne ne disons plus un mot. J'écoute surtout la musique, les prières chantées, et tout le rituel qui se déroule sous mes yeux. Parfois, mon regard se pose sur les statues que je trouve particulièrement troublantes. Grandes, aux traits humains, elles sont également habillées comme des êtres vivants. Leur regard a quelque chose de perçant, et leur sourire, subtile, est parfois inquiétant. Leur surface d'un blanc pur brille sous les flammes des bougies devant elles, faisant danser sur cet épiderme fragile des tâches de lumière. Je suis curieux de savoir tout ce qu'il se dit dans cette langue qui m'est inconnue, dans cette pièce. C'est agréable à l'oreille, mais le sens m'échappe. La bougie fait le tour de la congrégation rassemblée ici, et est laissée sur le banquet au milieu des offrandes, marquant la fin du rituel. Beaucoup de touristes à la curiosité repue s'en vont immédiatement. Joanne et moi restons encore un instant, n'ayant pas de raison d'être si vites rappelés à la réalité. Nous quittons finalement la salle pour poursuivre la visite dans les autres pièces et couloirs sculptés. Nous passons un moment devant la statue dorée qui trône dans l'une des salles principales. A certaines heures de la journée, de l'eau est versée sur son visage afin de bénir le temple, mais c'est un rituel auquel nous n'assisterons pas ; le nombre de touristes s'agglutinant autour finissent par avoir raison de notre patience, et nous préférons sortir admirer le Mandir de dehors. A la recherche de paix, et pour rester dans la thématique de l'après-midi, nous prenons un taxi pour le jardin japonais de Londres. On constate facilement le fossé qui sépare les jardins anglais de celui-ci. Ici, tout est calculé, rien n'est laissé au hasard. Les associations de couleurs et de fleurs ont leur raison d'être, les cours d'eau ne sont pas sujets aux aléas de la nature, et des ponts ou des petites constructions ponctuent l'espace. Nous y sommes quasiment seuls. Du moins, à nous balader. Les autres visiteurs prennent souvent place sur les bancs pour admirer le paysage. Après quelques minutes de marche, Joanne évoque sa discussion avec l'un des Lord lord du gala de la veille. « Oh, alors maintenant on parle projets avec les donateurs avant moi ? » je demande en arquant un sourcil. Elle m'explique qu'elle n'avait pas trouvé de bon moment pour m'en parler. Il faut dire que le mot d'ordre quand je rentre à la maison, c'est de ne pas parler travail. La jeune femme me fait toujours le récit de sa journée, et moi aussi, mais en dehors de cela, je n'aime donner encore plus de temps à ma vie professionnelle qu'elle ne m'en prend déjà. « Disons que nous ne parlerons plus du travail après ça, alors. » Parce qu'il n'est pas question que Londres ne soit que centré sur la fondation. C'est notre moment à nous, en couple, et non en tant que collègues -parce que c'est aussi ce que nous sommes, du coup. Joanne m'explique donc son projet pour la branche australienne de la fondation, la problématique consistant à trouver un lieu où s'implanter, quitte à en faire construire un. Et s'il faut bâtir, autant le faire bien, d'où un partenariat avec l'autre association que je représente. « Ca l'est, c'est une bonne idée. » dis-je en acquiesçant d'un signe de tête. « Tu te souviens que le directeur de la branche Australienne de WWF était là le soir du gala à l'aquarium ? Il t'avait déjà fait part de son intérêt pour ce genre de projet. Tu devrais le contacter pour ça, je pense qu'il foncerait avec toi. » Moi, je ne suis qu'ambassadeur ; un visage, quelqu'un qui fait des discours, comme une égérie. Je ne prend pas les décisions. « C'est un projet d'envergure, ça demandera beaucoup de fonds et de temps. » je fais remarquer, mais je pense surtout à voix haute. Pour ne pas ruiner la fondation, il faudra effectuer une grande levée de fond, qui aura intérêt à être un succès. Après, il n'est pas nécessaire de voir trop grand tout de suite. « Mais on y arrivera, c'est sûr. » Il n'y a pas de raison du contraire. Mon bras autour de la taille de ma fiancée, je la serre un peu plus fort et dépose un baiser au sommet de son front. Le jardin n'est pas bien grand, nous en faisons vite le tour. Alors, à la sortie, non loin de là, nous trouvons un salon de thé où faire une petite pause gourmande. « Puis nous prendrons la route si nous ne voulons pas être au domaine trop tard, il y a du chemin à faire. » dis-je pendant que nous trouvons une place sur la terrasse afin de profiter des rayons du soleil. Nous devrions mettre deux heures à atteindre le bout du Kent où j'ai vécu, et nous y serons sûrement attendus pour dîner. Je ne sais plus qui s'occupe de la cuisine au domaine maintenant, sûrement la femme de Gauthier, alors je ne sais pas non plus à quoi nous devons nous attendre. Je demande à la serveuse un thé noir et une part de tarte aux framboises qui me semble plutôt bonne dans sa vitrine. « Nous ne serons pas loin de Canterbury et d'Ashford, pile entre les deux. Ce sont des villes que nous pourrons visiter cette semaine si tu veux. » Elles ne valent pas Londres, mais chacune a son charme, et la région possède un tas de beaux châteaux à visiter. Il y a aussi une plage, pas trop loin, mais je pense que ma fiancée ne se remettrait pas du contraste entre celle de l'Angleterre et celle de l'Australie, sans oublier qu'elle mourrait de froid.
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 14:12

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


C'état assez singulier, de parler en quelque sorte business avec son fiancé. Dans le fond, ils travaillaient déjà ensemble. Mais elle avait une petite appréhension, que leur vie personnelle et professionnelle ne se mélange malgré eux. Mais il fallait s'attendre à ce qu'ils collaborent ensemble à un moment ou à un autre, même si sur le papier, c'était déjà le cas. Durant leur promenade dans le jardin japonais, Joanne entama le sujet de la branche australienne de la fondation. "Ce ne sont que des idées qui passent par la tête, rien de concret pour le moment." lui dit-elle en haussant les épaules. Peut-être qu'ils trouveront tout de même un bâtiment inutilisé suffisamment grand, ou avec suffisamment de terrain pour envisager des agrandissements. Joanne n'en savait trop rien, pour le moment. Rien n'avait été décidé, tout avis ou proposition était bon à prendre. Mais elle fut bien rassurée lorsque Jamie lui certifia qu'il s'agissait effectivement d'une bonne idée. Il l'invita même à contacter directement le directeur de WWF, celui dirigeant tout le secteur australien. "Je m'en doute." dit-elle un peu nerveusement, lorsqu'il lui précisa que c'était le genre de choses qui prenait du temps et qui coûtait beaucoup d'argent. "Avant d'envisager cette possibilité, j'ai quand même demandé à ce que l'on fasse appel à un maximum d'agence immobilière en Australie. Qui sait, on tombera sur une perle rare." De toute manière, et quoi qu'il en soit, il y allait avoir des travaux. Dans tous les cas, elle pourrait faire appel à WWF. Même si c'était finalement devenu très cher à son coeur, Joanne avait des moments d'appréhenson, quant à son rôle à la tête de la fondation. Elle se remettait régulièrement en questions, doutant de temps en temps à quelques unes de ses décisions. Et plus la décision était en rapport avec un gros projet, plus elle doutait, elle angoissait. Cela lui donnait parfois même des vertiges. Joanne craignait tellement foncer droit dans le mur. "J'ai l'impression de rentrer dans la cour des grands, avec ce projet." finit-elle par dire au bout d'un moment, soucieuse. "Comme si je n'avais pas droit au moindre faux pas." C'était du moins la première chose qui lui venait en tête. Ils finirent par faire tout le tout du jardin. Après quoi, ils s'installèrent sur la terrasse d'un salon de thé. "Très bien, my Lord." lui répondit-elle avec un sourire amusé, lorsqu'il parlait de la suite du programme de leur journée. Le domaine devait être assez retiré de Londres, il semblait qu'il lui avait dit que ça se trouvait au milieu de la forêt. Joanne commanda un jus de fruits et une tarte aux mirabelles, pour sa part. Elle décala sa chaise pour être plus à côté de lui. Ainsi, elle pouvait l'embrasser tendrement juste après que la serveuse ne soit partie. "Oui, ça pourrait être chouette à visiter." lui répondit-elle. "J'irai là où tu m'emmèneras." Elle était au bord de ses lèvres, juste pour l'embrasser une nouvelle fois. "Si tu savais à quel point j'ai hâte que tu me fasses visiter le domaine." lui dit-elle un peu plus tard en lui caressant. "Tu es si enthousiaste à chaque fois que tu en parles, ça donne envie d'y être." On vint leur apporter boissons et pâtisseries, assez rapidement. Ils mangèrent tous les deux avec appétit, et ils traînaient ensuite quelques minutes sur la terrasse, sans forcément dire grand chose. Mais ils profitaient de l'instant, de l'esprit des vacances, des mains posées sur la cuisse de l'autre ou de quelques gestes de tendresse. Jusqu'à ce qu'ils regardent l'heure et ne songent à s'éloigner de la capitale. Jamie s'était apparemment arrangé pour donner un point de rendez-vous pour le chauffeur qui allait les mener jusqu'au domaine. Il avait pris son téléphone pour l'appeler afin qu'ils viennent les récupérer le plus proche possible d'où ils étaient. Le couple devait traverser quelques rues avant de rejoindre le véhicule. Quelque part, Joanne était un petit peu nerveuse à l'idée d'entrer ainsi dans la vie de Jamie, d'aller dans ses souvenirs. C'était une impression assez étrange. "C'est idiot, mais je suis un peu nerveuse." dit-elle après quelques minutes de trajet. "Tu m'emmènes dans un lieu qui t'es cher, et qui compte énormément pour toi, et j'ai l'impression d'y faire intrusion." Ce n'était pas rien, après tout. Il avait lui-même dit qu'il n'avait emmené pratiquement aucune femme chez lui, encore moins dans son atelier. Alors que Joanne, elle, y était allée. C'était la même sensation de privilège qui la parcourait, un sentiment d'exclusivité. "C'est comme si tu me faisais un peu plus rentrer dans ton monde. Comme si tu voulais que j'en fasse intégralement partie." Joanne n'arrivait pas à décrire réellement ce qu'elle ressentait. "Et comme à chaque fois, je me dis qu'il faut encore plus que je sois à la hauteur de tout ce que tu me donnes." Et elle ne parlait pas seulement de tout ce qui était matériel, loin de là.

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 15:37


☙ more than just a dream


Le projet de Joanne est un fort grand projet. Cela ne se fera pas en un claquement de doigts, encore moins s'il est nécessaire de faire bâtir un édifice pour accueillir cette branche australienne de la fondation. Peut-être qu'un endroit sera trouvé, mais rien n'est moins sûr. Les châteaux qui offrent autant de place que celui qui a été acheté en Angleterre n'existent pas en Australie. Le pays est trop jeune pour cela. Il est parfaitement cohérent de vouloir profiter de ce projet pour lui donner une belle dimension écologique, ce qui lui conférera d'ailleurs un esprit, un axe principal. Oui, c'est un plongeon dans le grand bain. « C'est un peu le cas. Il ne faudra pas faire preuve d'amateurisme, quitte à faire appel à un tas d'experts pour t'aider. Il faut que ce soit bien fait. Il y a un gros enjeu, là-dedans. » Parce qu'en dehors des familles qui pourront compter dessus, c'est toute l'image de la fondation qui entre en compte. Un ratage pourrait avoir des conséquences immenses en Angleterre. Alors oui, Joanne n'aura pas droit à l'erreur. « Lances-toi quand tu seras prête, pas avant. Ne laisse personne te mettre de pression à ce sujet. » Dieu sait que les donateurs peuvent serrer la vis par moments, ou la simple envie de leur offrir des résultats pousse à aller trop vite. C'est une erreur à ne pas commettre car c'est le meilleur moyen de bâcler le travail. De toute manière, c'est un projet dans lequel je ne la laisserai pas se lancer concrètement tant que je ne la sentirai pas plus sûre d'elle. Cela prendra des années s'il le faut. Nous clôturons le chapitre professionnel, et j'espère que nous n'y reviendrons pas. A la table de la terrasse de notre salon de thé, nous évoquons plutôt notre prochaine destination -et lieu qui nous accueillera tout le reste de la semaine. Tout ce que je souhaite, c'est que le domaine plaise un minimum à Joanne. Qu'elle s'y sente assez bien. Sa hâte est une petite source de pression pour moi. « Tu verras à quel point c'est beau. Je sais que je le répète tout le temps, mais c'est vraiment un endroit particulier. » Très classique, certes. La décoration est vieillotte, typiquement anglaise. Mais c'est un esprit que j'aime bien, d'autant plus au milieu de la forêt du Kent. Je vole un baiser à Joanne avant de me pencher sur ma part de tarte. C'est sans prétention, mais cela fait l'affaire avec le thé. Je pense que nous aurons droit à un dîner copieux ce soir, alors il ne sert à rien de trop manger. Lunettes de soleil sur le nez, je ferme souvent les yeux pour me laisser somnoler. Nous quittons notre table lorsque la voiture qui vient nous chercher est à proximité. Je ne reconnais pas l'homme au volant, et il ne semble pas me connaître non plus. Il ne semble pas très loquace non plus. Il prend la direction du sud-est de la ville ; un grand axe mène de Londres à Ashford, et de là, nous devrons emprunter de petites routes dans la forêt. Nous quittons à peine Kensington que Joanne m'avoue être nerveuse. Je le devinais bien, mais je ne savais pas pourquoi. Pourtant, j'imagine qu'elle est aussi nerveuse que je peux l'être quand je songe à notre seconde semaine de vacances. La peur de ne pas être à la hauteur. « Si tu ne l'étais pas, je ne tiendrais pas à te montrer cet endroit. » je lui assure, portant sa main à ma bouche pour y déposer un petit baiser. « Et puis, il y a plus intrusif que toi. Nous ouvrons le jardin et quelques salles contenant des collections une fois par mois depuis peu de temps. » J'avais très longuement hésité à approuver l'idée lorsque le domaine est arrivé entre mes mains avec le titre. Cela est finalement apparu comme une bonne solution. « Ca aide à en financer l'entretien, parce que c'est tout de même assez grand, et très ancien. Il faut parfois faire restaurer des œuvres, des boiseries, ou simplement la peinture des murs, sans oublier le terrain. Et puis, vu que c'est Gauthier et sa famille qui se chargent de tout ça, ils touchent directement tout ce qui est gagné avec les visites. » Ainsi, ils ont de quoi vivre confortablement tout en prenant soin du domaine. Tout cet entretien n'est pas de tout repos, même pour un endroit déserté par ses propriétaires. « Mais c'est bizarre de se dire que, parfois, il y a des gens qui viennent et prennent les lieux où j'ai vécu pour un musée. » C'est assez inconfortable comme pensée. « Ca sera fermé au public quand nous y serons, ne t'en fais pas. » Hors de question d'avoir des locaux ou des touristes gambadants dans les jardins quand nous seront présents. Bien sûr, Joanne verra tout le reste de la bâtisse, et pourra en explorer toutes les pièces si elle le désire. Il y a tellement de choses à voir, tant de couloirs dans lesquels se perdre. « Tu n'y fais pas intrusion. Comme tu dis, j'ai envie que tu fasses partie de mon monde. C'est important pour moi de te le montrer. Tout comme tu veux me montrer la maison de ta famille à Perth. » C'est un autre moyen de s'ouvrir à l'autre, et de lui faire découvrir une partie de soi. Mon regard se pose sur l'extérieur un instant. Le temps de traverser la Tamise. « Je me demande quelle chambre nous aurons. Et si Gauthier a repris des chevaux… » Après tout, il a des enfants, et il est loin de mal gagner sa vie en prenant soin du domaine. Il a pu vouloir repeupler les écuries pour sa petite famille. Je l'espère en tout cas. Me balader à cheval dans le jardin et la forêt me manque tellement. Nostalgique, je souris en coin en y pensant. Finalement, je m'arrache à mes pensées qui pourraient m'absorber pendant tout le voyage et me tourne vers Joanne ; « Et je me demande à quoi tu t'attends, aussi. Quel genre de demeure, quel style à l'intérieur. Je pense que tu seras surprise. »
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 16:21

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Joanne préférait ne rien ajouter par rapport à ce fameux projet. Ils pourraient s'y étendre pendant des heures, mais ils étaient avant tout en vacances, et ils voulaient en profiter tous les deux. Elle savait que Jamie la soutiendrait quoi qu'il advienne, mais qu'il confirme qu'elle n'avait effectivement pas le droit à l'erreur allait très certainement devenir une très grande source d'angoisse et de pression pour Joanne, une fois qu'elle sera à fond dans le projet. Mais il n'était plus temps de parler de cela. Une fois dans la voiture, Joanne partageait sa nervosité, quant à visiter le domaine. Le bel homme porta la main baguée de sa petite blonde pour y déposer un doux baiser. Joanne le regardait faire, les yeux on ne peut plus amoureux. Elle rit nerveusement lorsqu'il dit qu'il y avait plus intrusif qu'elle. Il n'avait pas tout à faire tort. Joanne était aussi pudique qu'elle respectait celle des autres. Du moins, la part privée d'eux-mêmes. "C'est les mêmes sensations que lorsque nous avions dormi ensemble chez toi la première, ou même ton duplex à Londres, ou quand tu as voulu me montrer ton atelier." Il savait à quoi elle faisait allusion. "Ce sont des moments importants, précieux." dit-elle plus bas, certainement par peur de se rendre ridicule. Jamie lui expliqua que le domaine devenait tous les mois comme un musée. Et c'était apparemment amplement suffisant pour subvenir aux besoins de ceux qui entretenaient le domaine et de restaurer le nécessaire."Ce doit être étrange, oui."dit-elle en lui portant un regard compréhensif. Mais alors, Joanne se demanda s'il y allait avoir des visites organisées durant leur séjour ici. Jamie avait un peu devancé sa pensée et répondit assez rapidement à sa question, ce qui soulagea grandement la jeune femme. Jamie lui répétait et lui rappelait qu'il voulait qu'elle en fasse partie, qu'elle n'était en aucun cas intrusive. Il était ensuite assez rêveur, espérant que le majordome ait repris des chevaux. Si c'était le cas, il allait certainement vouloir refaire un peu d'équitation, Joanne était prête à parier là-dessus. Elle lui caressa tendrement les cheveux. Puis, elle détacha sa ceinture pour se mettre à la place du milieu, et pour être ainsi tout contre Jame pour le reste du trajet. Il était curieux de savoir comment elle s'imaginait le domaine. Elle sourit et réfléchit un moment avant de dire tout ça. "Je me l'imagine un peu comme un château, peut-être un manoir, avec de la roche grise. Avec un immense espace vert autour, qui s'étend à perte de vue, entièrement entourée d'une forêt feuillue. Ca doit être beau en cette période de l'année. Quelques part, des écuries. Une partie serait un beau jardin à l'anglaise. Plus destructuré que les jardins à la française. Pour garder un peu l'esprit sauvage et rustique de la région." dit-elle en posant la tête contre son épaule, alors que ses yeux étaient plantés dans le paysage. "L'intérieur, je me l'imagine en bois, un bois assez sombre. Un grand hall d'entrée avec un immense escalier en pierre pour monter à l'étage. Tout serait très grand. Les murs richement décorés de tableaux, de tapisseries, de portraits. Des sculptures, aussi. Une immense bibliothèque avec une légère odeur de vieux papier. Des ouvrages prouvant leur vieillesse avec la reliure usée à force d'être ouverts. Avec des canapés en cuir, vert bouteille pour pouvoir bouquiner. Il y aurait des murs couverts de bois aussi. Peut-être même des portes secrètes menant directement à d'autres pièces. Et des trophées de chasse un peu partout. Une tête de cerf bien mis en valeur, parce que c'était peut-être la plus belle bête jamais chassée dans la famille. Une multitude de chambres. Dont une qui serait peut-être la chambre des propriétaire, semblable à une suite, avec un lit à baldaquin, avec d'épais tissu. Je les imagine bleu." Joanne se perdait dans sa propre imagination. Dans ces cas là, même sa grand-mère ne la laissait pas l'en sortir, préférant voir les yeux rêveurs de sa petite-fille qui se créait tout son monde plutôt que de la faire revenir à la réalité. "Il y aurait un immense salon, avec une grande cheminée en pierre aussi. Peut-être qu'elle est toujours utilisée. Et une salle à manger dans la pièce juste à côté. Le parquet serait grinçant. Il y aurait des courants d'air, des grincements d'armoires mal huilés, qui ferait croire à n'importe qui que c'est peut-être hanté." Joanne était passionnée de ces mythes, de ces croyances, qui apportait son charme à ce genre de bâtisses. "Et un immense grenier sous les toits, poussiéreux, avec des toiles d'araignée partout. Et ce serait un véritable trésor. Une multitude d'objets, de vieux livres, d'objets inutilisés qui seraient stockés là-haut. La preuve de la présence de toute une dynastie réuni là-haut. Des trésors oubliés. Je m'imagine m'y perdre. Mais je sais que je n'aurai pas peur si je ne m'y retrouve plus parce que je sais que tu es là, et que tu y as grandi. Je sais que je serai impressionnée, que je ne voudrais toucher à rien, mais qu'au fond de moi, je serai un tout petit chez moi, parce que ce domaine fait partie de toi." Joanne avait croisé ses doigts avec les yeux, elle commençait à somnoler un petit peu. "Il y aurait aussi peut-être un vieux cimetière familial, perdu dans la broussaille, ou peut-être même dans la forêt. Des stèles où nous ne verrions plus ce qui est gravé dessus. Des vestiges de cabanes construites aussi." Il était certain qu'elle s'émerveillera de tout ce qu'elle verrait. Sans qu'elle ne s'y attende, Joanne finit par s'assoupir, la tête contre l'épaule de Jamie, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus q'une petite demi-heure de route, où elle se réveilla spontanément. Mais elle ne dit rien, et ne bougea pas, ses yeux se perdant dans l'interminable forêt qu'ils étaient en train de travers avant d'arriver à destination.

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 17:48


☙ more than just a dream


Souriant, j'écoute Joanne me dépeindre dans le détail la manière dont elle imagine le domaine où j'ai grandi, et je me dis que oui, elle sera surprise. Je la laisse s'endormir, et je somnole moi-même un peu. Mes paupières s'ouvrent régulièrement pour voir où nous nous trouvons. Nous traversons les beaux paysages du Kent, des villes et des villages à l'architecture typique, et nous arrivons, après Ashford, dans la forêt où la route devient plus difficile. Ma fiancée s'est réveillée, mais reste silencieuse, émergeant doucement alors que nous approchons. Nous arrivons à Chilham. Ses maisons aux façades blanches et aux poutres sombres apparentes me font un peu plus sourire. Mon coeur s'emballe un peu à l'idée d'être si proche de chez moi. Le château se trouve au bout du petit village, derrière le portail noir qui s'ouvre devant la voiture. Il faut alors poursuivre le long d'un chemin de terre d'une centaine de mètres pour atteindre la bâtisse. En soi, le bâtiment est assez proche des premières habitations de Chilham, pourtant, une fois le portail fermé, la grande façade rougeoyante bien en vue, surplombant des hectares et des hectares de terrain et de forêt, il est facile d'oublier la vie au-delà du muret qui nous sépare du village. De plus, il faut faire le tour du château en suivant la route terreuse pour garer la voiture. Le château est disposé de manière hexagonale. Le bâtiment principal comporte cinq ailes ; la principale, une nord-est dont la sud-est, à la façade envahie par les plantes grimpantes, est dans la continuité, et de même, une sud-ouest qui poursuit la nord-ouest, chacune adoptant un angle fermé. Ces ailes encadrent une cour servant de grande terrasse pour les beaux jours dont l'on a accès par l'ouverture laissée par la partie sud de la bâtisse, la sixième face de l'hexagone étant ouvert. Les toits pointus ont les tuiles bleuies par la rouille et sont ponctués de nombreuses cheminées qui laissent deviner le nombre d’âtres présentes sur les trois étages de l'ensemble. Derrière le château, à l'ouest, on se laisse surprendre par la découverte d'une sorte de petit fort qui se trouve encore à une centaine des mètres du bâtiment principal. On devine aisément qu'il n'est pas de la même époque que celui-ci, mais bien plus ancien, entouré d'une haute muraille en pierre. Au-delà, en bas d'escaliers, se trouve le jardin à l'anglaise encadré par des murets surplombés d'arbustes taillés, et tout au bout, mais trop loin pour que nous puissions le voir, s'étale un petit lac où il est possible de pêcher. Du reste, ce n'est qu'un immense parc vert, jusqu'à la lisière de la forêt. Une fois sortis de la voiture, je laisse tout le temps à Joanne d'observer l'extérieur du domaine. Il y a déjà beaucoup à voir. La façade n'est pas grise comme elle le pensait, mais le jardin, je pense, correspond à ce que son imagination lui faisait voir. Il n'y a pas de cimetière en revanche ; les propriétaires les plus anciens ont leurs restes rassemblés dans la crypte de la chapelle. A cette heure, la vue est splendide. Le soleil fond à l'horizon, et le ciel, perlé toute la journée, prend enfin des couleurs allant de l'orange flamboyant au rose et au bleu, zébré par les traînées de nuages diffus. Nous restons là un moment avant de songer à entrer, profitant du spectacle qui rend le château un peu plus majestueux. Nous pénétrons à l'intérieur par la grande porte du bâtiment nord, entourée d'une arche en marbre blanc. Au dessus de cette porte se sont battues les armoiries de toutes les familles passées entre ces murs pendant des siècles. Joanne sera sûrement surprise de découvrir qu'il n'y a pas de grand hall. Pas de grand escalier au milieu d'une immense pièce haute de plafond comme c'était le cas à la fondation. Il y a d'abord une petite entrée baignant dans la lumière, les murs beiges contrastant avec le mobilier en bois sombre. C'est ici que nous retirons nos vestes, à côté d'une vieille pendule à balancier et d'un tigre blanc empaillé. Le couloir se poursuit à gauche sous forme de jardin d'hiver, rempli de plantes et de fleurs le long de la baie vitrée. « Est-ce que vous me pardonnerez si je ne vous appelle pas my Lord ? » Gauthier a fait son apparition. Un peu plus petit que moi, mais surtout plus trapu, il possède un corps carré de partout. Les épaules, le visage, la mâchoire, le buste, même les mains de cet homme manquent de rondeur. La totalité de sa douceur provient de son regard. Il possède pourtant de tout petits yeux marrons sous d'épais sourcils bruns, tout comme sa bouche est formée par deux lèvres peu généreuses -et on devine qu'il a rasé sa moustache il y a peu de temps. Ses cheveux sombres en brosse sont coupés courts, durcissant un peu plus ses traits. Mais rien chez lui n'inspire de l'antipathie, au contraire ; au premier regard, il est évident que c'est une personne à qui il est aisé de confier sa vie. « Je vous ai vu naître et grandir, je crois que je suis incapable de vous appeler comme votre père, vous êtes Jamie pour moi. » « Seulement pour vous alors. » je réponds avec un large sourire, avant de m'approcher et de le laisser me prendre dans ses bras. « Vous voilà à la maison. » dit-il tout bas. Et c'est bon d'être de retour chez soi. Je retourne auprès de la jeune femme qui doit certainement être un peu perdue dans la contemplation de tous les détails de la bâtisse qui n'a rien du grand château froid au murs humides et au parquet grinçant auquel elle pensait ; chaque pièce possède une couleur différente, une ambiance propre, mais le mobilier en bois sombre est ce qui les lie entre elles, de même que l'abondance de tableaux sur les murs boisés, allant de la plus ancienne scène de chasse aux inspirations impressionnistes jusqu'aux artistes plus modernes. « Joanne, voici Gauthier Wheeler. C'est lui qui tient le château en l'absence de ma famille -donc, en notre absence, techniquement. Il vit ici avec sa propre famille. Nous irons à leur rencontre juste après. Gauthier, je te présente donc ma fiancée, future maîtresse des lieux, Joanne Prescott. » Le majordome s'approche et la salue en s'inclinant avec courtoisie. Serrer sa main ou pire, y déposer un baiser, est bien trop familier vis-à-vis d'une future Lady qu'il n'a jamais rencontré. « Vos affaires ont bien été rangées dans votre chambre. Je me suis dit que vous ne voudriez ni de celle que vous aviez, ni celle de vos parents, alors je vous ai fait préparer la bleue. Le dîner sera servi dans une heure et- » « Qui s'occupe du dîner ? » je demande en l'interrompant, par curiosité. Même si cela semble impoli, Gauthier ne s'en formalise pas. « La plus grande de mes filles, Fiona, avec l'aide de ses deux sœurs. » J'arque un sourcil, agréablement surpris d'apprendre que le château accueille quand même de la vie en mon absence. « J'aimerais dîner avec vous tous, nous irons dans la grande salle à manger. » Cela semble le surprendre, mais il acquiesce d'un signe de tête. « Nous avons le temps de visiter les pièces principales, si vous le souhaitez, Miss Prescott. A moins que vous ne préféreriez vous reposer après le trajet que vous venez d'effectuer, ou de profiter de la cour tant qu'il fait encore un peu jour. »
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 18:39

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Joanne relevait un peu plus la tête, d'un air intéressé, lorsqu'elle aperçut des maisons défiler devant ses yeux. Pour Jamie, ce devait être un tableau habituel, plus que familier. Pour elle, c'était exotique. Même si dans son pays, on retrouvait les marques de fabrique britanniques dans de nombreuses choses, ce n'était pas aussi marqué que dans ce pays si vieux et chargé d'histoire. Ils passèrent un immense portail en fer, peint en noir, avant de rouler sur le terrain encore quelques secondes avant de s'approcher du château. Ca n'avait vraiment pas la même allure que ce dont elle s'était imaginée, mais c'en n'était pas moins beau. Elle n'aurait jamais pensé à ce qu'ils utilisent des pierres rouges pour le construire. Quand on parle de château dans ce pays, la première couleur qui lui venait à l'esprit était le gris. Ils finirent par sortir de la voiture, mettant les pieds dans une cour intérieur. Joanne restait muette, et ne s'aventurait pas encore où que ce soit. Elle était bien trop concentrée à contempler tout ce qui était autour d'elle pour pouvoir parler ou placer un commentaire. Elle vit les nombreuses cheminées sur le toit, les plantes grimpantes qui avaient su imposer leur loi. Elle se tourna également pour voir un peu plus le reste du terrain. Tout était si calme, si paisible, on se croirait couper du monde. Rien que pour ce détail là, elle comprenait pourquoi son fiancé chérissait tant cet endroit. Les couleurs chaudes du crépuscule ne faisaient que sublimer l'endroit. Joanne n'aurait jamais pensé pouvoir voir pareil spectacle un jour dans sa vie. Son coeur s'emballait, elle ne savait pas trop pourquoi. Elle avait aussi une sensation qu'elle avait déjà ressenti pendant longtemps. Celui de ne pas être tout à fait chez elle. C'était chez Jamie, après tout. Un malaise qui demeurait mais qui était invisible pour qui que ce soit, il s'enfouissait sous l'émerveillement de la jeune femme. Jamie dut l'extirper de ses pensées pour l'inviter à entrer à l'intérieur. Il y avait bien trop de choses à voir. Pas de grand hall ou d'escalier majestueux. Une entrée modeste mais tout de même vivement décorée. Joanne n'aurait jamais pensé qu'il puisse y avoir de couleurs aussi claire dans un tel bâtiment. Mais le style anglais était bien présent. Joanne retira sa petite veste qu'elle accrocha, puis joignit ses deux mains devant tandis que son regard bleu se perdait à nouveau dans tout ce qui l'entourait. Si bien qu'elle sursauta lorsqu'elle entendit une voix masculine qu'elle ne connaissait pas. Elle supposa que c'était Gauthier. Pendant qu'il discutait avec Jamie, la jeune femme regardait le jardin d'hiver, n'ayant jamais vu de telles choses, encore moins dans une résidence privée. Mais elle aimait beaucoup, c'était sans dire. C'était lorsqu'elle admirait un tableau de la pièce que Jamie l'interpella afin de faire des présentations plus officielles. Joanne avait un sourire amicale et sincère. "Bonjour, je suis enchantée de vous connaître." Elle s'attendait à ce qu'ils se serrent la main, mais elle la retira rapidement en comprenant qu'il ne se permettrait pas un contact physique avec elle. Il ignorait certainement qu'il n'y avait pas de quoi lui faire de telles courbettes, elle n'avait aucun titre après tout. Ca la mit assez mal à l'aise, sur le coup. Il expliqua que leurs affaires étaient déjà dans leur chambre, qui n'était ni celle de Jamie, ni celle de ses parents - dormir dans cette dernière lui semblait inconcevable. Son fiancé exigeait que toute la famille de Gauthier dîne avec eux le soir-même. Ce dernier proposa ensuite à Joanne de lui faire visiter un peu les lieux, ou d'aller se reposer le temps que le dîner soit prêt. "S'il vous plaît, appelez-moi Joanne. Je n'ai rien d'exceptionnel pour s'arrêter à de telle formalités." lui demanda-t-elle d'un ton doux, avec un sourire. Gauthier semblait un peu surpris, mais il fit un signe de tête pour montrer qu'il avait bien compris. "Je pense que vous perdrez pour un bon bout de temps si nous nous lançons dans la visite des pièces." lui dit-elle en riant nerveusement. Joanne allait s'arrêter partout, pour regarder tout ce qui pourrait l'intriguer. "Mais j'aimerais beaucoup retourner un peu dehors, le temps qu'il fasse encore jour." dit-elle en regardant Jamie, pour voir s'il était d'accord avec elle. "Je ne voudrais pas prendre trop de votre temps, je ne sais pas si vous avez des impératifs ou..." ajouta-t-elle en regardant Gauthier, en haussant les épaules. Elle ne connaissait pas vraiment sa charge de travail. "Si vous avez besoin d'aide, vous savez où me trouver." dit-il d'un ton volontaire. Il avait l'air particulièrement réjoui de voir Jamie. Certainement parce qu'il y allait avoir plus de vie pendant quelques jours dans un lieu dont il s'occuper quotidiennement. Il s'éclipsa sans attendre. Joanne récupéra sa veste et l'enfila. "A moins que tu ne voulais passer un peu plus de temps avec lui." dit-elle à Jamie, en l'embrassant tendrement. "Tu me trouveras dehors." dit-elle au bord de ses lèvres, le voyant un peu indécis. Elle lui vola un dernier baiser avant d'aller dehors, et fit un petit tour de la cour. Elle se disait qu'il avait peut-être besoin de se retrouver dans ce domaine qu'il aimait tant, un peu seul. Elle n'en savait rien, elle avait du mal à évaluer l'état d'esprit de son fiancé. Les mains dans les poches de son trenchcoat, ses pieds finirent par la guider dans le jardin à l'anglaise, qui était magnifique. Les couleurs étaient magnifique, même si ce n'était qu'un très grand camaïeu de verts. Il y avait tout de même quelques fleurs d'été. Parfois, Joanne se retournait, pour voir l'édifice d'un autre angle. Ca la rendait curieuse. Curieuse de savoir comment c'était à l'intérieur, de savoir ce que Jamie y faisait. Elle supposa qu'il avait certainement passé la majorité de son temps à l'extérieur, vu la taille du terrain. Joanne était ailleurs, rêveuse, il n'y avait que ses yeux et son esprit qui travaillaient. Alors qu'elle n'en connaissait pas encore la grande majorité, elle se surprit à commencer à s'attacher à cet endroit.

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 19:46


☙ more than just a dream


Gauthier m'adresse un regard presque inquiet qui pourrait me faire rire si je manquais de discrétion. Il semble demander s'il est vraiment obligé d'appeler Joanne par son prénom, parce que ce n'est pas ainsi que fonctionnent les choses par ici, et qu'il est bien difficile voir perturbant de se défaire d'une habitude bien ancrée, de toute une éducation, pour une seule exception. Je secoue négativement la tête, subtilement, pour qu'il comprenne qu'il peut bien sûr la nommer Miss Prescott s'il le préfère. C'est l'étiquette, c'est ainsi, et ça le sera jusqu'à ce que le majordome se sente plus proche de la jeune femme -ce qui prend des années pour les personnes comme lui, donc ce n'est pas pendant notre séjour que cela risque de changer. Je lève ensuite les yeux au ciel en écoutant Joanne d'abord prendre le soin de se déprécier comme elle sait si bien le faire, puis manquer de s'excuser de voir Gauthier faire son travail en se proposant de la faire visiter. L'unique impératif du majordome est d'être à notre service, mais ça, elle ne semble pas le comprendre. Heureusement que Gauthier ne s'en formalise pas. A force d'accueillir des visiteurs ici, un tas d'inconnus aussi peu habitués que ma fiancée à tous les usages de la maison, il sait s'adapter à bien des caractères. Joanne décide donc de retourner au jardin pour profiter du coucher de soleil. Il est plus lent ici qu'à Brisbane, elle aura tout le temps d'admirer les couleurs changer et le ciel devenir de plus en plus sombre, faisant peu à peu changer le paysage. Je lui rends son baiser et la regarde s'en aller avec un sourire. Mon coeur ne cesse de battre la chamade depuis que nous avons passé le portail. Vite, je rattrape Gauthier en accélérant le pas dans le couloir. Nous passons par le vestibule qui forme un carrefour entre les couloirs du château et l'escalier menant dans les étages ; les hauts murs sont d'un magnifique bleu ciel et ornés de larges portraits. « Je suis tellement heureux d'être ici, Gauthier, vous n'imaginez pas. Je ne compte même plus les années. Et plus cette date approchait, plus retrouver le domaine m'obsédait. » J'en suis tout euphorisé, je pourrais taper dans les mains et sautiller sur place comme un enfant. Mon comportement semble un peu déstabiliser le majordome, mais il garde un sourire de convenance. « J'ai un peu peur que Joanne ne se plaise pas du tout ici. » je reprends, plus loin dans le couloir. Sur le moment, je ne sais pas où nous allons, puis je reconnais les lieux petit à petit et retrouve mes repères, jusqu'à reconstituer la carte que j'ai toujours connue par coeur. « Ne vous en faites pas. C'est un lieu imposant, et c'est un petit bout de femme. Ce n'est pas facile de se sentir à l'aise. » J'acquiesce d'un signe de tête, pas vraiment rassuré, mais je sais qu'il a raison. Nous arrivons dans la salle à manger, la grande, avec une immense table trônant au milieu et entourée d'une douzaine de chaises entre quatre murs d'un rouge terreux, sur un sol entièrement tapissé d'un motif floral. Je laisse Gauthier s'occuper d'orner la table de vaisselle et de couverts pendant que je lui parle. « Quelles salles sont accessibles ? » « Quasiment toutes. Nous avons juste une fenêtre cassée au premier étage de l'aile nord-est, ds gosses du village se sont introduits dans le domaine. Du coup, il y a un sacré courant d'air, mais ce sera vite réparé. » Traînant, je fais le tour de la table en regardant les grands tableaux, la baie vitrée, la petite horloge sur le bord de la cheminée blanche. « Vous n'avez touché à rien, hein ? » « Tout est exactement à sa place. » répond-t-il avec fierté. Il aurait pu changer des éléments de place, en ajouter, en retirer à sa convenance, puisqu'il vit ici et moi pas. Mais non, il a toujours un respect religieux pour cet endroit. Tout est à sa place, là où nous l'avons laissé, comme si nous n'étions jamais partis. Je m'assois sur la chaise à côté de la cheminée, là où j'étais souvent assis quand j'étais puni -et Dieu sait que c'était souvent ma place. « C'est parfait. » je murmure, la gorge un peu serrée par une vague d'émotion. J'observe le rituel parfaitement calculé de Gauthier qui met la table, et j'ai l'impression de remonter le temps. Je me demande s'il mange ici avec sa famille, s'il a toujours ce rituel même pour eux. Lorsqu'il a terminé, il disparaît dans la cuisine. Pour ma part, je vais dans le jardin retrouver la fiancée. Il commence à faire sombre, mais les restes de lueurs dorées dans le ciel permettent d'y voir encore. Je descends doucement les escaliers, le regard aux aguets, la cherchant un peu partout. Finalement, je la retrouve à la sortie du jardin anglais, face au lac. Délicatement, je prends son visage dans mes mains pour l'embrasser avec une immense tendresse. Puis je me mets derrière elle et passe mes bras autour de son corps pour lui tenir un peu plus chaud. « Je te ferai visiter après dîner, nous aurons tout le temps que nous voulons. » Je me penche pour déposer un baiser au creux de son cou, et j'ajoute dans un murmure ; « Et tu me diras quelle pièce tu voudras tester en premier. » Sûrement la chambre, pour commencer par le commencement. « Comment tu trouves l'endroit jusqu'à présent ? » je demande au bout d'un court moment de silence, vraiment anxieux à l'idée qu'elle n'aime pas du tout l'endroit. Je ne me verrais pas lui imposer de séjourner dans un château qu'elle déteste dès les premières minutes.
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 20:29

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


La bâtisse était imposante. Elle impressionnait. Il y avait encore une fois un immense déclage entre le monde dans lequel a grandi Joanne, et ce domaine majestueux. Ils le savaient tous les deux, mais Joanne s'en rappelait systématiquement dès qu'un nouvel élément de leur longue liste de différence se présentait devant elle. Elle était excitée à l'idée de visiter chaque pièce de fond en comble. Mais aussi un petit peu apeuré, peut-être. Ces endroits-là, c'était beau pour visiter, mais elle ne savait pas vraiment quoi penser à l'idée d'y rester plusieurs jours. Une valse de pensées qui l'empêchait parfois de se concentrer sur ce qu'elle pouvait contempler. Elle restait parfois des très longues minutes postée devant un arbuste avant de noter la couleur de ses fleurs. Elle aura l'air bien ridicule, se dit-elle, en montrant la maison de sa grand-mère. Elle était bien plus modeste et pauvre décoration. Peut-être que Jamie ne s'y plaira pas. La jeune femme finit par sortir du jardin,se laissant guider par ses pas. Elle n'était plus si loin d'un lac. Oui, il y avait bien un lac dans leur domaine. Jamie finit par la rejoindre, se jetant tout en tendresse sur ses lèvres, en prenant son visage de porcelaine entre ses mains, comme s'ils s'étaient quittés il y a des heures de cela. Il se mit ensuite derrière elle afin qu'elle puisse se blottir contre lui. Il y avait un fond d'air frais qui commençait à déranger la jeune femme -et elle n'y était absolument habituée. Joanne déposa ses mains sur les siennes, pour pouvoir en caresser leur dos. Rien que là, ses doigts étaient beaucoup plus froids que ceux de son fiancé. Celui-ci comptait lui faire visiter les lieux après le dîner, sans oublier ce qu'il y aurait juste après. Elle frissonna sous son baiser dans le coup, et sourit, tout en continuant de regarder la surface intacte du lac. "C'est à moi de décider ?" reprit-elle tout bas. "Tu es aussi peut-être le mieux placé pour savoir quelle pièce pourra être la première à être le décor de notre devoir conjugal." dit-elle dans un rire. Peut-être qu'ils décideront ensemble. En général, les pulsions les rattrapaient bien plus rapidement, et ils ne parvenaient alors plus à décider de quoi que ce soit. Jamie finit par lui poser une question qui semblait lui travailler depuis un moment, cela se devinait un peu avec le ton qu'il avait employé. "C'est beau. C'est vraiment très beau." On ne pouvait pas le nier, le décor, le lieu était magnifique. "Et très grand aussi." Elle n'avait vu que l'entrée du château, mais rien que le fait d'avoir une cour intérieur, le nombre de cheminées dominant les toits, il n'était pas difficile de supposer qu'il y avait également un très grand nombre de pièces. "C'est un autre monde." Elle se retourna sur elle-même pour être face à Jamie. Elle lui souriait. "Il faut juste que j'arrive à trouver mes marques." Elle ne savait pas trop comment s'y prendre pour cela, d'ailleurs.[color=#006699] "C'est un exemple concret de nos différences." Et ce n'était un secret ni pour l'un, ni pour l'autre. Et ce n'était pas un reproche non plus d'ailleurs. Certes, ça leur donnait régulièrement du fil à retordre, mais ils admettaient tous les deux que ça faisait aussi toute la beauté de leur couple. Ils étaient complémentaires à l'un l'autre. "Je suis vraiment honorée d'être ici, que tu aies voulu m'emmener ici. Pour y dormir, aussi, ce n'est pas rien, je veux dire..." Elle haussa les épaules. "Tes yeux ne brilleraient pas autant si ce lieu n'était pas si cher à ton coeur. Et ça veut tout dire pour moi." A son tour, elle prit son visage entre ses deux mains pour l'embrasser. Elle s'en fichait un peu, qu'elle ne s'y sente pas vraiment bien, qu'elle soit dans un certain inconfort. Mais pour ça, il lui fallait un petit temps d'adaptation pour savoir si oui ou non elle se sentait chez elle, ou au moins, à l'aise; parce que ce n'était pas chez elle, après tout. Il savait qu'il lui fallait du temps. Joanne caressait délicatement son visage avec le sien. Mais le soleil était couché, et elle commençait sérieusement à grelotter. Ils rentraient alors tous les deux dans le château et Gauthier les invita à passer à table. Les couverts étaient impeccablement disposés. Cela faisait un peu penser à ces tables de gala de royauté, ou dans le même esprit, pour Joanne. Les couverts étaient certainement en argent, les assiettes en porcelaine et les verres en cristal. C'était assez impressionnant. Elle ne savait pas non plus s'il y avait des places attribuées d'office, et attendit, un peu en retrait, que la majorité s'installe. Gauthier, comprenant certainement son confusion, l'invita en toute politesse à s'asseoir sur une chaise qu'il lui écarta de la table et la rapproche une fois qu'elle était assise; sans oublier le Miss Prescott qui allait si bien avec. Sous la table, Joanne jouait nerveusement avec ses doigts. Elle trouvait ça elle-même ridicule, elle n'avait pas à se prouver de quoi que ce soit. C'était peut-être l'utilisation de tous ces matériaux nobles. Peut-être qu'elle craignait de casser ou d'abîmer quelque chose. Pour la grande majorité du repas, Joanne restait silencieuse. Gauthier avait beaucoup a raconté, et Jamie écoutait d'une oreille des plus attentives. Et, il ne fallait pas l'oublier, les plats servis étaient particulièrement bons. "C'est vraiment délicieux. J'aime beaucoup, vraiment." dit-elle d'une petit voix, mais avec un sourire franc, en regardant les personnes concernées. Les filles de Gauthier semblaient être flattées au possible par le compliment de la jeune femme. Ce fut d'ailleurs certainement les seuls mots qu'elle prononça pendant tout le repas.

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 22:41


☙ more than just a dream


« C'est toi l'invitée, c'est toi qui décides. » je réponds avec un sourire malicieux. Pour moi, toutes les pièces se prennent à ce jeu. Nous avons tout le château pour nous, nous pouvons faire ce que nous voulons, comme nous le voulons, où nous le voulons. Joanne admet que l'endroit est immense, mais superbe. Néanmoins, elle retient surtout le contraste que la bâtisse souligne entre elle et moi. Toutes ces différences qui nous séparent parfois, cet autre monde qui l'a faite fuir une fois. « J'espère que tu t'y sentiras bien cette semaine. » Car ce domaine, c'est une partie de moi, c'est un endroit que je chéris énormément. Il me ressemble, et il renferme mes meilleurs souvenirs. C'est peut-être infondé, mais j'ai l'impression que si elle ne l'aime pas, alors c'est un bout de moi qu'elle rejette. Mais pour le moment, elle semble apprécier l'endroit, et respecter toute l'importante qu'il a pour moi. J'ai hâte de lui en montrer chaque pièce. La nuit tombée, nous rentrons dans le château ; plus nous approchons de la salle à manger, plus l'odeur du dîner ouvre l'appétit. Difficile de ne pas sourire, attendri par le manque d'assurance de Joanne qui ne sait pas trop comment s'y prendre. Heureusement que nous ne sommes pas du genre à utiliser trois fourchettes différentes. Il nous est servi un poisson à la sauce hollandaise qui semble divin. Pour ma part, le mélange de légumes avec cette sauce est succulent. Entre deux bouchées, je discute avec Gauthier et sa femme de tout et de rien. Je leur explique à quoi ressemble ma vie en Australie, comment j'ai adopté ce pays, et comment il m'a adopté. Ils me racontent les petits déboires qu'ils ont eu avec le château, les visiteurs, ou même dans leur vie personnelle. De leurs enfants, je ne connaissais vaguement que Fiona, la plus âgée des trois filles. Leur garçon est à peine plus âgé que Daniel, mais il dort déjà à poings fermés dans sa chambre. Je sens souvent sur moi le regard de Fiona, alors je me sens obligé de le lui rendre avec un petit sourire ; elle sourit à son tour, rougit, et remet le nez dans son assiette sans un mot. Cela m'amuse un peu, je l'avoue. La jeune fille doit avoir dix ans de moins que moi, et je crois qu'elle s'intéresse à moi malgré cela, même en sachant que cela restera du domaine du fantasme à cause de ma fiancée, et de notre bébé dont je ne cesse de parler. Quand Joanne complimente sa cuisine, elle est fière comme tout. « C'est vrai, mes félicitations les filles. » Cette fois, elles tournent toutes au rouge pivoine. Le dessert est lui signé de leur mère. Même la glace est faite maison. Le vin ne manque pas à table, Gauthier resservant toujours les verres à peine vidés. Si bien qu'à la fin du repas, nous rions d'à peu près tout, mais surtout de souvenirs, avec une pointe de nostalgie. Je laisse Joanne à son silence, je sais que la pousser ne servirait à rien. Lorsque nous avons fini et que les files ont terminé de débarrasser la table, nous nous levons et nous souhaitons bonsoir dans le couloir qui mène aux appartements des Wheeler. « Vous avez une famille adorable, Gauthier. » lui dis-je avec sincérité. Je suis vraiment heureux que le domaine soit entre leurs mains. « Bonne nuit. » Ils doivent encore nettoyer la cuisine, alors nous les laissons là et remontons le couloir jusqu'au vestibule de l'escalier. Là, je prends ma fiancée par la main. « Viens, je vais au moins te montrer quelques pièces principales. Nous pourrons mieux les explorer demain, à la lumière du jour, mais au moins tu auras quelques repères. » Quoi que, une demeure change beaucoup entre le jour et la nuit. Mais j'ai surtout très envie de faire le tour du propriétaire, la visite n'est franchement qu'une excuse pour se balader dans les salles et revoir tous ces décors familiers. « Ici, en dehors de la cuisine et de la grand salle à manger, il n'y a que des salles de réception. Des petites et une très grande. Rien de très intéressant, seulement des grandes pièces vides en soi. Tout se passe dans les étages. » dis-je à propos du rez-de-chaussée, en indiquant vaguement les portes le long du jardin d'hiver. C'est là-bas que je me trouvais la dernière fois que je suis venu, quand nous étions à Londres la première fois. Avant de monter l'escalier, je montre à la jeune femme une porte qui se trouve en dessous, fondue dans le décor. « Là, c'est la porte pour aller à la chapelle. Nous irons demain si tu veux, à cette heure-là nous n'y verrons rien. Et dedans, il y a un passage secret. » Celui qui mène, sous terre, à la tour médiévale dans le jardin. Nous grimpons au premier étage, et j'avoue que je ne sais pas trop par où commencer. Je sais qu'au fond des ailes sud, ce sont toujours les chambres. Il y en a ici, à l'étage supérieur, et à celui encore au-dessus, sous les combles. Je me contente donc de présenter les ailes nord. « Nous avons là la salle du billard, puis la bibliothèque, le grand salon, et enfin l'ancien bureau d'Edward. » Ce sont des salles en bois du sol au plafond, très monochromes, et pleines de vieilleries, comme cet immense photographe dans le salon. La bibliothèque est assez grande, mais surtout, impeccablement rangée. Il existe même un registre des ouvrages. Les canapés ne sont malheureusement pas en cuir, mais tous en tissus -mais dans des tissus de première facture, parfois dans de beaux motifs floraux. « De l'autre côté, ce sont les salles des collections. Un tas de babioles, des peintures, des animaux empaillés, des objets qui sont dans le château depuis la nuit des temps. » Je les balaye d'un signe de la main. C'est là que les visiteurs s'incrustent, je ne suis pas d'humeur à y mettre les pieds ce soir. Nous montons à l'étage suivant. Les couloirs se ressemblent comme deux gouttes d'eau. « A cet étage, il y a ce qu'on appelle un fumoir, mais ce n'est qu'un salon de plus en réalité. » Néanmoins, c'est là que mon père et mon oncle adoraient se retrouver tous les deux. « Il y a la pièce réservée à Marie, la salle de jeux des enfants, un autre petit salon, une autre cuisine, la petite salle à manger, pas mal de pièces inutiles... » C'est sûrement le fait que ma mère ait une pièce rien qu'à elle qui m'a inspiré l'envie d'en donner une rien qu'à Joanne dans notre maison de campagne. C'est bien sûr dans la salle de jeux qui j'ai beaucoup de souvenirs, surtout avec Irene, quand nous étions petits. Ce sont toujours nos jouets dans les coffres, certains bons à jeter. « Il y a bien un grenier tout poussiéreux, si tu veux savoir. C'est sûrement le seul endroit qui ne soit pas haut en couleurs. » Car il faut dire que toutes les pièces du château ne manquent pas de peinture sur les boiseries des murs, tantôt rouge, bleu, vert, jaune, blanc, beige. Au moins, l'endroit n'a rien de lugubre. Le mobilier et les œuvres d'art apportent la sobriété. Nous n'allons pas au dernier étage, qui ne compte que des chambres. « Je t'épargne la visite des douze chambres et salles de bains. Je pense que la notre te suffira pour ce soir. » Du reste, rien ne nous empêchera de visiter les autres plus tard. Je guide Joanne au bout de l'aile sud est du deuxième étage et ouvre la porte de notre petite suite. « Et la voici. » Elle possède des murs d'un bleu roi très élégant, un grand lit à baldaquin à la parure beige, une grande armoire et un canapé face à la fenêtre donnant sur le jardin. C'est la seule possédant un parquet foncé, et un plafond moulé en vaguelettes. C'était celle que les invités se battaient pour avoir. Soudainement nostalgique, je soupire et m'assois sur le bord du lit pendant que Joanne explore la pièce. « C'était un endroit plutôt heureux, ici. » dis-je tout bas. Même si la vie n'avait rien de rose ni de simple. Il y avait moins de tracas ici, ou en out cas, plus de pièces pour se cacher et les fuir. Plus d'espace pour s'exprimer, jouer, vivre, être n'importe qui. « Nous n'aurions jamais dû partir... » je murmure, la gorge à nouveau nouée, et cette fois le regard bordé par les larmes d'une émotion difficile à contenir. Partir a tout gâché. Après ça, il n'y a plus rien d'heureux. Le temps aurait dû s'arrêter ici. Oliver serait toujours là. Tout aurait été différent.
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 23:45

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Jamie espérait de tout coeur qu'elle finisse par s'y plaire. Il relativisait beaucoup ses pensées verbalement, mais Joanne sentait que c'était une chose à laquelle elle tenait beaucoup. Qu'elle s'y plaise. Il le savait, elle avait besoin d'un petit temps d'adaptation, et de visiter en bonne et due forme ce château. A table, l'une des filles de Gauthier avait ses yeux rivés de Jamie. Il n'était pas très difficile de deviner que le Lord était vraiment à son goût, surtout à la manière et l'intensité de ses rougeurs lorsqu'il lui adressait la parole. Joanne arqua discrètement un sourcil, quelque peu amusée par la situation. Elle jetait un oeil à Jamie à ces moments là, il portait également un léger rictus amusé en voyant le comportement de la jeune femme. En dehors des compliments, la belle blonde n'était pas des plus bavardes. Elle dégustait son repas, adorant tout particulièrement la sauce qui accompagnait le poisson. "Merci encore pour ce repas." dit-elle à Gauthier avec un sourire avant qu'elle ne suive Jamie de très près pour cette fameuse visite. Jame l'a pris par la main, craignant certainement de la perdre en cours de route. Il expliquait que le rez-de-chaussée comportait principalement des salles de réception, pour accueillir divers invités. Son regard s'illumina lorsqu'il parlait de passage secret. C'était passionnant de savoir qu'il y avait des portes dérobées. "Il faudra que tu me montres ça." s'enthousiasma-t-elle. Ils montèrent ensuite à l'étage, où il ne lui parlait que d'une des ailes. Joanne se disait qu'elle aurait tout le loisir de visiter le bâtiment plus en profondeur au courant de la semaine, il y avait largement de quoi s'occuper. Mais comme elle se l'était imaginée, il y avait énormément de bois dans certaines pièces. Il n'ouvrait que très brièvement les portes, juste pour montrer les différentes pièces dans leur ensemble. Joanne voyait dans son regard un brin de nostalgie, et énormément de souvenirs. "Vous avez des salles de collection ?" demanda-t-elle en haussant les sourcils. Elle ne se doutait même pas que les personnes fortunées puissent disposer d'une endroit spécifique pour recueillir des oeuvres ou des animaux empaillés. Jamie n'y prêta pas un grand intérêt, montant un nouvelle étage. "Je crois que tu m'as déjà perdue." dit-elle en riant. C'était bien plus grand que ce qu'elle pensait, c'en était déroutant. De plus, la nuit était trompeuse, elle n'allait certainement rien reconnaître le lendemain. Il y avait une pièce qui était uniquement pour sa mère, et bien d'autres qui avaient apparemment une utilité bien spécifique pour chacune. "Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi coloré." lui avoua-t-elle. Il y avait un nombre fou de chambres, que Jamie ne voulait pas nécessairement faire visiter à sa belle - il n'y avait pas grand intérêt. Enfin, ils traversèrent les longs couloirs pour arriver dans la chambre ils dormiront tout au long de la semaine. Elle avait beaucoup de charme, Joanne aimait beaucoup; bien que ce n'était pas le type de chambres où elle pourrait dormir des années durant. Mais pour une semaine de vacances ou plus, c'était parfait. Elle fit quelques pas dans la chambre, afin de se familiariser avec la pièce. Il y avait tout le confort nécessaire, et les fenêtres donnaient sur le jardin à l'anglaise. Pas de pollution lumineuse à l'extérieur, tout était si paisible, si silencieux. Elle entendit Jamie soupirer, et parler. "C'est toujours un endroit heureux." lui répondit-elle tendrement. La famille qui s'en occupait semblait toujours s'y plaire, il n'y avait pas d'atmosphère lourde entre les murs de cette bâtisse. Mais Jamie était bouleversé, une grosse vague de souvenirs l'envahissant et le tourmentant quelque peu. La jeune femme se rapprocha de lui, voyant les larmes qui bordaient ses yeux verts. Jamie ne pleurait pas souvent. C'était le cas surtout lorsqu'il pensait à son frère. Selon lui, quitter le domaine n'était qu'un élément déclencheur pour la descente aux enfers d'Oliver. C'était en le voyant dans cet état que Joanne savait qu'il était indispensable que Jamie aille à nouveau se recueillir au cimetière. Il avait besoin de lui parler, c'était plus que nécessaire. Ainsi assis au bord du lit, Joanne était plus grande que lui, debout. Elle savait qu'aux yeux de Jamie, sa vie état bien moindre comparé à son frère. S'il disait cela, c'était parce qu'il savait qu'Oliver aurait été épargné. Joanne ne pouvait s'empêcher de penser comment les choses seraient pour elles, si ça avait été le cas. Ce serait peut-être elle qui n'aurait pas été sauvé. C'était une vision trop fataliste, se disait-elle, mais il suffisait de voir à dans quel état elle était avant qu'elle ne rencontre Jamie. Elle y pensait un peu trop régulièrement, à tout ceci. A chaque fois qu'il parlait d'Oliver. Joanne se demandait si Jamie aurait été plus heureux si sa place avait été échangée avec celle d'Oliver. Puisqu'ils étaient tant similaires, c'était ce que beaucoup disait. Elle prit délicatement son visage entre ses mains pour lui faire redresser la tête. Tout en le regardant avec attention, elle essuya avec ses pouces les quelques larmes avaient fini par se frayer un chemin le long de ses joues. "Mon amour..." lui dit-elle tout bas. Elle l'embrassa longuement sur le front avant de le prendre dans ses bras. A cette, Jamie pouvait appuyer sa tête contre son torse, et se blottir tout contre elle. L'alcool dénouait les langues, mais il était aussi un peu triste, ce soir-là. Elle était un peu à cours de mots. Elle ne pouvait rien faire pour atténuer ce chagrin. Rien faire du tout. C'était dans ces moments là qu'elle savait qu'elle ne suffisait pas, ou plus. "Si c'était possible, j'échangerai ma place contre la sienne. Si c'est ce qui te rendrait plus heureux." C'était horrible à penser, et horrible à dire. Elle lui caressait tendrement les cheveux, sans bouger, le regard dans le vide. "Mais c'est toujours un endroit heureux, ça se voit, ça se sent." lui dit-elle tout bas. "Tu y as tous tes plus beaux souvenirs. Garde-les, chéris-les, c'est ce qu'il y a de plus précieux." Elle lui déposait des baisers sur sa tête, de temps en temps. Elle redressa à nouveau sa tête pour pouvoir embrasser ses lèvres, garder son visage près du sien. "Dis moi ce que je peux faire. Dis moi ce que je dois faire." lui dit-elle tout bas, démunie de ne pas savoir quoi faire de plus pour apaiser un tant soit peu son chagrin.

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyMar 16 Aoû 2016 - 9:06


☙ more than just a dream


C'est étrange, mais sur le moment, l'idée que Joanne et Oliver puissent échanger leurs place ne me semble pas si farfelue que ça. S'il faut sacrifier un pilier de ma vie, ça ne peut être que l'un ou l'autre, une de ces deux personnes qui ont bien plus de beauté et de bonté que moi. Comme s'il ne pouvait pas y avoir de doublon, comme si c'était l'un ou l'autre, mais dans une hypothèse de vie à l'autre, jamais je ne pourrais avoir les deux, jamais ils ne pourraient cohabiter. Elle ne peut pas échanger sa place avec celle d'Oliver dans la tombe, ni hier, ni aujourd'hui. Cela ne le ferait pas revenir. S'il n'était pas mort, nous ne nous serions sûrement jamais rencontrés. Car tout part de là, absolument tout. Donc tout part de cet endroit, de ce château. Il est non seulement transpirant de souvenirs par tous les pores de ses briques rouges, mais aussi de conséquences et d'événements futurs qui lui sont liés ; il est hors du temps, et il concentre en son sein tout ce qui a été, tout ce qui est, et tout ce qui sera. Tous ces souvenirs, toutes ces empreintes me laissent complètement chamboulé. Les larmes, fines et tièdes, glissent doucement sur mes joues, rougie par une petite fièvre de chagrin. J'ai bien trop à penser et tout se bouscule. Je ne sais pas à quoi ressemblerait ma vie si Oliver était là et pas Joanne, mais puisque cela veut dire qu'elle ne ferait pas partie de ma vie, tout comme notre petit, alors je n'en veux pas, et je préfère encore être en train de me décomposer dans ses bras. “Non.” dis-je en secouant la tête, tout simplement, mon front posé contre le haut de sa poitrine. Ses caresses dans mes cheveux ne m'apaisent pas. Plus les secondes passent, plus j'ai le sentiment de m'approcher d'un grand fossé, de mettre mes pieds en équilibre sur le bord pour sentir le frisson de cet immense vide me parcourir et trouver son écho dans mon corps, et d'hésiter à me laisser tomber, à moins que je ne trébuche malgré moi et que je rejoigne ce fin fond obscur dans un cri qui finira par disparaître. Le bonheur entre ces murs, les bons souvenirs, tout semble si loin derrière moi et hors d'atteinte, enveloppé dans un épais brouillard qui me fait douter de tout. J'ai beau lutter à chaque fois, Joanne parvient à redresser mon visage. Elle n'embrasse que des lèvres tremblantes et salées. “Rien du tout.” je lui réponds. Il n'y a rien à faire, ce n'est que moi et mon fantôme, moi et mon enfer. Il faudrait que je me reprenne, mais j'en suis incapable, et cette détresse m'étouffe de plus en plus, ce vide me fait paniquer. J'aimerais passer mes bras autour de ma fiancée, ne serais-ce que pour ne pas oublier où se situe la réalité, mais mes bras sont lourds et sans forces. Je repose mon front contre son buste, mollement. “Ne m’abandonne jamais. Jamais. Pas comme lui.” Si je ne dois avoir qu'une seule peur pour me terroriser la nuit, c'est de perdre Joanne de la même manière, qu'elle s'en aille ; qu'elle s'arrache à moi et à la vie que nous avons. “Promets-le.” Et si elle ne tient pas cette promesse, je la haïrai pour toujours, je la détesterai autant que je l'ai aimée, et tous les souvenirs ensemble ne seront qu'une malédiction de plus alors qu'elle s'ajoutera aux fantômes qui me suivent partout. Non, c'est hors de question. “C’est moi qui devrais prendre sa place.” je murmure au bout d'un moment de silence. J'aurais épargné des tracas à bien du monde, et à moi-même. “Tout le monde serait heureux et sauf.” Non seulement Oliver, mais aussi Edward et Marie. Qu'importe ce qu'on peut penser d'eux, à leurs yeux, j'ai brisé leur vie. Le tableau aurait été parfait sans moi. Même Joanne se porterait mieux. Parce qu'il est évident qu'elle frôle constamment la dépression à cause de moi. Sa thérapie ? Ma faute. La perte de son travail ? Même réponse. Le jour où elle a rendu sa bague ? Toujours. Quand elle a été obligée de me fuir pour ne pas se retrouver avec des hématomes plein le corps ? Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, et la liste est infiniment longue. Je ne sais pas pourquoi elle s'accroche, pourquoi elle est là. “Je ne fais que détruire tout ce qui m'entoure, je le sais bien.” Pourtant, je fais de mon mieux, j'essaye vraiment. Mais il n'y a rien à faire, quand tout est mauvais. Les racines, l’essence, le sang, la tête, le coeur, tout est bon à jeter. “Tu finiras détruite aussi, et Daniel aussi, et tout le monde. A cause de moi.” je siffle entre mes dents, de grosses larmes glissant le long de ma mâchoire serrée. De plus en plus énervé contre moi-même, j'ai envie de disparaître, m'évaporer dans l'air, mais tout ce corps n'est que plomb, mon crâne est une fournaise ; j'angoisse à l'idée de leur faire le moindre mal, d'être pour eux le cauchemar que j'étais pour ma famille. “Tu devrais partir.” Fuir vite, et fuir loin. Ce n'est peut-être qu'un tour de mon esprit, mais je sens Joanne faire un mouvement, sûrement pour s'éloigner, sûrement pour m'abandonner avec moi-même et me laisser continuer à me décomposer seul. Alors mes bras trouvent soudainement l'énergie et la force dans un élan de panique pour l'attraper et la serrer. “Non, non. Promets que tu ne partiras jamais. J’ai trop besoin de toi...”
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyMar 16 Aoû 2016 - 10:29

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


A se demander qui était le plus tourmenté des deux. C'était par période, et cette fois-ci, c'était au tour de Jamie de se voir sombrer, rattrapé par des souvenirs supposés être heureux. L'amour qu'il portait à son frère était immense, celui que Joanne lui portait n'était pas à la hauteur. C'était pour cela qu'elle disait que si c'était possible, elle échangerait sa place avec Oliver. Elle était persuadée qu'il serait plus heureux s'il était là. Mais Jamie ne semblait pas d'accord. Il était si chamboulé qu'il était incapable de bouger ses membres. Il s'appuyait lourdement contre elle. Non, il ne voulait pas de cet échange. Joanne ne savait plus quoi faire. Démunie, elle restait statique, caressant bêtement ses cheveux parce qu'il n'y avait plus que ça à faire. Jamie lui-même disait qu'elle ne pouvait rien faire contre cela. Ca la rendait triste, beaucoup. Elle était son âme soeur, la femme qu'il allait épouser, et elle était incapable de l'apaiser. Ni par les mots, ni par le gestes. Cette impression d'inutilité lui serrait la gorge, et ne faisait que rabaisser le peu d'estime qu'elle avait pour elle. Jamie venait même à lui demander de promettre qu'elle n'attente pas à sa vie. Qu'elle ne finisse par comme Oliver. La ressemblance était-elle si flagrante pour qu'il vienne à penser que Joanne mette également fin à ses jours ? Peut-être qu'il y aura des jours où elle y songera, peut-être pas. Mais il était certain qu'elle n'osera jamais faire le pas. Joanne restait ensuite sans voix lorsque son fiancé conclut qu'il devrait celui qui échange sa place avec son frère. C'était la meilleure solution à ses yeux. Joanne sentait les larmes monter, frustrée au possible de ne pas savoir quoi dire pour l'apaiser. Non, il ne peut pas mourir, se dit-elle. Ce n'était pas concevable, elle, elle n'y survivrait pas. Ou alors, elle ne vivrait que pour Daniel. Et si c'était Jamie qui avait attenté à sa vie à la place d'Oliver, elle aurait quand même divorcé, elle aurait quand même fait une fausse-couche, mais aucun autre homme ne l'aurait touché, aucun n'aurait pu lui permettre d'être mère. C'était une certitude. Peu d'hommes aurait eu la patience et la persévérance de Jamie. La jeune femme s'efforçait de ravaler ses larmes, ou du moins, de ne pas faire entendre ses sanglots. Mais ses yeux étaient brillants. Et c'était comme un coup de poignard en plein coeur lorsqu'il lui demanda de partir. D'abord pétrifiée, son corps tremblait. C'était lui qui la rejetait, qui ne voulait plus d'elle. Mais Joanne ne voulait pas partir. Elle bougea un petit peu, juste pour se tenir plus droite car elle sentait son dos s'affaisser. Soudain, Jamie la serra le plus fort possible avec ses bras. Sans trop d'explication, le chagrin de Joanne passa d'un coup. Le regard tendre, elle passa ses bras autour de lui et l'embrassa délicatement et longuement sur ses cheveux. "Je te le promets, Jamie." Elle savait combien les promesses étaient importantes, quelle valeur elles avaient. "Je te le promets." Ils restaient de longues minutes ainsi, avant que Joanne ne se mette à genoux entre ses jambes pour pour pouvoir le regarder et l'embrasser. Il semblait être à bout de force. "Tu ne fais pas que détruire, Jamie." lui dit-elle au bord de ses lèvres. "Pense à ce que tu as créé, à ce que tu as inculqué. Tu as créé Daniel, nous l'avons conçu ensemble. Il est ta chair, ton sang, je sais que tu ne lui feras jamais de mal. Tu l'aimes beaucoup trop pour ça. Pense aux autres enfants que nous aurons." Joanne avait son visage entre ses mains. "Tu nous a créé une vie de famille, une vie de rêve. Et nous savons tous les deux que lorsque nous nous disputons, c'est parce que nous nous aimons beaucoup trop. Ca a toujours été le cas. Toutes nos décisions, c'est par amour. Elles n'ont pas été toutes bonnes, mais c'était toujours en pensant à l'autre." Il avait aussi beaucoup construit. "Tu m'as sauvée, Jamie. Tu as été le seul  à avoir eu la patience de m'attendre, de m'ouvrir à toi." Et ce n'était pas rien. "Regarde tout ce que tu as su construire et rebâtir. Et c'est ce qu'il y a de plus difficile à faire." Elle lui souriait, sincèrement, amoureusement. "Nous retournerons à Londres demain, et tu iras voir Oliver." décida-t-elle. C'était quelque chose qui ne pouvait pas traîner. "Même si ça sera notre seule sortie de la journée, mais tu en as besoin." Joanne attendrait à nouveau à l'entrée du cimetière, ça ne la dérangeait pas. "Je sais que tu as énormément de choses que tu as envie de lui dire." Joanne se mit à caresser son visage du bout de ses doigts. "La seule chose qui a été détruite, c'est mon sex appeal les deux mois après mon accouchement." dit-elle au bout d'un moment avec un petit rire. Tout en attrapant ses lèvres, Joanne se redressa puis bascula Jamie en arrière, afin de pouvoir se mettre à califourchon sur lui. Là, elle retira sa robe par le haut et elle prit l'une de ses mains pour la poser sur son ventre. "Mais là aussi, tu vois, ça s'est plutôt bien rattrapé." lui dit-elle avec un sourire. Il avait toujours les mains plus chaudes que sa peau de porcelaine. "C'est prêt à accueillir un nouveau petit habitant. Enfin une, de préférence. Et elle sera aussi quelque chose que tu auras construit, et tu pourras en être fier." Joanne l'embrassa. "Promets-le moi aussi." lui dit-elle au bord de ses lèvres. Son regard planté dans le sien, elle attendait sa réponse avant de reprendre tout ses caresses.

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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyMar 16 Aoû 2016 - 14:01


☙ more than just a dream


Mon esprit trouve tous les moyens possibles de contredire une à une les paroles de Joanne, afin que je reste bien à terre, poings et genoux de la poussière, et que même elle ne puisse pas m’aider à me remettre debout. Tous les mots qu’elle prononce sont biaisés, déformés, et perdent leur substance. Rien à faire, les mots censés me tirer vers le haut et me faire voir un peu de lumière sont surtout plus de matière à détruire pour mon esprit tourmenté. Le soulagement que je ressens lorsqu’elle me promet de ne pas me laisser est de courte durée. Comme un petit rayon de soleil se frayant enfin un chemin entre les nuages, mais immédiatement recouvert par le vent qui les pousse et alimente l’orage. Ma tête tombe mollement lorsque la jeune femme se met à genoux devant moi, n’ayant plus rien pour m’aider à soutenir ma nuque qui doit supporter désormais à elle seule le poids de trop nombreuses idées noires. D’habitude, penser à Daniel m’aide à me sentir mieux. Il est mon petit trésor qui me prouve tous les jours que je suis capable de faire quelque chose de bien, et je fais toujours de mon mieux pour être un bon père pour lui. Ce soir, me dire qu’il est ma chair et mon sang me fait trembler d’effroi. Comment est-ce que j’ai pu faire ça ? Mettre une partie de toute cette pourriture, cette dégénérescence dans un bébé ? « Je t’aime aussi infiniment et ça ne m’empêche pas de te faire souffrir. » je murmure tout bas. Elle ne peut pas dire le contraire. Ce n’est pas rose tous les jours de vivre avec moi. Je n’ai même pas besoin de vouloir la blesser pour le faire. Nos seules différences suffisent parfois. Mes maladresses. « Peut-être qu’ils souffriront tous à cause de moi. Si ce n’est pas moi qui leur ferai du mal directement, ce sera ce qu’ils tiennent de moi. Peut-être qu’ils ne devraient pas naître. » je marmonne en articulant à peine, secouant négativement la tête dans les mains de Joanne. J’ose à peine la regarder. De toute manière, mes yeux piquent à force de verser des larmes bien rares, alors je clos les paupières de temps en temps. Mais cela ne me fait qu’un peu plus perdre la notion du réel. Petit à petit, même la voix de Joanne semble être une illusion. Je dois poser mes mains sur les siennes pour ne pas me perdre complètement. « Je prends toujours les mauvaises décisions, je n’arrive à rien. » Même par amour. Surtout par amour. De mes décisions résultent des fiascos. Tout ce que je pense être bon pour Joanne n’a toujours fait que l’enfoncer, et aujourd’hui je dois compter sur un autre homme pour réparer tout ce que j’ai fait de travers. Qu’est-ce que ça sera quand elle se rendra compte que tout est de ma faute. Je ne l’ai pas sauvée. Je l’ai enfermée dans une vie à l’apparence parfaite, je lui ai donné tout ce qu’elle voulait, juste pour l’avoir pour moi. Comme une véritable poupée. Tout ce que j’ai construit, ce sont de grandes façades en carton-pâte. « C’est juste… pour prouver… » Mais prouver quoi, je n’en sais rien. Prouver qu’Oliver n’est pas mort pour rien, que je mérite d’avoir Joanne à mes côtés, que je peux avoir une famille. Mon regard se relève subitement quand Joanne dit que nous retournerons à Londres, voir Oliver, quitte à y passer la journée. « C’est vrai ? » Je ne sais pas si parler servira à quoi que ce soit, ni même ce que je pourrai dire ; en réalité, j’ai l’impression qu’être simplement près de lui et avec lui par la pensée suffira à me faire aller un peu mieux. Il comprendra sans que j’aie besoin de mots, n’est-ce pas ? J’essaye de sourire en un peu, mais ce n’est pas vraiment réussi. Je me laisse tomber en arrière, allongé sur le lit, et regarde Joanne les yeux plissés, me demandant ce qu’elle fait. Elle retire sa robe, et la seule pensée cohérente depuis plusieurs minutes me traverse enfin l’esprit lorsque je me dis qu’elle est magnifique. Je frôle la peau si douce de son ventre du bout des doigts, j’essaye de me concentrer uniquement sur ce contact. Soudainement, je ne veux qu’une chose, c’est que cette petite habitante fasse son nid là-dedans, et la compter dans la famille dans quelques mois, pouvoir l’avoir dans mes bras. Une autre petite preuve de ce que je peux faire de bien. « Promis. » je souffle de ma bouche à la sienne entre nos lèvres entrouvertes, juste avant de les sceller avec un baiser des plus doux. Malgré la lourdeur de mes membres, je parviens à prendre délicatement le visage de ma fiancée entre mes mains. Je prolonge ce moment de tendresse le plus longtemps possible. « Je t’aime. » Rien de ce que j’ai pu dire ne pouvait laisser l’inverse, bien au contraire. Le plus gros de ma détresse, en dehors du fait de ne pas pouvoir changer le passer, est dans la peur de la perdre, ou pire, de lui faire le moindre mal. « Mon ange… » Mes doigts frôlent son beau visage. Mon regard peine encore à trouver le sien. J’admire le reste avec dévotion, en essayant de retrouver mon calme. Mon cœur a bien du mal à se remettre de ses émotions. Chacun de ses battements crée un puissant écho qui fait trembler mes muscles et mes os. Mon visage caresse de temps en temps celui de Joanne, du bout du nez, du bout des lèvres ; nous échangeons parfois de légers baisers, aériens, des frôlements délicats. « Je savais que revenir ici serait assez dur, mais pas à ce point. » dis-je tout bas au bout d’un moment, semblant enfin avoir retrouvé mes esprits. « Je me sens tellement… vide. » Mais pas fatigué. Incroyablement vide.
 
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Message(#)joamie + more than just a dream - Page 6 EmptyMar 16 Aoû 2016 - 14:49

more than just a dream
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Les souvenirs rattrapaient Jamie, et surtout les regrets. Cette envie de vouloir changer le passé, de trouver une issue qui puisse sauver et convaincre un maximum de personnes. C'était du marchandage, de la négociation. L'une des étapes du deuil. Au bout de vingt ans, Jamie n'avait toujours pas fait son deuil. Il portait ce fardeau sur ses épaules lourdes et à bout de force. Au bout de vingt ans, il n'avait toujours pas accepté la mort de son frère. Un enfer qui s'éternisait, encore et encore. Et il ne semblait pas pouvoir encore s'en sortir pour le moment. Jamie avait raison. Il l'aimait autant qu'il était capable de lui faire du mal, et il savait où appuyer pour que ce soit efficace. "Ca en fait partie, Jamie. Nous avons toujours tout vécu intensément, il est normal que lorsque tout tourne mal et que nous venions à nous haïr, ce soit toujours aussi intense." dit-elle doucement, d'un air attendri. "Tous les autres couples le cachent, personne ne veut montrer cette faille, mais il y en aura toujours une." C'était parfois nécessaire, aussi. Même si c'était particulièrement cruel de faire souffrir l'être aimé. "Mais, au milieu de tout ça, il y a toujours une petite lumière, une petite lueur qui nous rappelle à l'ordre. Et qui est plus fort que tout. Un peu comme la fois où nous avions couché ensemble à Noël, j'étais encore enceinte de Daniel. Tu te souviens ?" lui demanda-t-elle. Joanne ne parlait pas fort, comme pour ne pas léser la sérénité de la pièce. "C'était comme dans un rêve." Cette période lui semblait tellement lointaine, et en dehors du temps. Jamie en venait au point de ne plus vouloir d'autres enfants, retombant dans la même réflexion qu'il avait avant que Joanne ne se fasse avorter. Pour être sûr que personne n'hérite de ce qu'il était, même si c'en était qu'une partie. Impossible de le convaincre de quoi que ce soit, il n'était pas en état. "Qu'est-ce que tu veux prouver, Jamie ?" lui demanda-t-elle. "Et à qui ?" Il avait commencé une phrase, elle voulait qu'il aille au bout de se réflexion, afin de déterminer ce qui lui posait problème. Il retrouva subitement des forces lorsque Joanne dit qu'ils allaient se rendre au cimetière le lendemain. "Je vous l'ordonne, Lord Keynes." lui dit-elle avec un sourire. Elle ne lui laissait pas le choix, pas cette fois. Désormais sur lui, à califourchon, et en sous-vêtements, elle appréciait sentir la main de Jamie sur son ventre bien plat. "Pense à elle, ou à lui. Ou à eux, qui sait." Il pouvait puiser là-dedans la force dont il avait besoin, même si ça allait très compliqué, même s'il y avait des risques. Il suffisait de se rappeler que Daniel était là pour savoir que c'était possible. Jamie lui promit également de ne pas la laisser derrière lui avant de l'embrasser longuement. Il ne parvenait pas encore à croiser son regard, comme s'il avait honte. Leur visage restait proche l'un de l'autre, se procurant de fines caresses, effleurant à peine leur peau, même les lèvres. Il avouait que c'était particulièrement difficile d'être revenu ici. Il avait l'impression d'être une coquille vide. "Alors nous allons faire en sorte que tu te sentes un peu moins comme ça." dit-elle au bout d'un moment, avant de se redresser afin de retirer son soutien-gorge. Elle savait qu'il aimait lorsqu'elle soit mise à nue bien avant lui. Elle se pencha à nouveau pour l'embrasser. "Nous allons faire en sorte que tu sois envahi par des choses que tu apprécies. Comme cette douce chaleur qui te rend à la fin presque fiévreux." dit-elle tout bas, au bord de ses lèvres, volant parfois un baiser en touchant à peine ses lèvres. "Je vais mettre ma bouche là, puis je vais descendre jusque là. Et je vais y rester un moment." dit-elle, en ayant préalablement soulever son t-shirt. Du bout des doigts, elle expliquait ses propos en les glissant le long de son torse et de son abdomen avant d'atteindre son pantalon. "Et nous allons faire l'amour comme nous le voulons. Comme ce matin, ou comme hier soir, ou encore autrement." Ils allaient certainement rattraper beaucoup d'ébats manqués ou frustrés au courant de la semaine. "Je veux que tu me regardes. Je veux que tu fasses tout ce dont tu as envie, que tu puises tout ce dont tu as besoin en moi pour que tu te sentes moins vide. Prends tout s'il le faut, j'ai toujours bien trop à te donner de toute façon." Elle lui offrait son corps et son âme. Il le savait déjà, mais c'était nécessaire de lui rappeler. Elle lui retira son t-shirt, avant de l'embrasser à nouveau, avec une certaine fougue. Elle se demandait si le fait qu'elle tombe enceinte le soir-là lui permettrait de reprendre confiance en lui. Mais il y avait le mariage, ils voulaient initialement se donner à coeur joie d'essayer pour leur nuit de noces. Mais Joanne n'avait pas repris la pilule, et n'avait pas recours à aucun moyen de contraception. Elle ne savait plus si elle en avait parlé à son fiancé. Comme elle l'avait annoncé, elle parcourait avec lenteur son torse avec ses lèvres, pendant que ses mains se chargeaient d'ouvrir son pantalon. Suite à quoi, elle descendit du lit pour se mettre à genoux juste devant, étant ainsi dans une position plus confortable pour caresser sa virilité avec sa bouche, sa langue, et ses mains.

crackle bones
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