« Je sais ! Tu n’es pas la première à le dire...» ai-je ainsi conclu la question de son hypothétique vengeance. Je ne suis pas surpris qu’elle soit perdu par mon raisonnement. Je ne compte plus le nombre de gens qui m’observent, les yeux ronds, surpris par ma logique. La cause, c’est qu’elle est inconséquente. Je ne suis pas irresponsable, mais spontanté. Je pense et je dis. Je dis et j’agis. Je ne réfléchis ni avant ni après : je n’ai rien d’un grand stratège. De plus, je ne regrette jamais grand chose puisque ce serait une perte de temps. Quoi que je fasse, je considère que j’y ai tiré profit sur le moment et que c’est tout ce qui importe finalement. Cette mécanique est la même qui m’a poussé à lui tendre les clés de ma voiture. C’est aussi à cause d’elle que j’ai traîné à allumer les phares et que j’ai accepté de tenir le volant pendant qu’elle sortait sa fiole de drogue de sa poche. Et, comme souvent, je ne peux qu’affirmer après coup que c’était une idée stupide. La cocaïne m’a hypnotisé. Je n’ai pas été attentif à la route et, Rae, elle a eu le pied lourd. Résultat, j’ai fait dévie la voiture de sa trajectoire et, une embardée plus tard, nous percurtions un pylône électrique. Est-ce que je m’en tracasse ? Non ! Je suis assommé par le choc : je crois que ma tête a cogné le tableau de bord. Raelyn, qui sort du véhicule, je la vois tituber mais je ne saurais dire si c’est à cause de mon état ou parce qu’elle est blessée. Sur le moment, je m’en tracasse à peine. Je ne me soucie pas davantage de la voiture. Tout ce que je vois, c’est le trop apprécié produit qui s’est répandu sur le sol et je songe quel gâchis. Puis, j’ai compris. J’ai compris que mon sens des priorités était complètement fourvoyé. J’ai compris qu’en effet, elle a raison : je suis un junkie et un ripoux. J’ai saisi avec horreur que je perdais tout sens des réalités. Je m’y suis accroché pour sauver les meubles de ma conscience. J’ai vérifié que je n’avais rien et j’ai soupiré de soulagement d’être indemne. A mon tour, j’ai quitté le véhicule et si la tentation de vérifier les dommages m’a taraudé, j’ai cherché la conductrice des yeux. Je l’ai trouvé adossée contre le béton d’un bâtiment d’affaires. Je me suis approché le corps alourdi d’un lest, d’un trauma qui ne doit pas être très grave, mais par la faute duquel j’avance le corps légèrement penché vers l’avant. Le dos sans doute. Le dos ou mon épaule. C’est elle qui me fait souffrir, mais je fais mine qu’elle n’a rien. Je repousse l’hypothèse, même mon bras pend mollement le long de mon corps, même si j’ai l’air d’un ado dégingandé qui aurait grandi trop vite. « Putain, … on dirait que tu t’es foutu du rouge à lèvres sur le front.» Ma remarque m’amuse alors que ce n’est pas le moment. Est-ce l’adrénaline ? Est-ce qu’elle a relancé le mécanisme de la coke ? Je l’ignore. En revanhe, j’ai du mal à garder mon sérieux quand je soulève les cheveux poisseux de Rae pour vérifier l’ampleur des dégats. « Ah non. Tu saignes. Je crois qu’on a failli se tuer.» Et mon détachement devrait m’épouvante….sauf qu’il me guide sur le seuil de la porte de l’hilarité. @Raelyn Blackwell

Mes oreilles sifflent, ma tête me lance violemment et je sens mon sang pulser dans mes tempes. Je mets un moment à bouger, sans savoir s’il s’agit du choc ou si je perds connaissance et, lorsque je ne fais enfin, je mets quelques secondes de plus à réaliser ce qu’il vient de se passer. C’est la neige qui tombe qui me passionne quelques instants, avant que la douleur ne me donne l’impression de recevoir un électrochoc. Je rouvre les yeux, je respire mal, je souris et j’ai envie de pleurer dans la même minute et, sans trop réfléchir, je ressens l’impérieux besoin de m’extirper de la voiture. Je panique lorsque je peine à ouvrir la portière, je force le passage en me faufilant à travers le peu d’espace que j’ai réussi à créer - la tôle est enfoncée, je ne sais pourquoi - je force au mépris de mon bras, de ma peau que tranche un bout de métal qui dépasse. Je crie, je jure, je regarde le sang qui coule mais je n’ai pas l’impression d’être gravement blessée.

J’ai la tête qui tourne par contre, sans savoir s’il s’agit de l’alcool, de la drogue ou de l’accident. Je comprends que ce dernier n’est pas innocent lorsque, appuyée contre le mur du bâtiment le plus proche et suffoquant, je porte ma main à mon front et que je la retire pleine de sang. Je rassemble ce que je sais : le cuir chevelu, ça saigne et beaucoup. Je n’ai peut-être rien de grave sans quoi je ne serais pas capable d’aligner deux pensée cohérentes, non ? Sans quoi je n’aurais pas réussi à marcher et je ne parviendrai pas à fouiller ma poche à la recherche de mon téléphone pour tenter de m’observer.

Loris, je l’avais oublié et lorsqu’il titube dans ma direction, il me surprend. Il n’a pas l’air abîmé lui, ou en tout cas je n’en ai pas l’impression et surtout, il a l’air plus euphorique que moi. J’ai l’impression d’être redescendue et si la drogue dans mon système m’empêche de m’enfoncer dans un état catatonique, je peine encore à mettre de l’ordre dans mes pensées. « Putain, … on dirait que tu t’es foutu du rouge à lèvres sur le front. » Il soulève doucement quelques mèche de mes cheveux avant d’observer ses doigts poisseux. « Ah non. Tu saignes. Je crois qu’on a failli se tuer. » A nouveau je touche mon front. A nouveau j’observe mes doigts tâchés de rouge avec stupéfaction et horreur, comme si j’avais déjà oublié. « Tu vois un truc ? C’est profond ? » J’ai mal sous mes cheveux et je doute qu’en pleine nuit il arrivera à discerner les contours de ma blessure. « Faut pas rester là. » La voiture est défoncée côté passager et nous ne pouvons pas appeler de dépanneur ou les flics : nous sommes allumés comme des guirlandes de noël, tous les deux. « Tu crois qu’elle peut démarrer ? » Sans quoi je me barrerais. Je le laisserais là se débrouiller et je tituberais jusqu’à mon appartement s’il le faut.


@Loris Baumann

Elle pose trop de questions pour mon esprit embrumé, Raelyn. Je ne sais pas si la voiture démarre. Je ne sais pas non plus si sa blessure au front est profonde. Pour pouvoir me faire une idée, il faudrait que je sorte mon téléphone de ma poche pour l’utiliser comme lampe de poche, sauf que je ne le trouve pas. Je les palpe, mais il n’a l’air nulle part. « J’en sais que dalle, je suis pas médecin.» ai-je donc râlé supportant mal d’être soumis à une forme de pression que je ne fais qu’imaginer pourtant. Je ne suis pas soumis à une obligation de résultat. Mon acolyte dans cette galère, elle pense pragmatique et je ne peux pas lui en vouloir. Moi, je ne réalise pas la gravité de la situation. Je ne pense pas que ma voiture ne nous conduira peut-être plus nulle part, que je n’ai pas les moyens pour payer les réparations et que si nous devons appeler les flics, je m’en sortirai pas sans un alcotest qui allumera tous ses voyants au rouge avant même que j’ai soufflé. Je suis bon pour la prise de sang et une panoplie d’emmerde, sans compter les réparations du pylone qui appartient à la ville. Toutes ces informations me reviennent en une fois et mes jambes en tremble. L’adrénaline est retombée. Je redescends vite, beaucoup trop vite et je ne songe plus qu’à une chose : m’asseoir par terre et attendre que le vent ait fini de souffler. Sauf que je ne suis pas tout seul dans cette galère et que c’est moi qui nous y ai entraînés. Lui filer les clés, c’était une mauvaise idée. Insister était une connerie et n’est-ce pas moi qui ai omis de regarder la route quand elle me l’a pourtant demandé ? « Putain ! » ai-je craché, les yeux ronds, horrififés. « On peut pas appeler les flics. Et, ton bras… il saigne aussi. File moi ton téléphone. Je ne sais pas où est le mien.» Je prie pour qu’il soit dans la voiture. Je chasse par ailleurs l’hypothèse qui supposerait que je finisse à genoux pour ratisser les alentours en quête d’un objet qui, lui, n’aura pas survécu à l’accident. « Je vais regarder ta blessure et puis, il faut qu’on se casse » Le bon sens voudrait que je lui propose un saut à l’hôpital, mais je n’en ai plus ou je refuse d’en avoir. «Et ouais. Ouais, je suppose qu’elle va nous faire le plaisir de redémarrer et….» Je n’en sais rien : je psalmodie ces mots comme un prière. « Si pas je te metttrai dans un taxi et je me débrouillerai.» J’assumerai comme un grand. Je n’ai pas vraiment peur : ma chute est courue d’avance de toute façon.  @Raelyn Blackwell

« J’en sais que dalle, je suis pas médecin. » « Et alors t’as des yeux non ? Je n’ai pas demandé si j’avais un tauma cranien ou pas, dis moi juste si c’est moche. » Ou si, au contraire, la plaie a l’air globalement superficielle. Je n’ai pas envie d’aller à l'hôpital. Je ne peux pas aller à l'hôpital alors, même si j’ai besoin de point de suture, je miserai sur mes cheveux longs pour cacher la cicatrice. « Putain ! On peut pas appeler les flics. Et, ton bras… il saigne aussi. File moi ton téléphone. Je ne sais pas où est le mien. » Bien sûr qu’on peut pas allumer les flics. On est tous les deux allumés comme deux ampoules dans un sapin le soir de noël, je suis ivre et surtout, je doute qu’il ait envie d’être appréhendé en ma compagnie. Je jette un coup d’oeil à mon bras et je réalise qu’il a raison : je saigne aussi. J’essuie un peu du sang avec un pan de mon t-shirt et je réalise que, heureusement, celle plaie là est largement superficielle. « Je vais regarder ta blessure et puis, il faut qu’on se casse. » Je réfléchis et, prise d’angoisse, je secoue la tête. «Tu la regarderas chez moi. Le bruit de l’accident a certainement réveillé le voisinage, faut qu’on se casse vite. » Est-il seulement en état de nous conduire à bon port ? Il y a moins de cinq kilomètre pour rentrer chez moi mais peut-il nous y emmener en un seul morceau.

« Et ouais. Ouais, je suppose qu’elle va nous faire le plaisir de redémarrer et… » Je croise son regard et je me demande s’il a compris que, le cas contraire, je ne lui tiendrai pas la main jusqu’à ce qu’une dépanneuse daigne se pointer. « Si pas je te metttrai dans un taxi et je me débrouillerai. » Je hoche la tête. « Sinon t’auras qu’à te barrer toi aussi. Et appeler les flics pour dire qu’on te la voler. » Il n’aura qu’à porter plainte demain matin quand il se sera nettoyé, en espérant qu’il n’ait pas de plaie visible lui : il fait noir et j’ai du mal à voir. « Allez, on bouge. » Je me dirige rapidement vers la voiture et j’entre par le côté passager. L’aile est enfoncée, complètement enfoncée mais la porte s’ouvre, et la vitre et éclatée. Ce n’est pas le moment de faire la fine bouche, j’enfonce ma main dans ma manche pour balayer les morceaux de verre sur le siège avant de m’installer. « Allez, là, on prie. »



@Loris Baumann

« Il fait noir et tu as la tête penchée vers le bas et ça saigne encore...» ai-je remarqué un rien plus mauvais. J’entends qu’elle ait peur et qu’elle ait probablement mal, mais nous sommes deux à avoir embarqué dans ce bateau. Je veux bien en assumer les responsabilité… sauf si je dois me faire agresser. Dès lors, j’ajoute : « Mais ça saigne fort la tête… je sais pas, c’est pas très beau en tout cas. Tu veux que je te conduise à l’hôpital ? » A condition, bien sûr, que la voiture roule encore. De mon côté, en bon égoïste, je prie pour qu’elle refuse. Je prie de toute mon âme d’incroyant. Je prie également pour qu’elle ait tort et qu’aucun espion de bas étage, qu’aucune grand-mère s’ennuyant dans ses appartements, n’ait soulevé son rideau et chaussé ses lunettes pour relever mon numéro de plaque. Pour me rassurer, j’ai songé les balcons et les fenêtres. Je ne vois rien d’alarmant mais n’avons-nous pas pris trop de risque pour ce soir ? « Ouais. Tu as raison. Tu peux marcher ? » Elle l’a fait jusqu’ici, sauf que depuis, la tête lui tourne peut-être. Si elle était nauséeuse, elle vomirait au milieu du boulevard et le flic en moi rassemble toutes les raisons pour lesquelles il vaut mieux éviter de la brusquer et d’attendre qu’elle range son orgueil de côté pour accepter mon aide. Ni une ni deux, j’ai attrapé son bras du mien - le valide - et j’ai vérifié qu’elle tenait bien droit sur ses jambes. Moi, j’ai l’air de tenir le coup. Elle aussi d’ailleurs. Elle arrive même à réfléchir avec une cohérence affollante. « Ouais. Je prendrai les clés… mais faudra nettoyer le volant ou dire que je me suis fait carjacker.» ça doit être bourrer de ses empreintes et si, habituellement, ce n’est pas la procédure de déployer la scientifique pour retrouver le responsable d’un vol, la police fait du zèle quand l’un de ses membres est la victime. « Mais, elle va démarrer. J’en suis sûr.» Et l’heure est venue de vérifier. Tous deux installés, j’ai pris une profonde inspiration, j’ai tourné la clé dans le démarreur et un miracle s’est produit. « Dieu existe peut-être finalement. Par contre, je peux pas la laisser devant chez toi dans cet état-là et… pas même devant chez moi. Il y a des dommages extérieurs et...» Et toute solution serait la bienvenue, suis-je en train de sous-entendre en empruntant la direction du loft.
 @Raelyn Blackwell

« Il fait noir et tu as la tête penchée vers le bas et ça saigne encore... » Ca saigne encore ? Je jure, et j’utilise à nouveau le pan de mon t-shirt - que je pourrais jeter - pour essuyer ma plaie, dévoilant mon abdomen sans la moindre pudeur : il ne sert plus à rien d’en conserver, à ce stade là. « Mais ça saigne fort la tête… je sais pas, c’est pas très beau en tout cas. Tu veux que je te conduise à l’hôpital ? » Je secoue la tête. « Non, on ira pas à l'hôpital. J’ai ce qu’il faut chez moi. Tu sais pas faire de points de suture je suppose ? » Je les fais grossièrement mais je les fais, mais pas sur moi et certainement pas sur le visage. Je devrais me contenter de ces pansement conçus pour les imiter, en priant pour qu’ils accrochent dans mes cheveux. Je prie surtout pour ne pas en avoir besoin. Pour l'instant le sang me coule sur la joue, il rend ma vue floue, mais peut-être n’est-ce rien : il a raison, la tête ça saigne. « Ouais. Tu as raison. Tu peux marcher ? » Je hoche la tête en me décollant du mur. La distance qui me sépare du mur est ridicule et je suis encore énergisée par ma prise de stupéfiants. « Ouais. Je prendrai les clés… mais faudra nettoyer le volant ou dire que je me suis fait carjacker. » « J’ai pas besoin de te préciser que ces merveilles sont fichées non ? » Je lève mes mains devant lui en agitant mes doigts pour en désigner le bout. « Ils feraient des prélèvement pour une simple bagnole volée ? » Dans ce cas il serait obligé de dire que j’étais avec lui : hors de question de porter le chapeau. « Mais, elle va démarrer. J’en suis sûr. »

Il y a plutôt intérêt oui.

Je m’installe en priant pour un miracle et, dieu merci, il se produit. Un sourire étire mes lèvres tandis qu’il remercie une puissance supérieure. « Dieu existe peut-être finalement. Par contre, je peux pas la laisser devant chez toi dans cet état-là et… pas même devant chez moi. Il y a des dommages extérieurs et... » « Je t’ai dit, c’est mon karma ça. Conduit jusqu’à chez moi, on la foutra au garage, tant que tu m’en débarrasse demain c’est bon. » Je n’ai rien d’une bonne samaritaine, mais je n’ai rien à gagner à le laisser dans la merde, au contraire j’ai tout à perde. « Allez, roule. » Il s’exécute et il nous faut moins de vingt minutes pour arriver jusqu’à chez moi. Vingt minutes pendant lesquels je ne cesse de jeter des coups d’oeil inquiets à travers les morceaux de vitre encore accrochés. Arrivés en bas, je monte jusqu’à mon appartement pour aller chercher la télécommande du garage et redescend lui ouvrir. Lorsqu’il referme le box derrière nous, je l’invite d’un signe de la tête à me suivre. « J’ai besoin de toi pour ma blessure. Tu dormiras sur le canapé. »


@Loris Baumann

« Normalement, non ! Mais, je suis flic. Quand il s’agit des flics, ils se sentent obligés de rendre justice à tout prix et je t’avoue que j’ai pas envie de jouer avec le feu. Alors, si elle démarre pas, faudra faire du ménage.» Je n’ai aucun intérêt à ce qu’elle soit accusée pour le vol de mon véhicule. Devant les flics, que dirait-elle pour s’en sortir si ce n’est la vérité ? Toute la vérité ? Je la comprendrais. A sa place, je ne ferais pas mieux. Autant dire qu’en m’avançant vers le véhicule, je ne suis pas à l’aise. J’ai la trouille que le moteur nous fasse faux-bond alors qu’à première vue, il semblerait que les dommages soient juste mécaniques. Il n’y a pas d’huile de moteur par terre… rien en fait, si ce n’est des débris. Même mon phare n’est pas décroché et j’invoque un miracle. Un miracle qui est suivi d’un autre : elle démarre. « Ton karma, c’est ça. Sûrement.» Le cas échéant, l’ordre du monde a été bouleversé, mais ça n’a pas la moindre importance pour le moment. Je prends la route vers le loft et c’est tout ce que je vois, parce que c’est rassurant, autant que d’apprendre qu’elle a un garage et que je pourrai y stocker ma bagnole jusqu’au lendemain. D’instinct, je la remercie dès lors qu’au fond, je sais qu’elle ne le fait pas pour moi, mais pour elle. Elle a besoin d’aide elle aussi. C’est un échange de procédé, mais il convient. Il me convient tandis que nous pénétrons dans sa rotonde. Il me convient encore lorsqu’elle ouvre la porte sur son intérieur aseptisé. Il me convient toujours autant lorsque je peux lui affirmer que : « Si, je sais les faire.» les points qui lui seront nécessaire. « Ils sont grossiers, mais ça tiendra...» ai-je conclu en la remerciant avec soulagement. Ma voiture est en sécurité. Moi aussi. Je suis pas obligé de rentrer et d’expliquer à qui me surprendrait que je suis défoncé. Son canapé m’ira très bien.
 @Raelyn Blackwell

« Normalement, non ! Mais, je suis flic. Quand il s’agit des flics, ils se sentent obligés de rendre justice à tout prix et je t’avoue que j’ai pas envie de jouer avec le feu. Alors, si elle démarre pas, faudra faire du ménage. » Encore une fois son métier nous complique la vie et si je me retiens de le relever c’est simplement à cause des circonstances qui ont tendance à me tendre plutôt qu’à me rendre bavarde. Plus vite nous serons dans mon appartement et à l’abris des regards plus vite je pourrais évaluer la gravité de mes blessures et me laisser tomber dans mon lit pour m’abandonner aux bras de morphée.

Heureusement, la voiture démarre et nous n’avons pas à nous poser la question. Elle démarre et je pousse un soupir audible, avant de fermer les yeux et de laisser basculer ma tête contre l’appui tête. Pas longtemps cela dit puisque je suis rapidement prise de paranoïa et je me sens obligée de jeter des coups d’oeil à l’extérieur régulièrement. Elle ne disparaît que lorsque, après enfermé sa voiture dans mon garage, je referme la porte de mon appartement à clé derrière nous.

Je reste presque totalement silencieuse lorsqu’il inspecte ma blessure à la lumière et la nettoie. Lorsqu’il m’annonce que ce n’est pas si profond que ça, que la cicatrice sera certainement complètement masquée par mes cheveux mais qu’il trouve qu’il faudrait faire un ou deux points, je me contente de hocher la tête en silence et, avant de le laisser faire, je débouchonne une bouteille de scotch que je bois au goulot au anesthésier la douleur. Je la sens, malgré la crème anesthésiante qu’il applique et malgré mon état, mais il termine rapidement et conclut d’un « Ils sont grossiers, mais ça tiendra… » Je m’observe dans la glace et je le remercie. « Je vais désinfecter mon bras. Tu peux utiliser l’autre salle de bain si tu veux, la porte au bout de la salle de sport. » Il se retire et, de mon côté, je me glisse sous la douche en prenant garde à ne pas tirer sur les points encore frais. Lorsque je me glisse sous mes draps, je crois être débarrassée de toute trace de sang mais du reste, je m’en fiche.

RP terminé

@Loris Baumann