« Tu la fais grandir dans ton ventre et je lui chante des chansons. » t’es bête, Birdie. Ce n’est pas comparable. L’alien vit en toi, grâce à toi. Tu n’es pas juste avec toi-même et Jordan te le souligne gentiment. Tu restes muette, d’ailleurs. Cela prouve qu’il n’a pas tort. Que cela n’est pas une mesure à prendre en compte. Vous faites chacun du mieux que vous pouvez. C’est peut-être plus difficile pour Jordan car il a un point de vue extérieur. Il ne peut pas comprendre tout ce qui se trame en toi - l’aspect physique en tout cas. Mais il le remarque mieux que toi, il faut croire. Il met un point d’honneur à te rappeler que tu ne fais pas rien. Ne commences pas à réfléchir sur les tenants et aboutissants, sur ce qui est dur, sur qui la faute doit aller, qui a les épaules les plus affaissées. C’est inutile et incensé. Au final, tu es bien mieux allongée. Cela te permet de garder tes membres au calme - et ton esprit aussi. Celui-là même qui se réveille doucement. « I can’t compete with the magic your body can do. » ton cœur grossit et shit que tu l’aimes. Ce parolier de prestige sait quoi dire pour apaiser ton âme - c’est bien pour cela que tu n’aimes pas les silences. Les siens, en l'occurrence. Même si sa sincérité t’a déjà désarmée plus d’une fois, tu préfères quand il s’exprime. Tu préfères aussi son joli sourire sur son beau visage, et vos mains liées et le savoir juste proche de toi. Tu renoues vraiment. Tu sais que tu es condamnée à suivre les thérapies jusqu’à la fin de ta grossesse - et la psychothérapeute t’a déjà prévenue que des séances post-accouchement seront sûrement aussi les bienvenues. Cela ne te dérange pas - juste le fait de devoir t’habiller pour y aller t’emmerde royalement. Mais les bienfaits sont là ; tu redemandes de nouveau la présence de Jordan près de toi, son odeur ne te donne plus de vertige et son contact redevient un plaisir au lieu de t’hérisser le poil en coupant court.
Ce n’est pas redevenu “comme avant” et sûrement que ça ne le sera pas avant que l’alien sorte de toi mais les premiers pas sont encourageants. Ton optimiste en a été reboosté et ça fait plaisir de le revoir après des semaines et des mois à broyer de plus en plus de noir. A t’isoler, à te recentrer sur toi de la plus morbide des façons. Tu t’es remise à écrire dans tes carnets - la thérapeute te l’a vivement recommandée. Tu notes des histoires pour enfants majoritairement. Comme si tu avais peur de les oublier à la naissance de l’alien - il faudrait vraiment lui trouver un prénom. there’s still time. Deux mois, plus ou moins. Elle est prévue pour fin juillet. Tu espères secrètement le 31. Cela serait un joli symbole pour la potterhead que tu es. “You do magic with your words.” ce n’est pas une compétition mais un constat pur et simple. “Don’t flatter me, you already put your seeds in me.” que tu rajoutes avec un léger sourire, dans un ton amusé.
« J’ai bien travaillé. » t’hoches la tête, n’en doutant jamais. Si Jordan n’avait pas été satisfait de son travail, ça se verrait sur son visage. Il aurait l’air renfrogné et grincheux. Chose que tu remarquerais aisément car il est rare de voir ton partenaire en mode grincheux. « Je vais aller finir de monter le lit du bébé. » mow. “Je viens avec toi.” tu n’es pas empotée, simplement enceinte. La vérité est que tu veux voir Jordan bricoler, encore plus si c’est pour votre enfant. Et tu peux toujours donner un coup de main, t’en es persuadée. Un lit pour bébé, ça ne doit pas être compliqué, même quand on est enceinte de sept mois, n’est-ce pas ? « Y’a autre chose que tu voulais que je fasse dans la chambre ou ton atelier? » tu fronces du nez sous la réflexion. “Non, je crois pas. Pas dans l’atelier, en tout cas.” l’atelier n’est pas dans tes pensées en ce moment, même si tu restes terriblement touchée de voir à quel point Jordan a véritablement pris soin de rendre le sous-sol accueillant pour toi. Et même si tu sais que les premiers mois, tu amèneras ton bordel dans le salon (sauf la machine à coudre car il sera hors de question de réveiller bébé) afin de ne pas être éloignée de ton enfant.
Ce qui t’ammène à porter ta main libre sur ton ventre. “Il faudrait songer à préparer le sac pour la maternité. Je sais que c’est un peu tôt mais… Mieux vaut prévoir, non ?” et là, Jordan devrait la tapoter fièrement à l’épaule de voir que sa charmante femme - partenaire - est en train de prévoir quelque chose. Même si c’est surtout pour éviter un quelconque stress, que ce soit de ta part ou de la sienne - Jordan n’aime pas conduire et c’est un fait dont tu t’efforces de ne pas souligner pour le moment. Même s’il faudra aborder le sujet un moment ou un autre. “Si on finit le lit, il faudra installer le mobile que Lila lui a déjà acheté. J’espère seulement que ce n’est pas un de ses trucs bizarres venant de dieu-seul-sait-où qui fera du vaudon hypnothique à notre gamine.” que tu maugrés parce que tu te méfies de Lila et ses trouvailles.
Dernière édition par Birdie Cadburry le Mer 13 Oct 2021 - 19:54, édité 1 fois
Tu vois à son air que tu lui en a bouché un coin avec ta remarque. T’aurais pas cru qu’elle aurait zappé ce détail. C’est bien qu’elle soit l’incubateur de votre Alien qui engendre bien des problèmes. Elle préfère te mettre sur un piédestal que s’y hisser elle même. Elle a tout les lauriers pour cette grossesse. Tu la trouves si forte à changer ses habitudes par la force des choses. “You do magic with your words.” Voilà qu’elle ne peut pas s’empêcher de te mettre sur le devant de la scène une fois de plus. Ca te touche même si tu ne fais rien à ton avis. Tu es juste toi. Comme elle avec son équipement pour construire des bébés. Elle n’a rien fait pour, c’est une partie d’elle. Tu commences à la comprendre un peu aussi. “Don’t flatter me, you already put your seeds in me.” Tu ris. C’est devenu une recurring joke que tes soldats ont franchis ses remparts pour arriver à ses tréfonds. Tu vas embrasser sa main doucement. Tu vas pas continuer cette conversation, la journée est courte et tu as encore des trucs que tu veux faire. Tu sais votre capacité à faire durer vos joutes verbales. “Je viens avec toi.” Et vu cette réponse, tu sais que vous allez avoir l’occasion de continuer, dans une autre pièce. “Non, je crois pas. Pas dans l’atelier, en tout cas.” Et ce sera dans la chambre du bébé. T’es quand même bien ému de l’évolution de cette pièce qui n’était qu’une chambre d’amis avant. Puis l’atelier de Bird et maintenant la chambre de votre enfant. Jamais tu aurais imaginé tout ça quand tu as emménagé ici. C’était la pièce pour tes potes bourrés après une soirée. Pour tes amis qui ne sont pas de Brisbane, que ce soit de UK ou de Melbourne. Pour que ton plan cul dorme là plutôt qu’avec toi. Cette pièce a été multi fonction et tu en reviens toujours pas que c’est maintenant la chambre de votre futur enfant. Ta vie a pris des virages…
“Il faudrait songer à préparer le sac pour la maternité. Je sais que c’est un peu tôt mais… Mieux vaut prévoir, non ?” Tu hoches la tête. « Bonne idée. On peut faire ça tout à l’heure. » T’es assez bien avancé dans ton boulot pour mettre du temps là dedans. Des choses utiles en plus. Des choses deux mois à l’avance, tu espères. Tu sais pas si tu saurais gérer un accouchement prématuré en plus de tout. “Si on finit le lit, il faudra installer le mobile que Lila lui a déjà acheté. J’espère seulement que ce n’est pas un de ses trucs bizarres venant de dieu-seul-sait-où qui fera du vaudon hypnothique à notre gamine.” Tu souris doucement. Elle pense à beaucoup de choses pour le bébé. T’es content de voir que vous prenez les choses en avances. « Si tu sens des mauvaises ondes on dira que les ouvriers l’ont jeté par mégarde. » Vous avez eu des travaux pendant quelques semaines ici et il est très aisé que le carton du mobile se soit retrouvé au milieu d’autres cartons au mauvais endroit et oops.
Tu tends les bras si jamais elle a besoin d’aide pour se redresser et puis vous voilà en direction de la chambre de la petite. Tu as déballé le lit du carton depuis quelques temps déjà. C’était un premier pas vers la construction. Tu as gardé toutes les pièces précieusement de côté. T’as même sorti les outils nécessaire et c’est maintenant que tu t’y mets. Birdie qui te dit les instructions alors qu’elle est installée sur un vieux fauteuil style rocking chair qui a remplacé le canapé de son atelier. Tu la regardes installée là et tu apprécies de voir qu’elle est très confortable. Tu l’as testé plusieurs fois déjà. La nuit surtout. Quand tu n’arrives plus à dormir et que tu es hanté par ce que ta vie va devenir avec l’arrivée du bébé. Tu t’es déjà endormi sur ce fauteuil et tu sais que c’est signe de grand confort. Ce vieux fauteuil est recouverts de coussins (confectionnés par ton oiseau) pour qu’il soit confortable to the max car les vieux meubles c’est pas trop ça. Tu t’es un peu fâché avec Bird au moment de l’achat y’a plusieurs mois parce qu’elle voulait un vrai rocking chair dans une boutique de meubles d’occasion et toi tu voulais un neuf. Au final, vous avez acheté les deux. Le neuf le plus confortable des deux est sur la terrasse. Car ta moitié préfère l’autre. Bien sûr. Faut dire que depuis qu’elle y a mis sa touche, c’est aussi ton préféré, mais tu ne l’avoueras jamais.
Ton iPhone qui sonne l’arrivé d’un SMS. Ton oiseau qui a accès car il est posé sur la petite table juste à côté d’elle. « What is it? » T'as toute confiance en ton oiseau avec ton téléphone. Elle connait même ton code pour déverrouiller l'engin. Une partie du numéro de téléphone du domicile de Maria. Des chiffres que tu connais plus que par coeur depuis très longtemps. T'es assis par terre, c'est plus simple qu'elle lise elle.
Teddy Lee Yo! Since you didn't go to the other side of the world would you grace me of your presence for dinner saturday night? You're allowed a +1.5. There'll be me Chase, Allison with Libby (apparently they're back together), there'll be a couple friends of Chase also and my sister who's in town for a few days. Would be nice to spend an evening with you guys it's been a while. Give your wife a kiss on the cheek from Chase and on the mouth from me
Il y a parfois des moments où il ne faut pas se poser trop de questions quant à l’esprit de l’oiseau. Celui-là que la principale intéressée ne comprend pas forcément tout non plus. De ne pas avoir conscience que c’est toi qui a le travail le plus compliqué du monde en ce moment alors que tu subis les maux tous les jours est un niveau au-dessus. Tu t’es tellement habituée (non) des nausées, des douleurs, des difficultés engendrées par le ballon xxl devant toi que tu n’y prêtes à peine plus attention (double non). « Bonne idée. On peut faire ça tout à l’heure. » évidemment, ce n’est pas Jordan qui va remettre à plus tard quelque chose qui aurait pu être fait hier. Tu es même étonnée que le sac ne soit pas déjà prêt depuis deux mois, connaissant ton partenaire. Cela aurait pu se faire bien plus tôt. Mais vous tentez d’avoir l’aiguille dans la zone “raisonnable” l’un comme l’autre. Une zone qui te paraît de plus en plus large au fur et à mesure de tes thérapies ; c’est bon signe. C’est très bon signe et il y a de quoi être fière de toi. Même si cela n’ôte pas les réactions trop vives et trop spontanées, celles dans le feu de l’action qui ne sont pas forcément les mieux placées mais il ne faut pas non plus demander la perfection à une femme enceinte sous hormone et inconfort permanent.
T’espères cependant que préparer le sac plus tôt ne portera pas le mauvais œil, que l’alien ne voit pas là le feu vert pour sortir de ton utérus. Evidemment que tu as hâte de la voir, de la rencontrer, qu’elle soit expulsée de toi pour que tu retrouves ta liberté. Mais pas trop tôt. Si tu venais à accoucher prématurément, ça ne serait pas bon du tout. Une véritable punition du karma. « Si tu sens des mauvaises ondes on dira que les ouvriers l’ont jeté par mégarde. » mais pour l’instant, c’est l’amusement qui prône sur ton visage. “J’aime bien ce plan.” même si Lila risque d’être insupportable en retour - mais dans le sens pile électrique qui ne s’arrête jamais parce que Lila est la plus joyeuse, la plus souriante, la plus parfaite de la fratrie, ayant récolté tous les bons côtés sans les mauvais - c’est un risque que t’es prête à prendre.
Quand il faut se décoincer du canapé, tu tentes en solo avant d’accepter l’aide des bras de Jordan pour te lever, dans une grimace agacée par toi-même alors que t’as juste envie de te rallonger. Tu étais bien, là, mais tu seras encore mieux dans ton très beau et très confortable vieux rocking-chair que t’as repeint du mieux que tu pouvais dans ta condition - sûrement que tu feras un nouveau jet quand tu n’auras plus l’alien dans ton ventre. Une peluche sur le ventre, le manuel d’instruction par-dessus et Jordan assis par terre, entouré des vis et planches et tout le bazar nécessaire pour monter cet engin de l’enfer. “Be careful, the safety of your child depends on it. No pressure.” visez comment madame fait de l’humour. T’espères quand même que le berceau sera solide. On ne sait jamais avec ces trucs qu’ils vendent dans le commerce. Jordan n’a pas voulu qu’Aurora vous donne celui qu’elle a utilisé pour ses jumeaux - trop grand et sûrement trop vieux à son goût alors qu’il date d’y a quelques années seulement. T’as râlé mais t’as cédé - t’as négocié la commode que t’as trouvé dans une petite boutique à Elimbah et qui puait le vieux avant de passer entre tes mains. Cette chambre est un mélange de vieux et de neuf, ce qui ne choquera personne. La seule chose neuve que tu as acheté à foison ce sont les vêtements. Les chaussons. Les chaussures. Les grigris pour la tête. Un craquage dans les règles. En plus des vêtements qu’Aurora a donné de ses propres garçons. Et Alejandra. Là aussi, il y a du neuf et du vieux. La gamine la plus fashionista du bloc, tu le sens d’avance.
« What is it? » Tes yeux se lèvent du manuel pour les poser sur le téléphone qui vient de sonner à côté de toi, que tu prends sans réfléchir. D’habitude, c’est Jordan qui lit tes sms - notamment en voiture parce qu’il a horreur que tu fasses deux choses à la fois, encore plus si ça veut dire ne pas avoir les yeux sur la route - mais là, c’est à ton tour. “Oh, c’est Teddy.” t’es presque surprise. Mais autant que quand tu lis le message. “Okay, I have manyyy things to say about that.” que tu dis après avoir lu. “D’abord, Libby et Alli de nouveau ensemble, thanks god. J’espère qu’Ali a mis de l’eau dans son vin et que Libby s’est un peu calmée - dieu sait qu’il faut de la patience avec une telle sauterelle.” une patience qu’Allison a prouvé qu’elle n’avait pas forcément - mais les cloches romantiques ont voulu qu’elles se rabibochent et ça, c’est une très bonne chose parce que tu sais que Liberty a été cruellement malheureuse de la rupture. “Then, wife ?, tu penches la tête sur le côté en souriant légèrement, something I should know about ? Do you have a hidden wife somewhere ? Or is he speaking of, tu pointes ton doigt vers le plafond - le ciel pour désigner Rosa sans le faire à haute voix, l’air ingénu et idiot parce que tu l’es, and what...” tu t’interromps en relisant le message, réfléchissant deux secondes avant de relever la tête. “Tu n’avais pas des voyages prévus durant tous ces mois ?” que tu réalises - sept mois après, certes, mais mieux vaut tard que jamais. Tu as été tellement englouti par ton mal-être que tu n’avais pas réalisé que t’as eu Jordan sept mois à tes côtés non-stop sans un seul départ à l’autre bout du monde. “Since you didn't go to the other side of the world.” que tu relis avant de mordre ta joue. Est-ce que ton compagnon a annulé ses plans pour rester près de toi ? C’est idiot mais tu sens déjà ton coeur gonfler d’émotions - foutues hormones.
Dernière édition par Birdie Cadburry le Mer 13 Oct 2021 - 19:54, édité 1 fois
“J’aime bien ce plan.” Un sourire bien large sur ton visage quand elle approuve. Votre team est plus forte que jamais malgré les derniers mois compliqué, ça s’est considérablement renforcé grâce aux thérapies qu’elle suit. T’as hâte de pouvoir l’étouffer dans tes baisers, tes bras, tes hoodies pour lui montrer physiquement à quel point t’es fier d’elle. C’est pas des mots qui sont faciles à dire même si tu en glisses un ici et là, mais si ton corps pouvait parler pour toi, elle le ressentirait bien bien plus que ça. Et elle ne chercherait pas à réfuter tes mots. Elle se serrerait contre toi en retour. Oui tu te fais tes films complets dans ta tête car pour l’instant ce n’est pas encore réalisable irl.
Cependant quand elle accepte tes bras pour se relever, c’est une petite victoire de plus. Elle n’a pas l’air tendue et tu te contentes d’embrasser le haut de sa tête quand tu la mises sur ses deux pieds. Pas son visage, tu la laisses le faire elle mais tu sais que c’est déjà plus sensible alors tu fais attention. Tes endroits fétiches sont ses cheveux et ses mains. Là tu oses et elle ne te repousse pas plus ou moins directement. Ca fait du bien même si c’est moindre par rapport à votre vous d’avant l’alien; Ça ne te dérange pas, tu sais - espère - que c’est temporaire.
“Be careful, the safety of your child depends on it. No pressure.” Tu essaies de plisser les yeux mais t’arrives pas à retirer ton sourire du visage ce qui fait que tu n’es pas du tout crédible. Tu vas faire attention plus que tout au monde à monter ce lit. « Thanks babe. » Tu es parano, tu vas vérifier toutes les vis 5 fois au moins. Tu le sais. Tu vas sûrement même faire des test en mettant des livres assez lourd dedans pour voir si ça tient quelques jours. Tu ne feras pas de crash test mais c’est pas loin quand même.
“Oh, c’est Teddy.” T’es en train de réfléchir - tout en vissant - si tu avais prévu de le voir sous peu. Et puis elle te lit le message et la fin te fait beaucoup rire. « What an ass. » Mais tu l’aimes quand même. A lot. “Okay, I have manyyy things to say about that.” Bien sûr qu’elle a plein de questions. Hmmm. “D’abord, Libby et Alli de nouveau ensemble, thanks god. J’espère qu’Ali a mis de l’eau dans son vin et que Libby s’est un peu calmée - dieu sait qu’il faut de la patience avec une telle sauterelle.” Tu hoches la tête, apprécie qu’il y ait une bonne nouvelle dans son message. « Good. » Libby et Ali sont devenus un de vos couples d’amis avec qui tu préfères passer ton temps. Avec Chase et Teddy. “Then, wife ? Bizarrement d’un coup tu reprends de construire le meuble, ou en tout cas tu cherches la vis qu’il faut pour la suite. something I should know about ? Do you have a hidden wife somewhere ? Or is he speaking of Tu jettes un oeil à Bird qui mentionne Rosa. Tu fais non de la tête. « Maybe sometimes they call you my wife. » They. Subtile Jordan car c’est autant toi que eux mais c’est pour rire. « You’re carrying our child. » Des mots qui te font toujours autant bizarre que de bien à dire à haute voix. Des mots que tu dis comme si ça suffisait à expliquer l'appellation. « They’re old school seems like. » Right. T’es stupide Jordan. T’es aussi en train de rosir. “Tu n’avais pas des voyages prévus durant tous ces mois ?” Bien sûr qu’elle revient là dessus également.
“Since you didn't go to the other side of the world.” Tu arrêtes de faire semblant de construire le meuble et tu vois l’air de Bird qui est adorable. « Je vois que t’as aucun problème à ce que Teddy t’embrasse sur les lèvres. » Que tu dis pour tenter l’esquive de tout ce qui vient d’être dit car Teddy t’as exposé grandement. T’as pas honte pour autant mais ça te fait quelque chose quand même. T’avais pas prévu d’être mis sur le fait accompli de toutes ces choses là maintenant. Ca te tombe d’un coup sur le nez. « He’s trying to steal you from me. I can see very clearly in his behaviour. What’s the next step ? » Que tu demandes pour continuer la construction du lit même si tu sais très bien que là c’est mort. Bird a beaucoup d’infos à traiter.
Que tu dis avec toute l’ironie doucereuse du monde. Une fière petite idiote enceinte sur son rocking-chair - tu apprécies les plaisirs simples quand ils s’offrent à toi. C’est aussi un signe extérieur d’une santé mentale qui n’est pas trop mauvaise - ce qui te fait du bien. Tu te manquais vraiment, ton optimiste s’étant fait la malle pour une durée indéterminée (et elle fait encore de la résistance pour revenir pleinement). C’est bien pour cela que tu as été encline à te faire aider. Pour pouvoir retrouver une certaine légèreté dans vos joutes verbales qui t'avaient cruellement manqué. « What an ass. » t’ignores ce qui a été écrit pour que Teddy se fasse insulter joyeusement - mais on parle de Teddy et il est clair que vous n’avez pas besoin de raison véritable pour l’insulter en guise de marque d’affection incroyable à son égard. Alors tu n’y prête pas forcément attention, te contentant de sourire, amusée, avant d’exposer tes trucs à dire - parler pour rien dire est toujours un domaine dans lequel tu excelles. « Good. » tu hoches la tête ; effectivement, c’est une bonne chose. Tu as de l’espoir pour les deux demoiselles ; si elles se sont remises ensemble, ce n’est pas pour rien.
Mais ce qui attire plus ton attention est le début et la fin. Tu commences par la fin parce que ça t’amuse. « Maybe sometimes they call you my wife. » tu ne te rappelles pas d’une fois où ils l’ont fait devant toi. Ou peut-être que tu ne fais pas gaffe - ce qui ne serait pas surprenant. T’es déjà faite passée pour sa femme - après tout, tu as la bague, Jordan aussi, personne ne peut deviner qu’elles symbolisent bien autre chose. Ce qui est sûr, c’est votre enfant en commun qui grandit dans ton ventre ; là, aucun de doute là-dessus. « You’re carrying our child. » Jordan continue de se justifier - ou de justifier les they qui sont plus nombreux que tu l’aurais pensé, visiblement. « They’re old school seems like. » tu plisses les yeux en regardant ton compagnon par terre, semblant plus intéressé par la vis qu’il tourne et tourne et tourne. “Mmh. Sure. I didn’t expect Teddy or your friends being “old schooled”.” surtout concernant le mariage, l’enfant et tout ce bazar. Tu n’inclus pas Jordan dans le lot mais tu n’en penses pas moins - il n’y a pas forcément de fumée sans feu, n’est-ce pas ? Ce n’est pas un principe que tu acceptes - si tu te maries, c’est par amitié (visiblement) ou par amour, et non pour une obligation de devoir respecter l’ordre marital des familles. Complètement absurde. Mais le lire dans le message te fait doucement sourire malgré tout. “So we can call you my hubby ?” que tu demandes d’un ton amusé.
Le hubby se redresse et tu attends la réponse avec une patience à peine contenue. « Je vois que t’as aucun problème à ce que Teddy t’embrasse sur les lèvres. » “Sérieusement ?” enfer et damnation, il va vraiment choisir de noyer le poisson ? Pourquoi ? Jordan ne peut pas te faire ça, tu vas commencer à paniquer, et sûrement pour rien, et tu vas lui en vouloir, et t’énerver pour rien aussi. Ne pas réagir à chaud, attendre quelques minutes. « He’s trying to steal you from me. I can see very clearly in his behaviour. What’s the next step ? » Jordan aide parce que sa réflexion est stupide ; tu l’es autant en lui balançant une des peluches qui le frappe à la nuque. “Stop messing with me. He can kiss my ass for all I care.” tu fais la moue, front plissé et manuel contre ton ventre. “T’avais des voyages prévus, j’en suis sûre.” tu sais que Jordan est un petit con qui cherche toujours à dire une connerie dès qu’il peut ; mais toi, t’es déterminée quand tu le veux et tu tiens à ce qu’il te réponde avant de faire son numéro d’idiot infini. “Tu restes jamais autant de temps à la maison, autrement.” tu rajoutes d’une voix plus basse et mélancolique. Tu pourrais presque t’en vouloir de ne pas l’avoir compris avant. Culpabiliser de ce que tu aurais pu faire ne sert à rien, Birdie. Tu le sais, maintenant, tu le captes et c’est le principal.
Dernière édition par Birdie Cadburry le Mer 13 Oct 2021 - 19:53, édité 1 fois
“My pleasure.” Tu plisses les yeux en la regardant. Elle ne perdrait rien pour attendre si tu pouvais sans aucun soucis te jeter sur elle pour la chamailler. Mais là votre enfant au milieu et son aversion pour les contacts, c’est un gros no. Tu vas pas non plus lui jeter une vis à la gueule, t’as rien de soft à portée de main donc tu restes dans ta supposé frustration. Ca te fait quand même bien rire tout ça. Tu lui laisses le dernier mot.
“Mmh. Sure. I didn’t expect Teddy or your friends being “old schooled”.” Elle sait très bien que c’est toi qui l’appelle comme ça derrière son dos et elle veut te le faire cracher. Tiens tu viens de trouver un cache vis que tu cherchais tout à l’heure. Tu sais où il va. Tu fais tourner le meuble devant toi pour le clipser au bon endroit. “So we can call you my hubby ?” Et elle qui continue mais cette fois ci d’une manière plus plaisante car elle approuve si elle veut t’appeler de la sorte. Tes yeux qui retournent sur elle, un sourire sur tes lèvres. « I guess it works yeah. » Mais tu espères qu’elle ne fera jamais ça devant Will car ça risque d’être compliqué cette affaire là. Surtout s’il s’agit d’une phrase où il sera évident qu’elle ne parle pas de lui comme… My hubby made sweet love to me last night damn they’re the best. Ça sonne si doux à tes oreilles en tout cas, car ça voudrait dire que vous avez repris une activité physique plus conséquente. Tu ne t’en plains pas tant en vérité de cette absence même si ça reste une torture de l’avoir si près et de ne pas pouvoir la faire jouir à ta guise. Un élément intégrant de votre duo.
“Sérieusement ?” Elle n’écoute pas ton bullshit. Elle n’a dit qu’un mot et tu sais déjà tout ce qu’il sous entend. Tu la connais bien et tu sais aussi que t’es pas subtile pour le coup mais… Tu sais pas, t’aimes pas être mis en avant pour ce genre de geste normal à ton avis.
“Stop messing with me. He can kiss my ass for all I care.” « Me first. »
Parce que ça fait longtemps que tu n’as pas embrassé ses fesses. Parce que t’es encore en train d’essayer de fourvoyer la conversation dans une autre direction. Mais le ton et le regard de ton oiseau sur toi, tu sais que c’est peine perdue, because she cares. “T’avais des voyages prévus, j’en suis sûre.” Bien sûr que tu en avais. T’as toujours pas mal voyagé pour le boulot, mais pas depuis qu’elle a fait son annonce. “Tu restes jamais autant de temps à la maison, autrement.” Tu aurais bien envie d’aller la prendre dans tes bras mais à la place tu arrêtes de faire le bête. Tu arrêtes de faire semblant de continuer à construire le lit. Tu la regardes, un petit sourire ému aux lèvres parce qu’elle a véritablement l’air retournée par la révélation qu’elle vient de faire. « Tu portais jamais notre enfant avant… » C’est un big deal à bien des niveaux autant pour elle que pour toi. Tu prends ça plus qu’au sérieux.
« When I cancelled telling them my partner was pregnant they understood… I managed to either move things for next year or to have meetings via video call. It’s all good. » Tu choisis pas n’importe qui en même temps. T’es pointilleux et c’est ce qui fait la qualité de ton travail. Tu n’es pas en manque d’argent depuis bien longtemps, c’est pour ça que tu te laisses ce luxe. « Some blackmailed me asking for a pic of my child and me when she’ll be born. I had to accept unfortunately. » Tu soupires comme si c’était un calvaire mais tu n’as qu’une hâte de pouvoir leur envoyer une telle photo. Tu sais déjà que tu n’auras d’yeux que pour ton baby qui sera vivant. Ta partenaire aussi. Car tu te refuses de penser autrement. Des affirmations positives tout le temps pour effacer les autres qui arrivent parfois à prendre le dessus. Mais nope. Tout va bien se passer.
« I guess it works yeah. » tu as déjà l’habitude avec Will pour ces appelations mais pas avec Jordan. Les choses semblent claires depuis le début que ce n’est pas franchement votre priorité ; lui est rattachée à Rosa et toi, à Will. Pas pour les mêmes raisons mais vos affections respectives sont symbolisées de la sorte. Cependant, le léger sourire de coin qui apparaît quand le blond te donne son aval - même si t’en as pas besoin, autant que lui - ses amis, désolée - n’en ont pas besoin. Ça ne reste qu’un surnom, à ton sens. Ton partenaire n’a pas plus envie que toi de se marier. Vous n’êtes pas protocolaire et ta petite blague avec Will étant toujours d’actualité te fait toujours beaucoup rire.
« Me first. » tu plisses les yeux parce que là n’est pas le sujet, Jordan. “C’est moi qui donne les pass donc c’est moi qui décide.” tu réponds quand même à sa connerie, à moitié provocatrice pour lui faire comprendre que pour l’instant, il n’a aucun passe-droit sur tes fesses. Aussi bien pour rire qu’en réalité - tu n’en es pas encore là. Tu as encore du mal. Tu conçois déjà les rapports les plus basiques - tenir la main ou le bras, le frôler, le caresser, l’embrasser sur le bras ou sur la joue quand tu peux. Chaque chose à son rythme mais là, tu lui balances ça pour mordre de l’autre sens et lui faire comprendre que ça ne fonctionnera pas avec toi.
Mais visiblement, ton petit manège finit par attirer son attention et Jordan a l’air sérieux quand il se tourne vers toi, malgré le léger sourire aux lèvres. « Tu portais jamais notre enfant avant… » tu penches la tête ; tu n’as jamais eu de soucis avec Jordan qui partait loin de toi - t’as signé pour ça depuis le premier jour, ça n’a jamais été un secret - mais il n’empêche que chaque départ était prévu comme un petit déchirement en soi. Les retrouvailles n’en étaient que meilleures et tu as toujours vu d’un bon œil ces séparations forcées ; le manque que sa présence prouve à quel point tu tiens à lui.
La donne a changé à présent parce que vous ne serez plus que deux mais bientôt trois et c’est une main sur ton ventre que tu portes tout en l’entendant dire ces mots. « When I cancelled telling them my partner was pregnant they understood… I managed to either move things for next year or to have meetings via video call. It’s all good. » t’hoches la tête machinalement, un petit sourire apparaissant parce que même ses collaborateurs savent qu’il va devenir parent et tu n’aurais pas pensé à quel point ça t’aurai rendu aussi fière. « Some blackmailed me asking for a pic of my child and me when she’ll be born. I had to accept unfortunately. » “How dare they.” là, tu lâches un léger bref rire. “T’as pas intérêt à faire un doigt d’honneur sur cette photo. Je refuse que ce soit le premier geste que notre fille apprenne.” même si ça sera sûrement le deuxième ; quitte à ne pas pouvoir être vulgaire en sa présence, il va bien falloir inover. Tu penches la tête sur le côté avec ce sourire qui ne te quitte pas, le cœur véritablement ravi et mou de l’entendre dire. Non pas que tu aurais dû attendre autre chose venant de Jordan mais ça te touche tout pareillement. T’aurais envie de savoir quand il compte repartir - l’an prochain, apparemment - mais tu te contentes de tendre les jambes pour aller le toucher du bout de tes doigts de pieds, ne pouvant aller plus loin de toute façon. “You owe me two kisses. Order from uncle Teddybear who said so.” t’as pas envie de bouger, t’es bien sur ton rocking-chair confortable. Il te manque juste la peluche dinosaure contre toi. Tu lui donnes aussi clairement ton aval pour qu’il vienne t’embrasser ; quelque chose te dit que tu ne vas pas avoir besoin d’attendre trop longtemps pour que ça arrive. “And perhaps you should answer him. He misses you apparently.” ce qui est adorable.
“C’est moi qui donne les pass donc c’est moi qui décide.” Tu fais une petite moue plus pour le fun qu’autre chose car tu sais. Tu sais et tu ne veux pas qu’elle se sente mise sous pression avec tes demandes à répétition. Elle sait très bien que tu voudrais plus et c’est pour ça que ta moue ne reste pas longue sur ton beau visage. Ce même visage qui reprend un air bien plus sérieux car tu l’es totalement pour la suite de cette conversation. Ca a tourné dans un sens que tu n’aurais pas cru, tu remercieras Teddy - ou pas. Car tu n’as pas envie que Bird se sente comme un poids dans ta vie professionnelle car ce n’est pas du tout le cas. Tellement pas le cas que tu ne lui avais pas parlé de ces détails à ton avis. C’est rien qui ne puisse être modifié, remplacé. Tu as toujours du travail, tu as toujours de l’argent qui entre de tes différents projets que tu boucles ou entames. Bird aussi a de l’argent et un travail. Vous n’êtes pas dans le besoin.
“How dare they.” Elle rit et toi tu ne fais que la regarder avec un sourire si doux sur ton visage. Tu es content qu’elle le prenne comme ça. Tu n’aurais pas aimé qu’elle dise que tu aurais dû partir quand même. “T’as pas intérêt à faire un doigt d’honneur sur cette photo. Je refuse que ce soit le premier geste que notre fille apprenne.” Tu souris plus largement, amusé par ses mots. « I’ll do my best. » Genre. Tu ne verras rien d’autre que le minois de votre enfant et n’importe qui pourra te prendre en photo tu en auras clairement rien à faire. Trop occupé à regarder l’être que vous avez créé. Elle tend les jambes pour te toucher et tu la regardes, elle est si souriante, tu ne peux pas t’empêcher de l’être aussi. “You owe me two kisses. Order from uncle Teddybear who said so.” Le léger moment de silence juste avant t’a fait un petit peu peur, au cas où elle aurait enchainé avec un ’You could have gone you know.’ “And perhaps you should answer him. He misses you apparently.” Et toi t’es en train de réaliser qu’elle est contente que tu sois rester. Qu’elle a besoin de toi contrairement à ce qu’elle a pu dire parfois au début de la grossesse. Tu ne lui sortiras pas un ’I told you so’ parce que tu es sûr que même si elle n’était pas enceinte elle t’aurait préféré à ses côtés qu’à l’autre bout du monde pendant plusieurs semaines. Et puis tu repasses son autre phrase dans ta tête, car y’a un coin de ton esprit qui a réalisé que c’était quelque chose d’important.
“You owe me two kisses.” La deuxième partie à propos de répondre à Teddy peut attendre largement. Voilà que tu laisses les outils sur le côté et que tu te frayes un chemin afin de venir jusqu’à elle à genoux parce que t’es assez grand comme ça pour atteindre son visage. Une de tes mains va prendre la sienne alors que l’autre se pose sur l’accoudoir du fauteuil pour te maintenir. Le sourire sur tes lèvres est si beau et tu vas doucement lui déposer un baiser sur les siennes. Elle n’a dit que deux et comme t’es un petit malin tu fais durer le premier bien trop longtemps. « Is French kissing included in kissing? » Que tu lui demandes sans te défaire de ses lèvres même si t’as conscience que le premier baiser est maintenant complété. Tu la regardes alors que tu caresses sa main de ton pouce. Ta langue qui va sur tes lèvres. Tu la regardes avec les yeux les plus aimant du monde de part la conversation que vous venez d’avoir et le baiser que tu viens de lui donner. Et il t’en reste un en stock. Tu forces un peu ta chance en demandant si t’as le droit d’aller caresser sa langue de la tienne pour le deuxième. Jordan, t’es en train de t’allumer là tu t’en rends compte. Rien que de la regarder et d’être proche d’elle. Il t’en faut encore moins qu’un puceau lycéen vu depuis combien de temps tu n’as pas eu droit à des plaisirs charnels avec la femme que tu aimes et qui t’excite toujours autant. Tu sais te retenir mais parfois ça te prend par surprise. Il n’est pas rare du tout, même presque quotidien que tu te réveilles avec une érection. Tu fais énormément de sex dreams avec ton oiseau et parfois y’a Hugh Jackman qui vous accompagne. C’est pas le moment de penser à ça Jordan, enlève cette flamme de tes yeux aussi. Ce sera un baiser de plus et tu retournes construire le lit de votre alien.
« I’ll do my best. » tu plisses légèrement les yeux. T’en crois pas un mot. Il ne va pas essayer. Il le fera. S’il y a une certitude que tu possèdes, c’est la capacité de Jordan à aimer. Et cette gamine va être adorée par son père. Il n’aura pas le temps de râler parce qu’il ne verra rien. Quant à toi, tu seras sûrement aussi attendrie que tout à l’heure quand il chantait à ton ventre pour ne pas dégainer ton cellulaire et y inscrire les clichés qui seront imprimés - heureusement que t’as acheté une imprimante pour ça à Noël dernier. Quelques semaines après avoir appris que t’étais enceinte. Tu ne veux pas que vos photos restent en digital et prendre le risque de les voir disparaître. Alors t’as pris les choses en main. Avec toute la volonté du monde de construire votre empire, et surtout les souvenirs qui se font nombreux au bout de trois ans. D’autant que ta grossesse a été compliquée pendant de longs mois, tu t’es souvent retrouvée à pleurer en regardant les photos que tu mettais avec délicatesse dans l’album. Votre alien doit avoir des images de vous avant elle. Des images de vos amis, aussi. Tout le monde y est passé, de tes soeurs à la petite Linda, en passant par Will, Teddy, Heather et Trent. Zoya t’avait proposé de prendre des clichés de toi enceinte mais tu as refusé ; tu ne veux pas de portraits de ce corps que tu n’acceptes pas. Vous réalisez sans le faire véritablement que vous allez être trois dans quelques mois. Tout est en train de continuer à se préparer mais parfois, souvent, constamment, tu doutes de tes capacités. Mais pas de celles de Jordan, évidemment. Lui, il sera parfait. Lui, il lui chante des chansons et il fait attention à ce que rien ne lui arrive. Toi, tu lui donnes des mauvaises ondes, de la rancoeur et du stress avant même qu’elle ait poussé son premier cri. Jordan sera là et il sera complètement gaga. Toi aussi, sûrement, mais pour l’instant, tu n’arrives pas encore à le concevoir ce sens-là. “De toute façon, tu seras trop en admiration devant ta progéniture pour te soucier de quoique ce soit.” Votre plus belle création commune, c’est certain.
Tu observes ton partenaire s’avancer vers toi sur ses genoux et c’est tellement, affreusement adorable, tout comme son expression émerveillée quand tu l’invites à s’approcher de toi et, mieux encore, de te toucher. T’es nerveuse par anticipation car tu ne sais jamais comment tu vas réagir. Tu te fais confiance et tu t’abreuves de l’image de Jordan qui prend ta main tout en se redressant pour plaquer gentiment ses lèvres contre les tiennes. Tu humes gentiment son baiser, tes doigts resserrant leur emprise autour des siens, le coeur palpitant si fort. Comme l’impression de vivre ton premier baiser. « Is French kissing included in kissing? » Il est adorable. Il est beau. Il est prévenant. Tu l’aimes si fort. Peut-être pas comme il faudrait. Peut-être pas de façon juste par moment. Tu l’aimes par soleil et tempêtes. Avec joie et désespoir. Il encaisse. Il prend. Il patiente. Il attend. Tes yeux scrutent les siens. Tu aurais pu trouver une répartie idiote à lui sortir mais ton cerveau est bloqué. T’as presque envie de pleurer. Juste parce que Jordan est Jordan et que t’as les hormones qui donnent des coups de pied à tes émotions. Tu notes sa langue sur ses lèvres. Son pouce caressant ta paume. Son souffle te chatouillant le visage. Le deuxième baiser devrait être sur la joue.
Mais tu t’en fiches. Ta main libre lâche le manuel d’instruction pour préférer la douceur de la joue de ton partenaire. Tu tentes de t’abaisser du mieux que tu peux mais t’entraînes Jordan contre toi. Pour un deuxième baiser. Tu tentes, tu essaies. T’en as envie, aussi, ça aide. Parce que t’es si amoureuse. Si folle de lui. Même énervée. Même dégoûtée. Même angoissée. Ton coeur ne répond qu’au sien et y a que lui pour réussir à te faire faiblir comme ça. C’est toi qui va chercher sa langue. Doucement, délicatement. T’es tellement nerveuse. Cependant, t’es pas dégoûtée. Tu n’as pas envie de le repousser ; au contraire, t’as envie qu’il se rapproche. Ça fait tellement du bien. Certes, ce n’est pas maintenant qu’il pourra encore te flatter comme il aimerait mais tu peux au moins lui donner ça. Tu peux être une bonne mère et une bonne partenaire. Tu essaies, tu fais des efforts. T’y arriveras. Sans pression, pas à pas. La preuve, tu soupires de bonheur entre vos lippes jointes. Ton amour est intemporel envers Jordan. Ca vaut bien tous les efforts du monde.
“De toute façon, tu seras trop en admiration devant ta progéniture pour te soucier de quoique ce soit.” Elle a raison sur toute la ligne. Tu vas tellement remercier le ciel tous les jours de les avoir toutes les deux vivantes à tes côtés car oui, il n’y a pas d’autres issues possible. Soit ça, soit vous êtes tous morts, c’est comme ça dans ta tête sauf qu’on a dit des affirmations POSITIVES Jordan. On va tous vivre et tout le monde aura tout le loisir de nous voir tous les trois blonds aux yeux bleus. Car tu connais un peu comment la génétique fonctionne et y’a pas d’autres issues possible là non plus. Vous n’aurez peut être pas tous les mêmes noms mais vous allez créer un joli mélange de vous deux qu’il sera impossible de dire que vous n’êtes pas liés.
La main de ton oiseau qui se serre dans la tienne alors que tes lèvres sont sur les siennes. Tu sais que ce n’est pas rien ce qui est en train de se produire. Il est très rare que tu l’embrasses, qu’elle en ait envie. Alors tu veux vraiment l’embrasser un peu plus intensément mais tu demandes son autorisation avant. Tu ne veux pas créer l’effet inverse en brisant certaines de ses barrières qu’elle s’est mise devant elle pour se protéger. Tu vois dans ses yeux qu’elle est en train de peser le pour et le contre de ta demande. Tu commences à te dire que peut être bien que oui, tu vas l’embrasser dans quelques secondes. Un vrai french kiss comme ceux que vous aviez l’habitude de vous donner tous les jours avant cette période très difficile de sa grossesse. Cette période qui commence à se compter en plusieurs mois et tu as bien hâte que ça se termine maintenant. Tes angoisses et les siennes s’en iront. Sûrement pas par magie, mais progressivement, ce sera un très bon début qu’elle commence à retrouver son corps à elle toute seule.
Elle pose sa main sur ta joue et t’attire à son visage pour t’embrasser. Oh my God thank you so much universe. Que tu penses fort alors que tu sens la langue de ton oiseau chercher la tienne. Tu ne peux retenir un gémissement et tu serres fort sa main dans la tienne car tu sais qu’il ne vaut mieux pas que tu te laisses aller à caresser son corps. La main avec laquelle tu te tenais au fauteuil qui se retrouve sur le bras de ta partenaire sans que tu t’en rendes compte. Son corps qui te semble toujours si menu par rapport au tiens. Ta main qui peut certainement faire le tour complet de son bras car tu es si grand. Elle te manque dans tes bras, tous les jours, ton corps contre le sien. Il y a quelques moments où elle donne de sa personne, comme là maintenant. C’est de très belles fenêtres vers de trop brefs moments d’émotions. Tu veux plus. Mais tu n’insistes pas. Tu gardes juste ta frustration pour toi et tu profites autant que tu peux de ce baiser qui God damn t’embrase bien trop même s’il est lent et doux. Tu ne veux pas qu’il s’arrête et quand c’est le cas, tu vas lui voler un troisième baiser. Un tout simple. I love you so much baby… Tu reprends ta respiration et ton manque de souffle n’est pas seulement due à la longueur du baiser nan… Elle te coupe le souffle et te fait ressentir des frissons à bien des endroits de par sa main sur ta joue toujours. « I’m hard. » Pas un mensonge, mais pas une invitation non plus. Surtout une envie de retourner à une époque moins compliqué pendant quelques secondes car c’est une très courte phrase que tu dit bien trop régulièrement. Pas de ta faute si elle te fait réagir autant depuis toujours. Tu aimes la lueur dans ses yeux quand tu le lui dis. Tu espères qu’elle sera encore là. Tu te lèches doucement les lèvres, ton visage toujours proche du sien… Tu hésites (pas longtemps faut l’avouer)… Puis tu murmures. « Wanna watch me jerk off? »
T’as plus l’impression d’être à la hauteur. Même si Jordan ne pousse, ne force, n’influence à rien, il y a des signes qui ne trompent pas. Il a des envies que tu ne peux plus satisfaire, que tu ne partages pas, que tu refuses. Tu ne le dis que quand tu le juges nécessaire, sans qu’il le demande forcément. T’as eu peur ces derniers temps. Même si avec les thérapies, ça va un peu mieux. Mais vous vous êtes un peu perdus sur le parcours, le trajet a été semé de bûches invisibles que vous n’avez pas vu venir. La force de votre lien, de votre affection partagée, si intense, si pure, est que vous finirez bien par vous retrouver. La preuve, vous êtes toujours ensemble. Dans la sécurité de la chambre de votre enfant. Et tu le chéris comme tu ne l’as pas fait depuis longtemps. Tu le savoures, tu en profites. Tu aimerais pouvoir faire plus. Il te manque cruellement. Tu peux au moins te satisfaire de pouvoir de nouveau l’avoir dans tes environs. Et, visiblement, tu peux aussi l’embrasser de nouveau. Tu apprécies les efforts de ton corps et encore plus ceux de ton esprit.
Tu le respires une dernière fois avant que l’air ne manque, éloignant tes lippes mais vite rattrapées par celles de Jordan qui viennent furtivement se poser. Tu vois là un remerciement silencieux, une indication qu’il est heureux de ce que t’as fait et franchement, c’est tout ce qui importe - ça et le sentiment de satisfaction que tu as envers toi-même, mélangé à celui de ton petit nuage de bonheur car ça te fait plaisir aussi de le retrouver comme ça. Tu caresses sa joue doucement, profitant de son souffle saccadé qui te réchauffe le minois. « I’m hard. » tu pourrais rire mais à la place, t’es surprise. “You’re kidding ?” même il te suffit d’un coup d'œil en bas pour voir que non, Jordan ne rigole pas. Un poil tétanisé par ce qui va suivre car tu n’aimerais pas gâcher cette journée en devant refouler son compagnon face à ses envies lubriques. Tu n’en es pas encore là, ça, tu le sens et sûrement que ça restera jusqu’à la fin de ta grossesse. Tu ne t’aimes pas, tu ne te trouves aucun charme, aucun sex-appeal, ça te bloque et ça ne te donne pas envie. Tu ne comprends pas les réactions de Jordan, lui qui regarde comme si tu es la plus belle chose du monde alors que non, tu ne l’es pas.
« Wanna watch me jerk off? » c’est qu’il a le don de te couper le souffle. Tes épaules s’affaissent en scrutant son regard, l’incompréhension persistant dans le tien. “Mmh, yeah, well… Why not.” okay, avec plus de bonnes intentions et d’enthousiasme, Cadburn, s’il te plait. Ta main quitte sa joue pour la tienne, que tu grattes légèrement de la pointe de tes ongles par un réflexe stupide nerveux ; t’as vraiment l’air d’une prude vierge sur le point d’assister à son premier acte grossier. Le ballon que t’as en guise de ventre est une preuve claire et simple que t’es pas vierge - et quiconque te connaît sait que t’es loin d’être prude. Sauf en ce moment. “Not here.” Pas dans la chambre de ta fille. Quand c’était ton atelier, tu n’avais aucun problème avec ça. Mais maintenant, c’est un lieu sacré. Il est hors de question de profâner cette pièce. T’as les joues rouges. Tu te sens si idiote. Pourquoi Jordan te fait si peur ? Ce n’est pas peut-être pas de la peur que tu ressens, mais de la sensation de défaite. Un goût amer de déception de ne pas pouvoir aller plus loin. Mais tu sens que la limite est là ; tu verras bien comment tu te sens en regardant Jordan. Ce qui te parait encore plus absurde. “Je sais pas si je vais vraiment aider ou être un frein.” tu m’as vu, Jordan ? Comment tu peux avoir envie de ça ?
Ca ira mieux. Ca ira mieux pour vous deux, entre vous deux. Pas à pas. Vivement que cette grossesse soit finie quand même.
“You’re kidding ?” Tu n’as pas besoin de répondre car elle s’en rend compte en un coup d’oeil. Tu ne portes qu’un short, ça se voit bien. Rien que ses yeux sur toi ça attise un peu plus le feu entre tes reins. Elle est dans la retenue à un level très haut et tu sais que tu vas un peu plus loin avec ta proposition indécente. Cela dit, elle est libre de refuser. “Mmh, yeah, well… Why not.” Elle dit oui mais son air est complètement incertain mais tu ne vois pas de problème dans ce schéma là car ce sera juste toi. Après tout, faut essayer de nouvelles configurations, peut être que celle ci va vous satisfaire à tous les deux. Tu restes surpris qu’elle ait dit oui car son corps dit non de manière très franche. “Not here.” Mais elle a l’air véritablement ok. Tu comprends pourquoi elle ne veut pas le faire ici même si un coin de ta tête ne voyait pas d’objection. “Je sais pas si je vais vraiment aider ou être un frein.” Elle a les joues si roses c’est sûrement dû à tout ce qu’elle est en train de cogiter plus qu’à ce que tu lui fais ressentir avec l’image que tu lui as dépeint de la suite de vos activités. « Tu seras jamais un frein baby. » Tu te lèches les lèvres ensuite alors que tu te redresses pour aller dans une autre pièce. Votre chambre… Tu ne la forceras en rien, si elle veut partir, si elle veut rester, si elle veut fermer les rideaux et la lumière. Tu lui as dit avec tout autant de mots car tu espères que la crainte dans son regard s'envole un petit peu et qu'elle puisse profiter du moment également, même si ce n'est pas en direct contact avec toi. Même si elle ne fait rien que regarder, ou juste être là. Tu cherches juste un autre moyen d'être intime avec elle malgré les barrières que tu ne cherches pas à franchir. Tu attendras que ce soit elle qui les enlève quand le moment sera le bon. Soon please.
***
Au petit matin. Tu es en train de dormir. Tu es nu. Tu n’as pas le drap sur toi. Tu te réveilles un bref instant et tu as froid autant que tu n’es pas à l’aise de te sentir découvert. Tu cherches le drap pour le mettre sur toi de manière très grossière, t’es encore totalement dans les vapes. T’as pas ouvert les yeux alors que la lumière du jour est entièrement dans la chambre, ça aurait été simple de prendre le drap et aussi un bout de couverture pour cacher ton corps mieux que ça. Mais tu te sens mieux d’être à peu près recouvert et tu te rendors alors que tu t’es rapproché de Bird pour trouver sa chaleur. Un réflexe, une habitude, y’a ton bras qui est contre elle et tu retrouves Morphée aussitôt, apaisé qu’elle soit à tes côtés et que ton corps soit recouvert.
Dernière édition par Jordan Fisher le Jeu 14 Oct 2021 - 20:06, édité 1 fois
« Tu seras jamais un frein baby. » pourtant, tu l’es. Jordan est juste aveuglé par une force supérieure pour le voir, ou le réaliser - il s’appelle Cupidon, ce petit machin avec des ailes et des flèches. Ce n’est pas une force quelconque et ton partenaire est idiot s’il ne peut pas en avoir conscience. Tu as été un frein, t’es un frein tout entier depuis le début de la grossesse - la logique voudrait que ce soit l’enfant qui le soit et non toi. Mais la logique se fait la malle et est étouffée par l’irrationnel des hormones et des réactions spontanées non contrôlées. Tu fais confiance à Jordan. Lui seul sait ce genre de choses, de toute façon. Ta main ne quitte pas la sienne alors que vous sortez. Tu le suis tout le long. De pièce en pièce, d’émotion en émotion. Ton regard restre ancré dans le sien. Tu ne fais pas grand chose, juste acte de présence. T’ignores comment il faisait jusqu’à maintenant, quand t’y penses. De toute façon, comment aurait-il pu avoir envie de toi vu la manière dont tu le traitais ? Tes nerfs ont eu raison de toi tellement de fois.
******
Même avec toute la bonne volonté du monde, ce n’est pas encore ça. Jamais sans vêtement sur toi, même pour dormir. Tu t’es habituée avec les mois. Le bras de Jordan contre toi ; tu ne le sens pas, mais ton subconscient, si. Tu lâches un léger soupir. Tu tournes dans le lit, face à ton partenaire aussi endormi que toi. T’es emmitouflée jusqu’aux épaules sous la couette - l’hiver arrive, après tout. Mais ce qui commence aussi à arriver, sans que tu ai pu le préméditer dans tes songes, ce sont les images qui se forment dans ta tête. Tes rêves se présentent, ici et là, par intermittence. Parfois, tu as l’impression que ce sont des messages de ta fille. Mais parfois, c’est plutôt la peur, le danger, les craintes qu’elle représente en toi. Tu as peur de ton enfant, tu as peur pour ton enfant, t’as peur de la perdre tout comme t’as peur de perdre Jordan. T’as aussi peur de ne pas savoir où te situer, savoir jongler entre les différents titres, ceux-là même que tu t’étais promise de ne jamais libéliser car t’as horreur de ça ; mais forcé de constater que les étiquettes sont là et que tu ne peux pas trouver de chemin de traverse. Alors les images se forment ; elles sont vagues mais elles sont violentes. Tu commences à émettre des sons, faiblement, avant de te mettre à t’agiter. Doucement mais fébrilement. Ton visage est crispé, tes traits tirés et soucieux, larmoyants et en peine. Pourtant, tu n’arrives pas à te réveiller ; comme une (énième) punition de l’univers, tu subis ton cauchemar en plein fouet. Tu vois du sang, tu vois ta progéniture, tu crois voir Jordan mais tu ne te vois pas toi. En une seconde fulgurante, ton pied part taper la jambe de ton compagnon. T’arrives pas à te réveiller, tu n’as pas conscience ; ton rêve est ta réalité, tu te perds, t’es plus là et eux, ils vivent. Le plus affreux des scénarios se joue dans ta tête.
Toi aussi t’es en plein rêve et pas des plus plaisant. T’es dans un avion et y’a de sacrés turbulences. Et t’arrives pas à trouver ta partenaire dans l’avion parce que apparemment t’as l’impression qu’elle devait être là mais tu te souviens qu’elle est enceinte et qu’elle est sur la fin de la grossesse. Jamais elle ne serait dans un avion dans son état, elle a besoin de repos et puis y’a un trou d’air et tu sursautes. Tu te réveilles et tu te rends compte que c’est un coup qu’elle t’a mis dans la jambe qui t’a réveillé car tu as une douleur là. Elle n’y est pas allé de main morte et ça c’est parce qu’elle a l’air en plein mauvais rêve vu comme elle est agité.
« Baby… » Tu es déjà bien proche d’elle et tu te contentes de glisser doucement un bras autour d’elle afin de la maintenir et de lui donner de ta chaleur et ta présence. T’es dans un conflit interne car tu sais combien elle évite le contact mais tu ne peux juste pas la laisser comme ça. Tu essaies de la calmer, peut être même la réveiller. Tu murmures des : « You’re safe babe… » en la berçant doucement. Tes lèvres sur son front que tu embrasses avec tendresse en même temps. Tu fais attention à ne pas trop caresser son dos dans le mouvement. Tu te dis que si jamais elle se recule de ton corps à cause du contact, ça voudra dire qu’elle est réveillé et c’est bien là le but de la manoeuvre. T’as le cul entre deux chaises et il est hors de question que tu hurles son prénom pour que ça la réveille. Tu ne veux pas encore plus de violence dans son subconscient. « It’s a bad dream… » Que tu murmures encore. Tu commences à avoir froid d’être totalement nu. Tu tires la couverture sur toi, te défaisant de Bird un bref instant.
« Baby… » t’entends rien mais ton corps sent qu’on vient le prendre. Délicatement, soigneusement, t’es chérie avec toute la prudence du monde pour ne pas que tu te réveilles en hurlant - ce qui ne serait pas surprenant vu les images qui passent dans ta tête actuellement. Ton cerveau lutte, ton cerveau s’acharne contre ton inconscient ; c’est à celui qui sera le plus fort de vous deux. « You’re safe babe… » l’avantage de ton esprit est qu’il a le soutien de Jordan qui lui murmure gentiment à l’oreille pour lui donner un coup de boost. Ses lèvres se posent sur la paleur de ton front, une main tremblotante se posant sur son bras, signe d’une sortie de l’inconscient progressive. « It’s a bad dream… » le même bad dream que tu vois par flash derrière tes paupières toujours lourdes et fermées. Il y a le moment de flottement entre les vappes et la réalité. Entre les sensations d’être toujours décomposée et celles d’être entière dans le bras rassurant de Jordan.
Tu réalises et tu te mets à sangloter. Tu n’as toujours pas ouvert les yeux. Ton ventre t’empêche de t’approcher plus de Jordan, les frontières sautant quelque peu à cet instant précis parce que t’as besoin de lui. Tu geins quand il se détache un moment. “Please…” que tu murmures dans un désarroi et une plainte remplie de solicitude. Ta main contre son bras le retient et tu finis par ouvrir tes prunelles pour réaliser que t’es bien là. T’es dans ton lit, t’es avec ton compagnon, t’es vivante, t’as toujours l’alien dans ton ventre et Jordan est toujours là. Si l’image de ton joli ange blond nu t’aurais affolé les hormones dans une autre vie qui semble terriblement loin, là tu n’y prends pas gaffe. Par contre, tu approches son bras vers toi et tu t’y accroches. “You were here with the kid and I’m… I don’t know where I was but not with you, I was like disappearing, and there was blood and I-” tu parles, tu t’exprimes, tu t’affliges un peu plus mais il faut que tu sois plus transparante sur ce que tu vis. Sur ton quotidien de porteuse. Ce n’est pas la première fois que Jordan te voit faire un mauvais rêve. Mais d’habitude, tu ne dis rien car t’es persuadée qu’il le sait, tout simplement. Ce qui est absurde, dans le fond ; ni l’un ni l’autre ne sont des devins. Alors tu te libères, même si au final, t’as l’impression de rejouer le film avec les brides que tu te rappelles vaguement ; tu ressens plus les émotions que ça t’a filé que les images en elle-même. Tu sanglotes toujours alors que ton visage s’enfouit dans l’oreiller, près de Jordan, son bras que tu poses autour de toi. “I don’t want to abandon you.” you’re too precious for me now even if I didn’t really show it the few last months.