« Va te faire foutre Blackwell. C’est peut-être un jeu pour toi de balancer des infos et de jouer les femmes mystérieuses juste derrière, mais tu trompes personne. Tu vas mal. Ton monde périclite. Sinon, qu’est-ce que tu foutrais avec moi ? » Je fronce les sourcils et si, en temps normal et en n’étant pas sous l’influence de psychotrope, je lui aurait fait regretter ses mots, je me contente de lever un sourcil et de lui adresser un sourire très légèrement je m’en foutiste. « Emploie pas des mots trop compliqués pour toi Loris. » Mais ma pique, elle a des allures d’avertissement : le fait qu’on partage une soirée de défonce ensemble ne veut pas dire qu’on devient les meilleurs ami du monde et que je vais lui faire des confessions.

« Je suis flic, pas asthmatique. » « Bon bein ça va alors. On fait la course ? » Exaltée, presque extatique, je me lance dans les escaliers sans lui laisser le temps de répondre, sans lui laisser la chance d’une course équitable non plus. Pourtant, comme des enfants, on se rattrape, on tente d’entraver les mouvements de l’autre, de se faire tomber en attrapant nos chevilles, on rit au vent et moi, j’ai l’impression d’oublier mes emmerdes l’espace de quelques minutes.

Arrivés en haut, il revient à la charge Loris et, alors que je suis penchée les deux mains sur mes cuisses, le temps de reprendre mon souffle, il s’inquiète déjà de qui le régalera pour ses prochaines consommations. « Je préfèrerais encore payer que te dire merci. Je pourrais être opportuniste, mais tu me gonfles. » « Merci. » D’admettre que je te gonfle. « Tu as pas confiance, je comprends. Mais si tu es pas fichue d’admettre que je suis pas un danger puisque te causer des emmerdes me traînerait dans les miennes, alors… qu’est-ce que tu fous là, Raelyn ? Tu es désespérée à ce point-là ? » Je lève les yeux au ciel avant de me laisser tomber par terre et de m’approcher du bord pour laisser pendre mes jambes dans le vide. C’est ce que j’ai toujours adoré à propos de cet endroit et, aujourd’hui, quinze ans plus tard, j’ai la même sensation : celle que je peux voir tout le monde mais que personne ne peux me voir. Alors, je chuchote. « Regarde, on est invisibles... » Finalement, je lève les yeux vers lui et tapote le sol pour qu’il vienne s’installer. « Arrête d’être vexant. Et t’as essayé de te soustraire à mon emprise y’a même pas un mois, alors dis pas que tu m’en veux de pas être prête à te confier ma vie. » Je pousse finalement un soupir et je daigne préciser. « Ces histoires… C’est pas tant que je veux pas t’en parler de toute façon. Je veux pas en parler du tout. »



@Loris Baumann

Tout n’est que menace chez Raelyn. Menace et insulte et je suis épuisé qu’elle passe son temps à m’humilier parce que pour le moment, j’estime qu’elle n’est pas en état de le faire. C’est elle qui a dégringolé de son pied d’estale pour être réduite à consommer de la drogue avec un type dont elle n’a pas confiance. Elle peut bien faire la maligne autant qu’elle veut : je n’ai pas peur d’elle. La drogue aide. Demain, peut-être que je le regretterai. Pas maintenant. « Arrête ton cinéma. Tu m’amuses pas. Tes menaces non plus. Qu’est-ce qui se passe Tu les comprends pas ? » Sur l’heure, je la suis pas intérêt, mais j’ai l'impression de lutter pour ne pas la jeter et me casser. Au moins est-ce prometteur cet endroit qu’elle propose. Son défi aussi. Je sais que je vais le gagner. J’ai des plus grandes jambes. Ce serait rapidement plié et ça m’amuserait beaucoup que de la coiffer sur le poteau, mais je refuse. Si elle veut être rabat-joie, je peux l’être aussi. « Tu as pas voulu conduire, cours toute seule.» lui ai-je soufflé en grimpant les échelons vers ce toit a priori. Pourquoi donc faut-il que son sourire m’entraîne malgré moi vers le terrain du jeu. Je finis par courir. Je me la joue déloyale, comme elle l’a été au préalable. Je ris à gorge déployée, j’en perds mes forces et j’oublie qu’elle m’énerve. Je le lui dis pourtant qu’elle me gonfle. Elle s'enorgueillit et je me demande, vraiment, ce que son mec a pu lui trouver. En attendant, je cherche à comprendre ce qui la rend aussi désagréable, et surtout avec moi. Je l’observe s’asseoir, je la rejoins. Je fais fi de son mépris et j’écoute. J’écoute attentivement ce qu’elle a à dire sur la question. « C’est toi qui est vexante depuis tout à l’heure. Alors, qu’on pourrait simplement passer une soirée sympa, qui ne changerait rien à ce qu’on est...» A ce qui nous lie. « Mais tu pourris tout mon mojo. C’est ce qui me dérange, bien plus que le fait que tu aies pas envie d’en parler. Je me fous plus de ta vie que tu te fous de la mienne. Et, dans les faits, tout le monde aurait fait le même à ma place. Mais tout le monde serait pas là avec toi.» Elle ne m’a rien demandé, mais je sais que ça la divertit et qu’en conséquence, ça lui fait autant de bien qu’à moi.

« Arrête ton cinéma. Tu m’amuses pas. Tes menaces non plus. Qu’est-ce qui se passe Tu les comprends pas ? » Il m’envoie sur les roses, me rend la monnaie de ma pièce et je ne comprends pas tout de suite qu’il est vraiment agacé Loris. Au contraire, je me dis qu’il fait des manières, et son répondant me fait rire et sourire. Alors je le provoque, je le mets au défi de me rattraper et lorsqu’il refuse, je fais la moue. « Tu as pas voulu conduire, cours toute seule. » « C’est pour te sauver la vie que j’ai pas voulu conduire. Allez, fais pas la gueule, fais la course avec moi. » Comme une enfant boudeuse je j’attrape son bras pour le tirer. Il résiste et j’éclate de rire, avant de le provoquer d’un sourire qui finit éventuellement par le faire craquer : il rentre dans mon jeu et ça me plait. Ca me plait parce que cette course me permet d’oublier tout le reste l’espace d’un instant, parce que je suis allumée, parce qu’on est cons mais qu’au moins il parle ni du Club ni de mon ancien amant.

Pourtant arrivés en haut je comprends rapidement qu’il ne compte pas me laisser m’en sortir si facilement. Je me demande même s’il est déjà redescendu pour être aussi chiant - pas déjà tout de même ? - et je lève les yeux au ciel en parfait adolescente excédée et surtout impossible à raisonner : la fautes aux stupéfiants. « C’est toi qui est vexante depuis tout à l’heure. Alors, qu’on pourrait simplement passer une soirée sympa, qui ne changerait rien à ce qu’on est... » « C’est comme ça que les gens m’aiment. Je passe pas la pommade, je mords, je croyais que t’étais au courant. » Avec moi, il faut savoir ne pas s’offusquer de tout. Il n’y a rien que ne n’aime mois et je préfère au contraire qu’on me tienne tête et me rentre dedans en retour, comme il l’a amorcé tout à l’heure. « Mais tu pourris tout mon mojo. C’est ce qui me dérange, bien plus que le fait que tu aies pas envie d’en parler. Je me fous plus de ta vie que tu te fous de la mienne. Et, dans les faits, tout le monde aurait fait le même à ma place. Mais tout le monde serait pas là avec toi. » Commet veut-il que je n’ai pas envie de me moquer de lui lorsqu’il dit des choses comme tu pourris tout mon mojo ? D’ailleurs mes lèvres s’étirent en un sourire et je me retiens fort, très fort pour ne pas m’esclaffer. « T’es pas avec moi pour le plaisir Loris, me prends pas pour une idiote. T’es avec moi parce que t’as nulle part ailleurs ou être et t’es avec moi par intérêt. » Pour ce qu’il y a dans la poche de ma veste.



@Loris Baumann

Me sauver la vie. Je trouve ça idiot. Quand bien même conduirait-elle très mal, elle la tient entre ses serres et menaces de les fermer si fort qu’elle l’écraserait jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Pourquoi donc se donne-t-elle tant de peine ? Pourquoi ? Parce que je suis son bouffon ? Je n’ai pas envie de ce rôle. Celui d’esclave qui a suivi celui de gigolo me convient bien mieux. Alors, oui, je cours avec elle. Oui, je réagis quand elle me tire par le bras. Oui, je m’amuse, c’est vrai, mais c’est de courte de durée, aussi court que ses petites jambes qui battent l’air dans le vide. Le vide. Il me happe et je ferme les yeux en lui expliquant pourquoi je boude, moi aussi. Je boude et je fais pas semblant. Je me fiche d’ailleurs qu’elle se moque encore, qu’elle me raille ou qu’elle retienne un fou-rire. Je ferme les yeux et je parle à coeur ouvert. « Tu peux mordre autant que tu veux, ça, c’est drôle.» Et, de ça, je ne m’offusque pas. Je ne me vexe pas, je lui rends volontiers la monnaie de sa pièce. « mais tu peux le faire sans humilier. Parce que tu sais que si je voulais m’y mettre moi aussi, je pourrais. Je pourrais le faire, Raelyn.» Qu’elle me traite de faible de ne pas m’en donner à coeur joie. Elle sait ce qui me motive. Elle pointe le fait du doigt d’ailleurs et j’opine du chef : je ne nie pas, j’accepte. « C’est vrai. mais pas pour l’intérêt. Je t’ai dit que je paierais en plus.» Je n’ai pas besoin de sa charité. « Mais contrairemetn à toi, je le dis. Je ne fais pas l’hypocrite. J’admets que je suis là pour pas être seul. Toi, tu t’amuses à cracher dans la soupe que tu bois depuis tantôt alors que, tu es autant au fond du trou que moi. Pire encore, je pense. Parce que moi, je replonge pas. J’ai pas essayé d’arrêté encore et j’en suis pas là à cause d’une gonzesse. J’en suis là parce que j’ai un objectif, un vrai, qui n’a rien à voir avec des problèmes de coeur.» J’ouvre les yeux, mais je ne la regarde pas. Je fixe un point au hasard dans l’horizon et je songe qu’elle devrait me remercier. « Alors moque-toi, mais n’oublie pas qu’il suffirait d’une pulsion dans ton dos pour que je me débarrasse de mon problème. Et n’oublie pas que je le fais pas. » ai-je conclu d’un clin d’oeil. Ce n’est pas une menace. Même en pleine overdose, je ne le ferais pas. Même allumé, je ne m’y risquerais pas. Je trouve ça drôle cependant et je m’esclaffe.

Il boude Loris. Il boude comme un adolescent qu’on aurait envoyé sur les rose, comme quelqu’un qui n’a pas le répondant nécessaire pour se défendre face à mes attaques - ils sont peu, quand j’ai décidé de tout donner - mais étrangement, je l’écoute. « Tu peux mordre autant que tu veux, ça, c’est drôle. Mais tu peux le faire sans humilier. Parce que tu sais que si je voulais m’y mettre moi aussi, je pourrais. Je pourrais le faire, Raelyn. » Il pourrait. Il l’a fait ce soir ou plutôt, il a essayé et plutôt que de grogner contre lui j’ai esquissé une fuite, sans espérer qu’il ne me rattrape. Pourtant il l’a fait et je n’y suis pour rien si la solitude lui fait encore plus que de gérer les merdes que je lui envoie à la gueule. « C’est vrai. mais pas pour l’intérêt. Je t’ai dit que je paierais en plus. Mais contrairement à toi, je le dis. Je ne fais pas l’hypocrite. J’admets que je suis là pour pas être seul. Toi, tu t’amuses à cracher dans la soupe que tu bois depuis tantôt alors que, tu es autant au fond du trou que moi. Pire encore, je pense. Parce que moi, je replonge pas. J’ai pas essayé d’arrêté encore et j’en suis pas là à cause d’une gonzesse. J’en suis là parce que j’ai un objectif, un vrai, qui n’a rien à voir avec des problèmes de coeur. » « Je m’en fous que tu me paies. » J’ai assez d’argent pour ne savoir qu’en faire et je ne suis même plus dealeuse, plus depuis des années et, depuis récemment, je ne suis même plus membre du Club. Réalise-t-il que de pointer à nouveau du doigt que je pleure un homme et ma relation est aussi méprisant et surtout beaucoup plus personnel que ce que moi je fais : au pire s’attaquer à sa virilité ? Que pointer du doigt ma rechute, c’est exactement tenter de m’enfoncer la tête dans la boue plutôt que de mordre ou de me piquer ? « Moi au moins je respecte les règles. Toi, ça fait deux fois que tu les enfreins. » Mon regard se perd au loin plutôt que sur le brun. Lui, il est là parce que pour une raison que je ne m’explique pas je n’avais pas envie d’être seule ce soir, il aurait pu être n’importe qui que cela n’aurait rien changé, dans l’état dans lequel je suis. « Fais attention, à la troisième c’est châtiment. » Même si je n’ai pas encore réfléchi à la forme que ça prendre. « Alors moque-toi, mais n’oublie pas qu’il suffirait d’une pulsion dans ton dos pour que je me débarrasse de mon problème. Et n’oublie pas que je le fais pas. » Je tourne la tête dans la direction et un sourire étire mes lèvres. « T’en aurais plein d’autres des problèmes si tu me poussais, des bien pire que moi. » Parce qu’il ne s’en sortirait pas libre cette fois ci et, au fond, je suis presque persuadée que la culpabilité le rongerait au point de se dénoncer. « Mais meurtrier ça serait une sacrée nouvelle ligne sur ton CV. »



@Loris Baumann

A l’entendre, elle se fout de tout et de tout le monde Raelyn. Elle se rit du monde qui l’entoure et mon petit doigt me dit que ça n’a rien à voir avec la défonce. C’est sa nature profonde, mais je n’y crois plus vraiment. Je me suis accordé sur ce trait de sa personnalité à une époque. Aujourd’hui, elle m’a fait la démonstration qu’elle mord aussi quand elle est blessée, meurtrie et malheureuse. Elle est faite d’émotions, comme tout un chacun, et je me moque, moi, que je sois là par intérêt puisque ce sont les mêmes que les siens. Je fiche qu’elle m’appréhende comme un chien de cirque qui fera des cabrioles parce qu’elle tient au-dessus de ma tête mon repas du soir. Ce que je désire, c’est qu’elle arrête les basses humiliations qui me gâchent les plaisirs de la drogue, qui m’oblige à tirer la tête alors que je suis une bonne nature. Je ne m’offusque de pas grand chose. Je ne suis pas susceptible. Je suis même plutôt tranquille comme gars. Mais chaque attaque envers ma virilité, principalement parce que je ne suis pas dans mon état normal justement, m’a donné envie de la coincer sur le siège arrière de la voiture pour lui rappeler que je suis normalement constitué et en mesure d’utiliser à bon escient ce que la nature m’a offert. Au lieu de ça, je la regarde et je la vois comme un chihuahua. Elle aboie beaucoup, mais elle ne mort pas. Elle braille plus fort que les autres pour pallier son infériorité. L’image me fait sourire et m’aide à lâcher du lest. Un peu trop d’ailleurs. Je lui rappelle qu’elle n’en mène pas large et elle souligne que j’abuse. Elle ne s’en va pas, elle menace d’un châtiment et j’arque un sourcil, intrigué : « Je me demande bien ce que tu pourrais faire de plus...» Intérieurement, je me suis dit que dire la vérité urgeait, vraiment. Je me dis aussi que je vivrais moins angoissé si je la balançais dans le vide. C’est tentant, mais ce n’est pas moi. Elle le sait d’ailleurs. Elle se défend de cette idée de merde en soulignant que mille problèmes surviendraient et ne rendraient pas ma vie plus facile. C’est vrai. Pourtant, lui faire peur m’amuse et je fais mine de le faire, veillant tout de même à la maintenir fermement. Je le fais et je m’esclaffe, proche du fou-rir. « Ta tête !!! Faut pas avoir peur comme ça ma petite dame. Je suis pas un meurtrier, tu l’as dit toi-même.»  

Il parle Loris, mais il se gâche en faisant à nouveau référence à Amos puisque c’est tout ce que j’entends. Il s’offusque que je parle de Leah et que je le pique lui dans sa fierté d’homme, mais il ne se prive pas d’enfoncer le clou là où ça fait mal me concernant, alors qu’il sait. Il sait que j’ai mal, que cherche-t-il de plus, veut-il que je l’avoue à voix haute ? Nous ne sommes pas ami et rien ne m’y oblige. Je sais qu’il se réjouirait de m’entendre l’admettre mais je ne lui ferait pas ce plaisir, et je me demande s’il réalise qu’il est hypocrite, à me reprocher de ne pas le faire. En quel nom me confierais-je ? En quel nom admettrais-je que oui, j’étais amoureuse, que oui, Amos me manque et que oui tout cela me fait un mal de chien ? Que oui, j’ai replongé et que j’ai honte, que je me déteste. Je ne lui dois rien à Loris, et certainement pas des explications.

« Je me demande bien ce que tu pourrais faire de plus... » Je me tirerais sur le champ déjà. Il se retrouvera seul et cette fois ci sans la moindre chance de me rattraper puisque c’était bien là ma condition pour rester, et que j’ai accepté la sienne en retour sans me manquer. « J’ai pas encore réfléchi et si je te le dis ça sera beaucoup moins drôle. Par contre, ce que je sais, c’est tu parles beaucoup trop de lui pour pas être jaloux. » Si ce n’est de mon amant alors de notre relation, du fait que moi, aussi détestable que je soit, j’ai vécu quelque chose de vrai, quelque chose de fort, quand lui se cantonne toujours et encore aux coups d’un soir.

Sa main se verrouille autour de mon bras et de l’autre, il fait mine de me pousser en me retenant pourtant fermement. Je sursaute, l’espace d’un instant je me sens vaciller, je me sens tomber et je me vois même m’écraser sur l’asphalte. Mes mains se referment autour du poignet de Loris, je m’y rattrape par réflexe et, tandis qu’il éclate de rire je reprends ma respiration. « Ta tête !!! Faut pas avoir peur comme ça ma petite dame. Je suis pas un meurtrier, tu l’as dit toi-même. » « Mais ça va pas ? » La respiration saccadée, je porte ma main à mon coeur en tentant de me calmer. La peur passée, j’explose de rire en le repoussant mollement. « T’es vraiment trop con. »




@Loris Baumann

Tout est dit concernant ma rogne. Tout est dit à propos de ce que je déteste qu’elle m’humilie, mais que ça m’amuse qu’elle me pique tant que ce n’est pas sur des sujets qui me crispent. Tout est dit et je retrouve les couleurs de ma bonne humeur. Elle réussit même l’exploit de titiller ma curiosité quant à son châtiment. Evidemment je n’ai pas envie de le vivre et je devine qu’elle prendrait ses jambes à son cou. Bien sûr que je me demande pourquoi ça m’embêterait. Au lieu de ça, je me remets doucement à plaisanter avec elle. « Oh !! Terriblement jaloux, oui. Tu as pas idée. Je me demande même pourquoi tu l’as préféré lui à moi.» ai-je ponctué d’un clin d’oeil avant d’être plus sérieux. « Sérieusement, je vais vraiment essayer de plus en parler. Promis. Je sais même pas pourquoi je le fais. Peut-être parce que je jubile » Et aussi parce que ça m’attriste qu’elle soit dans cet état, même si je ne me l’explique pas. « ou peut-être parce que je suis pas de taille.» ai-je remarqué, en m’esclaffant, enfonçant moi-même ma tête sous l’eau sous prétexte de me racheter d’avoir exagéré. « Ou peut-être parce que je connais rien de tout ça et que j'ai envie de comprendre.» L’amour, les relations amoureuses sincères, celles où l’on se promet fidélité et sécurité à l’être aimé. A-t-elle été jusque là ? A-t-elle rêvé de mariage ? D’enfant ? D’éternité ? « Mais, tu sais ce qu’on dit, tu es pas ma psy.» Et, par conséquent, je ne m’attarde pas sur la question. Je fais diversion en formulant une menace qui ne convainc personne mais que je mets en partie à exécution. Sa tête : elle valait de l’or. Plus trace de mes bouderies de gonzesse. Je ris à m’en décrocher les poumons. Je ris, je perçois le sien alors qu’elle me bouscule et tout est oublié désormais. « On me le dit souvent. c’est presque devenu un compliment. Je t’ai fait peur ?» Dirait-elle le contraire que je ne la croirais pas. « Au moins, on sait que tu as pas envie de mourir. Ou pas comme ça en tout cas.»  

« Oh !! Terriblement jaloux, oui. Tu as pas idée. Je me demande même pourquoi tu l’as préféré lui à moi. » J’esquisse un sourire. Je l’ai provoqué sur le sujet, alors c’est ok qu’il en parle. Surtout qu’il n’est plus question de notre rupture, de mes sentiments, où de choses plus trop sérieuses pour que je les aborde avec Loris, qui me regarde comme un petit con fier de sa blague. En temps normal je lèverai un sourcil au ciel, là, je me contente de sourir et de secouer la tête. « Je pourrais te faire une liste des raisons, mais d’une on en aurait pour toute la nuit et de deux ton égo de mâle se relèverait pas. » Je me rends compte de la portée de mes mots, de ce que je dévoile de mon estime pour mon ancien compagnon et je serre la mâchoire, priant pour que le brun devine de lui même qu’il ne serait pas judicieux de me relancer sur le sujet.

« Sérieusement, je vais vraiment essayer de plus en parler. Promis. Je sais même pas pourquoi je le fais. Peut-être parce que je jubile. »
« Jubile en silence alors. »
« Ou peut-être parce que je suis pas de taille.  »
« T’es pas de taille pour moi Loris. Mais je suis pas certaine qu’on puisse réellement considérer que c’est quelque chose de mal. »

Il faut avoir envie de s’accrocher, il faut avoir envie de m’accepter comme je suis et d’accepter que la femme froide du Club fait partie de celle que je suis. Il ne fait pas la tolérer, il faut l’aimer elle aussi. « Ou peut-être parce que je connais rien de tout ça et que j'ai envie de comprendre. Mais, tu sais ce qu’on dit, tu es pas ma psy. » « Demande à ta soeur. Elle avait l’air de vivre le rêve américain quand je l’ai recroisée l’an dernier. » S’il y a de l’ironie dans mon ton, c’est parce qu’à l’époque elle était enceinte et séparé de son conjoint : on ne peut pas qualifier sa situation d’enviable, dans ces conditions. Elle a dû l’avoir son môme depuis. « T’as fait deux écarts, tu peux pas m’en vouloir. J’en ai encore un. » Peut-être est-ce mes provocations, peut-être est-ce le sujet de Leah, quoi qu’il en soit il prétend me pousser dans le vide et je vois pas vie défiler. Je crie, je m’accroche à lui, je griffe son bras jusqu’au sang de mes ongles manucurés et je le frappe en pleine poitrine quand il s’esclaffe avant de le rejoindre : plus rien n’a d’importance lorsque je suis dans cet état là.

« On me le dit souvent. C’est presque devenu un compliment. Je t’ai fait peur ? »
« Absolument pas. »
« Au moins, on sait que tu as pas envie de mourir. Ou pas comme ça en tout cas. »
« Bien sûr que j’ai pas envie de mourir. Pas comme ça, pas autrement. »



@Loris Baumann

J’ai ouvert la bouche pour la poser cette question qui me brûle les lèvres : c’est quoi le secret des hommes avec lesquels les femmes ont envie de s’engager ? Qu’ont-ils que je n’ai pas ? Une vie saine ? D’une certaine manière, ma vie l’a été. Sont-ils donc moins égocentriques ? Est-ce que je me regarde trop le nombril ? Je n’en ai pas l’impression, mais je doute d’être objectif alors oui, je serais curieux qu’elle liste tout ce qui lui plaisait tant chez son type. Pourtant, je ne pipe mot. J’ai bien compris qu’une fois de plus serait la fois de trop. Alors, je me charge. Je rassemble mes trésors d’auto-dérision. « Si tu veux mon avis, ça fait longtemps que je suis bien heureux de ne pas être tomber dans ce piège-là.» Celui où je serais tombé amoureux de ses courbes et de son tempérament. Par chance, j’ai apprécié les premières, mais le second m’a rapidement dérangé, sans quoi je n’oserais en parler. Je me serais vexé d’entendre cette vérité. J’aurais tout simplement pris peur. Au lieu de ça, j’émets des hypothèses et je réplique un : «J’ai promis.» suivi d’un « Attention ! Plus qu’une fois.» Parce que Leah est trop importante pour que je la laisse la salir de son venin. Je n’ai pas non plus envie qu’elle me questionne sur les mésaventures de ma cadette. ça ne lui regarde pas et qui plus est, elle s’en amuserait elle aussi. Elle en rirait autant que moi de sa situation et, a priori, je préférerais qu’elle se moque de moi que de ma soeur. En attendant, j’en fais ma victime. Je fais mine de la balancer à bas du bâtiment. Elle s’agrippe à moi, cherche à se rattraper, me griffe et… elle annonce qu’elle n’a pas peur ? Je m’esclaffe, je la toise d’une oeillade enjouée. « Pas de ça avec moi, Raelyn Je peux aller encore plus loin… Et tu n’auras qu’à espérer que je rattraperai du bon bras.» Du reste, je ne suis pas convaincu sur ses envies de vivre et de croquer la vie à pleines dents, sereinement. Elle ne s’en mettrait pas autant dans le nez. Je ne dirais pas que j’ai envie de mourir, mais je ne souffre pas d’un chagrin d’amour. Je n’ai pas quitté le Club. Je n’ai pas l’impression que mon monde s’est écroulé. Les choses sont par conséquent bien différentes. « Vraiment ? Pourtant, ça n’épargne personne. Tu as une fiole dans ta veste, Rae. A quand l’overdose ? »

« Si tu veux mon avis, ça fait longtemps que je suis bien heureux de ne pas être tombé dans ce piège-là. » J’esquisse un sourire, que mon hilarité générale transforme en éclat de rire bien trop facilement. « T’as pas tort. J’ai toujours pensé que ma peau était empoisonné, ou quelque chose du genre. » Je divague, j’allonge mon dos sur le béton alors que mes jambes pendent encore dans le vide. « Du genre, tu poses tes mains dessus, t’as deux choix : soit tu sais plus t’empêcher de te jouer avec les limites, soit il t’arrive quelque chose. Parfois les deux, parfois c’est lié. » Je ne pousse pas à la consommation mais, je n’ai jamais eu froid aux yeux et peur de les frôler les miennes de limites. Avec Amos tout était différent. Avec Amos notre relation était passionnée, brûlante, mais équilibrée, respectueuse, et régie par les sentiments.

Je me redresse sur mes coudes, puis je me rassois pour aborder le sujet de Leah. S’il s’est permis une entorse au règlement - deux - je ne vais pas me priver non plus. Je suis rarement réglo, alors je ne vais pas me priver s’il ne l’est pas. « J’ai promis. Attention ! Plus qu’une fois. » « Je vais bien réfléchir. Tu le verras même pas venir. » Peut-être est-ce lui qui prendra ses jambes à son cou cette fois là. Mais ce serait de la triche, j’y ai le droit à cette seconce fois.

« Pas de ça avec moi, Raelyn Je peux aller encore plus loin… Et tu n’auras qu’à espérer que je rattraperai du bon bras. »
« Et toi t’aurais qu’à espérer que je me rattrape pas en plantant malencontreusement mes ongles dans tes globes oculaires ou dans tes bijoux de famille. »

Je lui adresse un regard amusé, provocateur et insolent et, de nouveau, il redonne des teintes bien trop sérieuses à la conversation. « Vraiment ? Pourtant, ça n’épargne personne. Tu as une fiole dans ta veste, Rae. A quand l’overdose ? » « Je fais pas d’overdose. C’est pour les junkies ça. » Je m’allonge à nouveau, et alors que mon regard attrape les étoiles je me dis qu’elles sont belles. Foutue défonce. « Si je voulais tirer ma révérence je choisirais une solution bien plus radicale. Plus rapide aussi. » J’ai un flingue chargé dans ma console, j’ai assez de barbituriques dans ma salle de bain pour m’endormir sans jamais me réveiller, je pourrais même me jeter du haut de cet immeuble : j’ai tout un tas d’autres choix. « Pourquoi tu dis ça ? T’es attiré par le vide ? » Celui sous nos pieds. Celui qui le libèrerait au moins de moi et de son addiction.


@Loris Baumann

La tête tournée dans sa direction, je l’observe s’allonger sur le sol et j’écoute avec un silence presque religieux son monologue. Se jette-t-elle des fleurs ? Non ! j’ai l’impression au contraire qu’elle parle d’elle comme si c’était une malédiction, comme si elle était une sorte de mante religieuse qui, à défaut de dévorer ses amants, agit sur eux comme une drogue. A-t-elle tort ? Je me rappelle quelques-uns de nos ébats, en particulier les plus intenses, et je me dis qu’elle n’a pas tout à fait tort, à peu de choses près. « C’est pas tout à fait faux. Il y a quelque chose chez toi qui donne envie de revenir, mais quand on y est, on se demande ce qu’on fout là. Je l’ai moins ressenti parce que j’ai pas aimé être ton gigolo.» ai-je lancé en la rejoignant. A mon tour, je fixe le ciel noir et son tapis d’étoile. Mon esprit drogué aurait presque l’impression qu’elle s’illumine chacune à leur tour, comme si elle dansait un balai lumineux. « Et sans te mentir, j’ai pas détesté pour autant. Mais j’ai été soulagé… sans vouloir te vexer bien entendu.» Je l’ai été au nom d’un ego qui a été mis à mal il y a bien longtemps par mes nouvelles habitudes. Ce postulat étant douloureux, je fais diversion. J’en reviens à ma mauvaise blague, celle où je m’apprête à la jeter dans le vide. Je la menace de recommencer. Je noircis le tableau et je ris aux éclats en l’entendant. « Là, c’était clair que tu aurais fini en bas. Quand on a mal, on lâche tout ! » Je hausse les épaules, presque fataliste, mais tout ceci ne sont que des railleries sans grande importance. Sans impact. Sans risque. Ce qui l’est, c’est son insconcience. Je l’ai vu faire. Elle prends pas “un peu” elle aspire des quantités énormes en une fois. « Et à partir de quand on est un junkie ? » me suis-je enquis sans la détailler. Je fixe toujours le plafond du monde.« Et non ! Pas du tout même. J’ai encore trop de choses à vivre si tu veux mon avis. Je trouve juste que toi… tu forces un peu ! » Même si ça me regarde pas, je le souligne.

« C’est pas tout à fait faux. Il y a quelque chose chez toi qui donne envie de revenir, mais quand on y est, on se demande ce qu’on fout là. Je l’ai moins ressenti parce que j’ai pas aimé être ton gigolo. Et sans te mentir, j’ai pas détesté pour autant. Mais j’ai été soulagé… sans vouloir te vexer bien entendu. » Quelque chose chez moi qui donne envie de revenir ? Si je me satisfait de sa confession, je m’étonne qu’il emploie le terme de gigolo puisque je n’ai pas forcément l’étiquette qui me revient donc de droit à moi. « Mon gigolo ? C’était pas une transaction Loris. Si t’avais pas envie de coucher avec moi fallait le dire, j’aurais pas partagé et t’aurais acheté ta drogue comme tout le monde. » J’ai du mal à cacher ma surprise et si je me fiche de ce qu’il pense et que le terme d’être “vexée” est donc un peu fort, j’ai du mal à voir où il veut en venir. « J’ai pas besoin de payer pour avoir un homme dans mon lit. Fallait le dire avant si c’était un tel soulagement de plus avoir à me toucher, je t’aurais évité le désagrément. »

Sauf qu’il n’avait pas le choix, sauf qu’il ne pouvait pas prendre le risque d’être reconnu par l’un des type du terrain : s’il a été le gigolo de quelqu’un, c’est de son mensonge. Pour peu, on pourrait presque dire que c’est lui qui m’a utilisée. « Là, c’était clair que tu aurais fini en bas. Quand on a mal, on lâche tout ! » Je hausse les épaule et, piquée dans ma fierté, je me demande s’il ne l’aurait pas mérité finalement. « Et à partir de quand on est un junkie ? » « On est un junkie quand on a touché le fond. T’as touché le fond Loris ? » Moi, je me mens la moitié du temps. Je me dis que la drogue m’aide à oublier et qu’il vaut mieux ça que de souffrir des affres d’un chagrin d’amour et de la trahison. L’autre moitié du temps, je me dégoute et n’ai plus aucun estime pour moi même. « Et non ! Pas du tout même. J’ai encore trop de choses à vivre si tu veux mon avis. Je trouve juste que toi… tu forces un peu ! » « Tu t’es envoyé la même chose que moi ce soir. Ce sont quoi tes critères pour déterminer que moi je force un peu, mais que toi tu fais une petite balade de santé ? »


@Loris Baumann

« Joue pas avec les mots. J’ai pas dit que tu m’avais forcé la main.» Faudrait être vachement hypocrite et, si j’ai tendance à l’être, je le suis bien moins quand je suis complètement défoncé. « C’était même pas la question. Coucher avec quelqu’un et être payé ensuite, ça faisait de moi un gigolo. Est-ce que je sous-entends que tu étais ma cliente ? Non ! C’est juste une impression» L’image que ça me renvoyait de moi-même, mais qui n’avait rien à voir avec ce qu’elle était ou pas à mon sens. C’était bien plus personnel qu’elle ne l’imagine. « Et ce qui m’a soulagé, c’était pas de ne plus coucher avec toi, c’était de coucher avec toi dans ces conditions-là.» ai-je conclu, bien conscient que je parle beaucoup trop pour mon propre bien. C’est un des effets secondaires de la cocaïne. Je parle, je parle, je suis nerveux. Mes doigts pianotent le sol d’ailleurs. « Je dis que de la merde. Le prend pas mal.» Surtout que sa part d’interprétation est autant fourvoyée que la mienne. Nous ressentons avec notre ego, c’est lui qui parle et, a priori, elle en a bien plus que moi. Elle s’irrite dès lors que j’aborde le sujet de sa consommation et je me demande ce qui n’est pas tabou avec cette fille. Sous ses airs détachés, il semblerait qu’elle se prenne bien souvent la tête, comme toutes les autres. « Toucher le fond. Et comment on sait quand on a touché le fond ? » En définitive, poser la question signifie que je n’y suis pas encore, mais ne pourrais-je pas l’anticiper si j’étais aiguillé ? Elle semble le frôler, elle, et je me permets même de le lui faire remarquer. « Peut-être parce que je maigris pas, que je perds pas non plus en masse musculaire. Avant de commencer, j’ai beaucoup étudié. Pour en être là, tu consommes tous les jours. Pas moi.» Pas encore.« Alors ouais. Pour le moment, moi je me balade, toi tu cours après quelque chose. » ai-je conclu en tournant la tête vers elle.

« Joue pas avec les mots. J’ai pas dit que tu m’avais forcé la main. »
« T’as dis que t’avais le sentiment d’être mon gigolo. Les mots ils ont un sens Loris. »
« C’était même pas la question. Coucher avec quelqu’un et être payé ensuite, ça faisait de moi un gigolo. Est-ce que je sous-entends que tu étais ma cliente ? Non ! C’est juste une impression. »

Je fronce les sourcils et je sens que, s’ils s’enfonce, il le fait par maladresse et par difficulté à exprimer convenablement le fond de sa pensée, pas pour me blesser pas parce que c’est ce qu’il pense vraiment. Pourtant, mon égo s’insurge et je lui dis qu’il fallait m’en informer, si la besogne était si désagréable que ça parce que, avant lui, j’ai jamais entendu personne se plaindre. Bien sûr que ce n’est qu’une question de fierté. Bien sûr qu’il a piqué la mienne en comparant la chose à de la prostitution quand ça l’arrangeait bien de ne pas avoir à se trouver un dealeur parce que j’étais généreuse. « Et ce qui m’a soulagé, c’était pas de ne plus coucher avec toi, c’était de plus coucher avec toi dans ces conditions-là. » Je fronce les sourcils, je tourne la tête dans sa direction avant de la secouer. « T’es même pas tant plus jeune que moi en plus. Si t’avais été un gigolo, tu te serais choisi une vieille. » J’enterre la hache de guerre parce qu’il y met de la bonne volonté mais je ne peux m’empêcher de camper sur mes positions en prétendant bouder comme une adolescente. Je croise mes bras sous ma poitrine et je fixe le ciel sans lui accorder un regard. « Je dis que de la merde. Le prend pas mal. » J’esquisse un sourire. « C’est bon j’ai compris. Je te filerai des jolis bijoux et des belles robes la prochaine fois. » Je le provoque, signe que l’orage est passé.

« Toucher le fond. Et comment on sait quand on a touché le fond ? »
« Tu le sais, c’est tout. »

Mais est-ce vraiment le cas ? Je l’ai touché le fond en 2005 et pourtant je ne me rends pas compte que, à nouveau et alors que j’étais restée clean pendant des années, je m’enfonce. Est-ce parce que je ne le fais pas progressivement, comme à l’époque, mais sans frein ? « Peut-être parce que je maigris pas, que je perds pas non plus en masse musculaire. Avant de commencer, j’ai beaucoup étudié. Pour en être là, tu consommes tous les jours. Pas moi. Alors ouais. Pour le moment, moi je me balade, toi tu cours après quelque chose.  » « C’est pas très sympa de critiquer le poids d’une fille Loris, ça se fait pas. » Bien sur, la drogue a déjà commencé à transformer mon corps parce que me nourrir est devenu optionnel. « Je cours pas, je profite du néant. » Je le lui ai dit : je m’occupe.


@Loris Baumann