N’est-elle plus donc que faux-semblant ? Lui arrive-t-il d’ouvrir la bouche pour balancer autre chose que des mensonges ou des menaces ? Par rapport au premier, qui cherche-t-elle à tromper exactement ? Elle ? Moi ? La coke ? Tente-t-elle de lui faire croire que c’est elle qui maîtrise la situation et que c’est pour ça qu’elle dissimule sa prise ? parce qu’elle décide et qu’elle n’a plus besoin du geste de préparer une ligne pour s’en foutre plein le nez ? Je ne sais pas si mon raisonnement est cohérent. Raelyn est un mystère. Je la comprend à peine. Je la trouve lunatique, bien que moi qui suis toujours d’humeur égale, de bonne humeur. Et, trop souvent, aujourd’hui, je l’ai autorisé à la ternir. J’aimerais pouvoir m’amuser de ces plaisanteries, parce que je suis bon public et j’essaie. J’essaie même si elle se sent obligée de me rabaisser en permanence. « Un résumé ? Ce serait presque une insulte pour nous deux.» Parce que c’était plaisant et que c’est une partie du problème. J’aurais préféré détester ces moments où je me sentais utilisé. Est-ce qu’ils me manquent ? Non ! J’en partage d’autres avec des femmes plus saines. « Je sais. Et je ne suis pas désespéré.» Pas à ce sujet en tout cas. Je le suis d’être un putain de junkie, comme elle, et n’ai-je pas pitié de ce genre de gosses que je croise en intervention ? Ceux qu’on dépose à l’hôpital après qu’ils aient été tabassés d’avoir agressé un quidam pour lui voler sa solde et ainsi s’acheter sa prochaine dose ? Ceux qui frôlent l’overdose ou qui en souffrent ? Comme elle, je me serais bien caché à présent. Mais, c’est inconfortable d’agir dans la voiture. L’air y est par ailleurs irrespirable. elle s’acharne à tenter d’ouvrir la vitre et moi, je la regarde faire sans l’aider… j’aime quand elle est incohérente, quand elle ne réfléchit plus. « Si je fous le contact, on se casse… » J’ignore pour aller où, mais loin de ces gens qui semblent s’amuser proprement. « Je suis en état de conduire.» Et elle ? Tandis qu’elle lorgne le volant, est-elle capable de prendre le volant ? Le lui laisserais-je ? Tout dépend des arguments je présume.

« Un résumé ? Ce serait presque une insulte pour nous deux. » Je hausse les épaules. Me concernant, je n’ai jamais souffert de problème d’égo me poussant à m’offusquer dès qu’il est question de mes performances sexuelles. J’ai de l’expérience, je le sais et surtout, contrairement à lui j’ai su me connecter à un homme à un autre niveau, au delà du sexuel. Aujourd’hui, je me dis que les choses auraient été plus simple si notre relation à Amos et moi était restée purement charnelle, mais je suis incapable de le souhaiter pour autant. « Je sais être synthétique c’est tout. Et tu m’as pas répondu. Homme ou femme ton partenaire de boulot ? » Dans les films ils sont toujours par deux. « Tu couche avec elle ? Si c’est le cas, j’ai rien besoin de résumer. » Il ne s’agit ni de jalousie ni de curiosité : simplement d’une façon comme une autre de me payer la tête de Loris, et de ma langue qui se délie sous l’effet de la cocaïne puisque mon taux de drogue dans le sang commence à remonter. « Je sais. Et je ne suis pas désespéré. » « Tant pis pour toi alors, je raconte bien les histoires. » J’y aurais mis du mien, à défaut d’avoir envie d’un étreinte brûlante et rapide.

Les effets montent et moi je suffoque. J’ai l’impression d’étouffer, et mes doigts s’agitent sans succès sur le bouton de la fenêtre. Je continue, avant de réalise que c’est peine perdue. « Si je fous le contact, on se casse… » L’idée me chatouille l’esprit et elle me plait : pourquoi pas. Je n’en peux plus de la musique trop sage qui nous parvient jusque sur le parking, je n’en peux plus de ces gens qui rient à gorge déployée et, baignée de paranoïa, j’imagine qu’ils rient de nous. « Je suis en état de conduire. » « Non. » Pas plus que moi. « Mais je m’en fous. Conduit. Vers où tu veux. »




@Loris Baumann

Je l’aurais bien interrogée sur ce qu’elle sous-entend par “être capable d’être synthétique”. Est-ce que cela veut dire qu’elle aurait toutes les raisons de l’être ? Est-ce au contraire parce que c’est un don réel qu’elle possède ? Je pourrais entendre les deux. Je pourrais même y réfléchir si la cocaïne ne s’infiltrait pas déjà dans mes veines. Je suis de moins en moins cohérent. « Oh ! C’est un mec. On se connait depuis longtemps. On se parle de moins en moins. Tu veux savoir pourquoi ? » L’histoire n’est pas glorieuse, mais a priori, l’anecdote est amusante. Dramatique, mais divertissante. Ce qui m’attriste, en revanche, c’est de réaliser qu’il n’y a qu’à elle que je puisse en parler. Quel rôle cela lui confère-t-il dans mon quotidien ? Est-ce qu’il s’agit d’une espèce d’ennemie nécessaire à l’équilibre ? Comme une amie, à la différence qu’on la mépriserait ? « C’est plutôt drôle.» Aujourd’hui, ça l’est maintenant que c’est dernière moi et que je suis défoncé. « C’est pas une histoire de sexe en plus. Je ne dis pas que je ne couche pas avec quelques-unes de mes collègues, mais ce n’est pas la question.» ai-je plaisanté, principalement pour moi, en haussant les épaules et en dissimulant dans ma poche l’objet de mes délits. « Si, toi, tu veux me raconter une histoire, je t’en prie, tant que je ne suis pas dedans. Tu raconterais quoi ?» Quelle anecdote nous divertirait au cours de cette étrange soirée ? Nous oublierons peut-être que nous étouffons dans cette bagnole et que le décor nous oppresse. Alors, je propose de partir. J’ouvre la vitre, mais je suis à deux doigts de m’en aller. « Je l’ai déjà fait. Je te dis que je suis en état de conduire. Et, toi ? Pourquoi tu ne conduirais pas toi ? » J’ai sorti la clé du contact et je la lui ai tendue.

« Oh ! C’est un mec. On se connait depuis longtemps. On se parle de moins en moins. Tu veux savoir pourquoi ? » Tout de suite, Loris perd une partie de mon intérêt. Je me fiche de savoir s’il a osé mettre les même chaussette dans le consulter, je me fiche de ce qui doit certainement être un concours de celui qui pisse le plus loin entre deux hommes machistes. « C’est plutôt drôle. » « T’as couché avec sa copine ? Il a couché avec la tienne ? » J’espère au moins que l’histoire se solde par un règlement de compte en bonne et due forme. En plein trip, je les imagine dans un duel à l’aube au fusil, faire vingt pas pour s’éloigner, et dégainer le plus vite. Quand j’observe Loris, je suis presque certaine qu’il a un chapeau de cowboy sur la tête, d’ailleurs. « C’est pas une histoire de sexe en plus. Je ne dis pas que je ne couche pas avec quelques-unes de mes collègues, mais ce n’est pas la question. » « Alright. Ca a pas du tout l’air drôle mais je t’écoute. »

Au moins j’espère qu’il y aura du sang. « Si, toi, tu veux me raconter une histoire, je t’en prie, tant que je ne suis pas dedans. Tu raconterais quoi ? » « Tu crois que t’es dans toutes mes histoires ? » Je lève un sourcil et je le nargue d’une oeillade moqueuse. « T’es dans… Hum, une sur mille. Non, une sur dix mille plutôt. » Je le provoque et ce faisant, je rallume la flamme au fond de mes yeux. Comment expliquer la confession plutôt lourde qui s’échappe de mes lèvres dans ce cas ? « Je fais cavalier seule maintenant. » Allongée sur le dos, j’observe le ciel que j’imagine étoilé, quand je ne fixe pourtant que le plafond de la voiture du brun. « J’ai coupé le cordon. » Je me suis désolidarisée du Club. Bien malgré moi certes, à contrecoeur, mais parce que je ne peux supporter la traîtrise de ses dirigeants. Après ces mots, je n’ai plus qu’une seule idée en tête : partir d’ici, aller nous défoncer ailleurs. « Je l’ai déjà fait. Je te dis que je suis en état de conduire. Et, toi ? Pourquoi tu ne conduirais pas toi ? » « Parce que mon état naturel c’est pas en état de conduire. » Mes lèvres s’étirent en un sourir béat. « Je sais pas conduire. Et je t’ai dit que ça me dérangeais pas que tu sois allumé. Je vais pas te foutre une contravention. »



@Loris Baumann

La drogue éveille sa curiosité et, si elle m’interroge, je sens qu’elle n’est pas emballée à l’idée d’entendre mon histoire. Je dirais même qu’elle semble considérer qu’il s’agit d’une anecdote banale, stupide et idiote. Elle se trompe cependant et elle va l’apprendre parce que c’est plus fort que moi. J’ai besoin de parler. La cocaïne me transforme en moulin à paroles. Alors, je narre : « Il m’a trouvé dans la salle des perquisitions, alors que j’étais en maladie. Je suppose que je dois pas t’expliquer ce que j’y faisais. C’était un peu avant que je ne frappe à ta porte.» Dieu que je suis tombé bien bas. Dieu que c’est dommage de réaliser qu’elle a au moins sauvé ma dignité un minimum. Est-elle aussi consternée que je sois une constante dans sa vie maintenant qu’elle a perdu ce mec auquel elle tient ? Maintenant qu’elle puise elle aussi dans les réserves du Club ? « ça doit te parler, non ? Et avoue, c’est amusant.» J’en ris aux éclats d’ailleurs. J’en ris toujours quand à nouveau, elle se détourne elle-ême de ce qu’elle prétendait pour me faire passer pour un idiot. Elle joue bien avec les mots. Je le reconnais. Moi, je tombe dans le piège à chaque fois et ma gorge se déploie et se referme aussitôt qu’elle me fait cette confession : elle a quitté le Club. Est-ce en rapport avec son type ? « Tu quoi ? » Je suis abasourdi. Je me dis qu’elle est moins une menace désormais. « Et ton mec ? Il y est toujours ? » Zut. j’ai enfreint la règle, mais je doute qu’elle m’en veuille. Elle sait que j’ai fouiné et ce n’est pas de leur relation dont il est question.« Je vous ai vu entrer ensemble, une fois.» En repérage, pour trouver de quoi couper le robinet de son chantage. Au lieu de ça, je lui propose une balade. Je l’invite même à conduire ma voiture. Elle refuse. Elle sous-entend qu’elle est une catastrophe et, quoique je sorte de ma place de parking, je renoue avec mes travers : je tourne en boucle. « Tu sais pas ou tu veux pas ? Je peux t’apprendre. Tu veux pas apprendre ? Conduire, ça fait partie des trucs que font les femmes indépendantes. Tu l’es, non ? Allez, je la sors et tu prends le volant. Qu’est-ce qu’on risque ? »

« Il m’a trouvé dans la salle des perquisitions, alors que j’étais en maladie. Je suppose que je dois pas t’expliquer ce que j’y faisais. C’était un peu avant que je ne frappe à ta porte. » Son histoire, elle est plus intéressante que ce à quoi je m’attendais et surtout, je découvre avec surprise qu’elle est la genèse de la nôtre. « Tu récupérais des stup confisqués ? » Mon sourire s’étire quand je réalise jusqu’où il était tombé, bien avant de faire ma connaissance finalement. Je ne rétorque pas que je note l’information pour la restituer à Leah : on a établi des règles et pour l’instant, je m’y tiens. « Il a dit quoi ? Il t’a balancé ? » Je jubile déjà à l’évocation de cette idée et j’ai peur que cela se lise un peu trop facilement sur son visage. « Ça doit te parler, non ? Et avoue, c’est amusant. » Je hoche la tête doucement, je peux le lui accorder ce point, il a fait des efforts. « C’est une jolie histoire, elle me plait. Pour ce qui est de me parler… Les réserves du Club m’appartiennent, en quelque sorte. J’ai le droit de piocher dedans. » Je l’ai pris dans rien demander à personne mais personne n’aurait rien osé me dire tant j’ai fait office de poule aux oeufs d’or pendant des années.

Je ne réalise pas la teneur de la confession que je suis en train de lui faire : tout ce que je cherche c’est à gagner, à lui raconter une histoire encore plus intéressante, une qui lui décroche la mâchoire et je crois que j’y parviens. Mes lèvres s’étire en un sourire et j’éclate de rire face à sa surprise. « Tu quoi ? Et ton mec ? Il y est toujours ?  Je vous ai vu entrer ensemble, une fois. » « Un, c’est plus mon mec. » Le sourire disparaît instantanément. « Deux, on a mis des règles. Tu peux pas les briser au bout de cinq minutes. » Mon visage s’orne à présent d’une moue boudeuse. « Et non. Non, il y est plus. » Je lui ai ordonné de ne plus y remettre les pieds. Sauf que cette histoire, Loris peut insister autant qu’il veut que je ne la raconterais pas. « Tu sais pas ou tu veux pas ? Je peux t’apprendre. Tu veux pas apprendre ? Conduire, ça fait partie des trucs que font les femmes indépendantes. Tu l’es, non ? Allez, je la sors et tu prends le volant. Qu’est-ce qu’on risque ?  » « J’ai passé mon permis, ça s’arrête là. Et je te jure que t’as pas envie, pour ta voiture, de t’obstiner. » Elle ne doit pas valoir grand chose pour qu’il soit prêt à prendre le risque. Face à son sourire d’enfant, je l’intime une fois de plus à démarrer et à quitter le parking. « On verra après. Un destination d’abord, une idée ? »




@Loris Baumann

C’est l’un des avantages de la drogue : elle nous débarrasse de la honte lorsqu’elle fait effet et qu’elle nous plonge dans un état extatique. Alors je raconte mon histoire sans hésiter, en souriant, presque fier de moi. Je la récite alors qu’elle n’a jamais passé la barrière de mes lèvres jusqu’ici, lèvres qui se fendent plus encore lorsque je hoche de la tête. « J’’ai cru que c’était astucieux.» Mon épaule était aussi particulièrement douloureuse et ça me paraissait si facile. « il a été surpris, il m’a questionné, j’ai joué au con, mais je l’ai fait un peu trop bien. Je l’ai saoulé. Depuis, c’est la guerre froide.» ai-je renchéri en rangeant mon matos dans les cachette de mon véhicule pour une partie et dans ma poche pour l’autre. « il n’avait pas de preuve. Il n’a pas osé me balancer. » J’ai soupiré avant de me concentrer sur la sienne d’anecdote. Dois-je préciser que la mâchoire m’en tombe ? Mon hypothèse qu’elle ait elle-même puisé dans la daube qui appartient au Club me paraît de suite moins intéressante. Qu’elle l’ait quitté, ça allume tous les signaux, non pas de la méfiance, mais de l’intuition. Que s’est-il passé dans l’organisation ? Est-elle à l’agonie ? Est-ce le moment de frapper ? Mais, pourquoi ? A cause de qui puisque les flics - je le sais de source sûre - ne sont pas mêlés à ça. D'instinct, je romps ma parole concernant son type et je grimace. « Je parlais pas vraiment de vous. Et, si, si c’est ton mec encore. En tout cas, ça le redeviendra, j’en suis sûre.» Je lui adresse un sourire sincère parce qu’elle a raison sur une chose : elle est magnétique. Pour qui tomberait amoureux de cette femme, peu de chance pour que le malheureux s’en relève. L’inverse ne peut être que vrai. Si elle a permis à son coeur d’apparence en pierre de s’épanouir, elle pardonnera, quel que soit la faute commise. Mais, je n’avance pas de théorie. « Tu fais quoi du coup ? Tu te lances en solo ? » Elle va réellement affronter le Club. L’ampleur de la tâche rend l’air irrespirable. Le lieu trop étroit. On décide de partir et moi, je la houspille. « Siii je m’obstine. C’est facile de conduire. Si tu as le permis, ça s’oublie pas. Mais, tu as peur en fait….» je l’asticote, non sans avoir au préalable proposé une destination : « Peu importe. Là où on era seul et pas dérangé et qui ne serait pas chez toi ou chez moi…» J’aurais bien proposé le commissariat s’il n’était pas bondé par l’équipe de nuit. « Le parking de chez les flics. On serait bien caché. Personne ne nous chercherait là-bas...» ai-je lancé, loin d’être sérieux. J’envisage surtout de conduire, de rouler, jusqu’à ce que la fatique me prenne.

« J'ai cru que c’était astucieux. »
« T’as souvent des idées de merde toi non ? » 2019 ne semble pas avoir été son année astucieuse, c’est le moins qu’on puisse dire.
« Il a été surpris, il m’a questionné, j’ai joué au con, mais je l’ai fait un peu trop bien. Je l’ai saoulé. Depuis, c’est la guerre froide. »
« Tu fais ça bien en même temps. Jouer au con. »
« Il n’avait pas de preuve. Il n’a pas osé me balancer. »
« Et il est forcé de bosser avec un ripoux. Il doit rager. »

Le terme ne lui plaira certainement pas c’est pour ça que, plus sérieuse, je rajoute. « C’est ce que t’es, un ripoux, faut pas avoir peur d’appeler un chat un chat. » On ne pouvait peut-être pas lui appliquer ce qualificatif lorsqu’il se contentait de voler dans les objets confisqués ou de s’envoyer les substances qu’il est censé faire disparaître des rues, mais maintenant que je le tiens par les bijoux de famille et que je lui demande de faire mon sale boulot, il ne peut plus nier quoi que ce soit. « Je parlais pas vraiment de vous. Et, si, si c’est ton mec encore. En tout cas, ça le redeviendra, j’en suis sûre. » Je grogne, je secoue la tête en guise d’avertissement. « Là tu parles de nous. » Il veut bien faire en plus, je le vois à son sourire idiot. Sauf que je n’ai pas l’intention de me bercer d’illusions, d’espoir ou de quoi que ce soit. Si je me retourne la tête à en oublier mon nom tous les soirs, c’est pour l’oublier, pour m’empêcher de continuer à l’aimer parce que ça fait mal, parce que je n’ai jamais eu aussi mal. « Tu fais quoi du coup ? Tu te lances en solo ? » Lunatique, j’éclate de rire. « Carpe diem. » Je sors la fiole de ma poche et je la secoue sous son nez. « Là, je profite de plus de dix ans de dur labeur. » Mais ça ne suffira pas, parce que j’ai toujours été dévorée par l’ambition. Simplement ce soir et ces dernières semaines, je l’ai oublié. « Crois pas que ça te libère pour autant. » Lou, je veux toujours l’enterrer, si ce n’est plus pour les affaires ce sera pour mon plaisir personnel. « T’es coincé avec moi, que tu le veuilles ou non. » Façon de parler, je sais que ça lui donne envie de se flanquer une balle dans le crâne.

« Siii je m’obstine. C’est facile de conduire. Si tu as le permis, ça s’oublie pas. Mais, tu as peur en fait… » Il tente de piquer mon égo mais ça ce fonctionne pas. Pas pour l’instant en tout cas. « Je suis lucide, c’est différent. » J’ai retenté l’expérience sur Fraser Island et on ne peut pas dire qu’elle a été concluante. « Peu importe. Là où on sera seul et pas dérangé et qui ne serait pas chez toi ou chez moi… Le parking de chez les flics. On serait bien caché. Personne ne nous chercherait là-bas... » « Moi vivante, tu me traîneras pas là bas. » Je réfléchis un instant et je me dis que quitte à replonger, autant de faire correctement. « Prends à droite, j’ai une idée. »



@Loris Baumann

Elle n’a pas tort. Je suis trop spontané pour être pleinement astucieux et je confirme d’un hochement de tête en grimaçant. Ce n’est pas de l’affliction, plutôt une confirmation amusée, un lâcher prise face à la réalité. Que je capitule devant elle ? Ce n’est pas grave. Qu’ai-je donc à lui cacher ? Elle sait de moi le pire. Je n’ai plus grand chose à cacher. Je n’ai même pas à essayer de me faire bien voir. Elle a statué sur ce que j’étais débile sans moi… et a priori, je ne cherche pas à gagner du crédit auprès d’elle. Et quand bien même, je suis trop défoncé pour m’en tracasser. Quant à la notion de ripoux, je ne sais quoi en penser. Suis-je prêt à l’accepter ça, en revanche, je ne mets pas ma main à couper ? Suis-je prêt à endosser ce rôle ? « Ripoux. Pour ce que ça rapporte… habituellement, on leur verse des pots de vin..» Est-ce à ce moment précis que j’ai décidé qu’un jour prochain, je lui couperai la main… Je me promets que je dévoilerai moi-même à mes patrons mes agissements, quand je serai disposé, quand je n’aurais plus rien d’autre à perdre que mon job… En attendant, je m’avance vers le terrain délicat de sa relation. Elle me reprend. Je me raccroche aux branches, quoique je pense ce que j’affirme. Elle, elle le réfute et à nouveau, je soupire pour balayer le sujet. Ce n’est plus le moment d’en parler. J’en ai d’autant moins envie que je suis captivé par sa révélation. « Ouais, je vois bien, mais tu vas te faire chier si tu as pas de projets. il s’est passé quoi pour que tu quittes le Club ? Est-ce que ça veut dire que je peux préparer une descente ? Que tu vas me servir de couverture anonyme ?» Je me suis en effet ennuyé comme un rat mort pendant ma convalescence, ratée qui plus est. Et je ne dirais pas non à un scoop ou à une info qui redorerait mon blason auprès de mes collègues. « Et a priori, il semblerait que toi aussi tu es coincée avec moi..» Serais-je sa seule constante ? Dès lors que nous démarrons le véhicule, je me laisse guider, en proie à la curiosité. « Pas chez toi, pas le commissariat… dis-moi, tu m’emmènes où ? »

« Ripoux. Pour ce que ça rapporte… habituellement, on leur verse des pots de vin... » J’étais sûre qu’il s’offusquerait du terme - pas ouvertement, mais je sens qu’il l’agace. Est-il en train de dire qu’il attendrait de moi que je le paye en échange des services qu’il me rend ? N’avons nous pas statué qu’il s’agit d’un échange de bons procédés et que je le paye déjà bien assez cher ? Ou bien réfute-t-il l’idée puisqu’elle ne fonctionne pas comme il l’imagine. « Je t’en verse déjà plein de pots de vin. Déjà, t’as de la drogue, pas ce soir, parce que tu l’as pas méritée, mais en temps normal... » Simplement parce que je sais que le fournir me donne du pouvoir sur lui, mais le résultat est le même. « … Et ensuite je te balances pas, et tu fais pas de prison. Ta liberté, c’est pas le meilleur des pots de vin ? » En plus, à présent, je sais qu’il a piqué dans drogues confisquées et sous scellé. N’est-ce pas fantastique ?

Il ne revient plus sur le sujet Amos. Il ne prétend pas une fois de plus qu’il est certain que mon amant et moi reviendront l’un vers l’autre et je lui en suis silencieusement reconnaissante. Les jours où je suis lucide, je sais que je le voudrais, mais aussi que c’est impossible. Alors le reste du temps, je fais tout pour me le sortir du crâne, quitte à me l’exploser au passage. « Ouais, je vois bien, mais tu vas te faire chier si tu as pas de projets. il s’est passé quoi pour que tu quittes le Club ? Est-ce que ça veut dire que je peux préparer une descente ? Que tu vas me servir de couverture anonyme ? » « Si j’avais des projets je les garderais pour moi. » Ils viendront. Ils viendront quand j’aurais réussi à accepter la réalité, quand je serais à l’aise avec ces douze dernières années. « Et non. Pas de descente, et t’auras rien de moi, je suis pas une balance. » Pourtant Mitchell, je pourrais le lui livrer. Je préfèrerais largement l’abattre, mais je me sais capable de fomenter une revanche, le temps venu. « Et a priori, il semblerait que toi aussi tu es coincée avec moi... » « Non, moi je peux lâche la laisse. » Lui ne peut la retirer de son cou et moi, fière de ma comparaison, je lui adresse un grand sourire avant de le guider. Je sais où je vais l’emmener, je sais là où nous serons à l’abris des regards. « Pas chez toi, pas le commissariat… dis-moi, tu m’emmènes où ? » « Dans un endroit où j’ai pas mis les pieds depuis des années et où on sera pas dérangé, si ça a pas changé. Tiens, prends cette avenue et gare toi dès que tu peux. »



@Loris Baumann

« Vraiment ? Tout pleins ? A se demander pourquoi je roule pas en Ferrari.» ai-je lancé presque amusé alors qu’il n’y a rien de risible. Pourquoi est-ce donc, parmi toutes les piques que nous nous sommes jetés au visage aujourd’hui, celle qui m’amuse le plus ? Parce que je n’ai pas envie d’admettre que le terme est réducteur ? Qu’il m’irrite ? Qu’il est à des kilomètres de ce que j’espérais pour moi ? Que j’ai jugé ceux qui se faisait graisser la patte pour couvrir quelqu’un ? Une enquête ou une erreur ? Est-ce parce que j’ai été élevé avec des valeurs ? Je présume que c’est tout ça à la fois. C’est pathétique. Je sens bien qu’elle se moque de moi, mais je m’en tape. « Tu crois qu’il me mettrait en tôle parce que je consomme ? Sur quelle planète tu vis, toi ? Que crois-tu savoir des flics ?» Là, je réalise que j’en dis beaucoup trop, mais ça fait longtemps que la drogue a endommagé mon filtre. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas ce qui m’agite. C’est la curiosité. Quels sont ces projets ? D’où lui vient cette soudaine envie de quitter le Club ? Je l’écoute et je comprends. Ou pour être exact, je tire des déductions viables que j’entends bien vérifier : « Pas de descente ? Pourtant, personne ne le quitte en restant en bons termes avec le patron. On dit qu’il va au plus mal au commissariat. Qu’il est à deux doigts de craquer. C’est pour ça que tu t’es barrée ? Ou on t’a poussé vers la sortie ? Parce qu’il semblerait que tu y tiennes encore visiblement.» Nul besoin d’être un grand scientifique pour le comprendre. « Tu sais que ça fait déjà un moment que certains ont beaucoup sur vous ? » Etonnant, d’ailleurs, qu’elle ne m’ait pas réclamé une copie du dossier. « je ne dirais pas que c’est une question de temps, mais je dirais qu’il y a des appuis au Club. Des appuis par chez moi» Mais qui ? Je n’ai jamais trouvé et je me demande si elle est au courant… si elle me le confierait ce secret. En attendant, je l’écoute se rassurer me concernant et je me dis qu’elle est bien allumée elle aussi. « Tu peux oui. Tu le feras, mais tu peux. Il n’empêche que je suis le dernier qui reste et que c’est presque malheureux quand on y pense.» Tout le monde sait que ses relations humaines sont plutôt une peau de chagrin. ça a fait l’objet de raillerie au commissariat, celui-là même où elle ne veut pas aller. Tant mieux ! Je plaisantais. Je suis parfois fou, mais complètement inconséquent. Je me laisse donc guider, je range le véhicule. Je jette un coup d’oeil autour de moi et je suis comme un gosse : où va-t-on ? Où m’a-t-elle emmené exactement ? « Et maintenant ? »

« Pas de descente ? Pourtant, personne ne le quitte en restant en bons termes avec le patron. On dit qu’il va au plus mal au commissariat. Qu’il est à deux doigts de craquer. C’est pour ça que tu t’es barrée ? Ou on t’a poussé vers la sortie ? Parce qu’il semblerait que tu y tiennes encore visiblement. » Il tente de tirer son épingle du jeu Loris et je ne devrais même pas être surprise. Je m’entête et je secoue la tête de gauche à droite. Je ne suis pas une balance, je le répète encore et toujours et il ne renversera pas les rôles en faisant de moi son indic : je vaux mieux que ça. « Je me suis barrée. Et c’est tout ce que tu sauras. » Pour l’instant en tout cas. Je ne confirme pas que Mitchell va mal, je ne confie pas qu’il est devenu plus lâche que lâche et qu’il perd le contrôle d’une organisation qui le dépasse puisqu’il a été absent pendant six mois, et que ça suffit pour avoir perdu la confiance de bon nombre de ses lieutenants. « Tu sais que ça fait déjà un moment que certains ont beaucoup sur vous ? » « Je me doute. » Je hausse les épaules en même temps que je redresse mon siège : c’est décidé, on quitte ce parking, on quitte cet endroit et on s’envole pour une autre. « Mais je suis en liberté depuis presque quinze ans. Alors ça m’empêche pas de dormir. » Et surtout, si j’ai échappé à la taule en 2015, c’est que moi aussi, j’ai de la ressource. « Je ne dirais pas que c’est une question de temps, mais je dirais qu’il y a des appuis au Club. Des appuis par chez moi. » « Bien sûr qu’il a des appuis chez toi. » Des types infiltrés, ou simplement des flics pourris jusqu’à la moelle. « Vous êtes plus faciles à infiltrer qu’une journée portes ouvertes. » Mais du reste, je ne lui dirai rien de ce que je sais, il peut essayer autant qu’il veut. « Tu peux oui. Tu le feras, mais tu peux. Il n’empêche que je suis le dernier qui reste et que c’est presque malheureux quand on y pense. » Un jour je le ferai. Un jour il ne me sera plus de la moindre utilité et, non contente de lâcher sa laisse, je mettrai mes menaces à exécution si l’envie m’en prend, juste pour le plaisir et même s’il a été obéissant.

Pour l’instant il a raison : je ne le considère pas comme le dernier qu’il me reste mais il est une sorte de constante rassurante, et j’y pense alors que je le guide le long de ces rues que j’ai empruntés à des maintes reprises il y a des années. « Et maintenant ? » Je sors du véhicule sans un mot, et je fais le tour du bâtiment rouge qui se dresse devant nous. Carter y bossait quand on était jeune, quand le Club ne faisait pas partie de ma vie et nous montions souvent nous défoncer sur le toit. Mécaniquement, je pousse la poubelle sous l’échelle incendie du bâtiment. Je vérifie la stabilité de la benne avant de grimper dessus, et d’une légère impulsion dans mes jambes je saute pour attraper le premier barreau de l’escalier de secours, particulièrement bas sur le bâtiment. Je tire sur mes muscles pour me hisser sur les premiers barreaux, les jambes qui pendant dans le vides, avant de réussir à les poser à leur tour et finalement j’atteins la première plateforme. Fière de moi, je me retourne vers Loris et le regarde du haut de mon piédestal. « Maintenant, on monte. Et toi, t'en profite pas pour mater mon cul. »



@Loris Baumann

« Oui mais, pourquoi ? Pourquoi tu t’es barrée...» Les raisons pour lesquelles elle ne balancera pas, je les connais. Quant à son silence, il m’énerve. Pourquoi fait-elle tant de manière ? Pourquoi elle se méfie de moi également ? Pour moi, ça n’a plus de sens, sans doute parce que j’ai perdu toute confiance en moi. Je n’ai plus grand crédit au commissariat. « Ouaip. Et, d’après ce que je sais, quelqu’un s’arrange pour que tu le restes…. et si tu t’es barrée, j’ai pas l’impression que ça soit Mitchell. Qui alors ? » Cette information-là, je peux l’obtenir ? Le sait-elle ? Sera-t-elle aussi drôle et amusante que sa comparaison au sujet du commissariat ? « Evidemment que c’est un moulin. On gagne pas assez pour être intègre. Je dirais même qu’on est exploité. Il y a ceux qui bossent par passion et sur qui accepte qu’on leur graisse la patte. Et puis, il y a moi.» Les couillons qui se mettent en danger tout seul. « Tu es certaine que tu ne veux pas conduire ? » me suis-je enquis pour changer de sujets. En réalité, je suis taraudé par une question sur la méfiance. Elle n’a plus aucun sens puisqu’elle le dit elle-même : je suis tenu en laisse. Peut-être que je la poserai plus tard. Sur l’heure, j’obéis - ironique d’ailleurs - je stationne le véhicule et je la suis sur le trottoir de cette avenue. Ma curiosité est à son comble. Surtout que ça n’a pas l’air commode ou traditionnel. « Trop tard !!!» l’ai-je taquinée, comme un gosse. « Il y a qui ici ? Il y a quoi plutôt ? » Je jette autour de moi des regards circulaires. J’observe et j’analyse. « On peut renflouer les stocks là où on va ? » Au contraire, elle devra partager ou elle se défoncera toute seule. « J’ai de l’argent sur moi, tu sais.» Peut-être qu’elle pourrait me vendre un peu de son stock personnel. Elle en a combien des bouteilles comme celle-là dans ses poches ? C’est quoi leur contenance ? ça a l’air tellement pratique

« Oui mais, pourquoi ? Pourquoi tu t’es barrée... »
« C’est une histoire pour les grandes personnes ça. »

Autrement dit : il n’en saura rien. L’histoire dans son entièreté n’est que flatteuse pour moi, je passe pour celle dont on s’est bien foutue et, si je me demande s’il a toujours été de notoriété publique au commissariat que mon ancien compagnon a été balancé par l’un des sien, je sais la faire taire cette curiosité. « Ouaip. Et, d’après ce que je sais, quelqu’un s’arrange pour que tu le restes…. et si tu t’es barrée, j’ai pas l’impression que ça soit Mitchell. Qui alors ? » « Le père noël ? Ou mère Teresa ? J’en sais trop rien. » Je prends un air innocent et je hausse les épaules, esquivant aussi cette question là. Evidemment que je n’ai aucune confiance en lui, et il serait hypocrite s’il s’en offusquait. « Evidemment que c’est un moulin. On gagne pas assez pour être intègre. Je dirais même qu’on est exploité. Il y a ceux qui bossent par passion et ceux qui acceptent qu’on leur graisse la patte. Et puis, il y a moi. » « Ceux qui passent du côté obscur de la force pour leur plaisir personnel ? » Je ne tente pas de comprendre : je le pique.

Mais je n’insiste pas et lorsqu’il me demande si je souhaite conduire, je réponds simplement que je suis mortellement sérieuse. C’est au volant que je risquerais d’être mortelle, plus encore dans cet état et lorsque nous arrivons à destination je manoeuvre la poubelle pour grimper dessus et atteindre l’escalier de secours sous ses yeux et en silence. Ravie et en extase d’être parvenue à attraper le premier barreau, je secoue mes jambes dans le vite un moment avant de réussir à me hisser assez haut pour poser mes jambes sur le premier barreau. « Trop tard ! Il y a qui ici ? Il y a quoi plutôt ? » « Il y a rien, personne et aussi longtemps qu’on veut. C’est ça le but. » Je me souviens que plus jeune, lorsque nous venions ici Carter et moi pour échapper à la réalité et nous défoncer, j’avais l’impression d’être invincible. Une fois l’échelle montée et la première plateforme atteinte on grimpe par ses escalier, le tout est plutôt enfantin. « Maintenant y’a dix étages à grimper alors j’espère que t’es pas ashmatique. » Cela ferait beaucoup de handicap pour un agent de terrain. « On peut renflouer les stocks là où on va ? J’ai de l’argent sur moi, tu sais. » « Allez grimpe, je jouerai pas les radines. »


@Loris Baumann

« Va te faire foutre Blackwell. C’est peut-être un jeu pour toi de balancer des infos et de jouer les femmes mystérieuses juste derrière, mais tu trompes personne. Tu vas mal. Ton monde périclite. Sinon, qu’est-ce que tu foutrais avec moi ?» Mon regard se veut dure et froid et, je ne redescends pas pourtant. Je suis simplement fatigué de son manège qui comprend, par la même occasion, le besoin de me rabaisser en permanence. Je me fous de ce qu’elle pense tant qu’elle m’amuse et là, a priori, elle m’emmerde. Je suis à deux doigts de m’arrêter, d’ouvrir la portière et de l’inviter à sortir. Que dis-je de balancer dehors de ma caisse sans ménagement. N’aurait-il pas la promesse d’une fin de soirée intéressante que je ne me serais pas retenu. Moins encore quand elle me pique. Elle y gagne un soupir qui dit clairement qu’elle est grotesque. Ne lui a-t-on jamais appris que les blagues les plus courtes sont les meilleurs ? une chance qu’elle m’intrigue. Je la suis. Je grimpe l’échelle. Je me hisse moi aussi sur la plateforme. « Je suis flic, pas asthamatique.» Pour elle, les deux seraient une tare. Pour moi, si j’étais le second, je sais que je ne survivrais pas trois jours dans mon job. Du reste, je ne survivrais pas non plus si elle se camait seule, sans moi. La regarder sans profiter me tendrait et ne le suis-je pas déjà ? Par sa faute ? Parce que je ne tire rien d’elle et que je ne vois pas bien ce que je fous là. Qu’elle est ridicule elle aussi et qu’elle ne l’admet pas. Que sa place ne serait pas dans ma compagnie au vu du peu de confiance qu’elle a en moi. Là encore, je me demande si quelqu’un l’a informée que titiller les indiscrétions d’un flic, c’est dangereux ? « Je préfèrerais encore payer que te dire merci. Je pourrais être opportuniste, mais tu me gonfles.» Même si j’apprécie qu’elle nous ait dégoté un endroit où nous serons seuls, loin de la civilisation et, par conséquent, non repérable par une connaissance quelconque. « Tu as pas confiance, je comprends. Mais si tu es pas fichue d’admettre que je suis pas un danger puisque te causer des emmerdes me traînerait dans les miennes, alors… qu’est-ce que tu fous là, Raelyn ? Tu es désespérée à ce point-là ? » A quel point l’a-t-il abîmée, son type ?