“that’s a very pretty car you got here, Maria.” Elle sait qu’elle a vu juste en utilisant cette parfaite excuse. Elle allait la lui montrer de toute manière. Mais ta belle mère va rapidement sur le vif du sujet. Birdie qui pâlit un peu mais ta belle mère qui se doit de dire ces mots là. Pour le bien être de tout le monde. Même si ça fait augmenter la tension de ton oiseau sur le moment. “Yeah, I promise. Even if it sounds like there’s a failure somewhere.” A failure? Maria regarde Birdie prête à la rassurer mais cette dernière reprend la parole. Ses traits à la blonde qui montrent bien qu’elle a saisit l’ampleur de la situation. “J’avais stupidement oublié ce qui était arrivé avec sa mère. Et il- Jordan n’a rien dit. J’imaginais pas à quel point ça l’angoissait, je croyais qu’il était simplement stressé, comme moi.” Ta belle mère qui n’est pas surprise que tu n’aies rien dit à ce propos. Elle te traite d’idiot intérieurement, elle va sûrement venir te tirer les oreilles avant que tu ne files avec ton oiseau. "J'en viens à me demander si ça été une bonne idée de garder l'alien. Je me sens responsable vu que c’est moi qui ai voulu la garder en premier lieu. J’ai jamais voulu qu’il en arrive à devoir prendre des médicaments, Maria. J’aime ce gosse à venir mais j’aime Jordan encore plus. Ça me rend impuissante et j’ai horreur de ça. En plus, y a des risques de dépendance, je le sais, je l’ai lu sur le net, et j’ai peur qu’il ne se contrôle pas ou quoi, et je-” Birdie qui est en train de paniquer.« Cielo cielo… » Maria qui va poser une main sur l’épaule de Birdie. Une tentative pour la rassurer. “Vous croyez qu’on va y arriver ? Qu’on va réussir quelque chose de bien avec cette petite chose ?” Elle hoche la tête, les yeux tout plein de tendresse. Heureuse de voir que Birdie tient à ce point là à Jordan, même s’il n’y avait plus aucun doute depuis bien longtemps.
« Bien sûr que vous allez y arriver. Et vous allez être les meilleurs parents que je connais. Je suis déjà jalouse de l’enfance que votre alien va avoir. » Elle frotte encore un peu le bras de Birdie avant d’aller la prendre dans ses bras. « Come here blondie. » Elle frotte doucement son dos avant de reprendre la parole. « C’est pas la fin du monde. Il a juste besoin d’aide en ce moment pour gérer ses angoisses. » Elle pose sa tête contre celle de ta partenaire avant de reprendre la parole. « Je trouve au contraire qu’il prend bien sa revanche sur la vie à fonder une famille malgré tout… Il faut juste que vous n’ayez pas de mauvaise surprise. » Qu’elle dit en se décalant un petit peu afin de pouvoir la voir les yeux dans les yeux. Tu lui as bien sûr raconté votre dispute à Maria. C’est à elle que tu confies tout par rapport à la grossesse car elle est maman, par trois fois, et elle connait bien des côtés de ta personnes. « Et si y’en a j’ai ma belle voiture pour venir tel Superwoman en un temps record. » Elle hoche la tête, sérieuse comme tout. Prête à tout faire pour ne pas que ton oiseau finisse sur le carreau comme ta mère. Tu es tellement inquiet pour Birdie, tu penses presque plus à elle qu’à votre enfant. Celui là même qui pourrait la tuer, comme tu l’as fait toi de ton côté. Tu comprends mieux que ton père t’ait mis de côté depuis toujours. Tu lui as enlevé la femme qu’il aimait. Tu veux pas imaginer ce que tu ferais à sa place. Certainement pas la même chose, mais tu veux absolument pas que cette situation se produise. Jamais. Tu pourrais juste pas gérer la mort de ta partenaire. Tu ne te sens pas aussi fort pour revivre quelque chose pareil.
« Cielo cielo… » tais-toi un peu, même Maria commence à être perturbée par ton discours mélodramatique. Autant d’incertitudes dans un même paragraphe, c’est une signe qu’il y a un échec quelque part malgré toi. Il n’y a que toi pour le voir ? De futurs parents sont censés être heureux, pas engorgés de peur au point de devoir prendre des anxiolytiques. Oh, vous êtes heureux… mais, et c’est ce mais qui te chagrine. Dans ton monde parfait, celui peuplé de licornes, de pégases, de dinosaures à paillettes et de dragons que vous avez établi avec Will alors que vous étiez gosses, il n’y a pas la peur de donner la vie. Il n’y a pas à prendre des médicaments pour pouvoir accepter qu’un être se crée en toi - mais tu avais oublié que sa mère était morte en couche et qu’au final, ce n’est pas pour l’alien que Jordan s’inquiète mais pour toi. Cela explique beaucoup mais cela ne veut pas dire que tu as le droit de l’accepter. Tu ne peux pas accepter que ton partenaire te fasse sentir plus angoissée, plus fragile, plus impotente. Tout comme accepter qu’il soit sous médication ne te rassure pas plus. Le sentiment d’échec se souligne ici, dans le fait même de ne pas pouvoir prendre soin de son compagnon, de ne pas réussir à affronter sa peur et la rassurer, l’étouffer par tes propres moyens. Pourtant, ce n’est toujours pas de ta responsabilité, Birdie. Jordan a été assez mature et conscient du problème pour aller chercher de l’aide là où il faut et c’est à toi maintenant de ne pas le voir comme une chose fragile et impotente. Il est fort, ton compagnon, autant que toi et vous allez y arriver.
Mais vu son passé, remplie d’addictions en tout genre, tu nourris la crainte que Jordan tombe dans l’excès de la puissance des anxiolytiques. Tu ne fais pas confiance en ces choses-là, ces foutus cachets qui donnent l’impression de te bisquer et de se moquer de toi parce qu’eux, ils arriveront à le détendre. Et pas toi. « Bien sûr que vous allez y arriver. Et vous allez être les meilleurs parents que je connaisse. Je suis déjà jalouse de l’enfance que votre alien va avoir. » Ces mots te font sourire légèrement, même si le coeur n’y est pas forcément. Maria dit ça pour te rassurer, elle qui frotte sa main contre ton bras avant de te prendre dans les siens. La puissance des mots a un impact certain ; tu finiras par les accepter et t’en convaincre. Vous allez être des parents géniaux, à votre façon. « Come here blondie. » T’enroules tes bras autour de la forme de la belle-mère de Jordan - une situation qui peut paraître compliquée mais qui ne l’est pas tant que ça - et tu respires contre elle toute la bienveillance qu’elle apporte dans son sillage. « C’est pas la fin du monde. Il a juste besoin d’aide en ce moment pour gérer ses angoisses. » Ne pas pouvoir prendre soin de ton compagnon s’apparente largement à une fin du monde à tes yeux. T’es dévouée à ce point, tu vis à travers les autres si fort, et Jordan est en haut de la liste depuis des années. Même si t’es chiante, pénible, parfois dure et méchante, tu le mettras toujours en premier, pas une once d’égoïsme dans votre relation si belle et si forte. L’impression qu’il est vraiment l’autre moitié de toi, ce qui te brise un peu plus de comprendre que tu ne peux rien faire à part le soutenir et être là pour lui. « Je trouve au contraire qu’il prend bien sa revanche sur la vie à fonder une famille malgré tout… Il faut juste que vous n’ayez pas de mauvaise surprise. » Tu hoches la tête avant de froncer légèrement des sourcils sur la fin de ces mots. « Et si y’en a j’ai ma belle voiture pour venir tel Superwoman en un temps record. » “C’est pas très rassurant, ça, Maria.” que tu bredouilles. “J’espère qu’on va quand même réussir à gérer les mauvaises surprises. On est bientôt parents, on devrait savoir se responsabiliser nous-mêmes. C’est tellement la grande inconnue. J’ai toujours adoré l’imprévu et les aventures mais là, ça me dépasse complètement. En plus, j’ai toujours mal partout tout le temps et je me sens nauséeuse constamment ; j’ai connu des aventures plus agréables que ça.” Tu mords ta joue de l’intérieur en soupirant légèrement. “Merci, Maria. D’être toujours là.” Elle avec qui tu as eu des débuts un peu compliqué et qui, maintenant, te fait sentir pleinement intégrée dans la famille. Tu ignores laquelle exactement mais ça n’a pas vraiment d’importance à ce stade. Qui pourrait prétendre s’entendre aussi bien avec la belle famille de la femme décédée de son compagnon quand on est soi-même mariée à son meilleur ami ? Il n’y a aucune cohérence mais tout le monde s’y retrouve. Et Maria est la figure maternelle que tu n’as jamais eu, sûrement pour cela que tu réussis à être aussi vulnérable devant elle. Reconnaissante, aussi. “J’espère que vous êtes pas déçue d’avoir encore une nouvelle fille dans le palmarès.” que tu souris gentiment en te caressant et en regardant ton ventre. Maria n’a eu que des filles et il semblerait que la tradition perdure.
Y’a certaines choses que Maria dit qui font sourire ton oiseaux, d’autres plutôt froncé le nez, les sourcils. Elle ne voit pas tout la latina, trop occupée à tenir ta blonde contre elle pour la rassurer du mieux qu’elle peut. “C’est pas très rassurant, ça, Maria.” Avec pas mal de maladresse vu la réponse de ta partenaire là. “J’espère qu’on va quand même réussir à gérer les mauvaises surprises. On est bientôt parents, on devrait savoir se responsabiliser nous-mêmes. C’est tellement la grande inconnue. J’ai toujours adoré l’imprévu et les aventures mais là, ça me dépasse complètement. En plus, j’ai toujours mal partout tout le temps et je me sens nauséeuse constamment ; j’ai connu des aventures plus agréables que ça.” Ta belle mère fait non de la tête à multiples reprises. « Ne jamais hésiter à demander de l’aide. A n’importe qui. Des gens de confiance c’est mieux. » Elle est drôle des fois ta belle mère. Elle veut juste essayer de dédramatiser la situation et la mini crise de panique de ton oiseau. « Tu crois que c’est pourquoi que Pedro est tout le temps dans le coin ? J’ai besoin d’aide. » Qu’elle ajoute en hochant la tête avec un air qui se voudrait des plus sérieux si y’avait pas ce petit rictus qui apparaissait… L’aide qu’elle demande à Pedro est certainement d’un tout autre genre. Still help tho. T’es chou Jordan a être du côté des boutades de ta belle mère. “Merci, Maria. D’être toujours là.” Elle nous enterrera tous. Tu le penses, elle aussi, mais elle ne le dit pas à voix haute car c’est pas du tout le genre de chose à dire à ce moment précis. Ta femme - hem, partenaire - est réellement au bord de la crise de nerf. Pas le moment de faire des vannes douteuses.
“J’espère que vous êtes pas déçue d’avoir encore une nouvelle fille dans le palmarès.” Birdie la fait rire avec cette remarque. Son regard qui reste sur le visage de ta moitié alors que celle ci contemple son ventre rebondi. « You know what cariño, I’m very happy about it. We run the world. » Rien que ça. Elle fait un clin d’oeil à blondie. Maria n’a pas de soucis à se jeter des fleurs, à juste titre à ton avis. Cette femme a une force de caractère impressionnante. Tu l’as toujours admiré. Comment une femme célibataire a réussit à élever trois filles de trois pères différents? Tu ne sauras jamais mais elle est la preuve vivante que bien des situations sont surmontable. Même la perte d’une de ses filles.
« Ne jamais hésiter à demander de l’aide. A n’importe qui. Des gens de confiance c’est mieux. » t’es encore dubitative ; Jordan a demandé de l’aide et ce n’est pas sous forme de personne mais de comprimés. Tu n’as pas confiance en ces choses-là. La médecine n’est pas toujours une force, et tu le dis en étant sœur d’un esprit brillant en science et mariée à un scientifique d’os perdus depuis des millénaires. Mais Maria a ta confiance et il n’y a pas de raison de ne pas l’appeler ; même si tu aimerais au mieux éviter de venir pleurer dans ses jupons à chaque fois que tes nerfs craquent et que la porte se referme sur l’un de vous deux qui prend le large. Il y a une certaine fierté en toi, mélangée à cette pudeur persistante qui te retient de balancer tes problèmes sur les autres. Maria a beau être une figure parentale, tu as toujours la sensation qu’elle veille sur toi aussi pour ne pas faire de mal à Jordan et c’est l’échec qui réside en toi. Sûrement pour cela que tu as la tête baissée constamment, que tu as appréhendé le tête-à-tête que Maria a souhaité après celui qu’elle a eu avec Jordan. Tu as foi que ton compagnon n’irait pas casser du sucre sur ton dos derrière toi mais il n’empêche que tu ne sais pas ce qu’il lui a dit réellement ; Maria étant protectrice de Jordan, ce n’est pas une surprise que tu es eu l’air d’être convoquée par la principale après une faute grave. Même si la faute est partagée, Birdie, tu n’as pas été la seule à avoir vrillé, hier soir.
« Tu crois que c’est pourquoi que Pedro est tout le temps dans le coin ? J’ai besoin d’aide. » “Mmh, bien sûr, pour aider.” que tu renchéris, le rictus de Maria n’ayant rien à envier au petit sourire de coin qui prend place sur tes lèvres. Personne n’est dupe et tu n’es pas une sainte, loin de là. Être enceinte ne t’enlève pas les pensées lubriques, à ton grand bonheur et celui de Jordan. Tu as toujours cette crainte d’être dégoûtée à ce qu’on te touche - que ce soit comme Maria le fait en ce moment, d’un geste compatissant, ou comme Jordan, des gestes plus ou moins discutables - mais ce n’est pas le cas pour l’instant alors tu en profites. Maria a bien raison d’en profiter aussi et elle donne de l’espoir que rien n’est insurmontable.
« You know what cariño, I’m very happy about it. We run the world. » Elle aurait dit le contraire que tu aurais été attristée - pas pour longtemps, ceci dit, parce que l’alien reste ton enfant et qu’importe son genre, tu l’aimes déjà d’un amour étouffant. Tu pourrais presque ne pas lui en vouloir de te déformer le corps à sa guise. Tu as beau l’aimer, cette gosse, tu n’aimes vraiment pas les aléas que t’amène la grossesse dans son sillage. “Damn right we do.” au moins, ça te redonne un peu de force, autant que de la voir te faire un clin d'œil dans une apogée de confiance et de complicité. Tu n’aurais pas pensé en arriver là avec Maria un jour - tu n’aurais pas non plus pensé être enceinte de Jordan. Ni être avec lui tout court encore maintenant.
Alors quand Jordan réapparaît dans ton champ de vision, de dos et toujours en pleine conversation avec Veronica, tu vas enrouler tes bras autour de lui sans crier garde, reposant son visage contre son dos. Tu t’en fous s’il y a la belle-soeur par alliance, tu t’en fiches s’il y a le regard bienveillant de Maria et tu t’en a rien à faire de la présence de Pedro ; t’es là pour ton compagnon quoiqu’il arrive, quoiqu’il adviendra et dieu que tu te sens stupide de ne pas avoir fait le lien avec sa mère. Si maintenant, tu n’oseras pas en parler à Jordan, tu sais que tu le feras un moment ou un autre. Parce que les temps ont changé, l’époque aussi, et tu veux prouver au futur père qu’il ne sera pas tout seul avec leur gamine. Pour rien au monde tu les laisserai tomber comme ça. Leurs vies seraient monotones et ennuyantes sans toi, que tu penses en souriant bêtement, les yeux toujours clos et contre son dos. I’m here, I’m alive, I’m breathing and I love you. Jordan n’entendra rien, t’as espoir quand même ; tu lui répéteras tout ce soir s’il le faut. Prête à tout pour prouver ta tendresse envers lui. Même à l’aider pour combattre des démons internes. C’est là qu’est ta place, autant qu’est la sienne pour t’aider dans le processus de son alien qui grandit affreusement dans tes tréfonds.
Vous avez fini la vaisselle mais Pedro est tranquille en train de regarder la télé vous n’avez pas bougé de la cuisine avec Veronica. Elle appuyée contre le plan de travail, toi de même mais de côté. Tu sens les bras de ton oiseau se glisser autour de ton corps et une de tes mains va automatiquement se poser sur un de ses avants bras sur toi. Tu caresses doucement sa présence alors que tu termines ta conversation avec Veronica qui est tout sauf impressionnée. Personne n’est ignorant de votre capacité à être littéralement l’un sur l’autre. Vous savez aussi vous tenir ou être entre deux. C’est toujours la surprise du chef. Tout est possible.
Veronica file préparer du café alors que tu te tournes vers Birdie. Une de tes mains trouvant place sur sa joue aussitôt alors que tu vas poser tes lèvres sur les siennes. La fin de cette journée est bien plus paisible pour ta tête que la vieille. C’est allé crescendo depuis le matin où être dans l’enceinte de l’hôpital te rassurait déjà, puis les cachets dans ton organisme pour finir chez ta belle mère avec tous ces gens que tu aimes plus que tout. Tu déposes un deuxième baiser sur ses lèvres. I’m sorry. Pour hier. Pour bien des autres choses aussi. Tu n’es pas sûr quoi mais t’as le sentiment que tu lui dois plus d’excuses que ça. Moi je sais jordan. T’aurais du lui parler plus ouvertement de tes problèmes dans ta petite tête de linotte. Mais t’es assez bête pour te dire qu’elle savait. Sauf que tu es le premier à clamer haut et fort que tu ne sais pas lire les pensées. Elle non plus.
« Let’s go home? »
Que tu murmures contre ses lèvres. Tu as envie de te poser après cette journée à droite à gauche.
Dernière édition par Jordan Fisher le Dim 19 Sep 2021 - 20:51, édité 1 fois
Tu n’interviens pas dans leur conversation. Tu te fais transparente et silencieuse, deux mots qui ne sont pas dans la définition de Birdie Cadburry mais il faut croire que les choses peuvent changer, être surprenantes par moment. Tu ne ressens ni l’envie ni le besoin de l’ouvrir. Tu es fatiguée, aussi bien physiquement que moralement. Tu meurs d’envie d’un bain. C’est un des seuls endroits où tu arrives à te détendre. Peut-être parce que c’est un des seuls endroits où tu ne ressens pas la lourdeur de ton corps. De ton ventre qui pourtant dépasse de plus en plus la hauteur de l’eau. Où tes membres sont assez engourdis pour que tu te sentes bien. Tes quinze minutes d’apaisement sans avoir à râler sur tous les maux que cette gamine t’amène en se créant en toi. Il faut avouer que tu donnes de l’énergie à un autre être, ce n’est pas étonnant que tu sois rapidement exténuée ; mais ça t’énerve malgré tout parce que tu n’aimes pas rester à rien faire. La volonté mentale ne suffit malheureusement pas pour que l’organisme suive. Pas dans ce cas-là en tout cas.
Tu grognes légèrement quand Jordan se retourne, t’étais presque en train de somnoler contre lui et il te perturbe en faisant ça. Mais il se rattrape agréable quand il vient déposer un baiser en plus de caresser ta joue, puis un deuxième coup de bec qui te fait soupirer contre sa bouche. « Let’s go home? » Tes doigts jouent avec l’ourlet de son sweat alors que ta tête répond à l'affirmative. “Yeah. Coffee is forbidden for me anyway.” You are pouting so hard parce que tout ce qui t'est interdit maintenant t’afflige et tu pourrais taper du pied par terre en disant que c’est injuste. Mais ta grossesse t’agace déjà assez comme ça, tu ne veux pas de complications ou de mettre en péril quoique ce soit alors tu ne prends pas de risque. Tu espères même que ton aversion pour la nicotine continuera après l’alien hors de toi ; c’est plaisant de ne pas avoir à calculer quand tu pourras prendre ta prochaine dose.
Vous avez dit au revoir à tout le monde, tu as pris Maria dans tes bras en la remerciant discrètement à l’oreille et te voilà enfin derrière le volant. Moteur allumé, déjà trois minutes que tu réfléchis, que tu tapotes sur ledit volant, le regard aux aguets de chaque coin et recoin, vivant ou mort, de ton véhicule avant de te décider à parler. “You’re feeling better ?” quitte à être sous médication, autant que ce soit pour le mieux, n’est-ce pas ?
Elle n’apprécie pas que tu la fasses bouger mais tu ne te formalises pas de son léger grognement. Tu embrasses par deux reprises avant de proposer de partir chez vous. Elle est ok pour se faire. Tu n’as pas pris tant de risques avec cette proposition, elle a l’air d’avoir envie autant que toi de se poser et juste larver. C’est mieux dans votre canapé. Chez vous. “Yeah. Coffee is forbidden for me anyway.” Elle fait la moue et tu vas simplement y déposer un baiser supplémentaire car tu as toujours envie de la manger quand elle fait cette tête. Tu sais que c’est pas évident de chambouler toutes ses habitudes pour le bien de l’alien et tu prendras soin de lui procurer du plaisir autrement que via l’alcool, la cigarette, la caféine. La luxure. Yup. Comme tu l’as déjà fait plusieurs fois depuis le début de la grossesse.
“You’re feeling better ?” Elle te sort de tes pensées alors que vous venez de quitter la maison de Maria. Tu vas poser ta main sur la cuisse de Birdie. Tu vois bien qu’elle est anxieuse à ton propos. Tout autant que toi envers elle. Tu hoches la tête pour répondre à sa question. Tu caresses sa cuisse et aussi. « Yeah… It was a good day. » Et il va y en avoir encore beaucoup à partir de maintenant. Des jours bien plus faciles à affronter que tout ceux d’avant. C’est sûr.
« How are you feeling? » Tu marques une pause avant d’enchaîner sans la laisser répondre là. « Do you feel like resting watching a movie or talking about… things? » Tu te mords la lèvre car tu sais que discuter serait une bonne chose mais pas sûr que ce soir soit le bon moment. « Mostly me… talking? » Parce que tu n’es pas dupe pour le coup. Tu as la sensation que tu vous as mis dans cette situation à ne pas parler plus tôt. « I can talk another day hmm. Like. Any other day. » Ouh Jordan tu es nerveux. Tu essaies d’esquiver alors que c’est toi qui vient de proposer. Si ça te fait peur, c’est certain qu’il s’agit d’une conversation qu’il vaut que vous ayez… I know.
Dernière édition par Jordan Fisher le Dim 19 Sep 2021 - 20:54, édité 2 fois
« Yeah… It was a good day. » contrairement à la veille. La journée n’a pas été si mauvaise mais la fin a été désastreuse. Catastrophique et pénible. Tu n’as jamais aimé te disputer avec Jordan. Mais il y a des fois où la situation t’échappe et souvent où tu ne cherches pas non plus à la contrôler. Celle-là en a été une belle, une terrible, mais ça vous a permis d’avancer dans une meilleure direction. Au milieu des doutes et incertitudes qui persistent, vous y arriverez. Tu hoches silencieusement la tête alors que sa main trône sur ta cuisse. Geste d’apaisement, de rassurance, de contact, de soutien. Tu vas pouvoir laisser la peluche dinosaure dans la chambre de l’alien, ce soir. Tu n’en auras pas besoin puisqu’il y a aura Jordan pour te protéger des démons nocturnes. C’est rassurant.
« How are you feeling? » épuisée, lessivée, ravie, mitigée, inquiète, étrange ? La réponse à cette question est si vaste que tu ignores par où commencer. Ce qui tombe bien car Jordan ne te laisse pas l’opportunité de poursuivre de toute façon. « Do you feel like resting watching a movie or talking about… things? » tu ne peux pas empêcher de dévier ton regard de la route à ton compagnon - tant pis si cela ne plaira pas à ce dernier mais tu ne peux pas ne pas réagir face à une telle question. « Mostly me… talking? » comme il est en train de le faire là ? A croire que les gènes cadburiens se sont transmis d’une façon ou d’une autre pour que le musicien se mette à parler de cette façon - ou serait-ce juste la gêne en général. Oui, ça aussi, ça pourrait être une explication. Retournant ton attention sur la route et ayant bien compris que Jordan est parti dans un périple de paroles, tu le laisses continuer. « I can talk another day hmm. Like. Any other day. » Il demande de faire un choix cornélien. Certes, tu es fatiguée, mais l’idée qu’il puisse enfin s’ouvrir à toi au bout de cinq mois ne te semble pas pouvoir attendre un jour de plus. D’autant que tu sais que ça travaillera toute la nuit si vous n’avez pas mis les choses à plat avant. Alors ta main vient se loger sur la sienne, ton signe de rassurance à toi. “You know I love listening to you.” tu dis avec un léger sourire de coin avant de te mordre la lèvre pour prendre un air plus sérieux. “Je pense qu’on devrait en parler maintenant. On a déjà assez repoussé l’échéance et ça n’a rien donné de bon.” puisque tu dois être sous médication. Tu passes ta langue sur tes lippes, appréciant d’avoir le devoir de regarder la route plutôt que ton partenaire à ce moment précis. T’essaies d’être une adulte responsable et posée, on ne va pas te lancer la pierre d’attendre à ce que ton partenaire se dévoile à toi, surtout quand tu pensais le connaitre. “J’aurai préféré qu’on ait cette conversation bien avant.” que tu rajoutes d’une petite voix, soucieuse et faible. Vous n’auriez pas été agacé l’un par l’autre pendant tous ces mois si vous aviez parlé - sûrement que vous vous agacerez encore dans les derniers mois à venir mais il y a maintenant les causes, les raisons, les explications, même si ce ne sont pas des justifications. Il y a déjà plus de cohérence dans les réactions et comportements de Jordan à ton égard maintenant que Maria t’a rappelé ce détai dont tu n’as pas imaginé un seul instant que Jordan puisse le porter encore sur les épaules et son mental. Le trajet ne met pas longtemps à se finir et quand tu coupes le moteur de ton van devant le portail de Jordan, tu lèves sa main pour y embrasser les phalanges. “But first, I deserve a sweet and hot bath.” Après avoir conduit partout aujourd’hui, tes pieds sont gonflés et t’es persuadée que tout ton corps est un ballon de baudruche enflé de partout et fuck que ça t’emmerde. “You could take that bath with me. We both know how chatty we are in a hot bubbling water.” que tu dis en franchissant le portail en arrière, le sourire amusé perché aux lippes. Le bain a un effet étrange sur vous, c’est sûrement le meilleur endroit pour vos conversations.
Son coup d’oeil vers toi alors que tu commences tes questions sur la fin de la journée te pousse à être plus précis rapidement. Tu n’aimes pas qu’elle ne regarde pas la route. Si vous avez un accident tous les trois, tu espères que vous y restez tous. Oh please Jordan, arrête de penser au pire alors qu’il ne s’agit que d’un coup d’oeil. Il n’empêche que si tu avais la certitude que tu partirais avec elles deux, tu aurais bien moins peur, parce que vous seriez toujours tous ensemble, peu importe l’endroit. Tu te gardes bien de formuler tout ça à voix haute. Tu ne récolterais qu’un beau coup de poing de la part de ta moitié, certainement localisé dans ta cuisse. “You know I love listening to you.” Ouais. Tu n’as pas prévu de lui faire une chanson pour le coup. Parce que t’es assez naïf pour te dire qu’elle aime ta voix quand tu chantes surtout. Ce que tu oublies c’est qu’elle t’aime. Point final. Elle aime tout de toi. Mais tu te sens si stupide ces derniers temps, tu as l’impression que tu vas devoir faire tes preuves - à toi même - pour t’enlever ce sentiment. Ca va aller maintenant. Il reste quelques mois de grossesse et puis tu seras fixé sur la suite de votre vie à tous les deux. A tous les trois. “Je pense qu’on devrait en parler maintenant. On a déjà assez repoussé l’échéance et ça n’a rien donné de bon.” Maintenant, maintenant? Petit coup de pression Jordan ? “J’aurai préféré qu’on ait cette conversation bien avant.” Maintenant. Elle confirme. Et toi t’es assez bête pour prendre ses mots au pied de la lettre. “But first, I deserve a sweet and hot bath.” Et elle te connait assez pour te rassurer sans que tu n’aies rien demandé. Elle a dû le sentir à ton silence, à ton aura, à son instinct surtout. Elle embrasse ta main. Tu te remets à respirer plus tranquillement de voir clairement que ce n’est pas maintenant. I love her.
“You could take that bath with me. We both know how chatty we are in a hot bubbling water.” Tu hoches la tête alors que tu sors du van. Ton regard qui se pose sur elle qui a un beau sourire sur le visage. Tu le lui rends. Un sourire sincère parce que tu sens que quoi qu’il arrive, elle est là. Tu le savais déjà mais là tu as besoin de te le rappeler. La conversation à venir, tu ne sais même pas ce que tu vas dire, mais tu sais que ça va aider autant que ça va être peu évident en ce qui te concerne. Tu lui dis un ’I love you’ uniquement en bougeant les lèvres, sans qu’un son ne sorte. Une envie comme ça d’un coup, parce que dieu sait combien tu l’aimes ta deuxième moitié.
Une fois dans le bain que tu as préparé avec le plus de sels colorant possible et l’eau à la meilleure température, t’es en train de réfléchir à quoi dire. Installé l’un en face de l’autre. Tu as une main posée sur un de ses mollets que tu caresses doucement. « Je pensais que je gérais… Parce que je prenais déjà beaucoup sur moi pour pas être trop sur toi. » Tu te mords la lèvre, prêt à véritablement dire toutes tes vérités qui n’ont certainement pas été perçues de la même façon pour Birdie. « Et c’est vrai que tu vas bien… Je l’ai vu, j’ai relu tous les comptes rendus des échos et des examens… Je sais. Il faut juste que je me mette ça dans la tête et que j’arrête de vivre dans le futur. » Ta main qui se serre doucement sur sa jambe. « I’m sorry… I’ll be better with you. I’ll be better. I am already. » Tu parles de ta tête là. Celle ci même qui te joue des tours avec ton anxiété et ton historique. Tu veux vraiment pas reproduire le schéma de ta venue au monde. Tu ne sais toujours pas quoi dire de plus même si c’est toi qui a proposé de parler de choses. Mais tu te dis que c’est un bon début comme ça. T’es entré dans le vif du sujet. Tu t’es excusé. Ca, c’est ce que tu voulais faire en priorité.
Quand Jordan mime son affection de ses lèvres, comment pourrais-tu remettre en question tout ce que vous êtes en train de construire ? Surtout quand tu sens ton cœur devenir du chamallow, tout mou, tout niais, tout tendre. Ce sont les hormones. Oui, bien sûr, Birdie, si tu préfères le voir comme ça. Même si tu as prouvé avec les années que tu n'as pas besoin d’hormones pour être adorable, surtout amoureuse. Mais comme le dégoût arrive dans ta tête quand ce mot y flotte, on va dire que ce sont les hormones et te cacher derrière la grossesse qui a bon dos - ou ventre, en l’occurrence - pour une fois. Tu vas l’embrasser tout en glissant ta main dans la sienne en guise de réponse, te collant à son bras alors que vous poursuivez votre entrée dans la maison.
Tu t’es déshabillée dans un râle de plaisir que tu n’as pas cherché à dissimuler, à commencer par tes chaussures. Si en temps normal, tu as horreur de ces boîtes dans lesquelles on enferme les pieds, ce n’est rien comparé à l’enfer que c’est depuis que t’es enceinte. Les pieds gonflent et même les baskets ne suffisent pas à te soulager. Alors ce n’est pas anodin que tu t’installes face à Jordan dans le bain ; tu vas forcément lui demander un massage un moment ou un autre. Mais pas maintenant car il te caresse le mollet - c’est déjà foutrement agréable combiné à l’eau chaude et colorée qui vous entoure - et t’as la sensation qu’il va se mettre à parler. « Je pensais que je gérais… Parce que je prenais déjà beaucoup sur moi pour pas être trop sur toi. » tu le regardes en haussant les sourcils. La vision des choses est perçue différemment de ton côté et tu n’oses pas imaginer ce que ça aurait été s’il avait sur toi en full capacité. Tu l’aurais sûrement étouffé avant et pas de la façon dont il aurait apprécié. « Et c’est vrai que tu vas bien… Je l’ai vu, j’ai relu tous les comptes rendus des échos et des examens… Je sais. Il faut juste que je me mette ça dans la tête et que j’arrête de vivre dans le futur. » tu ne l’interromps pas car c’est important ce que Jordan dit. Il se confie, enfin, et même si tu as des paroles pour alléger ses propos qui sont lourds de sens, tu ne veux pas le contrer, pas quand il est lancé car c’est tout ce que tu demandais sans le faire vraiment depuis des semaines. « I’m sorry… I’ll be better with you. I’ll be better. I am already. » ses mots qui te touchent alors qu’ils ne devraient pas parce qu’il est déjà parfait, Jordan, même avec ses problèmes, même avec ses bagages, même avec ses soucis. Il est déjà tellement bon avec toi - mais tu ne peux pas nier que tu n’aurais pas pu continuer cette grossesse déjà éprouvante pour tes muscles et tes nerfs sous cette tension persistente entre vous.
Tu prends une légère inspiration tout en te calant un peu mieux contre la baignoire. “Ton parcours entier fait ce que tu es aujourd’hui. Que ce soit le bon comme le mauvais. Je t’aime pour tout ça. Pour être toi. Pour savoir affronter tes problèmes et prendre les solutions qu’il faut. Même si les solutions ne me plaisent pas.” non, tu n’acceptes pas que Jordan soit sous médication mais avec le temps, peut-être que ça viendra - t’en doute. Tu vas attraper sa main libre pour la porter contre toi, à mi-chemin entre ton ventre et ta poitrine alors que tu t’es redressée. “J’ai pas confiance en ces cachets. J’aurai aimé être suffisante pour pouvoir t’aider.” que tu lui avoues, enfin aussi, en baissant la tête vers tes doigts qui jouent avec les siens. Cette manie de fuir son regard quand tu dis quelque chose d’important et surtout qui te rend vulnérable. Tu as lu des témoignages qui t’ont terrifié sur ces médicaments ; ils peuvent rendre addict très rapidement. Tu as foi en ton compagnon mais pas en la médecine ; si elle t’enlève ce qui fait l’essence même de sa personne, t’ignores ce que tu ferais. Tu ne pourrai pas le supporter, encore moins avec un nouveau-né dans les pattes. Tu relèves vos mains et tu penches ton visage dessus ; tu n’embrasses pas, mais tu poses ton museau dessus, les yeux fermés, pour continuer à ne pas le regarder. “J’aime bien quand t’es sur moi dans certaines circonstances. Mais je te suis reconnaissante d’avoir pris sur toi tout ce temps. Parce que je sais pas si j’aurai pu en supporter plus.” peu, c’est déjà trop à tes yeux ; l’honnêteté est saissisante mais ça fait du bien. De pouvoir affirmer les choses, de parler, de partager, même si tu ne partages pas son regard. L’intention est là ; tu parles mieux quand tu n’as pas à l’affronter. Tu es lâche comme ça et vos conversations téléphoniques depuis le jour un l’ont prouvé. Tu embrasses sa paume doucement sans jamais déloger ton visage de vos mains jointes. Même si tu ne plonges pas tes yeux dans les siens, tu sais que Jordan est là. Tu ne l’oublies pas, jamais. Parce qu’il est ta moitié, ton coeur et qu’il y a un être entier complet qui se forme sous son impulsion dans ton ventre. Vous allez en ressortir plus fort. Comme l’équipe que vous êtes. La meilleure du monde.
Tu t’en veux un peu d’interrompre son moment de repos avec une conversation aussi sérieuse que celle ci. Mais elle doit avoir lieux. Vous en êtes tous les deux conscient et elle a raison, il vaut mieux maintenant que plus tard. Elle sera toujours fatigué. Elle a une brioche au four depuis cinq mois et ça ne va aller qu’en augmentant. Sa fatigue, son poids, ses humeurs, tout. Mais tu appréhendes déjà bien mieux la suite des choses. Toi et ton traitement que tu ne vas pas oublier de prendre nope. Tes yeux qui vont sur elle brièvement au milieu de tes mots. C’est déjà pas facile de dire tout ça, tu peux pas en plus affronter son regard. Vous êtes pareil de ce côté là. C’est également pas la première fois que vous avez une conversation à coeur ouverte de la sorte. La bonne chose c’est que tu as toute confiance en elle, en vous. Tu sais que rien de ce que tu pourras dire n’entachera l’avenir de votre couple. Au contraire. Vous êtes en train de retirer les nuages, la fumée, qui étaient en train de recouvrir votre beau chemin.
Y’a un bref silence qui s’installe avant qu’elle se repositionne et se lance à son tour. “Ton parcours entier fait ce que tu es aujourd’hui. Que ce soit le bon comme le mauvais. Je t’aime pour tout ça. Pour être toi. Pour savoir affronter tes problèmes et prendre les solutions qu’il faut. Même si les solutions ne me plaisent pas.” Tes yeux qui sont remontés à son visage, car l’écouter c’est plus simple que de parler. Elle non plus n’apprécie pas que tu aies des médicaments à prendre. Maria te l’a fait comprendre yup. Car oui elle est venu te dire sans te dire, combien ton oiseau t’aimait et s’inquiétait pour toi. Tu savais mais de découvrir qu’elles se sont pris en apartés pour parler de tout ça, ça t’a fichu un coup supplémentaire. D’où les excuses qu’elle mérite plus que tout. Elle prend ta main après s’être rapproché. “J’ai pas confiance en ces cachets. J’aurai aimé être suffisante pour pouvoir t’aider.” Tu sais pas quoi lui répondre. Une partie de toi se rend compte qu’elle se sent aussi inutile que toi envers elle avec sa grossesse. Parce que oui, tu essaies quand même de chercher le bon côté des choses. S’il y en a un. Tes yeux qui vont entre vos mains et son visage. “J’aime bien quand t’es sur moi dans certaines circonstances. Mais je te suis reconnaissante d’avoir pris sur toi tout ce temps. Parce que je sais pas si j’aurai pu en supporter plus.” T’as l’impression qu’elle est aussi en train de chercher le bon côté des choses pour terminer sur cette note là. Tu te sens tout triste malgré que tout va aller mieux maintenant. Savoir que tu aurais pu lui taper sur le système au point de ne plus te supporter du tout, tu veux pas imaginer. Arrête de te torturer Jordan. Vous n’en êtes pas arrivé là. Tu as pris les choses en main au bon moment. Ca va aller.
Elle embrasse ta main alors que l’autre est toujours sur son mollet. Tu émets une pression dessus. Tes pensées qui vont dans beaucoup de sens. Tu cherches comment répondre. Quoi dire. Tout ce qui te vient là c’est que tu veux lui dire et lui montrer combien tu l’aimes. Combien tu veux être contre elle de la bonne manière. Combien tu ne serais jamais allé dans cette aventure avec personne d’autre qu’elle. Ca te met du baume au coeur et un petit sourire se forme sur tes lèvres. « Est-ce que ça veut dire que c’est grâce à la machine à tension qu’on a rectifié le tire ? » Silly Jordy is back in the game. Réellement. Tu te sens toi même chose qui n’avait pas été le cas depuis des mois. Mais tu reprends ton sérieux parce que vous êtes quand même dans un quart d’heure à coeur ouverts là. « I thought I’d have more to say but nothing else is coming up. There’re only ‘I love yous’ and ‘you’re the best partner I could have ever asked for.’ In repeat in my head. » T’es sérieux. Vraiment. « You know me well… » Ta main qui se serre de nouveau sur sa jambe. Ton pouce - de ton autre main - qui caresse sa main jointe à toi. « You’re one of the strongest women I know. » Pas la plus forte parce que bien sûr y’a Maria au milieu du lot. Elle et sa vie bien rempli d’embuches. « Body and mind. » Car elle a morflé elle aussi, à bien des niveaux. Tu l’as déjà vu se battre ton petite oiseau, vaut mieux vraiment pas la croiser dans ces moments là. Tu sais qu’elle ne partira jamais sans une grosse bataille avec la vie. Nope. Tu te redresses pour aller embrasser la jointure de ses doigts.
« Est-ce que ça veut dire que c’est grâce à la machine à tension qu’on a rectifié le tir ? » tu relèves les yeux vers lui pour les plisser à son encontre, signifiant clairement “t’as pas osé?”. Parce que si c’est le cas, il mériterait une tape derrière la tête bien placée. Pour la forme plus pour le fond, parce qu’un petit sourire amusé revient en force ; si Jordan fait de l’humour, même idiot (surtout idiot), c’est que le calibrage est en train de se refaire dans la bonne mesure. Tu es fière de vous malgré tout ; au milieu de vos conneries, vous savez être responsables et adultes quand il le faut. L’alien va avoir les meilleurs parents du monde, et c’est dans une bouffée d’orgueil intinérante que tu le penses et crois sincèrement.
« I thought I’d have more to say but nothing else is coming up. There’re only ‘I love yous’ and ‘you’re the best partner I could have ever asked for.’ In repeat in my head. » tu mords ta lèvre ; t’aurais bien aimé que Jordan se confie plus. Tu n’es pas sa psy, bien sûr, mais tu es en droit de savoir ce qu’il sous trame sous sa jolie cabosse. Mais ses mots te font sourire malgré tout parce qu’ils restent doux et plaisants à entendre. « You know me well… » “Not that well though.” que tu murmures faiblement, une brève mélancolie passant sur tes traits. Si tu le connaissais si bien, tu aurais compris l’essence de ses maux. Tu aurais accepté, tu n’aurais pas eu besoin de te confier à Maria, tu n’aurais pas non plus attendu de réponses venant d’elle pour comprendre ton partenaire. Mais il n’y a rien de mal à se découvrir encore et toujours. Il n’y a rien de mal non plus à chercher de l’aide et des indices à côté. Si ça permet de faire progresser votre histoire dans la bonne direction.
« You’re one of the strongest women I know. » pff, tu secoues la tête en reposant son dos contre la baignoire. « Body and mind. » “You only say that because you want to fuck my bones.” que tu dis en l’observant embrasser tes doigts, histoire de dédramatiser le compliment que Jordan vient de te faire. Tu ne vois pas si forte que cela ; t’es émotive, t’agis par instinct, tu tempête beaucoup, tu t’épuises énormément. Si tu étais forte, tu aurais la sagesse et le recul nécessaire pour appréhender les choses, deux qualités qui te sont inconnues à ce jour. Alors naturellement que tu vas secouer la tête avec un léger sourire amusé, pas convaincue pour un rond de la véracité de ce compliment - mais qui agit délicatement sur toi quand même. “J’ai besoin que tu me dises que ça va aller. Avec les médicaments. Que t’arriveras à gérer.” que tu ne feras pas de bêtises. Cette peur de le perdre pour des cachets est vraiment présente - tu as déjà vu dans le passé ce que ça a pu faire, de loin, mais quand même. “Because I also can’t do this alone. We’re in this together.” non pas que la chanson d’High School Musical vient bourdonner dans tes oreilles au milieu de ton envie de lui faire comprendre l’importance de la situation. Tu marques ton point en allant poser vos mains sur ton ventre, la chose la plus concrète que vous ayez à l’heure actuelle et qui mérite votre dévotion et attention totale.
“Not that well though.” L’inverse est tout aussi vrai. Birdie a toujours été un livre difficile à parcourir. Tu es sûr qu’il y a encore un millier de choses que tu ne sais pas d’elle. De choses que tu devines de part ses regards, des émotions que tu ressens au travers mais sans savoir leur origines. Ni abstraites, ni détaillée. C’est ce qui te retient d’aller plus loin dans tes mots. Tu as l’impression d’en dire beaucoup et qu’il n’y ait que toi qui va si loin. Depuis votre premier bain ensemble où tu t’es fortement ouvert et où tu as tout aussi puissamment regretté.
“You only say that because you want to fuck my bones.” Tu souris de l’entendre balayer ton compliment que tu penses plus que tout. Birdie a l’air d’avoir un milliard d’histoires dans ses os mais tu n’en connais qu’une infime partie. Tu ne sais vraiment pas comment elle gère alors que toi à côté tu as eu non seulement un traitement quand tu étais plus jeune, mais aussi une multitudes de sessions chez psychologues et psychiatres. Celles ci mêmes que tu n’as jamais arrêté et que tu ne t’imagines pas le faire un jour. Elle gère seule, avec toi, et toi t’en es incapable. She is the strongest. C’est ta conclusion la plus logique et simple. Elle ne te retirera pas ces mots de la bouche. Tu ne rebondis pas non plus sur sa réplique. Tu souris juste, elle t’amuse même si toi t’es le plus sérieux dans ces propos. Tu veux qu’elle n’oublie pas ce que tu lui as dit. I’ll say it again. Oh ça je m’inquiète pas, t’es fort pour les rappels. “J’ai besoin que tu me dises que ça va aller. Avec les médicaments. Que t’arriveras à gérer.” Tu serres doucement sa main.
“Because I also can’t do this alone. We’re in this together.” « I can’t do this without you either. »
Vos mains ensemble sur son ventre, sur votre futur enfant. Tu remontes tes yeux à ceux de Birdie. « Ca va aller. Je te promets. Ça va aller. Ça va déjà maintenant. » Tu le sens, réellement. Tu le lui as dit plusieurs fois déjà ce soir mais tout porte à croire qu’elle a du mal à le saisir. Tu lui as communiqué ton stress Jordan, t’es content ? Oh shut up. « I’m sorry… » Parce que malgré que tu dises à ta conscience de la fermer, they’ve got a point. « It’s gonna be ok… We’re gonna be ok. » Que tu ajoutes de nouveau en cherchant son regard. En allant aussi poser ta main libre sur son avant bras. Dieu ce que tu es needy du contact avec ton oiseau. La toucher pour sentir qu’elle est bel et bien là, toujours. Ça te rassure encore plus. Ca t’apaise. « Let’s continue in bed, I wanna cuddle. » I wanna suffocate you with my love. Et la baignoire n’est pas l’endroit le plus pratique pour se faire. Tu n’as pas envie qu’elle se fasse mal pour que tu l’aies contre toi. C’est petit ici oui. Faudrait que tu fasses agrandir cette baignoire. Ça t’a traversé l’esprit plusieurs fois ces dernières années.
« I can’t do this without you either. » au moins, vous êtes d’accord sur ce point. Tu n’imagines pas ce que tu ferais si, d’une façon ou d’une autre, tu te retrouvais toute seule. Bien sûr, tu as des amis, tu trouverai du soutien et de l’aide mais tous ces gens ne seront jamais Jordan. C’est Jordan qui t’a fait goûter à la vie de couple. C’est Jordan qui t’as happé dans cette jolie aventure. C’est Jordan qui est le père de ton enfant. Et c’est Jordan que t’aimes. Tu ne te vois pas continuer sur ce trajet sans sa présence. Alors vous vous rassurez mutuellement et t’as l’esprit assez optimiste pour pouvoir y croire. Vous êtes fort individuellement mais encore plus ensemble. « Ca va aller. Je te promets. Ça va aller. Ça va déjà maintenant. » de nouveau, ta tête s’affirme pour toi, caressant doucement ses doigts tout en remontant ton regard pour l’accrocher à celui de ton compagnon. Tu n’as aucun mal à lui faire confiance. Il l’a déjà depuis longtemps. “I trust you. And I believe in us.” vous allez être géniaux, tu le penses sans prétention. Tu seras présente comme jamais pour cet être en toi et Jordan va être extraordinaire ; il n’y a qu’à le voir avec les neveux et nièces qui vous entourent, tu n’as aucun doute en lui. Tu espères simplement que la médecine ne va pas lui faire perdre la direction au milieu du trajet.
« I’m sorry… » “It’s okay.” il n’a pas besoin de le répéter ; tu l’as entendu et ça ira. « It’s gonna be ok… We’re gonna be ok. » I know, Jordan, I know… Do you ? Est-ce qu’il essaie de te convaincre ou de se convaincre lui-même ? Dans tous les cas, tu ravaleras tes doutes sordides et tu te laisseras de nouveau bercer par sa force et votre volonté commune d’aller dans la bonne direction. Tu accepteras son aide tout comme il devrait supporter ton soutien. Vous êtes une équipe, il n’y a pas de place pour l’égoïsme. Si vous êtes capables de paniquer et d’être inquiet l’un envers l’autre, vous devez pouvoir aussi ressentir la confiance et et l’affection entre vous. Alors t’y crois. Tu le sens. Autant que tu sens ses phalanges sur toi, ce qui te fait sourire parce que Jordan est devenu tactile avec toi, ce qui tu apprécies à chaque fois de remarquer. « Let’s continue in bed, I wanna cuddle. » “Are you asking me to go out ?” t’es bien, dans ta baignoire - non, Birdie, t’es toute recroquevillée face à ton partenaire qui prend beaucoup trop de place et l’alien aussi qui s’impose de plus en plus, ce n’est pas franchement le meilleur endroit. “Only because you promise cuddles.” que tu dis en te levant, prenant appui sur les rebords pour sortir cette charge que t’es devenue. “Tu pourras commencer par les pieds ? Mon sang a une circulation affreuse, j’ai les jambes qui pèsent un troll chacune.” tu n’exagères pas alors que tu t’enroules dans un peignoir. T’as les jambes lourdes et ce n’est pas agréable. Tu n’observes pas ton reflet, pour une fois, préférant même accouder ton dos contre un des lavabos pour regarder Jordan plutôt que toi. Tu auras aussi celle de la chambre à devoir supporter - tu ne résisteras pas, tu le sais. “Il va falloir qu’on cherche un prénom. J’aimerai bien lui faire des décorations ou des vêtements avec son nom brodé dessus.” parce que la grossesse est affreuse, mais cette gosse va être tellement choyée, elle n’en a même pas encore conscience.
“ I trust you. And I believe in us. ” Tu n’étais pas ignorant de ces points ci mais les entendre font énormément de bien. Vous avez besoin de vous rassurer tous les deux et il n’y a que les mots pour en rajouter une couche alors que vos deux êtres sont carrément accrochés l’un à l’autre depuis des années maintenant. “It’s okay.” Est ce que tu t’excuses trop? Tu ne trouves pas. Elle mérite que tu t’excuses bien plus encore. Toi et tes conneries. Toi qui aurais du en parler de ce plutôt gros problème dans ta vie. Toi qui n’avais tellement jamais pensé qu’un jour tu ferais un gosse.
Tu es bien plus doué avec tes gestes que tes mots quand il s’agit de moments aussi forts et intenses que celui là. La baignoire n’est pas ton meilleur allié. “Are you asking me to go out ?” Tu hoches la tête avec un léger sourire adorable. Tu sais qu’elle te taquine et c’est une chose que tu aimes. Ça redevient léger petit à petit. “Only because you promise cuddles.” And more. Tu vas lui donner tellement d’amour. Elle est pas prête. “Tu pourras commencer par les pieds ? Mon sang a une circulation affreuse, j’ai les jambes qui pèsent un troll chacune.” Voilà qu’elle fait des requêtes. As she should. Parce qu’elle est en train de construire un humain dans son corps, lui masser les pieds c’est le strict minimum. « Anything you want. » Elle le sait déjà, mais tu aimes le répéter. C’est une chose que tu vas calmer d’être trop là pour elle, mais si elle le demande, tu seras le premier à lâcher tout ce que tu es en train de faire pour assouvir ses envies. Quelles qu’elles soient. Tu prends l’autre peignoir quand tu es à ton tour sorti de la baignoire.
“Il va falloir qu’on cherche un prénom. J’aimerai bien lui faire des décorations ou des vêtements avec son nom brodé dessus.” Elle vient sur un sujet important que tu n’avais pas vraiment eu en tête encore. « Tu as déjà des idées? » Tu n’y as pas pensé mais y’a une chose qui est arrivée aussitôt dans ta tête. « Gender neutral would be nice. » Nice. C’est pas vraiment le terme approprié, mais tu n’as jamais été du genre à imposer des choses. Il n’empêche que toi même te sentant bien mieux dans ta peau depuis que le terme non binaire est entré dans ta vie, tu as envie que ton futur enfant ait la vie la plus simple possible et un prénom neutre est un très bon début à ton avis. Dans la chambre t’es déjà en train de caler quelques coussins différemment pour qu’elle soit le mieux installé. Quelque chose te dit qu’elle va certainement rester nue. Ce qui ne serait en aucun cas un problème. Loin de là. Tu vas rester en peignoir pour l’instant car tu ne veux pas la faire attendre. Tu profites pour une fois qu’elle te demande de l’aide. Elle est l’ultime priorité.