I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Elle ne s'en remettait pas vraiment. Il était si rare que son père élève tant la voix contre elle, il n'y avait pas besoin de plus pour rester silencieuse et lui obéir sans rétorquer quoi que ce soit. Mais elle s'était montrée un peu plus insistante là-dessus et tout ce dont elle avait eu droit était le regard glacial de son paternel. Elle restait alors assise là, ne parvenant pas à se défaire de sa tristesse. L'infirmière ne voulait plus qu'il parte, même si elle savait, au fond, qu'il n'avait pas le choix et qu'il tenait vraiment à partir avec ses frères d'armes. Quelque part, elle en voulait à son père, de s'être montré aussi dure. Dan apparut à l'entrée de sa chambre. Son regard était doux, mais ce n'était pas suffisant pour soulager sa grande peine. Elle baissa à nouveau les yeux et regarda ses doigts. "C'est plus facile à dire qu'à faire." dit-elle tout bas, tristement avec la gorge serrée. Il s'était approché d'elle à pas feutré, avant de s'asseoir juste à côté d'elle et la serrer un peu dans ses bras. Elle ne lui adressait pas encore un regard. Le soldat se rangeait du côté de son père, tentant de faire passer sa remarque avec un geste affectueux. Mais sa phrase fit immédiatement remonter de nouvelles larmes au bord de ses yeux bleus. Dan lui redressa doucement le visage, afin de pouvoir les regarder. "Je lui en veux tellement." dit-elle tout bas. D'avoir été aussi sec, de ne pas la laisser argumenter, d'avoir tout simplement dit non. Le beau soldat tenta alors de trouver un moyen de lui changer les idées, passer à autre chose afin de pouvoir tout de même profiter des quelques heures qui leur restaient. Lucy baissa une nouvelle fois la tête. "Je n'ai plus très envie de pâtes." dit-elle tout bas. Même si c'était quelque chose qu'elle adorait. Elle n'en avait plus le coeur. "Je suis désolée." dit-elle au bout de quelques secondes, sans trop savoir pourquoi. Désolée d'être triste à cet instant là, de ne pas parvenir à retrouver le sourire, qu'il ait du voir la conversation entre son père et elle. Elle ne savait pas vraiment. Il y eut de longues minutes silencieuses. En plus de sa tristesse, elle s'en voulait désormais énormément de ne pas arriver à s'en remettre. "Je... Je vais voir ce que je peux cuisiner." dit-elle finalement en se levant. "Je peux faire plus élaborer que ça, après tout." Plus de travail, donc plus de moyens de se changer les idées. Elle réfléchit à ce qu'elle pourrait faire en jouant avec ses doigts, puis finit par descendre au rez-de-chaussée, pour se rendre dans la cuisine. Pensive, elle ouvrit tous les placards, sortant ça et là les choses qui l'inspiraient. Il y avait encore cette pièce de boeuf qui était largement suffisant pour deux, avec laquelle elle trouvait de quoi faire une sauce, avec le jus de viandes et d'autres ingrédients. Quelques pommes de terre et des poireaux pour les faire revenir dans une poëlle. Elle commença à rincer les légumes que son père osait enfin rentrer dans la même pièce qu'elle, culpabilisant beaucoup. "Lucy, j'espère que tu comprends." La jeune femme restait silencieuse, tentant de se concentrer sur ce dîner qui était bien la seule chose qui puisse lui faire retrouver le sourire à cet instant là. "Ce n'est que pour toi que j'ai pris cette décision." Toujours pas un mot de la part de sa fille. "Ma chérie..." Elle le coupa, mais de sa voix douce, et calme, sans accusation ou malveillance. "Tu ne devais pas rejoindre Maman chez qui vous êtes invités ?" Peter regarda sa fille d'un air désolé, sachant à quel point le simple ton de sa voix a pu la toucher. Il s'approcha tout de même d'elle, et l'embrassa au niveau de ses cheveux. "J'espère que tu me le pardonneras un jour. Je t'aime." lui dit-il tout bas avant de se diriger vers la sortie, croisant Dan et lui souhaitant une bonne soirée, en toute sincérité. Lucy avait commencé à couper finement les légumes, et à faire revenir un peu de vin avec de l'échalote et du jus de la viande dans une casserole pour la sauce. Le soldat entrait dans la cuisine. "Ce sera finalement du boeuf en sauce avec une poêlée de pommes de terre et poireaux." dit-elle, restant concentrée sur sa découpe. "Tu voudras boire du vin, avec ?"
Voir Lucy aussi minée est assez déstabilisant. Je pensais que rien ne pouvait entacher aussi longtemps sa joie de vivre -je sais maintenant que son père en a bien le pouvoir. Elle ne comprend sûrement pas pourquoi cette décision et pour son bien, la meilleure et la seule décision à prendre pour elle. Ma tentative de lui rendre le sourire n'est pas très probante. Le mien continue d'étirer mes lèvres, doux et tendre, alors je ne me décourage pas de la voir sortir la tête de l'eau dans les prochaines minutes. Je hausse les épaules ; pas de pâtes finalement. « Ce n'est rien, on fera autre chose. » Lucy joue avec ses doigts, réfléchis, et finis par quitter la chambre sans aller mieux. Cela ne sera peut-être pas aussi facile que prévu. Je soupire, passe mes mains par mon visage et mes cheveux le temps de trouver quoi faire. Je descends quelques marches des escaliers et entends la fille avec son père dans la cuisine. Alors je reste là, sans aller plus bas, les écoutant discrètement. J'ai l'impression d'être la graine qui sème la zizanie sous ce toit qui allait très bien sans moi. Et maintenant, Lucy en veut énormément à son père et le rejette. J'atteins la dernière marche de l'escalier et serre la main du gradé. « Elle comprendra plus tard. » dis-je avec un sourire désolé. L'homme semble vraiment mal vivre la situation. Mon coeur se serre. N'importe quel soldat fond et se fissure face au regard d'une femme qu'il aime. « Bonne soirée. » Il quitte la maison sans un mot, retournant sous la pluie qui semble s'être un peu calmée. Mais le ciel est toujours gris jusqu'au bout de l'horizon, l'averse ne risque pas de prendre fin avant cette nuit. J'entre à mon tour dans la cuisine, trouvant une Lucy au dos arqué par sa tristesse, les épaules tombantes et concentrée sur la découpe de quelques légumes frais. « Ca m'a l'air excellent. » dis-je sans trop oser approcher. J'avoue ne pas savoir comment réagir pour le moment, si ce n'est de suivre son mouvement et faire comme si de rien n'était jusqu'à ce que les esprits s'apaisent d'eux-même. « Pourquoi pas, oui. » je réponds à propos du vin. Autant en profiter tant que je le peux. Je décide de la laisser un peu seule quelques instants. Il me semble qu'elle en a besoin, d'être en tête-à-tête avec ses pensées. Dans la salle à manger, j'ouvre les placards d'un buffet et trouve sans mal la vaisselle ; pour m'occuper moi aussi, je mets la table, disposant comme il me semble bon deux assiettes, deux jeux de couverts et des verres. Je ne sais pas si Lucy prendra du vin aussi, alors je lui ai quand même donné un verre à pied. Et je ne me souviens jamais de si la fourchette va à droite ou à gauche du plat. Qu'importe. Dans le salon, j'allume la radio et trouve une station émettant de la musique. Quand je reviens dans la cuisine, la jeune femme semble toujours chercher à se concentrer beaucoup trop sur sa recette pour canaliser ses pensées dans une même direction. Elle m'apparaît un brin moins triste, mais encore loin d'être sereine. Doucement, je m'approche de celle qui me tourne le dos et glisse mon visage au creux de son cou. Mes mains glissent jusqu'aux siennes pour lui faire abandonner sa tâche en cours, puis se posent sur ses hanches pour l'enlacer tendrement. « Tu t'imagines, comme ça, dans notre chez nous ? En train de préparer le dîner pour tout le monde, gardant une oreille attentive sur les enfants qui jouent dans le salon. » je murmure à son oreille, tout bas. Régulièrement, entre deux mots, le long de mes phrases, je dépose un baiser sur sa joue, sa tempe, sa mâchoire, son cou, sa nuque, ses épaules. Je la berce, de droite à gauche, au rythme de la musique qui résonne dans la pièce à côté. « Et puis ils seraient attirés ici par la bonne odeur, et viendraient s'accrocher à tes jambes en demandant ce que maman prépare de bon. » Moi je les imagine si bien. Peut-être deux têtes blondes, et un troisième en route. Des enfants heureux dans un foyer qui, après avoir vu les vrais malheurs de ses propres yeux, saurait se satisfaire des choses simples et trouver le bonheur dans les détails de tous les jours. « Nous avons tout le temps, Lucy. Cette vie, la suivante. Nous avons tout le temps, alors ne sois pas triste. Et même absent, je serai avec toi. » Dans son coeur, dans ses pensées, dans ses songes la nuit, et à travers mes lettres. Nous serons physiquement séparés, mais du reste, il n'y aura rien pour réellement nous couper l'un de l'autre, car elle fait partie intégrante de moi désormais. « Je t'aime. » dis-je toujours aussi bas. J'aimerais réussir à lui changer les idées, qu'elle oublie sa peine ou la mette entre parenthèses le temps qu'il nous reste à être ensemble ici et maintenant. Délicatement, j'invite Lucy à faire un demi-tour sur elle-même afin de me faire face, et je garde sa tête bien haute pour que son regard n'aille pas fuir ailleurs, car le mien est seulement plein de tendresse et ne la blâme pas parce qu'elle est triste. Mais je voudrais la voir plus sereine et armée d'espoir pendant ce qu'il reste de la soirée, de ces deux jours ensemble. Chaque moment, chaque souvenir est précieux. « Penses à nous deux après la guerre, et fais-moi un de tes jolis sourires. »
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Se focaliser sur la découpe de ses légumes l'aidait un peu à faire passer sa peine et sa tristesse, bien qu'elles étaient toujours bien présentes. Impossible de sortir de la tête le ton sec qu'avait emprunté son père, le regard qu'il lui avait lancé, et le fait de savoir ce qu'il se passera le lendemain matin. C'était bien plus dur qu'elle ne l'aurait pensé, et elle y faisait face comme si elle venait tout juste de le réaliser. Les gestes réguliers de la découpe lui permettait de se refocaliser. Elle entendit des bruits de pas, bien que ceux-ci sont discrets, comme des pas de souris. Dan semblait satisfait du changement de menu compulsif de sa belle, et ne refusait pas un peu de vin en accompagnement avec le repas. Sans en dire plus, il sortir de la cuisine, Lucy ne se posait pas vraiment pas la question de ce qu'il allait faire, bien trop concentrée à tenter d'effacer ces mauvais souvenirs et espérer passer une bonne soirée. Elle avait déjà mis une partie des légumes dans une grande poêle afin de commencer à les faire revenir dans un peu de beurre. Puis la jeune femme revint, et repris sa découpe de légumes, toujours bien ancrée dans ses pensées. Elle sursauta légèrement lorsqu'elle sentit le visage de Dan se poser dans son cou, ses mains fortes venant la stopper de faire ces gestes répétitifs. C'était comme si elle se réveillait d'une quelconque torpeur. Elle ferma les yeux, et le laissa faire. Il était toujours très délicat dans ses gestes. Dan la transporta dans le futur qu'ils s'étaient déjà imaginés tous les deux, il renchérissait en disant qu'ils auraient plusieurs enfants, dans une maison qu'ils auraient certainement fait construire. Le soldat la couvrait de baisers, emmenant avec eux quelques uns de ses tourments. Son coeur semblait être de moins en moins lourd au fur et à mesure de son récit idyllique, ce dont ils rêvaient tous les deux. Il avait certainement fini par croire qu'ils auraient une vie ensemble par la suite, si celle-ci ne leur permettrait de vivre ce qu'ils désiraient. Ou peut-être qu'il n'y croyait, qu'il en parlait parce qu'il savait que c'était ces mots-là qui allaient à nouveau colorer un peu ses pensées. Malgré tout, sous l'émotion, il y avait ces quelques larmes qui dégoulinèrent toutes seules le long de ses joues. Mais ce n'était pas vraiment par tristesse. Doucement, il la fit tourner sur elle-même, et fit en sorte que ses yeux bleus ne quitte par son regard. Celui-ci restait profondément tendre, sans reproche de son comportement qui était loin d'égayer l'ambiance sous ce toit. Elle passa le bout de son nez sur l'arête du sienne avant de l'étreindre en passant ses bras par dessus ses épaules ; devant donc se mettre un peu sur la pointe des pieds. Elle humait son odeur, le serrant fort contre elle. "Je suis désolée." dit-elle tout bas. "Je suis tellement désolée." Elle savait quelque part qu'au lieu de se morfondre, elle devait profiter avec lui du temps qui leur restait. Lucy restait un moment ainsi contre lui, puisant son optimisme et cette sérénité qu'il portait toujours avec lui. Une fois un peu remise, elle desserras son étreinte et caressa doucement sa mâchoire et sa joue avec ses lèvres jusqu'à lui déposer un très léger baiser sur sa bouche. Lucy prit son visage entre ses deux mains et caressa ses joues avec ses pouces. Silencieuse, elle observait. Il était temps de laisser de côté sa rancoeur et profiter enfin de cette dernière soirée avant le grand départ. "Je t'aime." lui dit-elle tout bas, au bord de ses lèvres, avant de l'embrasser tendrement. Enfin, elle lui souriait, ses yeux se mirent à nouveau à pétiller comme Dan les avait vu briller les jours précédents. "Il faut bien que j'aille chercher ce vin." dit-elle en lui volant un baiser. Elle allait dans la cave, et prit un de ces vins rouges. Elle ne s'y connaissait pas vraiment mais son père avait toujours été très sélectif en matière de vin, et il avait de bons goûts pour cela. Elle remonta avec la bouteille, qu'elle posa sur la table de la salle à manger. Elle constata, avec un sourire, que Dan avait déjà mis le couvert. "Merci, pour la table." Ils fonctionnaient ensemble déjà parfaitement, alors qu'ils n'étaient même pas encore mariés, qu'ils ne vivaient pas encore sous le même toit. Elle retourna ensuite à la cuisine afin de mettre tous les légumes dans la poêle afin de les laisser longuement mijoter. Une fois tout ceci fait, elle prit la main de son beau soldat et de l'emmener à nouveau jusqu'au salon, pour s'installer sur le canapé. L'un à côté de l'autre, elle ne savait pas encore trop quoi dire. Il y avait une petite période de léger flottement. Puisque les mots ne venaient pas, elle préférait alors l'embrasser tendrement, en passant une main sur sa joue, tout doucement. Cela ne la dérangerait pas de continuer ainsi tout le temps de la cuisson. Il fallait profiter de sa présence, autant que possible, après.
Quelques petites larmes se sont échappées des yeux de Lucy, humidifiant ses joues pâles. J’imagine bien que la situation n’a rien de simple pour elle et doit mettre ses nerfs à rude épreuve. Ces larmes ne sont que le signe extérieur d’un besoin de relâcher un peu de ces émotions qui l’oppressent. La peine causée par le refus catégorique de son père, sa frustration à l’idée de ne pas venir avec moi au port demain, l’appréhension face à notre séparation qui aura lieu bien trop vite. Elle se jette finalement à mon cou, se mettant sur la pointe des pieds. Mes bras l’étreignent fermement et glissent de bas en haut de son dos comme pour la consoler tandis qu’elle se confond en excuses. « Ne le sois pas, ce n’est pas grave, tout va bien. » je murmure au creux de son cou, avant d’y déposer un petit baiser. Il n’est pas question qu’elle s’en veuille outre mesure. Nous n’avons pas de temps à perdre avec ce genre de pensées trop sombres. Nous devons profiter de ces heures à deux autant que faire se peut. Je laisse Lucy frôler mon visage, glisser quelques baisers sur mes lèvres. Nos regards restent plantés l’un dans l’autre pendant un moment. Je parviens à décrocher un sourire. Elle semble enfin un peu plus sereine. Assez pour reprendre cette soirée du bon pied et oublier ce petit incident. Sans plus attendre, elle file à la cave chercher le vin qui accompagnera le dîner, termine de mettre ses préparations sur le feu. La voir une peu plus guillerette me donne le sourire et la perspective de partager ce dîner rien que nous deux m’enchante vraiment –je n’aurais vraiment pas été à l’aise face à ses parents, et après la scène avec son père, l’ambiance aurait été particulièrement lourde. Il est bien plus plaisant de la voir enthousiaste de cette manière plutôt qu’en train de se morfondre. Lucy m’attire vers le salon, où nous nous installons dans le canapé. Je prends ses fines jambes, les soulève et les tire pour qu’elle les passe par-dessus les miennes, nous rapprochant ainsi un peu plus. Mes bras l’encerclent et la serrent tout contre moi. Le silence régnant, elle m’embrasse pour échanger quelques mots d’amour muets. Je la laisse passer ses bras autour de mon cou pour conserver cette étreinte, la prolonger pendant quelques minutes, profitant d’un moment où nous ne sommes que nous deux. Le reste du monde s’efface un peu à chaque fois que nous sommes ainsi en tête à tête, près l’un de l’autre. Quand il ne faut se soucier de rien en dehors de la caresse de nos lèvres. Elles ne se détachent qu’au bout de longues minutes. Un sourire au coin des lèvres, je caresse légèrement sa joue du bout du pouce. Mon regard tombe sur mon poignet, et une idée me vient. Je défais l’un des deux bracelets qui cerclent celui-ci et le transfère autour de celui de Lucy. « Tiens, pour toi. » Ce n’est qu’une babiole, trois fines bandes de cuir tressées entre elles, bien usées en plus. J’aimerais lui donner plus, mais je n’ai rien d’autre qui me soit propre et personnel, un bout de moi pour elle en échange de la photo qu’elle m’a donné. « Je n’ai pas grand-chose à te donner pour être près de toi, seulement ça. » dis-je, un peu gêné. Mais je pense qu’elle ne me tiendra pas rigueur du piètre état de ce cadeau, qu’elle comprendra. La seule valeur de ce bracelet est sentimentale. « Il m’a accompagné absolument partout, sur tous les terrains depuis que je suis parti. » C’est un petit bout de chez moi qui me suit partout, et il aura vu du monde loin du ranch, bon nombre d’autres paysages et de visages. Il aura connu pas mal de sueur, de boue, de pluie, de sang. Il a eu bien des occasions de quitter mon poignet, mais il a toujours tenu bon. Le témoin de toutes mes batailles peut maintenant prendre congés auprès de la jeune femme ; j’ai un nouveau bout de chez moi à emporter sur le terrain, soigneusement plié en deux dans une de mes poches.
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Dan ne couvrait pas sa belle de reproches, par même pour ces petites larmes de trop qui s'étaient déversés sur ses joues. Elle trouvait qu'il était doté d'une empathie hors norme, comprenant chaque fond de ses pensées. Il lui caressait doucement le dos alors qu'elle ne cessait de s'excuser. Dan était affectueux et compréhensif dans le moindre de ses gestes, qui restaient délicats en tout point. Cet ensemble apaisait l'esprit de la jeune femme, qui se sentait déjà beaucoup, comparé aux minutes précédentes. A nouveau d'aplomb, elle était donc partie un petit instant afin de chercher cette bouteille de vin, et mis les légumes sur le feu afin de profiter de la présence de son amant en l'entraînant au salon. Une fois assis sur le canapé, il prit délicatement ses jambes afin de les faire passer par dessus les siennes. Il la serrait fermement contre lui, et elle passait ses bras autour de sa nuque pendant qu'ils s'embrassaient amoureusement. Elle adorait ses lèvres, elles étaient douces, tendres et délicates, et transmettaient un flot d'amour peu mesurable. Elle pouvait l'embrasser encore plus longtemps si elle le pouvait. Envoûtée par son regard, elle restait silencieuse pendant qu'il lui caressait la joue avec son pouce. Puis Dan se défit de son regard en baissant les yeux, et retirant ensuite un des deux bracelets de cuir qui ornait son poignet. Il l'enfila sur celui de Lucy. Celle-ci le vit déjà comme un objet d'une valeur inestimable, dont il fallait en prendre très grand soin. Le soldat semblait gêné de ne pas avoir vraiment plus à lui donner. "Il est parfait." dit-elle en toute spontanéité en passant ses doigts sur le cuir. Il expliquait que ça avait toujours été là depuis qu'il avait quitté le ranch familial. Touchée, elle regarda le beau soldat avec des yeux bleus profondément émus, avec un léger sourire sur ses lèvres. "J'en prendrai soin, je te le promets." dit-elle en regardant une nouvelle fois le bijou. Elle allait trouver où le mettre lorsqu'elle serait au travail, elle aurait bien trop peur de l'abîmer ou de le tâcher avec le sang de quelqu'un d'autre. Sur le moment, elle repensa au collier qu'elle voulait lui donner, et que Dan avait refusé, ce qui n'avait été qu'un élément qui avait contribué à sa peine, un peu plus tôt dans la journée. Mais Lucy ne préférait pas revenir sur le sujet. "J'aurai toujours un peu de toi avec moi." dit-elle tout bas, avec un sourire qu'elle n'arrivait pas à contenir. La jeune femme passa une main sur sa joue, avant de l'embrasser une première fois très tendrement. Puis une deuxième fois, bien plus langoureusement, en glissant ses doigts dans ses cheveux. Son rythme cardiaque s'accéléra sensiblement. Elle aimait tellement ce genre de moments, juste entre eux deux, où le reste du monde s'effaçait. Elle en oubliait même la guerre, même le lendemain. Elle se redressa un peu afin de pouvoir se coller un peu plus contre lui, ne quittant pas un seul instant ses lèvres pendant plusieurs minutes. "Je t'aime." finit-elle par lui dire. "Je t'aime tellement, Dan." Cela pouvait être insensé d'aimer autant une personne rencontrée il y a quelques jours de cela. Mais elle savait que c'était bien réel, et elle savait qu'elle voulait finir ses jours avec lui, et avec personne d'autre. Dans cette vie, ou dans le suivante. "Je reviens vite, je vais juste un petit peu remuer les légumes." lui dit-elle tout bas en lui volant un baiser avant de se lever et s'occuper un peu du dîner qui mijotait tranquillement. La cuisson prenait un peu de temps, et c'était le genre de plat qui était meilleur lorsque c'était cuit et recuit. Lorsqu'elle revint dans le salon, Dan n'avait pas vraiment changé de position. Elle reprit la même place qu'elle occupait avant, souriante et heureuse de le retrouver. Ils restaient ainsi encore pendant longtemps, sans nécessairement discuter. Ils s'embrassaient, parfois se caressait les cheveux, les joues, où ils jouaient avec les doigts de l'autre, à se regarder sans se lasser de l'éclat des yeux de l'être aimé. Et le temps passait à vive allure, sans vraiment s'en rendre compte. L'odeur du plat avait envahi toute la maison, et ça donnait faim à la jeune femme. "Je crois que c'est prêt, maintenant." dit-elle. "Tu veux bien aller chercher les plats, s'il te plaît ? Je vais m'occuper du vin." Elle se releva, et l'entraîna avec elle par la main qu'elle tenait, l'embrassant une dernière fois avant de se détacher de lui. Dan se dirigeait vers la cuisine pendant qu'elle ouvrait la bouteille de vin minutieusement avant de déverser le liquide rouge dans les deux verres.
« Comme ça je pourrai garder un œil sur toi. » dis-je avec un sourire joueur et un regard faussement suspicieux. Sait-on jamais si Lucy devait tomber sous le charme d’un autre militaire croisé à la caserne. Même si je plaisante à cet instant, une partie de moi a sincèrement peur que la jeune femme finisse par m’oublier, se détourner d’un homme qui ne s’apparentera plus qu’à un vague souvenir d’un week-end agréable au profit de quelqu’un qui soit concrètement là pour elle. J’espère que ça ne sera pas le cas, qu’elle m’attendra bel et bien au port le jour où je rentrerai, et que ses sentiments seront toujours les mêmes. En attachant ce bracelet en cuir à son poignet, je m’assure un peu qu’elle ne m’oublie pas, qu’elle aura toujours une pensée pour moi quand elle posera son regard dessus, quand elle l’enlèvera et le remettra. En espérant qu’elle finisse toujours par le remettre, et non qu’elle décide de s’en passer, et de l’abandonner au fond d’un tiroir jusqu’à ne plus savoir qu’il se trouve là. Je ne supporterai pas qu’elle m’oublie. Je suis peut-être rêveur et idéaliste, mais je crois en cette vie à deux que nous nous sommes imaginés. Je veux lui donner vie, voir notre maison sortir de terre, nos gosses courir dans le jardin. Tout cela ne peut se réaliser qu’avec elle. Sinon, je resterai le cas désespéré que ma famille aime dépeindre pour me taquiner, amoureux de ses chevaux et dont aucun représentant de l’espèce humaine ne sait vraiment l’en détourner. « Je t’aime aussi. » je murmure au bord des lèvres de Lucy après quelques longs baisers amoureux. Des caresses qui ont su me serrer le cœur tant leur tendresse m’a fait réaliser qu’elles me manqueront énormément. Alors je vois le départ de demain approcher à grands pas, le moment où je ne pourrai plus serrer Lucy dans mes bras de cette manière, l’embrasser ainsi, sentir la présence de son petit corps tout près de moi et croiser son regard bleu. L’esprit encombré de ces pensées trop tristes, je laisse la jeune femme quitter le salon à contre cœur pour s’occuper du dîner. Elle ne tarde pas à revenir, mais le temps file toujours trop vite. Quand elle m’annonce que le repas est prêt et que je remarque l’odeur qui embaume tout l’air de la maison, j’ai l’impression de n’avoir passé qu’une dizaine de minutes de plus à simplement se câliner. Je suis Lucy dans la cuisine et m’occupe d’apporter le plat sur la table de la salle à manger. Une fois installés à table, j’hume le vin dans mon verre puis le lève vers la jeune femme pour trinquer ; « A la fin de la guerre, bientôt j’espère. » Pour que je puisse revenir vers elle et ne plus jamais avoir à m’en séparer. Le vin accompagne très bien la pièce de viande préparée par Lucy, et le plat est si goûtu que je m’en ressers une fois. Les légumes frais et la sauce sont divins. Je parle peu pendant le repas, trop occupé à me régaler, profiter du dernier vrai repas de la sorte avant longtemps, et lui faire honneur. « Je crois que je ne pouvais pas rêver mieux comme dîner avant de repartir. » dis-je avec un sourire une fois mon assiette impeccablement terminée jusqu’à la dernière goutte de sauce. J’essuie les coins de ma bouche avec ma serviette, puis dépose un petit baiser sur la joue de Lucy. « Merci beaucoup. » J’aide la jeune femme à débarrasser la table et tout apporter en cuisine. « Laisse, je m’en occupe. » dis-je avant qu’elle ne prenne place devant l’évier. Je lui prends l’éponge des mains sans lui laisser le choix. Je ne compte pas jouer l’invité qui se prend pour un prince, et puisque Lucy a préparé le repas, je peux bien m’occuper de la vaisselle. Nettoyer assiettes, verres, couverts et la casserole ne me prend qu’une dizaine de minutes. J’aime assez laisser mes mains ainsi sous l’eau chaude, sentir la mousse glisser entre mes doigts. Je trouve ces sensations assez agréables. Voyant que Lucy ne sait pas quoi faire de ses dix doigts, je lui mets un torchon entre les mains. « Tiens, tu as la mission spéciale de tout sécher. » dis-je avec un regard joueur. Ce n’est qu’une fois tout rangé que nous pouvons quitter la cuisine. La radio est toujours allumée dans le salon, je ne prêtais pas vraiment attention aux morceaux qui étaient diffusés, jusqu’à ce que je reconnaisse la mélodie d’une chanson que nous avons entendu l’autre soir et sur laquelle nous avions dansé. Dans le bar, au nouvel an, ce fut la dernière chanson avant le compte à rebours, avant que nous nous embrassions. « Lucy, viens ! » Je prends sa main et l’attire dans le salon, au beau milieu de la pièce. Là où l’espace est le plus dégagé pour pouvoir danser. Revivre quelques minutes de cette soirée qui a été la nôtre. « Je crois qu’on peut dire que c’est notre chanson. » dis-je à la fin du morceau.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Ses yeux bleus regardèrent encore longuement en détail le bracelet en cuir, comme si elle parvenait à y retracer toutes les aventures de Dan, jusqu'à ce qu'il soit arrivé à Darwin et qu'il soit entré dans sa vie. Elle se promit de le garder sur elle autant que possible. Il lui semblait inconcevable de l'oublier pour une quelconque raison. Elle n'avait jamais été du genre à regarder ailleurs, ni à chercher le grand amour, comme on dirait. Il lui était tout simplement tombé dessus, au moment où elle s'y attendait le moins. Et elle aimait Dan, elle l'aimait profondément. Elle adorerait voir leurs rêves devenir réalité, qu'ils puissent former leur propre famille. Leur moment de tendresse perdurait dans le temps, s'étirant jusqu'à l'échéance du dîner. Cette affection là, elle n'allait plus l'avoir pendant des semaines, peut-être même des mois. Elle allait certainement appréhender d'arriver à l'hôpital en entendant dire qu'un nouveau flot de blessés et de corps inanimés revenaient ici, avec toujours cette même question qui lui hanterait l'esprit : est-ce Dan ? Jusqu'à ce que ce soit soulagé et que sa peine se reporte sur d'autres soldats qui n'auront pas la chance de voir les drapeaux blancs se hisser. Comme beaucoup de personnes de son entourage le disait, et Dan y compris, elle demeurait cet ange qui accompagnait leurs âmes vers un monde où la douleur et la souffrance n'existaient pas. L'heure du dîner était annoncé, et ils ne tardèrent pas à se mettre à table. Avant de commencer quoi que ce soit, le beau soldat leva son verre et trinqua à la fin de la guerre. Lucy lui sourit tendrement. "Le plus tôt sera le mieux." répondit-elle doucement, alors que les verres s'effleuraient avec un son mélodieux et cristallin. Elle en but une fine gorgée. La suite du dîner ne se résumait qu'aux bruits de couteaux et de fourchettes. Dan semblait adorer le repas, si bien qu'il en reprit une deuxième fois, en dose conséquente. Le voir apprécier le dîner la fit sourire, elle le regardait souvent et discrètement avant de revenir à sa propre assiette. Elle rit doucement à sa remarque, ravie que tout ceci lui ai convenu. Les plats étant bien vidés, et ils se mirent à débarrasser ensemble la table. Une fois que tout était ramené à la cuisine, Lucy prit spontanément l'éponge, prête à faire la vaisselle. Mais son amant ne lui laissait pas vraiment le choix en lui prenant l'objet de ses mains, et de tout nettoyer de lui-même. Elle en était un peu perturbée. Il finit par lui tendre un torchon afin d'essuyer la vaisselle, elle s’attela immédiatement à la tâche. Tout était plus rapide lorsque c'était fait à deux. Une fois que tout était rangé, Lucy eut à peine le temps d'étendre le bout de tissu sur l'une des chaises de la cuisine que Dan lui prit sa main afin de l'emmener jusqu'au salon. Collés l'un à l'autre, ils dansaient sur une mélodie qu'ils connaissaient très bien tous les deux, qu'ils avaient déjà entendu en cette soirée de Nouvel An. C'était là que beaucoup de choses avaient commencé, c'était aussi cette même chanson qui signait la fin d'un weekend qui était bien trop parfait. Elle acquiesça d'un signe de tête à cette affirmation ; oui, c'était bien leur chanson. Lucy l'embrassa tendrement alors qu'une musique douce prenait le relais sur la précédente. Tout était étrangement calme et serein, même si chacun d'eux savait que l'heure continuait de tourner malgré eux. Lucy aurait tellement voulu que le temps s'arrête, qu'elle puisse encore profiter un peu de sa présence, le garder égoïstement pour elle. Mais ce n'était pa raisonnable, et ce n'était pas juste, se disait-elle. Il n'y avait plus rien de juste, à vrai dire, en ces temps de guerre. Il y avait toujours ce goûts d'injustice qui régnait. Ils dansaient ensemble avec lenteur, les visages restaient très proches l'un de l'autre. Parfois, les lèvres s'effleuraient à peine, ou passait le long de la mâchoire ou de l'arête de son nez. Le ciel était noir à l'extérieur, la nuit était venu bien plus vite avec ces nuages gris. "Nous devrions peut-être monter nous coucher." dit-elle tout bas, quelques chansons plus tard. Elle lui caressa tendrement la joue. "Après tout, il faut que nous nous levions tôt, demain." A ses yeux, il était hors de question de manquer son départ, même si elle était contrainte à ne pas pouvoir marcher avec lui jusqu'au port, à son grand désarroi. Mais elle voulait lui dire au revoir. Ce n'était pas des adieux. Lucy éteignit progressivement les lumières du rez-de-chaussée avant de prendre le beau soldat par la main et l'emmener avec elle dans sa chambre.
Nous laissons la musique guider nos pas pendant de longues minutes où nous restons silencieux. Les mélodies, douces, résonnent dans le salon et font flotter dans l’air une ambiance toute particulière. La légèreté superficielle des gens qui veulent oublier le monde en guerre mais qui savent pertinemment que les bombes explosent au dehors. Il est impossible de repousser l’échéance, d’échapper au moment où il faudra se dire au revoir, et danser sur les musiques de la veille ne remonteront pas le temps pour autant. Même si nous voulons occulter tout ceci, il y a ce sablier dans un coin de nos têtes dont chaque grain de sable tombe silencieusement, pernicieusement, parfois plus lentement, parfois trop vite. Oui le temps passe, la nuit tombe, et après la nuit viendra inéluctablement le matin, et le moment où nous devrons nous séparer pour une durée inconnue de tous. Au mieux, jusqu’à la fin de la guerre. Au pire, un peu avant, si l’on m’envoie ici panser de lourdes blessures. Il est étrange de se dire que le plus longtemps je serai parti, le mieux cela sera pour nous. Cela voudra dire que je vais bien. Qui sait dans quel état je reviendrai dans le cas contraire. Notre léger balancement me berce. Les yeux mi-clos, je frôle les traits du visage de Lucy. J’ai déjà l’impression de les connaître par cœur, et c’est tant mieux. Ainsi, quand je serai parti, je n’aurai qu’à fermer les yeux pour m’en souvenir dans le moindre détail. Les souvenirs se chargeront de placer sous mes doigts l’illusion de sa peau douce, sa chaleur. Je pose ma tête sur la sienne, hume son parfum, imprime la sensation de la caresse de ses cheveux sur mon visage. Tout ce que je ne voudrais oublier pour rien au monde. Puisque nous ne pouvons pas rester ici éternellement, Lucy suggère que nous montions nous coucher. Je me retiens de dire quoi que ce soit lorsqu’elle insinue qu’elle sera levée en même temps que moi, tôt dans la matinée, pour me dire au revoir. Cela sera aussi difficile que de m’accompagner faire mon sac à la base ou monter sur le navire. Un au revoir reste un au revoir, et celui-ci sera particulièrement difficile. Trop difficile. Je me tais, je ne veux pas que la jeune femme soit triste ou déçue à nouveau. Je la laisse éteindre les lumières une à une et l’accompagne à l’étage, puis dans sa chambre. Le pincement au cœur est encore plus fort, un frisson glacé me traverse. Déjà la nuit, déjà les dernières heures, des heures que nous ne verrons pas passer. « Je n’ai aucune envie de dormir. » dis-je en m’asseyant sur le bord du lit, un peu dépité. Je soupire, le regard dans le vague, sans trop savoir quoi faire pour repousser cette échéance. « Je sais que si je ferme les yeux, je ne les rouvrirai que demain. Le moment de partir arrivera donc plus vite. » Les nuits sont comme un bond dans le temps ; l’espace d’un clignement de paupières, on est transporté dans une nouvelle journée. Je sais que j’ai besoin de repos, que je ne peux pas me permettre d’être fatigué demain, et que le sommeil sera une étape obligatoire que je le veuille ou non. Mais cette soudaine boule d’appréhension qui noue mon estomac m’enlève toute capacité à lâcher prise pour dormir. « Tu me manqueras à la seconde où j’aurai passé la porte. » je murmure. Je peux quasiment ressentir l’ampleur de ce manque qui me tombera dessus, ce poids, ce vide atroce qui se fera moins oppressant avec le temps, et parfois particulièrement insupportable. Je crois enfin le regard de Lucy, presque suppliant de trouver une solution pour nous offrir un sursis de quelques heures encore. Ca ne peut pas être déjà terminé, lundi ne peut pas être si proche. Je prends ses mains et dépose un baiser sur ses doigts. Puis j’attrape son visage, dégage quelques mèches blondes derrière ses oreilles puis pose mon front contre le sien. « Reste éveillée avec moi encore un peu. » dis-je tout bas avant de l’embrasser tendrement, une lèvre après l’autre.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Il était loin d'être facile de revenir dans la réalité. De se dire que le rêve se finissait pour mieux reprendre le jour où il se retrouverait. Cela lui paraissait tellement lointain, que c'en était inimaginable, à peine croyable. Il n'y avait plus de musique pour les faire danser, plus de lumières au rez-de-chaussée pour prétendre que la journée était loin d'être finie. Il y avait juste ces quelques lumières à l'extérieur qui donnaient une lueur agréable dans la chambre, mais rien de plus. Pas même la lune, qui était largement dissimulé par ces épais nuages dont personne ne voulait. Ils venaient juste de remonter dans la chambre de la jeune femme. Dan s'installa sur le lit, complètement dépité. Il n'avait aucune envie de dormir. Un sentiment qu'elle partageait entièrement avec lui. Lucy s'installa à ses côtés, glissant ses doigts dans ses cheveux. "Personne n'a envie de dormir. Pas même le temps." dit-elle à voix basse. "Même lui voudrait repousser l'échéance." Il n'était pas évident de voir le verre à moitié plein, mais Lucy ne voulait pas qu'il s'endorme ou ne parte le coeur lourd. "Mais tu sauras qu'au moment où tu fermeras les yeux, je serai juste là, dans tes bras. Nous rêverions alors de nos beaux jours, de toutes ces choses que nous nous sommes imaginés ces derniers jours. Et nous savons tous les deux que ça se réalisera." Elle déposa un baiser au niveau de sa tempe. "Dans cette vie là, ou dans la suivante." Ces mots, finalement, les consolaient beaucoup. L'un comme l'autre, ce mécanisme là était particulièrement efficace. Elle continuait ses caresses tendres pendant qu'il expliquait qu'il savait que le vide se créera une fois la séparation faite, dans la seconde même. "Et tu me manqueras tout autant. Et je ne cesserai de penser à toi, à me faire du souci pour toi. Je prierai Dieu chaque jour pour que tu me reviennes, sain et sauf dans mes bras. Que je ne sois là que pour panser de toutes petites blessures qui ne laisseront que de vagues cicatrices." Si ce n'était que des coupures, de petites lésions, Lucy en prendrait soin, tout comme elle viendrait panser son âme de tous ces nouveaux traumatismes qu'il vivra. Dieu sait dans quel état il lui reviendra. Dan releva la tête, enfin, chercher une issue de secours pour avoir un peu de temps supplémentaire à passer ensemble. La jeune femme gardait son regard incroyablement tendre, affectueux, pendant qu'elle lui caressait doucement la joue. Il prit alors ses mains, qu'il embrassa, avant de venir coller son front contre le sien, la suppliant de rester encore un peu éveillée. Elle répondit amoureusement à ses baisers, tout en se laissant envoûter par ses caresses. Lucy croisa son regard, silencieuse quelques minutes, acquiesçant d'un léger signe de tête à sa demande. "Nous nous étions dit que nous devrions vivre chaque nuit comme si c'était la dernière." lui dit-elle tout bas, la voix un peu tremblante et hésitante. "Et il se peut que dans cette vie-là, ce soit la dernière." Une réalité qui l'attristait énormément, mais ce n'était pas dans ce but qu'elle lui disait cela. "Alors..." Elle haussa les épaules avant de retirer, timidement et doucement, sa robe. "Aimons-nous d'autant que nous le pouvons. Et prolongeons-cette nuit d'autant que nous le voudrions." Lucy approcha doucement ses lèvres des siennes, pour lui faire un baiser tendre, puis un second, bien plus amoureux. Elle sentait à nouveau son coeur palpiter d'une manière qui lui était encore inconnue, bien qu'elle l'ait déjà vécue une fois. Mais tout ceci était nouveau, inattendu. Une multitude de mécanismes de son corps qu'elle ne maîtrisait pas, et il finissait par parler pour elle. La jeune femme encadrait le visage de son amant de ses deux mains, prolongeant encore et encore le baiser, comme s'il s'agissait du dernier. Elle ne s'avouait pas qu'elle adorerait sentir ses mains à nouveau sur elle, à même sur sa peau de porcelaine. Laissant parler son désir, elle passa une jambe par-dessus ses genoux, se retrouvant à califourchon sur lui, sans quitter ses lèvres qu'elle continuait de chérir avec cet éternel amour et tendresse. D'un côté, elle craignait qu'il n'en ait pas envie, qu'il se dise que ce n'était pas le meilleur moment. Lucy n'en savait rien. Il y avait juste cet amour qui était apparu de nulle part il y a quelques jours de cela, et qui avait gagné en amplitude au bout de quelques mots et quelques regards échangés. "Je t'aime." lui dit-elle tout bas en se détachant de ses lèvres, et en plongeant son regard dans le sien.
Je pense plutôt que le temps prend un malin plaisir à sauter quelques secondes, quelques minutes, à jouer avec nous et nous torturer. Il s’étire ou se raccourcit pour nous prendre au dépourvu. Et la finalité reste la même, que les heures soient longues ou non. Il faudra partir demain, on ne peut rien contre cela. Je sais que je prendrai le chemin du navire et que je retournerai de l’autre côté de la mer en sachant que je fais mon devoir, et cette pensée suffira à me satisfaire de mes actions. Mais pour le moment, à cet instant, je redoute la séparation. Quand je tournerai le dos, laissant Lucy derrière moi pour plusieurs semaines. Je redoute un manque que je n’ai jamais connu auparavant, une peine toute nouvelle que je ressentirai chaque jour où je serai loin. Je ne sais pas comment je le gérerai, ni même si j’y parviendrai seulement. Je ne connais pas les remèdes contre ce genre d’émotions. Peut-être que mon esprit bien occupé sur le terrain suffira à garder cette peine à bonne distance de mon esprit. Peut-être qu’elle me dévorera. Malgré les paroles de Lucy, qui aident tout de même à alléger mon cœur devenu si soudainement lourd, je ne peux pas m’empêcher de soupirer. Je peux tenter d’esquisser un sourire triste, mais le fait est que je n’en suis pas vraiment capable. Ma gorge est nouée, je reste silencieux un moment. Je ne veux pas dormir, je n’arriverai jamais à fermer l’œil. Je ne veux qu’être avec Lucy encore un peu, faire durer ce moment à deux, retarder l’échéance autant que possible. Mes yeux brillent un peu plus sous le coup de l’émotion lorsque la jeune femme articule une pensée terrible ; cette nuit peut-être la dernière pour nous, il est vrai. La dernière que nous pourrons partager. Mon regard glisse sur ses épaules et suit le mouvement du tissu de sa robe qui quitte sa peau. Ma respiration se coupe sur le coup pendant une fraction de seconde où une foule de pensées se bousculent. Elle est si belle. Elle semble vraiment tombée tout droit du ciel. Je n’arrive pas à croire qu’elle soit là, pour moi, et que quelques jours ont suffi pour que nous nous portions autant d’amour, et pour qu’elle veuille s’offrir à moi ainsi. Quand elle vient déposer ses lèvres sur les miennes, je brûle déjà d’envie. Ma main posée sur sa chevelure blonde prolonge ce baiser autant que possible. Je ne veux plus la lâcher, je veux l’avoir au plus près de moi, et en quelques secondes ce besoin devient aussi vital qu’une bouffée d’oxygène. Une fois Lucy installée à califourchon sur mes jambes, je capture avidement ses lèvres et retrouve avec plaisir le contact de sa peau si douce sous mes doigts, mes paumes parcourant ses hanches et son dos. « Je t’aime » je lui réponds au bord des lèvres, le regard contenant à peine autant d’amour que d’admiration pour elle. Je prends ses mains et les pose sur mon torse ; à travers ma chemise, on pourrait presque sentir mon cœur battre à toute allure contre mes côtes, fou de désir pour elle, explosant à l’idée de sceller de nouveau nos âmes pour signer ce pacte qui nous lie l’un à l’autre pour toujours désormais. Je défais moi-même quelques boutons du vêtement et ne tarde pas plus longtemps pour le retirer. Immédiatement, je saisis le petit corps de Lucy et le colle au mien, retrouvant le contact de sa peau contre la mienne, s’épousant à la perfection, et nos chaleurs se mêlant l’une à l’autre. Je récupère ses lèvres, et tenant son visage entre mes mains, j’embrasse lentement chaque détail de son visage avec une immense douceur. Ses pommettes, l’arrête de son nez, sa mâchoire, son cou, ses épaules, ses clavicules ; je dépose chaque baiser avec application, frôlant sa peau comme si cela devait être la dernière fois. La jeune femme se surélève le temps pour moi de retirer mon pantalon. Je me doute qu’elle sera trop timide pour le faire, et je ne souhaite pas qu’elle se sente mal à l’aise à un quelconque moment. Cela fait, je la prends fermement dans mes bras pour la faire basculer sur le lit. Allongée sur le dos, elle n’a qu’à me laisser poursuivre mes baisers sur sa poitrine et le long de son ventre, pendant que mes mains parcourent ses jambes. Le moindre détail de son corps me manquera, tout comme le goût de sa peau, le son de sa voix. Tout en délicatesse, au moment où mes lèvres s’arrêtent à la limite imposée par son dessous, ma main ayant atteint le haut de sa cuisse se pose dessus. Je frôle son intimité du bout des doigts, à travers le tissu, et la laisse étouffer ses soupirs entre mes lèvres.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(huhu )
Quelque part, ils savaient tous les deux que le dernier moyen de se jouer du temps qui se passait était de profiter de l'autre de manière charnelle, que leur chair se retrouve pour cette dernière nuit paisible et presque sans tracat. Lucy avait aussi une certaine hâte de le revoir, d'apprendre ses traits, des les connaître par coeur, jusqu'à la moindre cicatrice, jusq'au moindre grain de beauté. A ses yeux, bien qu'il n'y avait pas d'alliance autour de son annulaire gauche, elle lui appartenait aux yeux de Dieu. Cette promesse là avait été faite dès le premier regard, dès le premier baiser. Certains avaient tendance à prendre le mariage et l'amour à la légère et ce n'était vraiment pas le cas de la jeune femme. Elle voulait tellement faire oublier à Dan ce qu'il se passerait le lendemain et faire l'amour était certainement la seule chose à faire pour lui faire omettre un tel désarroi. Il semblait tout aussi envieux qu'elle, avec la manière dont il prit d'assaut ses lèvres une fois qu'elle était à califourchon sur lui. Ses mains fortes retrouvaient le contact de sa peau mise à nu, il y en avait une qui faisait en sorte que le baiser dure aussi longtemps que possible en entremêlant les doigts avec sa chevelure blonde. Dan ne tardait pas à lui répéter ces mots d'amour, en la regardant avec autant de sentiments, et une sorte de fascination, qu'il avait pour elle. Lucy adorait quand il la regardait ainsi. Il prit doucement ses mains afin de les déposer sur son torse. Elle sentait aisément son coeur battre à tout rompre pour elle, sous le coup du désir, aussi. Le beau soldat ne tarda pas à se défaire de sa chemise, révélant ainsi un torse parfait et une peau brûlante sur laquelle Lucy faisait doucement glisser ses doigts. A ses yeux, il était parfait, en tout point, il n'avait aucun défaut. Sans tarda, il plaque le corps de la jeune femme contre le sien. Elle soupira longuement, le simple contact la faisant brûler intérieurement. Elle avait seulement découvert toutes ces sensations nouvelles la veille, tout lui était si exclusif et inattendu. Rapidement, elle se défit du sous-vêtement qui recouvrit sa poitrine, afin de sentir son torse pleinement contre elle. Sa chaleur était délicieuse et lui offrait déja énormément de sensations. Il y avait aussi ces très légers mouvements de bassin qui trahissaient des pensées dont elle n'avait pas commencé à songé. Dan ne manqua pas de la couvrir de baisers, sur chacun de ses traits, de ses détails. A certains endroit, cela offrait à la jeune femme un frisson plus qu'agréable. Il était incroyablement délicat et méticuleux dans ses baisers, goûtant chaque parcelle de sa peau avec amour et attention. Lucy suivait ses gestes, se redressant légèrement afin qu'il puisse retirer son pantalon. Elle se sentait déjà si fébrile, l'esprit ailleurs. Il l'allongea sur le lit, elle cachait timidement sa poitrine jusqu'à ce que les lèvres du soldat y parvienne pour pouvoir l'embrasser à cet endroit. Sa cage thoracique faisait des mouvements beaucoup plus amples à chaque nouveau baiser, certains lui arrachaient un très léger gémissement. Elle avait l'impression que tout un courant électrique la parcourait au fur et à mesure que sa bouche descendait le long de son ventre, s'arrêtant tout juste à la limite du dernier vêtement qui lui restait. En même temps, ses doigts ne manquaient pas de caresser la peau de ses mollets, de ses cuisses, jusqu'à ce qu'ils parviennent son intimité. Ce simple contact lui coupa la respiration, et Dan inspirait l'air qu'elle parvint enfin à évacuer après de longues secondes de suspend. Tout ceci était si nouveau pour elle, Lucy en était complètement déroutée, ne sachant que faire de ses membres ou de ces gémissements qui régnaient au fond de sa gorge. Les jambes écartées, le haut de son corps et son bassin ondulaient de manière harmonieuse, évacuant comme elle le pouvait ce sentiment de délectation, alors qu'il continuait ses caresses par-dessus le tissu. Cela pouvait peut-être sembler stupide, mais d'un côté, Lucy se demandait comment cela pouvait être s'il entrait directement en contact avec sa peau, puis il lui arrivait de se demander si cela était permis, si aucun interdit ne serait transgressé. Mais tout ceci n'était que par amour, et cela lui suffisait largement. Ses doigts fins parcouraient tous son dos, s'y plantaient légèrement dès qu'une sensation la fit sursauter. Et une autre pensée parvint à la jeune femme. Aussi timide pouvait-elle être, elle se doutait quelque part que ce serait peut-être la dernière fois, dans cette vie-là, et qu'il fallait profiter de cette soirée au maximum. Elle voulait le connaître par coeur. Elle avait déjà vu des hommes nus, mais dans des circonstances bien différentes. Mais là, il s'agissait de Dan, et tout était différent. Alors, très timidement, elle glissa ses doigts sous son dernier vêtement au niveau de ses fesses, puis revinrent tout doucement vers l'avant. Elle restait délicate, craignant quelque part de lui faire mal. Enfin, elle sentait son membre sous ses doigts. Parfois, ceux-ci se crispaient lorsque l'une de ses caresses était plus accentuée que les autres. Elle se sentait un peu fière d'y être parvenue, quelque part. Elle se disait qu'elle le connaissait par coeur, puis elle l'embrassa langoureusement, en sortant sa main d'où elle était afin de pouvoir l'étreindre tout contre elle.
Puisqu’il faut faire durer ce moment le plus longtemps possible, puisqu’il faut se jouer des minutes qui passent et les étirer à l’infini, chaque geste est lent et appliqué, chaque baiser est doux et langoureux, et les caresses font traîner les doigts sur l’épiderme d’une courbe à l’autre sans jamais quitter la peau. Et puis, qu’importe si les secondes passent à toute allure, si la nuit avance sans nous ; pour moi, le temps s’est arrêté, le monde ne tourne plus, et absolument plus rien ne peut compter plus que Lucy. C’est à maudire la guerre de faire autant de peine à une jeune femme si douce, à ce petit ange dont le sourire est si beau, dont les prunelles brillantes occultent les pierres les plus précieuses. Je veux tout oublier avec elle, me perdre dans ses bras, dans ses baisers ; qu’elle devienne le centre de toutes mes pensées, l’obsession de chaque parcelle de mon corps. Elle est une immense bouffée d’oxygène avant une longue immersion. Je me demande comment je réussirai à me passer d’elle, elle dont la présence m’est devenue si nécessaire en seulement quelques minutes, elle que j’aime tant. Jusqu’à présent, je n’avais jamais pu dire que j’avais déjà fait l’amour à qui que ce soit. J’ai toujours pris ces termes au pied de la lettre et jamais je ne les ai articulés pour qualifier mes expériences passées. Je n’ai jamais pu avoir cet échange charnel gorgé d’une affection qui rend ce moment si particulier. Lucy a un peu été ma première fois, à moi aussi. Et j’avoue que bon nombre de sensations me sont nouvelles à travers ce prisme. Il rend les baisers plus tendres et précieux, les caresses plus agréables et attentionnées. Chaque contact avec l’être aimé fait naître un frisson. J’ai l’impression d’être à fleur de peau, particulièrement sensible au moindre passage des doigts de la jeune femme sur mon torse, dans mon dos, entre mes cheveux. Tout ceci me rend si fébrile, si nerveux. Je parviens à peine à penser, court circuité par ces tremblements, ce rythme cardiaque qui file à toute allure, cette respiration qui se coupe par moments, sans oublier le son des soupirs de Lucy qui caressent mes oreilles. Ma main entre ses jambes continue ses fines caresses, un brin timides, ayant peur de brusquer la jeune femme à la moindre audace. L’ondulation de son corps me fait fondre. Je saisis parfois sa lèvre inférieure pour traduire toute l’envie qu’elle m’inspire à travers ses mouvements et ses caresses. Une des mains de Lucy s’aventure jusqu’au bas de mon dos, pour finalement se glisser sous le dernier tissu qui me recouvre. Ses doigts sont légèrement froids sur mon épiderme brûlant, glissant de mes fesses jusqu’à mon intimité. A la fois surpris et pris d’une vague de plaisir, un râle m’échappe et se loge au fond de la gorge de la jeune femme tandis que mes lèvres capturent plus passionnément les siennes. Ses caresses sont timides mais suffisent amplement à me faire plus d’effet que nécessaire. Cela reste la première fois qu’une personne que j’aime autant parcourt mon corps et me touche de cette manière, avec une finesse et une délicatesse qui font perdre la tête. Elle ne s'aventure pas longtemps sur ma virilité et retire sa main pour reprendre ses prises dans mon dos. La mienne quitte également son intimité, et se pose sur l'un de ses seins pour appliquer quelques caresses sur sa peau douce. Je quitte ses lèvres et embrasse son cou où ses veines palpitent au rythme de son coeur. Au rythme du mien. Ma respiration est courte, haletante, infiltre autant que possible le parfum de Lucy dans mes poumons. Quand je fais glisser le dernier sous-vêtement de la belle le long de ses jambes, je me penche sur son intimité pour n'y déposer qu'un léger baiser. Mon dessous rejoint également le reste des habits, par terre. Alors je me glisse entre les jambes de Lucy, mon corps tout contre le sien, sans plus rien pour nous séparer. Tout mon corps trahit mon désir malgré moi, du bout de mes lèvres qui se cessent de dévorer les siennes jusqu'aux légères ondulations de mes reins qui font frôler nos intimités l'une contre l'autre. Jusqu'à ce que nos corps réduisent d'eux-mêmes cet écart, et qu'avant que mon esprit en formule l'ordre, je suis en elle.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
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Même si Lucy ne doutait pas de la force des mains du soldat, celles-ci restaient toujours très délicates lorsqu'elles la touchaient. Comme si elle était la chose la plus précieuse en ce bas monde, qu'il ne fallait pas fissurer ou briser. Elle se doutait qu'il faisait partie de ces personnes qui la voyaient comme un ange descendu droit du ciel. Et elle avait trouvé son âme-soeur, en lui. Tous leurs gestes concordaient et s'accordaient. Dan continuait ses caresses discrètes sur son intimité, ce qui était largement suffisant pour faire exploser son coeur. Lucy n'aurait jamais pensé qu'elle ressentirait une fois dans sa vie des sensations aussi agréables, qui donnaient tellement chauds. Elle se laissait totalement emporter et envoûter par ce flot de douceur en fermant les yeux , alors qu'il venait saisir sa lèvre inférieure pour lui transmettre cette passion qui le dévorait tout entier. Il gémit longuement tout en l'embrassant lorsqu'elle osa toucher son intimité et il se mit à l'embrasser avec une fougue et une passion démesurées. Lucy y répondit avec la même conviction, prenant tout l'amour qu'il était en train de lui donner. Il abandonna son intimité afin de chérir l'un de ses seins. Elle déposa sa main sur la sienne, afin qu'elle reste à la même place un peu plus longtemps. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avouait apprécier qu'il s'attarde à cet endroit là. En même temps, son amant glissa ses lèvres jusqu'à son cou, faisant arracher à sa belle plus d'un frisson et un long gémissement. Son rythme cardiaque résonnait dans tout son coeur, elle l'entendait battre tellement fort. Alors c'était ça, lorsque l'on aimait. Tout était si incontrôlable, inattendu. Personne ne pouvait gérer ce genre d'émotions et de sensations qui ne cessaient de s'accumuler dans tout l'organisme, faisant perdre haleine à la jeune femme. Alors, doucement, Dan finit par ôter le dernier vêtement qui recouvrait sa muse, embrassant légèrement ce qu'il recouvrait avant de se glisser le long de son corps pour qu'ils soient le plus proche possible de l'un l'autre. Il se débarrassa également du sien. Il avait ces mouvements de rein qui la rendaient folle, et aussi la chaleur qu'il émanait du moindre pore de sa peau. Et ses baisers enivrants et langoureux dont elle ne pouvait plus se passer. Lucy avait terriblement envie de lui, elle le voulait tellement au plus près d'elle. Le plus près possible. Et sans vraiment qu'elle ne s'y attende, totalement hypnotisée par sa houle sensuelle et son baiser prolongé, il était en elle. C'était bien moins douloureux que la veille, elle grimaça à peine. Mais à côté, il y avait tout ce plaisir qu'elle n'avait pu ressentir la veille, qui l'envahit totalement, libéré par un long gémissement étouffé par le baiser. Ils restaient statiques quelques secondes, comme s'ils voulaient faire faux bond au temps qui s'écoulait sans eux. Et Dan commença de lents et délicats mouvements de rein, cherchant certainement à ne pas trop brusquer sa belle, puisque ça n'était que la deuxième fois. Mais elle se sentait déjà plus sereine, et tout simplement heureuse d'être avec lui, au plus près de lui. Elle se laissait transporter, et entoura son cou de ses bras, afin de se coller à lui et sentir le maximum de son corps, contre elle. Lucy l'embrassait langoureusement, insonorisant ainsi ses gémissements qui se multipliaient et avalant le moindre souffle qu'il expirait. Elle serrait parfois entre ses doigts ses mèches de cheveux, dès qu'il y avait une sensation plus forte que les autres et qui l'électrisait un peu plus. Il avait tout de même la force de maintenir ce rythme pendant de longues minutes, laissant à sa belle le temps d'apprécier ce contact, pouvoir le regarder dans les yeux sans se laisser trop transporter. Il suffisait juste d'un échange de regard pour pouvoir dire à l'autre à quel point on l'aimait, à quel point sa présence dans sa vie était devenu un élément fondamental, et que sans cela, tout s'effondrerait. A ses yeux, il n'y avait que lui qui comptait. Elle l'embrassa de nouveau, lorsqu'il commença malgré à accélérer la cadence. Lucy avait terriblement chaud, si bien qu'une fine particule de sueur se mit à recouvrir tout son corps progressivement, alors que ces sensations étaient de plus en plus difficiles à évacuer.
Je pourrais lui murmurer une centaine de Je t'aime sans jamais m'en lasser, entre deux soupirs ou entre deux baisers. Lui répéter à l'infini dans le creux de l'oreille. Mais les mots sont inutiles, je le comprends bien. Même une avalanche de déclarations d'amour ne suffiraient pas, ne seraient pas à la hauteur. Tous ces échos qui résonnent en moi sont extériorisés par tous les pores de ma peau et imprègnent chacune de mes expirations. Lucy les respire, les assimile par toutes les parcelles de son corps, et y répond à son tour par autant de mots d'amour silencieux. C'est une main s'accrochant à mon dos, des doigts glissant dans mes cheveux, son ventre se collant au mien pour être aussi proche que possible, un gémissement partagé pour exprimer le désir qui nous anime. Ce sont ses lèvres qui caressent les miennes avec une douceur sans nom, une tendresse incomparable, et parfois un élan de passion plus fougueux. Ses baisers me manqueront tellement. Tous les sentiments qu'elle peut mettre dans ce simple contact, même lorsqu'il est bref. Ils tatouent au coin de ma bouche la marque de son territoire. Je sais que je lui appartiendrai toujours tout entier. Je sais qu'après ce que nous avons vécu en quelques jours, il ne peut y avoir qu'elle. Une telle évidence peut défier le temps, le tordre et l'arrêter. Immobile, les premières secondes qui suivent l'union de nos corps passent comme des heures. Je pose une main sur sa joue, admire les traits de son visage, ses pommettes rosies par l'émotion et la chaleur. Je laisse mes lèvres frôler les siennes, glisser le long de son nez, de sa joue, sa mâchoire, comme pour avaler son parfum et son aura. Avoir un bout d'elle en moi. Elle est si petite et frêle que je pourrais l'assimiler toute entière; au moins, nous ne ferions qu'un pour toujours. Nous ferions durer ces quelques secondes éternellement. Embrassant délicatement son cou, les mouvements de reins débutent malgré tout, malgré moi. Une caresse d'un corps dans l'autre des plus enivrantes, allant et venant inlassablement avec une certaine subtilité et toujours autant de douceur, formant par moments des vagues de volupté qui se propagent depuis le bas du dos jusqu'au bout des doigts. La plus délicieuse sensation qui soit. Je me demande si, cette fois, Lucy peut réellement l'apprécier. Quelles sont ses sensations, bonnes ou mauvaises, ses pensées. Ses traits sont bien plus détendus que la veille, ses jambes repliées sur moi semblent être là traduction de son envie d'être au plus proche. Ses soupirs et gémissements sont moins teintés de douleur. Et petit à petit, au fil de cette danse sensuelle, elle semble même découvrir la part de plaisir dans cet échange dont elle avait été privée la dernière fois. Les mouvements s'intensifient au fil des minutes. Je prends sa main dans la mienne, plaquée sur le lit près de sa tête. L'autre parcours ses hanches, glisse le long de son échine courbée, frôle sa poitrine. A court de souffle, je garde mes lèvres près des siennes et dépose parfois un baiser au creux de son cou, envoûté par ses doigts fins entremêlés à mes mèches brunes. Sous l'effet de ces vagues de sensations toujours plus prenantes, les râles se multiplient en emplissent l'air de la chambre dans laquelle ils résonnent. Un air chaud, brûlant, autant que la surface de nos corps se frôlant l'un l'autre, humidifiée par la sueur. Je perds pieds peu à peu, ce plaisir partagé m'électrise tout entier et il est de plus en plus difficile de le contenir. A l'aide de mon bras libre passé le long du dos de Lucy, je me redresse sur mes genoux en la tirant vers moi, gardant ainsi sa fine silhouette tout contre mon corps. La houle reprend, la jeune femme à califourchon sur moi, entourant mon cou de ses bras. Elle envahit tout mon espace vital et je ne demande qu'à ce qu'elle l'imprègne encore plus.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(huhu)
Peut-être que c'était là que Lucy comprenait à quel point l'acte en soi était si délectable. Elle ne comprenait pas les réactions des personnes qui avaient déjà une certaine expérience en la matière. Mais, en contrepartie, elle savait que son expérience à elle était bien différente, en tout. Elle ressentait que tout ceci avait sa singularité, ce côté unique que certains ne voudraient peut-être pas comprendre. Il y avait toujours parfois, ce petit trait douloureux, mais qui était largement minime comparé à tout le reste. C'était presque comme une révélation pour la jeune. Il y avait tellement de choses à dire qu'elle n'en trouvait pas les mots, rien qui puisse décrire tout ce qu'elle ressentait à ce moment là. Elle se laissait totalement envahir par toutes ces choses nouvelles et inattendues, qu'elle devait souvent évacuer par un soupir et des gémissements, au point de manquer d'air parfois, bien essoufflée. Elle se laissait guider par les mouvements continus et sensuels de son amant, qui continuait de la chérir en tout point. Sentant que le plaisir montait en flèche, Dan prit l'une des mains de sa belle qu'il plaqua contre le lit, doigts entrecroisés. Avec sa main libre, il venait caresser son dos, qui sous ce contact, se courbait encore plus. Lorsque ses doigts frôlaient sa poitrine, elle frissonnait de plaisir, ne demandant intérieurement qu'à ce qu'il saisisse un peu plus fermement sa chair. Ses lèvres effleuraient les siennes, elle sentait son souffle chaud caresser la peau de sa joue. Parfois, elles embrassaient toujours très délicatement son cou. Et au moment où tout gagnait en intensité, que leur corps brillait sous les lueurs extérieurs, le beau soldat glissa son bras derrière de le dos de sa belle afin de la maintenir bien contre lui lorsqu'il se redressa pour se mettre à genoux, avec elle en califourchon sur lui. Une nouvelle nouveauté pour elle, des sensations légèrement différentes, mais tout aussi délectables. Il reprit ses mouvements, et Lucy s'agrippa immédiatement à son cou. Quelques une de ses mèches blondes commençaient à coller sur son visage, son corps tout entier était recouvert de sueur qui faisait briller son corps. Celui de Dan en appelait à certainement davantage puisqu'il continuait sensiblement d'accélérer la cadence, faisant ainsi perdre pied à la jeune femme, qui ne savait plus comment exprimer toutes ses émotions. Parfois, elle cherchait des réponses dans le regard de son beau soldat jusqu'à ce qu'une nouvelle vague l'incite à fermer les yeux et pousser un long gémissement. Puis sa respiration devint de plus en plus saccadée et anarchique. Son coeur tambourinait dans sa poitrine de manière incontrôlée, elle avait terriblement chaud. Jusqu'à ce que cette vague de plaisir monte encore et encore en intensité et qu'elle s'y perde, penchant sa tête en arrière, la respiration coupée. Elle sentit tous ses muscles se contracter à leur maximum. Et l'extase la plus pure était là, finissant par se libérer par un long gémissement et des membres qui se relâchaient peu à peu. Essoufflée, elle vint coller son front contre celui de Dan, tenant son visage entre ses deux mains. Lucy était bien, installée ainsi, elle ne bougea pas un seul instant. Durant ces quelques brèves secondes, elle avait cette impression qu'il n'était qu'à elle, qu'il faisait partie d'elle, qu'il était elle. Qu'il étaient à deux, et que, durant cet espace-temps à peine perceptible, ils n'étaient devenus qu'un. Lucy reprenait doucement son souffle, les yeux fermés. Et une fois que son corps avait de nouveau ce qu'il fallait en oxygène, elle l'embrassa on ne peut plus fougueusement et amoureusement, dévorant presque ses lèvres qu'elle adorait caresser. Dans l'élan de son second baiser, Dan bascula en arrière, et elle ne quitta pas ses lèvres. Son baiser devenait de plus en plus doux et plus tendre, jusqu'à ce qu'elle se détache très progressivement de ses lèvres. Collée contre lui, elle restait ainsi, et déposa sa tête tout juste en dessous de son cou.